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[RP] A la recherche de la Dagueuse.

Enored
Une nuit de voyage beaucoup trop courte ou comment entrer discrètement en ville...

Joinville approche, les deux voyageurs y seront après une nuit de chevauchée. Pour la première fois depuis qu'ils ont quitté le Maine, la rouquine ne presse pas l'allure. D'abord parce qu'il va falloir entrer en ville et les villes ce n'est pas son fort, ensuite … Ensuite ce qu'elle a entendu à son dernier arrêt ne réjouit pas la jeune femme. La rumeur … maudite rumeur … dit que les prisonniers vont subir la question. Rien que l'idée de cette torture provoque un frisson chez la rouquine.

Une fois de plus Henri a réussit à l'apaiser, lui expliquant qu'il pourrait surement proposer ses services afin que les prisonniers tiennent plus longtemps à la question. Un éclat de colère dans le fond du regard émeraude avant qu'elle ne comprenne qu'il lui proposait le moyen de retrouver Félina. La retrouver, certes oui, mais dans quel état. Elle en est là de ses pensées, lorsqu'à son grand désespoir le ciel s'éclaircit.

A la faveur de l'aube, Joinville se rapproche beaucoup trop vite au goût de la rouquine. Elle retient son cheval au fur et à mesure qu'une peur sourde s'insinue en elle. Car c'est bien ce qu'elle ressent, elle a peur de ce qu'elle va voir, de ce qu'elle va trouver. Il ne lui est pas compliqué de s'imaginer à la place de la Dagueuse et de ses compagnons, car c'est le sort qui l'attend si un jour ces chiens d'Anglois lui mettent la main dessus. Léger soupire alors que les remparts grandissent à l'horizon.

Henri se porte à sa hauteur, saisit les rennes et arrête son cheval, elle s'étonne et croise son regard, un regard apaisant. Un sourire triste se dessine sur le visage de la rouquine.


Tha mi duilich mo ruin … j'suis plus très sure de vouloir entrer ici … d'un geste du menton elle désigne la ville qui n'est plus qu'à quelques galops.

Main rassurante posée sur son avant bras, elle lâche un soupire un peu plus profond, un peu plus libérateur, même s'il ne dénoue pas ces boyaux. Henri lui rend les rennes de son cheval. Mais ils ne repartent pas de suite.

Une nouvelle question s'impose et fait fuir toutes les autres : comment entrer discrètement ? Elle sait que les troupes bourguignonnes sont en alerte et n'a aucun laisser passer en poche. Une seule solution : devenir bourguignons rapidement. Machinalement la rouquine rabat sa capuche sur ses cheveux flamboyants et ses yeux verts émeraudes, première étape de leur entrée en ville.

Un regard aux alentours et la rouquine découvre enfin ce qu'elle cherche : une ferme isolée. Ils se dirigent vers les murs de la maison encore endormie, la contournent et trouvent une grange. A l'intérieur, une charrette. Un sourire se dessine sur le visage de la rouquine. Elle descend de cheval et invite son compagnon à faire de même. A l'arrière de la charrette, elle cache son arc et son épée dans le fond. Elle les recouvre de paille avant de disposer leurs maigres bagages juste devant. Cela devrait passer si les maréchaux présents aux pieds des remparts ne sont pas trop regardants.

En silence, la rouquine s'installe sur le banc de la charrette. Un sourire moqueur se dessine sur son visage lorsqu'elle voit Henri laisser des écus en échange de la charrette. Alors qu'il s'installe à côté d'elle elle lui vole et baiser et lui tend les rennes du chariot. Il est temps de se mettre en route, c'est à lui de jouer.

Le chariot s'ébranle, cette fois plus possible de reculer, la rouquine est bien décidée à passer outre l'angoisse sourde qui la tenaille. A l'abri sous sa capuche, la rouquine regarde les remparts s'approcher, lorsque brusquement Henri stoppe la charrette. Elle lève vers lui un regard étonné.

« Prête mo ruin ? »
Avant même qu'elle ne puisse répondre, Henri lui vole un baiser et se remet en route. Bien sur que non qu'elle n'est pas prête, elle n'a aucune envie de franchir ces remparts, aucune envie d'entrer dans cette ville. Mais elle s'est promis de retrouver Félina. Si seulement la troupe de Guillaume était là, ils auraient pu sortir la dagueuse du trou où l'armée bourguignonne l'avait jetée... Illusoire, même avec la troupe des Rastignacs au grand complet, ils ne feraient pas face à une armée... Soupire de désespoir. Comme convenu, la rouquine pose sa tête sur l'épaule d'Henri et fait semblant de dormir. C'est à lui de jouer.

Le chariot arrive enfin au pied des remparts et s'arrête à l'ordre du chef maréchal. Les yeux mi-clos, elle écoute Henri lui raconter qu'il est médecin de campagne et que la jeune femme endormie sur son épaule est infirmière. Tous deux parcourent les campagnes et les villes afin d'apporter leur aide aux plus démunis. L'histoire d'Henri semble passer au moment où le chef maréchal fouille la besace du médecin et y découvre onguents et pansements. Le chariot se remet en route. Une fois les remparts passé, la rouquine pousse un soupire de soulagement. Il ne restait plus qu'à trouver une petite maison bien tranquille et le moyen d'entrer en prison … sans y rester.


[HRP] LJD Henri n'étant pas dans le coin, c'est avec sa permission que je le fais agir[/HRP]
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--Maniolo



L'gamin se promène l'nez au vent, comme à son habitude, trainant ses vieilles chausses sur l'pavé d'Joinville.
Cette ville il la déteste, comme toute les villes. Lui c'qui veut c'est gagner la capitale, l'Paris comme y dit ... L'Grande ville la vraie ... Mais pour y parvenir lui faut des sous, alors y fauche, y fait du p'tit boulot, y cire des chaussures, y vend des journaux .. Bref il essaie de d'venir riche et l'pire c'est qu'il croit qu'y va y'arriver.

Ce faisant, il glane des informations sur tout, il sait tout c'qui s'passe ici, les derniers potins, la dernière mode ... tout ... Une vraie commère haute comme trois pommes.

Ce matin, presqu'à l'aube, l'gamin est près de la porte du village, comme tous les matins, à guetter les allers et venus des marchands et voyageurs qui entrent et sortent de la cité Bourguignonne. Se curant le nez avec son p'tit doigt, adossé contre un mur, son regard s'pose soudain sur l'une des charrettes, attiré par la couleur des cheveux de l'un des deux occupants ... Une femme, aux cheveux rouges comme les flammes. L'en a jamais vu des comme ça. A première vue l'a pas l'air très riche, et l'homme qui l'accompagne n'a pas plus fière allure, mais la curiosité aidant, l'môme s'approche d'eux, ne prenant pas garde s'il va effrayer les chevaux avec sa discrétion d'fouine qui le caractérise tant, et qui le fait débarquer sous leur nez sans qu'ils aient pu deviner avant sa présence.


'Jour !! L'Maniolo peut y faire queque chose pour vous m'dame, m'ssire !!


Révérence sur jouée et casquette soulevée du blondinet au regard pétillant.

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Un simple enfant des rues.
--Henri_saint_segnan
Son métier de médecin lui avait appris à garder son sang-froid en toute circonstance, aussi, il ne lui fut pas difficile d’arborer un air serein devant le chef maréchal. Il répondait avec précision et sans aucune hésitation :

Et cette paille ? Elle vous serre à quoi si vous êtes docteur ?

La paille ? Juste à ne pas glisser sur le sol des salles où je dois procéder à des amputations. Vous voyez, je préfère toujours en avoir à porter de main, le sang sur les dalles les rend extrêmement glissant et pour être déjà tombé dans une mare de sang, je préfère prendre les devant. Lors d’une amputation, vous avez une veine, qui coule en continue et on ne doit pas trop l’arrêter car elle aide le moignon à se débarrasser des mauvaises humeurs.

Oui oui ça va j’ai compris. Et la sacoche là ?

Henri s’amusait beaucoup de son effet sur le garde, raconter une amputation en en rajoutant beaucoup avait toujours cet effet de faire grimacer jusqu’au haut de cœur celui qui écoutait. Abrégeant ainsi la conversation.
Lorsqu’il ouvrit la sacoche, il avait encore de la réserve pour que le garde les laisse passer.


La sacoche ? Mais j’y ai toutes mes potions, les bandages et mes instruments de chirurgie.

Il sortit une pince de son sac.

D’ailleurs si vous le souhaitez je peux vous débarrasser de ce vilain chicot qui honore votre dentition de sa présence.

Il fit jouer la pince et le chef maréchal blêmit, Henri se retint de rire, le coup de la dent, ça faisait bien longtemps qu’il ne l’avait fait.

Non non ! c’est bon, vous pouvez passer, vous serez plus utiles en ville j’en doute pas !

Merci et n’hésitez pas si un mal vous torture à venir me voir. La bonne journée.

Oui oui !

D’un geste de la main le chef maréchal lui intima l’ordre de faire avancer la charrette, pressé qu‘il était d‘éloigner de lui des instruments de torture, la partie était gagnée.

La charrette s’ébranle et avance doucement au milieu de la foule des marchands et voyageurs qui entrent dans la ville. D’un coup un gamin se poste devant, obligeant Henri à tirer sur les rênes d’un coup pour stopper les chevaux dans une renâclement de mécontentement.


'Jour !! L'Maniolo peut y faire queque chose pour vous m'dame, m'ssire !!

Héla gamin ! Préviens donc bon sang !

Henri interrogea Eno du regard. Faire confiance à un gamin des rues était des plus dangereux on ne savait jamais pour qui ils travaillaient. Certains auraient vendu père et mère s’ils en avaient encore eus, rien que pour pouvoir toucher une pièce. L’doc préférait s’en remettre à l’intuition de la pirate, lui était trop confiant en tout être humain qu’il pensait animer d’une âme qui ne pouvait jamais être totalement noire.


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Enored
Ils avançaient dans les rues à la recherche d'un endroit où se poser. La rouquine pouvait se redresser. Pas qu'elle ne soit pas bien sur l'épaule de son compagnon, mais deux paires d'yeux valaient mieux qu'une pour repérer le danger … quoique …

'Jour !! L'Maniolo peut y faire queque chose pour vous m'dame, m'ssire !!

Léger sursaut de la rouquine. Elle n'a pas vu le gamin arriver. D'où est ce que ce diable bondissant pouvait sortir ?

Héla gamin ! Préviens donc bon sang !


Henri non plus apparemment. Ils devaient être plus prudents. Elle sentit à son regard qu'il était méfiant. Etonnant … la révérence fit sourire la rouquine. Elle fixa ses émeraudes dans les billes pétillantes du môme. Étrangement, il lui fit penser à elle il y a bien des années. Sur qu'elle devrait peut-être de méfier, et pourtant au gamin, là au pied de la charrette, elle décida de lui accorder un peu de confiance. Peut-être parce qu'il y a des années un colosse lui avait donné sa chance... Soupire à demi retenu.

Le môme ne baissait pas les yeux. Fou ou courageux, allez savoir. Mais cela plu à la rouquine. Un gamin des rues comme guide ça pouvait être un point positif... ou pas ... regard vers le poste des maréchaux. Ils n'ont pas l'air de surveiller le môme. La rouquine reporte son attention vers le môme se demandant quel âge il pouvait bien avoir. Sa décision est prise, il sera leur guide. Elle se serre un peu plus à côté d'Henri.


Dia dhuit Maniolo. C'est comme ça qu'on dit bonjour chez moi. Je suis Enored O'Caellaigh et voici Henri Saint Segnan, mon compagnon et médecin. Tu devrais être plus prudent devant les chevaux gamin.

Elle se tait un instant, fixant à nouveau Maniolo. Faire le tri des informations avant de faire entièrement confiance au môme.

Tu peux peut être nous aider. On cherche de quoi se loger. Tu peux nous indiquer ça ? Le voyage a été long et on a besoin de repos tous les deux. Ensuite tu pourras p't'être nous dire où l'on peut avoir b'soin des services d'Henri.

La rouquine fit une place au gamin sur le banc, se serrant un peu plus contre son compagnon, profitant du moment pour passer son bras autour de sa taille. Elle le sentit frémir et s'en amusa.

Grimpe et guide nous. Tu auras une récompense à la hauteur de tes renseignements.

La rouquine ne quitta pas le môme des yeux, attendant qu'il réagisse
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--Maniolo


L’homme semble surpris et pour un peu l’gamin s’serait fait écrasé par les chevaux s’il les avait pas retenu en tirant sur leur rênes. Maniolo le dévisage quelques secondes, lorsque la femme à la chevelure de feu s’adresse à lui.
Dia huit … Allons bon c’est quoi c’te langue ! L’Maniolo, fasciné par la couleur de ses cheveux et attiré par son regard de jade ne peut pourtant pas réprimer une grimace. L’est encore tombé sur d’droles de numéro, mais y f’ra pas d’mi tour. Maintenant qu’il est là, y va les aider, sûr que ces deux là l’payeront bien pour ses services. Enored, Henri … les noms sont imprimés dans l’esprit vif du garçonnet.

Vous loger … ici les gens y aiment guères les étrangers, enfin surtout d’puis qu’les vilains y ont attaqué, mais y a une sorte d’auberge en ville où qu’les voyageurs de votre genre .. *Regard qui glisse lentement vers les armes qu’il voit poindre sous les capes de deux étrangers *
Bref … L’Rade de la Méduse devrait vous convenir. C’est pas très loin, près des remparts, à l’écart des autres tavernes.

Le reste des paroles de la rouquine n’ont aucun sens pour Maniolo qui se le fait donc répéter.

Les services d’Henri …
*regard en coin vers l’homme*. C’quoi son truc à lui ?

Pour toute réponse, la jeune femme se décale , comme pour lui laisser une place. Le regard se repose sur elle, interrogateur. Mais l’hésite pas longtemps l’môme, surtout quand le mot « récompense « vient chatouiller ses oreilles, et en moins de temps qu’il faut pour l’dire, l’est déjà grimpé sur la charrette. Et c’est là que la rafale de question commence.

V’nez faire quoi ici ?
Z’arrivez d’où ?
Pourquoi qu’z’êtes armés ?
Z’êtes des amis des mercenaires coincés ici ?



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Un simple enfant des rues.
Enored
« Ici les gens y aiment guères les étrangers »… les mots prononcés par le môme éclatèrent dans la tête de l'Irlandaise qui serre le poing passé autour de la taille d'Henri. Machoire qui se crispe lorsqu'elle réalisa la suite, il lui parlait des mercenaires qui ont attaqués la ville … troupe dans laquelle serait Félina. « les voyageurs de votre genre » Poing qui se sert jusqu'à ce que les jointures blanchissent. La rouquine respira doucement … le môme, observateur, les avait jugés au premier regard. « L’Rade de la Méduse devrait vous convenir. C’est pas très loin, près des remparts, à l’écart des autres tavernes. » La rouquine se détendit, rien qu'au nom la taverne en question lui a plu et cerise sur le gâteau, la taverne est à l'écart des autres.

La rouquine sentit qu'elle commençait à perdre patience quand le môme pose une question à laquelle elle a déjà répondu … elle voulu faire signe à Henri de reprendre la route, ils trouveraient seuls la taverne lorsqu'elle sentit la présence du gamin à ses côtés, il avait fini par se décider. Le chariot se mit en branle, suivant les instructions du blondinet, ils longèrent les remparts.

« V’nez faire quoi ici ?
Z’arrivez d’où ?
Pourquoi qu’z’êtes armés ?
Z’êtes des amis des mercenaires coincés ici ? »


Questions qui fusèrent les unes après les autres, soit le môme, comme tous les gamins de son âge était très curieux, soit le subterfuge face au maréchal n'avait pas marché et le gamin était là pour espionner.
Nouvelle respiration profonde de la rouquine et son poing se décrispa doucement, le contact du corps d'Henri contre le sien avait le don de la calmer. Elle regarda droit devant elle.


T'es futé le môme mais bien trop curieux ! T'es payés par les maréchaux pour poser tant de questions ?

Ton dur et sec de l'Irlandaise qui testait le môme assis à ses côtés. Coup d'œil vers Henri, il avait l'air toujours aussi méfiant face à ce gamin. Le regard vert se fit dur alors qu'il se planta dans celui du môme.


Le truc d'Henri, c'est qu'il soigne les gens. On est armés parce que c'est dangereux sur les routes. On vient de loin... très loin. On est à la recherche d'une de mes amies, une brune aux yeux sombres qui devrait faire partie des mercenaires. Tu sais quoi sur les mercenaires ? Comment ils vont ? Quel sort on leur réserve ? Où est la prison ?


La rouquine lâcha la salve des questions qui la hantaient depuis qu'elle avait appris que les mercenaires se sont confrontés à l'armée bourguignonne qui n'a pas fait de quartier. Dans les campagnes, les gens se félicitaient que les mercenaires soient blessés, voire mourants en prison … elle, son estomac se nouait quand elle se demandait dans quel état elle allait retrouver la dagueuse. Le regard de la rouquine resta planté dans celui du môme, sondant jusqu'au plus profond de son âme...


(hrp :édité pour ortho ...)
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--Henri_saint_segnan


Ce gamin posait trop de question et Enored qui lui donnait les raisons de leur présence ici, mais que cherchait-elle enfin, à rejoindre la même prison que Felina ?
Il lui lança un regard qui oscillait entre l’incompréhension et la réprobation. Mais la pirate était concentrée sur le gamin.

L’auberge était en vue. Henri arrêta la charrette. La rue était déserte, il n’aimait pas ça.


Restez là, je vais voir si l’auberge convient.

Il sauta à bas de la charrette et avança, la main négligemment posée sur le pommeau de sa dague.

Il sentait sur lui le regard de la pirate. Il savait qu’elle n’aimait pas qu’il s’expose, mais mieux valait que ce soit lui qui toise en premier les clients mal lunés d’une taverne. Enored avait tendance à terminer les conversations à coup d’épée. Autant ne pas se faire remarquer de suite.


Il entra dans la taverne, lança un regard à la clientèle. Ils avaient tous l’air de faucheurs de bourse, certains ne levèrent même pas la tête vers lui. Au moins là, ils passeraient inaperçus, mais peut-être un peu trop rangés dans la mauvaise catégorie.

Il s’approcha du comptoir et héla le tavernier.

La bonne journée Tavernier ! Avez-vous une chambre pour ma donzelle et moi ? On restera que quelques nuits.

Le tavernier lui répondit par l’affirmative, avec un clin d’œil malsain qui dégoûta Henri. Le tarif n’était pas bien cher. Il sortit chercher Enored.

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--Maniolo


Sur la charette, l'gamin s'crispe lorsque la rousse lui parle de la maréchaussée, et comprenant qu'il a été un peu trop loin dans ses questions, il passe une main dans ses bouclettes blondes, se gratttant l'crâne et souriant d'un air gêné.

Nope M'dame moi l'maréchaux c'pas vraiment mes copains savez ...

Puis il écoute les explications qu'elle consent tout d'même à lui donner et sourit en réalisant qu'il a tout d'même vu juste, sont bien là pour voir les mercenaires. L'Maniolo il les a aperçu rapidement lorsqu'ils ont été raménés, et n'étaient pas beau à voir. Puis plus rien, mais dans les rues de Joinville on ne parlait plus qu'd'eux, aussi l'était difficile de pas savoir c'qui s'passait.

J'les ai vu oui ... enfin ce qu'ils en restait quand on les a jeté en prison ...
Une brune ... De c'que sait y a quatre d'moiselle la dessous. *Montre du bras la direction de la gêole, et aux dernières nouvelles y a l'bourreau qui d'vait aller les voir pour leur poser d'questions. Me d'mande bien c'qui veut savoir.


Un regard vers le Doc qui saute de la charette et entre dans la Rade d'la Méduse. Ce type l'aime pas, ça s'voit dans son regard.

J'sais où qu'est la prison, j'peux vous emmener, y a l'père d'un copain qu'fait partie des gardes, et j'suis sûre qu'en échange d'une outre de vin y vous donnera plus d'infos, p'têt même qui vous laisserai entrer.

Puis il tente sa chance :

J'pourrai viendre avec vous ? J'veux les voir en vrai ... C'sont des z'héros ici, et moi j'veux qu'ils m'emmènent avec eux quand y partiront d'ici ... Enfin ... s'ils repartent vivants...

Une lueur d'espoir dans les yeux bleux très clairs, presque gris du gamin, qui voit réellement en ces mercenaires sa porte de sortie et une chance pour lui de sortir enfin de ce village et de devenir riche. Ensuite peut être alors pourra-t-il rejoindre Paris ... la Grande Ville !
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Un simple enfant des rues.
Enored
La rouquine écoutait attentivement le môme. Il semblait avoir la même horreur de l'autorité qu'elle même, ils n'avaient aucune raison de se méfier de lui. C'était bien un gamin des rues.

Restez là, je vais voir si l’auberge convient.

Mouvement d'étonnement de la rouquine. La taverne conviendrait elle en était certaine. Leur échappée vers Joinville l'avait fait réfléchir. Elle avait une peur viscérale de la prison c'était certain mais elle avait retrouvé dans cette escapade le gout de liberté qui lui manquait depuis qu'ils avaient mis pied sur la terre ferme il y a bien trop longtemps déjà. Elle s'était presque rangée et ça ... elle devait se l'avouer elle ne le supportait plus. Elle regarda Henri s'éloigner, sourire narquois aux lèvres puis son intention se reporta sur Maniolo.

Le môme est futé, il a saisit la méfiance du Doc' à son égard, elle l'a capté dans son regard. La rouquine tenta d'encourager le môme à poursuivre d'un demi sourire.

J'sais où qu'est la prison, j'peux vous emmener, y a l'père d'un copain qu'fait partie des gardes, et j'suis sûre qu'en échange d'une outre de vin y vous donnera plus d'infos, p'têt même qui vous laisserai entrer.

Le môme a réussit son coup, il a complètement capté l'attention de la rouquine. Elle allait lui demander de la conduire immédiatement, mais se ravisa, elle avait besoin d'un peu de repos. Elle avait privilégié le repos d'Henri, blessé, par rapport au sien et ne savait pas bien comment elle tenait encore debout.

J'pourrai viendre avec vous ? J'veux les voir en vrai ... C'sont des z'héros ici, et moi j'veux qu'ils m'emmènent avec eux quand y partiront d'ici ... Enfin ... s'ils repartent vivants...

La rouquine éclata de rire, un rire nerveux, qui s'apaisa rapidement quand elle réalisa la fin des paroles du môme. Elle vit une lueur étrange dans le regard du môme, peut être croyait-il qu'elle se moquait de lui. Elle lui donna un léger coup d'épaule.


Allez Maniolo, j'me moque pas d'toi. Tu nous emmèneras à la prison demain, on a besoin de repos.


La rouquine fouilla dans la poche de son pantalon et sortit cinq écus qu'elle glissa dans la main du môme.

Ca c'est pour nous avoir menés à la taverne qui m'plait déjà, j'suis pas sure que mon compagnon pense de même mais qu'importe. Et pour les renseignements que tu m'as fournis.

Elle fixa un instant la porte, Henri était toujours à l'intérieur. Léger haussement d'épaule avant de reporter son regard vers le môme.

T'es bien jeune pour faire partie d'une troupe de mercenaire l'môme. Mais t'as gagné si tu réussit à nous faire entrer, tu viens avec nous ça t'va ? T'auras d'autres écus si on arrive à entrer. T'as un chez toi où tu viens à la taverne avec nous ?

La rouquine préférait avoir le môme à l'oeil, ça pouvait causer un gamin des rues ... mais s'il causait ... il s'en mordrait les doigts ... personne ne serait étonné par un cadavre d'un gamin des rues retrouvé dans une sombre impasse...

La porte de la taverne s'ouvrit. La rouquine croisa le regard d'Henri, l'endroit ne lui plaisait pas mais il semblait s'y être résolu. Elle se pencha sur l'arrière du chariot pour récupérer le reste de son armement. Pas besoin de faire semblant ici. Elle descendit du banc du chariot, passant son arc et son carquois en bandoulière, la rouquine remit ensuite son épée à sa taille. Elle déposa un baiser sur les lèvres d'un Henri renfrogné et sourit.

Baluchon sur l'épaule, arc en bandoulière, épée à la taille, la rouquine passa la porte de la taverne. Autant passer pour celle qu'elle était : pirate, mercenaire, fini des faux semblants.

Dans la taverne, certains regards se levèrent, d'autres non. Léger haussement d'épaules. Le coup d'oeil du tavernier la fit sourire, qu'est ce qu'Henri avait bien pu lui raconter.

Sourire narquois sur les lèvres, éclat bien spécifique qui renait dans les yeux de l'Irlandaise qui, à cet instant, se sentit enfin revivre. Elle s'avança vers le comptoir et s'y installa, sans se soucier de savoir si Henri et Maniolo suivaient.


Dia Dhuit Tavernier, j'pense que mon compagnon à prit une chambre, j'veux bien une bière avant, la route a été longue jusqu'ici...

Une fois sa bière avalée, la rouquine irait dormir un peu... Coup d'oeil par dessus son épaule, Henri était sur le pas de la porte. Impossible de savoir si le môme était derrière lui ou pas. A cet instant elle s'en moquait, elle rêvait d'un lit. Depuis leur départ de Laval, ils n'avaient pas passé une nuit correcte et tous deux en avaient besoin. Son attention se reporta sur la bière posée devant elle...
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--Le.vieux.corsaire


Le vieux Mesmin était attablé dans l'ombre. Il aimait venir boire une bière à l'rade de la Méduse. De temps en temps il y rencontrait des gens comme lui. L'Mesmin aimait se faire appeler le vieux corsaire. Il en avait vécus des aventures dans sa jeunesse et tout au long de sa vie d'ailleurs. Il les racontait au minot qu'étaient là à boire avec lui. Il les embellissaient toujours rajoutant un détail croustillant par ici, une anecdote sanglante par là ...

Ce jour là il buvait seul dans son coin, une table à l'écart lorsqu'il le vit. Pas de doute possible il s'agissait bien du Doc ! Par tout les saints que pouvait-il faire là ? Tous l'avaient cru mort avec le Capitaine O'Caellaigh après la mutinerie. Et de le voir ici ... c'est qu'il avait survécut, mais qu'en était il du capitaine ? Le vieux corsaire romain prêta toute son attention à ce qui se passa, prêt à aller voir le Doc' pour lui parler du bon vieux temps mais une phrase arrêta son mouvement.

"La bonne journée Tavernier ! Avez-vous une chambre pour ma donzelle et moi ? On restera que quelques nuits."

Le sang du vieux corsaire se glaça. Jamais le Doc n'aurait parlé ainsi du capitaine. Elle devait être morte ... Il se rassit dans son coin prêt à noyer son chagrin dans une nouvelle chope. C'est qu'il l'aimait bien le capitaine. Avec elle, même si elle avait été dure, c'était vivable sur le bateau ... avec le s'cond ça avait été autre chose. Un enfer, surtout pour lui. Il était déjà vieux, le capitaine aimait prendre ses conseils, mais le s'cond ... Le vieux Mesmin croyait à l'enfer, comme tout Romain qui se respecte, mais il était persuadé qu'à côté de ce qu'il avait vécu avec le second, l'enfer aurait un gout de paradis.

Alors qu'un jour le bateau était dans un port, il vieux corsaire ne réembarqua pas. Il resta à quai. Il avait voyagé un peu sur terre depuis et s'était retrouvé à Joinville. Il avait écumé quelques tavernes avant d'élire celle-ci comme quartier général. Elle était à l'écart des autres et ici personne ne posait de questions.

"Dia Dhuit Tavernier, j'pense que mon compagnon à prit une chambre, j'veux bien une bière avant, la route a été longue jusqu'ici..."
Le vieux Mesmin sursauta. Elle était vivante et ... et le Doc' osait la traiter de donzelle ! Le sang du Romain ne fit qu'un tour. Le capitaine ne devait pas savoir comment l'autre osait parler d'elle. Il devait laver l'affront et un tel affront ne se lavait que par la mort ! Ca se payait cher d'insulter un capitaine.

Mesmin observa la taverne attentivement, personne ne faisait attention à lui. Il pourrait agir en conséquence. La porte s'ouvrit et une ombre se dessina, celle du Doc. Le regard bleu du vieux corsaire se dirigea vers son ancien capitaine. Elle avait tourné la tête vers le Doc, puis reporté son attention sur sa chope. Mesmin allait devoir être discret et rapide.

Le corsaire sortit la dague qu'il avait toujours à la ceinture et la cacha dans sa manche. Avec un peu de chance, le Doc ne ferait pas attention à lui. Il devait être dicret, rapide et précis. Trouver le moment idéal. Le Doc s'était arrêté sur le pas de la porte. Il faisait là une proie idéale. Mesmin était prêt.

Tout se passa très vite. Mesmin bouscula le doc et sa dague trouva une ouverture juste entre deux côtes. Il sentit la lame s'enfoncer et la retira aussi sec. Il vit l'étonnement sur le visage du Doc' et un sourire mauvais sur les lèvres, il sortit de la taverne comme si de rien n'était, s'enfonçant rapidement dans une ruelle proche.
--Henri_saint_segnan


Henri ne réagit pas lorsque l’homme s’avança vers lui, pourtant cette allure et cette démarche lui disaient quelque chose.

Même lorsqu’il se fit bousculer, il ne réalisa pas tout de suite ce qui lui arrivait. Il ressentit bien une vive douleur à la poitrine, mais la mit sur le compte des séquelles du coup de pied de Jeanjean.

Il y porta la main machinalement. Et c’est lorsqu’il sentit couler sur ses doigts un liquide chaud qu’il commença à comprendre. Il retira doucement sa main et ce qu’il vit lui confirma ses premières sensation, on venait de le poignarder.

Il vacilla et se retint au mur de la taverne. Il leva la tête et vit sur lui le regard étonné d’Enored.

Il sentait la vie le quitter au rythme des battements de son cœur. Il était médecin, il ne mit pas longtemps à établir un diagnostic. Son sang jaillissait non pas en flot continu mais par jets réguliers. Il n’y avait aucun doute qu’un artère était touchée, il allait mourir. Il devait lutter contre le voile noire qui allait bientôt venir.


Mo ruin !

Il voulait lui parler, lui dire. En aurait-il seulement la force ?



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Enored
Où quand tout bascule...

Quelques instants avant elle croyait revivre ...

La rouquine avait replongé le nez dans sa bière en voyant Henri sur le pas de la porte. Pourtant ... pourtant quelque chose n'allait pas. Il ne l'avait pas rejointe et ... non ce n'était pas normal. Sans savoir pourquoi, ses boyaux se resserrèrent et sa gorge se noua alors qu'elle se tourna lentement vers la porte.

Quelques instants avant elle croyait revivre ...

Incompréhension ... c'est ce qui qualifiait le mieux la situation à ce moment là. Henri avança d'un pas chancelant avant de s'appuyer sur un mur. Les yeux écarquiller la rouquine ne voulait pas comprendre ce que ses yeux voyait. Il était entré et elle distinguait nettement le liquide rouge qui coulait entre les doigts du Doc.

Quelques instants avant elle avait croyait revivre

Cen fath ? Pourquoi ? les mots éclatèrent dans sa tête sans franchir ses lèvres. Elle se sent incapable de bouger, de réagir...

Mo ruin !

Deux mots, deux simples mots qui la sortirent de sa torpeur. La rouquine se leva d'un bond pour se porter à ses côtés. Tabouret qui tombe, regards qui se tournent. Cen fath lei ! Rage au fond du coeur.

Quelques instant avant elle croyait revivre ...

La rouquine posa sa main sur celle d'Henri, comme pour tenter de retenir la vie qui s'en allait ... Elle le sentit glisser, l'aida à s'asseoir par terre.


Je suis là. On va monter ... te soigner ...

Ils étaient assis par terre, près de l'entrée de la taverne, elle savait qu'elle se mentait en disant cela mais elle avait besoin de ça à cet instant. Cen fath lei ? Pourquoi lui ?

Quelques instants avant elle se croyait revivre ... et pourtant ...

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--Henri_saint_segnan


La main d’Enored sur la sienne qui ne pouvait éviter l’inéluctable. Il voulait lui dire tant de choses avant de partir.

On n’en aura pas le temps mo ruin. La route s’arrête pour moi. Promets-moi de rester une femme libre Eno, toujours libre.

Il lui caressa doucement la joue, s’accrochant à ce regard émeraude qu’il ne verrait plus.

Si tu ne trouves pas un prêtre, dis juste une prière pour moi et enterres-moi en haut d’une colline, que je puisse voir où tu vas. Je te protègerais sans doute mieux de là-haut que je n’ai pu le faire ici.

Il savait bien qu’elle haïssait les prêtres, mais lui était un croyant, même s’il n’avait pas souvent usé les bancs des église.

Il lui sourit et l’attira à lui, déposant un baiser sur ses lèvres
.

Tha ghoal agam ort mo ruin, mourir dans tes bras je ne pouvais espérer mieux.

Il ferma les yeux, laissant derrière lui ce monde de misère, qu’en tant que médecin il avait toujours tenté de soulager. Il glissa lentement dans le néant, le froid l’envahissait. Encore un battement de son cœur, un dernier souffle et Henri Saint-Segnan s’éteignit.


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Enored
Quand la mort surgit l'espoir s'enfuit ... dernier jour d'un parcours à deux ...

Silence ...

Aucun mot ne franchissait les lèvres de la rouquine. Elle écoutait, elle écoutait la vie qui s'en allait ... les mots de celui qu'elle aimait plus qu'elle même.

On n’en aura pas le temps mo ruin. La route s’arrête pour moi. Promets-moi de rester une femme libre Eno, toujours libre.

Hochement de tête. Elle ne pouvait rien dire rien ... Elle s'imprégnait de la voix de celui qu'elle aimait. Plus le temps de rien ... le temps leur avait été volé ... libre elle le resterait. Cen fath lei ! Mots qui éclatent à nouveau dans sa tête. Il ne méritait pas de mourir comme ça. Il aurait du vivre heureux, dans un petit village, avec une femme qui aurait pu lui donner des enfants et ... et rien du tout. Elle savait que cette vie il n'en aurait pas voulu, qu'il avait été heureux à ses côtés, à sa manière.

Si tu ne trouves pas un prêtre, dis juste une prière pour moi et enterres-moi en haut d’une colline, que je puisse voir où tu vas. Je te protègerais sans doute mieux de là-haut que je n’ai pu le faire ici.


Léger hochement de tête à nouveau. Elle sentit les larmes venir, tenta de les refouler en battant des paupières. Gorge serrée, elle le sentit l'attirer vers elle pour un dernier baiser.

Tha ghoal agam ort mo ruin, mourir dans tes bras je ne pouvais espérer mieux.

Ne pas rêver mieux ... Une legère crispation se dessina sur le bord de ses lèvres, dernier sourire alors qu'Henri rend son dernier soupire. Elle le vit fermer les yeux et su que plus jamais il ne les rouvrirait. A cet instant elle se sentit happée par le néant alors qu'une larme roulait le long de sa joue. En un instant tout basculait du bonheur naissant à l'horreur. La douleur était plus forte que ce qu'elle n'avait jamais ressentit. La jeune femme en elle était morte à jamais. Plus jamais elle n'ouvrirait son coeur ... jamais. Alors que l'Irlandaise se faisait cette promesse, un mot un seul franchit enfin ses lèvres en un cri de détresse presque inhumain.


NOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNN

Elle aurait voulu hurler encore, pleurer, crier son désespoir mais rien de plus ne vint. Elle n'aurait pu dire combien de temps elle était restée là. Plus rien n'existait autour d'elle. Elle se moquait bien des regards posés sur eux. Elle venait de perdre l'homme qu'elle aimait. Elle sentit son coeur envahi par un froid glacial, se refermer, se resserrer. Plus jamais elle n'aimerait.

Doucement, la rouquine défit la main qui tenait la sienne. Le regard vide, sans savoir d'où lui venait la force, elle souleva le corps inerte de son compagnon qu'elle glissa dans la charrette volée avec l'aide de Maniolo. Coup d'oeil rapide dans la grande et elle trouva ce qu'elle cherchait. Comme un automate, elle attela leurs chevaux grimpa sur le banc et sortit de la ville laissant derrière elle le gamin et ce qui l'avait poussée à venir ici.

Elle scruta l'horizon un instant et trouva la colline appropriée. Au milieu de la journée, la tombe était creusée. Regard vide vers le trou béant dans lequel elle allait mettre le corps de son compagnon. Il ne fallait pas attendre... l'enterrer tout de suite pour tourner la page plus vite. Nouveau mensonge. Elle ferma un instant ses yeux secs qui refusaient de pleurer.

L'Irlandaise grimpa à l'arrière de la charrette et déposa un dernier baiser sur les lèvres d'Henri.


Slan Mo Ruin ... Slan.

Elle souleva doucement le corps d'Henri le prenant par les épaules. Elle retira sa sacoche si précieuse. Ce serait son dernier souvenir de lui. Gorge serré elle tira le corps inerte au bas de la charrette pour le laisser glisser dans le trou. Elle tira une dague de sa ceinture et coupa une mèche de cheveux qu'elle laissa tomber sur le corps d'Henri pour être avec lui à jamais. Cette tombe était aussi la sienne. Dernier regard vers l'homme qu'elle aimait et la rouquine reprit sa terrible besogne. Une pelletée de terre, puis une autre, encore une autre... la tombe était refermée sur le corps de l'homme aimé. Son corps était douloureux mais elle n'en avait cure.

Son regard divagua autour d'elle et fut attiré par un détail un tas de cailloux. Un paysans avait du les retirer de son champ. Elle les déplaça les unes après les autres recouvrant ainsi la tombe d'Henri. Le soleil se cachait à l'horizon lorsqu'elle acheva sa funeste tache.


Te voilà enterré à la façon des miens mo ruin. Pardon je n'aurais pu faire autrement.

Nouveau silence alors que la nuit envahissait la campagne, elle devait se dépêcher si elle voulait retourner en ville. La rouquine leva les yeux au ciel son regard s'illumina sous le reflet de la Lune pleine.

Belle et grande déesse, accueille le dans ton paradis céleste, le temps que son âme s'apaise. Fais que l'on se retrouve dans une autre vie.

L'Irlandaise s'agenouilla sur la tombe de son amant, passa la lame d'une de ses dagues au creux de la paume de sa main droite, traçant un sillon rouge puis referma le poing.

Ta mort sera vengée, je te le promets.

Lorsque la rouquine se releva enfin, elle savait que plus jamais elle n'aimerait. Il était temps pour elle de faire ce pour quoi elle était là. Elle attrapa la sacoche d'Henri à l'arrière de la charrette et la passa en bandoulière. Elle détela son cheval, récupéra l'épée d'Henri attachée à la selle de son cheval et mit une grande claque sur sa croupe. L'animal hennit d'incompréhension et parti au galop. Le paysan qui trouverait la charrette serait heureux.

Enored grimpa sur le dos de son cheval et fila vers Joinville au galop, franchissant les portes juste à temps. Les rues étaient calmes, presque déserte. Elle fit confiance à sa monture pour retrouver l'rade de la Méduse, demain ... demain serait un autre jour et peut être trouverait elle la dagueuse...

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