[RP] Cochonnier, le retour - Et c'est pas de la tarte

[Pensées moroses sur une charrette]

Vers la fin de son voyage de retour, alors qu'il était encore en rase campagne du côté de Montreuil Bellay, il eut vent pour la première fois d'un décret qui modifiait les conditions d'embauche et semblait susciter quelque émotion parmi la population.

Il ignorait à quelle date ce décret était entré en application, mais il songea qu'aussi bien il s'était mis en infraction à son insu lors des dernières instructions qu'il avait envoyées à sa ferme au cours de son déplacement. Le 3 de ce mois, par exemple, il avait embauché un certain L. sans lui demander de fournir, pour un simple abattage de cochon, l'énumération complète de ses capacités… Le gars pouvait être un va-nu-pieds frappé d'interdiction de travail agricole (le délit de binette), et l'employeur serait alors coupable d'embauche de sans-papier, sans même en avoir rien su !

Abraxes ne devait tout de même pas être le seul Angevin à continuer d'administrer son domaine en voyage ! Il se demanda donc si, dans leur immense clairvoyance, les sapientissimes conseillers autoproclamés qui avaient pris en charge le redressement du Duché s'étaient seulement posé la question de la façon dont tous les employeurs sans exception seraient informés de ces nouvelles et abruptes dispositions.

Nul courrier en tout cas ne lui avait été adressé. Cela pourtant aurait pu être un moyen… Mais le problème des autocrates est qu'ils ne peuvent, seuls entre eux dans leur petit cercle, penser à tout. Le pire est qu'ils s'imaginent que c'est une force !

Il faudrait qu'il leur en parle de vive voix, une fois qu'il aurait pu remettre le pied dans sa chère halle…

Cependant, dès son approche de Saumur, ses pensées prirent un cours différent. Il y avait plus urgent à dire. Car ici beaucoup de choses avaient changé.


[Trois jours plus tard ; Saumur, extérieur jour]

Parti moins de 3 semaines ? Il n'en croit pas ses yeux. Le régime des Khmentièvres Rouges produit ses premiers résultats patents. Partout des champs en friches, en attente de journaliers, puisque le petit peuple a été fermement dirigé vers la mine. Un passant endoctriné lui explique que celle-ci avait besoin de bras.

- Certes, répond Abraxes. Mais la solution, surtout en période de retraites et dépeuplement, est-elle d'asphyxier les travaux des champs ? Les travailleurs expérimentés, les seuls que nous ayons désormais le droit d'employer, préfèrent pêcher que de prendre un emploi à moins de 19 écus.

Il s'empourpre d'indignation :

- Trois jours pleins pour enfin réussir à faire abattre mon cochon ! Avec à chaque instant la hantise de voir la bête mourir de vieillesse avant l'abattage, perte sèche pour l'éleveur ! Et j'ai constaté que, sur la ferme voisine, dame Otissette (et c'est pas n'importe qui, hein, ma voisine : même qu'elle vient d'être nommée à la charge de Secrétaire d'Etat d'Anjou !) avait exactement le même problème, et avait dû se résoudre à offrir 16 écus pour un travail de bas étage… Les tarifs grimpent, après qu'on ait mis tant de constance à les faire baisser.

Et cela ne concerne pas que le bétail : qui aujourd'hui, étant qualifié, acceptera de récolter des légumes pour 14 écus ? Alors bien sûr les paysans vont cesser de produire, ou ajuster leurs prix à la hausse, et tout le monde en souffrira, sauf nos gouvernants qui ont dû se prévoir de belles réserves.

Le malheureux passant s'était éclipsé bien avant la fin du prêche, aussi Abraxes parlait-il tout seul, et cela lui parut une dépense d'énergie mal employée. Aussi grimpa-t-il sur une charrette pour beugler comme il savait le faire en contrôlant bien le diaphragme :

- Je résume, bon peuple : c'est quoi ce bazar ? 1/ Manque de communication, Finam oblige, le Porte-Parole n'est une grande gueule qu'en taverne pour s'en prendre à des jeunots et à des étrangères. 2/ Pénurie de journaliers, champs à l'abandon, bétail qui pourrit sur pied. 3/ Viande chère, et maintenant on commencerait à manquer de pain si j'ai bien compris ?

Tourné vers la mairie, bien déserte à présent qu'y régnaient apparemment seuls, "à la polonaise", les deux jumeaux (comble de l'oligarchie) chargés d'assurer localement le pouvoir de la Familia (ils avaient aussi verrouillé les mairies, on n'est jamais assez prudent !), il clama à l'intention de celle qu'il avait toujours considérée avec tendresse malgré son autoritarisme :

- Eh, not' maire, quel avenir pour les villageois ? J'allais pouvoir enfin, pour mon premier anniversaire ici, m'établir artisan et servir mon village et mon duché. Et je vois que le panneau municipal conseille toujours de devenir charpentier, c'est bien ce que je comptais faire. Problème, subitement la mairie ne rachète plus les rames, les conseilleurs ne sont pas les payeurs : faut croire que l'Anjou n'a plus besoin de prestige à présent que le coup d'État a abouti. Alors je me suis renseigné, déjà les charpentiers ne peuvent plus vivre de leur échoppe - et demain on nous dira qu'ils sont en surnombre ?

Fatigué soudain face à l'étendue du désastre qu'il découvrait chaque jour un peu plus, il descendit de sa tribune improvisée et se dirigea, pour se rincer le gosier, vers la taverne Chez les Buses… Et puis non, tiens, plutôt À la Résistance, comme au bon vieux temps où l'ennemi portait les couleurs du Poitou et où les choses étaient plus simples.

Caven entendit le beau discours de l'ancien maire.

Bon tant que je suis de passage je vais te répondre Abraxes.
1/ Finam fait son boulot de porte parole, correctement. Je vois pas pourquoi tu l'accuses lui ? Quoi que tu choisis peut être la facilité...
2/ Sa c'est normal beaucoup de monde est retraite, comme toutes les années.
3/ La viande est aussi chère que pendant ton mandat, et les mandats d'avant. Il y a peu de pains, car beaucoup de boulangers sont en retraite.
4/ Au cas ou tu le sais pas Vendée à été portée disparue. Et si tu veux pas prendre charpentier personne ne t'oblige !
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Abraxes offrit un coup et leva sa chope.

- Tiens, bonjour, mon cher Caven, et à la tienne ! Je vois avec plaisir que toi au moins tu es présent, même si tu n'as plus ton poste de tribun. Alors, que me proposes-tu à la place de charpentier ? Entrer dans l'armée, pour y apprendre à docilement obéir aux ordres de ma hiérarchie, quelle qu'elle soit et quoi qu'elle fasse ? J'avoue que j'aurais des difficultés à m'y résigner… Mais peut-être que bientôt en effet les Angevins n'auront d'autre choix que d'être tous enrôlés. Triste perspective.

Il repaya un coup, car après tout Caven avait été presque un ami.

- Pour ce qui concerne Finam, je vais essayer de t'expliquer. Je me souviens d'un temps pas si lointain où le gars était capable d'envoyer une lettre à chacun individuellement ; il est vrai que c'était dans le cadre de sa campagne électorale pour les élections ducales… Et là, alors qu'il s'agissait simplement d'aviser les paysans en voyage d'une modification capitale des conditions d'embauche, le Porte-Parole de l'Anjou n'a pas été capable de prendre sa plume ? D'un précédent conseil ducal, une telle incurie ne m'aurait pas surpris, mais là on nous a claironné (c'est le terme exact, n'est-ce pas, soldat ?) que les choses étaient prises en main et qu'on allait voir ce qu'on allait voir… Eh bien, ce que je vois, c'est que l'information ne passe pas mieux qu'avant, et que les seules annonces ducales de ces derniers temps concernent, avec retard, la non-attribution du lot pour les mineurs méritants. Remarque, peut-être notre Barbe-Bleue n'a-t-il plus grand-chose à communiquer ? Car ce n'est pas visiblement le loisir qui lui manque, quand on voit le temps qu'il consacre en taverne à insulter des dames qui ne lui ont rien fait ou à chercher des poux aux petites filles, histoire de bien confirmer la réputation détestable des tavernes saumuroises aux yeux de voyageurs qui se frottent inopinément à certains de nos "porte-parole" et autres nobliaux infatués… Et puis non, je ne m'en prends pas à Finam parce qu'il serait le maillon faible, ou le pire, mais parce que je ne vais tout de même pas en ce moment m'en prendre à 18,5 qui n'est plus que l'ombre de lui-même.

Hé bien ton voyage ne t'a pas fait que du bien. Tu me parles de l'armée mais qu'est ce que toi tu y connais ? je ne suis pas sur que tu sois la meilleure personne pour parler de ce sujet....
Après pour Finam tu veux qu'il envoi à toutes les personnes en voyage un courrier pour leur dire les annonces ducales. Tu as déjà en envoyé un courrier à au moins 100 personnes ? moi oui même plus, et je peux te dire que si en plus d'être au conseil, d'y participer, il devait se farcir les courriers, je crois qu'il n'aurait plus de temps pour dormir le pauvre. Et puis, tu as des amis en Anjou non ? Tu pouvais leur demander non ?

Puis il entendit sa remarque sur la viande.

Et bien c'est toujours la même affaire, mais bon je vais pas me répéter 100 cent fois, alors tu réfléchis un peu et tu sera pourquoi !
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Cosmik vit Abraxes, l'accusateur favori de Cosmik et de la familia arriver en maugréant sur tous les maux qui tombaient sur la ville de Saumur, qui avait réélu triomphalement pour la 5ème fois Vendettal. Sûrement une preuve que les Saumurois ne voulaient pas d'elle à la tête de la mairie.

Il s'approcha de lui, dans son mantel violacé et lui dit sans ambage.

Tiens voilà qu'on vient se plaindre sire Abraxes ?

Laissez moi répondre à la place de celle que vous insultez du fait de son absence avec la couardise qui caractérise les roturiers pédants.

Tout d'abord pour une personne qui pendant son mandat de maire a mis la défence de Saumur au dernier plan, faisant passer la milice de 4 gardes à 3, il n'est pas de bon ton de critiquer.

Ensuite sur le plan économique. J'ai eu le temps d'en parler avec ma jumelle avant qu'elle disparaisse, ce n'était pas du très beau à voir non plus. Désormais nous n'avons plus de pénurie, contrairement à sous votre mandat. Nous avons même des ressources de luxe qui apparaissent très souvent sur le marché. Chose que je n'avais jamais vu avant.

Vous parlez d'autoritarisme de la familia, mais vous ne rendiez jamais compte au conseil ducal de votre action... Belle preuve de solidarité.

Vendre du bois aux duchés voisins alors que le duché manque de bois devait être une preuve de votre divine clairvoyance dans le domaine du commerce.

Quant aux mines, il faudrait peut-être vous rappeler que les mines sont là pour le duché ET pour les mairies, que c'est l'élément déterminant de l'économie à grands échelle. Mais la petitesse de vos vues ne vous invite qu'à stipendier des poètes à la petite semaine pour dénoncer ceux qui font mieux que vous...

Ensuite je vais peut-être vous rappeler que celle que vous vouez aux gémonies vous a aidé à devenir maire, mais l'ingratitude caractérise les esprits jaloux et avides de pouvoir.

Alors maintenant arrêtez vos calomnies et venez aider à la défense et l'économie de la ville ou alors, ne passez pas artisan ici et allez en Poitou, ils seront heureux de vous accueillir.

Cosmik fit un grand sourire à Caven, le maire adjoint, qui lui pensait à la ville avant sa petite personne.
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Cosmik-Roger Penthièvre de Charnée-Chandos

Abraxes, ou comment frotter quelqu'un sur la balle, arguant un discours politique pour satisfaire ses règlements de compte personnels. C'est rigolo. Pour information, ta gonzesse j'n'ai rien eu à lui dire pour voir ses cils plier, s'étant mise de facto dans la position de victime et couchant au parquet avant même ma première syllabe. Bien éduquée je dirais, trop peut-être. Elle aime les paillassons, tu savais qu'le terme paillasson était une appellation du mot cochon? Ramène donc la dans ta cahute, elle y est tellement à son aise sous tous ces devers porcins..
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Abraxes, il est vrai peu au fait de l'esprit militaire, se demandait par quels moyens faire entendre à son ex-conseiller qu'en effet Finam savait écrire en nombre et l'avait prouvé, et qu'un morceau de viande à 17,40 est arithmétiquement indubitablement plus cher qu'à 17 ou 17,20 écus… Lorsque survint, noblement vêtu de son mantel aubergine foncé, le Côté Obscur de la gémellité. Direct comme à son habitude :

- Laissez moi répondre à la place de celle que vous insultez du fait de son absence avec la couardise qui caractérise les roturiers pédants.

Et ainsi de suite…

À celui-là, il décida de ne pas offrir un coup à boire.

- Monseigneur aura mal entendu, avec ses pieds sans doute… Je n'ai aucunement insulté notre mairesse, dont j'avais apprécié l'action avant le putsch ducal, à la réélection de laquelle j'avais auparavant appelé (à un moment où vous vous présentiez contre elle, si je ne m'abuse ?) et envers laquelle je conserve, malgré ses rudesses injustifiées, une part de ma tendresse. Ingrat ? certainement pas. Vouée aux gémonies ? encore moins.

Il semble que vous soyez prompt à considérer tout désaccord, voire toute question, comme une insulte ?

Or justement c'est une question que je posais à la Mairie, et c'est la seule à laquelle, prétendant répondre, vous ne répondez pas. Pourtant cela devrait faire partie de vos attributions de tribun que de dire aux paysans vers quel métier d'artisan s'orienter aujourd'hui pour le bien de la ville et du duché ? Las, de votre discours je ne tire rien de tel.

Pour le reste, j'ai laissé la ville en excellent état, un peu plus riche (dans les 10 % seulement, mais j'étais frais émoulu et ce n'est donc pas si mal) que je ne l'avais reçue, et il est faux de prétendre que le duché n'était pas au courant de mon action, d'ailleurs je pense avoir rendu le rapport de gestion le plus circonstancié de cette période. Quand le duché m'a demandé du bois pour d'autres villes, je leur en ai fourni. Et rien n'oblige (en tout cas à l'époque non tyrannique d'alors rien n'obligeait) toutes les transactions des villes à transiter par le duché. J'ai fait de bonnes opérations commerciales, et à l'exception d'une journée dans les débuts nul n'a eu à se plaindre de pénurie de quoi que ce soit, contrairement à vos allégations. Quant aux ressources de luxe, elles commencent à peine à se répandre dans les royaumes, c'est une simple question de calendrier, dans 6 mois on pourra dire qu'aujourd'hui nous en étions passablement dépourvus.

Alors il est exact que certains jours, en fonction de la situation, j'ai réduit d'inutiles dépenses de milice. Mais, voyez-vous, sous mon mandat Saumur n'a connu aucune révolte (ce qui n'a pas été le cas avant et après, je crois ?), et vous devriez mettre les deux faits en perspective. Certains ne croient possible de se maintenir que crispés sur les armes, d'autres non.

J'ai eu le conseil municipal le plus large, le plus actif, le plus pédagogique que Saumur ait connu depuis longtemps je crois, avec le souci de former les conseillers car il faudra bien qu'un jour on cesse de basculer du tout ou rien, du maire chevronné au parfait débutant, et qu'on comprenne que déléguer un peu est plus positif que tout garder pour soi.

Et puis, je n'ai jamais dit qu'il fallait négliger les mines, cela fait longtemps que des solutions miracles sont cherchées ; je disais simplement que là le remède engendre un nouveau mal, et qu'on est en train de ruiner tout l'édifice économique à salaires et prix modiques qui avait pris des mois pour se mettre en place, et que Vendettal soutenait et moi de même dans sa continuité.

Enfin, quiconque me connaît tant soit peu sait que je suis aux antipodes d'être avide de pouvoir. Voici 3 élections ducales successives au cours desquelles j'ai décliné des propositions de figurer sur des listes, et je n'ai postulé à la mairie qu'à la demande expresse de Vendettal qui s'inquiétait de n'avoir point de remplaçant capable. Je dis bien remplaçant, et je n'ai pas tenté de me maintenir contre elle, je ne me serais présenté que si elle ne l'avait pas fait, et si les seuls candidats en lice avaient été des brigands notoires. Nombre de Saumurois pourraient témoigner, votre jumelle la première, que j'ai été soulagé de ne pas avoir à le faire.

Mais vous avez tant l'habitude de vous admirer dans un miroir que vous finissez par jauger tout le monde à votre aune…

À cet instant, une voix surgie d'on ne savait où résonna abruptement dans la taverne.

- Abraxes, ou comment frotter quelqu'un sur la balle, arguant un discours politique…

Bien que le locuteur ait dédaigné de s'identifier, la voix rogue et le mélange de mots latins et de parler peuple ne pouvaient laisser de doute.

- Oh, mais on dirait que Barbe-Bleue est sorti de son placard ? Décidément, j'ai droit à la totale. J'espère que les gens de bien ne sont pas tous en retraite et nous rejoindront, sinon je vais me commencer à me sentir en minorité.

En tout cas, si c'est bien vous, Porte-Parole, je constate avec plaisir que mon "discours politique", en effet, en place publique semble avoir porté ses fruits, puisque nous venons enfin ce dimanche d'avoir droit à une véritable communication ducale - où l'on découvre par exemple comment les mairies seront mises sous tutelle, sous un prétexte au demeurant fort convaincant. Voilà qui au moins apporte de la clarté.

Pour ce qui est de ma "gonzesse", sachez que je ne pratique ni ce vocabulaire ni le type de réalité que vous semblez lui apposer. Je vous ai vu, plus qu'à votre habitude, et alors que malheureusement j'avais physiquement du mal à me maintenir et me faire entendre en taverne pour vous river votre système pileux dans le collet, rudoyer femmes et enfants, dont mon amie Soaz, qui par ailleurs est bien assez grande pour répondre à vos propos orduriers s'ils lui viennent aux oreilles (après tout, votre voix semble planer dans l'espace ?) et si elle juge pensable de s'approcher de semblable puanteur verbale et mentale. Car mes cochons, eux, sentent simplement le cochon. S'ils devaient sentir le Finam, nul doute qu'ils se feraient horreur.

Comment répondre à ce busard sans tomber dans la même vulgarité que lui. Oh, c'était tellement noble d'humilier ses semblables avec autant de hargne. Il fallait qu'il ait souffert dans son enfance pour avoir un tel dédain de l'humanité. Miroir narcissique totalement brisé, mais pourquoi, absence d'amour de sa mère ou au contraire, amour trop présent qui avait empêché cet enfant de se construire pour devenir un adulte équilibré et apaisé. Il devait y avoir des abus sexuels, amours incestueux, attouchements ou même un viol, rien d'étonnant finalement en ces temps où l'enfance n'avait que peu d'importance.
Et il était si scato, projetant sur ses semblables et les considérant telle de la défection, qu'il était certain qu'il ne maitrisait et ni n'assumait aucun de ses penchants sexuels. On voyait où menait la frustration.

Que lui reprochait-il en fait, juste de ne pas avoir voulu rentrer dans le jeu pervers de l'humiliation qu'il proposait gaiement? En ça elle devenait coupable de faiblesse. Qu'elle lui renvoie en face ce refus lui fut insupportable. La saleté qui dit non. Le refus d'une femme. Encore un écho au mauvais amour de sa mère. Plus que Finam ne pouvait en tolérer sans sombrer dans une crise de noirceur.

Il fallait qu'il domine, qu'il maitrise. Il fallait lui obéir, le craindre sans quoi sa folie prenait toute la place. Certainement pour cela d'ailleurs qu'il s'était jeté dans une religion pour tenter l'enseignement. Cependant pas n'importe laquelle. Il faut qu'on le remarque. La foi d'Aristote qui prône l'amour ne peut que lui afficher sous les yeux son propre vide intérieur total. Alors il opte pour une dissidente, avec une orientation pseudo philosophique. Primo ça claque, secundo comme ça gave les autres ça évite les questions.
La première rencontre de Soaz avec Finam avait tourné autour du spinozisme. Curieuse de nature elle l'avait questionné. Pour toute réponse elle avait obtenu un laconique : Je vais pas me faire chier à expliquer ce que vous pouvez lire...
Ah bah non … Il allait pas se faire chier le monsieur... Ça aurait été dommage, hein. Dommage de pouvoir, ne serait-ce qu'une fois, converser de façon normée, de se grimer un trait d'humanité!

Malgré tout elle avait éprouvé de la sympathie pour le bonhomme, autant qu'à un chien égaré qu'on serait tenté d'adopter l'espace de 30 secondes. Faut dire la pauvre Soaz, elle aimait bien les gens, comme les animaux d'ailleurs, dans leur différence. Quand ils l'ennuyaient (ça arrive, hein, c'est pas encore Ste Soaz) soit elle s'en détournait, soit elle leur donnait son point de vue, clairement. Elle n'aurait d'ailleurs jamais eu idée de torturer gratuitement un animal, comme ça juste par plaisir, histoire de se donner confiance. Non, la confiance elle en avait assez en elle pour ne pas avoir besoin de se cacher derrière un soi disant masque de noirceur afin d'avoir l'impression d'exister.

Maintenant la placer en position de victime, c'était surtout se mettre lui en position de bourreau. Quel honneur il se faisait. Soaz n'avait jamais était la victime de personne, enfin si récemment elle avait été victime de sa rencontre avec une armée mais c'était bien la première fois qu'elle se retrouvait victime.
Il se prenait pour qui ce crétin d'eau douce pour s'imaginer qu'elle s'était sentie ou placée dans le rôle de la victime. Ça devenait urgent qu'il arrête ses projections.

Il aimait les échanges viriles? Les brisages de glaoui? Qu'il aille aiguiser son appétit dans les limites d'une arènes par exemple ou dans les vestiaires des (dé)lices, là où les corps masculins transpirent et exhalent des odeurs musquées (oula je m'égare moi^^) mais s'en prendre à des jeunes enfants en les terrifiants avec des histoires de vilains méchants ou noirciser une dame juste par plaisir, ne pourrait pas compenser sa faille apparente!

Tout ça c'est ce qu'elle aurait pu lui jeter à la tronche si le monsieur avec eu une quelconque importance ou un minimum d'intérêt. Malheureusement, dans la confusion qui l'avait emporter loin de l'humanité qui était celle de soaz, elle ne pensa qu'à une seule chose.
Je t'emmerde, phylécastrope!

Abraxes lui avait répondu tout à sa hargne habituelle. Cette fois il ne lui reprochait pas sa couardise prétendue (que son ignorance des règles du duel expliquait largement) mais il continuait à dire des incongruités doublées d'inepties patentées. Il restait égal à lui-même, ceci dit.

Ahlala, pauvre Abraxes... Vous insinuez que je me suis présentée contre ma sœur pour lui prendre sa place. Vous oubliez un peu vite que j'ai fait acte de candidature bien avant elle, car j'étais dans l'ignorance de la sienne. Elle était chez les nonnes et ne m'avait point mis au courant. Quand elle me l'a dit, je lui ai bien répondu que je ne voulais plus la place. J'ai fait campagne simplement parce que je ne l'avais jamais fait de ma vie au niveau municipal.

C’est bien connu… chacun de nous a une vision objective de soi-même… vous venez d’en faire la parfaite démonstration ! Un sophiste du temps d'Aristote n'aurait pas mieux fait. Vous devriez enseigner en Poitou.

Vous parlez de "putsch ducal", vous m'excuserez, je ne comprends pas ce mot. [N'apparaît qu'en 1921 dans la langue française] Voulez-vous parler de la prise de pouvoir de mon oncle ? Elle a été légitimée deux fois, par la pairie du point juridique, et par le principal parti d'opposition qui s'est rallié au duc de Montsoreau, pour le bien de l'Anjou. Vous feriez mieux de faire de même au lieu d'étaler avec cuistrerie vos critiques inconstructives.

Vous me reprochez ensuite de ne pas conseiller les paysans qui désirent devenir artisans. Cela est faux. La seule et unique personne qui l'ait fait, mon demi-frère Holaf, je lui ai répondu en chuchotant : charpentier. J'ai eu confirmation le soir même de la justesse de mes dires et j'ai appris que boulanger était également bien à propos, ce que j'ai transmis directement au "kilté". Pour votre gouverne, nous n'avons pas eu de nouveaux depuis trois jours, mais critiquer sans preuve, avec une outrecuidance qui ne sied guère à votre humble position, semble être votre style.

Parler pour ne rien dire… et surtout juger sans savoir, pour tenter de donner des leçons aux autres, dévoilant votre volonté de supériorité évident afin de combler vos petitesse, pallier votre nullité… Voilà un autre trait de votre personnalité que j’avais oublié d’évoquer… Je vous rappelle que vous n’êtes plus tribun et que vous n’avez aucun contrôle ou main-mise restant sur ce poste. Il dépend de la mairie et c’est à la mairesse d’en décider pas à un vulgaire gueux bouseux qui se prend pour le centre du monde parce que Monsieur a eu grâce à la bonté de notre mairesse à tous, l’opportunité d’être un peu plus instruit.

On se rassure comme on peut hein !?? Et puis vous aviez des excuses… forcement !

Vous pensez maintenant ? Parbleu… méfiez vous de ne tomber malade ! C’est toujours la même rengaine avec vous… JE… JE… JE… le plus… le meilleur… oui mais non c’est pas ma faute hein… et JE… JE… JE… Dois-je continuer ou c’est assez clair ? Vous parlez d’ailleurs de rapport… seulement il n’y en a pas qu’un à fournir au conseil ducal… l’avez-vous délibérément oublié cela aussi ? Où sont les contrats passés ? Quelle trace au conseil ? Et vous semblez aussi oublier les pénuries laissée à votre départ notamment concernant les carcasses. C’est tellement facile de dire « j’ai fait » et « je suis » sans l’ombre d’une preuve… et surtout sans rendre de compte. Vous reprochez aux autres ce que vous avez fait avec beaucoup plus d’entrain… Alors surtout ne changez rien. Restez tel que vous vous montrez… vous vous ridiculisez vous-même. Que c’est amusant !

Les Saumurois sauront apprécier la teneur de vos propos ! Les dépenses pour la milice sont donc dépenses inutiles !!! Pour une personne qui a vécu l’invasion poitevine, quel culot !Ma mère morte en défendant Saumur doit se retourner dans sa tombe. Et bien sur vous nous servez votre plat habituel… Même devant vos erreurs, la tête immergée dedans, vous trouvez le moyen de ne pas assumer et d’accuser presque les autres ! Votre phrase : "Certains ne croient possible de se maintenir"… nous démontre bien d’ailleurs votre façon de penser… Il ne s’agit pas de maintien de personne… arrêtez de penser individuel, je vous le répète, vous n’êtes pas le centre du monde et arrêtez de vouloir combler je ne sais quel manque… La défense et particulièrement la milice sont là pour défendre la ville, l’économie de toute une ville et non pour un bénéfice personnel.

Vous parlez du pouvoir de la familia comme d'une autorité "crispée sur les armes", outre le fait que la noblesse, c'est l'ordre qui combat, donc que vous formulez un truisme, je vous rappelle que la famille qui a fait les grandes heures de l'Anjou, ce ne sont pas vos aïeux, mais bien les miens.

Connaissez-vous la campagne de Savoie ? Je pense que non. Il n'y a pas de question de se "maintenir". Les Penthièvre sont éternels, vous n'êtes qu'éphémère. Ils ont toujours œuvré pour l'Anjou. Pour le bonheur de tous les Angevins. Les méthodes sont discutables, mais pas le résultat. Nous n'avons aucun mal à accepter les débats et les contradictions ; le GRAAL n'a-t-il pas trois de ses membres dans le conseil ducal actuel ?

Le plus… le meilleur… le plus… Ça en devient dégoulinant tellement votre infatuation est flagrante et prégnante… Doit-on aussi vous rappeler que le conseil municipal durant votre mandat a été celui que vous avez récupéré du mandat précédent de ma jumelle ? Cela aussi vous vous l’attribuez ? Trois ou quatre nominations sur un conseil c’est vraiment ÉNORME en effet surtout quand on récupère le travail des autres ! Quant à dire qu'il a été le plus actif, cela n’engage que vous. D’ailleurs, qu’avez-vous fait d’actif exactement, à part faire travailler les autres, agresser les autres maires d'Anjou par votre arrogance et picoler ?

Déléguer, c'est bien ce qui a caractérisé votre mandat ! Tellement que depuis votre passage, les maires d’Anjou n’ont plus accès au conseil ducal. Vous avez tellement délégué que vous en avez oublié un principe fondamental et devoir de tout maire : le droit de réserve. Certainement pour encore vous faire mousser auprès de quiconque voulait vous entendre...

Et bien pour votre gouverne vous montrez à tous le contraire depuis tout à l’heure… comme c’est amusant une fois de plus ! Vous préparez les prochaines élections municipales peut-être ?

Quelle belle phrase… méfiez-vous, vous me rattrapez à grande allure ! Votre manque de sourcil n'est-il pas un signe précurseur ?

Cosmik savait qu'il gaspillait sa salive, mais il ne voulait pas laisser le dernier mot à un incompétent qui se permettait d'insulter la noblesse en la personne du vicomte Finam.
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Cosmik-Roger Penthièvre de Charnée-Chandos

Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils le donnent en longueur..
Les rapports sont prévus depuis pas mal de jours, seulement tout le monde ne peut se payer le luxe de cuver sous le soleil ici, quand la fraicheur est ailleurs, tout le mois durant. Ne t'accorde pas la primeur de cette arrivée tardive, contente toi d'assurer à ta primeur - désigne du menton la Soaz- le "paillasson" qu'elle mérite, entre guiboles. Elle pense bien trop, loin de ses lardés.
Du reste, on se reverra devant un barreau, tous trois, je présume.
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Alatariel avait regardé la rixe entre son neveu et ledit Abraxe. Elle connaissait pas ce dernier, n'avait pas voté pour son élection par manque de temps...
Elle ne voulait pas parler, mais l'histoire de la milice... c'était un peu gros. Elle qui s'était assise confortablement se leva

- Bien malin est celui qui peut prédire les révoltes à Saumur...
La marie serait encore riche de ses 90 000 écus, comme à la grande époque du Baron Grakovic, avec vos méthodes ! jamais Chibax n'aurai pu prendre la mairie...
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Alatariel leva les yeux aux ciels
- Quand il est question de protéger une ville on ne supprime pas un milicien en priant très fort qu'il y ai pas de couille dans le pâté... C'est une chance pour vous de n'avoir pas subit de révolte...

Un conseil, évitez de vous vanter de cette négligence vraiment... Car vous auriez tout aussi bien pu faire perdre beaucoup d'argent à Saumur en voulant économisé quelques pauvres écus.


Et quand un chef de guerre fait n'importe quoi, il s'en prend plein la tronche aussi...

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