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Vulnerant omnes, ultima necrat...

--Ny.x
Toutes blessent, la dernière tue...





[Inhérence]



Là.

Omnisciente.
Omniprésente.

Silencieuse attentive à ses enfants.
A son arrivée Hélios s’incline et décline,
Et si elle autorise Sélène à se lever et parader,
Il est des fois où elle est l’unique détentrice des cieux,
Pour leur rappeler à tous l’ordre des choses.


A cet instant précis son regard se concentre et se centre sur celle dont les forces s’amenuisent.
Elle prédomine et n’éprouve aucune lassitude à la stricte observance.
Ecartant un voile vaporeux, fantasmagorie cotonneuse, quand la scène finale se jouera-t-elle ?
Sa descendance aurait-elle peur ?
Renoncerait-elle ?
Cèdera-t-elle comme tant d’autres à l’appel du Néant ?


Même elle en cette heure ne saurait le dire.


Elle sait les manques et les regrets, la force et les faiblesses, le jugement sans complaisance…
Où sont passés les espoirs et les aspirations profondes ?
Enfouis au plus profond d’une torpeur sépulcrale, étourdis par les clabauderies d’une foule anonyme ?
Où sont les battements trépidants de ce cœur ardent ?
Sont-ce les voix éteintes qui l’appellent à elles et font qu’il va ralentissant ?


Son œil se fait perçant, inquisiteur, impatient…


Elle attend.
--Lethe





Une nuit sans lune.

De celles où les souffles sont retenus, où le pas se fait plus léger et silencieux que jamais.
L’obscurité la recouvre de son enveloppante douceur, l’enrubanne à la limite de l’étouffement.
Il serait si simple de se laisser gagner par la langueur.
L’esprit volubile cherche encore.
La balance oscille et le fléau tend dangereusement vers le néant.


Où sont tous les voix mélodieuses qui jadis se mêlaient à la sienne ?
Elle n’entend plus la Tisseuse, et elle sent qu’au loin l’Enseigne aussi s’éteint.
Pétales épars dispersés aux quatre vents.
Tant de liens entremêlés, tranchés dans la chair…
Certains si ténus, si fragiles.


Une main se tend vers le feu.
Etrange.
De glace.
Elle ne sent nulle morsure, rien.
Ailleurs elle sait qu’au-delà de la fumée quelqu’un l’appelle.
Est-ce pour mieux la guider parmi les flammes ?
La perdre ou la sauver ? Comment savoir ce qui se trame ?


Alors elle avance vers les flammes, plus de tergiversations, de recul il n’y aura pas.
Le pas est hésitant malgré tout, et si…
Et si elle échouait encore…

L’âme cherche toujours, assourdie par le silence tombé.
Elle marche dans les flammes comme si ce feu était son seul espoir.

Pourvu qu’il brûle, qu’il morde…

Et s'il n'était qu'un leurre.
--Persona
Une mélopée sourde, celle des engoulevents qui accompagnent une âme.
Elle n'aime pas. Elles n'aiment pas ça.

Trois figures ayant tranquillement pris place au fin fond d'un inconscient, toutes reliées par le même fil, la même âme, qui résonne au son du chant lugubre. Trois, ou une, peu importe, le flou leur convient bien, après tout, elles sont elle.

Les trois frémissent en écoutant l'invitation à cette danse macabre. L'une d'agacement, une autre d'inquiétude, une troisième d'excitation.
Elles essaient de faire passer le message, désespérément, à la jeune fille en train de contempler le paysage.

Pensées diffuses, rapidement balayées, qui peu à peu trouvent réponse.
Chant des engoulevents... tu penses à elle, dis ? Ils les accompagnent, après tout... tu ne regrettes rien, dis ? Et si tu donnais signe de vie ? Prendre des nouvelles, rassurer, te condamner, la voir sourire, laisser faire le Destin, parier contre la Faucheuse, Le défier ouvertement, là-haut. Tu ne veux pas savoir ? Comment elle va ? Où ils sont, tous ? Tu n'entends pas chanter ?... cela ne t'inquiète pas ?

Un sourire désolé adressé au lointain, l'auditrice regrette un peu. Mais elle ne peut pas se permettre de retourner en arrière.
Un soupir s'échappe de la personne.

J'espère qu'elle va bien, quand même. Moi je parie qu'elle va bien.


Un regard vers le ciel, elle sourit en évoquant ce moyen dérisoire, cette façon de rendre accessible quelque chose qui lui échappe.
Prière déguisée en boutade lancée à l'inconnu, à ce qu'elle ne maîtrise, en faisant des compagnons de route, des êtres familiers. Sous forme de murmures, déjà qu'on la prend pour une cinglée, si elle se met à parler à la nature environnante, maintenant...


Et je parie une bière, même!
Ça vous en bouche un coin, hein, saletés de piafs! Continuez de piailler et je vous embroche, d'abord.


Peut-être que cela suffirait à faire cesser leur chant. Peut-être.
___________________________________
--Lethe
Zéphyr avait porté le chant mélancolique des crépusculaires jusqu’à son oreille. Il avait traversé la nuit, sinistre, funeste. Annonciateur. Elle aurait presque pu sentir leurs griffes acérées sur sa peau.

A-t-elle entendu le murmure quasi inaudible qui les accompagnait ? Où était-il trop loin, trop doux pour qu’elle pût encore le soupçonner, le débusquer entre les sifflotements.

Malgré cela elle sourit, touchant le cœur des flammes et pourtant…
Ce feu n’est pas celui qu’elle espérait, il ne la consume pas, alors elle en sort, sans même un sourire. Comment le pourrait-elle, elle qui n’a rien senti du tout. Toute l’ironie de la chose, comme si une douleur pouvait en chasser une autre…

Si les fils sont fragiles, les nœuds sont bien serrés eux. La retenant quelque part, en un ailleurs plus réel, entre ses rêves désuets et sa chair allégorique. Là où une petite voix lui souffle encore à l’oreille "Tu es mourante, t’en rends tu compte ?"

Elle ne l’écoute pas, elle sait bien.
Résolue à aller jusqu’au bout. Si les flammes ne brûlent pas alors mieux vaut trouver ce pont, et de plein gré se jeter dans les flots tumultueux qui s’agitent déjà en dessous, lui tendant des bras émeraude. Ils semblent si chauds, si prêts à la serrer et à l’emporter avec eux. Un Prince serait servi dans cet aboutissement ultime.

Un dernier regard aux étoiles argentées qui scintillent si faiblement. Même elles ce soir ont perdu un peu de leur éclat. Au grand spectacle de la vie, elle avait chanté son histoire, pâle reflet du miroir. Malgré quelques algarades la ballade était restée plaisante, mais les voix s’étaient tues une à une. Plus de transes, ne restaient que chansons de pacotille.

Nez en l’air, un murmure qui s’envole, peut-être Aquilon l’emportera-t-il au loin… Qui saurait le dire ?

Faire partie de ce monde qui brille, être comme les autres filles, tu sais que c’est pas pour moi.
Donne-moi une raison de chanter.J’ai besoin d’une raison de chanter….



Saut de l’ange au fil de l’eau.
L’acte est moins difficile qu’il n’y paraît.
Et si l’eau ne mord pas plus que le feu, il est doux de s’y laisser couler, lentement. S’enfoncer de plus en plus, jusqu’à évoluer en aveugle, se laisser engourdir par le froid des abysses. Ne plus rien voir ni sentir, étendre la sphère de perception de l’âme au-delà des sens.
Abandonner tout derrière soi, pécher contre le corps mais non contre l’esprit, se défaire de l’enveloppe, si fragile et malaimée.
Entamer une nouvelle chanson d’air inconnu où chaque nouveau vers peut être mortifère.

Les joies, les aléas, tout cela avait-il eu un sens ? Dernière pensée avant de s’endormir, dernier rappel avant le tomber du rideau "Allez, donne-moi une raison de chanter encore une fois…"
Et la petite voix résonne encore, la nargue, "Tu es mourante..." Echo narquois dans son esprit...



_____________________________
--Eris.


Minable.

Une âme mourante, bien loin des guerrières côtoyées. Ça, son enfant ?
Laissez-la rire.
De même, laissez-la pleurer, de dépit, de honte, de peine, et tant d'autres.
Faible, tellement faible. Quelques mots, quelques gestes, et voilà son esprit anéanti.

Elle s'approche, silhouette éthérée aux contours indistincts.
Froide est la main qui s'abat. Réelle est la claque, semblable à un jet d'eau glacée.

Je ne te donne pas ce droit.
Sans toi, je n'existe pas. Sans toi, d'autres ne peuvent être.

Insatiable.
Donnez à un mendiant de quoi boire, il réclamera de quoi s'habiller.
Donnez lui de quoi s'habiller, il voudra un toit.
Donnez lui un toit, il voudra la gloire et la reconnaissance.
Insatiables, vous tous, êtes tellement...


De nouveau les doigts prennent leur élan.
Souris.
Comme la femme condamnée à être stérile.
Comme cet enfant qui voit la maladie ronger les siens, impuissant.
Comme cet homme pieux qui voit ses semblables s'enfoncer dans la perdition.

Leur sourire résigné est pitoyable, mais il est le signe qu'ils continuent à se battre.
Souris, et va te battre, comme celle qui s'est débattue dans sa chute, dans les flammes, comme d'autres se sont battus, s'accrochant à chaque brin d'herbe qui pouvait les relier à ce monde.
Et qui sont encore vivants.

Peu importe ceux qui se réjouissent de ta disparition. Tu les feras s'écraser.


Loin de s'abattre sur la joue de son enfant, ses doigts prennent appui sur les frêles épaules, la repoussant, la forçant à rebrousser.

Je ne veux pas te revoir avant longtemps.
Pas sans que tu te soies battue.
Et s'il te cherche des noises... détruis-le. Lui, et ses semblables.
--Lethe
[Catharsis]



Tic tac tic tac… La petite voix sonne le glas.

« Vous êtes MORT »

Chronos dans sa grande mansuétude suspend un instant la course du temps.
L’âme loin d’en être affectée se laisse griser par l’ivresse des profondeurs.
A mesure qu’elle s’ouvre et appréhende ce nouvel état de non être, que les sens perdent de leur acuité et que l’Oubli s’instaure comme l’unique vérité, elle se vide de tout ce qu’elle fût. Les paysages, les couleurs se dissolvent et s’effacent dans l’éblouissante obscurité du lieu. Les sons se perdent au point qu’ Echo en serait dépitée.

Tout est si calme ici, si reposant. Plus rien ne peut blesser cette fragilité souffreteuse. Elle avait abandonné tout le margouillis de son existence en plongeant dans cet accueillant tombeau.
De là elle peut enfin faire le tri de ses émotions, du douloureux ressenti, relire en toute tranquillité chaque ligne de sa courte existence. En quête de chaque erreur ou blessure, traquant sans relâche ses souvenirs, les décortiquant, jusqu’à qu’ils n’apparaissent plus si éprouvants qu’auparavant.

Jusqu’à la main d’une Mère qui s’abat sur sa joue. La voix d’Eris transperce et harangue, joue la culpabilité en invoquant la Sœur perdue, torture et exaspère, invoquant progéniture, comme si elles ne pouvaient exister sans elle.


Ô tendre Mère, tu m’apparais tel le sémaphore qui sauve le marin perdu alors que j’atteins la rive. N’aies crainte, d’obole à Charon il ne saurait être question…


Léthé aussi sait être cynique pour peu qu’on la pique. La Discorde jette ses filets dans le fleuve, espérant sans doute se jouer de sa Fille. Tentatrice, destructrice, émulatrice… Le sourire se dessine, firmament d’un nouveau jour.


Je connais ta nature aussi bien que tu connais la mienne. Tu sais qu’il le fallait, afin d’être libérée, complète, initiée. Afin d’être…


Débarrassée de tout, la toile nettoyée d’une blancheur virginale…Sosie s’y tromperait tant elle est identique à celle qui se jeta dans les flots. La même à quelques détails près. Parce que Léthé n’est pas Sœur de Serment pour rien, ambivalente catharsis, elle offrira ce que l’on viendra chercher. A moins que ce fut l’autre, celle de chair, qu’importe, elles sont Elle. Instinctivement la main se porte sur son ventre, matrice porteuse d’espoirs.


Tu voudrais que j’accomplisse ton œuvre douce Mère, mais je ne saurais être instrument du Destin entre tes mains. Tu es le Serpent qui ne peut s’empêcher de mordre, et je t’aime telle que tu es…

Je me battrais donc… avec mes propres armes… Et je l’offrirai…



Ainsi donc le rite était accompli. Parce qu’il fallait mourir pour se régénérer, jeter les bases plus solides… Savoir que grâce à cela, elle ne sera jamais seule. Mère, Fille, Sœurs… Elle sourit, revenant à la Vie.


________________________
--Soeurs_filles...



Elles avaient observé en tremblant la scène qui s’était jouée. Le conflit n’étant pas dans leur nature elles avaient néanmoins agréé, pour une fois, à leur aïeule dans la violence de ses propos, dans la passion qui l’animait. Eris avait laissé s’exprimer son cœur et elles sauraient l’en remercier dignement.

Restées silencieuses jusqu’à présent, en attente d’un avenir compromis, elles laissent enfin s’exprimer leur nature profonde, joyeuse et généreuse, gratifiants par ce festin le commun de leurs dons inégalables.

Elles rient et dansent.


Véritables joyaux de vie, elles renaissent sans jamais être véritablement nées. Ainsi est la voie des Grâces.
Explosion de couleurs et de fêtes, apologie de l’art de vivre, elles s’invitent, débordantes de sensualité et de jeunesse.



Mère, nous chantons d’une seule voie pour célébrer cette nouvelle vie qui palpite. Sans toi nous serions obligées d’abandonner à Mégère et ses Sœurs à défaut d’Ananké. Et cela ne saurait être, tu nous portes en toi, comme tous ces autres fils tissés dans la trame de l’Origine.

Mères, festoyons, buvons jusqu’à plus soif et même là buvons et dansons encore la remontée à la Source. Apprécions cette table surabondante des mets et offrons nous pleinement aux caresses d’une bouche amante.

Célébrons la tenue nouvelle, spectre lumineux mariant toutes couleurs en ce blanc rayonnant, loin de ce si terne brun dont certains voudraient tant te parer.


Transcendées par divine musique, sacrifiant au plaisir, inspiratrices de grands rois, elles vont et relancent, danseuses aux pieds légers, au rythme cadencé d’une auguste cithare, un salut, un sourire à celle qui les dominent toutes, celle qui jamais ne parle mais que leur monde écoute.
--Ny.x



Là.

Omnisciente.
Omniprésente.

Hélios et Sélène allaient pouvoir reprendre leur course tranquille.
Elle leur permettait maintenant,
Sachant bien le plaisir qu’ils trouvaient à ce jeu de cache-cache auquel ils s’adonnaient en ce monde.


Plaisir qui n’équivalait en rien cette satisfaction qu’elle éprouvait enfin.
Quel chant magnifique lui avait accordé ses enfants, juste là…
Voix célestes avaient résonné par delà les Cieux, ne s’adressant qu’à Elle.
De l’une à l’autre, de la Mère à l’absente, des Filles à l’Aïeule, elles s’étaient retrouvées.
Elles avaient bouclé, dans une geste au cheminement d’une simplicité à nulle autre pareille…
A la discorde succède l’oubli qui engendre la fête.
L’Oubli au cœur de cet axe…

Initiées.


Au cours du rituel sa Fille n’avait rien cédé, l’accomplissant ainsi qu’elle devait.
Espoirs retrouvés faisaient palpiter un cœur plus fort, une volonté affirmée.
Sans aucune peur, sans aucun recul.

Léthé avait enfin compris, et accepté sa condition, sa nature si particulière.
Révélée.
Sa Fille
Est.


Elle attendait de voir si ce monde était prêt à comprendre pleinement ce qu’elle pouvait accomplir.
Connaissant la nature mesquine du commun, elle sait que Léthé saura se montrer forte, parfois même cruelle…
Elle en est capable, un petit écuyer se morfondant quelque part pourrait en attester.
Sauront-ils appréhender qu’elle porte autant destruction que salut par son geste ?


A présent que le rite de Léthé était achevé, elle se permet de jeter un œil amusé à son autre enfant, fille d'Ananké, étrangeté guerrière qui venait de composer un met des plus particuliers en un verger qui n’avait rien des Hespérides, unissant dans un même hachis mortuaire une mère et son fils à quelques sucreries compotées…
Le tout sans même s’en rendre compte.

Dangereuse et sanglante.
Ainsi qu’elle les aimait.


Ses enfants.

A Elle.
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