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[RP] Parce qu'il faut savoir faire ce que l'on veut...

Althiof
[hrp : ceci est un rp où espérons s'en regrouperont beaucoup d'autres et où la philosophie qui rêgne à l'heure où nous commençons est qu'il faut savoir parfois penser à soi, savoir s'amuser et faire ce dont on a envie et non ce qu'on doit. On verra bien où il nous mène. Laissons place à l'imprévu même si quelques pistes existent deja alors si ça vous dis la porte est ouverte. Le titre même est amené à changer si on propose mieux ^^]


Montbrison, seul au bord du lac mais ça ne saurait durer.

Que s'était-il passé depuis son retour en Auvergne ? Combien de temps s'était-il passé d'ailleurs. Pfff quinze jours... quinze jours seulement et qui avait parus à Althiof une eternité. Quinze jours au cours desquels tout le bénéfice des deux derniers mois semblait s'être envolé. Il avait été un temps heureux de revenir en Auvergne, heureux d'avoir fait ce si beau voyage là bas sur les bords de l'océan avec son épouse, même si les trajets avaient été pénibles en comparaison du mois à La Rochelle. Même s'il avait eu la peur de sa vie, il ne voyait plus aujourd'hui que les bons moments. Heureux de retrouver les bords du lac de Montbrison et ses enfants à Cournon. Mais où était passé ce bonheur ? Il avait disparu en une fraction de seconde, tantôt si palpable et immuable pour disparaitre tel le silence par un murmure, pour n'être plus qu'un rêve qu'on n'oserait évoquer de peur de le voir s'envoler au vent.

Il avait vécu deux semaines éprouvantes et il s'en rendiat compte après un court séjour chez les moines, deux semaines pénibles même et il ne voulait plus revivre ça. Kory avait sans doute vu juste en évoquant ne pas vouloir rentrer... Durant leur voyage il avait réussi à se détacher il est vrai légèrement, sans doute trop pour que cela ne soit noté, mais cela lui avait fait du bien et il avait toujours aidé quand cela lui faisait plaisir. Le plaisir... même dans le travail c'était primordial. Ses seules expériences de prévôt se suffisaient à elle même pour exprimer cette idée. De la bonne humeur, sans prise de tête, mais de la rigueur pour que perdure le plaisir d'oeuvrer pour le duché. Mais depuis son retour ce sentiment l'avait peu à peu quitté...

Il avait aidé son parti de toujours pour des élections bien mal embarquées, pour faire profiter de son expérience bien qu'il ne soit pas sur la liste, pour montrer qu'ils étaient unis et pas seulement douze, puis une victoire logique mais une grave erreur de leur part et voilà que le duché s'enflammait. Un coup supplémentaire au moral face à cet abondance de pouvoir qu'il ne comprenait pas, qu'il n'avait jamais compris. Certes il était désormais Grand Prévôt mais il oeuvrait depuis si longtemps dans cette voie de l'ombre qu'est la maréchaussée. S'il avait voulu titres et pouvoirs, depuis longtemps il auait mené une liste mais cela n'avait pas d'importance à ses yeux. Sa mère lui avait enseigné qu'une vie simple est toute aussi remplie de bonheur. Il était cependant on ne peut plus fier que l'on ait pensé qu'il était digne de sa nouvelle fonction. On lui avait souvent dit que c'était largement mérité mais il peinait toujours à le croire. Qu'aurait-il pu sans ses collègues de toujours et surtout sans Beths. Si différents et si complémentaires. Quels mots avaient employés Bettym déjà ? Ils les avaient trouvés magnifiques. Il faudrait... non il fallait qu'il lui redemande dès qu'il la verrait. L'heure n'était plus au conditionnel. Et dès lors une décision de prendre du recul qui avait semblé alors si évidente, si salutaire et qui pourtant aurait du l'être beaucoup plus tôt. Car depuis quelques temps à la prévôté et en dehors pour défendre cette institution qui avait fait de lui ce qu'il était, Althiof était sorti de ses habituels dossiers et avait elevé la voix. Certains diraient à juste titre qu'il n'y avait pas de quoi briser les vitres mais pour lui cela représentait déjà quelque chose et si cela en avait surpris cela ne devait pas être si banal.

Des maréchaux qui prenaient des libertés avec leur serment, qui se permettaient des remarques, partaient quand bon leur semblait. Un manque de rigueur dans l'organisation plus que le travail qui avait contribué à dégrader son moral mais celui de nombre d'entre eux et en particulier sa si chère amie Beths. Et puis un dossier là haut en d'autres lieux qui lui avait demandé temps et doigté alors que dans le même temps il avait l'impression qu'on attendait de lui qu'il fasse les choses. Mais bon sang qu'était-il désormais ? Simple maréchal dont on écoutait certes les dires au regard de son expérience mais en ce moment cela lui pesait. On lui avait fait remarqué qu'il ne savait pas dire non et cela avait fini par l'user. Combien de fois avait-il donné un coup de main, aidé pour des payes, des dossiers, les relations avce la procure, mis à jour les listes et bien d'autres choses encore ? Il avait toujours donné de son temps pour aider... quand cela lui faisait envie et plaisir... mais dernièrement l'envie s'était transformée en contrainte. L'impression sans doute fausse mais qu'il ressentait que s'il ne faisait pas personne ne ferait. Il avait déjà dit par le passé : "aider ne signifie pas faire à la palce de" et ces mots ne lui étaient plus apparus aussi clairement depuis ce moment.

Et puis la réouverture de l'ecole où l'on n'avait pas proposé ni lui mais surtout à Beths qui avait tout mais absolument tout fait pour ce projet, la relançant en tellement d'occasions. Après tout on n'avait peut etre plus besoin de leur service alors à quoi bon continuer ? Il y avait tellement d'autres choses à faire, de projets qu'il avait laissé en suspens et qui lui revenaient en mémoire. Prendre soin de sa si belle Kory. Elle n'avait pas été très présente mais il n'avait pas été mieux sinon pire. Profiter de ses enfants, des vendages à Mirefleurs, de sa petite-cousine Albine que sa mère leur avait confié à Aurillac pour quelques temps, des joutes aussi bientôt, une histoire de buse qui vus les protagonistes promettait de pas être triste, l'équipe de soule aussi, des entraînements qu'il attendait avec impatience mais des co-équipiers qu'il n'avait pas encore rejoint. Et pourquoi ? Plus de regrets désormais, plus d'amusement et de bêtise poru retrouver la joie de vivre.

Et puis aussi accompagner Bettym qui déménageait en Lyonnais, quelques jours à plusieurs hors du duché, et qui enchenteraient surement sa moitié, participer à ce nouveau projet d'ordre si tentant pendant si longtemps et qui était maintenant bien réel, prendre des nouvelles de sa soeur, parler avec ses amis et rattraper tout ce temps perdu. Il fouilla alors dans sa poche pour ressortir une missive qu'il relut avec attention.


Citation:
Sur les chemins de Bretagne en direction du BA,
Le douzième jour du mois d’aout 1457, par la grâce d’Aristote


A mon cher, très cher, suzerain,



Enfin, je prends ma plume pour t’écrire quelques mots. Le temps a filé, défilé, galopé terriblement depuis nos dernières rencontres datant déjà du mois de juin dernier. Bien évidemment la prévôté, ou plutôt devrais-je dire les prévôtés, nous ont permis de rester a minima en contact, mais les dossiers et les questions de sécurité primant sur tout le reste.

Al, mon cher Al, par où commencer ?
Je voudrais te parler de tant de choses que je ne sais que dire pour débuter.

J’écris présentement ma missive depuis le coche de mon tendre Marty avec lequel nous partageons le plaisir d’un voyage d’agrément débuté après que tu sois parti du BA pour profiter de ton propre voyage de noces avec Kory. Al, je te prie de m’excuser de ne pas t’avoir prévenu plus tôt que sur mon chemin du retour. Je souhaite que vous ne soyez pas déjà rentrés dans nos terres aimées, afin que vous n’ayez pas eu à vous inquiétez de mon absence.

Peu de temps après votre départ, différents événements nous ont décidés à prendre route à notre tour. Des faits heureux et d’autres emplis de tristesse.
Mon cher suzerain, laisse moi te narrer une histoire, celle d’une lettre, d’un enfant et d’un frère.

Au début du mandat de sa Grâce Tixlu, et je suppose que tu le sais du fait de mon comportement frileux et tendu à la prévôté du BA, la nomination de Favdb en tant que prévôt m’a laissé désemparée. Il fut celui qui avait imposé une loi martiale idiote, il fut celui qui avait plusieurs fois critiqué notre instance, il fut celui qui avait réussi à me décider à me mettre réserviste de notre unité du fait de ces propos inacceptables … et le voir brusquement à la tête de notre prévôté, prévôté qu’il ne sait pas apprécier à sa valeur m’avait décidé à démissionner. Non ne râle pas, je parle au passé, poursuis cette lettre je vais m’expliquer.
J’étais fermement décidée à démissionner, mais seul notre Duc régnant recevrait cette démission car il était hors de question que je fasse le plaisir à cet homme, qui pourtant à des qualités certaines, mais qui ne respecte pas nos effectifs, notre travail. De fait, j’ai écrit … à sa Grâce Tixlu, une fois, deux fois, ce dernier prenant le temps de me répondre et d’échanger.
Al, tu me connais suffisamment désormais pour évaluer mon caractère vivace certes, mais aussi ma loyauté et mon dévouement pour mon Duché. Sache qu’un seul Duc régnant avait réussi à me faire changer d’idée. Et ce Duc, ce grand Duc, était Sallaberry. A la fin de mon mandat de prévôt j’étais déconcertée et très mal en point, chahutée en tout sens par certains ex conseillers se croyant plus forts que les lois et souhaitant ma perte. Sauf que je ne voyais plus où était la Justice, personne, hormis Bettym, n’osant montrer les viles manœuvres politiques de certains. Et puis Sallaberry réussit l’improbable, et si je suis encore en vie présentement, c’est bien grâce à lui.
Et aujourd’hui, un second Duc régnant a réussi l’exploit, une nouvelle fois, de me faire changer d’idée. Il s’agit de Tixlu. Par ses propos, cet homme d’honneur m’a fait renoncer à ma démission, et aujourd’hui je peux affirmer que Tixlu est un grand Duc tout comme l’était Sallaberry. Je n’aurais pas la prétention de préciser cela uniquement car les deux m’ont détournés de mes desseins originaux, non, mais uniquement car leur humanité, leur prestance, et leur force tranquille font et ont faits qu’ils ont su comprendre la valeur de tous ces hommes et ces femmes qui, ensembles, ont fait et qui continueront à faire la grandeur du BA.
Je continuerai donc à servir dans ce corps qui a été et qui restera ma vie.

Néanmoins, l’inquiétude, les tensions, le désespoir, le désarroi des derniers jours, le manque de sommeil, n’ont pas été sans effet visible sur ma santé : vertiges, douleurs et malaises devenaient fréquents, et je les avais mis sur le compte de la prévôté et de mon état d’esprit. Las, il fallait tout simplement en imputer les aléas de l’existence, et c’est alors que la vie que je portais à mon insu regagnait les anges d’Aristote, que je compris que j’étais enceinte. La tristesse fut profonde et pourtant fugace : j’avais ainsi là la preuve de ma fécondité, et désormais je ne doute pas un jour, Aristote y veillera j’en suis sure, pouvoir combler Marty d’un nouvel enfant.
La tristesse fut éphémère car au même moment Aristote me comblait de joie en me faisant miraculeusement retrouver un frère que je pensais à jamais perdu. Un jeune frère de dix années mon cadet, dont je me rappelle avec ravissement ses premières années m’étant occupée de lui avec fierté telle une jeune mère.
Al, je n’ai jamais du t’en parler car il m’était impossible d’exprimer quoi que cela soit à l’époque : un voile d’inconnu résidait dans ma mémoire, un trou béant et noir, une amnésie partielle me permettant sans aucun doute de survivre et lutter, mais encrant profondément en moi ce désir de Justice, d’où mon implication pour la, les, prévôtés.
Et ce n’est qu’il y a des mois de cela, lors d’un affrontement avec celui qui fut le maître d’œuvre du massacre de ma famille, que j’ai pu tisser, retisser la toile de mon passé, de comprendre bon nombre de mes peurs et réticences, de gagner une belle cicatrice à l’épaule, rappelle-toi mon bandage, de voir Marty risquer sa vie et gagner un boitillement qui ne le quittera jamais, mais aussi accepter enfin un mariage ducal …. Néanmoins je croyais l’intégralité de ma famille à jamais disparue, et le Très Haut, béni soit-il, m’a apporté la preuve du contraire. Al, j’ai un frère vivant ! Tu te rends compte ?! Je suis tellement heureuse de cette bonne fortune, un frère … un frère !

C’est donc suite à cette succession de révélations que Marty a proposé un voyage, du repos afin de laisser nos soucis derrière nous, un déplacement en Bretagne à la recherche de la famille de Marty, à la découverte de cette région, profiter ensemble de la mer. Et à la fois mon nouveau secrétaire et le Duc de Billy, ont superbement œuvré pour que tout le trajet se passe sans encombre avec toutes les autorisations voulues. Mais il était hors de question que je quitte ce frère que je venais tout juste de retrouver, si bien qu’il fut décidé d’un voyage à trois … puis à quatre, ma marraine se joignant à nous également, libérée de ses obligations ducales.

Et notre petite troupe partie à la découverte de la Bretagne. Les journées furent longues et bien remplies, les chevaux harassés, le temps étrange et venté, la mer si belle et pourtant si différente de celle que j’avais découvert pour la première fois avec Legowen justement dans le Sud du Royaume de France, les plaisirs de bouches insolites et délicieux, les rires fréquents … Et puis Leg a dut repartir pour regagner le BA, et nous avions décidé, les trois restant, de regagner plus doucement notre Duché.
Mais les hasards des routes ont fait que Marty et mon frère ont eu à subir un vil brigandage alors qu’ils partaient devant, devant de mon côté me remettre d’un léger désagrément de courte durée, sans doute une gourmandise que je n’aurais du manger, et donc, nous ont fait prendre quelque peu de retard sur notre trajet de retour. Mais nous rentrons bien.


Mon cher suzerain, voila longuement conter mon histoire. J’aurais tellement voulu t’en parler directement, mais à l’idée que tu puisses rentrer avant moi de ton voyage de noces et ne point me trouver en BA, à l’idée que tu puisses in fine t’inquiéter, il me fallait t’écrire.

J’espère mon cher ami que de ton côté Aristote veille sur toi et les tiens, que votre voyage se déroule merveilleusement bien et que doux événements ont rythmés vos journées.
Crécerelle portera mon message, je sais qu’il saura te trouver. Il est bien évidemment à ta disposition si tu souhaites à ton tour me donner des nouvelles, sinon relâche-le, il reviendra vers moi.
Transmets à Kory toute mon amitié et de chaleureuses embrassades.


Bien à toi,

Beths.



Il sourit alors en repensant au Lyonnais. Un vrai sourire simple mais tellement bon, un de ceux qu'on n'avait vu sur son visage depuis si longtemps. Il repensait à sa réponse. Il avait eu bien du mal à répondre, avait pesté devant la missive à rallonge de son amie et s'était souvenue que sa réponse était au final au moins aussi longue mais tellement pleine de vérités et de sentiments. Mais il avait oublié l'enquête. Comment avait-il pu oubier ? Il rit. Ils pourraient faire d'une pierre deux coups et même plus de coups encore.

Car c'était décidé, il fisait suffisament ce qu'il devait pour mériter de faire ce qu'il voulait...

_________________

Adieu Alice
Beths
Hrp : D’avance pour les puristes RP je présente mes excuses : il y aura des incohérences de temps et si l’on regarde dans le détails des événements se passant avant étant en réalité après, mais qu’importe, l’essentiel est de participer ^^

Moulins, les remparts

Se calmer, un fort besoin de se calmer ... Elle était de retour en BA, dans son cher Bourbonnais Auvergne, ce Duché qu’elle aimait tant et pour lequel elle aimant tant donner, mais à peine revenue, ce qu'elle y avait vu, ce qu'elle y avait appris ne lui donnait qu'une seule envie : repartir. Repartir aussitôt et sans autre forme de procès, ou bien alors combattre, mais combattre, elle en avait soupé, elle s’était toujours battue d’arrache pied pour l’institution qu’elle représentait, se moquant éperdument de se faire ou non des amis, défendant uniquement la cause qu’elle semblait juste, étant fière d’appliquer les lois en vigueur dans leur provinces. Las … cette fois-ci elle était lasse, elle était fatiguée de voir que rien ne changeait ou si tout changeait, elle changeait … ses réflexions changeaient. Et l’adjointe au prévôt de compter : depuis quand portait-elle fièrement ses insignes ? Elle avait œuvré plus qu’elle n’aurait du pour cette unité, sacrifiant des heures de sommeil précieuses, sacrifiant parfois amitié, refusant que son honneur fut mis en doute, et pour quel résultat ? Certes, elle était respecté pour ce qu’elle était, par certains néanmoins, mais après, était-elle écoutée pour autant ? Pas toujours … Lui demandait on son avis ? Oui, mais parfois a posteriori et les explications pleuvaient, combat de nouveau ... épuisement
Et pourtant elle revenait d’un doux voyage de noces, ses yeux se firent rêveurs … justement, elle souhaitait passer plus de temps avec son époux … ou alors … un germe d’idée … et quel meilleur endroit pour la réflexion que les pavés où elle avait usé tant de semelles ?

La maréchaussée de Moulins cherchait des personnes de confiance pour aider à la défense, emploi parfait pour la concentration. Elle postula aussitôt et le regard incrédule de Cruzzi la fit rire. Aussitôt ce dernier la désigna, ainsi que trois autres personnes pour l’aider à veiller Moulins. Sourire poli adressé au meneur, et Beths s’empressa de monter sur les remparts et veiller. Elle ne désirait nullement parler, elle avait besoin de réflexion, et vu son état d’esprit, cela lui convenait parfaitement. Étonnant pour celle qui usait si fortement de sa voix.

La prévôté, sa famille … pour laquelle elle n'avait plus guère de goût ces derniers temps, était-il temps de rendre ses insignes ? Gorge qui se serrait à cette pensée, alors que doucement elle effleurait ses galons qui ne la quittait jamais ... un galon royal qui lui permettait bon nombre de simplification pour ses trajets hors BA, un galon d'adjointe au prévôt dans son Duché natal, un galon de maréchal et un de douanier de Thiers ... soupirs qui traversa inconsciemment ses lèvres. Quelle décision prendre ? En avait-elle envie ?

Yeux troublés fixant l’horizon, guettant le moindre mouvement, elle raisonnait. Et puis spontanément, une main qui se glisse dans la besace à la recherche d’une missive … d’une histoire, un miroir de celle qu’elle avait envoyé des jours plus tôt, lorsqu’elle s’était enfin décidée à écrire à son suzerain pour lui donner de ses nouvelles. Crécerelle était revenu vers elle, un lourd parchemin accroché à la patte …


Citation:
Sur les routes de notre chère Auvergne,
le 13ème jour d'aout MCDLVII,


Ma très chère, ma si chère Beths,

Tu ne peux savoir à quel point je suis heureux de te lire et que Dieu m'en préserve jamais ô grand jamais tu n'auras à t'excuser pour tout ce temps où nous sommes restés éloignés. Cela me parait si loin mon départ de l'Auvergne et à la fois pourtant l'été semble avoir filé si vite au bord de l'océan à La Rochelle. Je ne t'ai moi même pas donné de nouvelles, les si agréables journées au calme avec Kory ne m'en laissant guère le temps, ou plutôt je n'ai pas pris le temps. Mais j'ai souvent pensé à toi et à tous nos amis.

Si excuses il y avait à faire elles doivent venir de moi. Parce que je n'ai pas su voir à l'époque ce qui te causait dans de peine et de chagrin, parce que j'oublie les mauvaises périodes surement trop facilement et que je passe à autre chose. Ainsi est ma nature. Elle convient parfois mais cette fois ci elle a réussi à te blesser et j'en suis terriblement désolé. Je m'en suis tellement voulu. Mais autant que tu essayes d'apprendre la diplomatie à mon contact j'essaye moi aussi d'apprendre à tes côtés pour ne plus oublier si facilement ces choses qui nous ont causé tant d'ennuis et d'énervement. Je ne remercierai jamais assez Tixlu d'avoir réussi là où je n'ai pas pu, si heureux qu'il ait su te convaincre de rester malgré tes rancœurs contre Favdb, comme souvent justifiées puisque le prévôt a changé en cours de mandat pour des raisons bien peu claires. Si heureux parce que sans toi la prévôté ne vaut pas le coup d'être vécue. On est une équipe si complémentaire et si efficace et cela aura toujours plus d'importance à mes yeux que tous ces titres et ces fonctions.

Je me réjouis de savoir que tu es toi aussi partie sur les chemins du royaume et espère que tu auras pu découvrir d'autres contrées toi qui regrettait de ne pas assez connaître le monde. J'espère surtout que tu auras su te reposer et prendre du bon temps afin de retrouver santé et joie de vivre. Le plus important est que tu ailles bien même si je suis peiné pour Marty et toi par la perte que vous avez subi. Pardonne ma franchise mais même dans mes rêves les plus fous j'ai bien du mal à t'imaginer en mère. Mais c'est souvent à l'improviste que l'instinct maternel fait son apparition et je bénis Aristote pour qu'il te permette un jour d'enfanter. Avec les tourments qu'a traversés Marty par le passé, et après un mariage avec une personne aussi admirable que toi, cela ne pourrait que le combler encore davantage d'être à nouveau père. Point trop de 'mini Beths' quand même il ne faudra pas que cela se transforme en supplice.

Que de nouvelles tu m'apprends là ! Un frère ? En fouillant dans ma mémoire je t'ai toujours entendu regretter de ne pas avoir une famille à tes côtés. Connaissant la joie d'avoir retrouvé des proches je ne peux que me réjouir. Tu mérites tellement d'être heureuse ma chère Beths. Profites bien de ces changements qui s'offrent à toi et rattrapez tout le temps que vous avez perdu. Comment se nomme ton frère ? Il me tarde de le rencontrer pour lui raconter quelques anecdotes salaces. Etre le plus jeune ce n'est pas facile alors il faut bien lui donner les moyens d'embêter sa grande sœur. Et là je crois ne pas être trop mauvais dans l'exercice. Tu ne trouves pas ?

De mon côté après près de deux mois sur les routes je rentre au Auvergne avec Kory et une voyageuse clandestine que nous avons récupéré à Aurillac. Il s'agit d'Albine, la fille de mes cousins Fabien et Noéline. Haute comme trois pommes mais déjà aussi casse pieds qu'une grande. Aucun doute c'est bien une fille. Notre voyage fut agréable si on excepte l'ennui du voyage dans le Limousin puis le Poitou et la tonne de missives reçues par les douanes au retour. Je t'avoue que parfois j'ai usé de mes nouvelles fonctions pour m'éviter de nouvelles et longues discussions. Mais avec tout cela j'aurai de quoi alimenter quelques buchers à notre retour. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ^^

Nous avons donc voyagé en permanence et sommes restés Kory et moi un mois entier à La Rochelle à nous reposer enfin, nous découvrir et nous redécouvrir, et nous aimer davantage. L'air du large nous a fait le plus grand bien même si l'océan n'est en rien comparable avec ma Méditerranée natale, là bas si loin en Grèce. Mais je me suis surpris à me rappeler mon enfance, ces moments simples mais si heureux quand je n'étais encore que le fils d'une éleveuse de chèvres dans les collines de Thessalie. Je me plais à penser parfois fugacement que j'y retournerai un jour mais cela parait si improbable désormais. J'espère qu'un jour nous trouverons le temps pour parler de tout ça, de nos enfances qui avec le temps nous revienne en mémoire, et qui j'en suis sûr ma chère Beths, par de nombreux points nous rapprocherons encore.

Un voyage de noces fort agréable à un détail près. Je m'inquiétais beaucoup pour ma sœur qui n'avait pas répondu à ma missive et un matin je suis parti seul pour réfléchir ainsi que j'en ai régulièrement besoin. Mais Kory s'en est inquiétée et est partie à ma recherche. Dieu seul sait dans quels bas fonds elle s'est retrouvée mais elle a été agressée et blessée à l'épaule et au bras. Rien de bien grave elle s'en remettra mais cela l'a surtout affectée moralement... nous a affectés. Les traces physiques sont ce qu'elles sont et la cicatrice au bras sera sans doute là pour nous rappeler qu'on n'est jamais aussi forts que tous les deux. Nous l'avions parfois oublié et cela aura eu le don malgré ces tristes conséquences de nous rapprocher un peu plus encore. Et puis cela oblige Kory à rester sage et tranquille et rien que voir ça vaut tous les présents du monde ^^

J'en ris parfois maintenant en tachant de ne voir que le bon côté de ce qui est arrivé ensuite mais je peux t'assurer que j'ai eu la peur de ma vie en la voyant, peur de perdre celle que j'aime plus que tout, peur de devoir dire à trois enfants innocents pourquoi ils ne verraient plus leur mère. Il me tarde à présent de rentrer à Montbrison dans notre petite maison du bord du lac. J'y resterai sans doute quelques temps avec Albine et nos enfants avant de reprendre vraiment mes activités dans le duché. Il me semble que Kory a de son côté choses à voir avec Rick à Mirefleurs si j'ai bien tout saisi et que la connaissant préfère si possible éviter le village.

Il me tarde également que tu rentres, que nous passions de longues soirées dans les couloirs de la prévôté que nous aimons tant, et que nous parlions des heures durant, coupés maintes et maintes fois par un conseil apportés aux petits jeunes. Je suis si fier d'avoir une vassale telle que toi, mais surtout si heureux d'avoir une amie sur qui je pourrai toujours compter. C'est un bien précieux que je chéris chaque jour que Dieu fait.

Qu'Aristote veille sur toi et toute ta famille et qu'il vous ramène sains et saufs en Auvergne,

Je t'embrasse très fort,

Ton ami,
Althiof




Althiof avait répondu longuement, tout aussi longuement que ce qu'elle avait écrit. Il allait bien, Kory allait bien, et là était le principal. Sauf qu'apparemment un incident était arrivé, elle s'était promis une fois en BA de leur écrire, réécrire, et savoir si réellement tout allait bien, avoir des détails pour ne pas s'inquiéter, aller les voir ...

Mais, depuis qu’elle était en Auvergne … elle n’avait pas répondu, elle ne s’était point manifestée enfin pas … directement, car un projet, une vieille idée, un plan fou avait fait que vassale et suzerain s’étaient retrouvés en riant aux éclats. Un ordre, une mission, un travail qui l’avait fait sourire jusqu’aux oreilles. Une allégorie qui devient réalité. Une philosophie concrète ?
Plongeant de nouveau sa main dans la besace, un nouveau vélin en sorti


Citation:
Bonjour ma soeur,

voilà, tout est organisé à présent. J'ai prévenu Bettym que tu l'attendrais à la taverne "Aux Perles des Neiges". N'oublies pas te porter ton insigne en évidence puisque c'est le seul symbole que je lui ai décrit. Je voulais lui laisser la surprise de te voir. J'espère que tu ne m'en veux pas.

A Montbrisson, Frère Althiof vous rejoindra. N'oubliez pas de voir pour un laisser passer, c'est presque nécessaire vu la situation locale.

Au moindre doute, n'hésitez pas à demander de l'aide concernant cette première mission. De plus, je pense ne pas me tromper en vous proposant une seconde mission, celle de recruter Bettym. Je pense qu'elle ferait un très bon membre et le service à la Couronne lui sera peut etre une envie qu'elle aura. Il le faut en tout cas !

Je vous fait confiance à tous les deux. N'oubliez pas cependant notre image.

Prenez soin de vous,

Frère Azdrine


Et pourquoi pas ? Oui pourquoi pas ? Escorter Bettym jusqu’à son village d’adoption, l’empêcher de faire de mauvaises rencontres, et puis discuter avec Al et Bettym, refaire le monde, la loi du brigandage, tout était envisageable, tant qu’elle avait réserve d’oreillers en plumes, car avec son suzerain, il fallait prévoir toutes les éventualités.
Le raisonnable que lui avait-il apporté au juste ? Et puis comment dire non ? Jusqu’à présent cela n’avait été qu’une théorie, il restait juste à mettre en pratique …
Il restait juste à tout organiser … ainsi qu’à … à prévenir celui qu’elle aimait. A prévenir son frère aussi … son vrai frère … Estomac qui se serrait à la pensée de la prochaine séparation. Elle n'en avait pas envie, mais pourtant ... était-ce la solution ?

La nuit passait tranquillement, doucement, l'éclat de la lune visible et progressant lentement dans le ciel marquant les heures et le temps qui défilait, astre superbe et solitaire ...
La nuit fut calme et propice aux idées les plus folles, propice également aux missives qu’elle avait rédigé à la hâte, et au petit matin, avant même que Cruzzi rassembla les quatre membres de son groupe elle partit. La paye ne l'intéressait pas, elle avait toujours œuvré pour son Duché, et en cela, elle ne changerait pas. Sauf que désormais, elle laisserait sans doute un peu plus laisser les dirigeants se débrouiller.

Descendant des remparts, ses pas la guidèrent au pigeonnier … et les missives partirent


Citation:
Mon tendre époux,


Depuis notre retour à Moulins, tes occupations, et mes réflexions n’ont pu nous voir réunis, et je me languis de ta présence.
Il me faut te voir de toute urgence. Je te sais fort occupé à préparer l’allégeance de notre nouveau Duc régnant, mais je dois te parler.

Rejoins-moi aux Perles.

Mille baisers
Ton épouse aimante.



Citation:
Mon petit frère adoré,

J’espère que la fin de la route ne te voit pas confronté à mille dangers. Si tu savais comme je m’inquiète, d’autant plus que tu avais promis m’écrire tous les jours. Je sais que ton travail de Marchant Ambulant est un travail important et sérieux pour toi, mais il n’empêche …

Mon petit frère, j’ai un immense service à te demander.
Rends-toi à Moulins, et reste aux côtés de mon tendre époux. Tu sais combien il m’est cher, tu sais combien je l’aime. Curtius, je te confie la mission la plus importante qui soit à mes yeux : protège Marty, protégez-vous mutuellement. Je dois m’absenter du BA quelques temps … pour répondre à une responsabilité qui m’a été confiée. Mon petit frère je te donnerais moult détails à mon retour. Je préfère ne pas user de missives pour t’expliquer ce dont il retourne.
Ne t’inquiète pas, je ne serais pas absente longtemps

Je t’embrasse
Ta grande sœur



Citation:
Dame Naudeas, prévôt du BA,


Ma Dame Prévôtichounette … euh … je m’égare … chère Naudéas,

Par la présente, je te demande l’autorisation de quitter le BA quelques jours.
Je sais que je reviens tout juste de mon voyage de noces et que de ce fait, je n’ai pas été présente à Thiers depuis quelques temps désormais. Depuis mes épousailles avec Marty, nous partageons notre temps entre Thiers et Moulins en dehors de nos escapades amoureuses bretonnantes.
Néanmoins, je dois remplir une mission et me rendre en Lyonnais. Je ne sais guère combien de temps je serais absente, mettons une quinzaine de jours. Je reste bien évidemment disponible par pigeon, et je ferais des rapports réguliers comme cela a toujours été le cas lors de mon voyage de noces
Naud, j’ai besoin de ton accord

Sincèrement,
Beths



Citation:
Frère,

Chien qui aboit ne peut pas voler sans parapluie. Stop
La mission est enclenchée. Stop

Ravie. Stop

A très vite sur Montbrisson. Stop

Cette missive s’enflammera pour destruction si le réceptionneur pense à y mettre le feu !

Bibises
Par ma voix seule je terrifie les lions.


Les volatils partaient un à un dans différentes directions, leur vol étant étrangement régulier, reposant, apaisant. Alea jacta est. Advienne que pourra.
Elle se décida alors à gagner les jardins de Moulins pour admirer boudeuse le jour se lever, et se questionner encore ... et puis attendre le RDV du soir.

_________________
BANNIERE EN COURS DE MODIFICATION
Naudeas
a Thiers dans une taverne

Aujourd'hui, rien n'était plus définissable, une colère avait pris le dessus, faisant acte de présence des remarques acerbes comme toujours pas sure. Être entourée mais se sentir seule, si seule, jamais elle n'avait eu ce manque, le manque de sa moitié. Elle était partie rejoindre les sœurs puis elle irait voir la Champagne.

Tiens la Champagne, parlons en de la Champagne, saleté de coup, 45 jours à se remettre puis le départ de Millau, un autre souvenir une fin aussi. Naud était encore nostalgique par moment, des fous rires, de la complicité mais le temps avait fait son œuvre comme à chaque fois qu'on est bien. Un long soupir s'en suivit, elle regrettait le temps ou le Royaume était un vaste territoire de jeu. Allant de droite à gauche, de gauche à droite. Le cœur battant à la chamade, le soir autours des feux de bois ou en taverne, à rire, à boire à chanter.

Maintenant, elle est prévôt, jamais elle n'y aurait vraiment cru à tout ça. Elle se sentait encore perdue, trop d'autorité, les faisaient fuir, de la froideur aussi, aujourd'hui pour la première fois, elle avait tourné les talons, abandonnant son amie dans tout ca. Elle s'en voulait, remercier tout le monde à la moindre occasion des aides, se sentant de trop par moment. On oubliait ce qu'elle disait, le respect par moment s'égarait, son bureau, pire qu'une taverne avec tous les allers retours elle les comptait plus. Il fallait remettre tout ca en ordre, est ce qu'ils allaient y arriver, Kory aujourd'hui avait réussi mais pour combien de temps. En pensant à la maréchaussée, elle reçut une demande de permission de sorti. Elle avait un peu grimacé mais voila une occasion pour plusieurs choses, elle esquissa un sourire, le premier de la journée.


Citation:
Ma chère,

les temps sont durs pour tout le monde, je comprends bien ta demande et bien évidemment, tu as mon accord.

Alors si tu vas en Ld, je te fais ma liste de course alors je veux :

- de la rosette
- des quenelles
-du Cote du Rhone (plus dans ma cave)
-et si tu vois Damisabeau, et Pénéloppe de France, fait leurs des bisouilles de ma part.

Repose toi bien et oublie surtout pas ma liste sinon ca sera une corvée.

Naudeas,

Prévot des maréchaux.


Voila le pli retrouva le destinataire à qui il devait aller. Le messager n'était gère joyeux après tout, elle s'en moquait éperdument, il avait pas rechigné à prendre ses écus. Les jours prochains seraient encore plus sombres, plus durs, plus courts.Il fallait s'armer de patience ca paierait, elle en doutait pas..
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Korydwen
Parce que parfois, il faut reconnaître ses absences, dans un château, celui de Mirefleurs par exemple.

Il est des missives qu’il est difficile à écrire, pourtant, elle devait être lue par l’homme qu’elle aimait plus que tout au monde, cet homme qui a cet instant lui manquait si cruellement, elle avait eu à faire avec son frère, pour une bien morbide histoire, elle avait maintenant besoin de lui, de sa chaleur, de son autre, de ses bras, de son réconfort, sans lui elle n’était rien. Il était son soutien.

Elle se décida donc à lui écrire, elle avait assez rodé dans les couloirs, elle avait beau se lamenter cela ne ferait pas revenir Epson, elle était morte… Morte… Morte, plus jamais elle ne la verrait et voir son frère dans un tel état, elle s’était fait une joie de le retrouver.

Elle profita du fait que son frère soit dans sa chambre et qu'il se repose, elle l'espérait sincèrement, c'était si difficile pour eux, mais ils se soutenaient. Il n'y avait que cela de toute façon, face à la mort, l'on est si peu. Elle s'installa à son bureau, la flamme de la bougie se voulait légère, le parchemin était à peine éclairé, suffisamment pour qu'elle écrire, l'égoïste qu'elle avait été ces derniers jours. Le début venait difficilement, pourtant la suite, cela coulait... Il fallait qu'il revienne, il fallait qu'elle lui apprenne qu'elle allait enterré deux témoins de mariage, que Rick s'occuperait de la cérémonie à Cournon, mais qu'il fallait qu'elle l'ait en face pour lui dire.


Citation:
A mon autre, à toi mon Al,
Un petit mot, un petit signe, un petit quelque chose,

Voilà plusieurs jours que nous sommes revenus en notre duché et pourtant nous ne faisons que nous croiser bien trop rapidement à la prévôté. Je suis vraiment navrée d’avoir été si peu présente ces derniers jours, j’aurai tendance à dire que je fais une bien mauvaise épouse, mais tu me dirais que c’est faux. Et pourtant je t’ai laissé plusieurs jours, disparaissant mystérieusement du jour au lendemain sans trop savoir pourquoi. Mais je l’ai fait… Si loin et pourtant si proche, jamais je n’ai cessé de penser à toi pendant que j’étais loin, cela m’empêchais de sombrer.

Dire que tout ce passe bien à Mirefleurs serait te mentir, rien de bien grave cependant, disons que j’essaye de faire au mieux avec toutes les nouvelles qui arrivent.

Albine passe le plus clair de son temps à jouer avec Eléa qui lui met des fleurs dans les cheveux et essaye de lui attraper des papillons. Ta fille te ressemble plus que tu ne pourrais le croire. Ta petite rouquine devient terriblement espiègle, pire que son frère Matthis qui l’est déjà beaucoup.

L’affaire dont je devais m’entretenir avec mon frère était des plus sinistres, mais te l’annoncer par missive serait un manque cruel de respect et très égoïste de ma part. J’attendrai donc ton retour à Mirefleurs.

Tes enfants te réclament et je ne trouve rien d’autre à leur dire que leur père travaille et qu’il finira par revenir, sauf que le temps leur parait très long. Timothée fait de grands progrès, il court comme un chef, il est toujours aussi discret et trouve toujours ce besoin de se retrouver seul pour jouer tranquillement. Enfin tu es son modèle, je l’ai surpris en train d’essayer une paire de tes bottes et une de tes chemises. Il ponctue ses phrases de « omme papa ! »

Par contre j’éprouve beaucoup plus de difficulté à m’occuper de Matthis. Tu ne connais pas la dernière de notre fils, il a écrit avec l’aide de quelqu’un à Aigue et Nic pour leurs demander la main d’Athalia, visiblement pendant nos voyages respectifs ils se sont mis d’accord pour se marier, il paraitrait même que tu sois le témoin de ton fils pour ses noces. Le plus inquiétant reste ta filleule Athalia, elle semble toute chamboulée par la réponse qu’ont put fournir Aigue et Nic à la demande de notre fils. Il leurs faut attendre et tout comme moi, tu connais la patience de notre fils qui tend plus vers le zéro qu’autre chose. J’ai réussi à négocier qu’il offre une bague de l’amitié à Athalia. Seulement, Aigue et Nic m’ont écrit et ils sont inquiets pour leur fille. Et connaissant les deux monstres… Seul Aristote sait ce qu’il va se passer… Si tu pouvais quand tu reviendras essayer de raisonner ton fils, j’ai essayé à plusieurs reprises, mais j’ai bien peu de succès. Un mariage arrangé serait peut-être la finalité, je ne sais pas, je suis à bout d’idée, Aigue et Nic doivent passer à Mirefleurs pour que l’on discute de ce que l’on pourrait appeler problème.

J’aurai besoin d’un nouveau cheval, j’ai encore eu des problèmes, une meute de chien de chasse égarée trainait non loin de Mirefleurs, peut-être as-tu vu les affiches que Wilhelm l’intendant de Mirefleurs a fait déposé un peu partout. Utopic est passé de vie à trépas après cette course poursuite. Je l’ai brûlé à Mirefleurs… Maintenant il m’est difficile de me déplacer sans monture.

Il me faudra également m’entretenir avec toi d’une nouvelle qui risque à chambouler à nouveau nos vies. Je tiens à te rassurer je suis pas enceinte et après les coups reçus en Poitou, j’avoue être sceptique sur la possibilité que je puisse encore enfanter… Mes blessures vont très bien, Rick les a regardé quand il était à Mirefleurs. Ma cicatrice restera bien visible par contre, ce qui me rend certainement encore plus unique que je le suis, les fils au dessus de mon arcade ont été retiré quand à mon épaule, elle restera sans doute fragile jusqu’à la fin de ma vie. Mais elle fonctionne, je peux écrire normalement.

J’espère pouvoir te serrer bien vite dans mes bras à Mirefleurs. Je te promets que je me suis tenue calmement, de toute façon je ne pouvais me laisser aller à quelconque faiblesse de peur d’être surprise par les sept enfants qui rodent chez nous. Rick est venu avec ses trois enfants suite au départ de Tia chez les sœurs.

L’affiche pour les vendanges est prête, d’ici quelques jours Wilhelm devrait la faire porter dans tout le duché, enfin si des personnes veulent bien transmettre les affiches.

Je crois t’avoir résumé tout ce qui a bien pu se passer en ton absence. Le reste étant peu important au final.

Nous t’attendons,
Nous t’aimons,
Ton épouse et tes enfants.

PS : Eléa veut t’envoie un oreiller et attend son papa pour se battre aux oreillers comme elle dit si bien.… Enfin mon hibou n’est pas assez fort pour te le porter, sinon…


Elle ne savait où il se trouvait à cet instant, en fait si elle le savait, pendant qu'elle irait à Mirefleurs, il serait à Montbrisson, ils avaient encore mal joué leurs cartes, ils avaient laissé des choses les séparer, alors qu'ils ne le voulaient plus, il fallait réparer cela au plus vite et quoi de mieux qu'une missive. Non tout n'est pas rose et tout n'est pas noir. Elle enroula la missive sur elle-même, elle l'accrocha à la patte de son bon vieu Hibouscule, voilà bientôt, ils se retrouveraient... Bientôt, juste une histoire de jour, rien de plus...

Va à Montbrisson ! Au bord du lac ! Et mange pas de souris durant le voyage ! Et te prend pas de carreaux ou bien d'enseignes !

Elle regarda l'oiseau s'éloigner, il lui fallait se reposer maintenant, Rick lui avait dit, c'est pour cela que bientôt elle partirait en retrait pour une longue très longue durée...
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On peut jouer juste pour de rire ?!
Bettym
Moulins

Des semaines qu'elle était revenue dans son village natal mais la joie n'y était plus. Elle se sentait encore un peu concernée par ce qui se passait autour d'elle mais à chaque fois qu'un espoir naissait une nouvelle l'anéantissait. Depuis plusieurs mois, elle avait quitté ses fonctions d'agent ducal mais jamais elle n'avait abandonné son duché, ses amis et sa famille.

Sa décision de partir était prise depuis une éternité mais elle n'avait jamais eu le cran de passer à l'acte jusqu'à ce qu'on l'appelle d'abord pour le Béarn. Mais très vite le projet fut avorté. Puis un jour, elle reçut une missive.... Aller chercher une personne au SRING et l'accompagner jusqu'au Lyonnais. L'aventure n'avait pas été pour lui déplaire.

Le trajet Vesoul-Lyon se passa à merveille bien qu'elle avait oublié une fois son colis précieux mais la jeune femme ne lui en tint pas rigueur, ni même les autres voyageurs. Le Lyonnais, une terre d'asile à premier abord, des gens accueillants, parfois excentriques tout ce qui manquait aujourd'hui dans le Bourbonnais Auvergne. La joie de vivre qu'elle avait connue lors de son arrivée dans le Royaume, les coups de gueule pour des idées et non pour le pouvoir à proprement parlé, les aventures qu'elle avaient eues avec des enlèvements, des fêtes pour le retour des soldats mis à l'honneur ou encore pour un anniversaire... Tant de souvenirs heureux et... malheureux aussi par la perte de beaucoup de ses amis, de son époux et de son fiancé. La morosité et la soif de pouvoir avaient gagné ses terres pour son plus grand désarroi.

Elle allait sortir de sa maison lorsqu'elle vit un pigeon se poser non loin de la fenêtre de la pièce à vivre. Elle sourit, pensant à son aimé et s'empressa d'ouvrir pour lire la missive qui lui était envoyée. Mais au lieu d'une lettre d'amour sulfureuse, elle eut droit à un courrier non moins espéré d'un ami à qui elle avait demandé son aide...


Citation:
Bonjour Bettym,

voilà, comme convenu, et suite à ta demande d'escorte, j'ai contacté mon Ordre, les Cosses de genêts afin de faire part de cette mission d'escorte.

Les préparatifs sont réglés et ton escorte t'attend à Moulins. Elle sera à la taverne "Aux Perles des Neiges". Tu pourras reconnaitre tes accompagnateurs à l'insigne qui porterons sur eux, signes d'appartenance à l'Ordre. Excuse ma piètre compétence en dessin, mais l'insigne correspond à des maillons de chaines entrelacés, accompagnés d'une épée. Voila un petit schéma qui, je n'en doute point, te fera sourire :



Nous avons estimés que la seconde partie du trajet serait plus délicate, c'est pourquoi l'escorte sera renforcée plus tard au cours de la mission.

Comme je te l'avais dit, les escorteurs sont les meilleurs escorteurs qu'il soit pour une personne telle que toi.

Je te souhaite un bon trajet et que ton établissement futur te convienne.

Et tout personnellement, je suis heureux que notre première mission soit à ton intention.

Porte toi bien,




En lisant le parchemin, elle sourit comme il l'avait prédit...

Faudra que je pense à lui dire de prendre des cours de dessins. pensa-t-elle à voix haute. Mon Dieu, s'il faut il m'attendent déjà ! se mordant la lèvre et levant les yeux... pardon je ne voulais pas blasphémer...

Et d'un coup partit son châle sur les épaules vers Les Perles, taverne de sa soeur préférée, Lilou.

Accord du Ljd Azdrine pour la lettre

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La Confrérie de la Source
Bannière en construction
Althiof
Montbrison, une petite chaumière au bord du lac.


Pour la première fois depuis quelques temps il s'était senti bien et serein, heureux et excité à ce qui se profilait à l'horizon. Il était sans doute loin d'imaginer ce qui se passerait mais c'était justement ça qui le réjouissait tant. Cet inconnu qui s'offrait à lui. Alors qu'il rentrait de sa garde il apperçut Gals et osn fils qui jouaient au bord de l'eau et s'attarda pour les saluer. La nuit tombait lorsqu'il prit le chemin de sa maison. C'est alors qu'il entendit derrière des bruits stridents, des cris de rapaces et autres volatiles qui se dirigeaint droit vers lui à toute vitesse.

Il commença à courir, faisant des virages et des détours pour tenter de désorienter en vain les volatils. Attitude qui en aurait fait rire plus d'un.


- Aaaaaaaaah on m'attaque !

Il courut encore plus vite à moitié courbé en se protégeant la tête. Qui avait bien pu dresser des oiseaux pour l'attaquer. Mais les oiseaux lui passèrent juste au dessus de la tête, transormant sa magnifique chevelure violette et rousse et un enchevêtrement d'épis, de mèches en tous sens et de plumes.

Reprenant son souffle les deux mains sur les genoux il releva la tête et s'apperçut que les oiseaux étaient désormais sur le rebord de la fenêtre devant chez lui. Grrrr on n'a pas idée de faire des frayeurs pareilles j'vous jure. Si même dans les airs ça commençait à bouchonner ça risquait d'être tendu à l'avenir sur les routes. Il attrapa les missives en fusillant du regard les volatils qui semblaient presque contents de leur bêtise. Pour un peu on aurait pu croire qu'ils s'étaient ligués pour l'embêter. Nan mais franchement quelle idée d'embêter quelqu'un d'aussi gentil et sage ?

Il rentra et lut la première lettre, de son suzerain, ami et désormais frère dans cet ordre qu'il apprenait à découvrir. Il sentit monter un rire et le laissa sortir. Le premier depuis bien longtemps. Sensation si agréable qui lui avait tant manqué. L'on entend parfois que rire est bon pour la santé. En ce qui le concerne l'absence de rire et de moqueries était toujours le signe d'un moral bien bas.


Azdrine a écrit:
Bonjour mon frère,

Voila, comme convenu, l'escorte est mise en place. Beths accompagnera notre amie mais ici demandeuse d'escorte sous peu de temps.

Elles te retrouveront donc à Montbrisson pour la suite du parcours. J'espère qu'elle ne mettront pas trop de temps, Beths et l'orientation, je dois t'avouer que cela m'inquiète un peu. La dernière fois qu'elle m'a ecrit, il semblerait qu'elles se soit perdue en Bretagne. Je ne pensais pas Beths capable d'une telle folie, et Dieu sait que parfois elle peut sembler cruche... Mais heureusement que son innocence et son dévouement envers les gens qu'elle apprécie contrebalancent tout cela !

Je voulais aussi te dire que recruter notre demandeuse d'escorte serait une bonne chose. Je pense qu'elle possède l'état d'esprit qu'il faille et puis, entre toi et la Gondole, nulle doute que vous parveniez à accomplir cela.

Quoiqu'il en soit, bon courage à toi, cela risque d'être une mission délicate. Tu les connais ...

Frère Azdrine


Connaissant son ami il se doutait que Beths en avait reçu une du même genre. Il faudrait qu'ils les échange et qu'il lui fasse payer bien gentiment. Bettym devait en avoir reçue une également mais se doutait-elle de la composition de son escorte. Il avait hâte de la revoir et de discuter buses. Cela le fit rire de nouveau. Il venait d'avoir confirmation qu'il avait tout le temps nécessaire pour choisir le nom, donc de fait tout le temps nécessaire pour bien taquiner leur amie. Et puis joutes aussi qui sait et ordre parce qu'évidemment qu'ils allaient essayer. De là à dire qu'ils allaient la harceler. Meuh nan quand même ils ne sont pas comme ça. Si ? Euh bein...

Il prit alors la deuxième missive et reconnue bien vite l'ecriture de Beths et eclata de rire à nouveau se tenant les côtes. Il griffonna réponse rapide et l'attacha à la bestiole qu'elle lui avait envoyé.


Citation:
Ma chère (bonne) soeur,

Je suis actuellement à Montbrison sur les remparts. J'attends donc sagement réception du collis et arrivée du chien de garde. Sans les puces de préférence. Penses à prendre Kenrui au vol à Montpensier et ne l'effraie pas tout de suite.

Je me réjouis d'avance de vous revoir, Bettym et toi. Tellement de choses à raconter et de temps à rattraper.

Par respect pour le pauvre arbre abattu je n'ai pas mis le feu à ce bout de papier qui avait encore en plus supporté de se voir gribouillé de tes bêtises.

Je te laisse mettre fin à ces jours pendant que je pars manger un castor histoire de sauver un autre arbre.

Bises,
Le sale gamin


Il se laissa retomber dans son fauteuil et prit la dernière missive bien plus longue que les précédentes. Des nouvelles de l'amour de sa vie, qui n'en avait guère donner depuis leur retour mais lui non plus de toute façon. Les tords étaient partagés. Elle allait bien, les enfants aussi, même si elle était visiblement préoccupée par Rick et aussi Matthis. Il sourit. Que pouvait tant inquiéter Nic et Aigue ? Surement des facéties d'enfants encore bien innocents. Maintenant qu'il avait retrouvé un peu de bonne humeur il ne voyait rien de bien grave en cela et surtout rien d'alarmant.

Il s'apprêtait à lui répondre après avoir mis un sacré bout de temps à trouver une plume quant on frappa à la porte. Peut-être aurait-il eu plus vite fait d'en prendre une dans ses cheveux. Mais qui pouvait bien venir à une heure pareille ? Il entre-ouvrit et la vit... Elle avait fait le chemin, seule dans la nuit, une cape sur les épaules. Elle le poussa pour entrer et l'embrasser langoureusement en se serrant contre lui, lui expliqua qu'elle n'avait pu attendre encore pour le retrouver.

Ce soir là ils ne parlèrent pas beaucoup, échangeant seulement quelques mots sur l'oreiller après de sulfureuses activités. De son vieux cheval qui avait rendu l'âme, d'un nouveau qu'ils iraient acheter tous les deux, de lerus enfants qui allaient bien, de son épaule qui allait mieux, de l'avenir, sa retraite et son envie de laisser quelques fonctions pour passer tout son temps libre avec eux, du petit voyage qui se profilait en Lyonnais et de l'ordre qu'il apprenait à connaître et qui saurait surement l'occuper en se languissant de son retour.

Des tracas ils n'en parlèrent pratiquement pas. Au petit matin, après une vraie nuit paisible depuis longtemps, Kory reprit le chemin de Mirefleurs. Il avait garde et douane à faire avant de porter les rapports à Clermont. Ensuite il la retrouverait à l'Univeristé puis à Mirefleurs, retrouver leurs enfants et parler de qui la préoccupait si le besoin perdurait. Ne pas oublier non plus de prévenir Naud et revenir à Montbrisson pour rejoindre l'escorte et passer quelques jours salutaires hors du duché. Accompagner Bettym mais aussi peut-être cette fameuse enquête dont il n'avait toujours pas parler à Beths ou la disparition récente du Gouverneur. L'occasion était parfaite et il fallait en profiter.

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Adieu Alice
Beths
Moulins, direction les perles des neiges, avec un mini détour au passage

Elle avait donc eu le temps la Duchesse de Billy, alors qu'elle était installée dans un jardin à Moulins entrain de murement réfléchir à son avenir, aux possibilités qui s'offraient à elle, aux choix, au non choix, à ses envies, ses désirs, son Marty et les rougeurs qui naissaient sur ses joues alors qu'elle y pensait, se rembrunir en pensant à son duché, de voir passer une ombre.
Et son instinct, cet instinct qui lui vallait d'être toujours alerte et surtout en vie, de l'avertir avant même qu'elle ne devina de qui il s'agissait.
Bettym ... sa Bettym ... celle qu'elle devait retrouver plus tard dans une taverne. Non ? Si ? Et le sourire de retrouver les lèvres de Beths qui se décida à suivre sa jumelle jusqu'à l'écurie de Moulins tout d'abord, puis la chancellerie. Et sur place où, elle retrouva sa Bettym, ainsi que le Duc, son Prévôt, le Chancelier et le Chambellan, où diverses discussions s'engagèrent amenant amusement, vérité, quatre vérités, exaspération.

Des heures plus tard, à l'issu de ce colloque au sommet, Bettym et elle décidèrent de regagner rapidement Moulins, chacune d’entre elle ayant à faire. Ce que son amie ne savait pas, pas encore apparemment était qu’elle devait se retrouver bien plus rapidement que ce qu’elle aurait jamais pu imaginer. Et pour une fois, Beths ne laissa rien transparaître, elle qui d’ordinaire ne savait point rester calme et donner le change … il fallait croire que cette visite à la Chancellerie avait eu du bon, deviendrait-elle diplomate ? Aristote préserve les autres diplomates d’un tel défit. Mais en tout état de cause, la thiernoise qui louait une chambre aux perles dut faire un mini détours afin que son amie ne devina pas que sa direction n’était point le domaine de Billy.

Il lui fallait donc se préparer. Enfin se préparer était un bien grand mot car elle n’avait que deux choses à prendre : son nouvel insigne de compagnon de Cosse de Genêt, et l’oriflamme. Az avait eu là excellente idée de ne décrire que l’insigne à la demandeuse d’escorte, la surprise n’en serait que plus grande. Heureusement qu’elle avait tout de même eu la présence d’esprit lors de son dernier passage à l’ordre de prendre ces quelques éléments. Sinon elle aurait du directement dessiner sur sa chemise les armes de leur ordre, et elle doutait légèrement de ses capacités artistiques … quoi qu’en priant Aristote … elle était en train d’acquérir des notions de diplomatie, enfin, disons qu’elle avait trouvé la voie de la diplomatie, ou tout au moins le bureau de la Chancellerie, avec beaucoup d’espoir, elle allait peut être gagner un quelconque talent artistique ? Et puis de toute façon c’était de la faute de son suzerain qui lui avait appris à écrire car à son arrivée à la prévoté, en dehors de signer de son nom … et donc il lui avait aussi appris à dessiner.

Mais elle s’égarait, et ce ne fut que le son mélodieux d’un poing qui cognait contre la porte de la chambre qu’elle louait aux perles qui la fit réagir. Ouvrant la porte avec méfiance, elle reçu dans ses mains deux missives, deux réponses, les lisant l’une après l’autre son éclat de rire put se faire entendre dans toute la ville. Ainsi Naud l’autorisait à partir à la condition sine qua non de lui rapporter quelques douceurs. Hum … décidément cette prévôtinette avait des traits qu’elle appréciait particulièrement, la gourmandise notamment. Bon, eh bien, la petite liste d’achats compulsifs partirait avec elle, si jamais sa mémoire se mettait à défaillir et qu’elle en oubliait les quenelles. Mais bon il y aurait bien un Jean petit qui lui rappellerait que c’était bon ?
Et puis la réponse de son suzerain dans la foulée déchaîna une nouvelle fois son hilarité. Entre la prise au vol, le vol au vent qui lui amena l’eau à la bouche après l’histoire des quenelles, les puces ou encore le castor, la duchesse de Billy se demanda dans quel guêpier animalier elle venait encore de tomber. Manquait plus que son parrain lui parla de son sanglier d’époux.
Et donc Kenrui serait de la partie. Bonne, très bonne chose que celle-ci. Elle espérait ainsi avoir l’occasion d’apprendre à connaître son … « frère » … Hum par mansuétude, peut être devrait elle trouver quelques brins de persil ? Ah moins que réputation faisant il avait pris les devant ?

Mais il était temps.
La jeune femme descendit donc insigne fièrement porté sur la poitrine jusqu’à la pièce principale de l’auberge. Et … elle était la première. S’approchant de la première table visible depuis la porte d’entrée elle s’installa se débrouillant pour faire tenir comme elle pouvait l’oriflamme contre la table en bois, le pieds posé sur le sol tassé.


Bettym ne pourrait pas la manquer. C'est avec un fier sourire que l'une des soeurs de l'ordre se mit à attendre pour accomplir sa première mission d'escorte

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BANNIERE EN COURS DE MODIFICATION
Curtius
BourbonG - Retour de chez les bretons :

Curtius avait pris du retard. Le voyage en Bretagne en compagnie de sa soeur et de son époux ne s'était pas passé exactement comme ils le souhaitaient, et curtius en paya le prix fort l'obligeant à passer quelques nuits de repos supplémentaires dans la capitale du Berry.

A son arrivée aux portes de Bourbon, alors qu'il était heureux de retrouver son duché et sa soeur, il reçut une missive remise par un des gardes tenant les murs.


Citation:
Mon petit frère adoré,

J’espère que la fin de la route ne te voit pas confronté à mille dangers. Si tu savais comme je m’inquiète, d’autant plus que tu avais promis m’écrire tous les jours. Je sais que ton travail de Marchant Ambulant est un travail important et sérieux pour toi, mais il n’empêche …

Mon petit frère, j’ai un immense service à te demander.
Rends-toi à Moulins, et reste aux côtés de mon tendre époux. Tu sais combien il m’est cher, tu sais combien je l’aime. Curtius, je te confie la mission la plus importante qui soit à mes yeux : protège Marty, protégez-vous mutuellement. Je dois m’absenter du BA quelques temps … pour répondre à une responsabilité qui m’a été confiée. Mon petit frère je te donnerais moult détails à mon retour. Je préfère ne pas user de missives pour t’expliquer ce dont il retourne.
Ne t’inquiète pas, je ne serais pas absente longtemps

Je t’embrasse
Ta grande sœur


Curtius fit une petite grimace de tristesse, sa soeur allait partir il ne sait où et cela l'inquiétait un peu, eux qui avaient à peine eu le temps de retrouver les liens qui les unissaient autrefois. En une taverne de Bourbon, curtius s'installa et rédigea une réponse pour sa soeur qu'il attacha à la patte d'un pigeon...
Citation:

Ma tendre soeur,

Je suis désolé de n'avoir pu être là pour ton départ, mais je serai très bientôt à Moulins. Ma jambe me fait mal depuis l'attaque en Bretagne et je peine à me rétablir, c'est pour cela que j'ai pris tant de retard.
Je surveillerai ton époux et lui tiendrait compagnie, même si mon travail de marchand et au chateau d'herment me prend du temps, j'en aurai pour lui.

Prends soin de toi, et reviens moi entière s'il te plait. Si tu as besoin de moi écris moi et je viendrai.

Ton frère, curtius.

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Martymcfly
[Château de Billy]

Barbelivien !!!

Depuis son bureau dans son château, le Duc de Billy poursuivait son ouvrage. Voilà plusieurs jours qu'il était rentré de voyage de noces avec son épouse, et son beau-frère. Un voyage de noces où la vue de l'océan l'avait rapprocher de ses racines. Ses aïeux avaient du gambader sur le sable, peut-être même avaient il du apprendre à marcher sur la plage... Un voyage de noces où la rencontre de brigands ne l'avait pas épargné. Heureusement, il ne transportait guère de provisions et il n'avait pas été blessé.

Son retour sur ses terres natales avait été là aussi mouvementé. A peine arrivé, il avait prit la route du château de Clermont où la menace d'une révolte grondait. Le nouveau régnant avait cependant été reconnu, mais visiblement il ne plaisait pas. Pour sûr, Marty avait sourit en coin lorsqu'il avait appris les événements. L'histoire se répétait, les protagonistes étaient les mêmes. Les actions – ou plutôt l'inaction – seront-elles les mêmes ? L'avenir nous le dirait.

Assis dans son fauteuil, parchemins en main, il se remémorait les faits de ces derniers mois. L'avidité de pouvoir des uns. Le désarmement et le fatalisme des autres. La constatation de l'inaction des uns par les autres. Et à chaque fois, tous les deux mois là même chose... Pas besoin d'être conseiller ducal pour s'en apercevoir. Le dévouement était toujours le même cependant, et c'est ce qui était le plus important. Mais il fallait se rendre à l'évidence, tôt ou tard, bien bas choit, qui trop haut monte. L'histoire se répétait et tous attendait maintenant de voir ce que donnerait le digne successeur d'Alayn et d'Asturion. Quant à Marty, il ne pensait qu'à une chose... Après la pluie, le beau temps... Et quelle pluie ! Une sacrée tempête de grêle, où les grêlons atteignaient la taille du poing.


Mais que fait il celui là.... Barbelivien !!!!!

L'agacement était à son comble. Pour quelle raison ? Dans son bureau, il travaillait à divers projets. La Saint Géraud approchait et il avait bien l'intention, cette année encore de célébrer des fêtes au château. Et il avait bien sûr tout un tas de travail à la Hérauderie. Ouvrir des vieux grimoires poussiéreux, c'était son lot... Et les livres qu'ils lisaient sur les anciens fiefs d'Auvergne n'arrivaient pas à le renseigner suffisamment sur certaines seigneuries. Il cherchait depuis plusieurs jours près d'Usson, et ce n'est pas ce maudit cartulaire de Sauxillanges qui l'aidait, bien au contraire... C'était sans compter les quelques blasons à peindre, et les diverses cérémonies d'anoblissement à organiser. Oui, il était submergé de travail. Mais essayait de se garder un peu de temps pour son épouse.

Sa charmante et délicieuse épouse qui se trouvait en ce moment même sur les remparts de Moulins, à quelques lieues d'ici. Elle ne pouvait s'empêcher de défendre son duché. Cela changerait sûrement un peu quand elle enfantera... Le souvenir de la raison du départ en voyage de noces lui procura une légère grimace contrite. Il avait perdu un enfant. Une nouvelle fois. Le Très Haut n'avait pas repris son épouse avec lui, cette fois là, et c'est pour cela qu'il avait souhaité loué le Ciel. A chaque étape de son voyage il passait dans une église déposer un cierge. Tantôt, c'était pour se souvenir des disparus, tantôt c'était pour célébrer les vivants.

Ah, il pourrait écrire un véritable codex sur tout ce qu'il avait traversé comme épreuve... Et c'est d'ailleurs ce qu'il tentait de faire. Seul. Installé à son bureau. L'inspiration ne venait guère. Rédiger l'histoire de sa vie, dans laquelle se mêlerait celle du Duché, ce n'était pas une partie de plaisir. Il y aurait de quoi dire sur cet enfant né sur les bords de l'Allier, abandonné par un père coureur de jupons repenti devenu curé, et par une mère morte des suites de l'accouchement... Ses premières rencontres moulinoises, son engagement à la Prévôté, puis au Duché... Et aujourd'hui, il était officier royal... Une ascension qui méritait, selon lui, d'être raconté. Une trace pour que sa descendance se rappelle d'où elle venait.

Cela ressemblait au début de la fin ? Pourtant non, il n'était pas malade, hormis sa fichue jambe boiteuse, il aimait à travailler pour son Duché et son Royaume, et qui sait, peut-être qu'il reviendrait oeuvrer au conseil ducal un jour... Redevenir Prévôt, rien que pour s'enfermer dans les locaux de la Grande Prévôté, pour travailler ardemment avec sa Prévôte Royale... Non, ce n'était pas la fin pour lui, bien au contraire. Il avait plein de projets en tête... Mais l'un d'entre eux n'aboutissait pas.

Enfin, le valet entra dans le bureau...


Vous m'avez fait appeler Votre Grâce ?

Soupir d'agacement ducal.

Ah ! J'ai besoin de toi, je n'ai plus de cire pour sceller mes missives. Je l'ai toute utilisé pour envoyer les courriers pour la cérémonie d'allégeances. Et tu n'es pas allé chez l'orfèvre chercher la nouvelle couronne de Saint Rémy. Il va sans doute falloir en commander d'autres d'ailleurs.

Et pour cause, une demie douzaine de nouveaux seigneurs auvergnats allaient faire leur apparition dans le nobiliaire... Il allait falloir trouver de la place, et rajouter des sièges à la Chambre de la Noblesse.

Et qu'en est il des invitations que je t'ai demandé ?

Sourire peu fier de l'intendant.

Heu... cela prend du temps Votre Grâce. Les Billyssois sont mis à contribution pour les copies.

Cela ne va pas assez vite. Il faut que tout soit parti avant la Saint Michel.

Il sera fait selon vos souhaits.

Bien. Et où étais tu ? Je m'évertuais à hurler ton nom... Les couloirs du château ont du résonner.
Barbelivien opina discrètement du chef. Tu comptais fleurette à Berthe ?

Que nenni Votre Grâce, la cuisinière doit être dans les potagers. Nous avons de merveilleuses tomates qu'elle comptait vous préparez farcies.
Sourire gourmand du Duc. Non, je devisais avec un coursier moulinois, une vieille connaissance qui m'a remit un pli pour vous.

Quoi ? Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ??!! Montre donc !


Et Barbelivien de sortir la missive de sa poche.

Citation:
Mon tendre époux,


Depuis notre retour à Moulins, tes occupations, et mes réflexions n’ont pu nous voir réunis, et je me languis de ta présence.
Il me faut te voir de toute urgence. Je te sais fort occupé à préparer l’allégeance de notre nouveau Duc régnant, mais je dois te parler.

Rejoins-moi aux Perles.

Mille baisers
Ton épouse aimante.


Courte lettre bien mystérieuse. Une urgence ? Elle doit me parler ? Mais pour quelle raison... Un autre homme ? Non, elle n'aurait pas signer ainsi. Elle est de nouveau enceinte ? Oui, c'est sûrement pour cela. Ce ne peut qu'être ça ! L'idée même d'une telle nouvelle réjouissait le Duc.

Faites sceller mon cheval, je pars pour Moulins dans la minute.

Vous ne prenez pas votre coche Votre Grâce ?

Non pas aujourd'hui. Doloréane a besoin d'entraînement, et je dois m'exercer à monter pour d'éventuelles futures joutes.



[Quelques minutes plus tard]

Sur le chemin entre Billy et Moulins, Marty ne cessait de penser à son épouse attendant un enfant. Une perspective réjouissante... Avoir un petit, c'était son souhait le plus cher à présent. Et ce n'était pas faute de ne pas essayer...

Ils devaient se rejoindre aux Perles, la taverne de Lilou. Une éternité qu'il n'avait pas mis les pieds à l'intérieur... Le temps de descendre de cheval et d'accrocher sa chère Doloréane, et le Duc pénètre dans la taverne. Bien plus sombre qu'à l'accoutumée, l'on ne distinguait pas vraiment les visages des personnes présentes à l'intérieur. Marty s'installa à une table, près de la fenêtre.

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Bettym
En quittant la chancellerie...

Tendue comme un arc, être diplomate n'était pas donné à tout le monde, elle essayait vainement de ne pas s'échauffer l'esprit plus que de raison. L'arrivée impromptue de son amie lui avait permis de ne plus prendre les choses trop à coeur. Il fallait qu'elle se fasse une raison... Le BA ne ferait plus partie de sa vie, il ne deviendrait que terre d'asile lorsqu'elle visiterait ses amis et cela s'arrêterait là. Heureusement qu'elle n'était pas noble comme son filleul l'avait voulu ! Etre obligé de prêter serment à des personnes qui se moquaient comme une guigne du duché aurait été trahir ce en quoi elle a toujours cru... L'honneur, la justice et le devoir.

Maintenant, elle était au service du Roi directement. Certes, elle ne lui prêtait pas allégeance à proprement parlé, elle ne le connaissait même pas mais sa mission était tout aussi importante que celle qu'elle s'était donnée ici.

En passant devant la grande place, elle se souvint de ses premiers éclats de voix... C'était il y a bien longtemps et le sujet tout aussi mémorable... La médaille du mérite ! Elle était l'un des seules à être contre et pour couronner le coup lors de la première les Moulinois avaient donné son nom parmi plusieurs autres. Le maire n'avait pas appréciait que son nom soit effacé sous sa demande mais il l'avait fait et pour cela, elle ne le remercierait jamais assez. Fallait dire que cela était mieux pour la cérémonie ! Elle sourit à l'idée qu'elle avait eue si son nom avait été gardé. Bref... Lilou, sa grande soeur, avait reçu la récompense. Elle n'était pas allée à la cérémonie, sa soeur ne lui en avait pas tenu rigueur. Que de bons souvenirs... Les débats existaient, les engueulades aussi et les procès moins pour des querelles de clochers. Les gens étaient beaucoup plus simples ou bien son regard avait changé au fil de temps, laissant sa naïveté de côté et ouvrant les yeux sur les penchants malsains des hommes...

Elle soupira sans s'en rendre compte ce qui étonna Beths...


T'inquiète pas ! Tant de souvenirs remontent à la surface... Presque trois ans dévouée à ce duché sans faillir, enfin je l'espère... Tous ces morts qui ont fait la grandeur du Bourbonnais... Bref... Il faut y aller, j'ai mille choses à faire avant de partir. se refusant de partir dans la mélancolie ou tout autre sentiment similaire.

Moulins....

Beths Att.... !

Sur le bord du chemin, la pauvre juge rendait tout ce qu'elle avait dans l'estomac. "Il ne manquait plus que ça, qu'elle soit malade la veille de mon départ !" pensa-t-elle, alors qu'elle prenait une gorgée d'eau de sa calebasse pour se rincer la bouche et remonter sur Mistral.

Je suis désolée. Ce doit être les friandises de la Chancellerie que j'ai du mal digérer ! fit-elle à la Thiernoise lorsqu'enfin elle arriva à sa hauteur. Marraine avait raison, il ne faut jamais manger quand on est contrarié !

Et ce fut sur ces dernières paroles qu'elles passèrent les portes de la ville de natale de Bettym.

Beths... ça ne te dérange pas si je te laisse ? J'ai tant de choses à finir ici et puis je dois me rendre ensuite aux Perles. Je te rejoindrais à Billy, il faut aussi que je vois ton époux... finit-elle dans un petit sourire.

Mais à son grand étonnement, son amie ne fit aucune remarque et acquiesça. Bettym avait tant de choses dans la tête qu'elle oublia vite ce changement de comportements. Faut dire que la séance diplomatique avait été dure pour toutes les deux, savoir se comporter sans crier n'était pas chose aisée pour qui les connaissait. Elles se séparèrent donc. La juge prit le chemin de son moulin et Beths celui de Billy.

Dans sa demeure, tout avait été empaqueté, il ne lui restait plus qu'à écrire un petit mot à son neveu et à sa marraine ce qu'elle fit sur le champ étant presque sûre qu'elle ne les verrait pas à l'auberge pour les autres, ben elle leur dirait au revoir de vive voix. Elle s'attela à la tâche et une fois tout ceci terminé, elle se décida enfin à aller aux Perles, regarda de nouveau le dessin d'Azdrine qui la fit sourire encore une fois et sortit...


Les Perles des Neiges...

En arrivant devant la taverne de sa grande soeur, les battements de son coeur s'accélérèrent. Comment allait-elle les reconnaître ? Ah oui ! L'insigne... Et si, si elle avait des soucis d'incompatibilités d'humeur ? Et si, c'était des personnes qu'elle détestait ? Et si... Tant de questions et si peu de réponses.

Bien... Quand faut y aller, faut y aller ! tout en poussant la porte. Bonjour tout le monde ! sans savoir si monde il y avait, tout juste devinait-elle quelques silhouettes qui se détaillaient de plus en plus lorsque sa vue s'acclimata au contraste jour et pénombre. Cherchant du regard une marque distinctive, elle aperçut Marty et Beths. Elle s'approcha d'eux un sourire sur les lèvres. Mais que faites-vous là ? Puis sans attendre de réponse tout en continuant à chercher du regard une tête inconnue. Dites vous n'auriez pas vu quelqu'un qui sorte de l'ordinaire ? Non pas que vous ne l'êtes pas mais voyez-vous mon escorte doit arriver et m'attendre ici et à part une médaille je n'ai pas d'autres informations. Quand son regard se porta sur la poitrine de Beths. Tiens tu as gagné une nouvelle médaille ? C'est bizarre... fronçant les sourcils et examinant de plus près l'objet... Ca ressemble étrangement au dessin que j'ai reçu !

Il n'y a jamais de coïncidences lui disait une petite voix dans sa tête. Elle essaya de se rappeler les mots du courrier d'Azdrine... les meilleurs... Azdrine... Beths...

Mais c'est pas vrai ! Comment aurai-je pu ne pas deviner ? fit-elle tout en se jetant dans les bras de Marty et Beths. Merci... merci de faire ce voyage avec moi. Pour sûr Azdrine avait raison, je vais avoir les meilleurs escorteurs... Si j'avais su !

Elle riait et sautait de joie à cette nouvelle. Ils seraient les premiers à savoir où elle serait installée.
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La Confrérie de la Source
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Beths
Moulins, aux perles des neiges

Tacatac ... tacatac ... tacatac ...

Mais boudiou que fait elle?! Que fait-il?!

Tacatac ... tacatac ... tac tac tac

Mais c'est pas possible ça, en plus elle se fait attendre! Et lui aussi! Rha soyez marié à la crème des crèmes, et ayez pour jumelle de coeur une plaisante espiègle!
A moins que ... qu'elle ne soit .. vraiment malade ? Non, non sinon elle m'aurait fait mander, elle l'aurait forcément fait car elle sait pertinemment que si elle avait omis je l'aurais ensuite attachée à son lit et je l'aurais forcée à voir quelque médicastre .... gnnnnnn


Tacatactacactaaaac


Plus les minutes doucement s'égrainaient, et plus Beths s'impatientait en tapotant des doigts sur la table devant sa choppe désormais vide. Bon elle aurait pu en prendre une seconde, mais elle prenait trop à coeur d'une part sa mission d'escorteuse pour se retrouver ronde comme une boule carrée, et d'autre part, elle devrait enfin avouer à son époux qu'elle s'était ... que désormais ... enfin qu'elle avait choisit d'entrer dans les... non dans un ordre. Comment lui dire ? Lui annoncer ? Quels mots ?

Car la duchesse se rappelait une taverne un soir en BA, où son Marty avait appris par intervenant interposé qu'elle quittait quelques jours le Duché pour une mission qui ne devait pas être évoquée. Incompréhension de toutes parts, et les mots échangés furent délicats, difficiles, douloureux. Il ne comprenait pas qu'elle eut pu lui cacher un tel évènement, et elle ne concevait pas qu'il ne puisse lui faire confiance...

A cette idée son coeur se serra de nouveau : elle savait sans même en avoir encore parlé avec lui que Marty prendrait très mal la nouvelle. D'une part car elle le mettait devant le fait accompli sans même l'avoir consulté préalablement, et d'autre part qui disait mission disait absence, et danger potentiel sur les routes, et qu'à son intuition le coeur de son coeur passerait de longues heures à s'inquiéter, grommelant que ce n'était point là travail de duchesse épouse d'Auvergne.
Trouver les mots, trouver les mots pour lui expliquer son besoin, cette idée folle qui avait germée un jour, cette envie, le plaisir des voyages découverts, le désir de découvrir le royaume ... et puis elle était Prévôt Royal en charge de dix huit provinces, ses fonctions l'obligeaient parfois à se déplacer, en dehors des réguliers voyages sur Paris.

Posant délicatement un coude sur la table, Beths se mit à masser avec précaution ses sourcils, la migraine pointait, signe annonciateur d'angoisse, d'inquiétude.

C'est à ce moment même qu'elle sursauta entendant la porte d'entrée s'ouvrir. Un homme qu'elle ne connaissait point avançait déjà jusqu'au tenancier qui la désigna alors instantanément du doigt. Dégageant sa tête de sa main, un sourcil froncé, elle laissa l'homme arriver jusqu'à elle en lui tendant une missive. Machinalement, Beths tendit la main, murmurant un merci de circonstance, décachetant déjà le parchemin. Reconnaissant l'écriture de son frère, un doux sourire s'afficha immédiatement sur ses traits.
Il était en BA! Il était tout proche et en bonne forme.

Attrapant parchemin vierge, plume et encrier, elle se mit à lui répondre


Citation:
Mon petit frère adorée,

Me voila rassurée de te savoir de retour dans notre beau Duché, mais également inquiète quant à ta jambe douloureuse. Veux-tu me faire plaisir ? Va consulter un médicastre à ton arrivée sur Moulins. Si ma marraine Legowen est revenue de chez les soeurs, va la voir, elle a des notions de médecine. Sinon, je connais de très bons médicastres sur Montpensier ou Montbrisson, c'est un peu loin. Bref qu'importe, tu vas CONSULTER!

En ce qui concerne Marty, je t'en conjure, ne lui dévoile rien de ce projet. Il ne doit pas savoir que tu le surveilles, et en fait pour surveillance, je souhaite simplement que tu prennes soin de lui, que tu veilles à ce que rien de fâcheux ne lui arrive.

Mon petit frère, je te promets d'être prudente, et de prendre soin de moi. Et rassure toi, je ne voyage pas seule.

Je t'embrasse
Ta grande soeur


Une oreille distraite lui avait bien annoncée l'ouverture puis la fermeture de la porte de l'établissement sans qu'elle y prêta une attention particulière car concentrée dans la missive qu'elle rédigeait.
Ce ne fut qu'en relevant la tête ...



Aaaaaaaaaaaaaaah!

Alors que sa voix retrouvait une sonorité de croisière, ses jambes par réflexe se mirent à réagir en bondissant sur ses pieds. Sauf que la table de l'auberge était faite de bois lourd et solide, qu'elle réussi à se cogner provoquant un déclenchement d'actions en chaine. La choppe, fort heureusement vide, posée sur la table roula, l'oriflamme posé glissa et fini sa course au sol, le tout dans un tintamarre digne des foires les plus rupestres, et diamétralement opposé au calme qui régnait jusqu'alors aux perles.

Mais la jeune femme sa missive à peine achevée venait de poser les yeux sur son époux qui, suite à la délicatesse sonore dont elle avait fait preuve, tournait vers elle une tête ébahie.

S'empressant de rouler le parchemin et le serra dans sa main gauche, un tantinet gênée de sa réaction, elle se rapprocha progressivement de Marty, un délicat sourire sur les lèvres.
Arrivant à sa hauteur, sa main libre se posa avec plaisir sur le torse de l'être aimé, gage d'équilibre avant de se hausser sur la pointe des pieds pour poser avec délectation ses lèvres sur les siennes.

Un voile pudique plus tard ....


Bonjour mon époux. Je suis fort aise que tu aies répondu à mon appel, tu me manquais. Regards complices échangés entre deux être aimés, et puis soudain, le regard de Beths se voila légèrement, elle détourna la tête et ses joues prirent une légère couleur rosée

Il faut que je te dise....

Bonjour tout le monde !

Etait-ce un acte manqué ? Si cela ne l'était pas, le timing était pourtant parfait! Bettym venait d'entrer dans la taverne avant même qu'elle n'eut pu donner quelques explications à son aimé. Pourvu que....
Et la Moulinoise de regarder dans leur direction, les reconnaissant enfin, sursautant de surprise autant que de plaisir, et de se rapprocher d'eux tout en tournant tête de chaque côté, cherchant visiblement quelqu'un, ce qui amena un sourire malicieux sur les traits de l'autre B.


Dites vous n'auriez pas vu quelqu'un qui sorte de l'ordinaire ?

Beths sourit à cet instant à pleines dents, les yeux pétillants, abordant ce qu'elle espérait être un visage avenant et innocent ... aussi innocent qu'un agnelet, mais bombant néanmoins le torse. Et puis elle profita de l'interlude pour tendre sa missive au tenancier afin qu'il se chargea de la transmettre à un messager afin qu'il gagne Bourbon, et son frère.
Fut-ce l'éclat de la médaille ? Ou bien l'oeil exercé d'ancienne maréchal de Bettym qui firent effet ?


Tiens tu as gagné une nouvelle médaille ? C'est bizarre... ... Ca ressemble étrangement au dessin que j'ai reçu !

Az dessinerait-il bien ? Ben mazette, elle n'aurait jamais parié une quille là dessus!
Et Beths de se retenir de rire alors que ses pensées allaient bon train, comprendra, comprendra pas, comprendra ?


Mais c'est pas vrai ! Comment aurai-je pu ne pas deviner ? Merci... merci de faire ce voyage avec moi. Pour sûr Azdrine avait raison, je vais avoir les meilleurs escorteurs... Si j'avais su !

Et zut pensa Beths tout en dévisageant son amie qui venait présentement de mettre accessoirement les pieds dans le plat, et en dévisageant son époux qui la regardait les yeux exorbités, interprétant certainement les paroles de sa marraine. Sans quitter les yeux de son Marty, se mordillant la lèvre et fronçant les sourcils, elle se mit à coasser

C'est à dire que ...

Ce qu'elle lu à cet instant dans le regard de celui qui était tout pour elle lui fit mal. Comment pouvait il penser qu'elle pouvait le trahir d'une quelconque manière qui soit ?
Spontanément sa main se posa sur l'avant bras de son tendre


Voila ce que je voulais t'annoncer, j'eus préféré que la nouvelle soit moins abrupte, mais ... Regard d'excuse lancé en direction de son amie, sa Bettym
Je .. J'appartiens depuis peu, très peu de temps, à un ordre, un nouvel ordre, en fait c'est un peu mon parrain qui m'a entrainé la dedans, mais j'étais volontaire, et puis tu le connais, et il a pensé que ce rôle, vis à vis de mes fonctions royales bien évidemment, mais aussi mes qualités et capacités personnelles me conviendrait, parce que tu comprends bien tout l'intérêt de la chose, et de l'objet, du but de la mission et des objectifs de l'ordre présentement formulés par une demande tout a fait claire et logique d'escorte de ta marraine jusqu'en Lyonnais Dauphiné, car vraiment je ne pouvais pas refuser une mission d'une telle importance, je suis sure que tu seras d'accord avec moi, non ?

Habitude faisant ? La Dame de Gondole avait réussi à débiter cette tirade d'une seule traite sans reprendre souffle une seule fois. Et, elle avait conclus sa phrase d'un sourire hésitant attendant le verdict ... mais sans franchement l'attendre car déjà elle se tournait vers son amie

Donc ma chère Bettym, je suis à moi seule ton escorte. Enfin pour le moment, mais d'autres nous rejoindrons, et je suis vraiment heureuse de pouvoir t'accompagner ...

Oui, mais comment réagirait Marty?
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Martymcfly
Quelques instants assis sur son siège, et à peine le temps d’apercevoir un visage familier. Elle écrivait un parchemin… Une lettre à un amant ? Non, cette possibilité n’était pas envisageable. Un médicastre à prévenir concernant son futur accouchement ? Elle était prévoyante si c’était le cas. Et Marty d’espérer que ce soit ce second cas.

Aaaaaaaaaaaaaaah!

Oui c’était bien elle. Sa douce et mélodieuse voix reconnaissable entre mille. Il voulut alors se lever, mais cette fichue jambe le tirait. Beths s’était levée, ce qui n’était pas plus mal. C’est elle qui se dirigea vers son époux. Une main sur le torse, un tendre baiser.

Bonjour mon époux. Je suis fort aise que tu aies répondu à mon appel, tu me manquais.

Quand ça commence comme ça, c’est sûr… Elle est enceinte et va m’annoncer la bonne nouvelle.

Bonjour Chaton, j’ai accouru dès que ton courrier m’est arrivé entre les mains. Je ne désirais pas faire attendre celle qui fait battre mon coeur.

Et la Prévôt Royal de rougir…

Il faut que je te dise....

Je suis enceinte et tu vas être père…

Un quart de seconde, c’est ce qu’il attendait comme suite de la phrase, mais ce fut finalement…


Bonjour tout le monde !

Les deux têtes se tournèrent la porte, surpris par l’arrivée d’une marraine toute sourire.

Dites vous n'auriez pas vu quelqu'un qui sorte de l'ordinaire ?

Il sait qu’elle est sur le départ. Il sait aussi qu’elle va quitter Moulins.

Quelqu’un qui sort de l’ordinaire ? Et bien… Heu…

C’est là que Bettym remarque ce que Marty n’avait guère prêté attention.

Tiens tu as gagné une nouvelle médaille ? C'est bizarre... ... Ca ressemble étrangement au dessin que j'ai reçu !

Ah ? En effet, je n’avais pas remarqué.

Mais c'est pas vrai ! Comment aurai-je pu ne pas deviner ? Merci... merci de faire ce voyage avec moi. Pour sûr Azdrine avait raison, je vais avoir les meilleurs escorteurs... Si j'avais su !

Voyage ? Azdrine ? escorteurs ? Gné ?? Cela faisait beaucoup d’informations en même temps.

Le Duc regarde alors sa Duchesse. Plus interloqué qu’exaspéré. Il ne comprenait pas ce qui se passait sous ses yeux.


C'est à dire que ...

Elle hésite.

Oui ?

Et l’explication ne tarda pas à venir.

Voila ce que je voulais t'annoncer, j'eus préféré que la nouvelle soit moins abrupte, mais... Je .. J'appartiens depuis peu, très peu de temps, à un ordre, un nouvel ordre, en fait c'est un peu mon parrain qui m'a entrainé la dedans, mais j'étais volontaire, et puis tu le connais, et il a pensé que ce rôle, vis à vis de mes fonctions royales bien évidemment, mais aussi mes qualités et capacités personnelles me conviendrait, parce que tu comprends bien tout l'intérêt de la chose, et de l'objet, du but de la mission et des objectifs de l'ordre présentement formulés par une demande tout a fait claire et logique d'escorte de ta marraine jusqu'en Lyonnais Dauphiné, car vraiment je ne pouvais pas refuser une mission d'une telle importance, je suis sure que tu seras d'accord avec moi, non ?

Hmm… Les choses recommençaient… A l’envers cette fois…



[Bien des années auparavant, dans cette même taverne moulinoise…]

Ils n’étaient que fiancés. Sa belle et jeune Mativa le dévorait des yeux. Ils avaient réussi à s’aimer malgré les bâtons dans les roues du frère et de la marraine. Il était Prévôt, première expérience au Conseil ducal. Elle venait de devenir Porte Parole. Un couple de bientôt jeunes mariés…

Ce soir là, il avait fait une pause dans sa ronde pour rejoindre quelques minutes celle qui allait devenir sa femme. Une belle soirée d’hiver… Froide soirée au cours de laquelle il devait annoncer une nouvelle qui ne ferait certainement pas plaisir.

La taverne n’avait pas trop changée. Les chopes se descendaient toujours aussi vite. Une belle Béarnaise assise, ravie de revoir son Prévôt de promis. Elle se jette dans ses bras et déchante quand il lui annonce qu’il s’engage dans une compagnie.

Un tout nouveau groupe d’escorte qui l'a séduit. Et pour cause. On lui promet de voyager, et de protéger la Princesse. Il fut l’un des premiers 45. Sa décision avait été rapide et il n’en avait pas parlé à Mativa. Grand mal lui en avait pris. Elle n’approuvait pas son engagement, prétextant qu’il serait par monts et par vaux, sans elle, s’exposant à tous les risques des voyages, sous la menace des brigands, nombreux sur les routes. Mais lui ne voyait pas cela de cet oeil là. Une expérience nouvelle, dont il espérait faire profiter sa future épouse. Il s’imaginait sur les chemins avec elle… Elle comprit et accepta son choix.

Mais peu de temps après, il quitta la garde rapprochée de la Princesse, au plus grand plaisir de sa jeune épouse…


Et aujourd’hui, la situation était inversée. C’était lui qui était devant le fait accompli. Beths avait décidé de s’engager. Elle allait prendre la route pour faire des escortes, régulièrement… Être loin de son Duc. Peut-être, un jour, Marty recevrait une missive lui annonçant que son épouse avait accouché dans un campement du Périgord. Ou pis, une lettre relatant la bravoure de sa femme, morte au combat, tombée sous la lame d’une armée amie… par erreur…

Vivre séparés l’un de l’autre. C’était la promesse de cette annonce. Mais Marty comprenait.


Fort bien… Tu vas donc partir sur les routes ? Tu… Je ne pense pas pouvoir t’accompagner. Pas cette fois en tout cas. Mais, peut-être qu’à d’autres reprises, nous pourrons voyager ensemble… Je ne sais si ton ordre t’en donnera la permission.

Le ton est tout de même un peu amer. Il allait devoir partager sa vie avec un ordre. Ce n’était pas vraiment l’avenir qu’il imaginait pour son couple. Tant pis… pour le moment…

Il était surtout déçu de n’avoir pas la nouvelle qu’il espérait. Beths n’était peut-être pas enceinte, mais cela viendrait un jour, il en était persuadé. Il lui sourit, compréhensif et aimant. Elle avait son soutien, même s’il s’inquiéterait quand même quoiqu’il arrive…

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Beths
[Moulins, aux perles, un départ, des aux revoir, une brisure ?]

Oh terrible jour que celui où les amants se séparent, tristesse écoulée dans le regard, et pourtant … preuve de tendresse et compréhension, preuve d’amour une nouvelle fois. Beths ne savait que dire, que faire, pour la première fois depuis leurs épousailles, elle n’aurait pas le délicieux plaisir de le découvrir à ses côtés à son réveil, ou bien sortant de garde, de se glisser précautionneusement contre lui au petit matin, s’enroulant dans sa tiédeur …
Las qu’il est sombre ce jour.
Mais la duchesse devait partir, sa raison ou un ordre, avait-elle vraiment eu le choix ? Oui sans doute, non très certainement. Marty avait l’Hérauderie, elle avait la Prévôté … mais l’avait-elle vraiment ? Ou plutôt en avait-elle envie ? Leur retour alors que le BA s’entredéchirait, alors que rien ne changeait … pourquoi rester ? Et la soudaine lettre de son parrain de se rendre dans un lieu. Il lui en avait parlé … cela se concrétisait. Et cette envie de mouvement, cette envie de folle gaîté, tout l’y conduisait. Le nom même : Cosse de Genêt.

Mais Marty semblait fragile, malheureux, incertain, et pourtant, pourtant il l’approuvait


Fort bien… Tu vas donc partir sur les routes ? Tu… Je ne pense pas pouvoir t’accompagner. Pas cette fois en tout cas. Mais, peut-être qu’à d’autres reprises, nous pourrons voyager ensemble… Je ne sais si ton ordre t’en donnera la permission.


Se précipitant avec force et spontanéité contre lui, contre son torse, contre ce cœur qui la faisait papillonner, le faisant chanceler légèrement sous l’assaut, les mains serrées autours de lui, la joue dans son cou

Oh mon aimé … tu ne sauras jamais combien mon coeur palpite de sentiments pour toi. Oui, je repars sur les routes, mais où que j’aille mes pensées tendront vers toi, et ici, ailleurs, unis ou séparés, nous restons …

Beths recula légèrement relevant ainsi la tête, ses prunelles vertes fixant avec franchise celles dorées de son Duc

… qu’un …

La jeune duchesse tendit une main vers l’une des siennes, entrelaçant leurs doigts, tendre caresse de deux êtres s’aimant.

Merci d’être si comprehensif

Regard de miel où toute la douceur, tout l’amour qu’elle lui portait pouvait s’y lire. Beths était … amoureuse comme au premier jour, comme jamais, comme toujours.

Et puis mon tendre époux, je te confie également ce que j’ai de plus cher à mes yeux après toi … mon jeune frère. Je le sais revenu dans notre Duché, il est à Bourbon et arrive prochainement sur Moulins. Je l’ai prévenu que je repartais seule et qu’il pourrait te trouver à Billy, y trouver un toit. Prends soin de mon petit frère cœur de mon cœur. S’il te plait. Je serais accablée et mortifiée s’il lui arrivait malheur, s’il t’arrivait malheur, en mon absence …

Et la Dame de Gondole de frémir à cette insidieuse pensée, et de voler un chaste baiser, afin de conjurer le sort.

Se détachant avec difficulté, mais une ferme volonté de son époux, elle se tourna vers son amie, et Beths se rendit compte qu’elle avait ainsi assisté à cette scène relativement intime entre les époux. Couleur pivoine qui revint sur les joues, toussotement …


Es-tu prête ma Bettym ? Pouvons nous partir ?

Hochement affirmatif de tête du second B, et Beths le cœur gros se rapprocha de son époux pour lui faire ses adieux

Je serai vite revenue, et puis avec la cérémonie d’allégeance, tu n’auras point temps de t’ennuyer regards qui se croisent, se mêlent, se comprennent, liés … Tu es ma merveille


Pudiquement, Beths se recula pour laisser son amie faire ses adieux à son filleul. En attendant, elle alla récupérer ses affaires qu’elle avait laissées contre la table qui avait précédemment vacillé du fait de sa surprise. Son paquetage, quelques chemises de change, quelques simples au cas où, des parchemins vierges, plume, encre, quelques vivres. Et puis l’oriflamme qu’elle ne devait point oublier car il lui avait été confié tout comme la sécurité de Bettym.
Sur une grande inspiration, dernier regard en arrière sur cet homme qu’elle aimait, Beths sortit de la taverne et une fois dehors expira longuement l'air qu'elle avait emprisonné dans ses poumons, une larme solitaire se mettant à couler sur sa joue. Qu’il était difficile de le laisser, quelle idiote elle faisait de pleurer ainsi alors qu’elle le reverrait dans une quinzaine de jours, pourquoi pleurer alors qu’elle était la plus fortunée des femmes d’avoir un tel époux ?

Bettym la rejoint rapidement et son amie comprit aussitôt son état d’esprit


Oui ma Bettym, il va me manquer, mais qu’importe, nous partons. Et puis cela te prouve combien j’aime ton filleul

Un petit sourire naquit sur ses traits. Elle voyageait de nouveau.

Se mettant en selle, grattant l’encolure de Canasson, un regard amusé sur son amie …


En avaaaaaaant ! Montpensier nous voila !

Ce que Beths avait omis de préciser est que d’autres escorteurs les accompagneraient au fur et à mesure de leur périple, pour leurs plus grandes joies respectives.
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BANNIERE EN COURS DE MODIFICATION
Bettym
[Les Perles...]

L'euphorie passa aussi vite qu'elle était arrivée quand elle sentit Marty se crisper. Elle se recula et comprit vite qu'elle avait fait une bourde, une fois n'est pas coutume, en entendant l'hésitation de Beths et le regard rabruni de son filleul. Elle grimaça à Beths, la mine déconfite et articula un "pardon... j'ai pas fait exprès !" avant de laisser les deux tourtereaux s'expliquer.

Cherchant du regard si, dans la salle, il n'y avait pas sa soeur cachée dans un recoin. Elle soupira en constatant qu'il n'y avait que de jeunes personnes qu'elle ne connaissait nullement. Elle se dirigea donc vers le comptoir où plume et parchemin s'y trouvait et rédigea une lettre...


Citation:
Ma Grande Soeur Adorée,

Je n'ai malheureusement pas pu te croiser ces derniers et c'est la peine dans l'âme que j'ai dû me résoudre à partir de Moulins sans te dire aurevoir.

L'escorte que j'attendais était arrivée et les faire attendre aurait été incongrue de ma part.

Je t'écrirais dès mon arrivée à Dié pour te raconter comment s'est passé mon voyage et mon installation.

Prends bien soin de toi, du petit monstre qui ne saurait tarder à montrer le bout de son nez, de ma nièce préférée ainsi que de Grid.

Je t'embrasse très très fort.
Ta petite soeur qui t'aime beaucoup.
Bettym


Elle souffla dessus pour séchez l'encre et la plia en inscrivant "Pour Lilou". Elle allait commencer une nouvelle missive quand...

Elle sourit en les voyant si proche et se dépêcha de poser les mots sur le papier...

Citation:
Mon Cher Arthur,

Ca y est ! Je pars... Je n'ai malheureusement pas pu te dire au revoir de vive voix mais je tenais à te dire que j'avais fait mon devoir juste avant de partir. Payer mes impôts et bien sûr voter pour toi.

Tu feras un très bon maire comme pour tous tes mandats précédents et je ne serais pas ton adjointe officielle mais veux bien le rester de coeur.

J'ai eu un courrier de notre Prévôt, Dame Naudeas, qui remerciait tous ceux qui avaient eu à coeur de défense Moulins lors de la menace. Elle souhaiterait également avoir les noms de ces habitants hors pairs. Je compte sur toi pour renseigner le duché et remercier nominativement ces citoyens.

Je ne connais pas ceux qui étaient avec Amandine ou toi mais voici les miens : Swultane, Peio, Anastase, Laplubeltulipe, Regort, Frangor, Vlaams une journée et Ma_gueule une journée également.

D'autres personnes avaient voulu nous rejoindre et méritent également nos remerciements même si cela n'a pas été possible. Il s'agit de Drilox et Roderic_varthak

Voilà... je crois que je t'ai tout dit et je te souhaite bonne chance pour la suite.

Ton ex Madame l'adjointe au maire.
Bettym


Un large sourire sur les lèvres se dessina en même temps qu'elle signa, elle souffla sur le document et le plia également avant d'y apposer "Pour Arthur Dayne".

- Es-tu prête ma Bettym ? Pouvons nous partir ?
- Vi... même si j'ai oublié encore quelques personnes... Je leur écrirai sur le chemin...

Elle soupira... trop de monde à qui il fallait dire adieu ou à bientôt mais pour l'heure, c'était à Marty qu'elle devait faire bonne figure. Elle s'approcha de lui, l'embrassa tendrement avant le fatidique... Aurevoir mon filleul adoré... Elle l'enlaça fortement, se mordant la lèvre inférieure pour ne pas se mettre à pleurer et puis se tournant vers son amie... Nous pouvons y aller.

Elles étaient dehors sur le pied de guerre, les chevaux les attendaient scellés ainsi que deux mulets avec les biens de la juge d'Appel. Aux portes de Moulins, elle se retourna vers la grand place et murmura...


Aurevoir Moulins ! Elle sourit à son amie qui était triste également mais pas pour les mêmes raisons. Ce voyage allait durer quelques jours voire quelques semaines et pour les jeunes mariés c'était un supplice.

- Oui ma Bettym, il va me manquer, mais qu’importe, nous partons. Et puis cela te prouve combien j’aime ton filleul.
- Il n'y a pas besoin de cette preuve ma Beths... Il faudrait être aveugle pour ne pas voir combien vous vous aimez ! Allez ! En avant !

Elle talonna son Mistral alors que Beths faisait preuve de douceur envers Canasson et c'est ainsi qu'elles quittèrent la ville plus au nord du BA pour la prochaine étape... Montpensier.

Montpensier

Elles avaient fait halte un instant. Bettym, toujours barbouillée depuis la chancellerie, avait demandé à Beths de s'arrêter. Quand d'un coup, non loin d'elles, des cris puis plus rien... Une silhouette masculine tout de noir vêtu avec des bottes plus claires peut-être rouge et armé d'une épée et d'un bouclier s'échappait.

Beths ? C'était quoi ? La voyant la main sur l'épée, elle la retient... Non, n'y va pas... je t'en prie ! Pas toute seule. Laisse moi t'accompagner.

Mais en avançant elles ne virent personne. Les cris résonnaient encore dans la tête de la jeune femme et elle n'avait plus qu'une envie... être à Montpensier.

Ce fut chose faite au petit matin. Elle se rendit immédiatement au bureau de la maréchaussée et lorsqu'elle y entra, y trouva une jeune femme qui venait de s'être faite brigandée. Peut-être était-ce la personne des cris ? Elle se présenta et quand Rick arriva, elle l'informa également. Mais sa surprise fut grande quand elle rencontra Pasquat, une Moulinoise qu'elle n'avait vu depuis des lustres.

Après ces belles paroles, elle dût prendre conger avec Beths, ils devaient rejoindre un homme. Enfin... disons que l'escorte s'agrandissait pour son plus grand bonheur en la personne de Sieur Kenrui. Les présentations faites, ce furent à trois qu'ils passèrent les murs fortifiés de Montpensier en direction de Thiers.


Thiers

Le trajet se passa sans encombre, si ce n'était ces haltes obligatoires pour la jeune femme. Elle n'aimait pas ça... Deux jours que ça durait continuellement. Dès qu'elle était à cheval, elle était nauséeuse. Dès qu'elle sentait une odeur un peu trop forte, c'était l'enfer... Peut-être faisait-elle le mauvais choix et son corps le lui criait ? Non... elle ne changerait pas d'avis. Les adieux sont toujours sources de contrariétés mais dès qu'elle serait chez son nouveau "chez elle", cela irait mieux. Elle en était sûre ou tout du moins, elle voulait s'en persuader.

Les pauvres escorteurs qu'étaient Beths et Kenrui soupiraient de cette lenteur qu'imposait la magistrate. Néanmois l'escale de courte durée ne fut pas pour déplaire à la maman esseulée par obligation.


Montbrisson

Ils avaient à peine quitter Thiers et ses environs qu'ils furent témoin d'une bagarre entre deux hommes. Les bruits des sabots sur le chemin ont fait déguerpir tout le monde. Sauf que Bettym encore et toujours ne put que sauter à bas de son équidé pour rendre tout ce qu'il lui restait. Elle regarda Beths inquiète...

Je suis désolée... je ne sais pas ce qu'il se passe ! une fois qu'elle s'était rincée la bouche d'une rasade d'eau. Dès qu'on arrive à Montbrisson, je cherche un médicastre... promis.

Mais voilà en arrivant dans la ville de son chef, elle se dirigea tout droit vers le bureau de la maréchaussée. Elle y rencontra Althiof, Kory et Belleétoile. Mais pas de médicastre !

Beths et Kenrui, quant à eux, s'étaient dirigés vers les écuries puis chacun avait vaqué à ses occupations. L'un était aller à l'auberge pour prendre des chambres au nom de chacun et l'autre était allée se renseigner pour la traversée de la frontière Dauphinoise.

Au plus grand plaisir de Bettym, ils se retrouvèrent dans une taverne afin de fêter les retrouvailles mais aussi... les adieux...

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La Confrérie de la Source
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Althiof
Montbrison, très bien entouré désormais.


Quelle semaine pour Althiof. Ce n’était plus de son â… mais euh n’importe quoi d’abord. Il ne s’était pas mieux porté depuis bien longtemps et avait retrouvé la joie de vivre qui le caractérisait et avec elle les piques et les moqueries et force et de constater que de ce côté-là il ne perdait pas la main car il n’avait pas loupé beaucoup d’occasions de s’adonner à son activité préférée. Enfin sa deuxième activité préférée car pour la première il avait besoin de Kory et là aussi la semaine avait bien commencé.

Depuis mardi soir il était à Mirefleurs et là ils avaient du laisser cette activité de côté pour leurs enfants qui savaient très bien comment accaparer l’attention de leurs parents. En ce jeudi matin ils avaient pris la route de Montbrison pour retrouver leurs amis et aussi pour faire le tour des remparts et s’assurer de la sécurité du village qui était calme depuis quelques temps et il ne s’en plaignait pas. A peine une ou deux offres illicites par semaine et un flot d’étrangers relativement bas pour cette ville frontalière fort traversée.

Chevauchant sur Pégase, ils firent rapidement la route vers le lac. Un paquet plus tard, des rougeurs, un corset et une jupe enfilés, entre autres, Kory et Al firent la route vers le bureau de la maréchaussée. Ils y retrouvèrent Bettym qui comme attendu était arrivée ce matin. La troupe faisait une halte à la taverne. Evidemment avec Beths dans le tas ca finissait forcément à la taverne. Mais Bettym en avait profité pour leur rendre visite et ne s’était guère trompé en cherchant au bureau. Elle voulait aussi faire une déposition sur une attaque à laquelle elle avait assisté en venant de Thiers. Peut-être serait-il possible de recouper la description avec une plainte ? Mais ce qu’elle ne savait pas c’est qu’ils se révéraient bien vite.

Kory et Al avaient fermé le bureau après le départ de Bettym et rejoint leur maisonnette. Après un déjeuner lacté et une petite sieste dans les bras l’un de l’autre à évoquer leurs projets pour la soirée et les jours prochains, ils remontèrent le chemin du bord du lac jusqu’à la taverne pour retrouver leurs amis. Cela dura étrangement plus longtemps que d’habitude. Si vous y voyez une relation de cause à effets entre les gestes malicieux de deux amants alors vous n’êtes pas loin de l’explication.

Une fois les remparts franchis ils se dirigèrent vers la taverne et…


- Compagnons ! Halte !

Se retournant il ne vit personne à part son épouse et ils explosèrent de rire. En mêmte temps qui d’autre ? Nan mais j’vous jure quel boulet quand même. Bein quoi il fallait bien dire des choses comme ça dans une escorte nan ? Euh bon bein tant pis. Avec son oriflamme enroulé sous un bras et son épouse accrochée à l’autre ils pénétrèrent dans l’antre maudite, l’angoisse montant face aux terribles dangers qui pourraient… oui bon ils pénétrèrent dans la taverne. Ils se repérèrent ensuite aux rires et aux cris pour trouver la table de leurs amis. Il connaissait peu Kenrui mais il ne doutait pas que cela changerait vite, surtout avec Kory pour lui raconter plein de choses sur son frère.

En s’approchant il repensa à un vieux sermon qu’il avait entendu autrefois et qui faisait quelque chose comme ça : « Le pape a dit que l'acte d'amour sans être marié est un péché. Cette nouvelle, il me faut l'annoncer à ma paroisse, je suis curé ». Bizarre nan ? Desfois quand même on pense à de drôles de trucs.


- Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs ! Reprenez avec moi tous en chœur !

Euh reprendre quoi ? Une tournée de chopes surement mais sinon il voyait pas trop. Il déroula son oriflamme et adopta un large sourire sur ses lèvres en regardant Bettym d’un air surpris, tout à fait naturel bien entendu. Ca c’était comme le sourire angélique avec Beths, ils avaient beau s’entraîner et l’utiliser dès que possible ils n’étaient toujours pas crédibles.



- Oh bein ça alors ! T’as vu Bettym c’est le même. Quelle coïncidence quand même tu trouves pas ? Si j’avais su que vous seriez là aussi Beths et Kenrui…

Il avait bien du mal à ne pas exploser de rire face à sa pitrerie.

- Les hasards de la vie font quand même bien les choses dites donc.

Après les bisouilles et les accolades pour les hommes hein, il attrapa deux chaises pour sa belle et lui même.
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Adieu Alice
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