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[RP] Quand les bourriques tombent malades...

Colhomban
Non loin de La Trémouille


Yeux embués de larmes, nez froid, tête douloureuse, plaques rouges sur le corps, aucun de ces symptômes n’étaient de bonne augure. Au final les tremblements n’avaient fait qu’amplifier au sorti de la capitale du Limousin, et Colhomban, bien raide sur son canasson, avait fait semblant de prendre la queue du cortège afin que Sorianne n’ait pas des vues sur son état. Il lui semblait par moment que ses os s’entrechoquaient de concert tandis que ses dents donnaient dans le claquement sonore. Il manqua plusieurs fois de choir ou encore de s’endormir tant un poids pesait sur ses épaules. Il fallait l’avouer : le d’Eusébius était bien et bel malade !

Fol homme de croire que les nobliaux pouvaient échapper à quelques épidémies de fièvre !

Le brun en était là de ses pensées lorsqu’une quinte de toux l’arracha à tout cela pour le déstabiliser de sa selle. Un coup de talon lui sauva la mise et lorsque Sorianne se retourna vers lui en un éclair, il sut que s’en était fait de sa personne. La petite mie de pain détestait les mensonges et celui-ci mettait à mal leur long voyage. Elle tira sur son mors et vint se poster à côté de Col.

Non Sorianne. Je t’arrête de suite ! Je ne suis pas malade. Nouvelle quinte de toux. Bon peut-être un peu… Mais juste un peu hein… Il dodelina de la tête et une tapote plus violente que bienveillante le réveilla en sursaut.

Hum quoi ? Moi dormir debout ?! Tsss, pffff, piouf ! N’importe quoi… Il avança encore sa monture, décidé à prendre de la distance : et si c’était contagieux ?! La porte de la prochaine ville-étape était déjà visible quand il coupa court aux questions de Sorianne renfrognant la brune de belle manière. Oups, ce soir à l’auberge il prendrait cher…

Qui va là ? Identités, activités, et but de la visite.

Le couple accompagné des enfants se plia aux présentations d’usage et montra patte blanche avant de pouvoir passer les portes de la cité. Alors que Colhomban à son tour allait pénétrer dans l’enceinte un nouvel accès de toux le cloua sur place, s’attirant la curiosité malsaine du douanier.

Hopopop ! Vous là, plus un pas. L’homme de garde le poussa doucement d’un bâton pour lui faire signe de reculer. Le nobliau qui avait démonté pour entrer en ville fut surpris de la demande, mais désireux de regagner son couchage au plus tôt se plia aux ordres du Messire. Il reflua avec sa monture et fut bientôt séparé de Sorianne par le chambranle des grandes portes.

Montrez vos avants bras.

Demande autoritaire qui ne souffrirait aucun refus. La mort dans l’âme Col défit ses manches de chemise et présenta des bras couverts de plaques rouges. Mordant ses lèvres il n’osa lever les yeux vers Sorianne.

Bah voilà on y est. Rougeole ! Maintenant mon p’tit bonhomme vous reculer encore un peu vers le ponton derrière vous. Nous allons mander quelqu’un de la Maison des malades et ça va être une joyeuse quarantaine pour vous. Le douanier sourit et s’en plus un mot ferma la porte d’un geste brusque.

Désolé mais on doit éviter les épidémies… Il haussa les épaules face à une Sorianne médusée et retourna dans sa petite baraque d’un pas traînant, tandis que de l'autre côté du battant de bois on attendait des cris étouffés.
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Sorianne
La route avait été longue depuis Limoges, le rythme ralentit par une mule qui ne voulait pas s'avouer souffrant! Pourtant il fallait être beuloux pour ne rien voir et elle bah elle voyait parfaitement bien. Le guettant de temps à autre, même s'il était passé derrière, elle attendait de pouvoir le surprendre. Mais même quand ce fut fait, il continuait à démentir. Ah nan, y avait du mieux, il avouait enfin un peu. Une tape plus tard parce que le Sieur s'endormait,

Mais enfin tu dors à moitié! Tu dois être bouillant de fièvre, laisses moi voir! Col!


Elle avait beau tendre la main, le jeune homme ne faisait que s'éloigner, bon sang, une vraie anguille... Et il prit de l'avance, encore. Grognon la So, non mais franchement... Bah pas le choix, elle donna piqua des deux et rejoignit son compagnon qui arrivait aux portes du village, entraînant avec elle le canasson qui portait ses monstres. Un passage obligé que celui des douaniers, et l'assurance d'avoir écrit au prévôt, même si pas nécessaire.

La jeune femme fronça sourcils quand le garde en poste commença à faire reculer Col suite à une quinte de toux de sa part. Elle même avait déjà avancé et traversé le chambranle de la grande et lourde porte de bois. A demi tournée vers l'arrière, observant le manège du garde perplexe et un brin inquiète, elle se taisait, laissant faire la besogne... Et ouvrit grand les yeux à la vue des marques sur les bras de son compagnon. Comment avait-il pu lui cacher ça?!


Bah voilà on y est. Rougeole ! Maintenant mon p’tit bonhomme vous reculer encore un peu vers le ponton derrière vous. Nous allons mander quelqu’un de la Maison des malades et ça va être une joyeuse quarantaine pour vous.


La maison des malades... Quarantaine... Elle réalisa au moment où le garde refermait brutalement la porte et le regarda comme deux ronds de flan, se demandant si elle ne rêvait pas. Faisant signe à Lysi et TiVeg de rester en place sur le cheval qui leur servait de monture, la So appela vivement le garde rentré dans sa maisonnette.


Hé!! Mais attendez enfin!!! Sorianne descendit prestement de Razel, ne manquant pas de se prendre le pied dans ses jupes. Hé! Mais ouvrez lui la porte!! Ne le laissez pas dehors! Comment ça quarantaine!? COOOOOL!

Tapant du poing sur la porte, elle se mit de suite à chercher comment ouvrir cette monstrueuse plaque de bois,

Ouvrez lui cet...Aaaah! Lâchez moi!!!

Prise à la taille, et mains liées par une poigne de fer, elle s'en fut retournée vivement et balancée plus que posée, en direction des monstres et des chevaux. Echevelée et débraillée, elle écouta ce que ce mécréant disait, bouche bée...

On fait pas entrer les malades ici, pas envie d'une épidémie.

Et elle s'emporta tandis que le garde faisait appeler un homme de la fameuse maison... Sans succès, il ne voulait rien entendre... Avec des envies de meurtre la brunette alla chercher les chevaux et les entraîna avec elle avant de se poser sur une souche prés des portes. Elle ne bougerait pas de là avant qu'on réouvre cette maudite porte. Descendant les enfants de selle, ils allèrent s'amuser et elle resta là, bras croisés. Ce n'est que bien après que l'homme mandé arriva. Se levant avec rapidité, elle se jeta presque sur lui alors que les portes se réouvraient.

Attendez! Il n'y aura rien! Laissez le! Et laissez moi le voir, s'il vous plait!

*BAAAM*

... So observa la porte qu'on venait de lui fermer au museau avant de donner un coup de pied dedans et de se tourner vers le garde, le regard mauvais.

Et elle est où cette foutue maison!?
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*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~* Une perche tendue dans un RP? Saisissez la et jouez avec nous!!! *~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*
--Etienne.



Il travaillait tranquillement à la mise en bière d'une gueuse plus toute fraîche. Après tout, c'était son métier, du moins en grosse partie. Homme fatigué et usé par l'âge, il était épaulé par un rebuste gaillard à peine sorti de l'enfance, mais son père devait être de ces lanceurs de troncs de l'autre côté de la mer. Ces hommes en guerre avec les Angloys. Travaillant à temps plein à la maison des malades de La trémouille, en dehors du village, il n'y mettait que rarement les pieds, mais la femme décédée dont il s'occupait était une vieille connaissance. Il pouvait au moins faire ça.

Tout occupé à sa besogne, un sursaut le surpris au moment où il fermait le dernier nœud. Un homme, sûrement garde vu la tenue pénétrait la pièce avec grand fracas.


On vous d'mande aux portes, y a d'la gueusaille malade.

Avare de parole, Etienne fit signe au gaillard qui l'accompagnait de passer devant, et finit par bouger sa carcasse endolorie et usée par les ans avant de les rejoindre au dehors, direction l'entrée du village. Prenant leur temps, les trois hommes n'arrivèrent que bien plus tard, et le vieil homme se rendit tout d'abord dans la cabine du garde afin de se faire expliquer la situation. Acquiescent il ressortit de là faisant signe à son jeune compagnon de le suivre au dehors des murailles quand une femme lui sauta dessus, babillant sur le fait qu'il ne se passerait rien si l'homme malade pénètrait la cité. Toujours aussi muet, Etienne sortit et le jeune Samuel également. Pour ce genre de cas, mieux valait être à deux.

La porte claqua, et le vieil homme réajusta sa tunique de laine légère et chercha du regard l'homme pour lequel il avait été mandé. Cela n'aurait pas été étonnant qu'il ait disparu et ait filé pour échapper à la quarantaine. Mais non, il était bel et bien là, affalé contre un arbre, l'air mal en point. Avec un demi-sourire, Étienne s'approcha et donna un léger coup de pied voir s'il avait passé de vivant à trépas. Apparemment non, puisqu'il leva la tête et chercha à se redresser.


Alors mon bon, on veut contaminer un village?

Le vieillard l'examina rapidement à l'œil. De riches tissus, semblant bien sur lui, si ce n'est cette mine de mort et ce teint pâle... Pas le gueux décrit pas le garde. Ne sachant trop ce qu'avait l'homme, Etienne prit sur lui de vérifier ce qu'avait le bonhomme, ayant lui même survécu à cette maladie qui le rongeait. Remontant les manches du brun afin de voir ce qu'avait vu le garde, le vieux sourit de nouveau.

Oh mais Samuel, il me semble que nous allons avoir un invité de marque. Et un nobliaux qu'a la rougeole.

Le prenant sous le bras, aidé de Samuel, ils relevèrent Colhomban.

Vous allez être bien chez nous, c'est un peu petit, éloigné du village, mais parfait pour ne contaminer personne et finir ses jours. Mais je m'appelle Etienne, et lui c'est Samuel. Il est costaud et aide bien. C't'un bon gars. Et vous?

Lui forçant la main, ils l'attirèrent en direction de la colline derrière laquelle se trouvait la maison de santé.


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Médicastre, charlatan, croque-mort
Sorianne
Après avoir arraché une réponse au garde qui surveillait l'entrée du village, So s'était rendu à la première auberge venue. Puisque Col allait sans doute être retenu prisonnier, il fallait trouver de quoi loger le temps que cela allait durer. Peu de temps, il fallait l'espérer. Une fois la chambre prête, les bagages montés, et les monstres installés et endormis, la brunette avait rédigé un mot pour le cas où elle ne puisse voir son compagnon, ce dont elle ne voulait pas entendre parler. Il était hors de question qu'on les sépare de la sorte, sans même un au revoir, porte fermée au nez. Les lèvres pincées, elle était sortie, avait enfourché Razel et avait repassé les portes dans l'autre sens sans même un regard envers ce maudit garde. On n'a pas idée de séparer un couple de cette façon!

Bon. Maintenant qu'elle était hors du village, elle tira les rènes. Il fallait trouver par où aller pour trouver cette maison de santé. Le garde lui avait dit sur la droite, derrière la colline. C'est qu'elle était pas à côté... Resserrant le châle fin qu'elle avait mis pour se protéger du vent qui redevenait frisquet par moment, So donna des talons, et se dirigea vers l'endroit indiqué sans trop se presser. Il n'aurait servi à rien de s'y rendre au galop. Rhoo elle espérait que Lysi et TiVeg ne feraient pas de bétises à l'auberge s'ils se réveillaient... Elle leur avait bien dit d'être calme avant qu'ils ne se couchent mais bon.

Une énorme demeure se profila au bas de la colline que la jeune femme venait de gravir. Des volutes de fumées sortaient des cheminées, personne au dehors, et volets clos. Pinçant un peu plus les lèvres et fronçant les sourcils, la So fit accélérer un peu la jument. Il lui tardait de voir Colhomban, elle voulait savoir pourquoi ils l'avaient conduit là, quand il sortirait, et comment il se portait. Elle savait qu'ils auraient dû rester encore un peu sur Limoges. Elle savait qu'il n'allait pas bien quand il avait voulu partir pour retrouver sa sœur dans le Nord. Têtu comme il était, il n'avait rien voulu écouter. A peine quelques heures qu'ils ne s'étaient pas vu qu'il lui manquait...

Une fois devant l'entrée de la maison aux contours délimités que la brunette avait passé sans sourciller, elle stoppa sa monture et fit la moue. Et si elle se faisait jeter? Moment d'hésitation... Non, allez, et puis quoi encore, elle n'était pas venu là pour rien, hors de question qu'elle reparte sans l'avoir vu. Et au pire elle avait ce mot dans sa besace. So descendit du dos du cheval sans trop de mal et se rendit directement à la lourde porte cochère dont le bois était complètement craqué. Le heurtoir de métal ne représentait rien de spécial et le choc résonna un bon moment.

Un homme que la jeune femme n'avait pas vu quand les autres étaient sortis du village à son nez, ouvrit la porte, et So le détailla sans trop de gêne. Il semblait trééééés vieux, la peau complètement parcheminée, des dents manquantes et le regard trouble. Un instant elle se demanda si tous étaient aussi vieux. Si oui les contagieux n'étaient peut-être bien que dans leurs esprits, auquel cas Col sortirait bien rapidement.


V'voulez quoi? Z'être malade?

Tellement prise dans la contemplation du visage étrange que la jeune femme sursauta au son de la voix qui se voulait ferme. Elle n'aurait jamais pensé que ce visage puisse se mouvoir et produire des sons intelligibles... Lui qui semblait si... Vieux! Du coup, un instant d'hésitation, il fallait qu'elle remette ses idées en place.


Je... Euh, je viens vois quelqu'un que l'on vous a amené il y a peu de temps. Au plus quelques heures. Un jeune noble... Apparemment il aurait la rougeole d'aprés le garde du village...

Et vous croyez quoi? Qu'on fait les visites? Allez trouver vot'bonheur ailleurs, ici c'est interdit. Personne rentre.

Sur ce... So se retrouva avec une porte fermée au nez... Un brin énervée, elle essaya de rejouer du heurtoir mais aucune réponse ne vint en retour, pas même un entrebâillement de porte. Bon, se servant du poing dont le poignet n'était pas bloqué par une attelle maison, Sorianne tambourina au battant.

Ouvrez moi! Vous n'avez pas le droit! Vous ne pouvez pas garder les gens prisonniers! Ouvrez moi!!! Je veux le voir!! COOOOOOL!!!! Ouvre....

La porte s'ouvrit brusquement sur l'homme qu'elle avait vu sortir du village, sans doutes pour emmener Col. Se taisant subitement, elle le regarda avec méfiance. N'allait-il pas lui fermer la porte au museau lui également?
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--Etienne.



Une fois qu'ils furent arrivés à la maison de soins, Étienne fit signe à Samuel d'ouvrir la porte et d'aller amener le cheval du sire à la grange. Le jeune homme ne voulait rien savoir, voulant partir et rejoindre sa femme, comme il disait, mais il en était hors de question. Il pouvait crier tout ce qu'il voulait, le vieil Étienne ne le laisserait pas contaminer tout le village. Lui même avait déjà survécu à la rougeole, alors une fois de plus ou de moins... Il ne craignait rien.

Jeune homme, il va falloir vous calmer. La fièvre vous prend, ou ne va pas tarder et vous allez vous faire du mal. Si vous vous voyiez, vous vous calmeriez, là vous êtes tout pâle. On dirait un fantôme. Êtes vous seulement encore vivant?

Les derniers mots arrachèrent un rire à Étienne, rire ressemblant plus à un hoquet qu'à autre chose, mais il était fier de lui.

Le reprennant au coude, le vieil homme amena le nobliaux à l'étage. Plusieurs portes s'ouvraient sur des dortoirs de plusieurs personnes, mourantes, agonisantes, d'autres qui semblaient en meilleure santé et sur le point de quitter ce lieu. Des quintes de toux, des cris des gémissements se glissaient sous les portes, à travers les murs de la maison. Étienne conduisit Colhomban dans un de ces dortoirs. Aucune femme, mais des hommes endormis, d'autres semblant épuisés, d'autres crachant leurs poumons. Voyant l'air du nobliaux, le vieux sourit en coin, reprennant son rire hoquetant.

Z'en faites pas, ils en ont pu pour longtemps, z'allez être tranquille. Vous allez êt'gâté. Ca pue c'que vous allez avoir pour vous soigner. On va vous éloigner un peu hein..

Et le vieux emmena Colhomban vers le couchage du fond de la pièce, éloigné des autres.

Vous vous foutez là, et vous en bougez pu. J'tiens pas à avoir une épidémie d'mort sur les bras. M'enfin après c'est vot'conscience et la place prés d'Aristote qu'vous jouez...

En haussant les épaules, il s'en fut ailleurs. Il avait à s'occuper, donner quelques conseils aux soigneurs qui travaillaient avec lui, et pour ce faire, il était descendu quand son ami le vieux Thimotée fermait la porte d'entrée. Pas le temps de demander de quoi il s'agissait qu'une voix de femme raisonna presqu'aussitôt. Rhaa ces femmes, oeuvre du Sans-Nom. Etienne retourna ouvrir la porte, ayant reconnu le son de la voix. Celle qui lui avait sauté dessus au village. Et en effet, quand la porte s'ouvrit, la petite femme aux cheveux noirs se trouvait là.

Bonjour jeune fille. Êtes vous malade que vous osez venir jusque là? Frapper à notre porte n'est pas anodin vous savez?

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Médicastre, charlatan, croque-mort
Sorianne
Et c'est là qu'elle se retrouva bête. Elle voulait voir Col, qu'il sorte de là, et la voilà qui était nez à nez avec son geôlier. Elle savait bien qu'il n'était pas anodin de venir frapper à la porte d'une maison de santé, bien sûr! Mais comment était-il possible que son ami soit là dedans et que l'on lui ait enlevé de la sorte! Sur la pointe des pieds, So essayait de regarder derrière l'épaule de l'homme qui lui avait réouvert la porte.

Je veux voir l'homme que vous venez d'emmener, je ne suis pas malade.

Le sourire avec lequel il la regardait lui arriva comme un mauvais signe... Elle ne lui faisait absolument pas confiance. Manquerait plus qu'elle soit enfermée là dedans elle aussi! Que deviendraient les monstres?! Réveillés, ils ne trouveraient personne... Et ce pour un temps indéterminé? Nan nan nan. Bon, il ne semblait pas désireux de la laisser entrer, du coup la brunette essaya de forcer un peu le passage. Sans succès.

Mais vous ne vous rendez pas compte! Je veux juste le voir et lui parler! Vous allez le retenir combien de temps!? c'est injuste!

Et là, il lui servit le couplet sur la protection des gens du village, l'épidémie blabla... So, dépitée, le regardait sans pouvoir répondre, et alternait avec le couloir derrière lui... Il était là, quelque part, et elle n'avait même pas pu lui dire au revoir. Doucement et tout en parlant, elle se fit même fermer la porte au nez, et se retrouva seule dehors. La petite brune savait que la maladie qu'avait attrapé Col pouvait être dangereuse, et elle ne l'avait pas vu avant qu'il ne soit enfermé là dedans... Tout en se reculant, elle scrutait les fenêtres, mais il ne devait pas être là...

Tous les jours elle viendrait frapper à la porte de cette maison pour voir s'il allait sortir, tous les jours. Et elle attendrait ici sans bouger le temps qu'il lui revienne. Avec un immense soupire, elle attrapa Razel par les rènes, et reprit la direction du village... Sans se presser. Aprés tout elle se retrouvait seule et n'avait pas grands choses à faire si ce n'est attendre que Col sorte en forme de cet endroit... En espérant que tout se passe bien...

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Colhomban
« Rougeole » fut à peu prés le seul mot qui se fraya un passage dans l’esprit embué de Colhomban avant qu’il ne voit la porte de la ville se refermer sur son nez. Pour sûr les gardes allaient passer un sale quart d’heure avec Sorianne qui martelait déjà le battant de bois avec forte humeur… Mais tout fatigué qu’il était, il ne sembla pas comprendre la délicatesse de sa situation, et finit par lui murmurer à travers l’entrée que tout irait bien avant de s’adosser à un arbre pour s’y reposer.

Juste un peu…

C’était dans tous les cas son intention première avant qu’une botte ne s’abatte sur son flanc droit !


Meuh… aïeuuuhh…

Barbares de gosses qui sautaient encore à pieds joints sur son lit de fortune ! Le nobliau ouvrit un œil, et se rendit compte que la chausse était trop grande pour appartenir à un des enfants de Sorianne. Soit ils avaient poussé dans l’heure, soit un vil individu s’était mis en tête de lui broyer les cottes à coup de chaussons. L’autre œil s’ouvrit rappelant à notre homme qu’il n’était pas sur sa couche à l’auberge, mais bel et bien dans l’herbe devant la porte de La Trémouille ! Une nouvelle poussée acheva de réveiller le brun qui se redressa péniblement pour faire face à ses vis-à-vis.

Il ouvrait à peine la bouche pour se plaindre que la répartie rapide d’un petit homme sec acheva de lui couper le sifflet.

Alors mon bon, on veut contaminer un village? Oh mais Samuel, il me semble que nous allons avoir un invité de marque. Et un nobliau qu'a la rougeole.

Il prit enfin conscience de ce qui se tramait devant cette cité et se renfrogna derechef. Chacun le prit par un bras et ils le tirèrent sans ménagement pour le remettre sur pieds. Les présentations ainsi faite notre pauvre bougre malade eut tôt fait de se poser une multitude de questions.

Samuel… Etienne…
Maison de santé…
Y finir ses jours…
Gars costaud…
Quoi ?! « Y finir ses jours » ?


La phrase frappa de plein fouet Colhomban qui lança un regard perdu aux deux hommes. Son cerveau se remit en marche à toute allure : la rougeole ce n’était pas mortel ? Certes fatigant, mais pas mortel, n’est-ce pas ? Aucune personne ne donna suite à ses questions, et c’est avec un air de chien battu qu’il « accompagna » ses gardiens vers sa nouvelle demeure.

Vous ne pouvez pas m’emmener de la sorte ! C’est honteux la façon dont vous traitez les gens, et tout cela parce que j’ai quelques plaques sur le corps ! Un urticaire je vous dis ! Laissez-moi retrouver ma compagne, je vous préviens que si vous ne me lâchez pas j’en informerai la procure et je porterai plainte ! Et combien de temps vais-je y rester ? Dans quelle condition ?

Le brun tenta de se débattre mais les mains des deux hommes se refermèrent d’autant plus fort sur ses bras. Il traîna un peu des pieds et fut bien vite ramener dans le droit chemin. Au loin une grande demeure se profilait, toits hauts et cheminées fumantes. La façade décrépite était trouée de petites fenêtres bouchées de toile l’huilée où quelques lueurs peu rassurantes y dansaient. Une vraie maison de santé ce bouge !

Jeune homme, il va falloir vous calmer. La fièvre vous prend, ou ne va pas tarder et vous allez vous faire du mal. Si vous vous voyiez, vous vous calmeriez, là vous êtes tout pâle. On dirait un fantôme. Êtes-vous seulement encore vivant?

Un rire de damné résonna aux oreilles du jeune homme qui regarda d’un air écœuré le vieil Etienne. Non de non, il était tombé sur les fêlés du village ! Ce n’était pas une maison de santé cet endroit, mais plutôt une maison pour fous ! Il regarda en arrière vers la colline qui masquait maintenant La Trémouille, et essaya de se débattre un peu plus. Mais se fut bien trop tard que Colhomban eut l’idée de prendre la fuite, son extrême faiblesse ne le servant pas, il fut traîné dans la demeure par ses geôliers peu compatissants.
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--Sammuel



Souvent les malades qui portaient blason donnaient plus de fil à retordre que les pauvres gueux qu’ils ramassaient dans la rue ! Saletés de nobliaux épris d’eux-mêmes qui ne pensaient qu’à se refiler la petite vérole et autres tueries pour mieux forniquer à droite et à gauche. Diablerie que cela ! Suppôts de Satan que ces personnes ! Samuel cracha par terre après avoir jeté le d’Eusébius sur sa paillasse et s’enquit de différentes tâches à faire dans la demeure. Le toit fuyait comme vache qui pisse et les escaliers bien trop branlants menaçaient de se rompre sous le premier venu (autant que ce premier fût un de ses patients, ça libèrerait des lits…).

Tandis que le jeune homme s’adonnait à quelques bricoles de violents coups portés sur la porte d’entrée résonnèrent dans toute la maison. Par Aristote encore une famille venant se plaindre de la mise en bière de l’être aimé ! Ils devraient plutôt penser à les remercier pour les débarrasser des bouches gênantes à nourrir ! Les coups redoublèrent et Etienne envoya un des résidents à long terme, un de ceux qui ne décolleraient jamais leurs fesses de cet endroit ou sinon qu’avec les pieds devant, pour ouvrir cette satané porte. Une brunette se découpa dans l’embrasure de la porte, éructant de la belle manière. Le battant de bois fut fermé presque aussitôt et la danse du heurtoir recommença, ce qui ne fut pas pour plaire à notre cher Samuel.

J’vais te lui faire fermer son clapé moi… C’te sorcière… D’un bon pas il avançait dans le corridor menant à une Sorianne colérique quand Etienne lui barra le chemin, le renvoyant à ses occupations premières d’un revers de main. Samuel s’inclina devant son mentor et revint sans mot dire à son bricolage.

Mais vous ne vous rendez pas compte! Je veux juste le voir et lui parler! Vous allez le retenir combien de temps!? C’est injuste! Je reviendrai ! Je vous promets que je reviendrai !

Et la bougresse tint paroles ! Tous les jours à la même heure elle venait donner du poignet contre la grande porte, cette dernière semblait avoir plus de mal à supporter ces assauts intempestifs que ceux du vent depuis des dizaines d’années. Samuel ouvrait alors quand il arrivait à devancer son maître Etienne et il se sentait toujours penaud devant elle. C’est qu’elle avait de beaux cheveux bruns cette sorcière… Un jour sa main avança vers le visage d’un air bravache, mais Etienne lui assena un coup sur la mimine avant de fermer la porte au nez de la demoiselle.

Sorcière Samuel ! Sorcière ! Tu entends ça ? Tu te le rentres dans ta satanée caboche de débile ? Il le rabroua de telle façon que le pauvre Samuel s’en tint à se souvenir et ne revit jamais d’aussi prés la demoiselle.

C’est qu’il avait un faible pervers pour les brunettes et que plus d’unes avaient eu droit à quelques faveurs du jeune homme. Bon, elles se débattaient toujours quand ça arrivait ! Mais il était persuadé que si elles criaient forts c’est qu’en fait elles aimaient ça ces catins ! Le vieil Etienne réussissait à calmer les ardeurs de son protégé depuis plusieurs années, mais de temps en temps l’homme affamé qui sommeillait en lui refaisait surface… C’était humain ! Simplement humain !

Samuel frotta ses mains l’une contre l’autre d’un air absent et s’en retourna à la distribution de la soupe. Le compagnon de la brune n’allait pas tarder à se réveiller, et pour faire plaisir à la demoiselle il s’était mis en tête de bien le soigner.
Colhomban
Colhomban s'assit sur son séant, et tapota d'une main experte les coussins derrière son dos : c'était l'heure du service à domicile ! A peine venait-il d'achever son geste que le brave Samuel franchit le pas de la porte qui lui servait de chambre et lui tendit un plateau.

Qu'avons-nous aujourd'hui ? Ho soupe de pommes de terre et petit pois ! Hum pain de blé encore chaud... Tarte aux pommes ! Hé bien ! Col regardait d'un air gourmand les mets qui se présentaient devant lui, des choses simples mais bonnes qui lui permettaient de se remettre sur pied.

Je vois que le cuisinier à encore fait un excellent choix !

Il gratifia Samuel d'un sourire et le laissa s'asseoir sur un tabouret non loin de son propre couchage. Le jeune homme calme et silencieux était correct, le tout suffisait à notre nobliau qui cherchait un peu de compagnie dans cette infirmerie douteuse.

Combien de jours était-il là ? 10 ? 15 peut-être ? Sorianne lui manquait cruellement, ainsi que les enfants, et chaque instant sans elle lui paraissait bien long. Ses oreilles le trompaient même : il semblait l'entendre de temps en temps crier dans les couloirs ! A cette pensée il sourit de plus belle.

Plus que quelques heures de toute façon et il pouvait définitivement filer de ce bouge. Il suffisait que le vieile Etienne valide un certificat devant un médecin titulaire du coin. Un certificat de non contagion ! La bonne blague ! Le brun maugréa un peu, encore humilié d'avoir été malade, et finit son repas bien copieux. Samuel débarassa le tout, et lui tendit quelques affaires pour qu'il puisse se vêtir convenablement, un pyjama n'étant certes pas une tenue convenable pour un d'Eusébius...

Enfin il allait la voir sa brune ! Enfin !

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Sorianne
So avait fini par quitter la rivière où elle avait rencontré Alaynia. Avec un sourire, elle espérait qu'elle retrouverait les vêtements de son mari, sans quoi le pauvre allait avoir du mal à rentrer chez lui. Comme d'habitude depuis qu'ils étaient arrivés ici, la brunette profitait que ses monstres piquent un somme pour se rendre à la maison où était enfermé Col. Un coup de vent la fit frissonner et elle resserra son châle autour d'elle, croisant les bras à la poitrine. Ses cheveux lâchés s'agitaient au gré du vent, et elle se serait volontiers frappé pour avoir oublié le lacet pour les attacher.

La sinistre bâtisse finie par se détacher au loin. Il lui tardait de le revoir et de reprendre la route... Oh elle ne se faisait pas d'idée... Chaque jour elle venait et chaque jour elle repartait bredouille, la porte claquée au nez, sans aucune nouvelle, bonne ou mauvaise. So ne se lassait pas pour autant et revenait sans cesse. Elle finirait bien par les avoir à l'usure et obtiendrait gain de cause. Enfin du moins, c'est ce qu'elle espérait. C'est qu'elle avait un mal fou à cerner le vieil homme. Bof, il ne fallait pas trop chercher, et puis elle s'en moquait un peu, tout ce qu'elle voulait c'était qu'il lui dise ce que devenait Colhomban. Est-ce qu'il lui avait fait parvenir son courrier? Elle ne le savait même pas...

Arrivée devant la maison, la jeune femme leva le nez vers les fenêtres closes et fit une petite moue. Toujours pas. Du coup elle approcha la porte et usa du heurtoir qui lui tendait les bras. La forme de celui-ci lui était plutôt antipathique mais elle s'en servirait encore et encore. Le panneau de bois s'ouvrit sur le vieil Etienne qui la regarda avec un air étrange, et sans mot dire lui libéra le chemin pour qu'elle entre. les yeux ronds, la So hésita un instant puis pénétra la demeure en se demandant ce qui l'attendait.


Bonjour... Euh... Co... Col, je peux le voir?

Pourquoi l'avait-il fait entrer?? Mauvais signe? Une boule dans la gorge la brunette attendit en vain une réponse, Étienne s'en alla monter les marches face à eux. Sourcils haussés, elle se demandait ce qu'il se passait. Pourquoi après toutes ces semaines et ces jours à venir, après toutes ces portes fermées au museau, pourquoi la faisait-il entrer maintenant... Et il ne savait pas parler ou quoi?! Pourquoi ne lui répondait-il pas!?

Un mouvement vu du coin de l'oeil indiqua à Sorianne qu'elle n'était pas seule, et tournant la tête, elle vit qu'il s'agissait du protégé du vieillard. Passant le balais, il louchait vers elle, ce qui était vraiment pour lui déplaire. Sans vraiment expliquer pourquoi il la mettait mal à l'aise, sans compter qu'il avait l'air étrange. Sa façon de la fixer?... Avec un frisson un souvenir lui revint aussi clair que de l'eau, le même regard. Chassant cette pensée mauvaise et à oublier, So détourna les yeux de cet homme, sûrement suppôt du Sans Nom. Elle ne le regardait pas, mais du coin de l'oeil le voyait approcher, mine de rien, donnant du balais ici et là.

Les escaliers face à elle étaient bien tentant... Qu'est-ce qu'il se passerait si elle essayait de retrouver le vieil Etienne? Ou si elle montait chercher Col, s'il était seulement à l'étage... Un pas en avant, en plus ça lui permettrait d'échapper au regard inquisiteur de ce malade qui se rapprochait de plus en plus. Bon où était-il passé!? Pourquoi la laissait-il plantée là! En plein milieu de l'entrée et avec un homme bizarre à côté!?

Des bruits de pas dans les escaliers au dessus d'eux, So leva le nez et son visage s'éclaira d'un immense sourire. Col était là, semblait en forme, est-ce qu'il allait pouvoir sortir?! Se retenant de le rejoindre au milieu des marches, la brunette attendit qu'il ait fini de les descendre pour lui sauter au cou et le serrer contre elle.


Oh je suis contente, tu es guéris, tu n'es plus malade, je me suis fait du mauvais sang, je n'avais aucune nouvelles, tu as eu mon billet? Et tu m'as manqué, tu m'as beaucoup manqué, Col, je t'ai... Rougissante elle se rendit compte de ce qu'elle allait dire, et aprés une légère pause, dévia quelque peu... rendu visite tous les jours, mais on ne voulait pas me faire entrer, ni même me dire comment tu allais!

Se détachant, elle prit le visage du brun entre ses mains froides et le regarda attentivement. Il avait l'air d'avoir reprit du poil de la bête, semblait en forme. Une main vint se poser sur son front, pas de chaleur trop prononcée, plus de fièvre, et pour finir l'inspection, So leva les manches de chemise du jeune homme, pour ne rien voir, plus de plaques. Du coup un coup vint le cueillir au côté.


Comment as-tu pu me cacher ça!? Les yeux lançant des éclairs, elle s'apaisa aussitôt et retourna se blottir contre lui. Pas grave, tu m'as manqué et je recommençais à devenir folle sans toi, maintenant tu es là et c'est bien. Un déclic dans son esprit, et sourcils froncés, elle jette un coup d'oeil suspicieux à l'égard d'Etienne avant d'interroger Col du regard. Parce que tu sors n'est-ce pas? Tu n'es pas encore prisonnier d'ici hein?

La jeune femme se reculait lentement vers la porte d'entrée, mains agrippées à celles de son compagnon, cherchant à l'entraîner avec elle dans sa fuite. Elle ne voulait pas qu'il reste encore ici plus longtemps, elle voulait qu'il sorte et qu'ils soient ensembles comme depuis qu'il avait prit place dans sa vie. Le séjour à la Trémouille avait été éprouvant, elle qui le voyait chaque jours depuis un certain moment, se retrouver seule d'une minute à l'autre et sans même un au revoir... Main sur la clenche de la porte, elle attendait un signe disant qu'ils pouvaient partir et rentrer au village sans problème. Puis même si pas de signe, ils retourneraient au village d'abord. Ainsi, après quelques derniers jours de convalescence, ils pourraient reprendre leur route afin de chercher la sœur de Col.

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