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[RP] une famille en quête d'identité

Sardanapale
Cette fois-ci, la décision était prise. Foi de Hauteville, on n’allait pas leur refuser longtemps l’entrée dans le cénacle hautement convoité de la normanditude. Il fallait agir, être tous solidaires, et frapper d’un bon coup de poing la rumeur maligne qui salissait leur amour de leurs terres ancestrales.

La veille, à Bayeux, un conseil de famille s’était donc tenu, emprunt de gravité et d’indignation, et les membres de la secte des flamands léopardés avaient convenu très rapidement qu’après une attaque aussi sournoise, il fallait faire un coup d’éclat, pour revendiquer haut et fort ce sésame qu’on leur refusait.

De ses délicates mains qui ne maniaient guère en ce moment que les lettres d’amour, Adrienne confectionna des pancartes colorées, en prévision de la manifestation. Valentiane, quant-à elle, chargea leur gouvernante, Berthe, de ramener des cuisines autant de vieilles casseroles qu’il fallait pour faire un maximum de bruit. Sardanapale, comme à son habitude, se contenta de rédiger, inspiré qu’il était par la colère, la profession de foi la plus émouvante pour persuader les hautes instances d’accéder à leur requête. Dans les cuisines de la maison qui les abritait en attendant la fin des travaux de leur future demeure, Marguerite leur avait préparé des paniers-repas, agrémentés de calva et de cochonnailles en tout genre.

Ainsi, au petit matin du jour suivant, dès potron-minet, c’est une véritable procession de carrosses et de charrettes qui prit la route et s’achemina vers Rouen, coupant à travers la campagne ensommeillée, ne s’arrêtant que pour les nécessités de ces dames, traçant comme un cheval de poste piqué par une guêpe. Dans les coffres, de quoi mettre la pagaille dans les rues de la capitale.

Lorsque les voitures les déchargèrent devant le palais ducal, chacun s’extirpa de son véhicule avec un air défait et hagard, et un léger mal de mer provoqué par les cahots. Mais il n’était pas temps d’aller se reposer dans une taverne, aussi Sardanapale rassembla toute sa fratrie autour de lui, et déclara :


Mes amis, on nous ment, on nous spolie !! D’aucuns prétendent que nous ne sommes pas normands, et nient nos liens avec cette terre. À ceux-là, que devons-nous leur répondre ?

Derrière les têtes tournées vers lui, une petite voix lança alors :

C’est çui qui dit qui y est.

Sa consternation dut se lire très aisément à son visage ébahi, car aucun n’osa ni rire ni répondre, alors que Val et Adri regardaient en l’air, laissant passer l’ange.

Nous devons répondre « Halte à la haine » ! « Halte à l’ostracisme », continua-t-il en levant le poing, « n’ayons pas peur de celui qui est différent », à la rigueur, ou alors, un « HOUUUUUUUUUUUUU » conviendra parfaitement.

Brandissant le parchemin de sa profession de foi, il leur montra de la main, au premier étage du palais ducal, les croisées des appartements officiels, où leur sort allait se jouer.

Voilà notre revendication, nous ne quitterons pas cette place tant que nous n’aurons pas obtenu réponse satisfaisante. Sortez les pancartes, faites du bruit, il faut qu’on nous entende et qu’on nous restaure dans nos droits ancestraux.

Le Vicomte alors fit un signe à son serviteur, Ange Mathurin, et lui confia la lourde tâche de faire parvenir la missive entre les mains du Duc. Celui-ci s’inclina et courut vers la grande porte, serrant contre lui son précieux parchemin.

Citation:
À Sa Grâce Patsy de Bec Thomas, Duc de Normandie,

Vôtre Grâce,

Il apparait, selon les informations qui me parviennent, qu’une missive est en mesure de faire taire de mauvaises rumeurs, et de rassurer certaines personnes que ma présence dans leur voisinage pourrait perturber. Comme je ne peux laisser de petites contrariétés venir jeter un voile de doute sur mes intentions réelles, et comme par ailleurs la démarche, ni ne me force en rien, ni ne demande de ma part un sacrifice démesuré, c’est bien volontiers que j’accède à une coutume normande, que je fais, dès lors, mienne.

Mais permettez-moi, auparavant, de dérouler à vos yeux le long fil qui relie ma famille à cette terre, et qui rend toute sa logique au choix que nous avons fait il y a quelques mois.

Il y a bien longtemps, du haut d’un tertre en plein Cotentin, entouré d’un village isolé et cerclé par de verts pâturages, un rameau septentrional, du lointain pays des vikings, est venu s’enraciner dans une terre noire et fertile, avec l’espérance de trouver dans ce nouveau monde un climat propice à sa descendance.

De cette souche, de nombreuses branches ont poussé, parfois très loin, se lançant à la conquête du monde et du bonheur, s’éparpillant aux quatre coins du monde connu comme les étincelles d’un brasier. Des décennies et des siècles plus tard, ces foyers secondaires ont fini par s’éteindre, et il n’est resté qu’une faible braise rougeoyante, résistant à l’extinction malgré les heurts de la vie, les vicissitudes et le mauvais sort.

De cette dernière braise, de cette souche, et de ce rameau initial, je suis venu au monde, ultime tentative d’une famille pour conjurer son extinction. Mais de la grandeur passée, de la gloire de nos aïeux, il ne restait qu’un souvenir, et l’espoir que nous contenions encore en nous la force pour nous redresser.

Je porte encore en moi la mémoire de mes parents, derniers représentants normands de cet espoir, mais que le destin n’a cessé d’affaiblir, à coup de maladies, de guerres et de malchance. Leur mort tragique, dans les larmes et la souffrance, m’a poussé à quitter ce berceau nourricier et à chercher ailleurs la fortune, que je me suis fait un devoir de mériter.

Aujourd’hui, je reviens sur la terre de mes ancêtres déposer sur la sépulture de mes parents l’honneur que j’ai acquis dans le Comté de Flandres, et l’espoir de descendance que le ventre de ma merveilleuse épouse porte en lui. Ce duché, je l’ai quitté pauvre comme Job, plus solitaire que le plus misérable des gueux, et je le retrouve en ayant le sentiment, qui me transporte de joie, que mes mains et mon âme ont gagné le pouvoir d’honorer la mémoire de ceux qui m’ont donné le jour, et qui se sont sacrifiés pour moi.

Vous comprendrez aisément, dès lors, que dans ma grande naïveté il ne m’a pas traversé l’esprit que je devais demander ma naturalisation, alors même que j’ai quitté mes terres, emportant mon épouse fidèle, ma cousine, et suivi de mes amis les plus chers, pour rebâtir un avenir dans la magnifique ville de Bayeux.

La certitude de l’évidence m’a donc trompé, et j’espère que cette missive pourra réparer mon erreur. Aussi, je vous prie de bien vouloir nous accorder l’honneur et la bénédiction de nous conférer, à ma famille et à moi-même, la naturalisation normande, citoyenneté qui coule dans nos veines et que nous avons toujours gardée chevillée au corps, même lorsque des lieux nous séparaient de la terre de notre enfance.

Je forme le vœu, Vôtre Grâce, que le Très Haut protège éternellement la Normandie, et accorde à votre personne, et à votre gouvernement, le succès qu’ils méritent.

Fait à Bayeux le vingt-sixième jour de novembre de l’an de grâce 1456.
Sardanapale de Hauteville, Vicomte de Termonde, seigneur de Meteren




VOUS ÊTES AVEC MOI ? ALTAVILLA !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! hurla Sardanapale comme un forcené, avant de se saisir d’une pancarte.
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Valentiane
En rentrant après avoir passé le plus clair de sa journée dans son atelier, Valentiane aimait à retrouver le calme et la sérénité de sa demeure le soir venu. Mais ce jour là, à l’approche du seuil, elle entendit une agitation peu coutumière en ce havre de paix. Elle reconnut immédiatement la voix de castafiore d’une Adrienne en émoi et soupira, se disant qu’il s’agissait certainement d’une nouvelle querelle familiale entre les deux cousins. Elle n’eut pas le temps de poser sa capeline que déjà elle avait un morceau de bois et un pinceau dans chaque main et était engagée avec fébrilité par sa cousine à faire des lignes d’écriture qui à défaut d’être d’un style élégant avaient le mérite d’être claires…

Sardanapale lui exposa en quelques mots la situation, le ressentiment que leurs origines avaient provoqué au sein de quelques esprits.
Val n’en revenait pas, écoutant avec attention les propos de son époux et sentant une sourde colère monter peu à peu. Changeant de couleur et virant de la teinte rosée à la pourpre, elle se leva et fit appeler Berthe la cuisinière et Marguerite sa femme de chambre.

Elle chargea la première de préparer des victuailles pour une semaine, lui indiquant que durant les jours à venir ils allaient s’installer sous les fenêtres du palais ducal afin de manifester leur courroux. Marguerite devait se charger du campement champêtre de toute la famille, elle devait préparer linge et malles dans les plus brefs délais. Sans réellement comprendre de quoi il retournait mais comprenant que le sujet était d’importance, la domesticité s’appliqua à agir avec une promptitude rarement égalée.

Arrivés au point du jour, sous les fenêtres du Duc, chacun s’affaira à préparer le campement. Berthe avec l’aide de Pierre régisseur de la famille avait sorti de la dernière charrette un fourneau à bois et préparait déjà un copieux petit déjeuner pour que chacun se remette de cette épopée. Une odeur de saucisses grillées empli l’air pendant qu’une épaisse fumée montait sous les fenêtres ducales. Marguerite avait transformé deux carrosses en chambres de fortune. C’est un véritable camp retranché qui s’organisait sous les fenêtres du Duc.

Collation prise, pancartes sorties et batterie de cuisine au poing, la famille de Hauteville unie comme jamais et sous la houlette de Sardanapale réveilla d’une bien étrange manière la capitale endormie par un vibrant ALTAVILLA !!! suivi d’un concerto en casseroles mineur pour cuillères et fourchettes !!!

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Adrienne
Survoltée, la Vicomtesse tournait comme une lionne en cage dans le grand salon de l'Hôtel de Hauteville, criant, menaçant, fustigeant, versant quelques larmes tant son désespoir était grand. D'une voix tremblant d'indignation, elle se lamentait :

Si c'est pas malheureux ! Etre traités comme des parias sur la terre de nos illustres ancêtres !! Jamais nous ne seront les bienvenus ici, nous resterons toujours à leurs yeux des barbares venus du Nord, des étrangers comme ils disent ...

L'arrivée de la douce Valentiane contribua à calmer quelque peu l'agitation de la jeune femme qui accepta finalement de s'asseoir autour de la table ronde en chêne massif, celle où toutes les décisions cruciales se prenaient, pour solutionner le problème. Et plutôt que de sombrer dans une résignation passive, ils prirent à l'unanimité la ferme résolution de passer à l'action, il fallait laver l'honneur bafoué de la lignée ! Oui ils étaient désormais normands et fiers de l'être !!

Branle-bas de combat en la demeure vicomtale, les domestiques couraient en tous sens, tandis que se propageait jusqu'au voisinage un vacarme inhabituel ; des bruits de casseroles, de vaisselle brisée, de marteaux et des cris semblables à ceux d'une chouette qu'on déplume. Nombre de badauds s'attroupèrent devant leur havre de paix pensant qu'un drame familial se jouait.

Après une nuit sans sommeil, ils arrivèrent dès les premières lueurs de l'aube devant le castel de Rouen. Suivant du regard l'index de Sardanapale, Adrienne aperçut les appartements du Duc et d'un réflexe, tenta de remettre un semblant d'ordre dans ses cheveux hirsutes. Puis tout s'enchaîna à une vitesse folle car face à la précarité de leur situation, ils devaient faire fi de leurs querelles stériles et se montrer unis pour oser espérer faire valoir leur revendications et leur volonté farouche d'être enfin acceptés en tant que membres à part entière du peuple normand. Le campement fut dressé et tous reprirent quelques forces pour se préparer à l'assaut final.

Au rugissement vociféré par son cousin, surgissant telle une harpie derrière le pater familia et son épouse en tambourinant sur un vieux chaudron, Adrienne hurla en choeur le cri de ralliement patriarcal :
ALTAVILLAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! tout en brandissant le panneau arborant avec fierté leur devise gravée en lettres noires : « Altavilla, Mens levat tectum tuae mansionis » ( Hauteville, l'esprit élève le toit de ta demeure ).
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Sardanapale
Il faisait, sur la place ducale, un froid à figer sur place la plus chaude des filles de joie, et les manifestants arboraient qui une couperose violacée comme un chou rouge, qui une variation bleuâtre ressemblant fort à un étang gelé, qui au contraire une carnation parfaitement livide et cadavérique. Personne n’aurait pu tenir indéfiniment en position statique sans attraper le mal suprême. Après l’installation du campement, tous les bayeusiens se réunirent donc en cercle, dans une ronde beuglante et gesticulante.

Certains brandissaient fièrement des pancartes où s’affichaient des propositions affirmatives, exclamatives, et injonctives, que les passants se rassemblaient pour lire.
« Fier d’être normand », « non, non, non, à la ségrégation », « Normand un jour, normand toujours », « Rejetons l’intolérance », étaient les plus applaudies, et provoquaient immédiatement l’approbation de la populace. D’autres semblaient plus obscures, telles celle que le bon Pierre arborait, et qui proclamait en lettres serrées « Ne cédons pas à la crainte ontologique de l’homme face aux représentations archétypales et erronées de l’altérité », ou celle qui surplombait une petite Marguerite aux airs aguicheurs, et aux œillades appuyées dirigées vers la gente masculine, « 06.59.68.16.57 », dont personne ne parvint à saisir le sens. On vit même un « Ne soyez pas sans keur », qui avait échappé à la vigilance de Sardanapale, et dont il exigea le retrait immédiat, fâché qu’on n’ait pas respecté ses consignes.

Dans la ronde, on trouvait aussi toute une batterie de cuisine, frappée, entrechoquée, battue à main nue ou avec des ustensiles, qui prodiguait à l’assistance un concert infernal et épouvantable, propre à fissurer la glace qui se formait sur les pavés mouillés. La vieille et terrifiante Berthe avait même sorti de son giron un rouleau à pâtisserie, dont elle se servait pour administrer une raclée monumentale à une pauvre marmite en cuivre, déjà toute cabossée, et qui beuglait à n’en plus finir des grondements semblables au tonnerre du Tout Puissant.

Dans un coin de la place, on avait aménagé des braseros pour se réchauffer, et un homme faisait rôtir des saucisses sur un brasier. Les gamins de la domesticité trottinaient à travers la foule pour offrir des gobelets de calva ou de vin chaud, aromatisé à la cannelle.

Mais régulièrement, l’un ou l’autre des manifestants criait au milieu du vacarme un slogan qui était repris immédiatement par tout le monde, jusqu’aux spectateurs qui se prenaient au jeu.


« Halte à la haine », fut suivi de sifflets, et aux appels à l’unité de Sardanapale, l’assistance répondait de plus en plus spontanément en hurlant un retentissant «ALTAVILLAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA».
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Yoz
le convoi était survolté, même les gens de la famille Hauteville étaient présents. La cause valait la peine d’être défendu. Depuis peu , certes en normandie, Yoz y était installé et foi de yoz il deviendrait normand coûte que coûte. Il n’avait pas fait tout ce chemin depuis les Flandres en passant par le Béarn pour se voir renier ainsi.

La réunion de la veille avait été efficace, la famille Hauteville remontée comme une pendule, Yoz avait profité de l’occasion pour faire valoir son droit.

Malgré les coups de pancartes venant de sa droite où se trouvait Valentiane et de sa gauche où Adrienne vociférait : ALTAVILLAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!! qui eut raison de ses tympans, Yoz brandissait fièrement sa pancarte « Normand un jour, Normand toujours ».

Les Casseroles retentissaient de tous côtés. Nul doute que les habitants de Rouen étaient réveillés et devaient se demander d’où provenaient ces bruits absurdes.

Yzo s’écria alors de Bon KEUR :
Haaaaaaaaaaalte à la Haine, nous avons le Keur Normand
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Yoz de Lalaing, seigneur de Willem
Rwandralle
Quand Rwandralle avait entendu parler du juste combat qui se déroulait à Rouen, il avait sauté sur Eclat d'Orage et parcouru les lieux à brides abattus. Il atteignit enfin la ville alors que le soleil était à son zénith, et il n'eut aucun mal à trouver le lieu du rassemblement tant le vacarme était grand.

Le spectacle aurai pu être cocasse si la cause n'était pas si poignante. Et un Ecuyer de la Licorne ne pouvait la laisser sans défenseurs. Il saisit donc la pancarte qu'il avait attaché sur la croupe de son cheval et hurla parmi les manifestants:


VIVE LE CALVA !
VIVE LA BOULASSE !


Ce n'est que quand il lu les écriteaux de ses voisins qu'il se rendit compte de sa bourde. De toute évidence il n'avait pas rejoint la bonne manifestation. Qu'importe, il était venu se battre, et quel que soit la cause il le ferai. Il retourna sa pancarte, déroba un pinceau et un peu de peinture pour en faire une nouvelle:

VIVE SARDA, VAL, ET LE CALVAAAA !
Balgaroth
Balgaroth avait lui aussi entendu parlé les revendications de Keur et le combats de ses amies qui souhaitaient qu'on leur rende leur nationalité normande qu'ils étaient en droit d'obtenir, étant tous liés par le sang à cette terre.

Le jeune homme était très attaché a la famille Hauteville qui étaient tous les trois des gens tout bonnement adorables, d'une gentillesse infinie et surtout de fidèles amis avec qui il s'était tout de suite entendu et s'était battu a leur côté pour leur faire aimé a nouveau la terre de leur aïeux.

C'était donc avec joie que Balga était parti à leur suite vers la capitale pour continuer la lutte de l'intégration des Hauteville en leur compagnie.
Lorsqu'il arriva sur la place du château, il y avait déjà moult personnes, portant dès pancartes dont les slogans étaient scandés par toutes la populace présente.
Il reconnu bon nombre de bayeusiens, ça faisait plaisir de voir combien les intérêts de ses amis étaient suivis par ses compatriotes.
Il prit alors la parole devant ses amis et les autres habitants :


- Mes amis, bayeusiens et bayeusiennes. Nous devons tous nous battre pour revendiquer auprès du Duc le droit qu'ont Valentiane, Sardanapale, Adrienne, ainsi que toute leur maison, d'avoir la nationalité normande. Ils le sont depuis le jour de leur naissance, par leur sang, autant que vous mes amis, ou autant que moi. De quel droit le gouvernement normand le leur interdit-il ??
Depuis leur arrivée en ville, ils se sont tous trois battu pour être des normands alors qu'ils devaient l'être déjà. Tous trois se sont investit bien plus que certain d'entre vous dans la vie de Bayeux, montant des projets visants a améliorer notre image à tous dans la Normandie, ou en agissant sur notre économie. Val a créé un atelier pour montrer au génération future la grandeur de notre ville, la grandeur de notre terre. Il existe depuis des semaines et nous ne sommes que 5 en tout et pour tout et seulement depuis quelques jours.
Qui ici peut-il en dire autant de ce qu'il a accomplit pour notre cité ou pour le duché ?? Pas moi en tout cas.
Je vois plus de fierté et joie de vivre dans le coeur de la maison Hauteville que dans celui de bien des gens d'ici. Et je pense qu'ils méritent tous cette identité normande. Même si ils n'avaient pas eu du sang normand dans les veines, ils la méritent autant que nous et peut être même bien plus.


Balga se tourna ensuite vers ses amis.

- La valeur d'un homme se mesure a ce qu'il a accompli. Je suis très fier, mes amis, de vous avoir rencontré et de m'avoir montré ce qu'est vraiment la grandeur, ce qu'est Normandie. Merci a vous.
Mais je serais vraiment fier d'être normand quand vous obtiendrez ce droit que vous portez déjà en vous et que vous méritez.
Tous ensemble : ALTAVILAAAAAAAAAA
Kharyn
Kharyn, de passage à Rouen, pour des affaires diverse et variées, avait entendu parler de la manifestation de ses amis bayeusiens.
Sitôt qu'elle en eût finie, elle retrouva le groupe qui commençait à avoir une taille conséquente.

Bonjour, dame Valentiane, vous reste-t-il une casserole et une louche?

A peine équipée, elle se lança, à son tour dans le raffut abominable, mené tambour battant par le Vicomte de Hauteville.
Joignant sa voix aux autres, elle scanda, elle aussi:


ALTAVILLA

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Kharyn, deuxième du nom
Vulnerant omnes, ultima necat
Valentiane
Le froid était des plus vifs, une bise glaciale couvrait toute la Normandie d'une pellicule de givre chaque nuit depuis près d'une semaine.
La douceur automnale avait cédé place à un hiver qui était des plus précoces et la froidure avait eu raison des dernières feuilles qui résistaient encore sur les feuillus du bocage normand.
Depuis deux nuits, la famille de Hauteville avait installé son camp retranché sous les fenêtres du palais ducal afin d'affirmer par ce mouvement inhabituel dans cette contrée, sa liberté de pensée, son libre arbitre et le courroux ressenti à la simple hypothèse que l'attachement des hauteville à leurs origines ne serait pas des plus sincères.
Valentiane avait été blessée qu'une telle impression ait pu être perçue.

Depuis sa rencontre avec Sarda et le tendre attachement qui les unissait, il n'avait eu de cesse que de lui dire quel était son rêve de revenir sur la terre de ses ancêtres pour y fonder sa famille. C'est donc ensemble, lorsqu'ils furent sûrs de la profondeur de leurs sentiments qu'ils entreprirent un voyage afin de choisir le lieu qui abriterait leur nouvelle vie et se firent le serment d'y venir s'installer une fois leurs épousailles célébrées.
Quelle plus belle marque d'attachement à une contrée que de la choisir pour sienne en toute liberté, c'est dans cet état d'esprit qu'ils s'étaient installés à Bayeux. L'accueil qui leur fut réservé était des plus chaleureux et ils décidèrent très vite de ne plus en partir y faisant édifier leur demeure.
Ceci explique certainement le mouvement d'emportement et la réaction viscérale de la famille à la simple idée que leur normanditude puisse être remise en question.

Val avait bien du mal à trouver du repos dans ce carrosse aménagé pour la circonstance en chambre de voyage. Elle dormait peu, souvent réveillée par les sabots des chevaux qui entraient et sortaient du palais à toute heure. Sa grossesse désormais avancée de plus de six mois la fatiguait un peu, gênée dans ses mouvements par un ventre qui ne lui laissait plus le loisir de voir ses chausses et un petit être qui promettait d'être solide et vigoureux si elle en jugeait par les ruades qu'elle avait fréquemment. Elle n'en laissait cependant rien paraître voulant soutenir les siens

La venue de bayeusiens ralliés à leur cause lui redonna force et courage et la certitude qu'ils étaient dans le vrai. Leur place était en Normandie, cette terre était leur patrie, librement choisie.

Elle donna des ordres afin que tous soient rassasiés après ce voyage pour venir les soutenir. Elle mit entre les mains de Kharyn un chaudron une grosse louche , l'engageant à faire le plus de bruit possible.
Val avait hâte que cette aventure prenne fin et qu'elle retrouve son logis.
Seule Marguerite sa femme de chambre semblait totalement à son aise dans cet environnement, elle arborait un sourire malicieux montrant à chaque jouvenceau qui passait sa belle dentition d'une blancheur immaculée et lui lançant des oeillades appuyées. Berthe, la cuisinière, qui avait passé l'âge de ces enfantillages, passait son temps à ramener cette belle et jeune brebis au milieu du troupeau. Elle était assistée dans cette tâche au combien difficile car la petite n'était point vilaine, par Pierre le régisseur qui faisait mine d'être du côté de Berthe mais ne savait résister à l'air mutin de Marguerite qui ne le savait que trop bien. Il fermait les yeux sur ses escapades fréquentes espérant cependant qu'elle ne serait pas assez sotte pour céder au premier beau parleur de la capitale.

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Valentiane
Valentiane en parfaite maîtresse de maison tenait, même dans ces circonstances particulières, à ce que personne ne manque de quoique ce soit. Aussi passait elle de charrettes en carrosses afin de s'assurer que nourriture, boissons et couvertures étaient en quantités suffisantes pour ses hôtes.
Berthe alimentait en permanence un énorme chaudron d'où exhalait les essences de cannelle, de gingembre et autres clous de Girofle, épices de bases pour un vin chaud réconfortant par ce frimas. Des braseros de fortune avaient été disséminés sur tout le campement et une bonne odeur de marrons grillés donnait un air de kermesse à l'ensemble. Il règnait un esprit de convivialité malgré l'incongruité du spectacle.


Arrivée auprès de son cher Balga, elle le remercia à nouveau d'être un ami si fidèle et lui tendit une clef et un parchemin.

Balga , l'atelier de rimes en aiguilles ne serait plus sans toi, tu l'as porté tout autant que moi sinon plus, aussi j'ai fait faire ce double de la clef pour toi et établir un nouvel acte de propriété. Nous voilà associés mon ami, ce n'est que justice. Merci, merci pour tout !!!

Sentant l'émotion la submerger et ne voulant se donner en spectacle, elle se contenta d'une accolade et poursuivi son chemin au milieu des jeux des enfants.
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Adrienne
Alors qu'ils achevaient leur troisième journée de siège, le froid redoubla soudain d'intensité et la neige se mit à tomber en gros flocons, donnant à la grand place de Rouen des allures de banquise. Sentant leurs membres tout engourdis par le froid, les manifestants confièrent leurs panneaux de protestation à de vaillants bonhommes de neige le temps de se réchauffer autour du foyer improvisé.

Les lèvres bleuies par le givre, les cheveux empestant le cochon grillé, Adrienne aurait donné cher en cet instant polaire pour s'immerger toute entière dans un bon bain chaud parfumé au lait d'amandes. Mais pour une fois elle se garda bien de geindre et se contenta sans mot dire de poser une cape en zibeline sur les frêles épaules de Val. Se pressant tous trois autour des flammes en compagnie de leurs amis, leurs mains glacées tendues au-dessus des braises rougeoyantes à la recherche d'un peu chaleur, ils faisaient peine à voir ces sans-abris aux vêtements brodés d'or.

Blasés du spectacle, les habitants de la capitale passaient à présent devant les manifestants comme s'ils faisaient partie intégrante du décor. Sentant leur détermination faiblir face à tant d'indifférence, la Vicomtesse se dirigea d'un pas décidé vers la marmite de vin chaud dans lequel elle plongea son hanap qu'elle vida d'une seule traite avant de retrousser sa houppelande jusqu'aux genoux et de monter sur un tonneau de Calva. Du haut de son perchoir elle entonna, la main sur son coeur vibrant, l'hymne normand qu'elle connaissait à la perfection, exhalant des volutes de buée dans le ciel étincelant d'étoiles. D'abord fluette, la voix s'affirma au fur et à mesure de son chant :


    Citation:
    C'est dans la taverne que tout commence,
    Avec une choppe de calva quoi que t'en penses !

    Mais c'est à Bayeux où coule l'Aure
    Que l'on découvre mille trésors,
    Mais c'est à Lisieux que toutes les roses
    Sous vos yeux éblouis éclosent,
    Mais à Dieppe parmi les marchands
    Hume l'air ça sent le hareng,
    Mais c'est à Avranches que chantent les hérons
    Et de la terrine nous aurons à foison,
    Mais à Fécamp admire la mairie
    La coutume ne tombe pas dans l'oubli,
    Mais si un jour c'est à Honfleur que tu passes,
    Fais attention aux bonnes claquasses,
    Reste notre brave capitale de Rouen
    Avec ses léopards normands !

    Et c'est avec nos amis de l'Artois
    Que l'on se défoule tant de fois,
    Un petit coup sur la tête d'un breton
    Et nous finissons tous en prison.

    Mais c'est en Normandie que nous nous trouvons
    Belles normandes, fiers normands,

    C'est dans la taverne que tout finit
    Avec une choppe de calva tout est permis !


La vue bouleversante de cette jeune femme candide recouverte d'un manteau de neige et chantant à tue-tête cette ode à la Normandie toucha la foule en plein coeur. Certains lui lançaient des piècettes, d'autres allumèrent des flambeaux qu'ils balançaient en cadence et ce chant poignant, repris à l'unisson par tout un peuple, s'éleva tel un message empli d'espoir vers les fenêtres où le Duc et tous les membres du Conseil travaillaient, bien à l'abri des affres de la rudesse hivernale ...
_________________
Keur
Le Vicomte de Thorigni sortait de la permanence ducale... il avait poser des questions...des questions qui dérangeaient apparement, mais il n'avait pas reçu toutes ls réponses qu'il voulait...soit, il commençait à déstabiliser le conseil apparement...

Dehors il faisait froid, très froid...l'hiver était bel et bien présent dans les plaines normandes, les pavés un peu glissant par le gèle qui persistait...Remontant son col du mantel, son attention fut prise par une...révolte??? il n'y avait pas qu'Avranches qui était menaçait, mais également la capitale... et personne ne réagissait... S'approchant d'un peu plus près, soulagement, ce n'était qu'une manifestation...Les Hauteville et autres flamands à la quête de leur identité, ou de leur naturalisation officielle...

A la vue des différentes pancartes, les paroles allaient bien vite de la permanence jusqu'aux portes du Chateau... Ils méritaient leur naturalisation...et d'autres qui faisaient croire que Thorigny était contre la venue de ces personnes à Bayeux... Vu l'investissement qu'ils se donnaient pour la ville, un sergent, un douanier, une avocate qui avait defendu la ville en Cour de Justice, et d'autres dont le Vicomte avait demandé sa succession à la tête de la ville...comment faire croire qu'il était contre leur venue...? Idiotie...

Ils allaient même à chanter l'hymne normand pour se réchauffer sous la houlette de la surprenante Adrienne. Keur s'approchait d'un peu plus prêt...qui sait, le Duc allait faire son annonce d'ici peu, suite à ses sous entendu...cela sera un événement inoubliable de demander sa naturalisation de la sorte...un évenement à ne pas rater...

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Sardanapale
Gelés, congelés, frigorifiés, stratifiés, figés, coagulés, solidifiés, les manifestants rassemblés devant le palais ducal étaient, bien qu’en nombre et réunis autour d’un feu, passés par tous les stades de la réfrigération. Une banquise aurait pu les engloutir qu’ils n’en auraient ressenti qu’un léger frétillement supplémentaire, à peine plus désagréable qu’une piqûre de moustique.

Lentement, les bouches ne marmonnaient plus que de faibles revendications, comme une litanie automatique. Aussi le surgissement d’Adrienne, juchée comme de coutume sur un tonneau, et sa d’abord faible, puis tonitruante vocifération au milieu d’une assemblée digne d’une réunion polaire, firent l’effet d’un tison incandescent qu’on plonge dans de l’eau glaciale.

Digne comme un soldat, droite comme la vertu, elle se mit à chanter l’hymne normand, que peu à peu chaque membre de l’assistance reprit à son compte. De faible prière chuchotée devant un autel, le chant devint très vite aussi pénétrant qu’une oraison, pour finir par ressembler au chœur épique qui, tel une lame de fond, prend chacun aux tripes et submerge le champ de bataille sous la force de sa persuasion.

La glace fondait, c’était certain, et rendait raison à cette profession de foi normande qui envahissait la place.
La main sur le cœur, serrant très fort celle de son épouse, Sardanapale ajustait sa voix sur l’unique timbre qui s’élevait à présent dans le ciel de la capitale. Il balayait ces visages rassemblés, tournés vers Adrienne comme sous le coup d’une révélation, et voyait en chacune de ces figures l’intensité de leur amour patriotique. C’est alors qu’il remarqua un visage connu et, transporté de joie, il entraina val, traversant le groupe compact pour rejoindre l’ancien maire de Bayeux, qui observait la scène d’un air médusé.

Se plantant devant lui et lui offrant un sourire à lui faire craquer les lèvres, il le serra dans une accolade un peu rude, et rugit à son oreille :


Foutre Dieu mon ami, mais ça fait des jours qu’on vous attend ! AHHHHHHHHH vous êtes le signe que l’on attendait. Maintenant, j’en suis sûr, on nous entendra.

Agrippant une pancarte qui passait par là, sans prendre la peine de vérifier son message, il la lui fourgua dans les mains et l’invita à unir sa voix au chant général :

Un petit coup sur la tête d'un breton
Et nous finissons tous en prison.

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Valentiane
Etrange sentiment que le renoncement, Val renonçait, le froid qui lui mordait le corps entier, l'indifférence des badauds à leur cause, tout lui pesait , sans parler de ce petit habitant qui commençait à gêner ses mouvements. Elle se sentait anéantie, elle d'un naturel si gai, ressemblait à ces fleurs qui se courbent sous les premières gelées. La pelisse d'Adrienne ne fut qu'un voile sur cette torpeur qui l'envahissait.
Elle errait de charrettes en carrosse tel un automate, puis soudain ce voile vola en éclats, la voix d'Adrienne mais surtout la ferveur de son chant, cet hymne à l'amour de leur nouvelle patrie, ralluma cette petite flamme qui s'éteignait peu à peu comme les dernières braises de l'âtre à la toute fin de nuit. La lumière faisait place à la torpeur, la joie regagnait le coeur de Val.
Elle se surpris à chanter elle aussi, main dans la main avec son tendre époux, en parfaite communion de pensées.

Puis entrainée par cette main qui redonnait vie et chaleur à son être, elle se retrouva nez à nez devant l'ancien maire de Bayeux, Messire Keur qui s'était donné la peine de venir jusqu'à eux. Touchée par ce geste comme par une grâce divine, elle lui tendit un verre de vin chaud en entonnant les dernières phrases de cet hymne.

C'est dans la taverne que tout finit
Avec une choppe de calva tout est permis !

Messire , en effet, tout est permis désormais, votre présence nous redonne un espoir qui je dois bien l'avouer commençait à nous faire défaut...
Soyez remercié de ce geste et cette nouvelle marque d'intérêt et d'amitié.


Elle s'inclina dans une révérence crispée autant par son embonpoint naissant que par la douleur de ses articulations meurtries par ce frois polaire.
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Balgaroth
Alors qu'il était en train de donner son petit speech, sorte d'hymne au courage et à l'espoir de voir la Maison Hauteville retrouver le titre et les égards que la Normandie leur devaient, Balgaroth s'était mis a rêver en train de soulever les foules. De leur montrer que cette cause était importante et juste, qu'il devait aller jusqu'au bout et ne pas abandonner courage. Oui il avait rêver d'inspirer ce sentiment à ses concitoyens et à ses amis. Il avait espérer être plus qu'un simple anonyme, plus qu'un petit citoyen de Bayeux qui essayait tant bien que mal de communiquer sa joie et sa fierté dans le coeur des normands.

Mais ce n'était qu'un rêve ...

Un doux rêve. Et totalement stupide puisqu'il n'y eu pas la moindre réaction de la part des autres villageois et pire encore, aucune de ses amis ...
Pas la moindre réaction de soulèvement ou d'espoir, son intervention semblait être passée totalement inaperçue.
Le jeune homme eu soudain un énorme choc moral : il n'était rien d'autre que ce qu'il était, rien de plus qu'un petit sergent de maréchaussée dans une grande ville comme Bayeux. Comment son opinion pouvait-elle être entendu alors qu'il n'était rien ??
Son action n'avait pas la moindre importance dans le coeur des autres, comment pouvait elle donc toucher celui de leurs dirigeants.

Ce sentiment s'amplifia en voyant les mines tristes de tout le monde, le froid était dur.

Il sourit a Val quand elle lui tendit son acte de propriété, mais il n'eut même pas l'occasion de la remercier chaleureusement, elle repartait déjà vers des occupations sûrement plus importante.


- Il n'y a pas de quoi ...

Son action n'avait non seulement pas porté ses fruits, mais elle avait semblé normale pour tout le monde ...
Puis Keur arriva ... Balga eu un gros pincement au coeur lorsqu'il vit la joie dans le regard de Val et de Sarda quand ils l'aperçurent. Le Vicomte pouvait faire bouger les choses, Balga lui n'était rien face a lui ou même face a la haute noblesse.
Il eut honte d'être là et de s'être lancé dans cette entreprise. Il eut honte d'avoir espéré être d'une quelconque utilité à la Maison Hauteville ...
Il n’était pas noble, il avait espéré être plus que ce qu’il était, mais ce n’était pas possible. Il ne pouvait rien pour les aider. Rien de ce que pouvait faire un petit sergent de province n’était à la hauteur pour une Maison si prestigieuse.

Le jeune homme prit son barda et s’apprêta a partir. Il préférait fuir plutôt que de voir que son action, pourtant venue du cœur et dont laquelle il avait mis tout ce dont il était capable pour les aider, n’avait servie à rien, et pire encore , n’avait marqué personne.
Keur leur serait bien plus utile, et il était de leur monde. Balga n’était rien et il n’avait plus rien a faire ici apparemment …
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