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Info:
Dans la jungle d'Ixtenco, deux rencontres successives...

[RP] Course dans la jungle

Inty
Un bruissement de feuilles à sa droite. Ou non. C'était à sa gauche. Oui à sa gauche. Il devait être la, et bientôt, il l'aurais entre ses doigts. Il écarta sans bruit un grand plante lui barrant la route, et encore plus grave, la vue. Dans son clan de Topotlac, Inty avait toujours été considéré depuis sa quatorzième année comme un bon chasseur. Il avait de la force dans son bras droit, qui lui permettait de lancer son instrument de mort de loin, il avait également la précision, qui lui permettait de ne pas louper sa cible. En revanche, il savait pertinnement qu'il était maladroit par moment, et plus d'une fois, sa cible s'était échappé avant qu'il ne puisse viser. La faute au bruit qu'il faisait.

Un pas sur sa gauche, un autre encore... L'arbre devant lui glissait doucement à côté de lui, révélant un épaix buisson. Inty faillit clapir d'impatience devant l'absence de sa proie. Elle avait sans doute encore bougé, et il n'avait pas fait attention.


L'imbécile, pensa t il en se maudissant. C'est qu'il ne voulait pas être en manque, ce n'était jamais bon pour son corps, et encore moins son esprit. Il sentit une bosse au niveau de son pagne, et baissant les yeux, il aperçut qu'une branche géner à nouveau son passage. Il l'écarta tout doucement, le regard avide, la langue presque pendante. Toujours rien. De quoi s'énerver. Il avait d'ailleurs une folle envie de piétiner la terre sur laquelle il marchait. Enfin... il l'aurait.

Il avait bien traversé la jungle durant une vingtaine de jours après tout. Certe, ce n'était pas vingt jours de repos. Il avait du souvent batailler avec des lianes s'emmélant dans ses jambes et ses bras, il avait du dormir sous une pluie torrentielle avec pour seul abri une plante, et son pagne avait rapidement ressemblé à des lambeaux de chairs plutôt qu'un vêtement. Mais il s'en était sorti sans trop de dommage. Oui, il avait du abandonné sa tunique le deuxième jour du voyage, pour empècher un phacochère de le suivre. L'animal semblait l'avoir pris en affection, et pour éviter de ne pas dormir la nuit à cause de la bête, Intu n'avait trouvé comme solution que de donner le tissu au quadrupède pour détourner son attention. Il ne devait plus rester grand chose de sa tunique à présent, si elle n'était pas dans le ventre d'un guépard...

Il y avait aussi la fois ou il s'était réveillé en pleine nuit, alors qu'on lui chatouillait le pied. Il avait alors remarqué qu'une espèce d'insectes qu'il ne connaissait pas dévorait sa sandale droite, et avait réussi à faire un trou dedans. Il avait tenu à leur donner un cadeau d'adieu, sous forme d'un feu dans leur nid. Mais cela n'avait malheureusement pas bouché le trou dans sa sandale, et il sentait les plantes le piquer un peu trop souvent maintenant.

Tout cela à cause d'une famos, qu'il devait épouser, et qu'il avait déshonoré en couchant avec une autre durant les quatres jours de prières précédant le mariage. Sa mère, Azelma, troisième épouse de son père Itzel, l'avait surpris alors qu'elle venait renouveler l'encens dans sa chambre. Le problème, comme son père l'avait souligné une bonne douzaine de fois dans l'heure qui avait suivi, n'était pas qu'il soit avec une autre femme (la, Itzel avait étayé cette position en lui répétant qu'il avait sept femmes, et qu'il était grand temps pour son fils d'en prendre également plusieurs). Non, le problème était qu'il aurait du se retenir durant ces quatres jours de prières. Grossière erreur. Sans doute parce qu'Inty avait bêtement voulu défier ses parents. Il les avait trouvé, il ne pouvait le nier.

Et le voila qui devait à présent chasser loin du clan Tipotlac, dans la jungle, aux abords d'Ixtenco. Le buisson devant lui remua. Inty se figea un court instant, levant doucement son bras, rafermissant sa poigne autour du bois de sa lance. De nouveau, ça bougeait. Son poignet effectua une rotation de moitié en même temps que son bras se détendait d'un seul coup. La pointe de fer fila en sifflant dans l'air en plein dans les buissons. Se fit alors entendre un juron.

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Membre du clan Ixtenco
Favole
Malgré les nombreux arbres et les plantes grimpantes, les rayons du soleil arrivaient aisément à s'insinuer dans la jungle, la chaleur était intense, insupportable. La fillette ne portait pourtant qu'un tissu léger qui dissimulait sa poitrine et un pagne, malgré cela elle dégoulinait de sueur. Elle aurait pu se promener nue que rien n'y aurait changé. Vivement la prochaine saison des pluies qui donnerait enfin à ces terres un peu de fraicheur. En attendant il fallait trouver un point d'eau, un lac, une rivière, dans lequel elle se jeterait éperduement.
Pour la énième fois, Favole passa sa main sur le haut de sa poitrine afin d'en chasser les goutelettes qui l'ornaient. Léger froncement de sourcils... Le médaillon? Les doigts tatèrent la peau moite ne trouvant rien sur leur passage. La brune baissa la tête et scruta le sol à la recherche du brillant médaillon. Son regard s'assombrit, les cognements de son coeur se firent plus forts, plus rapide. Elle devait le retrouver...

Au matin de sa dixième année, son père était venu la trouver, il s'était assis sur le bord de sa couche, tenant dans sa main une chose dissimulée par un morceau d'étoffe. Lentement, il avait ouvert ses doigts l'un après l'autre puis déplié le tissu laissant apparaître ce qui pour Favole était un trésor, un médaillon en bronze représentant le soleil. L'enfant qu'elle était alors avait ouvert de grands yeux, prenant mille précautions elle avait caressait le bijou du bout des doigts avant de poser sur son père un regard interrogateur.


Il était à ta mère. Tu es maintenant en age de le porter, prends-en soin.

A peine ces quelques mots prononcés, il s'était exclipsé. Ainsi était-il, jamais plus de paroles que necessaires ou de gestes d'affection. Ce jour là la fillette avait compris que son père l'aimait...
Elle avait passé le cordon qui retenait le médaillon autour de son cou et telle une promesse silencieuse s'était adressée à sa mère, "jamais il ne me quittera, je te le jure".
La femme était morte en donnant naissance à Favole. L'enfant ne connaissait rien d'elle, son père ne lui ayant jamais rien appris sur celle qui la mit au monde. Aussi ce présent était pour elle comme un don de sa mère défunte.

Et voilà qu'il était perdu... Favole rebroussa chemin, fixant le sol, revenant sur ses pas en tentant de ne pas se perdre. Le clan d'Ixtenco était encore inconnu pour elle. Pas la moindre étincelle, seulement la verdure des plantes ou encore la noirceur de la terre. Les larmes qui roulaient sur les joues de la brune brouillaient sa vue. Afin d'augmenter ses chances, elle se laissa tomber sur le sol et c'est presqu'en rampant qu'elle continua son investigation. Elle fouillait partout, tantôt creusant, tantot soulevant ne faisant fi du monde qui l'entourait. Enfin, un peu plus loin, sous un buisson, un objet brillant attira son attention. L'espoir au bord du coeur, elle se faufila sous les branchages pour ne découvrir...qu'un quachtli. Favole eut à peine le temps d'accepter cette nouvelle déception qu'un objet lui fola le crane avant de s'enfoncer avec force sur le sol.


Non d'un lézard à cinq pattes! Jura t-elle.
D'un bond elle se redressa et fit face à son assaillant. Toi! Heureusement que tu n'es qu'un chasseur de pacotilles!

Les larmes mêlées à la terre avait laissé sur ses joues des traces boueuses. Elle renifla puis, sans aucune pudeur, souleva son pagne pour s'essuyer le visage.

Froidement, elle demanda: Est-ce que, par hasard, dans ta quête de nourriture tu n'aurais pas trouvé un médaillon? Il était à mère, je l'ai perdu.

Vide de tous sentiment concernant Inty, elle le fixait de ses grands yeux bruns se demandant s'il n'avait pas tenté de la tuer. La guerre se poursuivait...
Inty
Inty fronça les sourcils, essayant de mieux distinguer qui venait de prononcer à haute voix ce juron. Une voix de famos, ça, il en était certain. Voila qu'il apercevait des fesses bien rebondies, ainsi que des jambes nues se terminant par des pieds nus qu'il devinait car il voyait surtout la semelle de sandales de lianes tressées. La lance était planté un bon mètre plus loin. Apparemment, elle n'avait fait du mal qu'au tronc de l'arbre dans lequel elle s'était fichée. Il se mordit la lèvre inférieure avec les dents, maudissant sa bêtise.

En même temps, sa pseudo victime se relevait et lui faisait face. Evidemment, cela ne pouvait être qu'elle. Quoique ce n'était peut être pas plus mal, car au moins, il se foutait qu'elle soit en colère. Justement d'ailleurs. Il serra les dents, levant les yeux au ciel quand elle le traita de chasseur de pacotilles. En temps normal, il aurait baissé les yeux, et se serait excusé auprés de la famos, se traitant de tous les noms. Mais la, c'était Favole...


Chasseur de pacotilles? J'ai deviné juste à temps qu'il y avait une famos derrière ce buisson et j'ai dévié mon coup de justesse on dirait. Si j'avais su que c'était toi, j'aurais peut être laissé faire mais bon... On ne peut pas tout avoir, hein?

Le mensonge avait été prononcé d'un seul bloc, avec aplomb, montrant une grande assurance de lui même. Dans son éducation, il y avait tout une partie sur le mensonge et la vérité. Et on lui avait appris à savoir mentir. Dans certains cas, cela pouvait se révéler efficace. Bon certe, il doutait que son père soit content de lui s'il l'avait vu mentir dans cette situation, mais comme il n'était pas la...

Inty resta à regarder Favole, lui jetant les mêmes regards noirs qu'elle pouvait lui lancer. Il surprit alors en étudiant son visage avec détail les traces de boues. Sueurs? Bizarre... Il pensait plutôt à des larmes, même s'il avait mis du temps à le remarquer. Il ne fit même pas attention à la féminité dévoilée de Favole, se demandant plutôt si c'était leur mariage forcé qui la faisait pleurer ainsi. Peut être venait elle dans la jungle pour être tranquille.


C'est raté pour aujourd'hui, se dit il ironiquement, sans l'ombre d'un sourire cependant. Favole semblait reprendre ses esprits, et elle l'apostropha. Un médaillon? Non. ... Désolé, ajouta t il après coup. Voila à présent qu'elle le fixait de manière bizarre. Inty se gratta la tête, se demandant quelle attitude adopter.

Euh... tu veux peut être que je te laisse tranquille... Oui, c'est ça. C'est ce que je vais faire. Te laisser te... tranquille. Et bien euh... Tito, c'est ça. Tito.

Il balbutiait presque, tellement il n'avait pas su quoi dire. Ce qui lui semblait être des larmes l'avait laissé un instant pantois. Il y avait il un rapport avec le médaillon dont elle parlait?

Oh et puis, ce sont ses affaires après tout. Qu'elle se débrouille, pensa t il. Et sans un regard en arrière, il partit d'un pas lent et sans bruit pour tenter de trouver une nouvelle proie. Un vague sentiment de culpabilité de laisser Favole en plan comme cela lui tenaillant le ventre.
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Membre du clan Ixtenco
Favole
Le visage sale, le corps couvert de traces de boue, les cheveux ébouriffés avec pour ornement des brindilles éparpillées ci et là, elle devait être belle à voir la Favole, de quoi séduire n'importe quel homme. Cette pensée la fit légèrement sourire. Peut-être Inty la detesterait-il davantage.
Il avait été légèrement vexé par le "chasseur de pacotille", blessé dans son amour propre sans doute. Interieurement, Favole jubilait mais elle se contenta d'un léger ricannement.


Ne te gênes pas, je suis là devant toi, totalement désarmée. Il n'y a personne d'autre. Tu serais ensuite débarassé. La situation ne pourrait de toute façon pas être pire qu'aujourd'hui. Rétorqua t-elle froidement.

Il restait là à la dévisager, elle soutenait son regard aussi durement que possible, fixant cet homme qui l'empêchait et l'empêcherait d'être heureuse et épanouïe et pour cette simple raison elle le haïssait profondément.

Lorsqu'Inty lui affirma ne pas avoir trouvé le médaillon, elle haussa les épaules, serra doucement les poings, évitant tout geste qui trahirait sa déception et ne ferait que satisfaire son futur mari.

Evidemment, ça se saurait si tu pouvais faire quelque chose d'intelligent, quelque chose pour moi surtout autre que de transformer ma vie en cauchemard.

L'espace d'un instant, elle aurait pourtant juré qu'Inty était sincèrement désolé, mais cette sensation s'estompa rapidement.
Elle le regarda partir, sans un mot, furieuse. A cet instant elle aurait pu le tuer de ses propres mains si trouver ce médaillon ne lui avait pas été primordiale
.

Elle marmonna: C'est ça, Tito.. et merci pour ton aide.

Voilà qui promettait des lendemains heureux.
La fillette s'accroupit de nouveau sur le sol, accpararée par sa recherche, elle ne fit plus attention à l'homme qui tournait les talons.
Inty
Inty continuait sa progression dans la jungle bordant le clan Ixtenco. Il n'avait en revanche plus aucune proie à chasser.

Comme si tu en avais eu une avant, pesta t il. Ce n'est que Favole que tu as vu. Enfin vu...

S'il ne se maitrisait pas, il était sur qu'il aurait à nouveau planté sa lance dans le tronc d'arbre qui lui faisait face. Pourtant, il n'avait pas fais de bruit cette fois ci. Favole ne l'avait d'ailleurs pas entendu approché, belle preuve. Dire qu'il avait failli la tuer. Inty se tapa doucement le front en y repensant. Il imaginait d'ici la dégringolade qu'il y aurait eu si cela avait le cas. Tuer déjà une famos de son clan qui ne lui avait somme toute pas fait grand chose d'autre que le houspiller, et rien n'était plus normal. Le clan l'aurait sans doute banni. Ils auraient sans doute cru qu'Inty avait fait exprés de tuer la jeune famos, et même dans ce cas la, Inty n'aurait pas pu leurs en vouloir. Et même s'ils avaient écouté et qu'ils avaient penché pour la thèse de l'accident, le jeune homos espérait bien qu'ils l'auraient banni tout de même.

Il imaginait avec encore plus de claireté les réactions de son clan Tipotlac. En particulier celle de son père, Itzel, ou celle de sa mère, Azelma. Nul doute que cette fois ci, ces parents n'auraient pas cherché à le sauver en l'envoyant au loin pour une mission somme toute plutôt importante. Non, si Favole était tuée de ses mains, directement ou indirectement, le clan Tipotlac l'aurait traqué comme une bête sauvage, et il aurait été rapidement capturé, donné en sacrifice à leurs Dieux.

Mais heureusement, en ne se fiant qu'aux bruits dans les buissons, sa lance n'avait pas été assez précise, et il avait loupé sa futur épouse. Inty donna un grand coup de pieds dans une racine lui bloquant le passage. Ce qui plutôt que de l'apaiser, le fit grogner un peu plus fort. En même temps, il sentait une douleur cuisante au bout de ses orteils. Pas de quoi améliorer l'humeur d'un homos en quête de proies pour son sacrifice de la journée, et qui avait confondu dans celui ci une famos de son clan.

Il s'arrêta alors soudainement, regardant avec plus d'attention l'oiseau qui était perché sur une branche de l'arbre. Le plumage était plutôt maigre, mais Inty était sur que ses Dieux seraient satisfait d'un si bel animal. A nouveau, il tendit le bras lentement, préparant sa lance. Il ne bougeait plus les jambes. Seul le bassin se tourna légèrement pour préparer avec force le coup qu'il allait porter au volatile. La lance siffla dans l'air pour la deuxième fois de la journée. L'oiseau eut en revanche le réflexe fulgurant de sautiller, et la lance ne fit que l'effleurer. Un instant plus tard, il s'envolait sous l'air dépité du jeune homos.

Petit soupire. Il n'arriverait à rien aujourd'hui. Peut être valait il mieux laisser tomber cette chasse aux animaux. Pour une journée, ses Dieux n'en mourraient pas, et ne pourraient lui en vouloir. A moins que cela ne soit une sorte de test... Oui, peut être les Dieux voulaient ils l'éprouver. Il se remit en marche, en quête de sa lance. Elle n'était pas aller bien loin, les branchages freinant sa course. Il tendit la main droite pour empoigner le manche en bois. Il allait tirer dessus pour enlever la pointe en fer de la terre meuble qui recouvrait le sol à cet endroit, quand un reflet un plus brillant attira son attention.

Il retira la lance du sol, et regarda un cordon glissait le long de la pointe de sa lance. Un objet brillant, mais qui semblait sale, était suspendu au bout du cordon cassé. Il se pencha, ramassant l'objet dans l'autre main. Il n'y avait pas besoin d'être scribe pour remarquer que le symbole représenté était un soleil. Aucun nom dessus. Il raccorda les deux extrémités du cordon en un nœud solide, et noua celui ci autour de son poignet gauche. Il commençait à avoir une vague idée du propriétaire de l'objet.

C'est en soupirant qu'il fit demi tour. Favole ne devait pas être loin, et dans quelques instants, il allait pouvoir lui redonner un objet qu'elle semblait chérir. Quand il entendit des bruits de feuillages qu'on remue, il se douta que la jeune famos se trouvait toujours la, à chercher son médaillon. Il devait être précieux pour elle. Inty toussota légèrement, pour lui faire remarquer sa présence, et il put enfin voir Favole. Il tendit le poignet gauche.


Hum... C'est ceci que tu cherchais?
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Membre du clan Ixtenco
Favole
... Et de se mettre de nouveau à pleurer.
Favole était si jeune, si vulnérable. Elle portait de lourds fardeaux sur ses épaules et tentait de cacher une profonde tristesse en affichant un visage souriant ou en faisant preuve d'humour parfois dès qu'elle croisait un membre du clan Ixtenco.
Que pouvait elle faire? Pleurer sa défunte mère? Rabacher à qui voulait l'entendre que son père l'avait vendue ou qu'elle s'apprêtait à épouser un homme qu'elle ne voulait pas et qui ne voulait pas plus d'elle?
Un destin déjà tout tracé, qu'elle n'avait pas choisi et qu'elle ne pouvait changer.
Dès son arrivée à Ixtenco, Favole s'était battie une mini hutte, son lieu de refuge, son cocon, seul endroit où elle se sentait bien, où elle se sentait chez elle.
La cahute était située légèrement à l'écart du clan, peu en connaissait l'existence, elle n'était ainsi pas dérangée, jusqu'ici, une seule personne avait pénétré son repaire et ce sur son invitation.
Le plus souvent la fillette se suffisait à elle même. Elle travaillait son lopin de terre qui lui permettait de se nourrir. Son père ayant de nombreux esclaves, elle avait été habituée à être servie, son autonomie toute nouvelle n'était pas des plus facile à assumer toutefois elle en ressortait une grande fierté et savait se contenter de peu.
Favole savait qu'après ses noces elle devrait rejoindre la calli d'Inty mais pour rien au monde elle ne renoncerait à son refuge, elle y viendrait chaque fois qu'elle en ressentirait le besoin...

Jamais elle n'arriverait à retrouver ce médaillon, elle devait se rendre à l'évidence, elle n'avait même aucune idée de l'endroit où il était tombé. Elle donnerait pourtant cher pour le retrouver, il était tout ce qui la raccrochait encore à son ancienne vie.
Alors qu'elle venait en vain de fouiller un énième buisson et qu'elle s'aprêtait à rentrer au clan, un bruit la fit sursauter. Reconnaissant Inty qu'elle pensait déjà loin elle soupira fortement. Alors qu'elle était sur le point de le réprimender à nouveau, le jeune homme lui fait part de la raison de sa présence. D'un bond Favole se leva et se jeta au cou d'Inty sans même réfléchir. Elle était sale, collante et cet état de fait ne devait avoir rien d'agréable pour le futur époux. Encore un peu et elle l'aurait embrassé.
Il ne lui fallut heureusement que quelques secondes pour s'apercevoir de ce qu'elle faisait. Alors qu'elle le serrait dans ses bras, elle sentit chaque trait de son visage se figer, son regard refléta autant l'étonnement que le dégoût. Très lentemant, elle relacha son étreinte, chacun de ses geste était mesuré de façon à faire comme si cette démonstration "d'affection" n'avait jamais existé. Face à lui, elle demeura impassible quelques instants puis se racla la gorge, étira ses lèvres en une sorte de rictus qui se voulait un sourire.


M...Merci...

Sans ménagement, la jeune famos tira sur le cordon pour le dégager du poignet d'Inty.

Je dois rentrer.

Sur cet entrefait elle prit ses jambes à son cou et fila à travers la jungle en direction de sa hutte serrant entre ses doigts le fin médaillon.
Depuis bien longtemps elle n'avait pas été aussi heureuse mais il était pour elle hors de question d'accepter et surtout d'avouer à Inty que c'était grâce à lui.
Inty
Inty resta sans réaction, tellement surpris qu'il était. Favole venait tout simplement de lui sauter au cou, et c'était vraiment la dernière chose à laquelle il s'attendait. Peut être l'aurait elle accusé de vol. Ou de lui avoir caché un instant le pendentif pour la mettre en rage. Il aurait surement levé les yeux au ciel, et aurait balancé loin devant lui le pendentif qui semblait si précieux à Favole. Mais non, elle venait de lui sauter carrément dessus. Il avait les bras éloigné de son corps, pour éviter au dernier moment de se les faire écraser par le corps de la famos.

Il resta les sourcils levés, et un instant après, qui dura une éternité pour lui, Favole se retira. Elle même ne semblait pas en revenir. Il la regarda, et laissa passer sur ses lèvres un sourire ironique. Sourire qui voulait dire:
qu'est ce qui te prends?? Favole tenta de l'imiter, mais le rictus qui se forma sur son visage n'était pas concluant. Inty secoua imperspectiblement la tête, et baissa la tête pour observer une nouvelle fois le pendentif. Par cette démonstration d'affection non voulu, Favole venait de montrer à quel point elle tenait à ce pendentif.

Malheureusement, il eut à peine le temps de remarquer une nouvelle fois que le symbole représentait un soleil, qu'elle lui arracha carrément le pendentif des mains. Il la regarda longuement, alors qu'elle balbutiait un remerciement. Son geste d'énervement montrait qu'elle était partagé entre la joie d'avoir retrouvé son médaillon, et le dégout que ce soit lui, Inty, qui l'est découvert. Il pensait avec satisfaction que cela avait du lui en couter ce petit remerciement.

D'ailleurs, elle se dépècha de tourner les talons et de presque... s'enfuir!? Inty retourna le regard sur sa main ou était encore placé le médaillon quelques instants plus tôt. Il était curieux de nature, et il aurait aimé savoir pourquoi Favole y tenait tant. Peut être était ce un cadeau, mais de qui? Il haussa les épaules, et pensa que son père y aurait vu un signe de la richesse de sa future famos. Ce petit épisode devrait normalement le satisfaire. Mais curieusement, il se prenait à penser qu'il aurait préféré ne pas découvrir le médaillon. Il aurait préféré que Favole ne lui saute pas dessus. Dans son clan, on appelait cela avoir une dette envers quelqu'un, et il n'avait aucune envie que Favole lui doive une dette.


Quoique, elle risque d'avoir une raison de plus pour ne pas me tuer... encore... pensa t il en souriant. Et c'est en secouant la tête à nouveau, devant son humour noire qu'il reprit sa chasse.
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Membre du clan Ixtenco
Guilian
Guilian vagabondait comme à son habitude. Il aimait à rêvasser près du verger, sur les chemins, à l'ombre d'un arbre, ou encore dans les tavernes.

Aujourd'hui, il s'est décidé de se poster à l'orée de la jungle.
Après quelques minutes de recherche intensive, il choisit une place sous un grand séquoia à même de lui procurer à la fois calme et fraicheur.

Il ouvre sa besace, sort un parchemin sur lequel il travaille depuis plusieurs jours avec la belle Ava. Il se concentre quelque peu, mais bien vite son attention se relâche, son esprit vagabonde vers de lointains pays plus ou moins imaginaires.

Des pas précipités le tire de sa rêverie. Ouvrant un œil il voit une famos qu'il a tout d'abord du mal à reconnaître. Elle ne ressemble pas du tout à celles du clan qu'il a l'habitude de côtoyer.

Se rapprochant, il finit par reconnaître Favole. Certainement l'état d'agitation de celle-ci qui l'a enduit d'erreur. Il se lève et se dirigeant vers elle l'interpelle :


Favole ! Que fais tu par ici ? Il me semble que tu n'as pas l'air dans ton état normal. De loin j'ai même eu du mal à te reconnaître ?

Veux tu t'assoir avec moi quelques instants ?


D'un geste il l'invite à s'assoir sous le séquoia.
Favole
Elle courait à perdre haleine, elle était à bout de souffle et pourtant ses jambes continuaient de fléchir et de se tendre, comme si Favole était portée par le vent.

Elle espérait ainsi faire tomber sa honte.. Comment avait-elle pu être aussi stupide? Heureusement qu'elle avait eu la vivacité d'esprit de faire marche arrière avant qu'il ne soit trop tard.
Elle n'osait penser à ce qui aurait pu se passer. Il allait lui falloir apprendre à se maîtriser désormais.


Favole !

On l'appelait ou rêvait-elle? La gazelle ralentit sa course pour reconnaître Guilian.
Décoiffée, des brindilles de toutes sortes ornant ses cheveux, couverte de sueur et de traces noirâtres, essoufflée comme un animal chassant sa proie, la fillette était sans nul doute des plus charmantes... pour toute personne dépourvue de la vue
.

Gui...lian.. Murmura t-elle en essayant de reprendre peu à peu un semblant de souffle.

Répondant à son invitation elle s'assit sous le séquoia, repliant ses jambes sous elle et s'adossant contre le tronc majestueux.
Machinalement, la fillette tenta de se redonner une allure plus féminine en débarassant ses cheveux des brindilles qui y avaient établi domicile. Dans son autre main, elle tenait toujours son fabuleux trésor entre ses doigts.


Mon état normal? Je crois bien qu'il a disparu depuis mon arrivée dans ce clan.
J'ai l'impression d'avoir été jetée dans une cage aux fauves et de n'avoir aucune porte de sortie.

Tout en parlant, Favole se demandait si Guilian était la personne à qui se confier. Elle se souvenait que lors de leur première rencontre, il lui avait fait comprendre qu'elle n'était qu'une famos et lui avait dit de se taire.
Elle l'observait du coin de l'oeil et se demandait quel était cet interêt soudain pour sa personne. Sans doute voulait-il lui faire dire certaines choses pour ensuite aller se rire d'elle avec Inty.


Tournant légèrement la tête, Favole fit face au jeune homme et, tout en l'observant d'un air soupçonneux, rétorqua:

Enfin, j'imagine que tout cela doit te faire sourire n'est-ce-pas? Toi qui a si peu de considération pour les famos.
Guilian
Guilian dévisagea Favole alors qu'elle était en train de s'assoir. La pauvre fille ne ressemblait vraiment à rien. Toute barbouillée de boue, les cheveux plein de brindilles, les vêtements débraillés voire déchirés. Il s'en émut quelque peu.

Il se rappelait de leur première rencontre. La fierté de Favole l'avait quelque peu ulcéré. Mais il avait depuis apprit à la connaître. Cette fierté était pour elle un moyen de se protéger.

Il s'assit à ces côtés, voulant lui demander ce qu'elle pouvait bien faire ici dans cet état, mais se tournant vers lui, elle dit :


Enfin, j'imagine que tout cela doit te faire sourire n'est-ce-pas? Toi qui a si peu de considération pour les famos.

Il la regarda surpris, encaissa le coup et ne dit rien. Il hésita un instant, sur ce qu'il devait dire ou faire. Finalement il se lança :

Je vois qu'avec toi, personne n'a le droit à une deuxième chance.
Enfin vu que ma présence t'indispose je vais partir.


Guilian commence à rassembler ses parchemins et s'apprête à se lever.
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Favole
Bien souvent Favole ne mesurait pas ses mots. Elle parlait et lançait quelques remarques acerbes sans même réfléchir aux conséquences que cela pourrait avoir. Un jour sans doute, ce caractère particulier lui jouerait bien des tours.

Une deuxième chance? La jeune famos attendait la sienne et se demandait si elle arriverait un jour.
Elle fixa un instant le jeune manos, surprise de sa réaction. Elle s'ettendait à ce qu'il l'assaille de remontrances de toutes parts, la rabaissant une nouvelle fois à la seule condition de femme, c'est pourquoi elle avait pris les devants, une façon bien à elle de se protéger...l'attaque.
Ainsi elle s'était trompée, ça ne serait surement pas la dernière fois.

La fillette hésitait mainenant sur la démarche à suivre. Devait-elle s'en excuser? Cette idée ne lui plaisait guère. Après tout, Guilian ne l'avait pas fait lui après l'avoir rabaissée. Non, point d'excuse possible.
Favole se contenta simplement de poser sa main sur le bras de Guilian
.

Reste...
J'ai les nerfs à fleur de peau ces dernières semaines. Je cherche sans arrêt à faire payer à beaucoup la raison de ma présence ici. Il fadra juste que j'apprenne à l'accepter.

La brune se décrispa peu à peu et ouvrit sa main, laissant apparaitre son médaillon.

C'est tout ce qui me reste de ma mère, je l'avais perdu dans la jungle. Inty l'a retrouvé. J'ai maintenant l'impression de lui devoir quelque chose et ça j'en suis malade.
Je ne veux rien de lui, tu comprends... Chaque jour qui passe me rapproche de ce mariage et m'éloigne de moi même.


Elle serra les poings afin d'empêcher ses larmes de couler à nouveau.
A 16 ans, saurait-elle être assez forte pour surmonter tant de choses sur ses frêles épaules?
Guilian
Guilian était déjà prêt à partir, un peu vexé, un peu perplexe. Du haut de ses quatorze ans, il sent bien qu’il lui reste bien du chemin à parcourir avant de trouver sa voie et sa place. Certainement a-t’il fait des erreurs, assurément a-t’il blessé des gens, mais jamais il n’a voulu nuire à son prochain. Ce n’est pas un garçon colérique, mais il ne souhaite pas imposer sa présence. Tel un saltimbanque il jongle avec les sentiments des gens pour séduire, pour se faire accepter, pour prouver qu’il peut plaire, pour recevoir un peu d’amour aussi.

Guilian se rassoit aux côtés de Favole et l’écoute se confesser. Lui qui n’a jamais échangé avec elle plus que quelques mots des plus conventionnels, il perçoit bien qu’elle est bord du gouffre.

La naturelle empathie de Guilian prend le dessus. Lui qui tient profondément à sa liberté, il se met un instant à la place de la pauvre Favole. Entourée d’étrangers dans un monde hostile, obligée d’agir sous la contrainte de sa famille et de la pression sociale. Un frisson de dégout lui parcourt l’échine. Il cherche les mots qui pourront la réconforter.

Lui parler d’Inty semble être la pire des choses à faire maintenant. Il faut tout d’abord gagner sa confiance, lui montrer qu’il comprend sa situation. Aussi il se penche vers le médaillon, lui souriant doucement


Puis je le voir ? Il est vraiment magnifique ! A-t’il une histoire ?

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Favole
Guilian la regardait avec une gentillesse et une compassion qu'elle ne lui connaissait pas. Se pouvait-il qu'elle se soit trompée sur son compte? C'est en tout cas ce qui lui semblait en cet instant.
Favole prit alors conscience qu'elle ne le connaissait que par les rares fois où ils s'étaient croisés en différentes cahuttes servant moult boissons exotiques et que par conséquent elle ne le connaissait que peu. Son jugement avait sans doute été trop hatif.

Elle le détailla longuement. Lui aussi était très jeune et cachait peut-etre ses propres souffrances. Qui était-elle pour se permettre d'ennoncer un jugement? Seuls les Dieux le pouvaient.

Contre toute attente, Guilian sembla s'interesser au médaillon que le jeune famos tenait entre ses doigts fins.


Une histoire... Je ne le sais malheureusement pas.
Il représente le soleil. Mon père m'a expliqué qu'il se transmettait de mère en fille... La mienne n'a pu me l'offrir elle même, elle est morte et me mettant au monde, c'est donc mon père qui me l'a donné.
Tu vas croire que je suis folle mais je parle à ce médaillon, je lui confie mes joies ou mes peines comme si je le faisais avec ma mère.
Elle me manque terriblement... Je n'ai eu personne pour partager tous les évènements de ma vie. Les autres famos de mon père m'ont éduquée et appris beaucoup mais ce n'est pas la même chose, nous n'êtions pas si proches qu'une mère peut l'être de sa fille.
Si elle était encore là, j'aime à penser que les choses auraient été toutes autres pour moi.
Et... Si un jour je suis mère à mon tour, j'offrirai à ma fille ce médaillon et je ferai tout ce qu'il faut pour être proche d'elle le plus possible.


Favole se confiait ainsi pour la première fois. Pourquoi était-ce avec lui, elle n'en avait aucune idée. Pourtant elle se tut enfin, consciente que l'écouter était peut-etre bien lassant pour Guilian.

Plus elle parlait et plus la mélancolie la gagnait, elle ne pouvait maintenant plus retenir ses larmes qui innondaient ses joues.
Elle habituellement si fière, si piquante...
Le masque tombait...
Guilian
Guilian écoutait attentivement Favole. Il observait le médaillon en tentant de comprendre ce que Favole pouvait ressentir pour cet objet scintillant.

Imaginer quiconque en train de parler à un bijou aurait pu à un autre moment le faire rire aux éclats. Mais à ce moment là, il comprenait Favole, ce qu'elle pouvait ressentir, le grand vide existant autour d'elle. Une simple complicité était en train de s'installer entre eux, sans bien que l'un ou l'autre en sache la raison.

Ému de voir, pour la première fois, Favole pleurer Guilian attrape un bout de tissus, et sans réfléchir lui passe délicatement sur le visage, essuyant ce mélange de terre et de larmes qui le recouvrent. Cherchant ses mots, il prend la parole :


Favole, je n'avais jamais pris conscience de la détresse qui t'habite. J'aimerais tant pouvoir t'aider, t'apporter le soutien dont tu as éperdument besoin. Si tu as besoin d'un confident, d'un ami, je serais celui là. Enfin si tu veux de moi.

Guilian lui sourit, continuant de lui essuyer le visage délicatement. Il ne pouvait s'empêcher de repenser à son histoire, à sa mère qu'il aimait mais qu'il ne reverrait sans doute jamais. Car dans sa famille, à quatorze ans, on devient une charge et il est temps de partir vivre sa vie sans regarder derrière soit.

Je me rends compte, Favole, que depuis que je suis arrivé dans le clan, je n'ai jamais pris le temps de me tourner vers mon passé. Tout s'est succédé si vite, les rencontres, les voyages, les passions... Et maintenant je me retrouve à tes côtés et pour la première fois, je me remémore mon histoire.

Dans ma famille, dès que les enfants deviennent grand, ils partent vivre leur vie, sans se retourner, sans regarder en arrière. J'ai été élevé comme cela, mais je crois qu'au fond l'affection de ma toute ma famille me manque profondément.
Peut être est ce que je cherche à compenser ce vide en multipliant les amours ?


Guilian regarda Favole, à la fois soulagé de pouvoir ouvrir son coeur et inquiet de ce qu'elle pourrait faire des secrets qu'il lui livrait sans même réfléchir.
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Favole
Il avait pris soin d'essuyer ses larmes avec toute la délicatesse possible. Peu à peu toute once de colère et de rancune avaient quitté le coeur de Favole.
A son tour, Guilian s'était confié lui parlant de son enfance, de sa famille, se libérant d'une partie du poids qu'il portait en lui depuis trop longtemps sans doute. Elle l'avait ainsi longtemps écouté silencieusement pour ne pas l'interrompre et n'avait fait que prendre sa main dans la sienne, les mots étant inutiles.
Ils avaient ainsi échangé quelques souvenirs puis, la journée tirant sur sa fin, s'étaient séparés reprenant chacun leur chemin.
Le lendemain Guilian partait pour un court voyage en compagnie d'Ava laissant une lettre à Favole, début d'une longue correspondance.
Chaque jour qu'avait duré ce voyage, les deux amis échangeaient leur histoire, leurs ressentis traduits par des mots couchés sur papier.
De cette relation épistolaire, une belle complicité était née finissant par se transformer en amour sans faille pour la fillette qui, prenant son courage à deux mains, avait fait aveu de ses sentiments au jeune Guilian qui à son tour lui avait ouvert son coeur donnant naissance à ce que Favole pensait avec confiance être une belle histoire.

Ce jour là, Favole avait eu envie de retourner sur les lieux qui avaient vu naître cette belle aventure qu'était la leur.
Elle s'allongea sous le majestueux Séquoia qui serait également bientôt témoin des quinze ans de Guilian, ferma les yeux et s'abandonna à la douceur de ses rêves à l'ombre des branchages.
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