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[RP] Le Loup et les Agneaux

Chaos
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.

"Le Loup et l'Agneau" de Jean de LA FONTAINE (1621-1695)



[Près d'une mine de fer]

Chaos avait marché toute la nuit de la ville où il dût remettre au conseiller du comte 90 écus pour pouvoir passer les portes de la ville. Le fonctionnaire lui avait même proposé de lui offrir un champ, chose qu'il refusa en sachant qu'il ne serait jamais en ville. C'est quand la lune recommença à descendre dans le ciel que le brigand décida de cacher son baluchon qui renfermait une miche de pain dans le buisson le plus proche, et de s'allonger dans l'herbe humide. Dormir à la belle étoile, il y avait été habitué depuis toujours. Bien sûr, il savait que des bêtes sauvages viendraient peut être le renifler, mais il gardait sa dague collée contre son cœur, avec l'intention de prouver une fois de plus que son blason n'est pas une tête de loup pour rien.

Mais la nuit fût calme, à part un corbeau qui croyait pouvoir se repaitre d'un voyageur mort de faim. Malheureusement pour lui, le brigand ne dormait que d'un œil, ayant entendu les battements d'ailes, et attendit le moment propice pour faire un mouvement brusque, essayant de planter le volatile. Dans la nuit, Chaos n'avait pas vu que le bout de la lame de son arme était recouverte de sang frais. Il ne le découvrit qu'au petit matin, et eut un sourire malsain à ce moment là en imaginant le corbeau aller mourir plus loin, avant d'essuyer le liquide rougeâtre dans l'herbe encore humide.

Puis ce fût l'heure de manger. Il s'était trop privé ces derniers temps, il en était devenu squelettique. Ah il n'avait pas la même allure qu'il y a des mois, quand il se rendait au tribunal de Genève pour démonter l'acte d'accusation du procureur/son amante. D'ailleurs, il se demandait ce qu'elle était devenue, elle qui lui disait qu'elle ne finirait pas ses jours en honnête femme. Le jeune homme fût sorti de ses réflexions par un grognement de son estomac. Aujourd'hui, il attendrait, embusqué dans un fossé, et attaquerait le premier passant qui lui semblera à sa taille, voir un peu plus, et il pourra s'offrir un vrai festin. Certains sont tellement froussards qu'ils ne se défendent même pas. Au pire, il se prendra des coups, mais ça, il en avait l'habitude. Il savait encaissé maintenant, et donner en retour pour qu'on se souvienne de lui.

Nouveau grognement venant de l'estomac qui criait à la famine. Le balafré se lève et plonge son bras dans le buisson pour attraper le bout de tissu qui protège sa miche de pain rassie, qu'il avala goulument. On ne peut pas dire que c'était très nourrissant, mais il faudrait tenir avec ça dans le ventre, jusqu'à ce qu'il arrive à trouver un bon gros morceau de cochonnaille, sans asticots ; une belle truite sans trop d'arêtes, et frais ; ou encore un fruit ou un légume bien juteux, et pas pourri ; une bouteille de lait frais, et pas caillé, ou encore un de ces nouveaux produits mis en circulation par les marchands ambulants, comme des olives, du raisin, du lait de chèvre, de l'orge, et qui se vend à prix d'or aux plus naïfs, ou aux collectionneurs.

Toute la journée, il s'imaginait menacer un riche marchand étranger qui avait dans sa charrette des épices, de la nourriture à volonté, de l'or, du fer, des épées, des vêtements, des tapisseries. Mais il ne croisa qu'une femme, rousse, avec un gilet et des bas jaunes, des braies noires et des bottes noires. Elle avait une belle musculature féminine, comme Chaos les aime, mais aussi une épée et un bouclier, ce qu'il aimerait avoir. Ce n'est donc pas cette gueuse qu'il allait brigander ou essayer d'engrosser. C'est dans ces cas là qu'il regrette de ne pas être mieux armé, mieux vêtu, et mieux nourri. Et peut être mieux accompagné, mais il n'avait pas envie de se sentir observé par des larbins qui se contenteraient de le suivre et de regarder les nuages blancs poussés par le vent.

Pendant toute la journée, il avait marché le long du chemin ; et quand il en avait assez, il se terrait dans un fossé, à l'ombre, attendant de voir passer quelqu'un. Mais personne. A croire qu'il était tombé sur l'un de ces endroits où il n'y avait jamais personne. Pourtant, il était dans le territoire normand, et avait fait exprès de ne pas aller à la frontière parce que les voyageurs n'oseraient pas venir : trop de paperasse pour un vulgaire morceau de papier qui dit "vous pouvez venir". Mais peut être qu'il n'y avait pas autant de paperasse que ça en fait. Ou alors, les chemins n'étaient vraiment pas sûr, et d'autres prédateurs que lui erraient. Oui, c'était sûrement cela, ce chemin avait mauvaise réputation.

Coup du hasard ou du destin, au moment où il se fit cette réflexion, une masse inerte apparut devant ses yeux, sur le rebord du chemin. Un brigand qui fait le mort ? Chaos s'approcha pour vérifier cela. Le cadavre était celui d'un homme, vêtu de haillons. Aucune arme à sa portée, aucune âme qui vive non loin. Le jeune homme s'approcha à pas de loup, main qui resserre la poignée de sa dague, mais le corps ne bougeait toujours pas d'un pouce. Pensant qu'il était réellement mort, Chaos, qui n'était pas si différent que du corbeau de cette nuit, commença commença par retourner le corps, voir si il n'y avait rien en dessous, mais rien. Il se pencha donc au-dessus du hère, tendit les mains en avant pour le fouiller, et quelque chose d'incroyable se produisit. Hallucination ou punition du Très Haut, ce sera à ceux qui écouteront l'histoire de Chaos qui jugeront.

L'homme supposé mort se releva, ce qui faisait craqué ses os. Le brigand s'était reculé, s'attendant à une attaque surprise, mais l'homme ou plutôt le mort-vivant prenait tout son temps pour se remettre debout, en poussant des bruits bizarres :


Agaaa... Arggg... Ooogooo... Bouarf...

Chaos aurait pu croire à un ivrogne qui venait d'être dérangé durant sa période de décuvage, et qui se relevait pour aller régurgiter le contenu de son estomac, mais le regard des deux vagabonds se croisèrent. Le supposé ivre-mort n'avait pas de pupille, ni de rétine. Ses yeux et sa peau étaient blancs comme des œufs crus sans coquille, ses dents -pour le peu qui restait- étaient noirs comme du terreau, ses cheveux semblaient avoir été arrachés par paquet, et un filet de bave verdâtre coulait de sa mâchoire cassée, à en juger par la position déboitée de celle-ci.

Tout d'abord surpris, le brigand reprit ses esprits, fronça les sourcils, retroussa ses narines, et prit un air méchant, avant de demander d'une voix autoritaire :


T'qui toi ?

Abaaa... Gogiii... Yerk...

Cette réponse ne suffisant pas au brigand, il s'approcha, serra son poing qui renfermait le manche de sa dague, et décrocha un direct dans les côtes de l'étrange personnage. Celui-ci, projeté par la force du coup, se déplaça sur le côté, toujours cet air agar sur le visage. Et il restait planté là, entrain de baver, et de faire des bruits incompréhensibles. Chaos, qui avait la fâcheuse manie d'essayer de détruire ce qu'il ne pouvait pas comprendre, planta sans remord la lame dans le supposé -oui, ça fait beaucoup de suppositions- estomac de la créature, qui ne sembla pas ressentir de douleur. Aucune goutte de sang ne coula de la blessure. Par contre, la vision cauchemardesque sembla agacée, et posa sa main sur le bras de son agresseur. Les doigts fins et squelettiques étaient finis par des ongles longs et cassés pour certains.

Rien que l'idée qu'un être aussi dégoutant et aussi idiot le touche mettait Chaos hors de lui, mais qu'en plus, un asticot sorti de la paume de la main de ce qui devait être sa victime vienne lui chatouiller le bras, s'en était trop. Mauvais rêve ou punition du Très Haut, il allait lui arracher les os un à un.


Saloperie !

Il lâcha la dague qui restait plantée dans le tronc du mort, lui attrapa le bras, le lui retourna pour le faire plier, et lui décocha un coup de genoux dans son nez d'où s'émanait une coulée de morve jaunâtre. Le monstre fût sonné, et le brigand en profita pour le frapper à la nuque, ce qui eut pour effet de le mettre à terre. Mais il n'allait pas en rester là. Cette abomination l'avait attaqué, lui avait résisté, et il allait lui faire payer. Il donna un coup de pied dans les côtes du mort-vivant, histoire de mettre sur le dos, et de récupérer sa dague, avant de la planter en travers de sa gorge, pour l'utiliser comme un levier pour la décapitation qui fut moins difficile qu'il ne le pensait.

Le corps en décomposition restait de nouveau inerte, tandis que la tête continuait de pousser des grognements. Chaos, fier de lui, la prit par les cheveux et la souleva pour la porter à sa hauteur, et la narguer :


J'aimerais pas être à t'place. Ça fait mal d'plus avoir d'corps ? Hein ?

Arggg ! Orooog ! Mouaeruk !

Il éclata de rire en regardant la tête essayait de se libérer en se balançant d'avant en arrière. Mais pendant ce temps, le corps s'était relevé, sonné. Peut être y avait-il une commande à distance ; quoi qu'il en soit, le décapité joint des mains entre elles et assomma le brigand d'un coup dans les vertèbres. Il sentit son corps devenir lourd, sa vision se troubla, ses genoux touchèrent le sol, et ce fût le trou noir.


.....

Hey ! Réveille-toi ! Hey ! T'es mort ?

Une voix inconnue résonnait dans le néant obscure. C'était quand même pas le Très Haut qui venait le harceler, content d'avoir eu le brigand qui avait tant pêché durant sa jeune vie ?
Doucement, il se sentit revenir à la réalité. Il sortait peu à peu du profond sommeil dans lequel il a été plongé, et ouvrit les yeux. Il fût tout d'abord ébloui par les rayons du soleil, mais quelque chose s'interposa.


Ah enfin ! J'allais finir par partir avec ton salaire.

Ouvrant d'avantage les yeux, Chaos fût surpris de voir un homme en uniforme bleu. Croyant tout d'abord que c'était un maréchal qui venait l'arrêter, il chercha sa dague sur le côté. Rien. Il posa ensuite sa main sur sa ceinture, et il la découvrit à l'endroit même où elle devait être quand elle n'était pas utilisée.

Gné ? Quel salaire ?

Bah ton arriéré de salaire, pardi ! s'exclama-t-il en déposant une bourse sur le torse du dormeur au chemin hanté. 7.50 écus. Faut faire mieux la prochaine fois, le duché a besoin de mineur dans ton genre pour remplir les mines. En plus, ça permet de payer moins d'impôts.

Ouais ouais, fit le brigand en agitant la main pour que le fonctionnaire recule, avant qu'il ne se mette en tailleur sur le sol, avec un mal de tête horrible. Qu'est c'qui m'est arrivé ?

J'en sais rien, mais t'as une sale mine, dit-il en éclatant d'un rire gras après son jeu de mot avec "mine".

Chaos n'était pas d'humeur à rire de ce genre de blague vaseuse. Il préférait essayer de se rappeler comment il a pu arriver là, et surtout, pourquoi il était encore en vie.

J'ai dû faire un mauvais rêve, marmonna-t-il pour lui même.

Ah ? Toi aussi t'as passé la nuit avec la grosse Gertrude ?

Et le grassouillet fonctionnaire recommença à rire, lâchant des postillons sur le visage crasseux du vagabond.

Ça a été un plaisir de te causer, petit gars. Là, je dois y aller, mais on se reverra sûrement si tu continues à travailler à la mine.

Compte là-dessus, ouais, répliqua Chaos. Mais son interlocuteur était déjà parti.

Sa tête tournait encore, et il se massa l'arrière du crâne où il sentit quelque chose de liquide. Il ramena sa main devant ses yeux, et fût surpris de voir du sang. Peut être le sien.

Et si ce n'était pas qu'un mauvais rêve ?


06-09-2009 09:02 : Le Comté vous a reversé 7,50 écus d'arriérés de salaires.
06-09-2009 04:15 : Vous êtes affaibli : vous avez perdu des points à certaines de vos caractéristiques.
06-09-2009 04:11 : Vous avez racketté Edsansnom qui possédait 0,00 écus.
06-09-2009 04:11 : Vous vous êtes battu avec Edsansnom (coefficient de combat 1), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.

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--Un_loup
Nuit, douce nuit...

En ces temps reculés du Moyen Age, les routes étaient peu sûres pour les élégantes brebis d'Aristote le prophète : sur ces routes brigandaient gaiement des personnes insouciantes des dangers des armées; s'amusant à racketter les pauvres passants, de même que des veuves éplorées marchant par ici pour je ne sais trop quelle raison. Mais même pour ces amoureux des grands espaces, ces épéistes insouciants, ces brigands sans foi ni loi, la forêt dans laquelle ils se cachaient pouvait parfois leur receler quelques surprises. Pas que la foret par ailleurs, en fait toutes cachettes pour coquin l'est pour bêtes, qu'on se le dise.

Donc :

Un malfaiteur se délassait
Près d'un arbre contenant mûres
Un loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait

Cessons voulez vous de singer cette brave fontaine dont son onde ne nous a rien fait (bien qu'elle éprouve visiblement le plus grand mépris pour la valeur des pieds; mais si cela lui permet de le lui prendre...), et racontons la suite de l'histoire en bonne et due prose.
C'est donc babines mouillées de salive abondante que la bête s'approcha (à pas feutré, cela va de soit) de sa future victime (du moins ce qu'elle espérait), le poil hérissé et les crocs prêt à mordre dans la chair humaine. Un repas que la bête n'était pas prêt de revoir il faut bien l'avouer, car si les brigands sont relativement nombreux sur les routes; ils ne sont tout de même pas légion, et à dormir près d'un arbre, encore moins. Le museau palpitait devant les effluves humaines, et l'animal se repaissait déjà de ce fabuleux festin qui lui tendait les pattes. Déjà il sentait couler au fond de sa gorge le sang encore chaud de sa victime, déjà il se voyait mordre dans cette jambe si savoureuse selon son flair. Ses oreilles se dressaient, à l'aguet d'un quelconque signe de vie, de réaction, qui aurait du lui faire changer ses plans. L'homme était seul, son odorat le lui confirmait, seul à une demi-lieue à la ronde, personne pour le protéger; un duel (si il se réveillait) entre lui et le loup, la loi du plus fort entre l'hominidé et le canidé; un duel à mort où soit les crocs, soit les poings triompheraient...

L'homme qui dormait à 30 bons pas de lui il y avait encore quelques instants, dormait seulement à 10 maigres pas du loup lorsque celui-ci se gargarisait des odeurs corporelles du dormeur. Les pas de la bête étaient de plus en plus doux; elle ne marchait pas sur des oeufs, non, mais plutôt sur une myriade d'éléphants en porcelaine. Chaque branche, chaque brindille était un potentiel danger pour le mammiphère, car elles pouvaient emmettre un craquement quasi inaudible mais néanmoins fatale pour le chasseur, car réveillant la proie. Un pas de plus, encore un; le loup avançait placidement vers sa victime, et celle ci gisait encore dans les bras de Morphée.

Le loup avançait placidement vers sa victime...
Chaos
[Plus au nord-est, près de la mer et de la carrière de pierre]

Il avait trouvé une plaine où s'installer. En venant, il avait contourné un village qu'il ne voulait pas traverser, surtout en voyant les maréchaux sur les remparts, qui se donnaient des coups de coude avant de le pointer du doigt ; tandis que Chaos les regardait en fronçant les sourcils. Qu'ils viennent essayer de le cueillir, ils vont vite apprendre qu'en dehors de leurs murs défensifs, il n'y a que la loi du plus fort qui décide de qui a raison. Ils n'auraient nul autre procès si une lame passait en travers de leur gorge ; surtout qu'en les regardant bien, on comprenait que ce ne serait pas difficile : ce sont des paysans qui avaient répondu à une embauche à la mairie, suivant un meneur qui était surtout là pour faire beau. Rien de bien dangereux.

Le brigand continua donc son chemin, jusqu'à ce qu'il arrive à cette fameuse étendue de verdure. Au loin, il voyait les torches des mineurs qui repartaient au village avec la moitié de leur salaire en poche ; de l'autre, il entendait les bruits des vagues, et il sentait le vent caressé son visage. Ce même vent qui allait sûrement rendre ses nuits plus fraiches. Heureusement, il pourrait s'abriter derrière un buisson plein de fruits rouges, qu'il s'empressa de déguster. C'était pas mauvais, surtout qu'il n'avait rien mangé aujourd'hui. Mais bientôt, les petits fruits manquèrent, et Chaos dût se résigner à croiser les doigts pour voler une charrette avec des provisions, demain.

Le Soleil s'était couché, le brigand en fit autant. Il était allongé dans les herbes hautes, abritait du vent marin par le feuillage de l'arbuste, et s'endormit avec une légère grimace sur les lèvres. La faim lui tiraillait les entrailles. A chaque grognement, il serrait son doudou, sans lequel il ne dormirait pas : sa dague.

Dans la nuit, un prédateur s'était approché, silencieusement. Chaos dormait paisiblement, et n'entendait pas l'animal qui espérait faire un bon repas. Et c'est ce qui serait arrivé si un bruit n'avait pas retenti dans les environs. Un bruit peu commun, que les animaux n'avaient sûrement pas l'habitude d'entendre, car il n'y avait que les humains qui savaient le faire avec tant d'élégance.


Pffffff

Un gaz intestinal expulsé de l'anus bruyamment, communément appelé "pet", résonna dans le silence nocturne, ce qui réveilla Chaos, non pas parce que le bruit était étrange puisqu'il venait de lui, mais parce qu'il fût soudain pris d'une envie d'aller se soulager l'estomac. C'était sans nul doute les baies qui provoquaient cette indigestion, mais maintenant qu'elles étaient entrées, il n'y avait plus qu'à les faire sortir de la façon la plus naturelle qui soit ; mais que le narrateur n'aura pas le temps de détailler puisque quand Chaos fût debout, il surprit des yeux jaunes qui le fixaient. Même si obscurité était épaisse, il savait à quel animal il avait à faire, puisque c'est à cet animal qu'on l'identifiait souvent. Un loup. Et celui-ci n'avait pas l'air d'être venu en simple curieux, car sinon, il se serait déjà enfui.

Le jeune homme garda son calme devant cette bête féroce. Il avait déjà vu des adversaires plus enragés que cela. Néanmoins, le combat n'allait pas être évitable, même si ce serait préférable ; mais il n'avait rien à perdre à essayer d'intimider son adversaire. Chaos leva donc sa dague, et la fit tourner dans sa main pour que la lame se reflète dans les yeux sauvages, et que "le monstre", comme dirait Montaigne, sache à quoi s'attendre si il décidait de l'attaquer. Chaos n'était pas un vulgaire berger à la recherche de sa brebis, ou un mouton égaré, et ce loup allait vite le comprendre, quitte à ce qu'ils y laissent des poils et du sang tous les deux.

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--Un_loup
Un pet. Voilà un signe d'Aristote le grand voulant préserver ses brebis, même les plus galeuses d'entre elles. A la base un aliment provoquant des flatulences donc, plus un estomac un brin inefficace; vous mélangez les deux, les mettez dans une situation improbable bien que déjà vérifiée (ah, magie de la probabilité et des statistiques...), et voilà comment un brave loup, les crocs acérés, le poil soyeux, voulant le mal de personne -enfin si quand même un peu- se voit privé du facile festin promis.

Le fait tombe; adieu fort beau brigand couvé
La lame d'airain fends l'air, et le loup marri
De voir son plaisir ainsi répandu
Se prépare à la répartie

Raaaah, tudieu, encore cette singerie, chassez le naturel il reviens au triple galop; et pourtant il n'est pas bien de faire une telle chose. La prose donc, la prose encore et toujours, juste la prose, à bas la mauvaise versification qui passe de 12 à 10 puis à 8 un nombre de pieds pour un animal n'en comptant que 4. Le combat arrive, seul les dés des Dieux régissant ce monde décideront de son avenir; et ces Dieux là se gaussent d'un tel combat, entre l'homme et la bête, entre le loup et la gnôle (car l'homme était imbibé avant de faire sa sieste, comme tout brigand par ailleurs).
Les crocs, qui, comme le studieux lecteur le sait déjà et comme celui lisant en diagonale s'en fiche totalement, étaient parfaitement acérés tels des petites lames d'acier, toute gueule dehors, le loup émis un léger gémissement se transformant petit à petit en grognement, les babines se rétractant et vibrant en même temps qu'il émettait son bruit. L'homme voulait l'impressionner ? Il ne se laisserair pas faire; c'était un loup, un vrai, un loup de terre et non pas de mer (que le lecteur me pardonne ce mauvais jeu de mot...), seigneur des forets, et il avait envie de chair fraiche et tendre, de celle des humains, un repas auquel il n'avait encore gouté; et cela lui faisait frissonner son pelage.

Le grognement est de plus en plus fort, elle se contracte la bête, elle se plie sur ses pattes arrières, tel un ressort vivant. Il bande tous ses muscles postérieurs et relâche tous ceux situés devant; son attaque doit être brusque, son coup doit être direct, il doit être mortel... Un temps se passe, l'épée tourne encore dans l'air, fends des particules inintéressantes, l'homme se croit sûr de sa force, il lui en cuira. Un temps se passe encore, les grognements sont encore présent mais semble perdre de leur forces, nul n'ose attaquer, les combattants se regardent dans les yeux, attendant un mouvement de l'autre. Une musique de montre aurait pu se faire entendre. Un temps se passe encore...

Puis

Puis, soudain, le loup décida qu'il était temps, que le combat devait débuter. Ces muscles qui, tout ce temps se tinrent à sa disposition, parfaitements bandés, se mirent en branlent au signal du regard de la bête, qui a vu l'homme soudain trop avancé, alors elle attaqua, elle sauta voulant attraper sa proie, elle sauta et resta en l'air, en l'air.
Chaos
Ils dessinent tous les deux des cercles dans les herbes hautes, tels des gladiateurs dans le Colisée ; mais là, ils sont seuls, au milieu de la nuit, réveillant les animaux nocturnes avec leurs grognements. Aucun ne veut faire le premier pas, réfléchissant à toutes les attaques possibles, et les contrattaques appropriées. Tous deux n'étaient pas là pour s'amuser, ils étaient l'un en face de l'autre pour leur survie : c'est mangé pour l'un, et ne pas être mangé pour l'autre. Quoi qu'avec les goûts alimentaires de Chaos, il serait capable d'ignorer les boules de poil et manger un steak de loup cru. Enfin, assez parler cuisine, revenons à nos agneaux (les narrateurs sont en forme aujourd'hui).

Ils ne combattaient pas pour le plaisir, et avaient hâtes d'en finir. Il était donc prévisible qu'ils essaient de s'égorger et de s'éventrer, sans essayer de jouer un peu comme un chat avec une souris. Mais il fallait bien que les choses avancent un jour. A marcher en cercles comme ça, ils allaient attraper le tournis. Chaos fit donc un brusque pas en avant, dague pointée en avant, pour tester les réflexes du fauve ; mais celui-ci fit mieux que cela, il bondit en avant, crocs à l'air. Heureusement, le brigand avait développé des réflexes, et il plia sa jambe droite pour se pencher sur le côté, et en profita pour essayer de planter en un coup mortel le loup. Mais la nuit, la fatigue, l'indigestion et l'alcool -qu'il a consommé avec modération, bien sûr- n'aidant pas, son geste fût moins puissant qu'il ne l'espérait.

Néanmoins, il sentait que la lame avait touché le flanc de la bête. Peut être qu'une plaie béante était ouverte, peut être que du sang coulait doucement, goutte par goutte, sur l'acier froid. Peut être un mélange de poils et de chair. Peut être que le loup allait partir en couinant. Peut être était-ce une victoire ? Mais...

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--Un_loup
Blessé; son attaque était pourtant calculée, soigneusement préparée, quasi parfaite il en était certains. C'était donc que l'ennemi était de taille, lui et son épée diabolique ne servant pas qu'à pourfendre l'air. Elle demandait de tuer le loup, l'animal le savait, mais ses crocs, eux, réclamaient leur chair promise, et son pelage n'avait qu'à bien se tenir, il escomptait bien honorer sa famine d'un bon repas, dut il en périr. Il vola donc dans les airs, et, au lieu d'un Chaos, il tâta le vide et il tâta l'épée. Les seules parties de son corps qui avaient touchées son ennemi étaient ses poils et son sang. Ce sang qui s'échappait de sa blessure, le laissant de plus en plus affaibli, de plus en plus proche d'une défaite qu'il ne voudrait jamais admettre. Il lui fallait attaquer, en finir, ou bien cette blessure aurait raison de lui, l'affaiblissant, et l'homme le poursuivant. Ce combat était mal parti, mais une victoire ne suffit pas à remporter la guerre. Tant qu'il n'était pas mort, il avait son mot à dire.

Il retomba donc sur le sol, completement déséquilibré par cet évennement imprévu; ses pattes glissant sur l'herbe, ne pouvant retrouver son équilibre de manière convenable. Elle resta un moment comme ceci, vulnérable, mais son ennemi ne pouvant en profiter, car lui même se remettant debout, enfin, en position normale. Puis, regardant Chaos, il vit dans ses yeux une lueur de triomphe prématurée : l'homme se savait puissant, s'imaginait invulnérable dufait de son épée, il voyait déjà l'issue fatale pour le loup; il était semblable à la bête quelques instants plus tôt. Attention Chaos : cette attitude pourrait t'en cuire...

Telle une furie assoiffée de sang, la bête se précipita sur le brigand, courant à toutes enjambées, quatre par quatre, ne sentant plus que le vent provoquée par cette folie de célérité, ne voyant que sa cible se rapprochant de plus en plus. Une seule idée en tête : empecher toute réaction cette fois ci, attaquer plus rapidement, plus fortement, plus vicieusement. Le cou, voilà ce qu'il lui fallait viser; une seule blessure et le combat était fini, et il pourrait se repaisser de cette chair morte et nauséabonde. Le cou donc. Un coup au cou. Le coup était peu risqué pour le loup, un coup bas certes, mais il fallait couper court à cette Bérézina qui s'amorçait dangereusement. Seulement ce combat ne devait pas bien tourner pour l'enfourruré : par un super réflexe, Chaos s'abaissa au dernier moment, et le loup ne put attraper que l'oreille de ce dernier -qui fut tout de même arrachée par la bête. Pire encore : il se retrouva plaqué sur l'herbe par le brigand, ce dernier oubliant par la même sa douleur.

Il était donc à sa merci, l'issu du combat arrivait...Cependant, sa dernière lueur d'espoir résidait dans le fait qu'il bloquait son ennemi, et il n'avait pas l'intention de donner sa peau, si Chaos voulait le tuer, il lui faudrait encore faire un effort
Chaos
Chaos se redressa, surveillant le loup du coin de l'œil. Un sourire sadique et victorieux vint étirer ses lèvres gercées. "Cette bête cruelle", comme disait La Fontaine, avait l'air en mauvaise posture, surpris par l'agilité du brigand au maniement d'arme. En s'en prenant à lui, il venait de mettre fin à sa famine, et à sa vie. Si il était revenu, alors qu'on l'avait laissé pour mort, ce n'était pas pour définitivement mourir. Encore moins des pattes d'un animal galeux qui croyait pouvoir rivaliser avec sa lame.

Le jeune homme s'imaginait déjà, triomphant, porter le coup de grâce à la bête tétanisée par la douleur et la peur. Mais le loup n'allait pas en rester là, il commença à courir à vive allure dans sa direction. Pas le temps de le transpercer, il ne reste plus qu'à esquiver la mâchoire grognante. Chaos s'abaisse, mais il sent les dents se resserraient sur son oreille, et ce souffle chaud sur son visage. Il poussa un grognement de douleur, avant d'attraper son adversaire par les poils des flancs, et de le plaquer à terre, avant que ce soit lui qui soit plaqué en arrière.

Mais il ne lâchait pas prise. Le sang coulait sur les deux fauves. Le loup en proie à la faim, le brigand en proie à la douleur. Il ouvrit ses yeux fermés sous la souffrance, et regarda sa dague au sol, non loin de lui, dans les herbes. Si il l'attrapait, si il lâchait le loup, il pourrait enfin en finir avec ce combat qui n'avait que trop coûté en sang humain.


Lâche-moi ! cria-t-il en tirant sur la peau de la bête sauvage. Mais elle renforça d'avantage sa prise, grattant les bras du brigand avec ses pattes.

Il fallait en finir. Et vite. Il ne pourrait pas le contenir indéfiniment. A moins que ? Chaos tâta, les doigts tremblants, le pelage du loup, jusqu'à ce qu'il trouve l'entaille qu'il lui a faîtes quelques minutes avant. Dernière ligne droite avant la victoire. Le jeune homme enfonça, sans gêne, sans dégout, juste un désir de tout cela s'achève, ses doigts dans la plaie. Il sentit la douleur de la bête dans son étreinte qui se resserrait, et qui se relâchait. Il continua à approfondir, à agrandir, à explorer la plaie, jusqu'à ce que le loup souffre assez pour relâcher sa proie. Et c'est à cet instant que tout se joua.

Le jeune homme tendit le bras au maximum pour prendre sa dague, et la planta dans le dos de l'animal, encore et encore. Il plantait la dague pour oublier la douleur, pour couvrir son sang avec celui-ci du perdant. Pour se défouler, aussi. A chaque gémissement de l'animal, il lui répondait par un grognement bestial. Le chasseur était devenu le chassé.

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--Un_loup
Rien ne sert de mourir, il faut tuer à point.
Le loup et le brigand en sont de témoignages...

Je rassure d'emblée le lecteur pantelant, s'imaginant le pavé sur la plage d'imagination à lire, quitte à s'esquinter sa vue de manière définitive : cette sentance n'est pas prélude à réécrire de manière lacunaire et versifiée ce qui a déjà été dit (et talentueusement dit, nous ne remercierons jamais assez les narrateurs pour cette ardue besogne); mais bel et bien pour conclure cette antifable tressée précipitamment par les dits narrateurs...

Cette histoire, ce n'est jamais qu'une pâle copie de l'arroseur arrosé; et l'arrosé en question allait se retourner dans sa tombe -qui n'en n'est pas une ceci dit- pour son hardiesse un brin téméraire. Le loup était donc au sol; reprennons et achevons ce racontar.

Lorqu'elle prit son élan, la bête savait pertinnement que le combat touchait à sa fin; la seule chose qu'elle ne savait pas, c'était en faveur de qui il allait tourner, et elle était déterminée à ce que le protagoniste en question soit elle. Donc elle sauta, et elle rata de peu la cible exacte. Mais ceci, nous le savons déjà.

A présent les milles démons de l'enfer s'étaient incrustés dans sa plaie en même temps que la main de son tortionnaire. C'était un combat sans trêves ni merci qui s'opérait dans l'âme de la bête : d'un côté son désir de ne pas céder, de ne pas abandonner; et de l'autre cette douleur intense et insupportable qui lui commandait de lâcher prise. Sa blessure lui lançait. Atrocement. Sa chair à vifs était triturée par les mains sales et immondes de Chaos, lequel se plaisait de voir sa victime ainsi à sa merci. Et cela durait. Encore. Encore. Encore...

Puis vint une délivrance, en même temps qu'une souffrance plus terrible encore. La dague vint se planter dans son dos, esquintant ainsi définitivement son beau pelage (au moins le brigand ne pourra pas le vendre, on se console comme on peut que voulez vous...). Petit à petit la douleur s'estompa, comme anesthésiée, les grognements et hurlements se firent de moins en moins fort; puis bientôt la bête se tut, définitivement. Naturellement dans sa rage destructrice, le vil poignardeur ne se rendit pas compte qu'il mettait en charpie une charogne.

Ainsi finit tristemment l'histoire de ce brave loup ayant défié l'humain .
Chaos
La mâchoire de l'animal se décontracta, lentement. Chaos ressentit un soulagement, suivi d'un retour sur terre. Il laissa le corps tombé au sol tandis que la paume de sa main était plaquée contre sa tempe. Il n'entendait plus le vent sifflait, ni le bruit des vagues. Son oreille était sûrement obstruée par tout ce sang, et il aurait bien voulu la déboucher, car sa tête commençait à tourner, et il n'arrivait plus à réfléchir. Ses doigts avaient beau tâté timidement l'emplacement de son appendice auditif, il n'arrivait pas à sentir son oreille qui devait être en charpie. Il n'y avait que cette sensation de toucher une plaie béante, et ce mal de tête qui le forçait à fermer les yeux. Le loup n'aurait quand même pas... ?

Chaos s'accroupit près du cadavre inerte, et regarda dans sa gueule, luttant contre sa vision qui s'assombrissait. Le carnassier avait la gueule trop fermée pour qu'il y voit ce qu'il voulait voir, ou plutôt, ne pas voir. Combattant la douleur qui lui lançait la tête, il amena ses mains à la gueule du loup, et le lui écarta. Et c'est là qu'il la vu. Son oreille. Morceau de chair sanguinolent. La rage grandissait dans l'esprit du brigand qui ne supportait pas l'idée d'être ainsi handicapé ; et c'est d'un geste colérique qu'il écrasa son poing sur le museau humide et froid.


Enflure ! J'vais t'finir !

Sa vision continuait de se troubler à chaque fois qu'il regardait un nouvel endroit, mais il ne lui fallut pas longtemps pour apercevoir l'éclat de la dague dans l'herbe. Il la saisit, et la leva, avant de crever les yeux du loup, un à un ; puis de lui lacérer la tête. Il savait qu'il était mort, mais il pensait aussi que l'âme était encore dans le corps. Il pouvait encore lui faire payer cette blessure, comme il a fait payer à chaque personne qui a levé la main sur lui.

Des mèches de cheveux étaient collés sur son front par la sueur. Le visage penchait au dessus de celui de l'animal, leur sang se mélangeait dans les plaies du loup. La respiration de Chaos était saccadée, difficile. Il était obligé de se tenir sur un bras pour ne pas tomber sur le sol. Mais quand le noir du pelage se mêla entièrement au rouge du sang, les couleurs se mêlèrent au noir du néant. Le corps entier du jeune homme se fît tout d'un coup plus lourd, son esprit devint tortueux, et il finit par tomber à son tour, inerte lui aussi, à côté du corps de son adversaire.

Tel le Renard et la Cigogne, Chaos et le loup avaient réussi à s'égaler dans leur domaine. Ils étaient tous deux vaincus, et bientôt, le brigand allait rejoindre la bête dans l'enfer de Leviathan, où ils combattraient comme l'éternité : et "lorsque les armes et les poings ne suffisaient plus, les dents prenaient le relais" (Livre 1. Le mythe Aristotélicien - L’éclipse, partie III : La plaine). Mais le prince-démon avait sûrement jugé bon que son meilleur représentant était encore utile sur Terre, et il le mit sur le chemin d'un mineur qui le ramena à Bayeux, où Chaos fût remis sur pieds, avant de refaire des réserves de nourriture, car même si il était maintenant à moitié sourd, il n'abandonnait pas pour autant l'idée de détrousser les passants.

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Chaos
Un mois et demi de convalescence, c'est très long. Trois jours de prison, c'est long. Une semaine à la mine, c'est chiant ; pourtant, Chaos l'a fait. En même temps, il n'avait pas trop le choix, il fallait souvent changer le bandage qui faisait le tour de sa tête. "Pour éviter que le mal s'infiltre en vous", avait dit le médicastre. Foutaises. Le Mal, il le faisait déjà tous les jours, que ce soit en détroussant les passants ou en bousculant les gueux sur son passage quand il allait acheter du pain au marché. Mais pour des raisons en grande partie inconnues pour l'époque, le Mal atteignait tout le monde. Il avait même raison des rois, normalement sous la protection divine. Faut croire que le Sans Nom est aussi puissant que le Très Haut, ou alors, c'est les rois qui pêchent... Et pas que du poisson.

Une semaine, donc, c'était insupportable pour ce brigand qui ne savait pas tenir en place. Il était donc parti dans la nuit, avec cinq miches de pain dans son baluchon, et s'était posté sur un chemin sans carrière d'aucune sorte. Il ne serait pas dérangé par un quelconque mineur, ni secouru. Cette fois, il n'y allait avoir que lui, la nature, et son butin. Et pour avoir ce dernier, il allait attendre que le soleil commence à se coucher. Il était encore trop faible pour patrouiller toute la journée. Il préférait attendre, assis dans un fourré.

Une première personne passa devant lui. Une femme, plus grande que lui sans doute, les cheveux courts blonds comme des épis de blé, et des atouts féminins attirant. A croire que toutes les villageoises en voyage étaient belle, jeune, bien faite, et sentaient bon. La seule chose qui n'allait pas, c'est qu'elle était trop musclée pour lui. Le bâton qu'elle portait accrocher dans le dos ne l'inquiétait pas, mais à quoi bon s'en prendre un coup sur la tête pour rien ? Chaos la laissait donc passer, grognant légèrement en pensant à toutes les marchandises qu'elle transportait peut être.

Une petite heure plus tard, ce fût une autre femme, brune cette fois, qui passa devant le buisson. On la repérait facilement car, comme la précédente, elle portait une chemise blanche. C'est salissant et voyant, voilà pourquoi Chaos ne portait que du noir. Mais même si il les voit arriver de loin, il n'est pas en mesure de les attaquer. Trop fortes pour lui. Bientôt, elles porteraient des haches sur l'épaule tellement elles ressemblaient à des bûcherons.

Après de telles déceptions, le brigand se décida donc à attaquer la prochaine personne qui passerait par là, tant que celle-ci ne ressemblait pas à un ogre. Et bingo. Il ne fallut pas longtemps pour qu'un homme entièrement vêtu de blanc, sauf ses braies noires, fasse son apparition. Il était bien armé, mais semblait déjà plus faible. C'était le moment ou jamais.

A bas la Mort
A bas les Risques
Et bonjour Fortune !

Le jeune homme se leva prestement, sous le regard observateur du normand, et se plaça en plein milieu du chemin, dague en main -et un bandage qui lui donnait l'air ridicule, mais passons-. Il toisa son adversaire de haut en bas, et cracha sur la distance qui les séparait. Ça valait toutes les insultes, en mieux car sa tête ne tournait pas sous l'énervement.


J'vais pas t'faire un long discours. Pose tes biens à terre, et déguerpis, sale pouilleux !

Mais comme il fallait s'y attendre, l'homme éclata de rire, main sur la garde de son épée. Chaos n'était pas en bonne posture pour exiger quoi que ce soit, mais il avait déjà fais assez peur à un voyageur suisse pour que celui-ci laisse ses 439 écus et ses 55 légumes sur place. De plus, 100% des gagnants aux lotos ont tenté leur chance, alors pourquoi pas lui ?

Lâche t'n'arme, et viens t'battre ! cria Chaos, bien décidé à tirer avantage du possible orgueil de son adversaire.

Sans problème, dit calmement l'homme, avant de poser son bouclier et son épée à terre, de retrousser ses manches et d'avancer, poings levés, décidé à donner une bonne leçon au bandit de grand chemin.

Chaos, lui, était touché dans son propre égo qu'on ne voit en lui qu'un gueux qui veut arrondir ses fins de mois. Il approcha lui aussi, un air mauvais sur le visage, et essaya de porter un coup à l'estomac de son adversaire, qui fût plus rapide et frappa le nez. Du sang commença à ruisseler jusqu'à sa bouche. Son sang. C'était son nez qui était de nouveau cassé, sûrement. Pour la combientième de fois ? Un nombre à deux chiffres, c'est sûr.

Mais pas le temps de penser à ça, pas le temps de laisser l'étourdissement s'estomper, le voyageur lui met un directe du droit dans la mâchoire. Chaos sent celle-ci se déboiter pendant qu'il bascule en arrière, dans la poussière du chemin. Il a du mal à respirer, en partie à cause du nez cassé, et aussi par le nuage de particules soulevait. La toux lui arrache la gorge, pendant que l'autre ricane.


J'vais te tuer...

Le brigand gratte le sol avec ses ongles crasseux, et il se relève, doucement. Sa tête tourne encore, comme-ci on était entrain de remuer son cerveau avec une cuillère en bois. Mais il n'abandonnera pas facilement. Son orgueil l'aiderait à tenir encore. Il resserre son étreinte sur le manche de la dague, et il attend. Il veut entendre son adversaire avancer vers lui avant de lui planter la jambe, et à ce moment là, il l'assommera d'un coup de poing dans la tempe.

Le plan était bien pensé, sauf qu'il n'avait pas prévu ce qui se passa réellement. Le voyageur, jugeant que son "agresseur" avait subi une belle correction, avait pris son épée, son bouclier, son baluchon, et était parti, laissant le brigand allongé sur le sol, les yeux fermés, à attendre d'entendre un absent. Ce n'est qu'au bout d'une quinzaine de minutes pendant lesquels Chaos s'était assoupi qu'il releva la tête pour se rendre compte qu'il était seul sur le chemin, aussi pauvre qu'avant, et donc toujours pas plus riche. Il se releva, se massant la mâchoire et le nez, en espérant que demain serait un jour meilleur pour lui.




16-09-2009 04:10 : Vous êtes affaibli : vous avez perdu des points à certaines de vos caractéristiques.
16-09-2009 04:07 : Vous vous êtes battu avec Blackgriffon (coefficient de combat 2), qui essayait de vous résister. Hélas, il a triomphé de vous, vous laissant vous enfuir en boitillant.

Aujourd'hui, en chemin, vous avez croisé Roxannemontfortlaval, Seriella, et Blackgriffon.

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Chaos
Allongé dans les herbes hautes, la tête posée sur un talus, les yeux fermés, Chaos essayait d'oublier la douleur, ainsi que le sang qui coagulait sur son visage. Le brigand n'avait trouvé aucun point d'eau pour se laver, et sentir un peu meilleur ; parce que même si il est habitué à son odeur de sueur, là, c'était un peu fort. D'un autre côté, cela allait peut être éloigner les animaux sauvages, comme les corbeaux, les loups, et même les morts-vivants. Et en parlant d'étrangeté, y en a une posée sur une branche, qui le regarde avec des yeux bizarres.

Qu'est c't'as, toi ? Tu veux mon portrait ?

Il saisit un caillou non loin, et l'envoie sur la créature dodue qui semblait attirer par on-ne-sait-quoi. En tout cas, c'était inquiétant de voir cet animal sautiller vers lui, même en sachant qu'il y avait un danger pour lui. Ce charognard serait capable de l'attaquer en croyant qu'il est à moitié mort ? Mais qu'avaient les animaux normands contre lui ? Les mouches étaient pas assez agressives comme ça, et les voyageuses baraquées ?

Glouloulou, fit le pigeon en venant se poser sur la main du brigand

C'quoi, ça ? demanda Chaos à l'oiseau, en désignant du regard un parchemin accroché à sa patte.

De sa main à laquelle il manquait l'annulaire, le brigand réussit à défaire la missive, et la commenta au fil de la lecture.


"Messire Chaos"... Ça sonne bizarre.


Mon genou ?! s'exclama-t-il en haussant un sourcil. Qu'est ce qu'il a de spécial mon genou ?

Il bougea la jambe pour s'assurer qu'une sorcellerie blanche ou noire ait ensorcelée ses articulations, puisqu'on lui demandait des nouvelles de celui-ci.

Attaquer un soldat d'la "Bédéhène"... Qu'est ce qu'c'est qu'ça encore ? Une confrérie de mercenaires ?

Son regard interrogateur croisa celui très... Expressif du pigeon perché sur sa main. Il ne savait apparemment pas non plus ce que c'était.

Flore d'Aragon de Lisieux... ? Une nobliote, pour sûr !

Le brigand leva le parchemin jusqu'à son nez endolori, et huma l'odeur du papier, avant d'effrayer l'oiseau avec une forte toux dû au sang qui obstruait ses narines.

Saleté de nobliaux...

Il reprit, tandis que le messager se tenait à quelques pattes de là.


Soldat "Barque-chiffon"... C'est un nom, ça ? Sont fous ces normands...

R'mis à m'place ?!! cria-t-il dans la plaine, ayant pour seul spectateur les animaux curieux qui l'épiaient. Je vais leur en foutre, moi, d'l'place ! J'vais leur botter l'cul si fort qu'ils pourront plus s'y asseoir ! jurait-il en agitant la lettre dorénavant chiffonnée. Il se calma, sentant son mal de tête revenir, et fixa du regard le pigeon, fidèle à son poste. J'ai attaqué la caserne de Genève, moi, t'sais ? J'ai failli m'battre avec le nicburissime imbécile de général... Ou de capitaine, sais plus. Quoi qu'il en soit, j'ai failli tout leur faire sauter leur réserve de poudre, mais on est venu me déranger.

Devant le regard "intéressé" de l'oiseau, Chaos continua de s'enfoncer dans la folie dû à trop de coups sur la tête.

C'était après avoir attaqué l'abbaye de Noirlac, dans l'Berry, où j'ai eu ça
, dit-il en soulevant sa chemise, et en faisant montrer une cicatrice profonde dans le flanc. C'est Xm qui m'a emmerdé. Elle m'a surpris par derrière. Et l'aurait fallu que je reste à Genève parce qu'elle était amoureuse de moi ? Faut pas rêver !

Se calant sur son talus, il essaya de se rappeler où il voulait en venir.

Julia, elle était aussi amoureuse de moi. Oui, je sais, suffit que je les embrasse pour qu'elles tombent sous la table... Ou plutôt s'y glisse. Bref. Julia, c'était la lieutenant de la Garde Genèvoise, alors elle m'aurait pas sanctionné, mais avec les témoins qu'y avait... Elle pouvait pas faire autrement. Elle a même dû convoquer l'Etat Major, qui a pas fais long feu avec moi. Z'ont tous finis avec le pif en sang.

Bien sûr, la vérité était tout autre : soit Chaos accepter de dire que c'était lui et il allait laver les latrines, soit il refusait et il finissait oublier dans les geôles. Mais comme chacun le sait, le "Kéké des chemins" aime raconter ses exploits un peu différemment.

V'là, maintenant, y a plus qu'à r'faire pareil 'vec eux.

Reprenant la lettre qu'il n'avait pas terminé, il finit sa lecture.

M'souhaite bonne chance pour l'avenir. Je te l'avais dis qu'elles étaient toutes folles de moi.

Froissant pour la dernière fois -et cette fois ci, intentionnellement- le parchemin, Chaos regarda dévisagea de nouveau l'oiseau qui l'observait. Enfin, le terme exacte était "déjambé", mais n'inventons pas de nouveaux mots, et ne tournons pas autour du pot : le brigand voulait quelque chose entre ses deux tranches de pain rassis.

P'tit, p'tit... Viens voir p'pa... Vais te faire une signature... C'vaudra cher plus tard...

Le pigeon restait immobile, roucoulant, et penchant la tête sur le côté devant cette tête salivante et recouverte en partie de sang.

Glouloulou ?

T'aies eu ! cria Chaos après s'être jeté sur sa proie à la manière d'un félin, de l'avoir attraper dans ses mains, et de lui avoir briser sa petite nuque d'un coup sec. Il ne restait plus qu'à enlever les plumes, et le jeune homme allait inventer le sandwich.
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Chaos
Jeudi, toujours sur ce chemin vierge de l'effet de l'exploitation minière. Personne ne vient le déranger pendant qu'il dort. La nuit, dans la clairière, il ne voit aucune torche au loin, aucun bruit de vague. Juste le vent dans les feuillages, les bêtes qui rodent mais qui n'osent pas approcher -sauf les mouches, ces saletés. Et le matin, le Dormeur du Val est allongé, paisible, dans l'herbe, tête posée sur son petit talus. Le brigand est bercé dans les bras de Morphée, serré si fort qu'il ne respire plus. Il a beau toussé, il a beau gesticulé, sa respiration est toujours coupé. Il est entrain de suffoquer. Son destin était tout tracé, jusqu'à ce qu'il renvoie bruyamment par la bouche les gaz contenus dans l'estomac, ce qui eut pour effet de faire sortir une plume de pigeon de sa bouche, avant qu'il ne se réveille en sursaut, et que le narrateur ait raté l'effet de surprise qu'il voulait faire, comme Arthur Rimbaud.

J'rêvais qu'y avait un cul d'pigeon sur m'bouche...

Il regarda à quelques pas de lui le tas de petits os éparpillé dans l'herbe humide, et se demanda si c'était pas le fantôme du volatile qui était venu le hanter pendant son sommeil. Ce serait pas la première fois que les morts le harcèlent, de toute façon. Le Très Haut doit être mécontent de voir un "simple" humain le défié ouvertement.

Maintenant qu'il était réveillé, Chaos s'étira, et regarda son baluchon non loin de là. Aujourd'hui, c'était encore pain rassis. Mais quand est-ce qu'il allait pouvoir manger un morceau de viande, hein ? C'est pas avec du vulgaire pain qu'il allait être capable d'attaquer n'importe quel voyageur seul qui passerait devant lui. Mais il penserait à bien manger une fois en ville. Là, il devait partir à la chasse, sa tête ne le lançant plus. Et il ne fût pas déçu.

Il flânait sur le chemin tel un garde sur les remparts du château, quand une silhouette apparut au loin. Une forme toute rouge, mais pas comme du sang, plutôt comme de la soie. Un cardinal ? Il n'y avait qu'eux pour prêcher la religion et dire d'aider les pauvres tout en portant des habits que seuls des ducs peuvent se payer en piochant dans les caisses. Un homme en soutane de soie rouge, donc, c'est riche. Et à première vu, celui qui approchait était sans escorte. Quelle meilleure cible qu'un agneau dodu pour un loup affamé ? Chaos allait sûrement manger autre chose que du pain aujourd'hui.

Le brigand s'embusqua donc dans le fossé longeant le chemin, main sur sa dague, salivant d'avance à l'idée de manger un cuissot de poulet papal. Les bruits de pas se rapprochaient. L'estomac du brigand, in-comblé par le pigeon de la veille, grognait à chaque fois que les pieds tombaient sur le sol. La main tenait fermement la dague, tremblante à l'idée que le cardinal qui approchait ait une garde cachée quelques pas derrières. Mais quand faut y aller, faut y aller.


Rends-toi, sale berger de l'Église ! cria-t-il quand il fut sortit de sa cachette.

Ce n'est qu'après avoir pointé la dague vers le cardinal qui était en fait une femme que le jeune homme se rendit compte de sa méprise. Ce n'était en fait qu'une gueuse vêtue de rouge, armée d'un bâton et d'un bouclier, et tellement courageuse qu'elle déposa sa bourse au sol avant de prendre la poudre d'escampette.

Rapide, dit le brigand, un peu surpris de détrousser une femme aussi facilement, lui qui a été habitué à voir des normandes fortes comme des bûcherons de profession. Mais il n'allait pas se plaindre de se faire de l'argent facilement.

Et pauvre ! s'écria le hors-la-loi en se rendant compte que la bourse ne contenait que 22,70 écus. C'est mieux qu'une journée à la mine, mais il a déjà fais mieux quand même. C'est donc un peu plus riche qu'il y a quelques minutes, mais toujours aussi affamé, que le brigand retourna dans le bois. Demain sera un meilleur jour, sûrement.



17-09-2009 04:07 : Vous avez racketté Lysannabelle qui possédait 22,70 écus.

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Chaos
Qu'est c't'as dis, tête d'maïs ?! Brin d'paille ! Card'nal en culotte ! Mou du genou ! demanda -ou plutôt injuria- Chaos au blondinet qui lui avait demandé "C'est bon la boue ?" parce qu'il était tombé pendant qu'il marchait. Lui qui était du genre orgueilleux et susceptible, il n'allait pas se laisser faire par un Vagabond qui n'a qu'une paire de braies rouges pour protéger ses poils de fessier du froid de l'hiver -oui, Chaos a même pas de braies, et alors ?

T'veux d'battre, pouilleux ?! répondit le blondinet en levant les poings.

Si il voulait l'énerver, y avait pas mieux qu'utiliser son insulte préférée contre lui. La suite ne se fit donc pas prier. Le demi-sourd se releva, grognant comme une bête sauvage, et plongea, bras en avant, sur les jambes du voyageur pour le faire tomber au sol. Pendant leur roulade, le nez cassé l'avant-veille se prit un coup de pied crasseux. Une larme s'échappa du coin de l'œil du brigand. Cela faisait vraiment vraiment mal de se faire casser le nez tous les mois. Mais maintenant, il connaissait à peu près la force de son adversaire : la sienne. Il pouvait donc prendre l'avantage.


R'viens là ! ordonna-t-il en voyant son adversaire rampé vers l'est. J'en ai pas fini avec toi ! s'exclama-t-il en agrippant le haillon du normand, et en le tirant vers l'arrière.

Chaos frappait les flancs de l'ennemi, essayant de lui couper le souffle pour qu'il fasse face. Il n'était pas question de le laisser fuir, surtout que le chemin était déjà pas très fréquenté. Mais le bougre se débattait, et le brigand était obligé de bloquer les jambes avec ses bras pour pas se faire assommer.

Lâche-moi ! Sale couard ! Malandrin ! Pouilleux ! Cul terreux ! Charognard !

Le blondinet arrêta de ramper et commença à se débattre pour se libérer, n'hésitant pas à griffer avec ses ongles crasseux sans faire attention où il visait.

Répète ! Bouse d'oie ! Pustule d'derche d'lépreux ! Parasite d'chien errant ! J'vais utiliser t'piot pour m'torcher !

Chaos serra les dents, se mit sur ses genoux en évitant de se prendre un coup, et sortit sa dague, avant d'essayer de la planter dans la jambe trop vive à son goût ; mais il rata son coup et ne fit qu'effleurer le membre.

Ah ! Ma jambe ! Putréfaction du Louvre ! Habitant des fossés ! Pestiféré ! J'vais t'arracher les yeux !

Le voyageur se retourna vers le brigand, et lui sauta dessus en le frappant dans les côtes, comme lui auparavant. Le jeune homme, lui visait l'entrejambe avec son genou. Après tout, y avait pas de raison qu'il n'y ait que les femmes qui attaquent ainsi.

J'vais r'faire t'gueule ! Castré d'naissance ! Fils de catin ! Morpion ! Sac d'os !

J'vais te les faire bouffer tes morbaques ! Sac à puces ! Démon des geôles ! Espèce de...

Il ne finit jamais sa phrase. Chaos, même si il était très impulsif, savait se servir de ce qui l'entourait, et il avait su repérer une pierre de belle taille qui tenait dans la paume de sa main, et frappa l'arrière de la tête de l'homme qui tomba sur lui. Une grimace de dégoût s'afficha sur le visage balafré. Rien que l'idée qu'un corps masculin soit autant intime avec le sien le dégouté. Il repoussa donc vivement le blondinet sur le côté, essoufflé, et les yeux pétillants à l'idée de faire fortune, lui fit les poches. La bourse en cuir ne contenait que 23,63 malheureux écus. Toujours mieux que les 15 ou 16 écus de la mine, mais le brigand visait la centaine d'écus. Y avait pas de raisons que les autres y arrivent, et pas lui.



18-09-2009 04:07 : Vous avez racketté Enedar qui possédait 23,63 écus.
18-09-2009 04:07 : Vous vous êtes battu avec Enedar (coefficient de combat 1), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.

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