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[RP] Nouvelles terres pour de nouvelles vies ?

Enored
Un campement au milieu de nul part où quand la rouquine sort de son silence...juste un instant.

Elles avaient passé les frontières dans la journée. Trois ombres encapuchonnées et silencieuses chevauchaient côte à côte. Depuis leur départ de Lyon, elles ne s'étaient posées que pour permettre à l'enfant de dormir. L'enfant ... elle avait bien grandit la petite Rastignac depuis le premier coup de pied dans le tibia sur une place flamande. Elles étaient loin les Flandres.

L'Irlandaise observa 'l'enfant' un instant. Elle se tenait de mieux en mieux à cheval. Elle lui faisait de plus en plus penser à sa tante... sa tante Félina ... où était-elle ? Sans doute entendrait-elle parler de la Zoko un jour où l'autre. Les chemins de campagne firent place à une petite forêt. L'endroit idéal pour se poser pour la nuit.

A l'entrée des bois, elles ralentirent l'allure sondant les alentours à la recherche d'une petite clairière.L'Irlandaise dégota rapidement l'endroit idéal pour passer la nuit. Les trois ombres descendirent de cheval et terminèrent à pied.

Une fois de plus presque tout se passa en silence. De temps en temps l'on pouvait entendre des mots échangés entre Caline et la petite Rastignac. Plus qu'à l'accoutumée, la rouquine évitait toute paroles inutile. Autant dire qu'aucun son ou presque ne franchissait ses lèvres. Elle jeta un coup d'oeil vers 'les filles' comme elle les appelait. Il y avait une complicité évidente entre elles. Complicité au milieu de laquelle elle ne pouvait, ne voulait s'insinuer. Elle se sentait responsable de leurs malheurs.

Détournant le regard, elle défit la selle de son cheval pour le brosser longuement avant de partir à la recherche de bois morts pour le feu. Pas besoin de se dissimuler, elles pouvaient manger chaud. Le bois rassemblé, elle revint vers leur campement improvisé. Elle se sentait bien dans la forêt, presque aussi bien qu'en mer.

La mer ... elles en étaient encore trop loin pour en sentir les effluves, mais cela ne saurait tarder. La mer ... elle entendait presque son ressac régulier alors qu'elle allumait le feu de camp. Elle s'assit au pied d'un chêne le temps que Caline mijote de quoi les rassasier toutes trois. Reconnue piètre cuisinière, la rouquine avait abandonné le soin de la marmite à ses compagnes de route.

Elles mangèrent presque en silence, n'échangeant que quelques mots sur la route qui devait leur rester à parcourir. La nuit les trouva, observant le feu qui crépitait. Edonice alla se coucher la première. La rouquine lui laissa le temps de s'endormir avant de rompre le silence. Elle avait promis de ne pas parler, mais elle devait la vérité à son amie. Elle lâcha à voix basse toute l'histoire de qui s'était passé à Joinville.


On est montés à Joinville pas pour un ... mais pour une Rastignac. J'avais entendu dire, dans une ferme que Félina faisait partie d'une troupe de mercenaires la Zoko, qu'ils avaient tenté de prendre une ville et qu'il était en prison. On parlait de torture, de mort certaine ... Je n'ai pu m'empêcher de monter vers le nord vers Joinville ... Henri semblait heureux de lacher la piste de Jean-jean. Le jour où nous sommes entrés en ville un gamin nous a guidé vers une taverne et c'est là que ... J'ai croisé Félina quelques jours plus tard. Le bourreau avait broyé sa main droite. Elle n'était plus que l'ombre d'elle même et m'a fait juré de ne pas parler d'elle ... de la laisser pour morte aux yeux d'Edo. Tu sais tout à présent. Mais je n'en reparlerai plus ... jamais ... Va te reposer, je te réveillerai quand je serai fatiguée.

HRP : Edition pour balisage ...
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Cajoline22

Mettre de la distance, elle n'avait pensé qu'à ça, mettre le plus de distance possible entre elle et Lyon, entre elle et cette ville qui lui avait prit son cœur, le lui avait arraché, l'avait déchiqueté, broyé ne laissant qu'un gouffre profond dans sa poitrine, gouffre sans fin dont elle avait l'impression que jamais il ne pourrait être comblé.
Mai la distance n'y faisait rien, n'y ferrait jamais rien, elle avait perdu l'homme qu'elle aimait et elle aurait toujours aussi mal, il lui fallait tout simplement apprendre à vivre avec cette douleur et l’accepter.

Allongée sur le dos, les yeux fermés, elle essayait de dormir, de trouver le sommeil, mais les dernières paroles de son amie tournaient dans sa tête. Elle avait voulu en allant se coucher poser sa main sur l'épaule de son amie, dans un geste amical mais n'en avait rien fait, elle se souvenait encore de leur dernier échange dans la taverne, de ce qui c'était passé ensuite…elle n’avait pas envie de se faire rejeter, pas après tout ça…elle avait donc juste hochée la tête en lui disant simplement : "Merci"
Et dans ce simple mot, elle l’a remerciait pour la confiance qu'elle avait en elle en lui dévoilant ce qu'elle avait pourtant promis à Félina de taire, merci de lui avoir proposé de les accompagner elle et Edonice l'empêchant de devenir folle de chagrin en restant à Lyon avec les enfants, merci d'être tout simplement son amie. C'est fou ce qu'un simple mot pouvait contenir.

Le sommeil ne venait pas, elle repensait à trop de choses en mêmes temps, aux derniers événements, aux échanges de missives qu'elle avait eut avec Lafred et qui la mettaient en rage même, d'un certain coté cela lui avait donné un coup de fouet, et elle regrettait presque que la mère des enfants ait si vite désarmée, elle avait besoin de passer sa rage, sa douleur, sa culpabilité qu’elle trainait, elle avait besoin d’arrêter de penser de réfléchir…

Le sommeil l’emporta sans qu’elle s’en aperçoive, ce n’est que lorsqu’Enored là réveilla qu’elle réalisa qu’elle avait réussi à prendre du repos.

La nuit était encore là, et alors que la guerrière s’endormait, elle veilla sur le repos de ses compagnes de voyage jusqu’au petit jour, demain elles seraient à Aix.

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Enored
Le silence était tombé entre les deux jeunes femmes, un simple "Merci" et Caline était partie se coucher. Un léger sourire amère se dessina sur les lèvres de la rouquine. Elle avait brisé une promesse trop lourde à tenir. Elle écouta le pas léger de Caline, avec l'impression que cette confession l'avait, quelque part soulagée. Elles n'avaient pas vraiment reparlé de ce qui s'était passé à la taverne, et s'excuser n'était pas le fort de l'Irlandaise.

La nuit était calme, et les seuls bruits qui entouraient le campement étaient ceux des animaux nocturnes. Le feu éloignant les prédateurs, il n'y avait pas vraiment de soucis à se faire, mais l'Irlandaise préférait monter la garde, s'épuiser au maximum jusqu'à ce que le sommeil se décide enfin à arriver.

Les pensées de la rouquine voyageaient, vers Henri d'abord, il lui manquait. Même si elle ne voulait pas le reconnaitre, sa présence lui manquait plus que tout. Le vide laissé par l'absence ressemblait aux abimes où séjournaient les monstres marins. Le yeux fermés elle respira profondément, cherchant les embruns marins, mais elles étaient encore trop loin de la mer pour les sentir.

Lorsqu'elle resserra les pans de sa cape, la main de la rouquine frôla 'sa' sacoche... Elle avait abandonné la sienne à Joinville, pour ne garder que celle d'Henri. Dedans il y avait de quoi soigner, mais aussi le dernier des foulards offerts par ses frères. Des souvenirs de ceux qu'elle avait perdu.

Ses pensées voguèrent vers les plaines d'Irlande lorsqu'un volatile vint se poser à ses côtés. Elle l'observa un instant avant de se rendre compte qu'il avait un message à la patte. Elle l'attrapa, le déroula le lu. L'Irlandaise eu un mouvement de recul, si elle avait comprit qu'il venait de Dahut, le détail était difficilement compréhensible, elle roula le parchemin et le rangea dans le fond de sa besace. Elle demanderait à Caline lorsqu'elles seraient arrivées à Aix.

Aix, leur arrivée était pour le lendemain et ... Dahut ne devait pas le savoir. Elle ne lui avait plus écrit depuis Joinville. Apparemment son silence ne l'avait pas inquiété, elle avait le droit à une invitation officielle, à quelque chose d'officiel d'après le peu qu'elle avait compris. Mais qu'irait-elle y faire ? La connaissait-il si peu ? D'un autre côté la curiosité la pousserait à être présente ...

La rouquine lacha un léger soupire, elle frissonnait. Le sommeil arrivait enfin. Elle se leva, silencieusement pour ne pas déranger Edonice et secoua doucement Cajoline. Il devait rester encore un temps avant que le soleil ne se lève.

Alors que Caline s'installa près du feu, l'Irlandaise s'enroula dans les pans de sa cape et s'assit contre le tronc d'un chêne, regroupant ses jambes contre son corps. Elle ferma les yeux en calant sa tête contre le tronc et le sommeil vint la chercher rapidement. Les lueurs de l'aube la réveillèrent et elle s'étira. Elle s'approcha de Cajoline.


Il faut réveiller la petite Rastignac, je pense qu'elle préfèrera que ce soit toi. Si je ne me suis pas trompée nous serons à Aix en fin de journée et trouver un endroit mieux qu'une clairière pour dormir, même si c'est ce que je préfère.

La rouquine sella son cheval en attendant que les filles soient prêtes à partir.
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Cajoline22
Elle observait les premières lueurs de l’aube éclairer le paysage qui s’offrait devant ses yeux, la nature renaissait après le long sommeil de la nuit : les oiseaux gazouillaient, les fleurs s’ouvraient aux premiers rayons du soleil…elle avait toujours aimé ce spectacle, elle en connaissait tous les actes, tous les accords, si bien qu’elle ne s’inquiéta pas lorsqu’elle entendit un bruit venant derrière elle, les bruits de pas de son amie.

Il faut réveiller la petite Rastignac, je pense qu'elle préfèrera que ce soit toi. Si je ne me suis pas trompée nous serons à Aix en fin de journée et trouver un endroit mieux qu'une clairière pour dormir, même si c'est ce que je préfère.

Elle laissa errer son regard une dernière fois sur l’horizon, profitant encore une fois de ce spectacle et se tourna vers Enored.

Je suis d’accord avec toi, la clairière c’est très bien.
elle se souvenait que trop bien de la dernière taverne, de ce à quoi elle avait assisté, de la douleur et de la perte…un voile de tristesse passa dans ses yeuxJe vais réveiller Edonice et nous pourrons partir pour Aix.

Elle se détourna et se dirigea vers la petite qui dormait il lui semblait d’un sommeil paisible. Elle espérait avoir chassé cette tristesse qui s’était emparée d’elle, il y a un instant, il ne servait à rien que la petite voit cela dans son regard, qu’elle rappelle de manière interposée à Enored celui qu’elle avait perdu elle aussi, elle avait intérêt à cacher mieux ses sentiments, ses pensées…du moins, elle devait essayer, mais on lisait tellement en elle comme dans un livre ouvert…il avait lu si bien en elle…. « STOP, arrête ! Calme-toi ! » Elle souffla un instant, repris son calme, plaqua un léger sourire sur son visage ou ce qui lui semblait en être un et réveilla Edonice doucement, gentiment. Avec la petite, elles s’étaient de nouveau rapprochées, et elle en était heureuse, elle l’avait toujours beaucoup aimé. Pendant un moment, elle avait eut de la peine, en sentant la petite s’éloigner d’elle lorsque sa mère la retrouva à Dunkerque, même si elle l’avait très bien compris à l’époque.

La petite s'étira, bailla un peu et se leva pour se préparer. Elle la laissa et rassembla leur affaires avant de recouvrir les restes du feu, Enored avait fini de seller son cheval et avait commencé à seller celui de la petite, elle n’eut donc plus que le sien à s’occuper.

Et lorsqu'elles furent prêtes et toutes en selle, elles prirent la route menant à Aix, menant sans doute vers une nouvelle vie.

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Enored
Arrivée à Aix ou quand une nouvelle vie se profile à l'horizon des remparts.

Une nouvelle journée de chevauchée. Une journée de quasi silence aussi. Quelques mots échangés le temps d'une pause, très peu, le minimum. De temps en temps la rouquine jeta un regard vers Caline. Elle sentait sa détresse, sa peine, mais semblait ne pas vouloir en parler, refuser de le montre. Elle ne la comprenait que trop bien.

La douleur, l'Irlandaise y était habituée, depuis si longtemps. Elles étaient en quelque sorte compagnes de route, et c'est de là, de la douleur causée par tant de perte, que la pirate tirait la force qui lui permettait d'avancer. La journée touchait à sa fin et les remparts d'Aix se profilaient à l'horizon. Juste avant d'entrer, la rouquine retint son cheval.

Elle voulait profiter de ce dernier instant hors des murs. Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cet impression d'oppression à la vue des remparts. Que faisait-elle là ? Recommencer une vie... encore une fois après le passage destructeur de la mort. Mais cette fois ... cette fois la mort avait emporté ce qui faisait d'elle une jeune femme. Il n'y avait, depuisla mort d'Henri, que la pirate qui avait survécu.

Aix ... enfin ... supporter la ville le temps de tourner la page. Regard vers ses compagnes, elles aussi plongées dans leurs pensées. Léger sourire, regard vers les remparts comme pour lancer un défi à la ville qui se dresse devant elles.


C'est parti pour une nouvelle aventure !

La rouquine relança son cheval, elles passent les dernières lieues qui les séparent de la ville et franchirent les remparts. Aix nous voilà ... pourquoi je ne sais pas, mais je le sens, il y a quelque chose à faire là. La première chose à faire était de trouver un endroit pour la nuit. Les auberges ne manquaient pas et la ville semblait accueillante. La rouquine porta son choix sur 'L'Animal Fabuleux", le nom lui plaisait, hommage aux parents d'Edonice ... de l'époque où ils vivaient insouciant à la Teste ...

Les trois voyageuses laissèrent leurs montures dans la grange qui jouxtait le bâtiment principal et entrèrent ensembles dans la Taverne. La rouquine laissa Caline demander s'il y avait des places pour la nuit et s'installa à une table. De sa besace, elle sortit une plume, un parchemin et un peu d'encre, il était temps de prévenir Dahut de sa présence, de leurs présences à Aix. Elle respira un grand coup avant de se mettre à écrire.


Citation:

Dahut,

Nous sommes arrivées à Aix. Moins nombreuses que prévu. Je te raconterai ça de vive voix. Je veux pas l'écrire. Je crois que tu n'y es pas. Nous t'attendons dans une taverne qui porte un nom bien sympathique. "L'Animal Fabuleux".

A bientôt.

Enored.


La rouquine relu le texte, sa lettre était bien plus terne que celles qu'elle avait l'habitude d'envoyer à son ami, mais ... pour le moment les mots ne voulaient franchir sa plume. Elle soupira en roulant le parchemin et sortit le temps d'appeler son corbeau sous le regard médusé d'une bigote qu'elle fit fuir d'un regard fort peu sympathique.

Va Bran... trouve Dahut ... trouve le et délivre ton message.

La rouquine lacha son corbeau qui s'envola. Il avait trouvé Dahut losqu'elle était à l'autre bout du royaume de France, il le retrouverait bien alors qu'il n'avait qu'un comté à fouiller. Elle le regarda un instant jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon et retourna à l'intérieur.

Caline était assise à une table, deux bières et un grand verre de lait posés devant elle. Edonice la rejoignait. La rouquine s'installa face à elles.


Mon ami est prévenu de notre arrivée ... Il n'y'a plus qu'a attendre ... j'crois qu'une pause ici nous f'ra du bien.

La rouquine remercia Caline pour la choppe qu'elle saisit et vida. Elle paya la tournée suivante. Attendre, oui c'est tout ce qu'elles avaient à faire attendre pour voir ce que cette nouvelle ville allait leur apporter ... Bonheur ... elle n'y croyait plus trop ... malheur elle avait l'habitude, mais préférait l'éloigner de ses compagnes d'infortune... peut être du repos tout simplement ...
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Cajoline22
Assise à la table, deux bières devant elle, un verre de lait devant Edonice, Cajoline observait la salle de la taverne, et cela là projetait loin dans ses souvenirs, dans une taverne qui n’existe plus, une taverne ou elle avait passé de bons moments avec ses amis, ou elle avait appris le métier de tavernière, ou elle avait rit à en pleurer, ou elle avait trouvé l’amour, ou Edonice du haut de ses huit ans avait pour gouter la bière piquer son verre en douce…que de temps passé depuis ces agréables moments, que de temps, de choses arrivées depuis ces instants qui furent les plus beaux de sa vie jusqu’à présent…

Les choses allaient et venaient, la vie était cruelle, elle le savait déjà depuis toute petite, et elle le lui avait rappelé de manière cruelle dernièrement. Elle tacherait de ne plus oublier pour ne plus souffrir autant.

La rouquine les rejoignait, s’asseyant en face d’elles, la tirant de ses pensées.

Mon ami est prévenu de notre arrivée ... Il n'y'a plus qu'a attendre ... j'crois qu'une pause ici nous f'ra du bien.

La première tournée fut vite but, comme pour étanchée une soif immense, la seconde vite commandée par Enored.

Ça ne peut pas nous faire de mal en tout cas…- non ça ne pouvait pas leur faire plus de mal que ce qu’elles avaient déjà subit auparavant et les chevaux ont besoin de repos, Edonice d’un vrai lit …- Elle s’était tournée vers la petite un léger sourire sur les lèvres, avant de reporter son regard sur la guerrière d’ailleurs en parlant de chambres, il y a ce qu’il faut pour nous ici.

Elle attrapa sa chope qu’elle vida, et d’un geste indiqua au tavernier de leur servir la même chose. Les chambres là haut…elle n’avait pas envie d’y aller, mais alors vraiment pas, pas qu’elles soient sales, mal entretenues, quand on voyait la grande salle, ça ne donnait pas cette impression là, non plutôt que ces derniers souvenirs, les plus douloureux, ceux encore trop vivace en elle s’étaient passés dans une taverne, dans une chambre…
Léger mouvement brusque lorsque le tavernier leur apporta la suite, mouvement qu’elle aurait du éviter car il réveilla la douleur dans son cou, d'un geste de pur réflexe, elle y porta sa main en grimaçant, avec sa chance sa cicatrice s'était ouverte !

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Enored
L'Irlandaise écouta distraitement Caline parler des chambres. Les murs ... elle avait cela en horreur ... mais elle sentait que son corps avait besoin de repos. La deuxième bière passa bien vite, et son amie en commanda une troisième. Elle ne put s'empêcher un léger sourire.

Depuis qu'elle avait appris à connaitre Caline, elle s'était rendu compte, que toutes deux avaient un certain nombre de point commun, dont la bière partagée en silence. Il y avait chez l'ancienne tavernière cette force fragile, ce paradoxe qui faisait d'elle quelqu'un de sensible, mais capable d'encaisser les coups en silence et quel coup ... La rouquine ferma les yeux ... ne pas y penser surtout ne pas penser chasser l'idée vite ... très très vite et ...

Un mouvement brusque devant elle la fit ouvrir les yeux d'un coup, ce n'était que Caline qui avait du sursauter à la venue du tavernier. Du coin de l'oeil, la rouquine vit l'homme repartir avec les chopes vides. Toute son intention était portée sur la blondinette devant elle. Son geste ne trompait pas ... elle avait mal. Ce simple geste la ramena à sa propre blessure, elle ne s'en était pas occupée depuis Lyon, sous le bandage cela devait être dans un bel état.


Hum ... le repos s'impose de lui même ... tu m'montreras ça
mouvement du menton vers la main posée sur le cou et moi j'te montrerai mon bras ... j'y ai pas touché d'puis ... 'fin tu sais ...

L'Irlandaise n'avait pas envie d'évoquer ça là tout de suite ... pas devant tout ce monde, par respect pour son amie, et surtout pour ne pas remuer la mélasse des sentiments qu'elle avait enfui pas encore suffisamment profondément pour ne pas l'évoquer sans risque de laisser transparaitre quelque chose.

Je ... pourrais t'aider ... j'ai appris ... le terrain devenait glissant, bien sur que sa mère lui avait transmit son savoir, mais elle en avait appris tant au contact ... non ne pas penser ... quand on était mômes c't'ait not'mère qui nous soignait ... mais j'crois j't'en avais d'jà parlé ... on verra ça plus tard, au calme, dans nos chambres... Changer de sujet vite ... très vite ... la rouquine vit Edonice bailler et la laissa leur souhaiter une bonne nuit. Elle regarda la fillette grimper les marches jusqu'à sa chambre avant de reprendre Il parait que la ville est calme ... et ... bon sang c'qu'elle a grandit et ... changé depuis la première fois que je l'ai vue. Pas de trace de Jean-jean ici ... enfin pas à Aix. Mais il est quelque part par là. Guillaume aussi peut-être ... à moins que la Féline ait raison et qu'il soit ... ne soit plus ... bref ... l'est pas mauvaise leur bière hein ?

Pour être idiote, sa chute l'était ... mais certains sujets étaient plus que difficiles à aborder, certains mots brulaient les lèvres et ... elle devait bien se l'avouer depuis Joinville, l'Irlandaise n'avait plus autant parlé. Murée dans son silence, replongée dans ses racines, elle se remettait à penser dans sa langue maternelle, revenir à une autre lui semblait d'un coup compliqué. Ses yeux étaient revenus sur la main de Caline, si cette blessure guérissait doucement, il y en avait une autre plus profonde qui mettrait du temps, beaucoup de temps avant d'être un peu moins vive. Du temps, elle en avaient devant elles à présent ... et peut-être qu'à elles deux, ensembles, ce serait moins dur...
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--La.crapule


Silhouette un peu moins malodorante, la Crapule était assise dans un coin de l'Animal Fabuleux. La jolie bourse reçue pour continuer de suivre le colosse lui permettait de vivre enfin correctement. Fini les vêtements troués, les bottes usées, même plus besoin de voler pour manger. A présent, il volait de temps en temps pour le frisson que ça lui procurait. Et il devait bien se l'avouer, ses bains régulier lui permettaient de voler sans se faire remarquer à cause de son odeur.

La Crapule observait les gens qui entraient et sortaient. Les yeux bleu très clairs, presque transparent lui donnaient un regard fou, à moins qu'elle ne soit vraiment folle la Crapule. Elle ne se rappelait plus de son nom. Depuis aussi longtemps qu'elle se souvienne, on la traitait de « crapule », alors, elle avait gardé ce nom.

La Crapule avait beaucoup beaucoup voyagé à travers tout le royaume. A présent, elle pouvait dire les royaumes, puisqu'à suivre le colosse, elle se trouvait à présent en Provence. En une nuit, elle avait changé de comté et de royaume. Au départ elle avait hésité à pénétrer ici mais … l'idée même du prochain sac d'or était venue à bout de ses dernières réticences. Régulièrement, elle envoyait des pigeons à la rousse pour qu'elle sache où se trouvait le colosse qu'elle lui avait ordonné de suivre.

La Crapule n'avait jamais reçu d'ordre auparavant, mais soit elle suivait le colosse, soit elle mourrait. C'était simple comme bonjour. Si elle s'en souvenait bien, la Crapule suivait le colosse parce qu'il était sur la trace d'un mercenaire, Guillaume. La Crapule ne savait pas pourquoi la rousse voulait trouver un mercenaire, mais à la regarder de près, cette furie devait en être aussi.

Les pensées de la Crapule étaient aussi tortueuses que lui même, parfois, il se perdait dedans et restait longtemps le regard dans le vide. Bien sur, il n'y avait pas de traces du colosse dans la ville, trop compliquées à repérer, mais, la Crapule était bien décidée à retrouver Guillaume avant lui. Peut-être bien, qu'alors il recevrait une plus grosse bourse de la part de la Rousse. La rousse, rien que d'y penser la Crapule frissonnait, mais pas de plaisir cette fois. Leur rencontre à Lyon l'avait terrifiée la Crapule. Elle espérait ne plus la croiser mais … cauchemar ou réalité ? La rousse, la blonde et la môme venaient d'entrer dans la taverne. La Crapule se rapetissa dans son coin. Elle attendrait que ces trois là disparaissent de son champ de vision, et elle du leur pour pouvoir sortir. Ce serait tout de même dommage qu'elles retrouvent Guillaume avant lui ! Fini le sac de pièces et ça c'était hors de question.... Patiemment, la Crapule attendit …
Cajoline22

... 'fin tu sais ...


Oui elle savait, elle ne savait que trop…éviter de repenser, surtout éviter de se souvenir, se concentrer sur sa douleur physique plutôt que sur le reste, craquée elle pouvait mais pas ici pas devant tous ces inconnus, pas ici… plus tard dans sa chambre, là elle pourrait laisser libre court à son chagrin.

Oui …on verra ça là haut.

Son amie semblait tout autant mal à l’aise qu’elle, certains sujets étaient à éviter, ils remuaient trop les tripes, les souvenirs, la douleur de la perte des êtres aimés, voilà pourquoi elle évitait de parler d’elle, de son passé, de ses propres sentiments, à moins qu’on ne lui pose franchement la question…et seul…lui seul s’était intéressé à son passé…non, arrêter de repenser à lui, fixer son attention sur Enored, sur l’instant présent…voilà comme ça… elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire devant la tentative de la guerrière pour changer de sujet, elle qui depuis leur départ avait peu parlé, tout comme elle d’ailleurs, là elle passait d’un sujet à un autre et fut juste interrompu par Edonice qui leur souhaita bonne nuit avant de monter se coucher.

Elle a grandit c’est vrai légère pause, léger sourire tendre pour la fillette qui monte l’escalier pour son père on verra bien, sa mère était bien vivante avant d’être…ce qu’elle est devenue, pourquoi pas son père. C’est tout ce que je lui souhaite… - légère pause, pour boire une gorgée de bière oui pas mauvaise la bière..

Elles vidèrent leur bière en silence, elles avaient ce point commun là, parmi d’autre, savoir ne pas parler inutilement, profiter du silence, ne pas en avoir peur.
Ce que ça pouvait l’énerver les personnes qui se mettaient à parler à tort et à travers pour combler le silence, combien de fois c’était-elle retenue d’envoyer balader ceux qui lui vrillaient les oreilles à jacasser comme des pies ? Incapable de savoir, une chose était certaine, elle n’avait plus envie de subir ça…
Avec son amie au moins, elles s’entendaient sur ce point là, et il n’y avait pas forcément besoin de se parler pour se faire comprendre, un simple coup d’œil, et elles prirent la direction des chambres lorsque leurs bières furent terminées.

Arrivé sur le pas de la porte, elle laissa passé la guerrière devant, marquant un léger temps d’arrêt…en serrant des dents, elle entra à son tour dans la chambre.


Assis toi, j’vais m’occuper de ton bras.

Elle avait sans doute été un peu trop brusque, elle ne voulait pas le dire comme ça, c’était sorti tout seul, la simple idée d’être dans une chambre de taverne, la ramenait quelques jours en arrière, le jour de ce terrible drame…elle prit doucement le bras de son amie, déroula son bandage, nettoya sa plaie, qu’elle recouvra avec un baume cicatrisant qu’elle avait sortie de sa propre besace – besace qu’elle avait gardé du temps ou elle avait été infirmière pour l’Ost Flamand. Une fois sa tache accomplie, elle s’assit à coté de son amie sur le lit.

Voilà terminé...

Sa plaie n’était pas une petite plaie, elle partait de la base du cou pour remonter jusque sous l’oreille droite…il aurait appuyé un peu plus avec sa lame, il l’aurait tué, elle serait morte en se vidant de son sang…ça aurait été peut être préférable…
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Enored
Assis toi, j’vais m’occuper de ton bras. Ton rude et sec, la blondinette reprenait du poil de la bête et ... s'endurciçait. C'était mieux pour elle songea la rouquine en obtempérant.

Elle se laissa soigner, les gestes de Caline étaient précis. Tout se passa en silence jusqu'à ce qu'elle eut terminé.

Voilà terminé...

Hochement de tête de la rouquine qui jeta un coup d'oeil à la blessure de son amie, bien plus méchante que la sienne. Elle avait eu de la chance sur ce coup là ... ou pas. Pour le moment c'était peut être plus pas d'ailleurs à voir le léger voile de tristesse passer dans le regard de la jeune femme.

Tout en écoutant les instructions de l'ancienne infirmière, Enored laissait voyager ses pensées. Il fallait que Cajoline s'endurcisse vite c'était la seule chose qui lui manquait pour affronter la vie et surtout qu'elle accepte de continuer à vivre. Poursuivre malgré l'absence insupportable, malgré le gouffre béant ouvert par la mort de celui qu'elle avait tant aimé.

L'Irlandaise avait envie de la secouer, de lui dire de continuer à vivre de .... mais ce n'était pas la solution. Depuis leur première rencontre, la rouquine avait comprit que la tavernière de l'époque était spéciale et qu'il ne manquait pas grand chose pour faire d'elle quelqu'un de totalement fiable. Etrangement, Caline était pour elle plus qu'une amie, un peu comme la petite soeur qu'elle n'avait jamais eue.

Laissant ses pensées voyager sans ordre précis, elle se rendit compte qu'elle voulait faire de son amie une guerrière endurcie comme elle. La jeune femme n'en était plus très loin. Elle avait par un malheureux hasard, subit la douleur qui endurcit, la douleur qui rend fou, la douleur qui fait le tri entre les faibles et les autres.

Caline aurait pu rester à pleurer sur la tombe de celui qu'elle avait aimé, se morfondre à Lyon, mais elle avait repris le dessus. Bien sur de temps en temps la tristesse la submergeait. La rouquine le voyait bien. Mais par respect pour son amie, parce qu'elle ne savait trop bien dans quel état elle était, elle ne disait rien. Le temps l'aiderait mieux que les mots maladroits qu'elle ne trouverait jamais.

Enored porta son attention sur la plaie de Caline, elle s'était légèrement réouverte, mais rien de bien méchant. Elle ne put s'empêcher de suivre le tracé des yeux.


Tu ... as eu de la chance. Il aurait pu t'achever ... c'est peut être pas ce que tu as envie d'entendre. J'suis contente que tu aies survécut. J'peux pas te proposer une vie tranquille dans un p'tit village. Me suivre c'est risquer de mourir à chaque instant. Mais comme mode de vie c'est plutôt grisant.

Plaie nettoyée, pansement posé. La rouquine lève les yeux de la blessure pour trouver ceux de Caline. Elle va viser pour faire mal, mais il y a parfois certains abcès à faire éclater et vite sinon ... Une âme gangrénée c'était pire qu'un membre touché ... Le membre on le coupe, l'âme par contre...

Il faut vivre Caline ! Vivre sans lui mais vivre pour lui. Vivre pour pas que son sacrifice reste vain. Tu ne vivras plus pareil, tout sera différent. Mais tu vivras crois moi ! Sinon ... Doigt qui se pose sur le pansement, regard émeraude qui plonge dans l'azur Sinon c'est pas la peine et je peux terminer ce qu'il a commencé ! T'as le droit de me détester. Depuis Lyon j't'ai pas épargnée. Mais tu dois vivre ! Et si ton chagrin veut sortir, laisse le sortir ! Les sentiments sont violents. L'amour, la joie, la peine, la haine. Parfois tout se mélange. Tu retiens ça, tu crèves à petit feu crois moi. Alors laisse sortir et vit ! Sinon ...

L'Irlandaise sait qu'elle a fait mouche, qu'elle n'a pas besoin d'en dire plus... elle n'a plus qu'à attendre ....
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Dahut
[A Toulon]

Le seigneur de Vitrolles préparait son départ pour le lendemain de l'agréable bourgade toulonnaise. Il avait en tête des souvenirs des plus délicieux de son séjour t aussi l'envie d'y revenir pour accomplir certains de ses projets, car les toulonnais avaient su être ravissant de manière, d'interêt et de joie. Mais il lui fallait retourner a Aix en sa demeure pour s'assurer que tout allait bien et retrouver sa fille qu'il avait peu vue ces derniers temps. Aussi sa soeur et des amis s'y trouvaient. Il lui était donc plaisant de se rentrer.
Il pliait ses dernières affaires dans un petit coffre en cuir rigide. Ses effets personnels et plus ou moins précieux. Ainsi que ses achats du moment.
C'est à cet instant que l'on frappa a la porte de sa chambre d'auberge. Il répondit aux chocs


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Il reçut une lettre d'un jeun homme fort poli malgré sa provenance paysanne assurément. Samuel chercha un sceau et fut intrigué par l'absence de ce dernier. Alors qu'il commençait à défaire la missive, il sortit de sa bourse trois écus qu'il tendit au jeune homme.

Merci et buvez jeune homme


Il referma la porte lentement. Les yeux rivé sur le papier puis pris enfin le temps de lire.
Aux mots qui prenaient sens un large sourire et des souvenirs de Normandie lui revinrent. Dans l'excitation de savoir son amie de longue date en capitale. Samuel boucla ses derniers effets avec bien plus de célérité.
Il entreposa ses malles avec celles de Jasmynn. Puis sorti pour prendre un verre. Il tait fort presser t avait presque envie de partir des maintenant. Mais patience était de mise n’étant point seul dans ce voyage. La chopine trouverait alors les arguments pour faire passer le temps.

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Cajoline22
Il est des mots que l’on n’aime pas entendre, des mots plus incisifs qu’une lame, plus coupant, qui vous visent et vous atteignent en plein cœur ne vous laissant aucune chance, et ces mots Enored venait de les prononcer, en la tenant sous le feu étincelant de ses yeux émeraudes.

Et au fur et à mesure que les mots l’atteignaient, elle serrait les poings, se crispait, sa peine toujours là laisse la place à la colère, à la rage, à la multitude de sentiments bien enfoui qu’elle essayait de contrôler. …"laisse sortir, laisser sortir"

Elle se leva et s’écarta brusquement avant de fixer son regard azur plein de colère sur son amie…


De la chance ! Tu parles d’une chance. Il…il voulait pas m’achever avec cette blessuremâchoire qui se serre non, il voulait juste me faire payer, c’était qu’un début…quant à finir ce qu’il a commencer … suffirait que je prenne ma dague et que je me l’enfonce en plein cœur et joignant le geste à la parole, elle plaça la pointe de sa dague à l’emplacement de son cœur – comme ça, un bon coup et plus de Caline, même pas besoin de toi ! Mais voilà… - ôtant sa dague elle la planta avec rage dans le bois de la table derrière elle – j’suis trop lâche pour le faire moi-même….

Elle s’arrêta un instant, la colère disparaissait, la haine faisait surface, sa voix se faisait plus calme…

Je me haie Eno, je me haie d’être vivante et d’être contente de l’être, de ne pas avoir subit ce que ce fou voulait me faire…je me haie, d’être vivante et qu’il soit mort. Il aurait jamais du se sacrifier pour moi, jamais… j’en valais pas le coup, j’en vaux pas le coup…- sa voix commençait doucement à se briser - ... je le déteste de m’avoir fait toucher du doigt le bonheur pendant ces quelques mois, pour me laisser ainsi…je le déteste de me faire subir ça…il avait promis… des larmes coulaient le long des ses joues, témoins silencieux de son immense chagrin, de sa détresse – et j’t’en veux Eno, j’t’en veux d’avoir fait ce que je n’ai pas pu faire, d’avoir tuer ce malade, de n’avoir même pas pu le venger moi-même…

La colère laissant la place à la haine, celle-ci laissa sa place au chagrin, et Cajoline s’écroula au sol, dévastée par les larmes, tandis que son amie la regardait sans rien dire. Au bout d’un temps, qu’elle eut l’impression d’être très long, ses larmes se tarirent. Elle s’adossa alors au mur, et osa de nouveau regarder Enored, elle se sentait pitoyable de s’être laisser ainsi, mais ça lui avait fait du bien d’exprimer ce qu’elle ressentait. La guerrière ne disait rien.

Il me manque tellement… sa voix n’était qu’un murmure… je vais vivre Eno, parce que c’est ce qu’il voulait, mais j’ai l’impression qu’une partie de moi est morte… alors si la deuxième risque sa vie avec toi sur les routes, peu m’importe…il ne m’a jamais demandé de vivre une vie tranquille dans un p’tit village…- un sourire s’étira sur son visage… - encore que le connaissant, je suis certaine que s’il avait pu, il m’aurait donné le nom de celui avec qui il aurait aimé me voir continuer de vivre…

Elle contrôlait ses sentiments depuis si longtemps, toute petite elle avait du apprendre pour ne pas devenir folle, et pour la première fois, depuis bien longtemps, elle s’était laissé aller. Elle avait oublié comme ça pouvait faire du bien de s’exprimer, de dire les choses, de ne pas prendre de gants… C’était décidé, désormais, elle ne prendrait de gants avec plus personne, que ça plaise ou non…
La naissance d’une nouvelle Caline ? L'avenir le lui dirait.

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Enored
Où quand le nouveau départ se dessine enfin.

Colère, peine, tristesse, désespoir, tout était sortit. Tout était enfin sorti. Caline avait besoin de sortir ce qui était si longtemps emprisonné. Lâche, certes non Caline n'était pas lâche, bien loin de là. Elle ne comprenait que trop bien la sensation d'injustice qu'elle pouvait ressentir. Ne pas valoir le coup ... elle le croyait aussi après la mort de ses frères. Silence.

Lui en vouloir à elle d'avoir achevé le fou ... pourtant ... elle lui avait épargné l'insupportable, supprimer la vie à un homme. La première fois, c'était la pire, même si c'était pour se venger... Silence.

Tout devait sortir, surtout ne pas intervenir. Regard qui ne quitte pas Caline lorsqu'elle s'écroule. Ca y'est, la peine sortait enfin. La tavernière, elle ne pouvait s'empêcher de l'appeler autrement, laissait sortir sa peine. Elle sanglota longuement recroquevillée sur elle même. Regard émeraude qui se trouble, une larme qui coule, vite disparue dans un revers de manche. Silence

Face à la détresse de Caline, l'Irlandaise ne savait que faire, mais elle avait crevé l'abcès. Il n'y avait plus qu'à attendre. Et l'instant vint enfin. Caline, honteuse d'elle, leva enfin les yeux rougis vers elle. Ce qui aurait pu être l'ombre d'un sourire se dessina sur le visage de la rouquine. "Il me manque tellement… " Quatre mots murmurés, quatre mots qui eurent le même effet qu'un coup de poing dans le ventre. Elle ne savait que trop ce que c'était. Attention qui se détourne un instant jusqu'à ce qu'un sourire se dessine enfin sur le visage de Caline.

La rouquine tendit une main vers son amie pour l'aider à se relever, une fois à sa hauteur, elle mit un certain temps avant de lâcher le poignet qu'elle avait saisi.


Il fallait que ça sorte. Rien n'est plus jamais pareil après ce qu'on a vécu. Mais il faut continuer pour eux. J'ai mis du temps mais j'ai compris. Essaie de dormir maintenant. Tu t'es vidée tu dois être épuisée.

La rouquine lâcha son amie et sortit de la pièce. Pas la peine d'en dire plus, elle gagna la chambre qui lui était destinée et ferma la porte derrière elle. Un coup d'oeil vers le lit, elle n'avait pas sommeil, pas tout de suite. Elle se dirigea vers la fenêtre qu'elle ouvrit, posant une cuisse sur le rebord. L'air frais de la nuit lui fit du bien, du regard, elle chercha la Lune et s'adossa contre le montant de la fenêtre. Elle resta ainsi jusqu'à ce que son corps engourdit devienne trop douloureux. Elle s'étira, se releva pour aller se laisser tomber sur le lit et sombrer dans un sommeil lourd peuplé des fantômes du passé...
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Cajoline22
Elle se sentait vidée et accepta avec plaisir la main que tendait son amie pour l’aider à se relever. Une fois debout, la guerrière ne la lâcha pas pour autant, un regard sur son poignet puis sur la rouquine qui lui disait de se reposer. Un simple hochement de tête, effectivement, elle en avait besoin.

Elle regarda pensive son amie quitter la pièce, craquer lui avait fait du bien, mais sa propre douleur avait du renvoyer Enored vers la sienne…elle aurait voulu lui éviter ça…et dire qu’elle avait même été jusqu’à dire qu’elle lui en voulait…elle était injuste…mais c’est simplement que l’apparente force de son amie la renvoyait à sa propre faiblesse…elle avait subit, n’avait rien pu faire…elle se trouvait faible…

Elle se dirigea vers le lit et s’y allongea. Ses pensées l’emportèrent vagabondes vers d’autres lieux, vers les souvenirs…avant de l’emporter dans un sommeil pour une fois sans rêve, ni cauchemar jusqu’au lendemain matin, ou elle fut réveillée par les premières lueurs de l’aube, par les premiers chants des oiseaux.

Elle se redressa et s’étira, elle avait bien dormi, étonnamment pensa-t-elle, une rapide toilette, un peu de baume sur les plaies qui s’estompaient au dessus de sa poitrine, et une fois fini, elle descendit en bas prendre un petit déjeuner.

La salle était vide à l’exception du tavernier derrière le comptoir, elle lui commanda de quoi se sustenté et s’assit à une table, laissant dériver ses pensées, en attendant qu’il lui amène sa commande.
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--La.crapule


Elle en avait marre d'attendre la Crapule, la rousse et la blonde semblaient ne pas vouloir quitter la taverne. Mais qu'est ce qu'elles attendaient ? Quand il vit la môme se diriger vers les escaliers, il réalisa qu'elles logeraient ici. La Crapule soupira en faisant un geste à une des serveuses, une autre bière l'aiderait à patienter.

Après quatre bière, la Crapule se rendit compte que les deux femmes avaient disparu. Depuis combien de temps ? Elle n'aurait su dire. La Crapule se leva pour tenter de se diriger vers un des deux comptoirs. Ce qu'elle ne comprenait pas c'est qu'en entrant, il n'y en avait qu'un. En plus, fait étrange, le patron avait un frère jumeaux ... jumeaux à un point qu'ils faisaient les mêmes gestes. Incroyable !

En zigzaguant, la Crapule arriva péniblement jusqu'à un des comptoirs, il s'accrochait mais le maudit se déroba sous ses mains. De justesse, la Crapule réussit à agripper le second comptoir. Il laissa des pièces à l'attention du tavernier et se tourna pour tenter de repérer la sortie... les sorties ? Etrange cette taverne il faudrait qu'il trouve un autre endroit.

Tant bien que mal, la Crapule réussit enfin a s'extraire de la taverne, la fraicheur de la nuit le fit frissonner. Il avança droit devant lui, il y avait trop de rues autour de lui pour décider de choisir, le hasard ferait bien cela pour lui. Sans s'en rendre compte, il s'approchait dangereusement d'un fossé prêts à lui tendre sa fange.

Un pas, puis un autre et là, la Crapule ne comprit pas ce qui se passait, le sol venait de se dérober sous lui et le projeta méchamment dans un fossé. La Crapule tendit une main vers le bord du fossé mais avant même d'avoir réussit à le saisir. Rapidement, un ronflement tonitruant sortit du fossé en question ...
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