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[RP ] Non...pas le gros orteil

Nemesiss
Précautionneusement, à pas mesurés, , la Fève se dirigeait d'un pas nonchalant vers la première taverne à pulque venue avec la ferme intention de soulever le moins de poussière possible, parce que ses sandales flambant neuves le méritaient bien.

Ce qui lui conférait une démarche proche de celle qu'aurait pu avoir le fruit d'un accouplement entre une dinde et un très très vieux tamanoir.

Cela faisait plusieurs jours qu'elle était rentrée. Revoir ses frères et soeurs lui avait fait le plus grand bien. Sans les siens, elle n'était rien et savait que si elle aimait voyager, elle aimait tout autant sinon davantage rentrer à calli.

Le clan avait bien changé depuis son départ. De nouveaux visages, quelques personnalités qui valaient leur pesant de cacahuètes, une divine calpullec. Seul l'absence de sa salade de fruit rendait son bonheur incomplet. Naysa et Féline lui manquaient terriblement.

C'est donc le coeur presque léger qu'elle s'apprétait à boire quelques pulques en bonne compagnie.

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Ruixentee
Une taverne où des animaux se baladent, un comptoir en guise de bureau, une dinde au derrière plumé y trône cherchant quelques haricots, quelques plumes du duvet collées au bord d'une coupelle vide. deux enfants qui se disputent un lézard écartelé qui louche en tirant la langue, et une joyeuse cacophonie autour de la calpullec qui chasse un pecari du bout de son pied déchaussé avant de reprendre les calculs "un haricot, deux haricots, cents et un haricots, un bébé pécari.."

La routine depuis le début de son mandat, ce bain de vie à la sauce Cuamantèque qui lui donne le sourire en travaillant. Elle abandonne ses calculs juchée sur son tabouret pour réajuster ses cheveux le regard lancé au loin surveillant la route. Mais Taiwann le lama d'Aeled passe la tête par la fenêtre, les narines humides et écartées, les lèvres tendues vers les haricots qui attirent un monde fou.

Soudain une Nem au visage plus lumineux, plus reposé qu'à son arrivée au clan entre, le pagne flambant neuf, et la démarche on ne peut plus étrange que Ruix eut à peine eu le temps de relever puisque c'est tout en maintenant de toutes ses forces la tête de Taiwann loin des haricots et les haricots de l'autre main loin de Taiwann qu'elle salua la coyote


Niltzé Nem! Si je m'évanouis c'est juste l'haleine de ce gros dada! comment ça va? tu n'aurais pas aperçu par le plus grand des hasards sur ton chemin un aztèque roux perdu?

Le roux attendu n'était autre que l'armée royale de Subbuteo, ils avaient conclu un contrat : Elle l'aide à évoluer en contrepartie il devient son serviteur, mais pas esclave. Elle le voulait libre de repartir quand il veut et c'est sceptique qu'elle jeta un oeil inquiet sur la montagne de vaisselle qui attendait. Il aurait fallu qu'il soit fou pour qu'il revienne, et qu'elle soit d'avantage folle pour qu'elle le croie..et folle, la calpullec l'était suffisamment.

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Kendoner
Un village étendu entre une forêt et une colline. De grand bâtiments froids et gris, il est bien arrivé chez ses cordiaux ennemis. L'art martial se retrouve aussi dans l'architecture locale.
Il connait la route, y étant déjà entré auparavant; Kendoner arrive aux pieds de la bâtisse central.
Personne. Il change d'orientation et avance vers les gargotes.

C'est loin d'être une tornade rousse impressionnante qui entre dans la taverne, mais un homme aux joues creusées par la faim, le teint bruni par le voyage au Soleil continuel, les bras et jambes sans force.
Il s'assoit, harassé, en face de la brune dangereuse et ouvre la bouche pour dire faiblement:


Ruixentee, je suis de retour, prêt à agir pour toi maintenant...ou presque. Laisse moi quelques temps de repos et de plaisir je te prie, le voyage a été long et fatiguant.

Kendoner reprend une posture convenable, se redresse, chasse la dinde montée sur la table puis regarde son hôte.


Tu m'as parlé de nombreuses activités à faire à Cuam, as-tu une idée de ce que nous devrons faire en premier lieu?

Il laisse ses yeux dériver à leur gré dans la salle, remarque de petits meubles coquets, de grandes étagères sculptées dans la pierre, refuge de nombreux dossiers, donnant un aspect sérieux à la pièce en désordre.
Des feuilles par-ci par-là, des morceaux de bois gravés gisant à terre, des couteaux amassés dans un coin, une pile de vaisselle...euuuh, une pile de vaisselle???
Bizarre comme taverne, on sent qu'on est arrivé chez Ruixentee avec cet environnement!
Un joyeux bordel pour une joyeuse calpullec en somme.


Il fait chaud encore à cette heure de la journée, sortons quelque part nous rafraichir, à moins que tu ne m'indique la rivière la plus proche pour que je m'y lave, je me sens bien sale et transpirant...


C'est à ce moment là uniquement qu'il s'aperçoit qu'une autre femme est assise auprès de Ruix.

Olé! Pardonne ma rudesse. Je suis Kendoner, d'Olac en royaume Aztèque du Texcoco. Notre amie a conté qu'une très belle femme d'ici est nommée Nemesiss. A la description, je ne pense pas me tromper en prétendant que c'est ton nom.
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Nemesiss
A peine assise, par précaution mais aussi parce que son gros orteil commençait à la lancer _ Oui rappelons nous qu'elle étreignait sa première paire de sandales ce qui est une rude épreuve pour tout gros orteil qui se respecte, avouons le sans concession _ Que déjà sa calpullec préférée, écartelée entre un lama et quelques haricots lui demandait des nouvelles de la tornade rousse dont elle n'avait cessé de lui parler en des mots tous plus enthousiasmants les uns que les autres. Elle en avait salivé, rêvé, imaginant toutes les coutures de cet homme fait dieu.

A peine la bouche ouverte pour lui répondre qu'entrait un homme entre deux âges, au visage émacié et semblant atteindre la date limite de consommation. Ruix et lui semblaient se connaitre. Le seul détail qui lui laissa deviner l'identité de ce mâle était cette chevelure flamboyante, ternie quelque peu par la poussière des routes, mais qui laissait présager le rougeoiement d'une âme fauve incarnée. (bon je vous l'accorde ça ne veut rien dire... Mais j'aime bien.)

Ebaubie, elle suivit le soliloque du rouquin, quand soudain son regard croisa le sien et là... Sa première impression s'envola.

Il lui parla :


Olé! Pardonne ma rudesse.... Ah mais y a pas d'mal huhu.... Je suis Kendoner, d'Olac en royaume Aztèque du Texcoco.... Ouah... on en a plein la bouche. Notre amie a conté qu'une très belle femme d'ici est nommée Nemesiss... Déglutissement de taille, pommettes qui virent de plaisir au rouge pivoine... Ah oui ? Elle a dit ça ? Euh ben, elle exagère toujours hein ? ... A la description, je ne pense pas me tromper en prétendant que c'est ton nom.


Se triturant les mains, elle se leva, sautillant d'un pied sur l'autre, mit un temps infini du moins lui sembla t'il pour répondre en bredouillant :


Oh ben j'ai un deuxième prénom, j'me d'mande d'ailleurs qui a osé m'en affubler, sans doûte un simple d'esprit parce que j'vois qu'ça... mais bon, là n'est pas la question hu hu. Ahem.... Qu'est c'que j'raconte moi..

Se mordant la joue, la jeune femme se reprit et c'est d'un ton presque normal qu'elle ajouta :

Ruixentée m'a conté qu'un très grand guerrier, au courage sans faille et à la noblesse d'âme sans précédent avait fait le voyage pour nous honorer de sa présence. Sois le bienvenu. Oh... Et je vais bien Ruix, je te remercie... Par contre toi, me semble que tu aurais besoin d'aide, non ?

Déjà le lama s'était mis à machouiller le tissu du huilpi de la divine calpullec, laissant apparaître un ravissant nombril.
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Ruixentee
Taiwann sentait la colère monter en lui, elle le voyait à ses yeux qui se voilaient d'une lueur machiavelique, à une sorte de feulement de mécontentement, se retenant de réagir parce que c'est elle, et qu'elle avait pu acquerir ses faveur en lui donnant des fruits trop mûrs pour être vendus ou des haricots. Mais la patience de l'animal avait ses limites, pas le temps de finir sa phrase que Ken pénètre dans la hutte, traînant les pieds, lui qui entrait l'oeil vif, le verbe pétillant guilleret comme un dindon, ne ressemblait à rien, la peau basanée poussiéreuse, la chevelure ressemblait plus à un nid d'un oiseau des côtes.
L'écoutant, la voix monocorde tandis qu'il s'asseyait, chassait la dinde et répondait avec toute la lassitude qui apparaissait sur ses traits tendus, il parlait de se raffraichir semblant oublier qu'elle n'avait pas le temps de se gratter la tête, mais pas le temps d'ouvrir les lèvres qu'il avait remarqué la fève.


-Pour le rafraichissement je vous laisse vous servir..moi j'ai d'autres lamas à fouett-heyyyy Taiwan!!
Prenant des deux mains la tête de l'animal qui machouillait son huipil elle avait perdu complètement le fil de la conversation les joues rouges de colère

"...Par contre toi, me semble que tu aurais besoin d'aide, non ? " -Ah bon Nem? grinça-t-elle entre ses dents, de plus en plus agacée par le Dalaï Lama, heureusement que le râclement furtif qui suivit dans la gorge de l'animal lui fit tourner ses lèvres tendues loin de son propre visage, le crachat sortit fendant l'espace pour se coller dans un "splash" caractéristique sur la nuque du roux. La calpullec en avait oublié son huipil machouillé et partit dans un éclat de rire tout en pouvant enfin répondre à Ken

-Je crois que sale tu l'es, un bain s'impose! On te lave mais tu laveras la vaisselle pour nous remercier, n'est ce pas Nem? Petit clin d'oeil complice pendant qu'elle se laisse glisser de son tabouret en osier pour remplir un bac en bois d'eau et le pousser jusqu'au milieu de la salle chuchotant à Ken à l'oreille "Moi qui lui décrivais un guerrier coquet, mignon, pétillant de malice..."
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Kendoner
Kendoner tente d'enlever le morceau de tissu tout baveux de son cou tout en bredouillant quelque excuse à Ruixentee devant le bac: hum désolé je suis fourbu, le voyage, le voyage...

Voilà que commencent les plaisirs, je laisse le repos à plus tard, mais Ruixentee, tu sais que je suis prude et que je présente mal actuellement.

Se tournant vers Nemesiss il enlève sa chemise sale et déchirée, dévoilant un torse bien entretenu, musclé de manière équilibrée avec pour seuls éléments de reliefs supplémentaires des cicatrices courant des bras au bas du ventre.

Sur son épaule gauche, un animal est tatoué, aérien, libre, gracieux.


Êtes-vous certaines de vouloir rester à aider un homme à se laver? Cela ressemble peu à de la compagnie pour se pencher sur l'inspiration de la poésie...

Kendoner regarde les deux belles femmes à ses côtés puis s'arrête un instant plus long sur Nemesiss et se dit que même avec toute la volonté du monde, il ne pourrait rester concentré face à elles.

Et quel est donc ce surnom?
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Nemesiss
Habituée qu'elle était à laver son vieux Ho _ paix à son âme_ en compagnie de Naysa, voilà que cette chair fraiche offerte à ses yeux était plus qu'il n'en fallait pour la troubler davantage encore faisant rosir à nouveau le velouté de ses joues. Certes le vieux Ho avait péri noyé. Mais le risque était mince que ce jeune guerrier encourre le même sort avec aussi peu d'eau.

Clin d'oeil échangé d'avec l'instigatrice de cette grandiose idée, elle s'avança, silencieuse, naturelle, comme si les gestes qu'elle s'apprêtait à effectuer allaient de soi.

Plongeant un linge dans l'eau claire, la belle le sortit, chargé du précieux liquide.


Si nous en sommes certaines ?
Dessiner tes déliés, passer sur tes reliefs ressemble à s'y méprendre à cette poésie dont tu parles, guerrier.
Une question de point de vue, sans doute... Je préfère et de loin laver ce joli corps que la vaisselle du jour.


Déjà, habile, la belle essora le linge, laissant s'échapper l'eau de pluie à l'endroit de son corps où un renard argenté avait élu domicile, alerte, affranchi, élégant.

Avisant la brune, espérant être hors de portée de son ouïe, elle avoua l'affreux prénom :


Paztèque...

Déjà elle regrettait l'abus de confiance dont elle faisait preuve. Mais aussi, comment résister à ces épaules là.
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Ruixentee
[La taverne en face]

Aux regards échangés entre Nem et Ken elle sut immédiatement que c'était possible..Elle avait revu Nem malheureuse, éteinte à son retour, puis croiser des gens intéressants, qui valaient le détour et revivre, plaisanter, rire, vivre.
Moment précieux que de voir la fève aussi enjouée..moment précieux que de voir la tornade se transformer en brise entre les mains de la guerrière.
Elle sortit le premier prétexte qui lui passa par la tête pour s'éclipser, ramassant ses affaires pour les empoigner sous le bras.
Un regard échangé avec Nem à nouveau et un "amuses toi bien" muet qui se passe de mots avant de franchir le pas de la porte guillerette en sifflotant, glissant au garde sur un ton ferme "veilles à ce que personne ne franchisse le pas, je serai dans la taverne des futurs toltecas, envoies moi les visiteurs là bas"
Un petit coup de pied dans le derrière plumé de sa dinde fétiche, serrant les peaux, les tablettes, et tout le nécessaire pour paraître super débordée sous contre elle de peut quelque chose s'échappe, elle arriva enfin à la deuxième taverne, plus en ordre, plus propre, laissa tomber ses affaires sur la table avant de s'allonger les sandales au bout de deux mollets fins dépassant, pour se balancer doucement rêveuse...

Dans sa tête un refrain entêtant, un tamtam endiablé, une farandoles de sentiments insensés et des étoiles dansant pleins les yeux. Son regard étoilé fixant le plafond le transperçant pour s'échapper jusqu'à lui, son soleil..Le coeur battant à tout rompre, elle savourait cette délicieuse certitude : elle était enfin amoureuse jusqu'au bout des ongles...même si elle ne savait guère encore si lui l'était

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Kendoner
Kendoner frémit au contact du linge humide, écoute Nemesiss avec intérêt puis rit candidement lorsqu'elle lui souffle le sobriquet qui lui est attribué.
Il est troublé par les caresses prodiguées et ne prête même pas attention à Ruixentee lors de sa sortie.
Ses propres gestes se font comme hors du temps, hors de tout contrôle. Saisissant la main de Nemesiss, il la pose sur son torse, paume ouverte et plonge son regard dans le sien.


Quel drôle de nom...il te va à ravir après tout.
Un fruit aussi simple dévoile parfaitement le moindre de tes avantages.
Que ne peut-on comparer la douceur de ta peau au grain parfait de l'enveloppe de cette gourmandise? Comment ne pas dévorer des yeux le noir des pépins cachés dans tes pupilles? Et que dire de cette chair tendre, délicieusement rouge et certainement sucrée de tes lèvres?


Kendoner tente de soutenir un regard qu'il veut dominant, et serre ses doigts autour de cette petite main posée au dessus de son cœur.
La vérité est toute autre; ils pourraient être en public qu'il ne s'en sentirait pas moins sur un nuage. Ses jambes manquent de force, il ne voit qu'elle, ne désire qu'elle depuis le moment où le contact électrique de ses doigts sur sa peau lui a fait comprendre pourquoi Ruixentee l'avait présenté à elle.


Petit fruit, cela peut te paraitre étrangement hâtif comme décision, mais je désire que tu sois celle qui me fasse oublier les femmes pour lesquelles j'ai pu m'abandonner auparavant. Ouvre mon âme d'Aztèque...

Pour mieux la supplier, il s'agenouille et lève ses yeux en direction de son visage sublime, attendant la sentence. Il est conscient de la folie de ses dires, qu'ils ne se connaissent que par le biais de leur amie commune, mais il ne peut résister à cet appel passionné.
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Nemesiss
Leurs doigts entrelacés...
Sa peau contre sa paume et ce trouble latent, lancinant, envoûtant.
Un léger tremblement avive ses phalanges...
Elle n'est plus que cinq doigts, une ligne de vie.
Et la voix du guerrier, chatoiement rauque et tendre, velours à son oreille.

Ce coeur fou qui palpite et qu'elle sent là fébrile, juste à un souffle d'elle.
Ses mots qui la chavirent, la hantent et la transposent.
De ces mots là elle sait, comprend sans hésiter, qu'ils sont leur vérité.
Et quand il s'agenouille, sur lui elle se penche et déjà le relève.

Est -il nuit ou jour, quand sera-ce demain ?
Les questions qu'elle se pose n'ont plus de raison d'être.
Elle perd le fil du temps, hors saison, hors espace.
Et sa tête qui tourne, cette sensation d'ivresse, de douce plénitude...
Elle comprend maintenant les mots de Ruixentée.
Fol instant que celui où deux être se coulent, se tendent l'un vers l'autre.
Fol émoi que celui de découvrir un autre si étrangement semblable.
Et les mots qui s'échappent de ses lèvres entrouvertes ont valeur de serment :


Ô renard argenté je t'ai tant espéré... Façonne-moi de ta main, saisis-moi de tes yeux, berce moi de tes mots... Je veux être ton autre.
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Kendoner
De mots, Kendoner n'en a plus aucun. Il ne peut décrire ce qu'il voit et ressent, il ne peut que regarder, troublé par la belle Nemesiss offerte à lui.
Relevé, il comprend que pour la troisième fois de sa vie, qu'il espère être définitivement la bonne, il est tombé sous le charme foudroyant de la passion.

Accusant l'étendue des paroles de sa nouvelle égérie, il se penche vers elle et pose son front contre le sien.
Un court instant, le roux réfléchit: il avait peur de ne gagner le cœur de Nemesiss qu'au prix d'innombrables épreuves, mais les choses s'étaient passées bien plus vite et plus simplement que jamais il n'aurait osé l'imaginer. Attiré, il l'était. Ensorcelé, charmé, enivré même. Cependant, il connaissait les déboires de l'amour et ne voulait risquer de se tromper de moitié.
Il profitera donc de l'instant présent et des moments futurs avec cette beauté, mais sera certainement encore un peu sur ses gardes quand aux sentiments profonds.

Se donner pour oublier ses deux liaisons d'antan? Non. Chaque histoire forge l'âme et ne doit passer dans le monde de l'amnésie; il avait achevé le deuil de ses amours. Il ferait en sorte d'aimer sincèrement Nemesiss à jamais, mais aurait besoin d'être chéri et rassuré.


C'est sur ces pensées que ses mains viennent saisir la muse de chaque côté du visage, pour mieux diriger ses lèvres au front féminin, descendre sur la tempe, embrasser la joue puis approcher un baiser sur la commissure des lèvres.
Il recule la tête, pour mieux la contempler et sourit, trop heureux de l'occurrence idyllique qui se présente à eux.


On m'a menti. D'aucuns prétendent que tu es une femme au fort caractère, mais je lis en toi une faiblesse inavouée, une grande part de douceur.
Offre moi tes lèvres...


Joignant le geste à la parole sans attendre de réponse, Kendoner pose sa bouche sur celle de sa désormais compagne, laissant ses mains descendre le long du cou jusqu'à sa base.
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Nemesiss
Aussi limpide que le cours de l'eau claire sur l'écaille argentée des poissons Huatulco,
aussi soyeux que le fil d'agave entrelacé sur la coiffe des dieux,
le baiser échangé entre l'Aztèque et la Tlaxcaltèque aurait, s'il en avait eu le pouvoir, rassemblé et uni leurs provinces ennemies. Saisie, la belle dans la tourmente en accuse les effets, défaillante... Murmure contre ses lèvres, esprit en vrac...


D'aucuns auront raison... Mais toi... Toi tu sais voir plus loin... Et tu es ma faiblesse...

Ses doigts fins s'entortillent dans la masse assombrie de sa crinière de feu et ses lèvres à nouveau, avides, prennent le chemin du velouté des siennes.


édit pour correction^^
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Kendoner
Galvanisé par le geste passionné de la douce main, Kendoner griffe le dos de Nemesiss et se laisse porter par sa hardiesse.
De caresses recherchées à baiser sensuels et langoureux, les matières se mêlent, se collent et se troublent. Il ne dit mot, car il n'y en a aucun d'assez profond pour décrire ce qu'il se passe.

Source de spasmes bue goulûment, virilité dévorée. Mille précautions précèdent le choc des ventres.
Courbes et gémissements, corps liés dans une ultime preuve d'amour; l'union parfaite de deux êtres, et soudain, l'explosion des sens, la naissance d'un monde nouveau, lumières aveuglantes et sens trop aiguisés, tout et rien à la fois. Jaillissement de couleurs et de formes, salives mêlées dans un dernier baiser, les bouches trop ouvertes pour ne laisser échapper les deux cris synchronisés, vite étouffés par le halètement des souffles rapides.
Muscles tendus et membres rompus, vigueur épuisée, il cherche l'air mais n'y trouve qu'une vapeur enivrante, l'odeur de la sueur, fruit d'une fougue partagée.

Puis vient le calme. Le silence parfait, l'envol, l'ivresse totale. Les corps s'abandonnent, envolés dans une autre dimension.

Kendoner bégaye, il bredouille son amour à l'oreille de Nemesiss, qui semble loin de toute perception terrestre. La fleur est butinée, le bourgeon fertilisé. Rosée déposée sur chaque pétale de la féminité faite chair, recueillie par sa langue qui remonte du torse aux lèvres sans s'assécher.

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Nemesiss
Tel Ehecatl, le Dieu du vent qu'il enleva des Enfers la belle Mayahuel, se fondit en elle pour former ensemble un arbre magnifique, dont il constitua une branche, les deux amants s'unissent sève, écorce, racines, branches étroitement imbriqués en une danse unique.

Extase partagée, don de leurs corps offerts en abandon total... La belle a l'impression d'avoir aidé la course du soleil.
En apesanteur, elle émerge lentement, reprenant souffle, laissant l'eau précieuse qui s'écoule en ses veines reprendre le fil de son pouls, allanguie, savourant le poids du corps de son Autre sur le sien, sa langue sur sa peau. Contre ses lèvres enfin, elle murmure mille mots décousus que lui seul peut entendre.

Est il jour, est il nuit ? Quand sera ce demain...
L'important désormais n'est plus dans la réponse.

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