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[RP] Où il est question d'un berger et d'une duchesse

Ingeburge
L'AAPérimée n'était efficace que lorsqu'il s'agissait de donner les résultats des élections, qu'elles soient municipales, comtales ou ducales.
Elle fit donc preuve de la même redoutable efficacité le peu fameux dimanche qui vit Bazin devenir le nouveau bourgmestre de Dijon :

Citation:
04-10-2009 : Bazin est élu maire de Dijon

Bazin a été élu maire de Dijon. Il recueille la majorité des suffrages exprimés.
1. Bazin : 54.2%
2. Ange42 : 45.8%


La Duchesse de Bourgogne prit connaissance du résultat en fin d'après-midi tant par la dépêche des échotiers des Royaumes que par que par une missive du nouvel édile. Ce n'était pas la première fois qu'il lui écrivait, c'était d'ailleurs par lui qu'elle avait appris sa candidature.
Elle avait ainsi pu lire qu'il lui prêtait des intentions violentes elle qui n'avait rien arrêté. Comment du reste l'aurait-elle pu elle qui n'avait pas eu réponse à toutes ses questions? Elle avait ainsi donc réagi, sous le coup de l'irritation, la veille des résultats :

Citation:
Pour quelqu'un, Monsieur, qui se place en serviteur de Dijon et de la Bourgogne, je vous trouve bien menaçant.

Je ne goûte guère vos poses bellicistes et pleines de chantage, cela ne donne certainement pas envie de vous donner le bénéfice du doute quand l'on me presse de toutes parts de vous sortir de Bourgogne à grands coups de pied dans le postérieur.

Ne cherchez donc pas à m'exaspérer car vous n'y gagnerez rien. Absolument rien.

Et cessez aussi cette hypocrisie latente, je ne suis pas dupe. Mettez cartes sur table pour une fois, ce serait là faire preuve de ce génie dont vous vous vantez constamment.


Que le Très-Haut vous garde.

SA Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg,
Duchesse de Bourgogne.


Le fat nouveau maire de Dijon en fut pour ses frais car aucune révolte n'avait eu lieu le dimanche.

A la lettre qu'il lui envoya pour lui faire connaître la décision des Dijonnais, elle avait répondu :

Citation:
Je souhaite également, Monsieur, engager le dialogue avec vous et puisque vous êtes de ceux à en appeler au peuple en toute occasion, cette rencontre aura lieu devant le peuple, en gargote.

Sur la question de la noblesse, elle use là de ses prérogatives et je ne saurais l'en blâmer, bien au contraire, je préfère une noblesse active à une noblesse oisive. Je n'ai pas du tout suivi les débats dans les locaux du Collège de la Noblesse, n'ayant même pas saisi mes pairs sur la question de votre candidature, je ne sais donc pas ce qui en est ressorti mais notre rencontre publique sera l'occasion d'entendre ce que les représentants de la noblesse auront à en dire.

Les clés du conseil des maires vous seront baillées en soirée.


Que le Très-Haut vous garde.

SA Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg,
Duchesse de Bourgogne.


Une fois le trousseau promis remis, elle se rendit donc au point de rendez-vous.

La duchesse était curieuse d'entendre ce que le berger avait à lui dire... vraiment curieuse.

_________________

Bazin
Le valet Balthazar arriva sur sa jument et déposa une lettre:

Citation:

Ma bonne et douce Duchesse - que les hirondelles annoncent votre printemps éternel,

Il est toujours facile d'amorcer le dialogue lorsque vous avez au préalable placer vos pions pour ne laisser aucune chance à votre adversaire.

Vous avez voulu me piéger et jouer le jeu de votre noblesse pervertie dont le fer de lance est certainement ce crétin d'Olivier1er. Soit. Vous allez donc assumer les conséquences de cette mascarade.

Le Roy a donné à tous ces sujets le droit de choisir ses représentants. Vous et vos prédécesseurs se sont appliqués depuis à contourner cette règle et ont mis en place une à une des lois leur assurant un contrôle sur les élections. En Bourgogne, ses mêmes élections échappent même à votre contrôle puisque ce sont ces pantouflards de nobles qui décident.

Est-il concevable que l'autorité d'un duché échappe à son souverain pour échouer dans les mains de ses vassaux ? La Bourgogne est rongé par cette nécrose qui fait pourrir le Royaume entier.

Il y a deux ans la France comptait plus de 100'000 âme (au bas mot). Aujourd'hui nous ne sommes plus que 32'000. La faute à ses petites cliques de médiocrates qui se partagent le pouvoir de part tous les duchés - et Aristote sait si j'en ai visité !
Ils font mourir le pays en monopolisant les pouvoirs et en évinçant systématiquement les opposants qui arrivent avec de nouvelles méthodes et de nouvelles idées.

Après Cosne, après la mascarade de janvier qui a mené au renversement d'une Duchesse légitime et à l'évincement de 56% des Bourguignons, c'est au tour de Dijon.

Et bien soit. Mais j'ai agrémenté le jeu d'une nouvelle règle qui s'intitule: "Trouver les coffres".

Je suis ouvert au dialogue.
Mon exigence est simple: le retrait immédiat et sans condition de toutes les lois électorales et restrictives en Bourgogne afin que la volonté royale de base soit respectée.

Pas de citoyens de seconde zone, pas de contrôle sur les candidatures. Bref: tous habitants de Bourgogne a le droit de voter pour qui bon lui semble et de se présenter candidat quand bon lui semble.

Ma seconde exigence est l'engagement de poursuites et la condamnation du baron Théognis pour avoir renversé une Duchesse légitimement et légalement élue et avoir toléré et participé à des crimes en Bourgogne commis par la Ruse.

Devra-être également traduite et condamnée en justice Saxaltesse pour ces abus de pouvoir qui ont mené à la mascarade électorale de janvier où preuves truquées, faux et usages de faux cotoyaient le viol de la voix du peuple. Ses complices seront identifiés et également poursuivis.

Note de détail: pour les preuves, j'ai déjà les dossiers...

Voici donc les conditions nécessaires pour le retour des richesses de Dijon (avec un petit bonus pour le dérangement). Vous pouvez me joindre n'importe où car mon nom est connu de tous.

votre bon et dévoué serviteur,
Bazin



_________________
Berger du peuple
Ingeburge
Pas de berger mais un larbin, elle ne vit donc guère de différence, elle se sentit simplement déçue. Quoi? C'était ça le légendaire Bazin? Pour un peu et sans mauvais esprit car elle n'avait pas encore vu la lettre que le valet lui avait remise — car oui une lettre avait été portée à son intention — elle aurait demandé à être remboursé.

Elle déplia la missive qui la laissa pour le moins perplexe. La réponse vint, aisée et fut portée là où elle trouverait son destinataire :

Citation:

    A Bazin, Berger du Peuple et Maire de Dijon
    Salutations et bénédictions.




    Edifiant édile,


    Je ne pensais pas qu'un avis rendu par le Collège de la Noblesse de Bourgogne pouvait à ce point vous effrayer. Ainsi donc, vous qui vous plaisez à tordre en tout sens les textes de lois ne trouvez là comme réponse que la fuite et le pilage? Etonnant que vous ayez dédaigné les joutes verbale set autres arguties juridiques pour céder à la solution de facilité. Etonnant et décevant mais non pas attristant car ceux qui ont voté pour vous peuvent désormais voir ce que vos belles promesses valent.

    Ainsi donc, vous fuyez au lieu de venir vous entretenir avec moi car une assemblée que je n'ai point saisi a rendu un avis.
    Je ne vous savais pas si couard et je pensais que vous étiez de ceux à assumer : blâmez donc la noblesse si cela peut vous rendre plus léger vous qui avez les poches lestées des écus de la bonne ville de Dijon dont vous avez assuré être le dévoué serviteur.

    Sur votre chantage, car votre marché n'est rien d'autre qu'un chantage, laissez-moi je vous prie le temps d'y réfléchir.
    Vous me demandez donc de retirer toutes les lois électorales en vigueur en Bourgogne... mais pourquoi je vous prie, obtempérerais-je? Pour récupérer une trésorerie que vous avez déjà répartie entre vos sous-fifres? Et pourquoi abroger des lois que vous déclarez être illégitimes, illégales et invalides? N'existent-elles donc déjà pas à vos yeux?
    Voilà donc, j'ai réfléchi. Rendez à Dijon ce qu'il lui appartient, ces lois que vous brocardez n'existant pas à vos yeux, vous l'avez démontré en le déclarant vous-même et en faisant fi plus d'une fois.
    Quant au Baron Theognis, ma foi, allez vous plaindre à Sa Majesté de ce que sa régence ait été légitimée, étant vassale de la Couronne de France, vous comprendrez que le crime de lèse-majesté est une infraction que je n'ai guère envie de connaître.
    Pour le reste, étant arrivée après vous en Bourgogne, je ne sais à quoi vous faites allusion.


    Que le Très-Haut vous garde.

    SA Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg,
    Duchesse de Bourgogne.







Serviteur? Plutôt voleur, oui!
_________________

Niflheim
Niflheim s'était tenu garant de cette commission, qui était même davantage une promesse, et se dirigea donc à la rencontre de la duchesse. Il croisa un cavalier au visage légèrement familier et qui semblait pour le moins aussi pressé que le cheval qu'il lançait à vive allure, selon l'expression de son visage. Mais ce n'était pas de la peur non. Car la peur n'étreint que ceux qui ont quelque chose à regretter. Ce valet, qu'il reconnut comme celui de son illustre et non moins auguste ami Bazin, arborait plutôt un air narquois et un peu cynique. Ce même air que Niflheim présenta devant la "Prinzessin", provoquant mais pas moqueur, jouant de son regard, balafré à l'oeil droit, qu'il voulait expressivement pénétrant. Une légère brise faisait flotter ses foulards et quelques cheveux épars quand il lui tendit la nouvelle lettre du correspondant, puis il croisa les bras.



Moi, Bazin de la Clapiotte, maire légitimement et légalement élu de Dijon, Berger du bon peuple Bourguignon, du lieu de mon exil politique, ait demandé à messire Niflheim de me représenter lors des pourparlers. Il sera le lien entre le pouvoir ducal et moi.

L'opération "Dodu Dindon" n'est pas une mascarade:

Comme signifié plus tôt à la Duchesse Ingeburge - que l'arrondi de ses molets soit à l'image des poires du paradis - je mets en demeure la Bourgogne de réformer son codex pour le mettre en conformité avec le Droit des peuples et les volontés royales. Egalement est exigé la condamnation de ceux qui ont abusés de leur pouvoir, couvert des crimes et piétinné le peuple.

Aussi sont exigé:
- le retrait immédiat de toutes les lois ségrégationnistes qui empêche tous habitants de Bourgogne de voter pour qui bon lui semble et de se faire élire si bon lui semble. Car telle est la volonté du Roy pour assurer un renouvellement des élites.
- la création d'une constitution avec l'inscription de ce droit inaliénable.
- de même le retrait de toutes lois instituant des bourguignons de seconde zone.
- la mise en poursuite et la condamnation du Baron Theognis pour avoir renversé une Duchesse légitimement et légalement élue. Pour avoir soutenu les crimes politiques de la Ruse.
- la mise en poursuite et la condamnation de la vicomtesse Saxaltesse pour ses crimes à la Bourgogne: faux et usage de faux, usurpation de la souveraineté de l'Anjou, orchestration de la justice, violation du codex, évincement d'adversaires politiques.

La liberté est notre trésor. Rendez-la nous !

L'opération "Dodu dindon" ne prendra fin qu'avec le respect intégrale de ces conditions. Le temps vous est compté si vous ne voulez pas voir d'autres villes mise en demeure.

Il va de soit que les inventaires de Dijon sont en lieu sûr et gardé secret. J'ai cependant pris soin de laisser une rame à Dijon: vous allez ramer.

Votre bon et dévoué serviteur,
Bazin


-Je l'ai affiché publiquement, même s'il me semble que les pourparlers vous concernent bien plus que ces nobles et conseillers reptiliens à la langue avide de sifflements pernicieux.
Je me représente devant vous duchesse, je suis Niflheim, et sera votre lien à partir de maintenant avec Bazin. Seul l'avenir me dira si je suis heureux de vous revoir ou pas, mais je vous l'avais promis...


Il agrandit son sourire, l'air plus mutin, se remémorant ses souvenirs, et se plongeant dans l'imperceptible bonheur d'avoir retrouvé un rôle. Puis il fit demi-tour, d'un pas lent, lui adressant ces derniers mots, pour l'instant...:

-Vous savez comment me contacter pour lui répondre duchesse. A bientôt...!
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-Sa devise:
"Carpe diem, quam minimum credula postero." (Horace)
Ingeburge
Oh, oui elle savait mais elle ne voulait pas. Parce qu'elle n'en avait pas envie et parce qu'elle avait autre chose à faire.
Elle laissait bien volontiers les magouilles, les arrangements, le chantage et les vociférations aux autres qui n'avaient que cela à faire. Pour sa part, elle avait un duché à diriger, une capitale à reconquérir et ne pouvait se permettre de perdre du temps avec ceux qui savaient mais qui au final ne servaient pas à grand chose.

Elle quitta donc le lieu de rendez-vous à son tour, plongée dans ses réflexions et reprit le chemin du Palais des Ducs de Bourgogne.

La semaine s'annonçait longue. En ce dimanche soir pourtant, elle ne pouvait hélas le prévoir.



[HRP]Le topic peut être verrouillé, merci d'avance![/HRP]
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