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[Lieu-RP] Auberge "A la Belle d'Angoulème"

--Gardes_mobiles


[Les gardes mobiles, c'est vraiment pas la dernière chance au dernier moment]
- Allez !
- Aller quoi ?
- Mais dépêches toi Non de Dieu !
- Ça va je refaisais juste mes chausses c'est tout !
- C'est tout ? Tu n'a pas cessé de nous faire retarder tout le long du chemin.
- Pas du tout !
- Ah bon et dis moi pourquoi tu viens de t'arrêter devant l'auberge d'Angoulême s'il te plaît ?
- Je viens de te dire que je remettais mes chausses.
- Et mon cul c'est du poulet !
- Je sais pas j'ai pas tâté !
- Non mais oh arrêtes, tu t'es arrêté pour remettre tes chausses 20 fois depuis que l'on est parti, sept fois tu avais la lanière de ta veste défaite, quatre fois ton épée allait tombée, huit fois tu avais une douleur dans le mollet, trois fois tu avais laisser tomber quelque chose et une fois tu as tenté de reluquer une fille au lavoir.
- Ça compte pas tu t'es arrêté aussi.
- Bon pour ce coup-ci je te l'accorde mais c'est tout. Dis moi enfin franchement que tu nous fait retarder !
- Non mais pas tout à fait..., seulement que..., et...
- Arrêtes je te dit ! Je sais que tu nous fait retarder alors tu as peur ?
- Peur ? Pas du tout j'ai jamais eu peur et c'est pas ça qui va me faire peur.
- Tu sais je comprendrais, moi aussi la dernière fois j'étais horrifié. C'est une épreuve très difficile dans la vie d'un garde. Nombreux sont ceux qui ont pas supporté et ont craqué. Et je comprendrais tout à fait que tu en fasses autant.
- Non mais pas du tout je ne le ferais pas... seulement effectivement j'ai une certaine appréhension.
- Ah tu vois je te le dis ! Vas-y explique toi.
- Comme toi j'ai eu les souvenirs d'autres gardes qui ont eu à subir cela. Personne n'en est jamais revenu dans le même état quand ils en sont revenus...
- C'est vrai paix à l'âme de ceux qui furent perdu.
- Alors tu vois c'est normal que je fasses ralentir.
- Oui je comprends mais tu sais que tout le monde y passe un jour ou l'autre...
- Tu es sûr ?
- Oui. J'y suis passé moi aussi.
- Et c'était comment ?
- Terrible.
- Dramatique ?
- L'enfer lunaire ici bas.
- Oh par le Très-Haut.
- Mais je n'ai pas pût l'éviter.
- Tu es sûr ?
- Sinon c'est fini tu n'ai plus garde.
- Oh non c'est le seul travail où je me suis pas fait jeté.
- Aller courage on y est.
- Non non ! Je veux pas y aller !
- Si ! Tu va y aller d'ailleurs c'est ton tour !
- Urbain Jean. C'est à vous pour la visite médicale, le médicastre va vous recevoir !
--Zoizeau_de_poste



Raide comme la justice, fier comme un paon, l'oiseau postale emmenait la missive à son destinataire, sans broncher. Fier de lui et de son travail le zoizeau. Il évita un matou qui guettait, mais le volatile était bien trop fort pour lui et réussit même à lui faire tâter de son aile au décollage. Il finit par trouver l'auberge indiquée, où logeait le destinataire, et là, posé sur la fenêtre il piaillait aussi fort qu'il le pouvait pour que l'on vienne lui ouvrir et prendre le courrier où était indiquer un nom. Pour Colhomban d'Eusébius
Une fois ouvert le mot, le sieur pourrait lire...




Bonjour Col,
J'espère que tu vas bien depuis le temps.
Je t'écris pour te dire que tu as un nouveau filleul! Il s'appelle Darendule.
Je vais t'avouer que je t'impose un peu à lui, car il m'a répondu mais pas en ce qui concernait le parrainage. Mais si je ne force pas ils ne demanderont jamais.
J'espère qu'il te répondra, il l'a fait avec gentillesse pour moi, je ne vois pas pourquoi il n'en serait pas de même.
Par contre mes excuses Sieur d'Eusébius, je n'ai pas de filleulE à disposition ^^ Je cherche, je cherche!!
A bientôt...

So
Missjones
Miss affairée dans la salle, entendit un genre de cliquetis sur une fenêtre. Elle alla voir ce qui se passait. Un zoziau tapait du bec visiblement très désireux d'entrer.

Miss ouvrit la fenêtre, l'oiseau s'engouffra à l'intérieur et se posa sur le comptoir.


Viens là mon beau .... Miss prit le parchemin accroché à sa patte et vit qu'il s'agissait d'une missive pour Col.

Arthur !!!! va porter cette missive à Messire Colhomban.


L'atmosphère à la Belle était lourde et Miss avait de plus en plus de mal à afficher son sourire légendaire. Marka gisait toujours sur son lit, les personnes défilant dans sa chambre les uns après les autres. Cela devenait insoutenable. Miss se dit qu'il fallait qu'elle se reprenne, les clients allaient fuir l'auberge à ce rythme

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Garde Territoriale
Conseillère Filière Fruits & Responsable du verger
Propriétaire de l'auberge "A la Belle Angoulême" et du "Pigeonnier"
Markama
Marka s’était retrouvée seule dans la chambre…
Il faisait presque nuit et le moment était venu pour elle d’écrire.
Elle avait retardé ce moment et l’avait appréhendé…
Cette lettre renfermerait ses derniers mots et elle avait du mal à les classer…
Il ne fallait rien oublier, ni personne...

Citation:
Ma chère Miss,

Je sais que le moment est venu pour moi de m’en aller…
Je vais essayer de trouver les mots… mais comme il est difficile de le faire.
Tu es mon amie et vois tu je vais te mettre encore un peu à contribution…
Tu trouveras Miss dans ma besace tout l’argent que j’ai… Il doit y avoir environ 1 700 écus.
Je veux que tu les prennes et qu’Ork et toi-même puissiez en faire profiter ceux qui en ont besoin.
J’ai confiance en vous et je sais que cet argent sera bien utilisé…
Il faudra aussi donner de l’argent à Forth pour le collège ou pour l’église... tu verras avec lui…

Et puis il y a le reste… oh… presque rien…
Tu vois mes bracelets ?
Le petit ruban rouge à mon poignet… tu le joindras aux lettres que je t’ai demandé de remettre à son destinataire une fois que tout sera fini…
Et puis mes breloques… je les ai toujours portées… prends en une pour toi et donne l’autre à Ork… cela me fera plaisir...



La médaille que j’ai autour du cou est pour mon Chingrelin…
C’est Sainte Sara la patronne des gens du voyage… c’était Alméria qui me l’avait donnée et j’aimerais qu’il la porte…
Il faudra lui donner aussi mon bâton…
Et dis lui combien il a compté pour moi… même s’il le sait…

Et puis il y a cette lettre pour Len que je n'aurais pas revu…
Donne lui aussi les violettes séchées que tu trouveras dans mon sac… pour ce parfum qui fut le mien et qu'il aimait.
Et dis lui...

Voilà Miss…
Les mots me manquent à cet instant… je ne sais plus vraiment comment continuer… on a toujours tant de choses à dire.

Alors je vais m’arrêter là… et je vais faire comme si nous allions nous revoir demain...
Prend soin de toi mon amie, tu es quelqu’un de bien…
Je t'embrasse avec toute l'affection que je te porte.

Marka

PS : je te laisse Koppo, sa place est ici.
Ah j'oubliais... laissez moi la médaille de Meli autour du cou..


Marka avait laissé la lettre en évidence sur le petit meuble près du lit.

Elle s'était éteinte dans la nuit doucement.
Peut être qu'elle même ne le savait pas d'ailleurs...


Son corps fut transporté dans le nord du Royaume chez sa marraine.
Elle repose au pied d'un seringat...
Cela sent bon et tout est bien...
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Colhomban
La mine un peu défaite par les derniers événements Col se terrait à la Belle. Ce n'est pas qu'il n'avait pas envi de sortir, mais la possibilité de croiser des gens pour essuyer leurs condoléances au sujet de sa mère le mettait à mal. A l'abri dans sa chambre il passait ses journées à griffonner des amorces de lettres dans lesquelles il annonçait à ses deux jeunes frères et sa sœur qu'il renonçait à tout droit sur le domaine d'Eusébius.

Mais les mots de Tristan résonnaient encore dans sa tête : "Tu es l'aîné maintenant ! Col tu es l'aîné !". Colhomban avait fui le domaine le lendemain de l'enterrement de sa pauvre mère et avait traversé la Bretagne en un seul galop, poussant Fengor, sa monture, à la limite de l'épuisement. Il était terrifié... La tête dans les mains il se massa les tempes. Prendre la direction du domaine signifiait renoncer à Angoulême, renoncer à Sorianne... Il déglutit. Combien de temps parviendrait-il à faire le mort ? Ses frère et sœur le retrouveraient-ils ? Tôt ou tard il devrait annoncer à la femme qu'il aimait qu'il lui avait menti en se prétendant fils unique.

Sa main censée être inerte et abîmée avait été débandée. Il regarda sans ciller les marques profondes qui barraient le poignet jusqu'au coude, cette peau noirâtre dû à une hémorragie sous cutanée lui donnait des vertiges. C'était là toute l'horreur de la guerre. Il passa un doigt sur les cicatrices informent et se promit pour la énième fois, un jour, d'expliquer à ses amis pourquoi il leur avait faire croire à un handicap.

Sur la cheminée deux pots de porcelaine trônaient, ébréchés par de nombreux voyages ils contenaient les cendres de Cubitérus et Azmaria, deux amies décédées en Bretagne lors du second assaut. Il les avait amené partout avec lui, continuant de veiller sur les deux espiègles qu'il se refusait de mettre en terre. Un vieux fou... Sûrement...

Le brun en était là de ses pensées quand on toqua à sa porte. Un message lui fut apporté de la part de la Tribun : elle venait de lui attribuer un filleul. Un petit sourire étendit ses lèvres blanches, et il ferma les doigts sur une lettre encore plus précieuse que celle qu'il venait de recevoir. Relisant quelques passages, il se décida à achever sa réponse pour qu'enfin l'intéressée prenne connaissance de son désir.




Ma chère Sorianne,

Ta lettre écrite avec la plus exquise des maladresse dépose du baume sur mon cœur. Je ne saurai t'en vouloir de m'avoir demandé d'être libre, je comprends maintenant le véritable sens de tes propos. Tu sais que nous deux ne sommes pas les meilleurs dans l'art du direct, aussi je réfléchirai avant de mon côté la prochaine fois que je dois t'annoncer quelque chose...

Sache que vivre au jour le jour une histoire comme la notre est mon désir le plus cher, aussi ma mie, j'accepte bien volontiers de représenter un couple. De toute façon j'aurai fini par te le demander... Et même de me risquer à un deuxième enlèvement !

J'espère te retrouver dès que possible dans un lieu de ton choix... Tu me manques...

Col,
Ton serviteur,
Maintenant et à jamais.


L'homme déposa son sceau dans la cire chaude qui cachettait la lettre et la donna au messager. Une pièce d'un écu scella l'échange, et il referma sa porte un grand sourire aux lèvres.
Missjones
Miss avait passé une très mauvaise nuit, elle s'était agitée des heures durant et c'est très fatiguée qu'elle se leva de bon matin. Sa toilette faite, elle s'habilla à la hâte et alla voir Marka.

Quand elle entra dans la chambre, il n'y avait pas un bruit, elle s'approcha du lit où reposait son amie. Elle était assoupie mais quelque chose d'indéfinissable attira l'attention de Miss. S'approchant encore plus du lit, Miss prit la main de Marka qui était .... froide. Sa plus chère amie s'était éteinte dans la nuit.


NOONNNNNNNNNNN
hurla Miss


Oh non .... Marka .... non ... tu ne peux pas me faire ça .... tu n'as pas le droit de partir ainsi et me laisser .....


Miss était désespérée, elle s'écroula sur la chaise au chevet de Marka, sa main toujours dans la sienne, pleurant à chaudes larmes. Elle ne savait combien de temps s'était écoulée quand elle finit par relever la tête, Miss vit le parchemin laissé par Marka.

Il lui était impossible de lire, elle essayait ses yeux et aussitôt les larmes coulaient à nouveau. Miss était prostrée sur la chaise, l'air hagard, ne pouvant se résoudre à la quitter.

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Garde Territoriale
Conseillère Filière Fruits & Responsable du verger
Propriétaire de l'auberge "A la Belle Angoulême" et du "Pigeonnier"
Colhomban
Colhomban venait juste de refermer la porte sur le messager Arthur, que le sommeil ne tarda pas à le gagner. Cette fin de journée avait été éprouvante en émotion, et il se sentit d’attaque pour piquer un bon roupillon. Aussitôt pensé : aussitôt fait ! En caleçon de flanelle il se coula dans des draps frais, prenant tout le plaisir du monde à glisser vers les bras de Morphée.

La nuit bien avancée, perdu dans un rêve, notre homme sommeillait allègrement quand un cri lugubre fit écho dans l’auberge, se répercutant dans le couloir de l’étage. Se réveillant en sursaut Col ne manqua pas de se cogner sur l’étagère qui surplombait son lit, à force de cris et de grognements il parvint tout de même à allumer sa chandelle et regarda avec inquiétude autour de lui. L’avait-il seulement rêvé ?

Le brun enfila à la hâte braies et chemise, et s’enquit de connaître la raison d’un tel hurlement. Ce n’était sûrement pas une marâtre en train de battre son mari, le bruit de bouche n’était certainement pas le même et cela ne fit qu’aiguiser sa curiosité, et son malaise. Les derniers événements du jour de l’an à l’auberge lui revinrent en mémoire, et il déglutit avant de mettre un pied dans le couloir. Sa rapière en main il avança doucement vers les escaliers menant au rez de chaussée, se demandant si Miss Jones avait également perçu l’étrange bruit.

Alors qu’il avançait sur la pointe des pieds, bien vite une raie de lumière qui filtrait par delà une porte entrouverte attira son œil. Peu d’honnêtes gens laissaient les entrées ouvertes à cette heure de la nuit et il glissa précautionneusement une main dans la fente pour pousser le battant de bois. Là, ce qu’il vit ne le rassura pas outre mesure.

Miss Jones prostrée sur une chaise avait l’air complètement abattue. A côté d’elle, allongée sur un lit, le teint cireux de la mort déjà déposé sur son visage Marka dormait du dernier sommeil. Col se signa et s’agenouilla prés de l’aubergiste. Il ne connaissait Marka que de nom, mais il se sentait solidaire de la tristesse de Miss dont il accueillit les mains dans les siennes.


Miss… Je suis vraiment désolé pour ton ami. Il fit glisser la tête de la jeune femme dans le creux de son épaule essayant de la réconforter comme il le pouvait, peut-être avec maladresse. Je vais te laisser la veiller encore, pendant ce temps je me charge de tout ce qui est administratif… Je vais prévenir Forth… Il déposa un baiser sur le front de son amie et s’enquit du prêtre d’Angoulême qui avait plus que l’habitude de se faire réveiller avant l’aube.
Missjones
Il semblait à Miss qu'une éternité s'était écoulée quand Col fit irruption dans la chambre de Markama

Miss… Je suis vraiment désolé pour ton amie. Je vais te laisser la veiller encore, pendant ce temps je me charge de tout ce qui est administratif… Je vais prévenir Forth…


Merci Col lui dit Miss en lui adressant un pauvre sourire mais ne te donne pas cette peine. Marka veut ... elle veut être enterrée chez sa marraine. Si tu pouvais *hoquet* trouver une charrette attelée et *hoquet* deux hommes *hoquet* pour convoyer son corps *nouveaux sanglots* Peut être *hoquet* voir avec Messire Chingrelin *hoquet* ami de Ma ar *hoquet* ka

Miss se retourna vers le lit, elle ne pouvait se détacher de son amie

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Garde Territoriale
Conseillère Filière Fruits & Responsable du verger
Propriétaire de l'auberge "A la Belle Angoulême" et du "Pigeonnier"
Damagnac
Sa main effleurait la poignée de fer...un flash lui vint...

Il se souvenait de cette soirée ... le soir du retour de Miss de Sarlat...cette soirée magnifique avec Marka...cette rencontre avec Marka...le désir...les vers de Dante..cette même main à lui sur la poignée de cette même porte...mais sur sa face opposée...cette main qui n'avait pas eu la force d'ouvrir la porte pour la retenir... pour l'appeler...pour lui dire ...à elle ...fuyant sous sa cape... il voyait son pas gracile , souple ...fuyant...le fuyant...il se souvenait de cette chevelure encapuchonnée, masquant son visage, ses larmes...Marka...

Il poussa la porte, entrât...
La salle de l'auberge était vide...
A l'étage, vers les chambres, des voix...

Damagnac grimpa quatre à quatre les marches...

Une porte entrouverte...
Elle était là...
Miss à son coté , un inconnu aussi...
Le gascon inclinât la tête vers le quidam en signe de salut, s'approchât de Miss, qu'il n'avait pas vu depuis bien longtemps...
Prit les mains qui se tendaient vers lui, les pressât légèrement, et plus fort...cherchant un réconfort , un consolamentum...puis , se baissant...murmurât à l'oreille de son amie...


Laisse moi seul avec elle un instant...
Missjones
Miss entendit des pas dans l'escalier, elle sentit une présence plus qu'elle ne la vit et quand Miss releva la tête .... Dama !! elle se leva d'un bond en tendant ses mains vers lui. Dama qu'elle n'avait pas revu depuis des semaines et Rubi ... où est-elle ? pensa t-elle instinctivement.

Oh !!! Dama .... Marka .... mais il ne proféra pas un mot, il serra dans les siennes les mains de Miss et lui demanda

Laisse moi seul avec elle un instant...


Miss se raidit, l'ordre était donné ... Miss mit cela sur le compte de l'émotion et s'effaça.

Je serais dans la salle commune ...
puis elle s'enfuit, dévalant les escaliers
Colhomban
Alors que le jeune homme avait la main sur la poignée de la porte, le cœur lourd du chagrin de son amie, soucieux de pouvoir l’aider au mieux, cette dernière hacha ses mots mais lui expliqua que Markama ne souhaitait pas être enterrée en la ville d’Angoulême. Une dernière onction n’était apparemment pas non plus la bienvenue, tout ce ferait ailleurs…

Un peu interdit Colhomban s’exécuta sans mot dire et croisa dans le couloir le Sieur Damagnac le visage grave et les yeux sévères. Se faisant le plus discret possible il descendit au rez-de-chaussée demander à ce qu’on attelle une carriole pour la défunte. Il ne savait qui conduirait l’expédition, et espéra que ce ne serait pas Miss Jones. Dans son état de profonde tristesse elle risquait plus l’accident qu’autre chose !

Une fois son service rendu notre homme alla s’enfermer dans sa chambre où bien vite il sombra dans un sommeil sans rêve.
Damagnac
Damagnac sentit une certaine réprobation dans le regard de Miss lorsqu'il lui demandât de le laisser seul avec Marka.

Sa demande n'avait rien d'un ordre, mais il sentit que son amie l'avait pris comme tel...chacun trop ému pour se contrôler parfaitement, lui sa voix et son intonation, elle, le ressentir et la réception des mots.
Elle acquiesçât cependant, quittant la chambre. Un léger couinement de la porte sur ses gonds et le silence recouvrit la pièce.

Le gascon s'approchât, se saisit de l'escabelle qui se trouvait là, puis se ravisant vint s'assoir au bord du lit, près de Marka.


*Que tu es belle Marka...*

Il fut presque gêné de sa pensée à cet instant...
Pourtant c'est vrai qu'elle était belle...son visage était émacié certes, mais continuait à dégager de cette fierté posée, de cette tenue...une présence forte et sereine.
Elle semblait dormir, les traits reposés, ses cheveux noirs entourant son visage d'une mandorle ondoyante.
Damagnac restât ainsi un long moment à la contempler, respirant calmement, assis près d'elle. Parfois ces yeux se fermaient sur quelques images qui lui venaient...il soupirait alors...
Un très léger sourire plissait son visage soudain, ses yeux s'animaient un instant d'une lumière teintée de plaisir.
Il se remémorait avec elle, car c'était bien une conversation qui se tenait là, il se remémorait avec elle, tout les moments qui avaient émaillés leur rencontre. De ces visites à l'atelier, de ce fameux travail qu'elle devait lui confier...prétexte à sa venue. Le chaton...Koppo...


*Quel drôle de nom pour un chat*

Il était venu à elle, très vite, sans réfléchir, où plutôt en refusant de réfléchir, se jetant en avant, animé par ce désir d'elle...
Et en rentrant à l'auberge ce jour là, il savait déjà ce qu'il était venu chercher...

Ses yeux passèrent du plaisir à la tristesse en un éclair...les larmes lui vinrent...alors qu'il se tenait penché sur le visage de l'endormie, l' une d'elle se détachât de sa joue, et puis une autre et vinrent choir tout près de l'oeil droit de Marka...ils pleuraient tout les deux...
Il glissât une main sur l'étoffe de la robe et vint la poser sur celle déjà trop froide de la défunte.


Pardon... Murmurât t'il

Pardon de n'avoir pu te donner plus, pardon de n'avoir voulu prendre ton amour en entier...je sais de quelle abnégation tu as fait preuve, je sais ton effacement, je sais que par amour pour moi, tu as subie... t'exilant même...je sais ma responsabilité de te voir ici allonger...

Les sanglots lui inondaient le visage et celui de Marka.
Ses mains vinrent entourer les joues trop blanche.
Doucement il essuyait les larmes, doucement il caressait...c'était comme ci il voulait l'apaiser...la consoler...il cherchait sans doute aussi, par ces gestes, son propre apaisement ...à lui...

Il reprenait son calme. Machinalement une main lissait l'étoffe du drap.
Les yeux baissés, il se souvenait encore de cette dernière soirée, où il l'avait croisé en taverne, il n'y avait pas si longtemps.
Elle avait déjà changé, une mélancolie profonde l'a marquée...cette lassitude de vivre qu'elle lui exprimait...

Il l'avait supplié s'agenouillant devant elle la suppliant de vivre, de reprendre force, de rester parmi eux.
Il sentait encore sa tête poser sur ses genoux à elle, sa main caressant doucement ses cheveux...ne l'entendant pas , plus , comme une résignation...se fut la dernière fois qu'il l'a vit...

Damagnac releva la tête, respirât profondément.
Ses yeux contemplèrent encore une fois le visage de Marka .
D'un revers de main, il caressât une dernière fois le visage de l'absente.
Il se levât, marquât une pause, esquissât comme un geste d'au revoir et se dirigeât vers la porte.

Sa main lâchât la poignée déjà tenue...il revint vers le lit, se penchât, déposât un baiser aux lèvres de Marka et dit dans un souffle :


Je t'ai aimé Marka... je t'aime...j'aurais du savoir te le dire...

Sortit de la chambre cette fois , tout était dit , tout était bien...

Déjà, ses pas dévalaient l'escalier.
Missjones
Miss entendit Dama débouler les escaliers, elle voulait aller le voir pour s'excuser du ton un peu sec dont elle l'avait gratifié. Miss était tellement en colère après Aristote et Marka qu'elle s'en prenait injustement à ses amis. Elle fut arrêtée dans son élan quand elle entendit les roues d'une charrette et les sabots de chevaux derrière "La Belle"

Col égal à lui même et toujours aussi serviable lui avait trouvé l'attelage, Miss sortit et lui adressa un pauvre sourire.


Merci Col, Chingrelin s'est chargé de trouver deux hommes pour accompagner Marka au domaine de Tracy.

Euhh ... Col, je vais partir dans deux jours pour les funérailles de Marka et je vais confier la "Belle" au jeune Arthur ... Oh j'ai toute confiance en lui ... mais je serais rassurée si tu voulais bien jeter un oeil sur lui
sur le ton de confidence il a tendance à se laisser entrainer et quelques fois il rentre totalement saoul
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Garde Territoriale
Conseillère Filière Fruits & Responsable du verger
Propriétaire de l'auberge "A la Belle Angoulême" et du "Pigeonnier"
Damagnac
En revenant dans la salle, Damagnac eut juste le temps de voir Miss venir vers lui, puis bifurquer très vite vers la porte de la cour, s'en même lui dire un mot.
Elle était maintenant en grande conversation avec le sieur qu'il avait croisé à l'étage.

Un peu décontenancé, un peu penaud...
Il se dandinât un instant sur ses pieds, ne comprenant pas tout de l'attitude de son amie...

N'y tenant plus, d'un pas ferme il se dirigeât vers la porte de la rue...l'ouvrit et sans doute sous le coup des émotions, la refermât plus bruyamment qu'il ne l'eut voulu...
Colhomban
Le corps de Markama avait été chargé sur la carriole apprêtée à cette occasion tandis que Miss Jones montait son hongre robuste pour la route. L'aubergiste avait donné ses dernières recommandations à Colhomban, s'attendant à un petit coup de main de sa part, il acquiessa sans mot dire, bien conscient de la charge qui l'attendait vu l'étourdi qu'était Arthur.

Les premiers jours s'écoulèrent paisiblement. La comptabilité était faite tous les soirs, et la cuisine, ainsi que les parties communes nettoyées avec attention dès le dernier client parti. Les chambres étaient elles aussi aérées au petit matin, et on pouvait même trouver des draps propres dans la grande armoire de l'établissement avec facilité. Col bluffé, se rendait compte qu'Arthur faisait réellement de son mieux, et se sentit un peu bête d'avoir pensé à mal au sujet du jeune homme.

Bien décidé à aller lui transmettre ses plus sincères félicitations il se dit qu'une petite bouteille de Pineau des Charentes ferait du bien au jeune homme, l'occasion de trinquer ensemble et de s'apesantir sur quelques sujets intéressants. Ce jeudi soir le brun savait que Sorianne était occupée avec ses enfants, aussi prit-il bouteille, miche de pain et jambon salé pour inviter l'apprenti tenancier à un pique nique sur le pas de la porte. Arthur répondit à la positive, content qu'on se soucie de ses efforts, et il sortit un des bancs de bois dans la cour arrière, là où le soleil dardait ses derniers rayons sur l'auberge. Il faisait bon, un peu frais certes, mais une bonne laine paraît le plus froid des courants d'air. Les verres furent remplis, et bientôt les langues se délièrent, et chacun échangea anecdotes et petits potins. Tout sourire, Colhomban servit Arthur plusieurs fois, ne se rendant pas compte que le jeune homme ne tenait pas si bien l'alcool...


Je... J'voudrai t'dire... Ha, à ce moment là de la soirée, apparemment, on passait la barre des vouvoiements pour tomber dans le non protocolaire. Col haussa un sourcil, surpris de la voix pâteuse, et écouta attentivement l'apprenti.

J'voudrai t'dire qu't'es un chic type. Y'a pas un seul gars d'Angou qu'viendrait picoler avec moé... Il bailla sans retenue et se leva, titubant vers l'entrée des écuries qui donnaient elles aussi dans la cour. Miss c'est une femme extra. Avec un coeur gros comme ça... Il étendit ses bras de part et d'autre de son corps. Faut dire qu'elle a de quoi avoir un gros coeur... Le gloussement se changea en un rire un brin pervers, Col fit une grimace et se leva à son tour, décidé à aller dégriser le jeune homme en le collant au lit. Miss Jones le tuerait si elle apprenait qu'il avait saoulé son aide...

Bon allez mon gars, c'était chouette oui, mais maintenant le lit nous appelle! N'est-ce pas ? Il saisit Arthur par sa chemise et glissa un bras sous les épaules du jeune homme, l'aidant à regagner l'auberge. Mais ce dernier bien décidé à profiter de sa soirée sans la patronne, enlaça à son tour Col, et perdant l'équilibre ils se retrouvèrent tous deux dans l'abreuvoir des chevaux, trempés jusqu'aux os.

Par Aristote... Col ne pouvait s'en prendre qu'à lui même. Miss lui avait dit qu'Arthur se laissait un peu trop entraîné, aussi il n'avait qu'à y prêter attention. Se relevant avec peine, claquant des dents, les lèvres déjà bleutées, il attrapa le pauvre bougre par la manche et le tira à l'intérieur devant le feu de la salle principale. Le désapant sans aucune pudeur il lui lança une couverture à la tête, l'aida à se sécher et le traîna jusque dans son lit.

Voilà... ça m'apprendra à vouloir faire du social... Pris de remord, éternuant sans cesse, le brun retourna également à sa chambre. Et comble d'ironie il y resta cloitré le lendemain, un vilain coup de froid l'ayant achevé pour la semaine. C'est ainsi que le nez coulant, la gorge en feu, les mains tremblantes il ne put donner signe de vie...
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