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[RP] Tetras et galinettes cendrées...et autres chasses

Zephirin
Curieux mais prudent, l’artilleur avait regardé pivoter l’homme et sourit timidement à la réponse. C’était bien le moulin de Dampierre. Heureux ? Surpris ? Sinon...dubitatif devant ce hasard de la vie le ramenant toujours à elle. Remettre les aubes en état…c’était encore un défi minime…mais...2 ans sans tourner !! Encore. Ça devait être pire que sur le croquis. Mais bon. Repliant son parchemin sur les derniers mots de l’homme, Zéphirin releva l’œil quand celui-ci parla de son trait.

Vous avez juste messire Bartholeme. Y’a pas plus belle machine que ces grosses bêtes. Et oui...il faut un bon dos...pour me porter.

Remontant sa besace en souriant légèrement, il regarda l’élancé personnage lui marmonner le conseil d’éviter de croiser la nattée de Dampierre en s’envoyant sa ventrière à l’épaule.

Comment ne pas la…?? Ne pas savoir ? Olà...hein. Si elle vous raconte des sotises , faite moi savoir...je vais vous en raconter aussi !! Enfin..je…dite…dites lui que je vais aller la voir à Dampierre ! D’ici 2 jours !! Que si elle cherche pour remettre en fonction son moulin, je vais le lui remettre moi ! Oui au plaisir !!


S’évitant de le suivre plus loin, le colosse châtain le regarda s’éloigner un moment avant de pivoter et de revenir vers la forge. Voilà…maintenant, il savait. Regardant à nouveau en vitesse par dessus son épaule, il aurait bien aimé la voir appraître, juste..pour la voir...mais bon. Aranchant les gants à son ceinturon, il les enfila tout en marchant, relevant le menton.
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Lothilde
Un petit tour au pas dans les allées du jardin, pour détendre le brave Arès qui racle du sabot d’impatience. Debout sur les étriers, Lothilde attrape quelques pommes en passant sous les arbres et piaille en recevant l’eau de pluie glaciale accumulée sur les branches directement dans le cou. Deuxième douche de la journée…Une vraie, celle-là…Repassant à l’arrêt dans la cour des écuries, elle arrache son gant avec ses dents et plonge pour resserrer la sangle, une jambe passée sur le quartier de selle

On va voir chi l’ardillon réjichte ! vous j’avez raijon…ch’est tout de même plus pratique…mais quand même, mon chychtème fonkchionnait bien auchi !

Se redressant, elle renfile son gant et ajuste les cuirs dans sa main en jetant un regard surpris au palefrenier, plus muet que jamais. Avare de sourires, ça, elle savait depuis longtemps. De là à lui faire la tête pour un vulgaire ardillon !! Elle n’attend pas d’amabilité, mais tout de même, Il n’avait pas desserré les dents depuis son retour de la forge sauf pour grommeler…pfff…sale caractère…pire que le sien

Elle hausse les épaules et le suit des yeux, silencieuse à son tour pendant qu’il guide son gros pommelé vers le banc de pierre adossé au mur de l’écurie, deux doigts passés dans l’anneau du mors. Sans attendre, elle pique de l’éperon et fait pivoter son cheval qui s’engage sous le porche. Elle n’a pas envie de le voir escalader cette marche de fortune et utiliser l’étrier au lieu de sauter en selle de pied ferme, comme avant. Elle n’a pas envie qu’il sache qu’elle sait… Elle non plus, bientôt, elle ne pourra plus... Elle mourra avant ! Forte de cette décision mûrement réfléchie dans l’instant, elle écarte délibérément cette pensée de sa tête et débouche dans la ruelle, suivie du pommelé et de la pouliche docile qui trottine attachée au bout de sa longe…Adieu Dole, ses ruisseaux fangeux, sa pestilence, son château des moches-au-bois-dormant.
Si elle s’écoutait, elle dévalerait la ville au galop comme une sauvage en poussant des cris de guerre. Mais les pavés glissent sous les fers et son instinct lui dit qu’il vaut mieux éviter de bousculer les gueux sur son passage. Sûr que ça ferait jaser plus qu’un maire qui se sauve avec la caisse…
Un petit sourire de plaisir aux lèvres, elle se contente d’affirmer sa présence sur le dos de son destrier qui piaffe d’impatience, et lui donne appui sur son mors pour s’éviter des cabrioles intempestives.
Il est beau, quand il est comme ça, elle le sait..Léger, altier, le chanfrein en place qui arrondit l’encolure et fait saillir ses muscles…. Pour être à la hauteur de sa gravure de mode, elle prend sa tête de vicomtesse prétentieuse. Menton haut, dos droit… et rit intérieurement de sa suffisance quand les badauds se plaquent au mur pour la laisser passer…

Elle marque l’arrêt au passage de la porte, soupire devant l’incontournable encombrement sur le pont-levis et se faufile entre une charrette et un troupeau de vaches, attentive à éviter les cornes qui vous troueraient la cuisse sans crier gare. Au bout du pont, elle tourne à demi la tête et s’étonne à nouveau de l’acuité du regard du palefrenier sous ses sourcils en broussaille. Le laissant remonter à sa hauteur, elle l’interroge en ralentissant le pas…ça sent le moment des doléances, elle voudrait le dérider et sourit, un peu moqueuse


Alors… Dampierre ? La tour est écroulée ? Vous avez retrouvé des Sarrazins dans les douves ?? Des lorrains avec leurs sabots dondaine – dondon dans le cellier ??...Des Helvètes serrant tragiquement la petite croix du Lion de Judas dans leurs petits bras décharnés ?... Vous voulez demander ma main ??

Elle se met à rire en le voyant hocher la tête avec désespoir, les yeux levés au ciel et l’encourage à répondre d’une petite tape affectueuse sur le bras. Elle écoute, elle écoute…

- Vous avez des visiteurs régulièrement sur vos terres. On a trouvé des pièges…pas grave, comme d’habitude, vous allez dire. Sauf que les paysans de Dampierre se cachent pas, eux…ceux-là, si ! Donc ils sont pas de votre fief….Et on a trouvé ça

Fouillant un instant dans sa poche, il lui tend un petit écusson qu’elle prend entre ses doigts, tourne et retourne, d’un air dubitatif… Elle ferme la main sur la médaille et regarde le palefrenier avec une petite moue peu convaincue. Elle pouvait y être depuis longtemps ! et puis elle ne connait pas ces armes là…ou alors ? Celles des…non, ils n’oseraient pas. Pas grave non plus, quand bien même…Elle rouvre la main et lève l’insigne à la hauteur de ses yeux…arraché à un harnachement, sans doute, mais …de qui ? Et récemment. Il n’était même pas rouillé. Elle le met dans sa poche et sourit

On organisera des battues. Justement, j’ai invité des amis pour la chasse…Vous et moi, Adrien mon écuyer, Messire Brieuc de Guérande, Le gouverneur Chevreux, ça fait 5 et…

- Ça fera peut-être 6 ! … J’ai vu votre bonhomme à la forge…votre sénéchal, comme vous l’appelez. Il veut vous voir pour le moulin… Vous serez peut être bien contente d’avoir une personne en plus…je dis ça, je dis rien. Je vous préviens de sa visite…Et pour le reste…. La tour est pas écroulée mais pas loin, et Aristote me préserve d’avoir à vous supporter…Et ouvrez les doigts, Sacrebleu !! Vous lui arrachez la mâchoire…

Hébétée, elle obéit machinalement et relâche la pression sur les rênes en regardant Bartholomé, la bouche ouverte de stupéfaction. Elle ne sait pas pourquoi mais elle le savait…le hasard de cette vieille affiche… le moulin ! Il ne savait même pas qu’il lui appartenait ! … et il ne serait même pas venu la voir ! Et il avait réussi à l’embobiner, lui , SON maître d’écurie ! Il n’y est pour rien mais elle lui en veut.
Ouvrez les doigts ?? Oui, elle les ouvre, sacrebleu ! Pour les ouvrir, elle les ouvre. Et enfonce les éperons dans les flancs d’Arès qui part au galop en projetant des paquets de boue. Il n’attendait que ça, elle aussi. Le vent s’engouffre dans sa veste, dans ses yeux, les marécages défilent à toute vitesse


Qu’il vienne, oui,, qu’il vienne, l’aventurier…Il en aurait pour ses écus…

Hors d’haleine, elle s’arrête et se retourne en plissant les yeux. Des petits points sur l’horizon à peine visibles sous les murailles de la ville. Elle va les attendre…demain elle réfléchira, elle aura le temps. Un petit sourire s’étire lentement sur ses lèvres quand elle baisse les yeux sur ses chausses… Ça fait tellement longtemps que personne n’en n’a pris une à la tête….
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Brieucdeguerande
Brieuc chevauchait tranquillement, trempé jusqu'aux os... Il avait reçu missive d'invitation l'invitant cordialement à une partie de chasse. Sa première! Bien assis sur les escarres qui lui couvrait maintenant les fesses à force de voyages il profitait du paysage... Etait-il déjà sur les terres de dampierre? Il n'aurait su le dire... il n'était pas aussi bon guide que Miche-lain le cartographe de père.
Il pensait à beaucoup de choses en même temps... ses études à Noirlac, tout ces livres à lire et estudier... tout ces mots...

Oups... un écart de son hongre! Quoi... qu'est-ce qu'il y a? Il s'arrêta en jettant un coup d'oeil circulaire... Mais...

Il s'était endormi en selle! Mais où pouvait-il bien être maintenant...
Il releva un pan de sa cape trempée afin de s'en essuyer le visage avec. Cela rafraichissait!

Il reprit la route en pensant qu'il était loin de Saint-Claude et de ces... bah!
Ne pensons pas à cela...

Au loin il perçut des bâtisses avec quelques villageois partant probablement vers leurs champs... il allait se renseigner.
Piquant des deux, il arriva auprès des quelques personnes qui marchaient le long de la sente...

Pax Vobiscum, braves gens! Pourriez vous me dire où se trouvent les terres de Dampierre?

Il reçu un sourire et un des homme, le plus âgé lui répondit

Bah, par Aristote, c'est juste sous les sabots de la bête que t'es d'ssus messire!

Encore une fois, il n'eut pas l'air des plus malin...
mais c'est avec une certaine habitude maintenant qu'il parvenait à maintenir une certaine prestance pour qu'il n'y parraisse rien.

Merci! Et que le Très haut bénisse vos récoltes!
Mais le chateau... Je ne le vois pas?


L'est le long de c'te route après l'petit bwé là bas!

Brieuc se retourna... L'homme lui indiquait l'endroit d'où il venait.
Bon sang! Il serait donc passé devant Dampierre en dormant! Il se mit a prier que personne ne l'eut vu passer! Et après avoir encore remercié les paysans pour leur aide précieuse il fit demi tour et partit au galot en rebroussant le chemin dernièrement parcourru...

Très vite après le petit bois, il apperçut le castel...
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Adso


Adso était sur la route entre Luxeuil et Besançon. Enfin... il y était quelques heures auparavant. Comme il avait remarqué, du haut de sa mule, que la route faisait un détour, il avait coupé à travers champ. Histoire de faire plus court. Les paysans ayant fait les moissons bien plus tôt, cela n'avait pas été difficile. Sur sa lancée, il lui avait semblé se souvenir qu'en réalité la route faisait encore un vaste détour pour rien, et il avait eu l'idée, qui avait semblé lumineuse sur le coup, de couper une fois de plus, en allant dans la direction où il lui semblait que Besançon se trouvait.

Mais là, il errait depuis plusieurs heures dans la forêt, et çà lui rappelait les heures sombres de son errance dans les vallées genêvoises, alors qu'il essayait de retrouver la route vers la Franche-Comté. Comme dans ce cas-là, il considérait comme infamant de demander son chemin. Il avait bien croisé un groupe de paysans un peu plus tôt sur un sentier, il les avait salués poliment. Mais leur demander la route de Besançon, çà, jamais. Reconnaître qu'il n'avait aucun sens de l'orientation ? hors de question. Il finirait bien par tomber sur Besançon, en continuant vers le sud. Et le sentier croisé un peu plus tôt n'allait pas dans la bonne direction, c'était évident.

Le problème, c'est qu'il n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait bien être, il n'avait entendu aucun clocher depuis pas mal de temps, et donc la position du soleil dans le ciel lui était d'une utilité toute relative...

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Lothilde
Le sentier de bois qui conduisait à Dampierre était raide, bosselé de pierres saillantes et pointues sur lesquels les sabots accrochaient. Il fallait retenir les chevaux qui sentaient l'écurie et n'avaient rien à faire de s'y blesser les pieds.
Malgré son impatience, Lothilde guidait avec prudence, en demi-équilibre sur ses étriers, anticipant la trajectoire pour éviter les pièges du chemin qu'elle connaissait par cœur. Encore quelques toises et ce serait le dernier coude... elle verrait un angle de la tour et après, la petite descente terreuse salutaire pour reprendre souffle avant la grande remontée jusqu'au pont-levis qui enjambe le ravin. Et le picotin au bout ! Elle avait faim.
Elle flatta longuement l'encolure pleine d'écume en chuchotant des mots d’encouragement à sa monture et s'essuya la main sur sa cuisse. Depuis combien de temps elle n'était pas revenue ?? Au printemps, peut-être ?...bigre...C'est pour ça, qu'elle avait tellement le mal de vivre, parfois.. Paysanne dans l'âme...les narines aussi palpitantes que les naseaux de son cheval, l'œil brillant de plaisir, elle respirait à plein nez les odeurs de sa terre que les pluies d'automne avaient fait exploser.
S'asseyant dans sa selle avant d'amorcer la petite descente, elle écarquilla les yeux en fermant les doigts et arrêta son cheval. Nom d'une pipe...mais...c'était tout de même pas les fameux visiteurs qui...
Elle détourna rapidement la tête en pointant le bras sur le chemin, devant eux


Deux ! Vous les avez vus ?? Si ! DEUX ! Regardez...le premier il doit passer sous le tilleul en ce moment...attention, on va le voir sortir dans la trouée...LA !!! Vous le voyez, maintenant ?? Et le second, juste en dessous, sur une mule ! Ceux dont vous m'avez parlé ? Ils...ils logeraient carrément chez moi ?

Il les avait vus aussi, le palefrenier. Les yeux mi-clos, il les suivait du regard en hochant négativement la tête. Il savait pas..Non, il ne pensait pas tout de même…
Poussant un rugissement soudain, elle remonta sur ses rênes à toute vitesse et prit le galop en criant sans se retourner


La cuisinière !!! La cuisinière, elle est toute seule là- haut ??

Oui, elle était toute seule, comme toujours...d'accord, elle avait des mains qui ressemblaient à des battoirs à linge, mais contre deux hommes ? Les assommer à coups de gigot ?? Pas le moment de plaisanter, ma vieille ! Avalant sa salive, Lothilde reconnaissait le picotement de la peur le long de son dos et n'arrivait pas à trouver de solution. Rattraper la mule et...elle saurait si ils devraient les attaquer..Le voir d’abord…et faire quoi, après ? Et l'autre, il allait baisser la herse avant qu'ils arrivent...Des solutions, il y en avait une, pas besoin de réfléchir. Se débarrasser du muletier d’abord. Poussant son cheval pour qu'il allonge le galop en rassemblant les cuirs dans sa main droite, elle passa la gauche à sa taille sous sa veste pour décrocher sa dague de la bélière...le dépasser par la droite et...non, le dépasser dans l'étranglement du muret. Oui, c'est ça...et le pousser à gauche vers le ravin...celui qui ne connait pas, plouf...le front couvert d'une sueur froide, elle n'osait plus respirer en fondant sur le cavalier..Encore deux foulées...c'est ça, va à gauche, à gauche, mon gaillard ! Mais...mais...

NON !!!! HAAAAALTE ! PAS A GAUCHE !
PAS.. A.. GAUCHE !!

Trois molaires...c'est le nombre de dents que le pauvre Arès avait du perdre dans l’arrêt, le poitrail dans la croupe de la mule campée fermement à la limite du fossé. Relâchant les rênes, elle se passa la main sur le visage, en fermant les yeux et reprit son souffle pendant une éternité avant de pouvoir articuler quoi que ce soit, d'une voix rauque, sans oser bouger d’un pouce et les yeux agrandis sur le père Adso qu'elle venait de reconnaître

Padre... laissez votre mule avancer...doucement…non ! laissez-là faire toute seule…elle va reprendre le chemin, elle tient à sa carcasse...plus qu'à la vôtre... ! Voilà ! ça y est, c’est bon ! Mon cher Padre, vous avez été à deux doigts d'aller siéger à la droite d'Aristote !! Là, en bas !!

Elle pointa un doigt tremblant en direction du ravin et soudain s’affala sur l’encolure de son cheval, sanglotant d’un rire nerveux et incontrôlable devant la petite bouche pincée du curé, impassible sur sa mule, qui promenait son éternel petit regard fatigué sur la pauvre mortelle écervelée qu’elle était avec un rien de pitié miséricordieuse…Sortant un mouchoir, elle se tamponna les yeux et le nez avant de pouvoir reprendre la parole, en remontant à ses côtés


Excusez-moi, padre…l’émotion ! Rassurez-moi. Vous vous êtes perdu en chemin, hein ! Ohhh ! n’ayez aucune honte à l’avouer ! N’oubliez pas qu’Aristote le sait, lui ! Je suis moi-même parfaitement incapable de différencier le nord du sud et ne m’en porte pas plus mal ! Si vous me dites que vous avez risqué votre peau pour sauver mon âme, j’aurai du mal à vous croire ! Vous êtes mon invité à la table du festin, mon cher Padre ! Et quand vous serez las de mon hospitalité, je vous montrerai le chemin que vous avez loupé…Dites…

Désignant du menton la croix que le doux Padre caressait amoureusement de ses doigts pâles


C’est la seule arme que vous avez ?? Parce qu’un cavalier nous devance de peu…Il se pourrait que nous soyons dans l’obligation de l’assassiner un peu, si vous voyez ce que je veux dire…

Elle n’osa pas tourner la tête de son côté de peur de rire à nouveau mais devinait que le saint nez de l’ecclésiastique devait s’allonger diaboliquement…divinement, plutôt. . Ils étaient assez nombreux et le bougre à cheval était sans doute un voyageur égaré. Elle passa devant le curé pour franchir le pont. Le cavalier mystérieux mit pied à terre, plus loin, dans la cour et elle sourit de toutes ses dents…Brieuc… !! Brieuc de Guérande !! Remettant sa dague à sa ceinture sans cesser de sourire, elle le rejoignit au petit trot...
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Adrien72
Une branche passait sur son bras, les feuilles des arbres qui glissez et collait au pied du cheval, Adrien avançait tranquillement avec son compagnon, les cheveux encore humide par la pluie qu'il a reçu quelques heure plutôt. Les arbres cachaient sauvagement les épais nuages encore gris qui voltiger, lentement, comme des fourmis à travers le ciel. Le héraut replaça ses quelques sacs pour équilibrer les charges à Azur, soupirant après ce long voyage fatiguant.

Il connaissait la route par cœur, malgré les forêts et les collines à perte de vue, il passait souvent par là quand il part ou revient de voyage pour allez à Luxeuil, c'était souvent l'occasion de rendre visite à sa chevalière et de donnez un compte rendu de ces terres. Adrien lisait un feuillet de la hérauderie tout en se pinçant les lèvres en pensant au château de Dampierre qui devrait apparaitre dans les minutes qui suivent, il sera enfin arrivait.

Quelque temps plus tard traversant les petites routes de campagnes entourées de champs, il observa le boulot remarquable des paysans . Puis il passa sous le pont pour suivre le chemin menant à la cour. Sur le trajet une pensée lui traversa l'esprit, pourquoi devait il se rendre au château ? Une urgence? un problème?, Adrien accéléra la démarche impatient de savoir la réponse.

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Le..jeune
Route entre Rougemont et Dampierre-sur-Salon, quelques heures avant la chasse.

Erwin fier comme toujours, peut être même un peu plus que d’habitude, car ce sont quand même ceux qui furent ses amis qui l’accompagne, ceux avec qui il s’était esbaudi dans la boue quand il était petit. Façon de montrer qu’il n’était plus le petit maigrichon sans père ni nom, mais le fils d’un noble, qui grâce à une croissance impressionnante et à force d’entrainement commençait à avoir une belle prestance, accompagné d’un minois qui se transformait en un visage d’homme sans pour autant en perdre son charme, le faisant ressembler plus encore à son père. Un Greenwarrior plus jeune avec des rides d’expressions plus dues à un éternel sourire qu’a des cris de guerre. Mais si pour le moment il sourit ce n’est qu’en coin. Droit sur sa monture, tenant ses rênes d’une main, le regard toujours posé sur l’horizon avec la nonchalance du vieil habitué qui ne craint rien, mêlé à la suffisance de celui que rien n’intéresse qui ne soit pas lui même. Il écoute sans intervenir la discussion des deux serviteurs sur pourquoi « ces fichus bestiaux n’obéissent qu’une fois sur deux ». En effet les deux jeunes hommes n’ont pas beaucoup eu l’occasion d’approcher d’un cheval.

Alors c’est qui les vilains maintenant ?

Obtenant un grognement et quelques jurons amicaux, il daigna détourner la tête vers eux à temps pour voir Stefan essayant de rattraper les rênes qu’il venait de lâcher, glisser jusqu’à terre en ayant voulu se pencher pour attraper la lanière de cuir là exactement où on lui avait dit de tenir plutôt que de le reprendre par la partie tendue sur l’encolure de sa monture. Il n’avait pas trop comprit sur le coup comment l’homme s’était débrouillé, mais après avoir tiré fermement sur les rênes de sa monture, et lui avoir fait faire demi tour, il alla attraper la bride du cheval sans cavalier qui s’était arrêté pour brouter. Mais avant d’avoir pu parler a Stefan qui restait à terre il s’étonna du cri à reprises d’Erich, et avisa celui-ci qui secoué comme un prunier laissait son cheval poursuivre sa route au trot.

Mais tire sur les rênes !

Je vaaaiiis le faaacheeer.

C’est moi que tu vas énerver si tu ne le fait pas !

L’homme obéit, peut être même trop promptement, et tirant d’un coup sur les lanières de cuir obtint un arrêt immédiat de l’animal réussissant à ne pas passer par-dessus son encolure par une chance formidable. Après quelques minutes pour convaincre le valet de se remettre en selle. Ils purent enfin rejoindre Erich qui immobile bénissait le ciel d’être encore en vie, marmonnant des bêtises tel que : avais prévenu… mauvais présagent étaient là… va mourir…

Le reste du trajet se fit plus calmement, Erwin donnant un cour d’équitation aux deux autres pour pouvoir se concentrer sur autre chose que leurs chutes lorsque la chasse aurait commencé.

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Erwin Adams de Mélincour dit le jeune
Sous le charme et fiancé à une louve
A la recherche d'une bannière ou d'inspiration
Richard
[Dans la forêt non loin du groupe de Lothilde]


Je continuais d’avancer suivant mon chemin sur les marques que j’avais faites sur les troncs pour ne pas me perdre. Tout allais si vite dans ma tête, je suivais machinalement le chemin, ne faisant pas attention à mon environnement. Mon esprit était ailleurs, trop obnubilé par la chasse que je venais de faire. J’arrivais au bord du petit ruisseau, m’asseyais un instant sur une souche, je regardais le maigre filet d’eau coulé… Je ramassais une feuille et la déposais à la surface, la regardant floter puis disparaitre…

Doucement je m’allongeais, m’étirant simplement… Je fermais les yeux, remplies de liberté j’étais… Je ne sais combien de temps je restais là à rêver de l’amélioration de mon quotidien. Je fut réveillé en sursaut par un bruit de sabot. Me faisait face un immense cerf au bois blanc. Il bu à la rivière puis me regarda un long moment. Je restais là, la bouche simplement ouverte observant l’animal avec admiration. Il releva la tête humant l’air, d’autre bruit se firent entendre et une biche et trois fans firent leurs apparitions pour boire également.

Quand à moi je ne bougeait pas, je sentais simplement la nature en moi, je sentais les vibrations de la rivière, je ne faisais plus qu’un avec les rois de la forêt. J’avais l’impression que le grand cerf entrait dans mon esprit. Moi je regardait sa robe voler avec la fine brise. Mais le plus étrange était cette sensation d’être en harmonie avec le cour d’eau. Tout se précipita alors. Le cerf huma l’air à nouveau, il fit comme un signe à sa famille qui bondit à mes côtés par dessus de la rivière, puis s’éloignèrent au triple gallot. Le cerf me regarda encore une fois et prit le même chemin que sa famille.

A ce moment là je reçue sur la tête une fine branche flexible. Je la ramassais machinalement et la mit dans ma poche. Je me levais alors rajustais mes prises. C’est là qu’au loin je vis des cavaliers. Il ne pouvait ne pas m’avoir vu. J’étais fait comme un rats. J’avais deux solutions, fuir et me prendre une flèche dans le dos ou attendre simplement mon sort.

J’optais pour la deuxième solution. Je regardais alors avancer la troupe vers moi, priant que ce ne soit pas le seigneur du bois qui chassais mais simplement des voyageurs égarés ou encore quelques brigands de grand chemin.

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Adso


Les murmures de la forêt... Adso, en tant que clerc éduqué, ne prêtait aucune attention aux affabulations sur les êtres surnaturels dont certains disaient qu'ils peuplaient les bois. Mais tout de même... Il était un peu inquiet d'entendre toutes ces sortes de sons dont il ne pouvait localiser l'origine, ni même la nature. On aurait dit que des... êtres embusqués dans les hautes branches s'envoyaient des signaux, qui des sifflements, qui des grattements, qui des soupirs... Prêts à bondir sur lui en embuscade au détour d'un sentier...

Non... ce ne devait être que les animaux ordinaires des bois...

Est-ce qu'il y avait de grosses bêtes sauvages, dans ces bois ?

NON !!!! HAAAAALTE ! PAS A GAUCHE ! PAS.. A.. GAUCHE !!

Adso faillit tomber de sa mule tant il sursauta. Il n'avait même pas pu crier, tant la peur l'avait étreint.

Il reconnut enfin Lothilde, et pendant que les battements de son coeur se calmaient, il suivit du regard la direction qu'elle indiquait avec son doigt, et là... Il ferma les yeux, prit une grande inspiration, les rouvrit en se mettant à regarder bien droit devant lui, puis, tant qu'à faire, à regarder Lothilde, et ne pas penser au ravin qui apparaissait sur sa gauche.

Il fit mine de ne pas comprendre les allusions de Lothilde au fait qu'il était perdu, et lui répondit, essayant de paraître aussi impassible que possible :

Je te remercie de ton offre d'hospitalité, je ne savais pas que tu avais une résidence près de Besançon. J'avoue que j'hésite à accepter, je dois me rendre au palais episcopal, je n'en suis plus très loin...

Il ne répondit pas à la remarque sur le fait qu'il n'avait pas d'arme... Elle devait bien savoir que les clercs faisaient voeux de n'en pas porter. Il avait bien, accorché sur le flanc gauche de la bête, son "bâton de pélerin", mais ce n'était pas ce qu'on pouvait à proprement utiliser pour occire qui que ce soit... Il espérait quoi qu'il en soit qu'elle ne s'attende pas à ce qu'il participe à un quelconque acte de violence.

De toute façon, elle ne lui laissa pas le loisir de dire quoi que ce soit, elle était déjà partie devant... Décidément, toujours aussi fougueuse... Elle prenait tout en main. Partir maintenant serait sans doute perçu comme de l'impolitesse... Et puis, il aurait sans doute l'occasion d'apprendre la direction à prendre pour retomber sur la route de Besançon....

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Brieucdeguerande
Brieuc avait mit pied à terre dans la cour du château. On le regardait d'un air méfiant. Un jeune palfrenier, le doigt enfonçé profondément dans le nez à la recherche visiblement de quelque supplément de ration s'approcha de lui...

M'sire...

Mais il avait à peine ouvert la bouche que le son d'un cheval au trot parvenait du pont par devers lui. Il se retourna pour voir qui avait ainsi figé les traits du jeune garçon et l'avait du même coup fait pâlir...

Le visage bien connu de la cavalière lui offrit une réponse fort suffisante. La maitresse des lieux en personne... et avec le sourire, Aristote en soit mille fois remercié!

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Lothilde
Heureuse de vous voir, chevalier…Vous avez fait bonne route ? Hum…J’ai peur que vous ne deviez attendre encore un peu avant de soulager votre postérieur sans doute aussi endolori que le mien. Je vais vous prêter un autre cheval parce que…

Sans avoir mis pied à terre, les rênes posées sur l’encolure et les étriers déchaussés, lothilde pivota sur sa selle pour regarder la mule du prélat sortir du couvert du porche et se retourna pour chuchoter à toute vitesse en se penchant au dessus du pommeau


Parce que J’ai récupéré le père Adso en chemin. Perdu, visiblement, mais il ne faut pas le dire… Il a sa tête des bons jours, et comble de plaisanterie, je l’ai pris pour un de ces manants qui braconnent sur mes terre..et vous aussi, du reste ! j’ai bien failli le pousser dans le ravin, autant dire qu’on a été à deux doigts de perdre un des plus brillants théoriciens de toute l’aristotélité…chuuuut ! le voilà… !!

Hésitant à descendre de cheval, elle passa finalement une jambe derrière la croupe, mit pied à terre et tendit les cuirs au jeune palefrenier en approchant de la mule, frottant sa veste des deux mains


Sellez deux roncins...Ceux qu’on prend pour la chasse au cerf, Bartholomé vous montrera … et bouchonnez les nôtres…

Elle mit une tape affectueuse sur le museau de la mule et faisant un clin d’œil à Brieuc pour qu’il les suive, la guida par son collier jusqu’à l’abreuvoir au milieu de la cour, l’ecclésiastique dignement perché sur son dos.
Elle esquissa un petit sourire…Pas la peine d’être devin pour comprendre qu’une soirée de ripaille avec de vils chasseurs lui déplairait souverainement. Saisissant des gobelets d’étain posés sur la margelle, elle les remplit avant de les tendre aux deux hommes et but une gorgée d’eau, s’essuya les lèvres du revers de la main, et rassura le padre


Nous allons vous raccompagner sur la bonne voie …pas aussi impénétrable que les voix d’Aristote, vous verrez… Il y a un raccourci qui vous déposera comme une fleur sur le chemin de Besançon. Et nous en profiterons, nous, pour faire un tour de reconnaissance dans les bois, n'est-ce pas, chevalier ? Juste pour vérifier des indices de passage du cerf, des frottements sur les arbres, caractéristiques…. Suffira de suivre la rivière en longeant les champs cultivés, trouver son ère de repos et…Ah ! Voilà nos chevaux… Choisissez votre animal de combat, messire Brieuc…ils ont le pied sûr, vous pourriez dormir en chemin qu'ils ne vous déposeraient même pas sur le bas-côté

Et hop, c’était reparti…Encadrant le prélat sur sa mule qui trottinait gentiment, ils s’enfoncèrent sous le couvert des arbres à la sortie du pont-levis. L’oreille à l’affut du moindre craquement et l’œil plissé sur les futaies qui bordaient le chemin, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir observée…Mais par qui ? En tous cas…des empreintes fraîches de sabots étaient visibles sur le sentier de terre. Donc un homme…deux, même…avaient du prendre ce chemin là... Donc pas des paysans du coin, elle savait bien où ils braconnaient, eux, mais à pied.... Pour traquer le cerf chez le voisin, fallait pas manquer de culot!...
A l’embranchement du chemin de Besançon, elle arrêta son cheval et pointa le bras en se retournant


Toujours, toujours, toujours tout droit, Padre. Ne vous laissez pas séduire par tous les calvaires qui sont à la croisée des chemins. Un petit Ave en passant, ça suffira... NI par l’étoile du Berger, vous n’êtes pas la Sainte Mère d’Aristote, même si vous portez la croix de son fils sur le ventre… Le chemin le plus large, toujours…et CHANTEZ DES PATER !! qu’on ne vous prenne pas pour un sanglier en cavale ! Je vous ferai porter un cuissot au presbytère, pour me faire pardonner. Allez en paix, mon fils ! qu’Aristote vous protège !

Les sourcils froncés, attentive mais retenant une envie de rire, Lothilde suivit des yeux l’équipage sacerdotal jusqu’à ce qu’il disparaisse au détour d’une courbe, et faisant pivoter sa monture, désigna du menton un petit chemin étroit et resserré entre de gros blocs de calcaire qui plongeait vers la rivière, dans lequel ils s’engagèrent en silence.

Les oreilles de son cheval frémirent et elle s’arrêta net, la bouche entrouverte, retenant son souffle..Juste devant eux…elle l’aurait parié ! Ils étaient sous le vent, le cerf ne les avait pas sentis venir…mais il fuyait…qui ???
Laissant errer son regard en contrebas du chemin en remontant minutieusement le cours d’eau , elle sursauta et piqua de l’éperon en direction de la rivière, Brieuc sur ses talons, et s’arrêta devant un jeune homme qu’elle détailla rapidement…Connait pas…En tous cas, il n’était pas en bonne posture mais il n'avait pas l'air d'un mauvais bougre…Relâchant tranquillement les rênes, elle regarda ses prises , accrochées à sa ceinture et fit une petite moue


Maigre butin…Manant, tu chasses sur mes terres… Ne fais pas cette tête contrite et réponds moi ! Pour QUI tu braconnes ?? Non…ne fais pas l’innocent…je me fiche des deux garennes qui pendent à ta ceinture, ce que je veux….C’est que tu me dises qui a perdu ÇA ! si tu te caches dans mes bois, je serais étonnée que tu n’aies rencontré personne…

Fouillant dans sa poche, elle lui montra l’écusson dans sa paume ouverte, sans quitter le jeune homme des yeux et referma la main d'un geste sec au moment où le jeune homme allait le saisir

Je t’écoute….
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Richard
La troupe s’avança, mon cœur battant de plus en plus fort . Je reconnue immédiatement le père Adso sur sa mule. Il y avait des hommes et une femme qui prit la tête du convoie. Elle me toisât du regard.

Maigre butin…Manant, tu chasses sur mes terres… Ne fais pas cette tête contrite et réponds moi !

Et voilà que le pire arrivait, la seigneur des terres qui venaient de m’attraper à braconner sur ses terres. Je baissais la tête immédiatement. Essayant de me faire le plus petit possible.

Pour QUI tu braconnes ?? Non…ne fais pas l’innocent…je me fiche des deux garennes qui pendent à ta ceinture, ce que je veux….C’est que tu me dises qui a perdu ÇA ! si tu te caches dans mes bois, je serais étonnée que tu n’aies rencontré personne…

Pour qui je braconne, mon regard devint on ne peut plus étonné, au lieu de me faire rudoyer et surement rouer de coup, voilà qu’on me demandait pour qui je braconnais. J’aurais pu inviter n’importe qu’elle histoire à ce moment là pour mettre la faute sur un autre. Non c’était hors de question. Je devrais affronter ma faute avec courage. La dame sortie un écussons. Je ne connaissais en rien ces couleurs.

Je t’écoute.

C’était désormais à moi de parler. Mais pour dire quoi … Je n’avais toujours pas choisi ma ligne de défense. Le père Adso arrivait enfin devant la scène et me regarda de haut en bas. Son estime envers moi devait en avoir prit un sacré coup en cet instant. Enfin, en lui j’avais un allié qui me sauverait sans aucun doute la vie. Je le saluais d’un signe de la tête un peu honteux.



Vostre Seigneurie, je ne chasse que pour moi, cela fait des jours que je n’ai manger que du pain ou du maïs et pas à ma faim. Je ne connais pas le signe sur ton morceau de tissus, je suis désolé.


J’avais repris courage en répondant avec franchise, je regardais la dame droit dans les yeux en répondant avec respect. Je ne savais à quelle sauce j’allais être mangé, mais j’allais vite le savoir désormais.
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Le..jeune
Sur le domaine de Dampierre-sur-Salon.

Sa garde n'est pas devenue experte loin de là, mais alors que l'éleveur les rejoints, les deux hommes sont enfin en état de tenir sur un cheval et ont déjà mieux saisit les techniques pour se faire obéir. Le jeune observe le visage de l'homme en tête qui mène d'une main assuré sa monture vers eux au pas. Pour le moment en vérité il fixe simplement l'homme, le couvert des arbres empêchant de voir des détails à une telle distance. Son regard passant de l'homme à l'animal perché sur son poignet, avant de se détourner vers l'animal au poignet de l'apprenti qui le suit, sans un regard pour l'apprenti lui même.

Ce n'est pas la première fois qu'il vient dans cette forêt, il y a rencontré déjà plusieurs personnes pour lui apprendre des chasses moins nobles que celle du jour, que ça soit la chasse au collet, nécessitant de savoir faire des pièges, mais qui n'était pas vraiment divertissante, le but évident étant d'attraper de quoi se nourrir, et chose évidente, Erwin ne manquait pas de nourriture. La chasse devant soi où un chien débusque les oiseaux, et où le chasseur muni de son arc tire à l'envol, qui avait au moins le mérite d'occuper le chasseur, mais ramener que des volatils n'était pas très glorifiant. Ce qui lui avait le plus plut était surement la chasse à l'approche, rechercher les traces, les suivre, avoir la possibilité de débusquer de plus grosses proies, mais de un le résultat n'avait pas été concluant ce qui pour une personne assez vaniteuse n'était pas plaisant, de deux ce n'était pas une chasse possible à plusieurs le silence étant de rigueur entre autres choses.

La chasse du jour est la fauconnerie. Il s'y est déjà essayé par deux fois, et a déjà vu l'éleveur et les deux volatiles plus d'une fois. C'est une chasse noble, réservée à l'élite et qui nécessite de la patience et une certaine affinité avec les oiseaux. Ils ne sont pas là qu'un moyen que l'on peut utiliser comme on veut, un oiseau qui n'est pas respecté, à qui l'on promet des récompenses qu'on lui retire finalement n'obéira pas, animal faisant preuve de tellement plus d'intelligence qu'un chien ou un cheval, il ne comprendrait d'ailleurs jamais comment un être aussi grand, pouvait se laisser mener par le bout des naseaux sans broncher.

Les oiseaux tout comme la chasse en elle même avaient tout donc pour attirer l'intérêt du jeune homme. Trottinant derrière les sabots des montures de l'éleveur et de l'apprenti un chien de rapport les suivait pour compléter le tableau.


Klaus quel bonheur de vous revoir !

Le jeune adressa un grand sourire au fauconnier, se saisissant du gant proposé par son valet avant de l'enfiler rapidement.

Le bon jour jeune messire, par quoi voulez vous commencer ?

Ni une ni deux, après un regard pour le faucon fermement campé sur le gant de l'apprenti fauconnier, Erwin répondit avant même de le regarder.

L'aigle royal sacrebleu !

Il était plus grand, plus lourd, plus impressionnant, que le faucon qui était un volatil de haut vol, si sa façon de plonger était passionnante, il ne pouvait ramener autre chose qu'un oiseau en vol, là où l'aigle chassant de bas vol était susceptible d'attraper toutes sortes d'animaux à poils : marmottes, chevreuils, lièvres et belettes, l'expérience offrait plus de promesses.

L'aigle passa d'une main à l'autre, le fauconnier prodiguant ses conseils et le jeune observant l'animal avec une lueur de respect.

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Erwin Adams de Mélincour dit le jeune
Sous le charme et fiancé à une louve
A la recherche d'une bannière ou d'inspiration
Adso


En suivant Lothilde dans la cour intérieure de sa demeure, Adso fut surpris d'y rencontrer Brieuc :

Tiens ! Toi aussi tu viens à Besançon ? Tu viens voir Son Eminence ?
C'est quand même une sacré coïncidence que nous arrivions tous aux alentours de la demeure de Lothilde... C'est bizarre, d'ailleurs, je n'étais encore jamais passé par là pour venir à Besançon... Mais il faut dire que d'habitude, je prend la route principale...


Puis Lothilde conduisit sa mule à l'abreuvoir, et lui tendit un gobelet d'eau pris dans le même réservoir... Adso eut un moment d'hésitation, mais voyant que Lothilde y buvait lui aussi, se dit qu'elle risquait de se formaliser s'il n'acceptait pas son gobelet...

Et puis voilà qu'elle le reconduisait vers la sortie... Il était assez surpris, vu qu'elle lui avait parlé de l'inviter à un festin quelques instants auparavant... Mais bon, au moins elle lui montrait la route vers Besançon. Bon... Adso ne voulait pas s'imposer... Après tout, Lothilde avait sûrement autre chose à faire... Il trouvait son ton, toutefois, un tantinet... sarcastique.

Alors qu'il s'était engagé sur le chemin, il crut reconnaître quelqu'un, à la rencontre de qui Lothilde et Brieuc se rendaient. Il voulu s'assurer qu'il ne se trompait pas et dirigea tant bien que mal sa mule vers les protagonistes :

Mais oui ! C'est bien toi, Richard ! Tout le monde s'est donné rendez-vous à Besançon, on dirait ! Qu'est-ce qui t'amène ici ?

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Lothilde
Nom d'une pipe, monseigneur !....Mais...mais ne me dites pas que vous avez encore tourné en rond...

Lothilde n'en revenait pas...Sur leurs talons !! Il était...il les avait suivis ? Nan...elle venait de comprendre et une lueur de malice brilla un instant dans ses prunelles...

Vous, mon père...si vous avez écouté mes conseils ...vous êtes pire que moi, sachez-le, dans votre sens de l'orientation ! incurable !

Elle allait tout de même tempérer ses remarques, soudain un peu honteuse, mais resta la bouche ouverte, interloquée, en découvrant que le le curé était en pays de connaissance...le bouquet.!!..Mais c'est qu'il arrivait presque à avoir l'air aimable, avec les gueux, ce curé de miséricorde ! ...Il n'allait tout de même pas lui faire la morale à elle, non ? Il n'avait pas intérêt... Richard ?? Il l'appelait même par son prénom ?? Mais où allait le monde ??

Toussotant derrière sa main en relevant le nez, Lothilde eut un petit sourire qu'elle essaya de rendre aussi hautain que possible et inclina le buste en direction de la mule et de son occupant, tentant de garder le dos bien droit. Tout de même, elle avait peut être son mot à dire, que diable !


Mon trèèèèès cher padre...permettez que je réponde avant que votre Richard ! ne se sente dans l'obligation de mentir...à cause du respect pour votre chasuble, peut être...ou la peur de Belzebuth, plus probablement... Non...Richard n'allait pas à Besançon...Ou du moins, il avait fait un petit crochet par mes terres pour y prélever son déjeuner...Et que ça m'est égal !

Elle accompagna sa dernière remarque d'un léger hochement de tête et détailla le jeune homme auquel elle n'avait même pas eu le temps de répondre....Oui, il avait faim, ça se voyait. Sa chemise flottait autour des poignets et ses braies devaient entamer la deuxième ou troisième génération de la famille...Elle se mordit la lèvre et soupira imperceptiblement...Qu'est ce qu'il croyait, monseigneur ?? Qu'elle était aveugle ? Sans compassion ? Il ne savait pas, lui, qu'elle fermait consciencieusement les yeux sur les petits larcins de ses domestiques....comme tous les seigneurs...comme la plupart...Elle le regarda en coin. Il en ignorait, des choses du bas monde. Et surtout qu'un noble est fait pour se faire gentiment piller, que tout le monde le sait et que personne ne doit jamais le dire...jamais.
Jouant avec ses gants en feignant l'indifférence, elle attendait que le jeune homme réponde au curé. Une fois parti, elle pourrait...négocier avec ce gamin. Elle avait besoin de ses services...

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