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[RP] Arheu ?!

Pouchka
Dans le temple d'Ixtacuixtla....

Elle folaye la mère ! C'est pire que dans un champ de pécaris là dedans, non mais c'est quoi tous ces chiards qui pignent et qui courent dans tous les sens ? Oh on lui a dit qu'elle n'aurait aucun mal à récupérer son gamin, c'te bonne blague. Ca fait un bail qu'elle l'a laissé ici mais voila.... Manquerait plus qu'il ait foncé de cheveux, ou qu'il ai perdu un bras, ou.... changé de sexe, qui sait ?

*Choppe au vol un des gosses en l'attrapant par le col*
Cràssôs ? C'est toi ? Pas de réponse hormis celle d'une femelle énorme qui déboule en trombe Ho la ! Lâchez cet enfant !!!! La Petrouch' s'exécute, c'est mauvais de contrarier les gens qui bossent dans un temple, elle en a déjà fait les frais. Elle libère le gosse en relevant le menton vers la bonne femme Beh on s'détend einh, j'viens juste chercher mon gamin moi !

La narration vous passera les diverses politesses et gestes affectifs que les deux vieilles purent échanger, puisque la Pouch finit par y mettre rapidement un terme dès lors qu'elle apprend que Cràssôs ne se trouve pas dans ce foutu temple.

Comment ça il se trouve chez Kalamite et pas ici ? C'est quoi l'embrouille ? La Kala elle vît pas dans un temple ? Ca s'rait bien qu'on m'tienne au courant einh ! Pis.... la Petrouch' se fait interrompre par l'énorme mégère qui lui tend un bout de papier avec l'adresse de la Tlatoani. L'est pas belle la vie ? Moué, merci, mais j'aime autant t'dire que si j'retrouve pas mon Cràssôs là bàs, j'reviens pour te piquer un gosse d'ici ! qu'elle dit en tournant les talons en direction de chez la Tlatoani.

Devant la porte en bois de la hutte de la Kala, la vieille se retourne vers Nwaman Mmm.... C'est tout d'suite moins impressionnant qu'un temple, j'te l'accorde. Voila pourquoi t'as pas intérêt à dev'nir Tlatoani mon coeur ! Non seul'ment t'y gagnes rien mais en plus tu crèches dans une cage à poules *cogne à la porte, un brin impatiente*
Nwaman
Cràssôs ! Encore un ? Mais tu vas m'en sortir combien comme ça ?

La question de Nwaman était restée sans réponse. Finalement Pouch avait surement des gosses qui trainaient un peu partout.

Mais bon elle avait décidé et le programme du jour était d'aller récupérer ce Cràssôs qu'elle avait bien du mal à retrouver d'ailleurs, d'autant qu'elle avait presque l'air d'avoir oublier son visage. Nwaman n'en revient pas !

Au milieu de tous les gamins qui braillent, la vieille fait sensation. Lui ? Ah non ! ... Et lui ? Non plus ? Nwaman regarde avec désolation sa mère chercher son fils parmi les autres avec un instinct maternel pour le moins surprenant.

Des images lui reviennent, une en particulier, celle du jour où elle l'a laissée après avoir fait affaire et l'avoir vendue comme esclave. Nwaman était pourtant si petite mais des bribes de souvenirs étaient gravés dans sa mémoire. La vieille avait empoché les qualtchis et l'avait tanquée sur une caisse en bois.



Pendant des années, la gosse n'avait plus vu sa mère jusqu'à ce qu'elle s'échappe d'où elle était esclave et lui tombe dessus dans une taverne de Xaloztoc où elle avait trouvé refuge. Bref ... il parait que la vie est un long fleuve tranquille.

La Pouch hurle sur une calamité qui hurle autant. L'est tombée sur un os là, l'édentée.

Kalamite ! Le marmot serait chez Kalamite ! Nwaman l'a bien croisée celle-là une fois. Enfin un papier dans les mains, Pouch fait signe à Nwaman de la suivre. Elles se retrouvent devant la porte d'une hutte où la main de la vieille toque un brin énervée. Mais rien .... Silence Total ..... Nwaman regarde sa mère, puis devant la non-réponse.

Nan mais va pas nous faire 'tendre longtemps non ? 'tend ta wouar un peu !

La gamine qui a bien malgré elle avait adopté quelques unes des manières de sa mère, saisit un bout de bois et frappa la porte rageusement.

NAN MAIS Y'a quelqu'un dans c'te cahute ? Cràssôs ! Cràssôs ! On veut l'Cràssôôôôôôôôôôôôôsssssssss
--Xito
Un beuglement me sortit des compte. Je levais la tête, perplexe devant le tintamarre qui venait de la rue. Je sortis sans hâte. Je découvris sans problème la source de ce bazar.
Ainsi, la Vieille se souvenait enfin qu'elle avait un fils. Soit.
Je m'approchais.


On peut savoir ce que vous voulez aux pécaris, à tambouriner comme ça à la porte de leur étable?
La calli, c'est le bâtiment en adobe à coté...


J'inspectais rapidement la gamine à coté de la Pouch. Nwaman, si mes souvenirs étaient bons. Je l'avais brièvement aperçu à Olintla.

T'as l'air en meilleure forme que la dernière fois, la Vieille.
Tu veux quoi?

Comme si je ne le savais pas...
Elle venait enfin reprendre son enfant, ce fils sur lequel Kala veillait comme une coyote sur sa portée depuis sa naissance, le seul être qui arrivait à lui arrachait un vrai sourire, ces derniers temps.
Je tapotais mes des doigts sur ma cuisse en écoutant les borborygmes de la Vieille, énervé.
Le donner? Le garder?
La question méritait réflexion. Cràssôs ne la connaissait pas, cette vieille enquiquineuse, mais il n'en restait pas moins son enfant.


Entrez, et arrêtez de gueuler: il dort.
On sera mieux à l'intérieur.
Et, Kala me tuerait si je ne vous offrais pas l'hospitalité.


Je me tournais et entrais dans la maison.
Sans même regarder si elles m'avaient suivi, je servis trois verres de pulque et trois bols de ragout. On raconte moins de bêtises, le ventre plein et le verre à la main.
Nwaman
On peut savoir ce que vous voulez aux pécaris, à tambouriner comme ça à la porte de leur étable?
La calli, c'est le bâtiment en adobe à coté...


Interdite, Nwaman stoppe net son geste et reste quelques secondes le bras en l'air en lançant à sa mère un regard furieux avant de jeter négligeament son rondin de bois.

Les pécaris ? Pff t'as encore bien du forcer sur la pulque toi !

Nwaman regarde le nouvel arrivant et se souvient l'avoir vu quelque part. Où ? Impossible de se rappeler, la vieille lui a déjà fait faire trois fois le tour du monde. Enfin, on leur ouvre la bonne porte et elles se retrouvent devant à boire et à manger.

Ma mèr' là ! Elle veut l'Cràssôs ! Alors on vient l'chercher. Faut y donner t'comprends sinon l'en fait un'ôt et bon ça va comme ça ! J'croyais qu'j'étais seule avec la grande, que j'sais même pas où elle est et maint'nant m'parle du Cràssôs ! et à sa mère Va pas faire une tribu quand même einh ?
Pouchka
Et vlan ! Une taloche sur la caboche de la mioche. Mais t'as pas fini tes counneries toi ! *qu'elle braille en masquant un fou rire et en enchainant avec un poil de mauvaise foi....* Tu vois bien qu'c'est une porte à pécariiiis ! *se baisse tant bien que mal pour récupérer le bâton que Nwaman vient de jeter au sol avant de se redresser en parodiant le Xito* Beeeh uiiii, la calliiii en adoooOOOooobe c'est à côtéuuuuh ! *prends appui sur le bâton en ricanant avant de se retourner vers l'homme* Hum ! Xico ! Contente de te voir ! Comment ça j'ai l'air en meilleure forme ? J'suis toujours aussi svelte et désirable nan ?! *Passe ses mains sur ses larges hanches avant de menacer la gosse d'une autre taloche* Glousses pas comme ça toi !

Et voila que Xito les convie à l'intérieur. Mais dans le silence parce que Bébé dort. La vieille s'y traîne piano mollo. Xito ? Tu veux savoir c'que j'veux ? *dissimule les gargouillis qui émanent de son gros ventre en claquant ses paluches contre ses entrailles* Mmm.... un bon pécari ? Oh il le sait, la vieille Petrouchka n'est pas du genre à se déplacer pour échanger des salamalecs ou produits à bas prix. Encore moins pour se goinfrer en sa compagnie. Hum ! L'boyau de Nwaman a tout dit, c'est un rouquin miniature plutôt vilain que j'veux. Pis si il répond au doux nom de Cràssôs ce s'ra parfait

S'installe, attrape le godet d'une main avant de chopper la Nwaman de l'autre et de la caler contre son échine. T'as pas trop d'inquiétudes à t'faire Nwaman, j'dois plus être fertile, et à choisir, c'est pas un clan qu'j'aurais pondu, mais une armée. C'est plus rentable. Un long soupir, un oeil sur le berceau qui trône dans le milieu de la pièce, un autre sur les diverses babioles, nattes, coffres, tables et bancs qui ornent la pièce. Ah c'est cossu. Ça sent plutôt très bon, c'est plutôt très très propre.... oui.... c'est très très très classe la bicoque d'une Tlatoani. Oui, oui, y'a pas à dire, les callis en adobe c'est vraiment moumoute !

*Lève un sourcil vers Xito* Euh, tu disais quoi ? que Kala te tuerait si elle savait que tu nous refusait l'hospititatilaté ?? Beh, elle te tuerait peut être si elle me savait ici, qui sait ? *vide son verre* Et toi Xito ? Toujours aussi pimpant à c'que j'vois ! *sourit, prends la main de sa fille, l'entraîne vers le berceau et pose un regard inquisiteur sur la chose qui roupille fessier en l'air*

Oh qu'il est choumiii !! *tends un index vers le bidou du bambin* Et bien nourrit avec ça ! Faudra r'mercier la vache laitière d'ailleurs ! 'fin l'aztèque qui l'a nourrit quoi.... *glisse un doigt dans la bouche du p'tit en levant les yeux au ciel* Une, deux.... trois....... six dents ! *grimace en écarquillant les yeux vers Xito* Euh.... rassures moi, il tête plus le chiard ? *lui tâte les amygdales* Ca f'ra un bon gueulard en tout cas ! Il pourra pas renier ses parents c'lui la ! *Penche la tête un brin attendrie* Allez ! Vendu ! J'le prends ! *Choppe le Cràssôs encore endormi et le claque contre sa poitrine* Nwaman ? *pointe le mini arc qui se trouve dans le berceau* Récupères l'arcounet, faut rien laisser einh.
--Noie_


Tapie dans un coin de la pièce, la jeune aztèque assistait au sordide spectacle.
Elle redoutait tant ce moment.
Que faire ?
Ici elle n'était rien, rien qu'une étrangère ennemie à qui on avait épargné la vie en contre partie de quelques tétées pour l'enfant né en terres Azteque.
Cet enfant auquel elle se voue corps et âmes depuis son arrivée ici...
Noïe ne pouvait que subir les paroles de cette vieille femelle.
Comme des aiguilles qui lui transperçaient les bras et les jambes. Une nausée la saisit. Puis un vertige épouvantable.
Elle sombra dans le néant comme on coule. Avec, comme image persistante et absurde sur sa rétine, l'énorme fessier de cette femme.
Un cri strident la tira de son coma.


Citation:
Allez ! Vendu ! J'le prends !

Mais que croyait-elle ? Qu'il était si facile de s'approprier les choses en terres tlaxcallanes ?
Kalamite
Corps harassé par les nombreuses nuits de garde passées à Huiloapan, mais esprit serein, la Petite pousse la porte de sa calli en fredonnant.
Son regard se porte sur la Vieille. Son regard se fait froid et distant . Ça ne peut signifier qu'une chose.
Pouchka est venue réclamer l'enfant en son absence. Tellement plus simple d'éviter de l'affronter et de vider ainsi, une bonne fois pour toute ce qui empoisonne leur relation, tellement simple de venir prendre l'enfant qui est devenu le sien pendant qu'elle n'est pas là. Six mois! Six mois où elle l'a veillé, bercé, câliné et d'un coup, d'un seul plus rien. Où était elle la Vieille pendant ces six mois, quand s'en est elle préoccupée du mini-rouquin?
Visage impassible, elle pose son sac sur la table. Un coup d'œil lui montre Xito en train de relever Noïe. Elle s'approche de Nwaman et Pouchka.


Tu crois aller où comme ça, Pouchka?
Tu n'es pas venue le voir une fois en six mois et tu crois que tu peux le reprendre comme ça?
T'as retrouvé l'instinct maternel au fond d'une bouteille de pulque?
Ou alors, t'as besoin d'argent et tu veux le vendre, celui là aussi?


L'enfant sur l'épaule de Pouchka se réveille. Il relève la tête étonné , contemplant le visage ridé qui lui fait face, une grimace traverse le minois de Cràssôs. Il est prêt à pleurer quand tournant la tête, il découvre sa sœur. Il lui tend les bras en gazouillant.
La Petite jauge la situation. Elle se sait assez rapide pour saisir l'enfant, mais après? La Vieille ne se laissera pas faire, Xito va s'en mêler, Nwaman certainement aussi, et l'enfant risquerait d'être blessé. Autant essayer de régler ça calmement, enfin de manière civilisée, euh..., pas trop brutalement.


Je pense qu'on a à parler avant que tu t'en ailles. Tu me l'as laissé sans prévenir. Hors de question que tu le reprennes de la même façon.
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Pouchka
La vieille penche légèrement la tête vers l'aztèque qui donne dans le malaise Tu vois Nwaman, c'est à ça qu'on reconnait un aztèque, un rien les perturbe.... ! Ils sont attendrissant dans un premier temps, puis très vite, ils deviennent fatiguant, puis la faiblesse les prends et.... Et la porte claque, oh misère ! Rangez les bouteilles ! Mettez les enfants en lieu sur ! Tous aux abriiiis !! Voila la Kalamite, ça va saigner !

Et c'est partit, la jeunette abreuve la vieille de reproches sous formes de questions pendant que la Petrouch' ressert le gosse contre sa poitrine et choppe la Nwaman par le bras.

Où j'vais ? Ben je ramène le rouquin à ton père. Me faut une autorisation p'têt ? Une décharge à signer ou un test à passer ? Elle prends sur elle, elle met de l'eau dans son pulque, c'est pénurie, pas la peine d'envenimer la situation, elle est pas aussi fûtée que son père la Kala, mais punaise.... elle crie trop fort.

Tu veux que j'te rappelle où j'étais pendant les six derniers mois ? En Aztèquie pour commencer. Oui, tu sais bien, à Tecmilco, on en a baver pour prendre ce calpu avec les collègues.... Mais la Province n'a pas pu s'empêcher de rappliquer, t'y as envoyé ma Prunelle en otage pour récupérer les prisonniers en échange. Oui oui, pour l'bien des prisonniers, on la connait la chanson. Mais toi et moi on sait bien qu'c'était pour récupérer du guerrier et dorer un poil l'image de la province là bas. C'était subtil, j'dis pas. Mais comme j'te l'ai dit et redit, on avait pas b'soin de vous. C'est vous qui aviez b'soin de nous pour partir en guerre. Faut dire que sans la Limace vous étiez un poil dans la mouise, y'en a pas cinquante des gus aussi cinglé pour mener une armée.
Le Noc ne manque pas une occasion de s'en venter d'ailleurs, il pavane pas mal j'dois dire.


Elle grogne après le chiard qui ne trouve rien de mieux que de porter à sa bouche un des doigts de sa soeur. Lâche ça gamin ! *plock* Puis l'ancêtre proteste mollement Hors de question ? Oh mais tu peux aller brosser tes plumes ma jolie, j'ai pas b'soin de ton avis pour reprendre c'qui m'appartiens. C'est pas le Xito qui en f'ra un grand guerrier, et toi encore moins !
Kalamite
Elle en grincerait des dents, la Petite. Mais elle se fout d'elle ou quoi, la Vieille?
Et la Pouch qui enchaine avec ses exploits...

Kala commence à répondre. Elle traverse de long en large la pièce tout en faisant, essayant de bruler cette rage qui monte en elle et qui lui donne envie de secouer celle qu'elle avait prise pour une amie.

D'une, c'est certainement pas de moi que venait cette idée stupide d'aller prendre Tecmilco.
De deux, j'y aurais encore moins emmené des enfants.
De trois, moi j'avais seulement besoin de gagner du temps pour préparer cette guerre qu'ils voulaient déclencher, les Pastéques.
De rien d'autre.
J'ai demandé au Noc de sauver vos peaux au passage, mais ce n'était pas une nécessité pour la province. Max n'est pas le seul chef d'armée disponible en Orient.
Et si tu n'avais pas amené Prune dans ce bourbier, elle n'aurait jamais eu à jouer les otages.
Si tu ne l'avais pas emmené à Tecmilco, Eurydice ne s'en serait pas entichée.
Regarde donc un peu tes responsabilités avant de me jeter les miennes à la figure.
Tu crois quoi? Qu'une gamine de 9 ans à qui on dit, si tu ne viens pas, on tue ta mère et 10 personnes ne bougera pas?
T'as peut-être pas de cœur, mais ta Prune, si.
Moi, au moins, j'ai fait en sorte que ça se passe le mieux possible et qu'il y ait au moins 3 solutions pour la sortir de là.
Toi, à part gueuler que j'étais une sœur indigne et la mettre en danger la gamine, t'as fait quoi?
Et puis pour quelqu'un dont à ce qu'il parait, j'avais autant besoin, t'es loin de Tepeyacac, non?
Récupérer du guerrier comme tu dis, bah j'ai fait comme d'habitude, j'ai demandé aux volontaires. Je n'ai jamais imposé une mission de force, pas maintenant que j'allais commencer.


Un ricanement la prend. Elle s'arrête de marcher et se poste devant Pouchka.

Le ramener à mon père?
Elle est bien bonne, celle -là.
J'ai emmené Cràssôs au Tatlocan, il ne lui a même pas jeté un regard. Et, je lui ai proposé plusieurs fois de le prendre, il n'en pas voulu.
Mini-Rouquin , y a que moi qui m'en suis occupée. Ni lui, ni toi, moi.
Et ça, depuis sa naissance.
Tu sais, au moins ce qu'il aime, ce petit?
Tu sais ce qui le fait rire?
Tu connais sa chanson préférée pour s'endormir?
Est ce que tu sais de quoi il a peur?
Est ce que tu sais si il est d'un naturel rieur ou boudeur?
Saurais tu reconnaitre le son de sa voix au milieu d'autres enfants, celui de son rire ou de ses larmes?
Moi, je le peux.

Elle se tait enfin. La colère qui l'habitait a disparu au fur et à mesure de son discours. Seul dans les prunelles noires, reste l'attachement sauvage qu'elle porte à l'enfant.
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Nwaman
Nwaman suivait du regard la conversation entre les deux femmes. Ca rebondissait d'un coté de l'autre. Un souvenir revint en son esprit. Une balle de chiffons qu'elle avait pour jouer avec ses amies esclaves, la balle allait d'un pied à l'autre et à peine arrivée elle repartait. Là, pareil. Les mots fusaient d'un coté de l'autre. Elle regardait Kala défendre bec et ongle le rouquin secoué brutalement à chaque phrase de Pouch dont le ton montait. Nwaman se demandait comment il faisait pour ne pas crier. Le bébé regardait celle qui était sa mère avec des yeux ronds et un visage grimaçant, comme s'il la découvrait. La gamine détaillait sa mère .... grosse ..... mal attifée ..... édentée ....... gueularde ...... peut-être aussi l'haleine de la pulque de la veille. Quelle découverte pour le rouquineau qui tend les bras à celle qu'il a toujours vue, Kala.

Où j'vais ? Ben je ramène le rouquin à ton père.

Ah oui son père tiens ! Pouch ne lui a pas parlé du père de Cràssôs, d'ailleurs elle ne parle jamais des pères, même du sien à Nwaman qui se pose désormais la question.

Le ramener à mon père?
Elle est bien bonne, celle -là.
J'ai emmené Cràssôs au Tatlocan, il ne lui a même pas jeté un regard. Et, je lui ai proposé plusieurs fois de le prendre, il n'en pas voulu.


Ah donc le père de Crassos serait surement aussi celui de Kala. Un voile se lève et le puzzle commence à se batir dans la petite tête brune. Puis sa mère évoque Tecmilco. Ah Tecmilco ! La première grande aventure de Nwaman.

..... Mais la Province n'a pas pu s'empêcher de rappliquer, t'y as envoyé ma Prunelle en otage ....

Ma Prunelle ? C'est qui ça ? Dans la conversation il ressort des noms que Nwaman n'a jamais entendu. Mais là, c'est le " ma " qui la titille. La Pouch lui aurait encore caché un enfant ? Elle n'aurait pas osé !!! La gamine attend dans les paroles des deux femmes un peu plus d'éclaircissement. Et c'est Kala qui lève le voile.

Tu crois quoi? Qu'une gamine de 9 ans à qui on dit, si tu ne viens pas, on tue ta mère et 10 personnes ne bougera pas?
T'as peut-être pas de cœur, mais ta Prune, si.


Voila ! Une de plus ! Nwaman regarde sa mère et se demande combien il va en arriver encore. Mais combien cette rombière gueularde a pu faire d'enfants sans qu'ils ne connaissent l'existence les uns des autres. Encore un coup sur la calebasse, mais celui-là n'a rien à voir avec les deux taloches reçues un peu avant. En pensant à ça, Nwaman se dit qu'elle va devoir mettre les points sur les " i " avec les taloches. Elle en a assez reçu quand elle était esclave pour que ça devienne une habitude même en riant maintenant qu'elle est libre.

Nwaman joue avec le rouquin qui tient son doigt serré dans sa petite main quand la " douceur " toute naturelle de Pouch vient le remettre à sa place. Finalement cette discussion entre les deux femmes aura été très intéressante pour Nwaman. Elle en aura appris en deux minutes plus qu'en des semaines qu'elle aura passé avec sa mère. Puis Kala sort une nouvelle arme face à laquelle Pouch risque d'avoir du mal à répondre, des arguments incontestables sous forme de questions prononcées en rafale telles des flèches qui taperaient les unes à la suite des autres sans qu'on ait le temps de bander son arc en face pendant le tir. Puis d'un coup le silence. Nwaman regarde Pouch et attend la réponse à ce qui a du normalement faire appel à l'instinct maternel si pauvre de sa mère. Pour l'instant elle n'ose rien dire puis elle apprend beaucoup plus en écoutant à vrai dire.
Pouchka
Oh non.... Elle qui croisait les doigts pour que ça se termine pas en caca nerveux.... Bon.... Un, deux, trois, et rien d'autre....

Primooo, c'est justement parce que l'idée ne venait pas de toi, qu'on avait pas besoin de toi....
Deuxiooo, je fais de mes gosses des guerriers, n'en déplaise.... Faudrait que j'demande l'avis à des chiards de même pas 12 ans ?
Tertioooo, le temps.... il me fait défaut....
*pointe le menton sous le nez de Kala* J'ai le teint un poil blafard nan ? J'ai beau picher du pulque pour me donner des couleurs, rien n'y fait *un oeil au mini-rouquin qui vient de laisser glisser un filet de bave contre sa poitrine* Urk.... Mmm, quoi que tu disais ?

Ah oui, que j'avais emmenée mon Pruneau dans ce bourbier.... *souffle sur la mèche grisâtre qui lui chatouille le nez* Hum, c'est une blague ? Semblerait que tu la connaisses pas tant que ça. Si y'a bien une chose que j'ai apprise à mes gosses, c'est bien celle de devenir indépendant dès que leurs guibolles le leurs permettent, alors si elle m'a suivit c'est qu'elle y trouvait son compte.
Pis j'ai proposé de me livrer à sa place, mais N'Eury voulait pas de moi, va comprendre.
Et ne me reproche pas le fait que cette pouffe se soit entichée de ma gosse !


Le ton laconique de sa belle fille martèle la vieille. Ceux qui la connaissent vraiment, ses amis, ils le savent eux. Ils le savent qu'elle n'est pas si ignoble dans son rôle de mère. Mais où est donc passé Cocoa d'ailleurs ?!

Euh.... Si Azouz n'en veut pas, j'y peux rien einh. Pour le reste.... Laisses moi une chance d'apprendre à le connaître à mon tour. Oui, je ne sais rien de lui, oui le tablier de môman me va pas bien, ouiiii je suis dure, mais ça m'empêche pas de l'aimer, lui.... *pointe le rouquin du doigt* elle.... *passe ses doigts sous le pif de la gosse pour lui retirer la morve qui ruissèle contre ses lèvres* les autres.... pis.... *passe sa paluche morveuse sur l'épaule de Kala* toi aussi j't'aime bien.

Elle a donné dans l'eau de rose pour quelques mois la. Se dandinant vers la fenêtre ouverte, la Petrouch' lève la tête, hume le vent en fine connaisseuse....

Il va pleuvoir. Faut qu'on y aille Kala. *Prends la main de Nwaman, et profites que rouquin junior pionce profondément pour filer. Un dernier coup d'oeil à Kala et à Xito*

Ah euh, j'te remercie Boyau.

C'est dommage, elle aurait bien embarqué l'aztèque avec elle....
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