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[RP] Cour de justice comtale: Affaire Trivia

Lotx
Ceci est un procès public qui s'effectue donc en place publique de Périgueux (vous avez vu un peu la logique?!) Aussi, il est libre à chacun d'aller et de venir, d'assister ou de commenter le procès... Voire même d'insulter le procureur et le juge (mais bon, ce cas, il y a toujours un risque de voir son perso assister de manière active au prochain procès hein!)
Le procès IG sera mis à jour au fil de l'avancée du RP.


Un observateur un peu curieux et qui, en toute honnêteté, n'aurait eu que cela à faire de ses journées, se serait sans doute amusé à voir le petit manège qui se formait autour de la place centrale de Périgueux.
Ce n'étaient pas tant les ouvriers qui s'attelaient à reproduire une copie du tribunal de justice Périgourdin dont l'exactitude serait inversement proportionnelle à la violence des bourrasques balayant la place et à leur capacité à disséminer les dossiers partout, que les rondes incessantes d'un petit bonhomme en robe de bure d'un orange plutôt... vomitif.
Lotx était anxieux. Très anxieux. D'ailleurs, si Sifflard n'avait pas voulu tester sur lui, la veille au soir, une paire de menottes à froufrous il aurait probablement quitté le comté. Mais il n'avait pas pu et souffrait maintenant, en plus, d'une douleur lancinante à une partie de l'anatomie que l'on ne décrit habituellement pas, même dans un passage purement narratif.
Bref.
A présent seul le résultat importait, il était là et appréhendait terriblement le procès. Ce n'était pas tant l'accusation que l'accusée qu'il craignait.
Trivia! C'était contre elle qu'il allait devoir lancer une accusation!
Oh, ce n'était pas qu'elle était méchante hein? Non, non. Au contraire même... Lorsque l'on tenait à distance raisonnable d'elle tout objet perforant, tranchant, contondant ou hachant menu et que l'on choisissait avec grandes précautions les sujets de conversations, elle pouvait être tout à fait charmante! Seulement... il était amusant de constater comme son charme dans sa globalité pouvait disparaître en quelques secondes lorsqu'elle annonçait avoir envie de vous planter son épée elle-n'avait-pas-vraiment-précisé-où-au-juste-mais-sûrement-à-un-endroit-où-ça-fait-pas-du-bien...
Enfin "vous"... Officiellement, elle n'avait rien contre Lotx hein? Ils entretenaient d'ailleurs une relation parfaitement saine et amicale... enfin "saine et amicale"... disons tout au moins suffisamment pour qu'aucun d'entre eux ne songe à perforer l'autre ce qui, avouons-le, était une base plutôt bonne pour faire confiance à quelqu'un.
Non... Le problème était qu'elle en voulait au procureur du Périgord...
Enfin "problème"... Cela n'aurait posé aucun problème si Lotx n'était pas justement ledit procureur... Chose que, aux dernières nouvelles, la donzelle ignorait et le gamin priait pour que cela soit encore le cas...
Aussi allait-il devoir animer le procès sans qu'elle ne se rende compte qu'il était le procureur faute de quoi qui sait ce qui pourrait se passer... Alors évidemment cela serait sans doute un peu délicat...
Et oui, c'est pour cela qu'il angoissait un peu aussi...
Et c'est la voie tremblotante qu'il interpella quelques péquenauds qui étaient déjà là.


B... Bon... On attend qu'tout l'monde arrive et on commence hein? On a hâte hein you... youpi!
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Trivia
Elle a fait une belle balade, avec les deux gardes.
D'abord, elle a insisté pour leur montrer comment on cultivait le blé bien comme il faut. Puis comme visiblement ils comprenaient vite mais fallait leur expliquer longtemps, elle leur a montré à nouveau, avec un second champ de blé.
Ensuite, ils ont fait des emplettes au marché de Périgueux.
Parce que c'est pas tout de bosser, mais faut bien manger, hein.
Puis, l'étourdie a voulu leur montrer comment on fraudait bien pour aller étudier à l'université sans aller embêter les gens pour des histoires de clés.
Étourdie, parce qu'elle était persuadée que c'était cours de septième truc et qu'elle voulait savoir ce qu'il avait de si particulier pour qu'on parle que de lui et pas d'autres trucs. A la place, ça semblait un truc bien plus austère et bien moins exotique. Pas le septième en tout cas.
Du coup les gardes et l'étudiante-très-souvent-clandestine-mais-assez-honnête-pour-payer ont fait demi-tour. Pas folle la guêpe.

Puis
LOTXX!!
Ça va ? Les gardes ils sont venus me chercher pour m'amener ici, mais ils ont pas voulu me dire pourquoi...
le pouce pointant en arrière vers les deux gardes en train de pouffer... ils disent que c'est une surprise et tout. Tu sais quelque chose, toi ?
Ah, c'est rigolo, on dirait un tribunal tordu.
A croire que c'est une particularité du Périgord, ça. Après l'Église de Bergerac, un simili-tribunal.
Aah, c'est toi qui as dit de le construire, hein ?
Encore heureux que ce soit pas un vrai.


Doucement, elle se penche vers lui et lui chuchote deux trois mots rassurants.
Mais t'en fais pas, hein. Même si le procureur et les autres qui font les lois idiotes viennent, il t'arrivera rien.
J'ai mon bâton.

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Lotx
Ah voilà que la fur... la demoiselle arrivait... Le gamin déglutit difficilement à l'annonce de ses "paroles rassurantes" et lança un regard torve aux gardes qui n'avaient pas jugé bon de lui confisquer son bâton.
A présent... Tout était question de métaphores et d'enrobage, il fallait lui annoncer la raison de sa venue sans déclencher quoi que ce soit d'apocalyptique, c'est à dire sans déclencher aucune réaction à l'accusée en fait...
Par chance, Lotx était non seulement procureur mais aussi curé (oui bon sacristain mais c'est pareil), autant dire donc qu'en terme de manipulation il s'y connaissait... Aussi prit-il son air le plus mielleux possible.


Ben... euh... en fait... Spa encore commencé mais euh... quand tout l'monde sera viendu je vais lire ton acte d'acc... lire un p'tit texte qu'explique comment que t'as répondu au prévôt et au procureur...

Il y eut quelques secondes de battements avait qu'il ne parvienne enfin à se forcer à rire.

Ah, ah, ah! Qu'es-ce que tu leur a mis d'ailleurs à ces... à ces... enfin à eux hein? Gloups... Pis ensuite on va faire viendre des gens qui vont confirmer ça et dire que j'dis pas des bêtises. Alors après on va te domander de just... d'espliquer s'qui c'est passé. Ensuite, j'vais reparler pour voir si j'confirme que s'que t'as dit c'est vrai et toua tu vas reparler aussi...

Il prit une grande inspiration comme on abordait le point délicat.

C'est seulement après que... euh... un... euh... un messire va jug... va dire si tu as gagné le cadeau.
Ouais, l'cadeau c'est un séjour dans les geo... dans un site classé du Périgord! Spa mal hein?


Il grimaça en guise de sourire.

Donc vala, vala quoua, spa compliqué en fait hein? Aheum... T'as un avocat?
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Trivia
Non.
Je veux pas du cadeau, faut que je reste vers Périgueux.

Les sourcils froncés, elle regarde les ouvriers mettre des finitions au tribunal tordu.

Oh, d'ailleurs tu t'entendrais bien avec le diacre de là-bas.
L'autre jour il a dit que le bonheur était un présent du vin, et il aime le Monbazillac et tout.
Mais en tout cas, je veux pas du cadeau. Par contre j'ai rien contre expliquer, hein. Parce que bon, en plus, c'est vrai que les rumeurs et tout, ça va finir déformé. Limite, faudrait même l'écrire !


Et dans sa tête ça cogite un peu, quand même. Non parce que bon, un tribunal, parler, demande d'avocat...
Aaaaah, je viens de comprendre !!
Virage à 90° pour bien regarder Lotx et le gratifier d'une grande tape dans le dos.
En fait, c'est comme un spectacle, hein ? On va faire une pièce comme si on était au Tribunal, pour dénoncer les abus et tout! C'est génial !

T'en fais pas, je vais tout faire bien, et dans les moindres détails! Et puis au pire on dira que c'est un spectacle et pour rire, hein, si les autres abrutis nous cherchent des soucis et tout.
Tu vas faire quel rôle, toi, du coup ?

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Constantcorteis
Il paraît que, à condition d'être un observateur un peu curieux, et de n'avoir que cela à faire de ses journées, l'on pouvait s'amuser à observer une certaine agitation sur la place publique de Périgueux.
Tout cela tombait plutôt à pic, sachant que, d'une part, Constant pouvait vraisemblablement revendiquer une bonne dose de curiosité protéiforme, et que, de l'autre, n'ayant vraiment pas grand chose à faire depuis son retour en Périgord, dans l'attente du verdict du procès Odoacre, l'on pouvait résolument dire qu'il n'avait, comme on dit, pas grand chose à foutre.

Schématisons.

Axiome n°1 : Toute personne imputable d'une qualité telle que déterminée comme ayant trait à la "curiosité" est considérée comme potentiellement intéressée par la situation présente.
Axiome n°2 : Toute personne définie comme "n'ayant rien de mieux à faire" est considérée comme devant nécessairement, à un moment quelconque, être mis en connaissance de l'évènement présent.

Hypothèse n°1 : Constant est curieux.
Hypothèse n°2 : Constant n'a pas grand chose à foutre.

Développement : Constant étant défini comme "curieux", il est nécessaire de le placer dans la catégorie des "personnes imputables d'une qualité telle que déterminée comme ayant trait à la curiosité". Ainsi, selon l'axiome n°1, il est indubitable que Constant soit potentiellement intéressé par la situation présente.
En outre, étant défini comme "n'ayant pas grand chose à foutre", Constant est, en vertu de l'axiome n°2, nécessairement amené à être mis au courant de l'évènement présent, dont l'axiome n°1 nous apprends qu'il éveillerait l'intérêt de toute personne curieuse. Ainsi, nous pouvons (en vertu de l'axiome n°2), déterminer que Constant aura connaissance de l'évènement, mais également que, selon l'axiome n°1, il éprouvera un intérêt pour celui-ci.

Conclusion : Constant s'intéresse à l'évènement.

Ajoutons, afin de ne point léser ceux pour lesquels le syllogisme est plus axiomatique que les Éléments d'Euclide, le petit corolaire suivant :

1) - Prémisse majeure : Toute personne n'ayant rien à foutre aura connaissance de la tenue en place publique de Périgueux d'un procès apparemment complètement débile, mais il faut bien quand même à un moment donné commencer à parler un tout petit peu du sujet.
- Prémisse mineure : Au moment qui nous intéresse, Constant n'a franchement rien à glander de sa vie.
- Conclusion : Constant aura connaissance du dit procès.

2) - Prémisse majeure : Toute personne ayant eu connaissance du procès et étant définie comme "curieuse" sera intéressée par lui
- Prémisse mineure : Constant est curieux
- Conclusion : Constant sera intéressé par ce procès, et même que ça ne m'étonnerait pas qu'il fasse en sorte d'y assister, au passage.

A partir de là, posons la statistique approximative suivante, à savoir que Constant est malade environ une dizaine de jours par an, soit, ramené en base cent, environ 2,7 % de risques de ne pas pouvoir assister au procès pour cause de maladie. Corsons un peu le barème en vertu des arrières saisons traitresses du centre de la France, et posons la statistique (approximative, certes) de 3,5%.

Allons un peu plus loin, et évaluons à présent la lassitude intellectuelle de Constant, propre à atténuer le paramètre "curiosité" posé plus haut.
A une lassitude de base donnée comme correspondant à 100, nous retrancherions les éléments suivants : 10 (démêlés divers avec les douanes du royaume de France), 8 (reliquat émoussé par l'absence de la pression constante que peut faire peser Trivia sur les nerfs d'autrui), 4 (lassitudes affectives et questionnements existentiels et familiaux divers), 25 (effet Saint-Office royal deluxe). Nous concluons à une minoration de 47% de la curiosité initiale.
De la même manière, posons une limite à hauteur de 25% à la prémisse majeure exposée en 1), correspondant à ce que nous résumerons comme "tendance à l'oisiveté et à l'endurance face à l'inaction solitaire et contemplative".

L'effet "maladie" étant déterminé comme conditionnant l'intégralité du processus, à savoir mise en connaissance de l'évènement, et intérêt porté, nous obtenons les résultats suivants.
Sur les 96,5% de chances que Constant avait d'être ne mesure d'avoir connaissance du procès, 25% sont à retrancher en vertu de la "tendance à l'oisiveté", ce qui nous porte à un total de 72,375% de chances d'être au courant du procès.
A supposer que cette condition soit réalisée, reste à retrancher les 47% de lassitude, ce qui nous amène à un total de 38,35875% de chances d'être à la fois en bonne santé, au courant et intéressé.

Comme quoi, à la lumière de la science, l'auteur du premier post apparaît bien léger dans son propos.
Passons, et pardonnons avec grâce.

A présent que tout est plus clair, il semble possible pour le narrateur de se prononcer dans le cadre sain d'une rigoureuse certitude logico-mathématique.
Nous arguerons des trois faits suivants pour justifier notre prise de position, laquelle, disons-le sans plus attendre, tranchera en faveur de la présence de Constant le jour de l'audience.

A) Constant a déjà été malade pendant un bon moment il y a quelques mois, l'on peut donc, non pas en termes de probabilités, mais sur le plan des anticorps (même si la démonstration n'a probablement aucun sens d'un point de vue nosologique, mais tant pis, osons la désinformation scientifique !), considérer que ses chances de se faire avoir une deuxième fois en si peu de temps par une saloperie de virus sont faibles.
B) Ayant eu l'occasion de ne quasiment rien faire d'autre que dormir et réfléchir pendant près d'une semaine, la jauge d'oisiveté semble être à saturation.
C) La lassitude morale est en partie annihilée par la présence, sensible, d'une certaine personne qu'il ne s'agirait pas de laisser faire n'importe quoi.

Constant était donc présent, et bien décidé à tirer cette histoire au clair.
Il avait tâché de ne pas se faire voir, et suivait les évènements de loin, mais de manière à pouvoir entendre nettement ce qui se disait.

Les choses se présentaient ainsi : d'un côté Lotx, qui avait démontré un certain potentiel au cours du procès d'Odoacre, de l'autre Trivia.
Urgence, donc.
L'esprit aux aguets (un peu comme face au danger d'une substance instable et corrosive), Constant se dressa un petit portrait de la situation. Visiblement, Lotx avait compris qu'il était préférable de prendre Trivia pour une idiote, si tant est que l'on soit dans l'optique d'en tirer quelque chose. Un bon point pour lui. En revanche, ce qui se dessinait en filigrane était nettement moins réjouissant.

A l'évidence, Constant n'avait strictement aucune connaissance de l'affaire, mais entendre celui qui, malgré tout, était le procureur du comté parler des modalités d'apostrophe employées par Trivia envers des membres du conseil comtal n'était pas en soi une bonne chose.

Il était définitivement temps d'y aller au bluff.
Constant s'avança sur le devant de cette scène juridique pour le moins informelle, et, ignorant ostensiblement Trivia, s'adressa directement à Lotx.


Messire procureur, bien qu'elle semble avoir oublié de vous le mentionner, il avait été convenu entre l'accusée et moi que, conformément à vos lois, j'intervienne au cours de l'audience pour... hmmmm... disons expliciter les prises de position de la défense.
Trivia
Ah, non, hein!

Agacée, Trivia s'interpose. C'est vrai quoi... Déjà, de base, dans la tête de la jeune fille, une personne qui disparaît au détour d'un chemin est une personne, au mieux enlevée, au pire morte. Et elle avait préféré envisagé le pire des cas.
Donc déjà, voir un mort se balader tranquillement, et surtout faire comme s'ils n'avaient jamais été séparés -physiquement, s'entend-, ben ça le fait pas.
Et puis..

Faut pas l'écouter, il dit rien que des mensonges !! On a même pas parlé, avant.
Et puis Constant, t'as pas compris que c'était pas pour de vrai, hein ? C'est un spectacle, un spec-ta-cle!
D'ailleurs, pourquoi tu ferais l'accusé, toi ? A la limite, le rôle du procureur il t'irait beaucoup mieux, comme tu râles tout le temps et tout.

Voilà, on va partir sur une base simple : la jeune fille compare Constant avec tous les bonshommes qu'elle aime pas, de manière générale. Donc, avant, c'était comparaison avec le curé. Maintenant les procureurs. Comme quoi on sent quand même un petit glissement dans sa façon de voir les choses et dans les personnes qu'elle est amenée à côtoyer.
D'ailleurs, tout comme elle a appris à râler, la pucelle commence aussi à faire dans le théâtral. En exhibant son bâton pour appuyer ses dires, pour désigner la place, puis le pointer vers l'homme comme n'importe qui pointerait du doigt.

Et puis je suis pas une débile qui a besoin de toi -ça lui est resté en travers de la gorge, quand même- et aussi, tu peux pas parler de ce que tu sais pas et tout, et c'est moi qui peut en parler le mieux.

Brusquement, le bâton change de direction pour désigner le garçon non loin.

Et puis pourquoi t'appelle Lotx le procureur, hein ? Le procureur c'est quelqu'un que j'irai taper jusque chez lui s'il me cherche, et que j'irai provoquer en duel sur un nœud et tout. Pas Lotx, quoi.
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Constantcorteis
Constant fut victime d'une soudaine poussée de mécontentement, laquelle ne demandait qu'à s'extérioriser en claques ou flopées d'injures en tous genres.
En théorie, lorsque quelqu'un vient se donner du mal pour vous sauver la mise, sans aller jusqu'à verser dans la gratitude totale, laquelle ne serait pas sans minimiser la beauté du geste en le lestant d'un légitime soupçon d'intérêt, il est quand même de bon goût de ne pas trop se faire remarquer, et de tâcher de faciliter les choses.
Et bien non. C'était toujours pareil avec Trivia, elle faisait scrupuleusement l'inverse de ce qu'il aurait été profitable qu'elle fisse.
Hors de question toutefois de laisser cette greluche se gâcher son propre procès, et Constant répondit du tac-au-tac, toujours en s'adressant à Lotx.


Messire pro... - s'arrêtant un moment en souriant -, messire Lotx, il me semblerait préférable que vos hommes procèdent au désarmement de la jeune fille, je crains qu'elle ne se blesse.
Pour le reste, ma "cliente", si tant est que je puisse l'appeler ainsi, a raison de souligner que ce n'est pas tout à fait en ces termes que nous nous étions entendus, mais je craindrais d'alourdir inutilement le propos si nous en venions à trop nous attarder sur ce détail.
Bornons nous donc à dire que je me propose pour incarner une représentation intelligible de la défense, cela vous suffira-t-il ? Je crois que nous avons tout intérêt à ne pas trop faire traîner l'affaire, n'est pas, messire le proc... hmmmm, le sacristain ?
Lotx
Une envie subite de pleurer... C'est ce que ledit procureur ressentait en cet instant précis. Pourtant les choses avaient bien commencé hein? L'accusé lui avait même trouvé un prétexte pour lire l'acte d'accusation. Mais il avait fallu que Constant rapplique...
Certes, le gamin ne le connaissait pas personnellement mais il l'avait suffisamment entendu parler au cours du procès Odoacrien pour le ranger d'office dans la catégorie des "types à qui on comprend jamais rien à qu'es-ce qu'y disent et à qui vaut mieux éviter de poser une question". Dès lors, inutile de dire que la perspective d'être opposé à lui au cours d'un procès n'était pas franchement réjouissante...
Il fallait donc trouver une excuse -plausible de préférence- pour le débouter... ou bien leur demander de quitter le comté et faire marcher la coopération judiciaire... Mais bon... Faire marcher la coopération judiciaire pour une histoire de frontières fermées ce n'était sans doute pas la solution la plus intelligente.
Il se tourna alors vers Trivia.


Ben... euh... en fait... J'vais... J'vais jouer l'rôle du procureur dans le pestacle pour... euh... pour me moquer d'lui tu comprends... heum...
Par contre par souci d'cohérence, ça serait gentil que tu acceptes d'donner tes armes à la maréchaussée... Enfin j'veux dire aux acteurs qui jouent les gardes d'la maréchaussée... aheum... Tu... tu f'rais ça pour moua, t'faire désarmer pour le pestacle?


Interpellant une cohorte de gardes de la maréchaussée qui, par un malencontreux hasard, passaient justement à côté de lui.

Vous là! 'Pourriez m'la désarmer siouplé?

Un garde s'avança.


Nan, pas vous, vous!

Le premier garde haussa les sourcils, un deuxième prit sa place.

Mais naaaaaaaaaan! Vous, vous tous!

On demanda bien pourquoi fallait-il impérativement être douze pour désarmer une "frêle femme" mais le garçonnet resta interdit comme il s'était retourné vers Constant, balbutiant et gesticulant.


Ben... euh... c'est à dire que... euh... en fait... disons... il n'y a pas de... mais vous savez... c'est que parfois... et puis... vous... vous êtes avocat alors? Aheum... au barreau du comté? Ou... ou avocat du dragon peut-être?


Prenant une grande inspiration.

C'est que... moua j'veux bien hein? Mais vous connaissez pas le juge! JA-MAIS y pourra accepter si z'êtes pas avocat! L'est pas michant hein, mais qu'es-ce qu'y peut être obtus des fois! Pis bon, 'savez s'que c'est... C'est l'juge quoua... Aloreuh... donc... euh... donc c'est nan... Maiiiiiiiis croyez bien qu'j'en suis désolé hein? Et que si ça tiendais qu'à moua j'aurais dit oui tout de suite hein? Mais bon spa l'cas quoua... Sdommage hein?

Dans un grand souffle, le procureur chassa alors le bleu qui lui montait aux joues comme il n'avait pas respiré pendant toute son intervention. Il pria alors intérieurement pour que ledit juge n'aie pas la mauvaise idée de débarquer en cet instant précis.
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Constantcorteis
Constant haussa les épaules en entendant Lotx, et répliqua simplement :

Messire Lotx, vous qui êtes procureur - appuyant bien sur le mot "procureur" - vous devez être au courant des lois locales. Je n'ai jamais parlé d'être avocat, me semble-t-il. La brève lecture que j'ai faite de vos textes juridiques m'a d'ailleurs conduit à penser que seule la victime dispose du droit d'être représentée selon cette modalité précise.
En revanche, il est stipulé que l'accusé dispose de la possibilité d'appeler jusqu'à deux intervenants, sur la fonction desquels aucune limite ou restriction n'est explicitement statuée.
C'est donc évidemment dans ce cadre que l'accusée et moi nous proposons de nous situer.

J'imagine que cela vous conviendra bien mieux, n'est-ce pas, messire le procureur ?


Instinctivement, Constant s'était écarté un petit peu de Trivia, dans une volonté plus ou moins implicite de ne pas être à portée de sinistre lorsque le rituel de désarmement débutera. On est jamais trop prudents et, s'il ne doutait au fond quasiment pas du fait qu'elle ne lui ferait pas de mal volontairement, c'était précisément sa maladresse qu'il redoutait le plus.
Trivia
Résumons :
De base, c'était un spectacle.
Pour dénoncer ces fichues lois et se moquer du proc.
Constant est arrivé.
Constant l'a ignorée et la prend pour une abrutie et accuse Lotx d'être le procureur.
Constant demande à ce qu'on la désarme.
Constant la prend pour une andouille à penser qu'elle va seulement faire le moindre geste pour l'inviter à faire un témoignage bidon.
Constant appelle toujours Lotx "procureur".
De toute façon tout est de sa faute. Toujours.

Deux solutions... autant répondre aux deux.

Je vais pas me faire désarmer..
Soit c'est un vrai spectacle et j'ai pas besoin de me faire désarmer, et puis tu pourras jouer un rôle pas important.
Soit c'est un vrai procès et on me désarme
-sourcils froncés et visage encore plus fermé que d'habitude- et alors tu peux t'en aller. Je sais lire un coutumier, et je sais me défendre.
J'ai pas besoin de toi.
Et j'aviserai ensuite... hein Lotx ? Toute façon, même si je vais en prison, j'en sortirai bien un jour ou l'autre, quand même..

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