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[RP] Méricourt... Un passé presqu'oublié.

Terwagne_mericourt
Paris, un des nombreux couloirs de la Cour d'Appel :



Une main tremblante qui se tend pour accepter la missive, un visage qui devient subitement aussi blanc que la neige encore vierge de toute trace de pas, c'est ainsi que la Dame de Thauvenay allait renouer avec son passé... Ce passé qu'elle avait fui depuis si longtemps, et tu depuis toujours, ce passé dont personne ne savait rien, pas même ce nom qui venait de franchir les lèvres du messager.


Méricourt...

C'était bien elle, oui... Terwagne Méricourt...

On peut dire qu'j'ai eu du mal à vous trouver, en tous cas, avec pour seule indication le fait que vous travailliez dans cet endroit.
Pi un nom que personne dans ces couloirs ne semble connaître.
Encore heureux qu'vous avez un prénom aussi peu commun.
Des Terwagne, j'en avais jamais rencontré avant, moi.


Des paroles que l'homme prononça ensuite, elle n'en entendit pas une seule, le regard perdu dans les courbes tracées de façon grossière sur le parchemin qu'elle tenait dans les mains, l'esprit perturbé par le choc qu'elle venait de recevoir de plein fouet, les jambes chancelantes sous l'émotion, la gorge nouée.

Oubliant tout, même de remercier le porteur de missive par quelque pièce de monnaie, elle prit la direction de son bureau, presque au pas de course, ne voyant rien ni personne malgré l'agitation qui régnait continuellement à la Cour d'Appel.

Une fois la porte refermée, elle se laissa tomber dans son fauteuil, celui où elle étudiait habituellement au calme les dossiers de demande de révision de procès, et commença enfin la lecture de ce qui ressemblait plus à un torchon qu'à une lettre. Il faut dire qu'en plus de n'avoir reçu aucune instruction, ou presque, l'expéditeur était sous l'emprise de l'alcool du matin au soir, et du soir au matin, depuis toujours.


Citation:
Fille indigne!

A cause de toi et de ton mauvais exemple, Milyena vient de faire comme toi y a des années. Elle est partie de la maison, en laissant un mot sur la table!

Le tien disait que tu partais pour Cahors, rejoindre ton oncle Samgrat, j'm'en souviens bien, et elle aussi faut croire, puisqu'elle a juste dit qu'elle partait te retrouver là-bas.

Si tu la vois avant que je ne la retrouve, renvois-la à la maison sans traîner. Ca vaut mieux pour elle! Si elle ne revient pas d'elle-même, crois-moi bien que j'viendrais t'la rechercher par la peau des fesses, et qu'elle regrettera d'avoir fait ça.

Je ne te demande pas de revenir avec elle, tu nous a déjà fait bien trop de peine à ta pauv' mère et moi, mais pense à lui régler la note que tu nous dois pour t'avoir nourrie et blanchie pendant 14 ans, ingrate que tu es.

Si le voyageur rencontré en taverne l'aut' soir a dit vrai, tu travailles donc à Paris, à la Cour d'Appel, et tu dois avoir les moyens de nous rendre ton dû. Si il a dit faux, tu ne recevras même pas cette lettre.

Je compte sur toi pour que Milyena rentre chez nous de son plein gré, à défaut je ferrai usage de la force.

Ton père, à qui tu dois le respect!


Milyena... Sa soeur!

Quel âge pouvait-elle bien avoir à présent? A quoi ressemblait-elle? Avait-elle toujours ce petit sourire en coin qui était une des nombreuses ressemblances entre elles lorsqu'elles étaient gamines? Avait-elle elle aussi eu à subir durant des nuits et des nuits les insultes et outrages de leur géniteur répugnant? Etait-ce pour cela qu'aujourd'hui elle était partie avec pour but de la rejoindre?

Une foule de questions se mirent à se bousculer dans la tête de la Dame de Thauvenay, mais aussi un sentiment de culpabilité envers cette soeur qu'elle avait abandonnée lors de sa propre fuite, à qui elle n'avait jamais donné de nouvelles de peur de donner une chance à son père de la retrouver.

Mais au milieu de cette déferlante, de ce tourbillon de pensées, il y avait surtout une certitude, une évidence, une urgence... Elle devait retrouver Milyena avant leur monstre de père!

Montargis-Cahors... Cette route elle l'avait faite elle-même, lorsqu'elle était partie du taudis familial, elle s'en souvenait parfaitement. C'est d'ailleurs pendant ce voyage qu'elle avait rencontré Zeltraveller, son fiancé mort sur le bûcher l'avant veille de leur mariage.

Zeltraveller... C'était vraiment tout sauf le moment de penser à lui!

Repoussant ce souvenir bien loin en elle, elle réfléchit... Pour rejoindre Cahors, depuis l'Orléans, il ne fallait traverser que deux Duchés : le Berry, et le Limousin. Milyena était donc forcément dans un des deux, à moins qu'elle ne se trouve déjà à Cahors... ? Non, si c'était le cas, Samgrat lui aurait appris que Terwagne n'y était plus depuis longtemps, qu'elle n'y était restée que quelques jours, et il lui aurait dit où lui écrire.

Dans tous les cas, la première chose à faire était donc de se renseigner pour savoir si la douane ou les registres de ces deux Duché avaient trace d'elle quelque part.

Mais comment faire? Et à qui s'adresser?

Pour le Berry, c'était simple, elle y avait vécu durant des années, et jusqu'à il y avait peu, avant de venir s'installer en Lyonnais-Dauphiné. Elle y connaissait pas mal de monde. Elle écrirait à Ysabeau, en premier lieu, qui était sans doute toujours douanière.

Pour le Limousin, c'était plus compliqué, par contre... Elle ne savait pas si la Duchesse actuelle, Dame Alcyone, se souviendrait encore d'elle à l'époque où toutes deux avaient commercé ensemble, lorsqu'elle était Maire de Sancerre... Et puis cela n'était sans doute pas très convenant, une Duchesse avait bien d'autres chats à fouetter...

Anne! Anne saurait sans doute la conseiller sur la façon d'entreprendre ses démarches... Anne connaissait peut-être un ambassadeur là-bas...

Sans attendre, la Dame de Thauvenay prit de quoi écrire, et rédigea deux missives : une à l'attention d'Ysabeau, l'autre à l'attention de sa nièce, Anne de Culan.


Citation:
Chère Ysabeau,

Cette lettre va sans doute te surprendre, après tout ce temps sans nouvelles de ma part, et je n'ai d'autre excuse que celles d'un coeur blessé qui tente d'oublier tout ce qui a fait son histoire avec Hugo, et donc le Berry, pour enfin pouvoir faire le deuil de son amour brisé.

Quoi qu'il en soit, j'espère de tout coeur que cette lettre te trouvera en bonne santé, malgré les évènements actuels dans ce Duché que j'ai tant aimé, et qui m'a tellement brisée avant mon départ pour le Lyonnais-Dauphiné.

Si je t'écris aujourd'hui, c'est pour te demander un service...

Je suis actuellement à la recherche de ma jeune soeur, Milyena (Méricourt) qui a fuit mon père à son tour, avec l'idée de me rejoindre à Cahors. C'est là-bas que j'avais dit me rendre lorsque j'avais moi-même pris la poudre d'escampette, il y a des années. Elle me pense toujours là-bas.

Elle doit donc actuellement se trouver quelque part entre Montargis et Cahors, donc soit en Berry, soit en Limousin...

Pourrais-tu faire des recherches en Berry, pour savoir si elle y est actuellement? Je t'en serai éternellement reconnaissante.

D'avance je te remercie,
Terry.


Citation:
Ma chère nièce,

Une affaire personnelle qui serait bien trop longue à vous expliquer dans un courrier me force à vous appeler à l'aide.

Pour faire simple, disons que je dois de toute urgence retrouver un membre de ma famille (oui, j'avais une famille, moi aussi, il y a de cela fort longtemps), et qu'il existe une chance que cette personne se trouve actuellement soit en Berry, soit dans le Limousin.

Afin de la retrouver, j'ai écris à quelqu'un en Berry, en lui demandant son aide pour savoir si elle était là-bas, mais ne sais comment faire pour me renseigner en Limousin. Y connaitriez-vous quelqu'un de confiance?

Avec toute mon affection,
Votre tante Terwagne


Ces deux lettres n'étaient sans doute pas très soignées, mais dans l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait, elle n'aurait pu faire mieux... Aussi les confia-t-elle telles quelles à son messager attitré.
_________________
Anne_blanche
Paris, Académie Royale

Assise à son bureau de l'Institut des Belles-lettres, menton dans la main, Anne rêvait. Elle avait devant elle un parchemin tout neuf, soigneusement poncé et lissé, à portée de main plusieurs encres de couleur, entre les doigts une plume d'oie toute neuve. La pièce était calme, les petits carreaux épais - luxe rare ! - dont s'ornaient ses fenêtres laissaient passer largement le jour, mais pas les bruits de la rue, encore moins la vue sur la Seine en contrebas. Toutes les conditions étaient réunies pour qu'elle puisse recopier les carnets de Dame Mysouris.
Mais justement, c'étaient les carnets de feue Mysouris, pas n'importe quel ouvrage de n'importe quel auteur. La dernière copiste à s'être attelée à la tâche avait préféré quitter l'Académie pour mieux se consacrer à la diplomatie, Anne avait repris le travail en cours. Un travail long, fastidieux, mais ô combien nécessaire.
Cela parlait du Berry, les figures évoquées par la dame disparue, Anne en connaissait quelques-unes. Et, de fil en aiguille, elle s'était mise à penser à son oncle, à son parrain, rappelés en Berry par la guerre contre la Touraine et l'Auvergne ; à ses parents, qui avait subi une guerre semblable ; à son frère, qui abhorrait la guerre. Son frère, dont elle n'avait plus de nouvelles depuis des jours et des jours...
Anne rêvait, donc, mais sa rêverie n'avait rien de rose.
L'huissier qui glissa jusqu'à son bureau sur ses semelles de feutre, pour y déposer un courrier, n'était point accoutumé à voir la jeune académicienne aussi léthargique. Mais, en serviteur stylé, il n'en laissa rien voir. Il se retira aussi discrètement qu'il était venu, tandis qu'Anne regardait le rouleau, d'abord indifférente, murée en son chagrin, puis soudain intéressée en y reconnaissant les couleurs de celle qu'elle appelait affectueusement "ma tante", dame Terwagne de Thauvenay.

Citation:

Ma chère nièce,

Une affaire personnelle qui serait bien trop longue à vous expliquer dans un courrier me force à vous appeler à l'aide.

Pour faire simple, disons que je dois de toute urgence retrouver un membre de ma famille (oui, j'avais une famille, moi aussi, il y a de cela fort longtemps), et qu'il existe une chance que cette personne se trouve actuellement soit en Berry, soit dans le Limousin.

Afin de la retrouver, j'ai écris à quelqu'un en Berry, en lui demandant son aide pour savoir si elle était là-bas, mais ne sais comment faire pour me renseigner en Limousin. Y connaitriez-vous quelqu'un de confiance?

Avec toute mon affection,
Votre tante Terwagne


Anne fronça les sourcils.
"un membre de ma famille"... Etrangement, elle ne s'était jamais demandé si Tante Terwagne avait une famille. Elle avait toujours été là, soit physiquement, comme dans sa petite enfance à Culan ou désormais, à Vienne, soit en pensée, pendant les années que la jeune fille avait passées seul en Lyonnais-Dauphiné. Elle était en arrière-plan de sa vie, c'était "tante Terwagne". La famille de Tante Terwagne, c'était la propre famille d'Anne.
A y bien réfléchir, elle avait entendu les grands évoquer à voix basse un fiancé d'avant Oncle Hugo, un drame ... Jamais elle n'avait osé poser de question. Les mines effrayées des grandes personnes l'en avaient dissuadé.


"Un membre de ma famille"... Le ton de la lettre montrait l'urgence.

Le Limousin... Voyons... Qui pourrait nous aider, en Limousin ? Oui ! Bien sûr ! Dame Marie-Alice !

Elle se levait déjà, attrapait sa cape, prête à partir pour le Louvre.

Nous aider à quoi, au fait ? C'est trop vague, cette missive. Je vais voir Tante Terwagne.

Outre le plaisir de rendre visite à la Dame de Thauvenay, l'aider serait une bonne distraction à son chagrin.
Anne ne prit pas la peine de faire atteler. De l'Académie au Palais, il n'y a pas loin. Elle s'y rendit à pied, marchant les yeux fixés à deux toises devant elle, pour ne pas attirer l'attention, et se fit indiquer le bureau de la Procureur, où elle n'avait jamais mis les pieds.


Bonjour, ma tante. L'on vient de me porter votre courrier. Dame Marie-Alice ne refusera pas de nous aider, j'ai pleine confiance en elle. Mais il faut m'en dire un peu plus. Qui doit-elle retrouver ?
Terwagne_mericourt
Paris, un bureau à la Cour d'Appel :



Accueillant sa nièce avec un sourire sincère, où l'on devinait sans peine qu'elle lui était reconnaissante de s'être déplacée, mais aussi d'être prête à l'aider dans ses recherches, la Dame de Thauvenay la pria ensuite de prendre place, afin de lui expliquer un peu plus en détail de quoi il retournait au juste.


Je suis heureuse de vous voir, Anne.

Et je tiens à m'excuser pour le ton de ma missive, mais disons que toute cette histoire me chamboule au plus haut point, faisant ressurgir bien des choses sur lesquelles j'avais décidé de tirer un trait...


Par où commencer? Elle ne savait pas vraiment... Par le début, sans doute...

Je me doute que vous ne connaissez rien de mon existence avant ma rencontre avec votre parrain, et le contraire serait étonnant, vu que ce qui m'a poussée à vous appeler à l'aide lui est totalement inconnu à lui aussi.

Lorsque j'ai rencontré ce dernier, je n'étais rien de la Dame que vous connaissez - vous avez du en entendre parler un peu, je présume - j''étais une troubadour, je vivais de voyages et de musique, en compagnie d'un homme, qui... un homme que...


Petite grimace douloureuse, comme toujours lorsqu'elle faisait allusion à lui, puis elle reprit.

... d'un homme que j'avais rencontré sur les routes, que j'aimais et allais épouser, mais qui est mort l'avant-veille de nos noces.

Mais bref, peu importe cette histoire, au fond...

Ce qu'il faut que je vous explique, et que personne à part vous ne sait, c'est qu'avant de mener cette vie de troubadour, j'avais une famille.


Son récit était décousu, elle s'en rendait bien compte, mais ne savait comment en arriver à la raison de sa missive sans au moins jeté les bases de ce qui l'avait menée là où elle en était aujourd'hui.

Une famille, oui... Bien différente de la vôtre...

Un père alcoolique et violent, sans parler du reste, et une mère qui n'était qu'une ombre muette et aveugle. Mais aussi des frères et des soeurs.

J'ai fuit notre maison, dès que j'ai eu l'âge de pouvoir le faire, voulant échapper aux violences et sévices de mon... mon géniteur, car c'est bien à cela que se résume la façon dont je le vois.

J'ai pris la route, et tenté d'oublier ce passé douloureux.

J'y étais même parvenue, jusqu'à ce que je reçoive cette lettre, ce matin.


D'une main tremblante, elle lui tendit la lettre reçue et écrite de la main du père Méricourt, alors qu'un messager faisait irruption dans la pièce, lui remettant un pli dans la lecture duquel elle se plongea rapidement, avant de le tendre également à sa nièce. (HRP : autorisation reçue de publier ce MP)

Citation:
Ma chère Terry,

Ta lettre m'a fait plaisir, car je vois que tu ne m'as pas oubliée malgré les vicissitudes. Et elle m'a navrée car elle me dit que Hugo et toi... c'est fini ! Cette nouvelle me navre le cour, j'en avais vaguement entendu parler mais je n'osais le croire. Hélas. Je compatis crois-moi à ta douleur, je sais ce qu'est la peine d'un être délaissé. Est-ce lui, est-ce toi, est-ce vous deux qui avez pris cette décision? Mais je ne veux pas raviver ta peine, et si tu ne me réponds pas je comprendrai.
Hélas, le Berry vit des heures troublées et douloureuses. Nous sommes à nouveau en guerre, contre la Touraine et l'Auvergne, comme il y a deux ans... Je soupçonne le Poilu d'être à l'origine de cette guerre, bien qu'il s'en défende évidemment.
Je suis coincée à Bourges, car j'ai été appelée pour rejoindre l'armée à la suite de la loi sur le ban. Pfff la noblesse, quel fardeau !
De plus, des événements graves se passent à Sancerre. Astaroth, qui a été récemment élu maire, a décidé de fermer Sancerre à toutes les armées. Il faut dire que le Poilu a fait constituer plusieurs armées menées par des brigands notoires (je pense que cela ne t'étonnera pas), deux d'entre elles campent devant Loches. Une autre se formait à Sancerre, et là Asta a vu rouge.
Il a été mis en procès pour trahison, et je sais qu'aujourd'hui l'armée de Tadek est à Sancere dans le but de reprendre la ville et de chasser Asta. Mais celui-ci est décidé à se défendre, il m'a même demandé de quitter l'armée pour le rejoindre et défendre Sancerre.
Le cour meurtri, déchirée, j'ai refusé... Je ne sais si c'est la bonne décision, je suis réellement désemparée.
Est-ce la bonne façon de démasquer le Poilu que de s'attaquer ainsi à lui frontalement ?
Tu vois, les temps sont réellement troublés. Parfois je me demande quel est mon avenir dans ce duché, que j'aime pourtant.
Voilà pardonne-moi de t'exposer ainsi mes états d'âme.
Je ferai une enquête sur ta soeur, et je t'écrirai si je l'ai retrouvée.
J'espère que tu retrouveras la paix et la sérénité ma chère Terry, et crois-moi je pense à toi.
Amitié sincère
Ysabeau

_________________
Ysabeau
A l'hôtellerie de Bourges où elle séjournait depuis son incorporation dans l'armée, elle avait reçu missive.
En décachetant la lettre, elle fut légèrement surprise. Terry... Cela faisait bien des mois qu'elle n'avait plus eu de nouvelles, Terry s'était exilée en lui voulant un peu, elle se souvenait... L'affaire des mines...
Elle lut.
Ainsi, Terry avait une soeur. Ysabeau l'ignorait.
Elle s'empressa de lui répondre, puis se rendit au bureau de la douane compulser les registres de tous les villages.
Heureusement, son engagement dans l'armée ne lui avait pas fermé les clés des bureaux.
Les noms s'égrenaient, les provinces... Elle soupirait en pensant à tous ces étrangers que l'on sommait de quitter le duché... Foutue loi martiale, foutue guerre... Les temps étaient durs pour les voyageurs.
Nulle trace d'une Milyena dans les registres des douanes berrichonnes.

Elle prit à nouveau la plume pour écrire à Terry.


Citation:
Ma chère Terry,

Je suis navrée, j'ai fait mon enquête dans les registres des douanes berrichonnes, et n'ai trouvé nulle trace de ta soeur Milyena. Visiblement elle n'est point passée par le Berry... A moins qu'elle ne se soit cachée dans nos forêts, les temps sont durs pour les voyageurs en ces jours sombres de loi martiale.
J'espère que tu la retrouveras, peut-être est-elle en Limousin ?
N'hésite pas à me donner des nouvelles ma chère Terry, je te lirai toujours avec plaisir.
Les combats approchent, nous dit-on... je me prépare à donner ma vie pour le duché.
Prends soin de toi ma chère Terry, je t'embrasse
Ysabeau


Elle attacha le message à la patte d'un pigeon et le regarda s'envoler

la lettre n'est pas exactement celle qui est partie IG, mais le sens y est... désolée de ne pas avoir réagi plus tôt manque de temps irl

_________________
dame de Sury sur Léré
Milyena
Milyena était maintenant à Tulles depuis un certain temps et le temps lui semblait long, elle devrait hélas retarder son départ.

Etant toujours fatiguée de son voyage, elle se rendait compte maintenant à quel point ce projet était de la folie. Mais peu lui importait, car au bout de ce periple se trouvait sa soeur, qui quelques années auparavant avait fuit le domicile familial pour se rendre à Cahors.

Milyena repensa à toutes ces epreuves rencontrée entre Montargis et Le Berry, et le peu de temps passé à cet endroit, mais elle avait bien trop peur de se faire ratrapper par ce fou de père, elle c'était jurée qu'il ne l'à retiendrait pas et pour ça, il fallait arriver le plus loin possible le plus vite possible.

Justement ne se trouvait-elle pas assez loin que pour se remettre de temps d'émotions, de plus la guerre n' était pas loin et partir seul serrait de la folie...

Ola,Ola!On n'arrête de revasser!

Cette énorme voix la sorti de ces pensée, il fallait se remettre au travail si elle voulait gagné suffisament d'écus afin de se nourrir.
Elle venait d'acquerir un champs et devait s'en occuper également

Elle se remit au travail avec ardeur, ce soir, comme temps d'autres elle reprendrait le chemin vers sa petite bicotte qu'elle avait si joliment arrangé avec le peu de chose qu'elle posédait.
_________________
Milyena Méricourt, en route vers chez sa soeur aînée...
Anne_blanche
Paris, un bureau à la Cour d'Appel

Terwagne égrenait son histoire, Anne tâchait de suivre, de s'y retrouver dans ce passé qui lui semblait si lointain, puisque les faits s'étaient déroulés bien avant sa naissance. Elle était mal à l'aise. Sa tante se racontait, et manifestement l'évocation de son enfance, de son adolescence lui faisait mal. Anne en avait presque honte de ses propres plaintes intérieures. Certes, sa mère l'avait laissée grandir seule, pendant trois longues années, sans une lettre pour se rappeler à son souvenir. Mais au moins, sa mère l'avait aimée. A sa façon... Et elle était persuadée que son père, eût-il vécu, l'aurait aimée, lui aussi.

La dame de Thauvenay était pâle, ses mains tremblaient quand elle lui tendit un parchemin sale, sur lequel était tracées des phrases difficiles à déchiffrer. Anne le prit, un peu hésitante. Elle avait peur de ce passé qu'on lui livrait, parce qu'elle sentait confusément qu'il lui faudrait l'endosser. Elle ne savait pas trop comment expliquer cela. Terwagne se confiait à elle, elle absorbait, avec l'empathie propre aux enfants ou aux très jeunes gens, elle intégrait le passé de sa tante : c'était une donnée nouvelle, qui changerait forcément leurs relations. Mais dans quel sens ?

Elle n'avait pas encore entamé la lecture du parchemin que sa tante en recevait un second, dans lequel elle se plongea aussitôt. Elles lurent toutes les deux, la plus jeune évitant de regarder en direction de l'aînée.


Milyena... Donc, Tante Terwagne a une soeur, qui s'appelle Milyena, et qui la croit à Cahors.

Dans sa tête, un plan se mettait rapidement en place. L'action. Rien de mieux pour ne pas se laisser envahir par les pensées moroses. Elle allait faire part à Terwagne de l'idée qui lui venait, quand celle-ci lui tendit la missive tout juste arrivée. Anne la lut, hochant de temps à autre la tête. Là, elle se sentait davantage sur son terrain : les intrigues de son grand-oncle, elle en suivait pas à pas les méandres, par le biais d'une très active correspondance, entre autres avec l'intendant de Culan. Tout ce que Dame Ysabeau relatait dans sa lettre, Anne le savait déjà. Cela ne faisait que confirmer. Et Gabriel, son frère, vicomte de Culan, dont elle n'avait toujours aucune nouvelle ! Qu'allaient devenir les terres familiales, dans cette tourmente où le despote du Berry n'hésitait pas à plonger son peuple ? Ce n'était pas le moment de se poser la question.

Ma tante, je sais qui peut vous aider, en Limousin. Dame Marie-Alice...

Celle qui avait été, au Secrétariat d'Etat, la supérieure de feu son père, et l'avait déjà aidée à retrouver des papiers fort compromettants, était désormais Pair de France, Primus inter Pares, même. Mais Anne avait confiance. Malgré sa charge écrasante, Dame Marie-Alice ne la laisserait pas sans réponse.


Je lui écris tout de suite.


Comment s'adresse-t-on à un Primus inter Pares ? La question tracassa un instant la jeune fille. Excellence ? Seigneurie ? Baste ! ce serait "Dame", comme elle en avait pris l'habitude depuis l'enfance. De toutes façons, ce n'était pas au membre de la Pairie qu'elle s'adressait, mais à l'amie.

Citation:
Dame,

Veuillez pardonner la liberté que je prends de requérir de vous, une fois encore, un service.
Ma tante, Dame Terwagne de Thauvenay, cherche à retrouver sa jeune sœur, Milyena. Elle se trouverait actuellement soit en Berry, soit en Limousin. Pourriez-vous, Dame, demander aux douanes limousines de repérer cette jeune fille, et de lui faire savoir que sa sœur Terwagne l'attend non à Cahors comme elle le croit, mais à Paris ? La chose est urgente : des personnes malintentionnées cherchent aussi la demoiselle.

Vous me voyez contrite, Dame, de ne vous écrire qu'en requérante. Je sais l'affection que je vous porte, et ose espérer qu'elle trouve écho en vous. Quand aurai-je la joie de vous recevoir en l'hôtel de Culan, à Vienne?

Recevez, Dame, avec tous mes remerciements, les affectueuses pensées de

Anne de Culan, Dame de La Mure


Huissier !

Tante Terwagne semblait perdue. Anne cacheta sa missive, la remit à l'homme qui se présentait à la porte.

Remettez ceci en mains propres à Sa Seigneurie Marie-Alice d'Altérac, au Louvre, je vous prie.

Elle le regarda s'éloigner dans le corridor, revint s'asseoir près de Terwagne.

Me direz-vous, ma tante, ce que ce remuement du passé éveille en vous ? N'êtes-vous point aise de revoir votre sœur, malgré tout ?
Terwagne_mericourt
Non pas émerveillée devant la rapidité de réaction constructive de sa nièce - elle en avait l'habitude - elle ne put s'empêcher une fois encore de se faire la réflexion que cette demoiselle avait décidément hérité du caractère de sa tante Mentaig... Agir, vite, mais de façon raisonnée, plutôt que de laisser les sentiments s'en mêler...

Si ce visage encore bien jeune débordait de traits de ressemblance avec celui de son père, Valatar, son tempérament en revanche tenait bien plus de celui de sa tante, dont Terwagne avait été bien plus proche, et qui lui manquait bien souvent, lorsqu'elle aurait voulu un avis de confiance, ou encore une discussion à coeur ouvert avec une amie.

Laissant ces réflexions de côté, la Dame de Thauvenay replia les deux missives et les garda en main - comme si elle avait besoin de les sentir pour s'assurer que toute cette histoire était bien réelle - avant de répondre à la jeune fille qui lui faisait face.


Aise de la revoir? Oui, bien entendu... J'ai même hâte de la revoir, après tout ce temps.

Et surtout très peur que ce monstre la retrouve avant moi.


Baissant soudain les yeux, elle poursuivit, d'une voix où la douleur se faisait quelque peu sentir.

Mais au-delà de cela, je ne peux m'empêcher de ressentir une espèce de... culpabilité, je crois, envers elle.

Ma vie à moi aujourd'hui n'est certes pas celle dont j'avais rêvé en prenant mon envol, elle n'est pas faite que de joies, elle déborde même de chagrins depuis... Enfin, vous savez...


Relevant brièvement son regard vers Anne, elle murmura une sorte d'aveu trop longtemps tu, sans comprendre elle-même pourquoi celui-ci lui échappait soudain :

Même si je tente de le cacher, votre parrain me manque atrocement, terriblement, et ma vie sans lui me semble parfois tellement vide de tout.

Ce n'était vraiment pas le moment de s'épancher sur cette rupture, alors elle secoua quelque peu la tête, avant de fixer la fenêtre, le regard perdu dans le lointain.

Bref, même si ma vie n'est pas celle dont je rêvais, disais-je, elle doit ressembler au paradis en comparaison de ce que Milyena a sans doute enduré durant toutes ces années.

Et moi, voulant tellement oublier ce passé, jamais je ne lui ai donné de mes nouvelles...

J'aurais pu lui écrire, lui dire de me rejoindre, l'aider à fuir dans la sécurité plutôt que seule et sans savoir où aller. Mais non, j'étais tellement obnubilée par mon rejet de tout ce qui avait un lien avec cette vie que j'avais fuit, que j'en ai oublié ma soeur!

Suis-je donc devenue un monstre d'égoïsme? Pourra-t-elle me pardonner de ne pas m'être inquiétée d'elle avant cette lettre?

Voila exactement ce qu'éveille en moi ce torchon reçu de la part d'un alcoolique répugnant...


_________________
Milyena
Dans une modeste batisse à Tulles

Milyena cueillait quelques fleurs quelle avait repiqué, a l'avant de sa nouvelle demeure, grâce à quelques boutures prises à la dérobée chez sa tante et autour de cette vieille barraque délabrée de ses parents.

Ses parents, et quels parents, ils ne méritaient même pas ce statut, sa mère pourtant n'était pas mauvaise mais était sous son emprise, elle n'avait jamais eu le courage de l'affronter ni même eu l'audace de prendre fuite, pauvre femme soumise et passive, lui, la pire crapule jamais rencontrée; des larmes lui montèrent aux yeux...


Non, non, ne repense pas à lui, cela ne te sera d'aucune aide ma belle

Elle avait fini de cueillir et se mis en route jusqu'au bureau du tribun, cette brave Sandorine qui l'avait si bien accueillie lors de son arrivée a Tulles.Elle lui rappelait sa grande soeur, par sa gentillesse et son soutient, son besoin d'être là pour autrui.

Ah, Terwagne, ma chère Terwagne, sais-tu seulement que je viens à ta rencontre, comment m'accueilleras-tu dans ta nouvelle vie, j'espère que toutes ces années ne t'aurons pas fais m'oublier...
Je suis certaine que non, tu as toujours eu le coeur sur la main, je ne crois pas qu'on perde une faculté pareille.


Milyena arrivée à l'entrée du Bureau de Sandorine, elle ravala ces quelques larmes et essuya son visage si marqué de fatigue.Bientôt elle le sait, elle reprendrait la route et arriverais à Cahors où Terwagne avit élut domicile.
_________________
Milyena Méricourt, en route vers chez sa soeur aînée...
Anne_blanche
Anne attendait la réponse de Terwagne, un peu gênée par le regard pensif que posait sur celle qu'elle considérait comme sa tante. Elle soutint néanmoins ce regard. Elle avait l'impression, comme bien souvent quand elle était seule à seule avec Terwagne, que des deux, l'aînée, c'était elle. De plus en plus fréquemment, la Dame de Thauvenay se perdait dans des silences, des rêves dont sa jeune compagne percevait vaguement l'objet, ce qui avait le don de la mettre en colère : Oncle Hugo, encore et toujours Oncle Hugo.
D'ailleurs, pour une fois, Terwagne en fit l'aveu, d'une voix si douloureuse qu'Anne se figea dans son fauteuil.


Même si je tente de le cacher, votre parrain me manque atrocement, terriblement, et ma vie sans lui me semble parfois tellement vide de tout.

Le vieux cousin de son père - pas si vieux, cependant, mais 35 ans, quand on en a treize, ça paraît le bout de la vie - devait en ce moment se trouver quelque part en Berry, prêt, pour respecter son serment de vassalité, à donner sa vie pour le combat absurde du Poilu.

Anne ne pipait mot. Que dire à une femme, son aînée de surcroît, qui à l'heure du bilan n'a aux lèvres qu'amertume et regret ? Anne écoutait, et s'ancrait en elle, encore plus profondément, le rejet de l'amour. Elle n'aimerait pas, jamais. C'était trop violent, trop destructeur.


Suis-je donc devenue un monstre d'égoïsme?

Anne baissa les yeux, non pour fuir la vue de Terwagne, qui serrait entre ses doigts les deux parchemins soigneusement pliés, et regardait son passé à travers cette fenêtre de la Cour d'Appel, mais pour envisager plus sereinement la question. Quand une interrogation la gênait, soit parce qu'elle n'avait pas de réponse, soit parce qu'elle n'avait pas le temps d'y penser vraiment, elle avait coutume d'en repousser l'examen. Et, tandis qu'elle vaquait à quelque tâche, que ses doigts maladroits serraient calame ou plume, qu'elle alignait des chiffres ou des mots, petit à petit, à son insu, la réponse se mettait en place. Ne lui restait plus qu'à la formuler, les phrases pour le faire lui venaient aisément.

Il y eut un long silence. Peut-être Terwagne se disait-elle qu'Anne la jugeait, ou qu'elle s'était endormie. La jeune fille gardait les yeux baissés, les mains immobiles dans son giron.


Je ne crois pas, ma tante. Vous vous êtes protégée. Aviez-vous le choix ? Gabriel dis... Gabriel dit que l'on a toujours le choix, parce que le Très-haut nous a fait don du libre-arbitre, mais ...

Elle n'avait eu que quelques minutes pour réfléchir. Elle savait ce qu'elle voulait dire, mais les mots lui manquaient.


Je veux dire, ma tante, que dans certains cas, l'alternative qui nous échoit privilégie un terme sur les autres. Vous auriez certes pu choisir de faire tout ce que vous dites : appeler votre sœur à vous. Cependant ...


Dieu ! Que c'était difficile !


L'eussiez-vous fait, ma tante, que vous vous fussiez oubliée vous-même. Et quand on s'oublie, quand on ne prend pas le temps de se reconstruire, de parler avec soi-même, on se perd. On ne peut alors plus aider qui que ce soit, en dépit de l'envie qu'on en a.


Le front plissé et les sourcils froncés d'Anne disaient toute la difficulté qu'elle éprouvait à mettre en mots ce qu'elle ressentait si profondément.
Alors qu'elle lançait à sa tante un regard presque implorant, on vint lui remettre la réponse de Dame Marie-Alice. Il n'y a pas loin du Louvre à la Cour d'Appel. La Primus inter Pares avait fait diligence, comme toujours.

Fébrilement, comme si cette quête de Milyena était sienne, Anne décacheta la missive, ... et laissa échapper une exclamation de dépit avant de la tendre à Terwagne.


Citation:
Bonjour Anne,

Je ne puis hélas vous être d'aucun secours, ne résidant plus en Limousin mais étant bourguignonne.

Je puis par contre vous conseiller d'écrire à dame Valeriane, qui est le Prévôt actuel. Je pense qu'elle pourra vous aider.

Je serai heureuse de vous rendre visite mais hélas suis toujours de part les routes ici ou là pour une raison ou une autre. Comment vous portez-vous? Et le reste de votre famille?

Je vous embrasse.

Marie Alice Alterac


Tandis que la dame prenait connaissance de la réponse, Anne traça rapidement sur un parchemin neuf une nouvelle requête.

Citation:
Dame Prévôt,

Sur la recommandation de Dame Marie-Alice Altérac, Primus inter Pares, je me permets de vous demander un grand service.
Une de mes parentes, une jeune fille du nom de Milyena Méricourt, se trouverait actuellement en votre province. Il me faut la retrouver au plus vite.
Auriez-vous l'obligeance de charger les services de douane ou de la maréchaussée du Limousin de repérer cette demoiselle, et de lui faire savoir que sa sœur, Dame Terwagne de Thauvenay, partage désormais son temps entre Vienne, où elle réside, et Paris, où elle exerce à la Cour d'Appel la fonction de procureur ?
En effet, la jeune Milyena cherche à la joindre à Cahors, où elle ne se trouve plus depuis des années.

Avec mes remerciements, recevez, Dame Prévôt, l'assurance de ma parfaite considération,

Anne de Culan, Dame de La Mure
Bailli du Lyonnais-Dauphiné


Elle avait hésité avant d'ajouter la dernière ligne. Elle l'avait fait, cependant, se disant que cela ajoutait du poids à sa requête.

Cela vous convient-il, ma tante ? Il y aura bien dans le pigeonnier de la CA quelque oiseau originaire du Limousin. Dans trois ou quatre jours tout au plus, vous aurez votre réponse.
Milyena
Dans une modeste batisse à Tulles

Le soleil n'avait pas encore finit son levé, la rosée perlait à l'extérieur, rendant plus belle encore cette flore entourant cette mediocre batisse qu'elle avait pu acquerir en débarquant à Tulles.

De cette batisse l'on voyait, au loin, les jolies couleurs d'automne, se dessiner au fur et à mesure des jours écoulés.

Ce matin une légère bruine entourait ce joli décor, quand soudain une silhouette se dessina au bout de l'allée menant jusqu'à elle, on aurais dis qu'elle débarquait de nul part, perçant avec sérénité cet épais nuage à même le sol...
Terwagne...c'était elle, Milyena avanca assez rapidement à sa rencontre, butta sur un cailloux qui la fut chuter, une voix perça le calme et la bruine de ce matin.

Dame, vous n'avez rien??

Ce n'était pas la douce voix de Terwagne, mais celle d'un messager lui menant une missive et lui demandant si elle était bien Dame Milyena De Méricourt, le coeur de celle-ci se mit a battre de plus en plus fort, une excitation, un frisson de peur...un mélange étrange de sentiment prit possession de cette jeune Milyena.

Qui, mais qui pouvait bien lui faire parvenir cette missive?

Non, il l'avait retrouvée, ce monstre d' homme l'avait retrouvée, mais comment et pourquoi, elle avait pourtant été la plus discrète possible, avait prit des risques énormes, n'avait pas perdu de temps sur Le Berry et repris très rapidement son chemin, ici personne ne connaissait son identité exact, comment était-ce possible?

Reprenant doucement ses esprits elle attrapa cette missive tendue vers elle, remercia très poliment et très confuse ce messager.

Milyena rentra afin de s'asseoire et prendre connaissance de ca missive, d'une main tremblante, les yeux pleins d'angoisse elle lu l'entête de ce pigeon.

Cette missive venait du Prévôt, elle lui annoncait que Terwagne était avertie du départ de Milyena afin de la rejoindre sur Cahors, là où elle ne se trouvait point. Terwagne vivait sur Vienne et était Procureur à Paris.


Terwagne, ma chère Terwagne, je ne t'ai pas encore vue que tu reprends ton rôle, celui d'une soeur prévenante.

Milyena lu et relut ça missive, quand soudain un rayon de soleil perça dans son habitat, lui éblouissant les yeux, elle essuya une larme perlant sur ca joue et se dit qu'il étant temps de se mettre en route, le travail l'attendait et se fut le coeur léger, l'esprit perturbé, qu'elle prit le chemin de la mairie.

Plus de doute maintenant, elle savait et avait toujours su, que Terwagne ne l'avait pas oubliée, ne l'avait pas abandonnée lors de sa fuite, mais n'aurait put faire autrement.


Oh Terwagne...
_________________
Milyena Méricourt, en route vers chez sa soeur aînée...
Terwagne_mericourt
Sans doute avez-vous raison, Anne...

Ce furent les seuls mots qui franchirent ses lèvres avant l'arrivée du messager, qui déjà apportait une réponse à sa nièce, de la part de celle à qui elle avait fait requête.

Intriguée par le léger soupir de dépit poussé par la demoiselle, la Dame de Thauvenay lut à son tour le pli livré, déçue elle aussi, puis la nouvelle missive rédigée par sa nièce à l'adresse du Prévôt...

Une partie de cette dernière l'intrigua, sur le fond, et elle resta un instant songeuse, avant de lui répondre, retenant la question qui lui brûlait les lèvres pourtant.


Oui, oui, c'est parfait, Anne. Parfait, comme toujours.

Pourquoi donc la jeune-fille présentait-elle Milyena comme étant une de ses parentes à elle? C'était un drôle de raccourci... Sans doute pour faire plus simple et plus rapide...

Milyena... Si Aristote le voulait bien, bientôt elle pourrait la revoir, se faire pardonner toutes ces années de silence, cet abandon par instinct de survie plus que tout autre chose...

C'est à cet instant que la guerre lui revint en mémoire, et qu'elle fronça les sourcils. Comment faire pour traverser le BA et aller la rechercher en Limousin? Il faudrait des autorisations spéciales, et puis quelqu'un pour s'en charger à sa place, puisqu'elle-même ne pouvait pas quitter sa charge...

_________________
Anne_blanche
Paris

Il fallut quelques jours pour que la réponse du prévôt limousin parvînt à Anne. Et comme les pigeons ne volent pas tous à la même vitesse, ce n'est pas un, mais deux messages qui lui parvinrent, à quelques minutes d'intervalle. Elle avait à peine eu le temps de lire le premier, qu'on lui portait le second, pourtant écrit deux jours après.

Anne se précipita à la Cour d'Appel. Cependant, à mesure qu'elle approchait, son pas ralentissait. Pourquoi sa tante avait-elle si longuement hésité, quand elle lui avait donné à lire son courrier à Dame Valerianne ? Pour lui dire que c'était parfait, en plus... Etrange... Tante Terwagne était étrange, depuis quelques temps. Mais Anne ne l'était pas moins. Le chagrin vous pousse à dire et faire des choses bizarres, des choses que l'on ne dirait ni ne ferait en temps normal.
A moins que Tante Terwagne n'ait pas tant que ça envie de revoir sa sœur ? L'idée pouvait paraître scandaleuse, mais comment expliquer ses réticences, sinon ? Etrange, vraiment. Un haussement d'épaules désabusé, bien peu en rapport avec l'âge de la demoiselle, et Anne entra dans le bureau.


J'ai des réponses, ma tante ! Votre sœur est bien à Tulle. Elle ... Tenez, lisez vous-même, ce sera plus simple.

Elle tendit le premier parchemin à Terwagne, déroula elle-même le second pour que la dame puisse enchaîner immédiatement la lecture.


Citation:
Limoges, 14 octobre 1457

Dame de la Mure, le bonsoir,

J'ai bien reçu votre pigeon et je comprends bien la situation. Je suis honorée que la Vicomtesse MarieAlice d'Alterac vous aie dit de me contacter et je vais faire des recherches dès à présent.

je vais m'entretenir avec La Chef douanière afin qu'elle regarde les registres des douanes.
J'envoie également un message aux Lieutenants qui connaissent bien les habitants de leur ville et j'éplucherai les rapports de patrouille.

La période n'est pas propice pour des voyages, nos frontières sont fermées et des armées bataillent non loin de nous.

Si je retrouve la trace de cette jeune personne Milyena , je vous en informe immédiatement, et je lui transmettrai également votre message.

Cordialement

Valériane de Gonzague
Baronne de Châteauvert
Dame D’Oradour Saint Genest
Prévôt des Maréchaux du Limousin et de La Marche


Citation:
Dame de la Mure !!

Je vous écrit à nouveau car je viens de recevoir un pigeon de Dame Ratou, Chef douanière et habitante de Tulle.

Figurez vous qu'elle a rencontré la jeune personne !

J'envoie en même temps un pigeon à son attention et je vous transmet la réponse de Dame Ratou :
*******************************************************
Expéditeur : Ratou42
Date d'envoi : 2009-10-16 00:22:28
Bonjour Valériane,

Je reçois ton message à l'instant et, après lecture attentive de ta demande, je peux te répondre de suite.

Je te confirme que Milyena se trouve bien à Tulle effectivement. Outre une vérification de mes registres de Tulle, j'ai entr 'aperçu cette damoiselle aujourd'hui même au hasard d'une rue de notre charmante ville.

Cette jeune dame habite dans le Centre de Tulle et tu peux donc sans problème lui adresser un pigeon pour lui transmettre le message de sa chère soeur ou rassurer cette dernière et lui confirmer sa présence dans notre ville.

Amicalement.

Ratou42
Procureur et Chef-Douanière du Limousin
******************************************************

J'espère que vous pourrez donc en faire part à la soeur de cette personne.

Je suis heureuse de vous avoir aidée.

Cordialement

Valériane de Gonzague
Baronne de Châteauvert
Dame D’Oradour Saint Genest
Prévôt des Maréchaux du Limousin et de La Marche


Tandis que Terwagne lisait, et qu'elle-même rédigeait un rapide courrier de remerciement à Dame Valerianne, une phrase de la première missive lui revint en tête.
Citation:

La période n'est pas propice pour des voyages, nos frontières sont fermées et des armées bataillent non loin de nous.


Non loin du Limousin, c'était le Berry, en guerre contre la Touraine et le Bourbonnais-Auvergne. Or, pour aller de Tulle à Vienne, il faut traverser le Bourbonnais-Auvergne, par Ventadour, Murat, Polignac et Montbrisson. L'itinéraire, Anne le connaissait par cœur. C'était celui qu'avait emprunté Gabriel quand, tout enfant, il avait fait à pied, seul, contre les ordres de Mère, le chemin de Bretagne en Lyonnais-Dauphiné. Bien souvent, ils s'étaient tous les deux penchés sur la vieille carte, héritage de Tante Mentaïg, dont Anne ne se départait jamais. Tête brune contre tête blonde, ils avaient rêvé en suivant du doigt le tracé des routes royales, des fleuves, des frontières. Plus jamais...
Anne se secoua, tira la carte de sa besace.


Norf de norf ! A moins d'un grand détour par le sud, impossible de faire autrement. Ça multiplierait par deux le nombre de jours de voyage...


Elle avait parlé à voix haute, toute à ses calculs d'itinéraire.
Terwagne_mericourt
Cour d'Appel, Paris, Bureau du Procureur Terwagne :

Comment sa nièce trouvait-elle la force de s'investir de la sorte dans la recherche de sa soeur à elle, alors qu'elle-même venait de perdre son propre frère? Etait-ce une échappatoire à sa douleur? Une façon de se concentrer sur autre chose que son chagrin? La Dame de Thauvenay n'avait aucune réponse à ces interrogations, qui pour tout dirent la laissèrent un long moment perplexe.

Quoi qu'il en soit, elle se pencha sur les deux missives tendues, les lisant l'une après l'autre, un sourire aussi discret que rare depuis des mois apparaissant sur son visage fatigué. Bientôt elle reverrait sa soeur... Anne l'avait retrouvée.

Il ne restait plus qu'à organiser le voyage pour la faire venir s'installer à Vienne, trouver une escorte pour qu'elle voyage en toute sécurité, ne surtout pas la laisser voyager seule...Elle était encore bien jeune et innocente, une proie facile pour des brigands.

Elle en était là de son enchaînement de réflexions silencieuses, lorsque la voix d'Anne se fit entendre, lui rappelant ce à quoi elle avait elle-même pensé quelques jours plus tôt, avant même de savoir si on la retrouverait.


Oui, la guerre... Il lui faudra des laisser-passer pour venir jusque Vienne.

Enfin, je compte lui dire de venir me rejoindre en Lyonnais, vous vous en doutez bien, je présume...

Mais mes charges m'empêchent d'aller la chercher moi-même, et elle est trop jeune pour voyager seule, dans tous les cas.

Pensez-vous que le sieur Dedelagratte ou encore Messire Sagaben pourraient nous renseigner sur la façon de procéder pour trouver une escorte et obtenir des autorisations de traverser le Bourbonnais?

J'ai tellement peu l'habitude de ce genre de choses...


Ignorante, voila bien comment elle se sentait en cet instant, alors qu'elle n'avait qu'une hâte, c'était de serrer contre son coeur cette soeur à qui elle avait tellement de choses à raconter, mais aussi à se faire pardonner.

Dans tous les cas, je vais lui écrire, lui dire de ne surtout pas quitter Tulle, d'attendre là-bas que nous trouvions une solution.

Nous... Nous... Nous... Elle conjuguait à la première personne du pluriel tout ce qui concernait les difficultés et démarches, intégrant spontanément dans tout cela celle sans qui elle était certaine de ne pas parvenir à gérer la situation.
_________________
Milyena
Sous un arbre aux abords de Tulle

Milyena adorait se rendre à cette endroit, seule, à l'écart de la cohue du village.
Tulle et les tulliste lui plaisaient énormément, mais elle n'en n'oubliait malgré tout pas la raison de son voyage et n'y demeurerait plus longtemps.

Depuis l'arrivée de ce pigeon lui annonçant les recherches mises en oeuvres par Terwagne pour la retrouver, Milyena se sentait emplie de joie; cette légèreté, cette chaleur au fond du coeur, elle ne souvenait même plus que cela puisse exister.
La vie fût si dure suite au départ de sa soeur
Ce père ignoble avait reporté sur elle toute la fureur dans laquelle Terwagne l'avait mis en quittant si brutalement le village.
Grâce au ciel, les jours qui suivirent, l'une des ses tantes tomba malade et n'ayant pas d'enfant pour lui venir en aide, Milyena pu quitter ce monstre et s'installer auprès d'elle afin de lui apporter les soins nécessaires.
Elle croisait malgré tout cet ignoble bonhomme régulièrement et devait supporter ces insultes et moquerie, ainsi que certains geste déplacé de la part de ces amis de beuverie.

Mais tous cela était loin maintenant et si il avait dû la rattraper, il l'aurait déjà fait.
Elle ne remercierait jamais assez cette tante ayant menti quelques peu sur la gravité de son état, car celle-ci adorait Terwagne et Milyena comme ces propres filles.Sans l'aide de cette tante Milyena n'aurait put fuire si aisément d'ailleurs.

Milyena avait maintenant reprit des forces et récolté assez d'argent pour s' acheter quelques haillons supplémentaire et accessoires, elle ne voulait pas non plus circuler avec trop d' écus et denrée en sa possession, voyager seule était trop risqué.

Il fallait dès lors qu'elle pense à se renseigner, mais toujours avec grande discrétion, si un départ était prévus de certains Tulliste dans la même direction qu'elle.

Mais avant tout elle allait envoyer un pigeon à sa soeur, maintenant qu'elle s' avait où celle-ci se trouvait.

Quel bonheur, bientôt elle se sereraient dans les bras, l'une l'autre et ne se quitteraient plus jamais.Ce n'était plus qu'une question de jours.

Milyena pensait également à cette inconnue, Dame Anne_blanche, qui devait compté énormément pour Terwagne puisque c'est elle qui avait permis ces retrouvailles.

Cette personne devait être plaisante et aimante, qu'elle joie de la rencontrer prochainement.

_________________
Milyena Méricourt, en route vers chez sa soeur aînée...
Terwagne_mericourt
Penchée sur la carte qu'elle avait tirée de sa besace, Anne ne réagissait pas à la question posée...Terwagne la connaissait assez pour savoir quelle en était la raison : elle était plongée dans ses calculs, et n'en sortirait pas avant d'avoir terminé de réfléchir à la meilleure solution.

Aussi, pour ne pas la déranger dans ses réflexions, tenta-t-elle d'écrire cette fameuse lettre de "reprise de contact" à l'intention de Milyena.


Citation:
Ma chère petite soeur,

Oui, chère à mon coeur tu es restée, malgré la distance, malgré le temps écoulé, malgré mon silence depuis des années, malgré le manque de signe fait dans ta direction.

Les circonstances de mon départ, et les raisons qui l'ont provoqué sont-elles suffisantes pour me servir d'excuses? Je l'ignore... Mais ce que je sais en revanche, c'est que j'ai hâte de te revoir, et surtout hâte de pouvoir rattrapé tout le temps perdu, réapprendre à nous connaître.

Tu dois sans doute te demander comment j'ai appris que tu te trouvais à Tulles, alors je vais te faire un bref résumé... Tout a commencé par un torchon écrit de la main de notre géniteur, dans lequel il me parlait de ta fuite et de ton désir de venir me rejoindre à Cahors, où tu pensais que je me trouvais.

Cahors, je n'y suis restée que quelques jours, mais je t'expliquerai tout cela plus tard, quand nous serons l'une en face de l'autre. J'ai vécu ensuite fort longtemps en Berry, à Sancerre, mais ne m'y trouve plus depuis près de six mois à présent, je vis à Vienne, en Lyonnais-Dauphiné, à six où sept jours de voyage de toi.

J'y ai quelques responsabilités, tu verras, notamment un poste de conseillère ducale, ce qui m'empêche de pouvoir quitter ce Duché pour venir te chercher moi-même.

Oui, venir te chercher, parce qu'il est hors de question de prenne le risque de voyager seule, surtout en ces temps troubles... Il te faut une escorte, et des autorisations.

Anne_Blanche, la nièce grâce à qui j'ai pu retrouver ta trace (cela aussi, je t'expliquerai), cherche actuellement une solution avec moi pour que ce voyage soit réalisable le plus vite possible, et je t'écrirai pour t'en dire plus très prochainement.

En attendant, ne bouge surtout pas, reste à Tulles, tu y es sans aucun doute en sécurité.

Je t'embrasse affectueusement.

Terwagne, ta soeur.


Les mots avaient été bien difficiles à trouver, et c'est en se demandant si elle n'aurait pas pu faire mieux qu'elle confia la missive à un messager, avant de porter à nouveau son regard sur Anne, qui elle était toujours penchée sur sa carte.
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