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[RP]Au 14, rue des Bâtisseurs... Maison d'Ad et Az...

Frz77
Adelin profitait d'un cours moment de répit pour rejoindre sa maison... Il n'y avait pas posé un pied depuis fort fort longtemps. En effet, lorsqu'il n'était pas de garde, ou en poste à la caserne, il travaillait à son échoppe. Et pour se simplifier la vie, il y avait installé une chambre, très sommaire, mais possédant de quoi dormir et faire un brin de toilette. Il pouvait ainsi travailler jusque très tard le soir sans être obligé ensuite de rentrer chez lui.

Très souvent, à la fin de ses journées de labeur, mieux valait que le lit ne se trouve pas trop loin. Il lui arrivait fréquemment de tomber de fatigue, au sens littéral du mot...

Son échoppe et sa maison n'étaient séparées que par une ruelle, elles se faisaient face. Mais l'ambiance, l'odeur du bois, et sa passion pour son métier, ne l'incitait que très rarement à regagner ses pénates.

Il poussait donc enfin la porte en bois de son habitation. Il s'agissait d'une maison sans prétention, dans la plus pure tradition médiévale...




C'est à dire barrée de colombages, possédant un rez de chaussée et un étage. S'il y revenait enfin, c'est parce qu'aujourd'hui était un grand jour, un jour qui comptait comme un des plus importants de ces dernières années de vie...

Sa douce, belle, et cabocharde tête de lard de compagne venait enfin s'installer avec lui. Un sourire s'installait sur son visage dès qu'il pensait à elle.
Qu'Aristote me protège!! se dit'il. Il pensait intérieurement à ramener son heaume et son armure chez lui, prévenant ainsi d'une pluie de taloches qui allait certainement s'abattre d'un côté comme de l'autre à son arrivée...

Comme à chaque fois qu'il entrait dans un lieu fermé depuis longtemps, Adelin ouvrait en grand les fenêtres, d'abord celles qui donnaient sur la rue, et traversant la grande pièce du bas, dans laquelle trônait une grande cheminée de pierre, il ouvrait ensuite celles donnant sur son jardin et sa culture de légumes...

Il jetait un rapide coup d'oeil, n'oubliant pas au passage de le ramasser le neunoeil. Ses absences répétées avaient un avantage. Il ne dérangeait pas la maison, et la majeur partie de sa tâche du jour serait de donner un bon coup de balai et de lessivage...

La pièce du bas, assez grande tout de même, servait de cuisine et de salle à manger. Tout le mobilier, tables, chaises, meubles, avait été façonné par le charpentier.

Une petit porte donnait sur une autre pièce, légèrement plus petite, dans laquelle se trouvait une bibliothèque. Adelin aimait les livres, et dès qu'il le pouvait, il se plongeait dans la lecture d'un ouvrage traitant de stratégie militaire, d'épopée fantastique, ou encore de sciences...

Un bel escalier de bois montait à l'étage, où l'on pouvait trouver deux chambres, chacune très spacieuses. La sienne était occupé par un grand lit de sa fabrication, une grosse armoire sur laquelle il s'était amusé à s'essayer à la sculpture sur bois. Un petit bureau de bois et une commode complétait le décor.

Il se mit à l'ouvrage très vite, motivé par la présence à venir de sa douce furie à ses côtés.

Enfin, sa vie trouvait son sens. Ses sens se trouvaient sans dessus-dessous. Du dessus de son cœur, on pouvait voir le dessous de ses tempes, battantes, battues. Abattant sa tâche avec une énergie proche de la folie, il se sentait céder à cette douce et chaude sensation que l'on appelait l'amour.

Il en terminait enfin, le temps pour lui de reprendre ses esprits, qu'une fois encore il avait égaré dans je ne sais quelle désert de son cerveau. Puis, il tourna les talons, un sourire béat sur sa bouche béante, et quitta la maison...

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Azyuna
La nuit automnale commençait à recouvrir les toits de Castel quand Az se décida enfin à rassembler les quelques affaires éparpillées dans sa chambre de l'Auberge. Cela faisait plus d'un mois qu'elle y vivait et l'Orchidée était presque devenue son petit chez elle. Cependant, malgré la présence réconfortante d'Heimrich, quelque chose, ou plutôt quelqu'un manquait à son bonheur. Lorsqu'elle revenait le soir de ses longues journées entre le champ et la caserne et que l'aubergiste partait se coucher, elle s'asseyait longtemps sur le rebord de sa fenêtre et se perdait dans de nombreux songes avant que le sommeil ne la gagne. Alors, elle rejoignait le grand lit vide et s'endormait en rêvant que son charpentier abandonnait enfin son échoppe pour la rejoindre. Mais il ne venait pas. Trop de travail sûrement. Trop de responsabilités. Et Az désespérait de ne pas le voir autant qu'elle le désirait.

Alors, sur un coup de tête, elle avait décidé de se rapprocher de lui. Elle avait d'abord songé à s'installer à l'échoppe, mais l'endroit était bien trop petit pour deux personnes et, surtout, elle ne voulait en aucun cas le priver de son recoin de paix. Elle savait ce que l'échoppe représentait pour lui et ne pouvait imaginer trainer dans ses pattes alors qu'il travaillait. La seule solution envisageable avait alors été d'aller emménager chez lui, juste en face de la dite échoppe... pourtant...

….Si cela lui avait paru une bonne idée au moment où elle en avait parlé et qu'elle avait été si heureuse sur le coup, maintenant, confrontée à la réalisation de ce projet, elle était, il faut le reconnaître, terrorisée. Elle regardait ses effets qui trainaient un peu partout dans la chambre et ne savait par où commencer... pas qu'il y en eut une grande quantité ... juste de quoi faire un voyage avec cdric, le cheval... mais ses effets étaient tellement ...hétéroclites... armes gisant sur robes printanières... plumes et parchemins dans un tiroir avec brosses et miroirs... quelques livres... uniformes et maillots de soule... quelques chopes... quelques chopes? Définitivement, elle allait devoir garder un certain ordre si elle vivait avec Adelin...


Arf... la galère ! vivre avec un lieutenant …

Elle baissa les bras et pesta. Où donc était-elle allée chercher cette idée saugrenue quand elle lui en avait parlé? où a-t-on vu pareille folie : un lieutenant et une vagabonde? un charpentier et une poète? Il était évident qu'ils finiraient par se taper dessus... combat à la marmite et au balai... cela risquait d'être plus sportif qu'un match de soule... plus violent qu'un entraînement à la caserne... Hum ! À cette idée, Az esquissa un sourire amusé. Cela ne semblait pas lui déplaire...surtout qu'elle était sûre d'avoir le dessus sur son, bien trop, conciliant lieutenant.

Un renouveau d'enthousiasme venant soudainement, elle décida de faire le déménagement « à la Az » et elle s'empara du drap qui recouvrait son lit puis l'étala par terre. Elle y jeta à la va vite tout ce qui lui appartenait et en fit une ...ben une grosse boule qu'elle traina ensuite jusqu'au rez-de-chaussée. Comme Heim était absent, elle ne s'attarda pas et appela le cheval d'un sifflement...Ce qui était inutile parce que cette feignasse de canasson restait à bailler devant la porte de l'auberge toute la sainte journée... mais le sifflement... ça faisait classe quand même.

Et elle quitta l'auberge d'un pas décidé. Cependant, à mi-chemin, elle se mit à ralentir, à s'arrêter de temps en temps discuter avec des amis qui trainaient leurs chausses dans les ruelles sombres, à regarder les vitrines des échoppes, à rêvasser devant une fontaine... Inconsciemment, elle tentait de retarder l'instant où elle devrait affronter cette nouvelle réalité... nouvelle réalité qui la terrifiait, il faut le dire, plus qu'un match de soule contre des cannibales, plus qu'une invasion de vikings en rut, et bien plus encore plus qu'une chasse à la marmotte géante et insomniaque... chasse très dangereuse compte tenu que la bête est vraiment vraiment de mauvais poil à l'heure de la sieste. Mais vivre avec un homme la terrifiait plus que tout cela... d'abord parce que cela la privait de cette liberté vagabonde à laquelle elle tenait tant. En effet, s'il elle voulait s'échapper en pleine nuit pour une contemplation poétique de la lune suivie d'une descente de chopes et retour bourrée à la maison, il allait falloir qu'elle donne quelques explications avant à celui qui pionçait sous le même toit. Et si elle décidait de faire une virée improvisée à Béziers... faudrait-il qu'elle demande une permission à la caserne et à la maison? Hum... il lui avait pourtant dit qu'elle serait totalement libre. Elle n'en était pas convaincue car si lui tentait de s'éclipser en pleine nuit, pour sûr, qu'Az lui ferait un interrogatoire en règles.... il serait donc logique qu'il en fasse de même. Un long soupir d'angoisse s 'échappa alors de sa poitrine. Tout cela lui sembla alors des excuses. Une autre chose tourmentait sa petite tête et faisait que cette idée de déménagement lui semblait une folie : durant ses voyages et ses séjours dans certaines villes, elle avait pu rencontré de nombreux couples, amoureux et heureux qui, une fois installés ensemble, se laisser gagner par une sorte de torpeur insoutenable. Elle avait vu l'ennui et la routine gagner du terrain sur l'émotion et l'aventure. Et surtout, elle avait vu bon nombre de ses amis aller chercher ailleurs ce qu'ils ne trouvaient plus chez eux comme si le foyer était devenu la prison de leurs sensations, le rideau sur une vie excitante et pleine de rebondissements, presque une mort avant l'heure. Combien en avait-elle vu trainer leurs désirs en taverne pour revenir souriant à la maison...combien de femmes aussi, se laissait aller à des aventures qui les éloignaient avec plaisir du mari ronchon et pantouflard... Az soupira une deuxième fois... Elle ne supporterait pas de devenir comme tous ces gens et pourtant, ne faisait-elle pas ce soir le premier pas dans cette direction? Troisième et encore plus long soupir. Tout cela était si compliqué...si soudainement compliqué... le voir à la caserne, sur un terrain de soule, en taverne, à l'auberge...tout cela était une chose...mais vivre avec lui en était une autre bien différente et une question la titillait : combien de temps tiendraient-ils?

Sur cette question, elle s'engagea dans la rue des bâtisseurs tirant un peu sur cdric qui n'avançait pas vraiment vite comme s'il ressentait aussi que quelque chose de grave était en train d'arriver. Inconsciemment, elle lui caressa le cou et lui murmura :


Courage mon vieux, tu vas voir le Caillou sera un bon compagnon... mais sois-gentil avec lui... pas de coup de sabots intempestifs ni de discussions philosophiques toute la nuit...c'est un canasson de lieutenant... pas un rigolo hein ?

Se redonnant du courage avec ces mots et comme se préparant à un combat, elle serra les poings et souffla plusieurs fois de suite. Son corps se raidit, malgré elle, et ses pas, plus saccadés et assurés, prenaient un air de marche militaire. Pendant quelques minutes, tendue et concentrée, elle remonta la rue. Soudainement, elle s'arrêta net. Son corps se relâcha. Ses traits se détendirent lentement. Et un sourire ineffable se dessina sur son visage : à l'angle de la rue, la silhouette du lieutenant disparaissait en direction de la caserne.

Elle attendit un peu pour être sûre qu'il ne la verrait pas arriver. Elle voulait découvrir cette maison sans lui comme si elle ne s'installait pas sur son territoire mais dans un lieu neutre qui leur appartenait à tous les deux. En jetant encore un œil au loin pour vérifier qu'il était bien parti, elle déchargea cdric et le laissa rejoindre l'autre cheval dans un endroit qu'elle pendrait le soin d'aller inspecter plus tard puis, finalement, poussa la porte et entra dans sa nouvelle demeure.


Hum ! Lâcha-t-elle en entrant.

C'était bien ce qu'elle craignait. Ordre et propreté. Pas un meuble de travers. Pas un mouton de poussière sur le sol. Une cheminée froide et un peu trop imposante. Aucune décoration. Aucune tapisserie. Pas de tapis.

Grand Dieu ! Suis-je donc à la caserne?

Elle laissa tomber la masse de ses affaires en plein milieu de la pièce principale et croisa les bras. Ce lieu était d'une tristesse à arracher un soupir à un ermite. Était-ce par ce qu'il n'y venait jamais? Elle décroisa les bras et alla jeter un œil dans la cuisine. Rien de bien intéressant. Tout semblait tellement neuf qu'elle se demanda s'il avait déjà cuisiné dans cette maison. Elle revint au centre de la pièce tout en pestant contre cette baraque froide et sans âme si différente de l'échoppe du charpentier. D'un coup de botte énervé, elle ferma la porte d'entrée qui était encore ouverte histoire de ne pas être tentée de fuir et se dirigea vers l'escalier avec ses affaires.

Arrivée au premier étage, elle entra dans une première pièce, probablement la chambre d'Adelin, toujours aussi sobre et sans intérêt si ce n'est une belle armoire sculptée de manière discrète mais élégante. Un peu curieuse, elle ouvrit la dite armoire et fronça les sourcils. Définitivement, il ne venait que rarement ici vu l'ordre parfait des quelques habits qui la remplissait. Elle se tourna ensuite vers la commode et eut envie d'aller y jeter un œil. Mais, elle se retint songeant que s'il venait à ouvrir l'un des ses tiroirs, elle lui arracherait probablement les yeux à la petite cuillère. Puis, enfin elle se tourna vers le lit et esquissa un sourire. Il semblait que dans son grand ménage, il ait oublié d'éventer cette chambre et une fine pellicule de poussière recouvrait les draps. Elle eut encore une fois une soudaine envie : se jeter dessus et faire quelques bonds histoire de tester la qualité du travail du charpentier. Elle se retint.... quelques secondes seulement... car elle ne put résister et enleva ses bottes d'un geste vif avant de sauter à pieds joints sur le lit. Après quelques bonds et bon nombre d'éclats de rire, elle descendit, rajusta un peu ses vêtements et remit ses bottes en lâcha un « ça c'est fait! ».

Elle décida alors d'aller visiter ses quartiers...euh... sa chambre et attrapant au passage ses affaires en boules qui trainaient dans le couloir, elle pénétra dans la seconde pièce. Il y faisait noir. Les volets étaient fermés et les dernières lueurs de la journée n'éclairait pas l'intérieur de la pièce. Elle lâcha ses affaires et tenta de trouver la fenêtre non sans se cogner contre divers trucs qui trainaient sur le sol. Elle pesta plusieurs fois avant d'ouvrir les volets et en se retournant :

*Gros soupir*

La pièce, bien que spacieuse, était encombrée d'une multitude de choses. Il était évident que cet endroit servait de débarras au charpentier : tapis roulés dans un coin, sculptures en bois jetées sur un meuble, une commode avec un miroir fendu sur un côté, une armoire pleine de gravures, parchemins et autres bidules, rideaux roulés en boules sur un meuble indéfinissable à l'œil nu parce que recouvert de nombreux objets...

*Gros Gros soupir*

Elle n'avait pas prévu de passer sa première soirée à faire du rangement.. et pourtant, elle n'avait pas le choix. Elle releva ses manches et entreprit de débarrasser les objets qui trainaient sur le meuble indéfinissable et fit une découverte étonnante. Il s'agissait d'un charmant petit lit, sculpté de telle manière que l'on eut dit fait avec des racines d'arbres. Il avait des airs de contes de fées et cela lui rappela les histoires entendues pendant son enfance. Elle soupira, ravie cette fois ci et se mit à trainer le lit près de la fenêtre. Elle avisa ensuite une grosse malle dans un coin et l'ouvrit. À son plus grand bonheur, elle ne contenait que quelques draps et une épaisse couverture qu'elle balança sur le lit. Puis, elle se mit à remplir la malle de tous les objets inutiles qu'elle trouva dans la pièce et l'armoire, à l'exception d'une belle sculpture de bois représentant un homme sur un cheval qu'elle déposa avec soin sur le lit. La pièce un peu vidée, elle tira la commode sur un pan de mur vide et nettoya le miroir avec son maillot de soule...des Soul'hards bien sûr..., déroula ensuite l'un des tapis juste devant le lit, accrocha une paire de rideaux orangés à la fenêtre et posa la statuette en bois sur la grosse malle.

Elle se recula un peu pour voir le résultat puis avisa quelques coussins dans un coin qu'elle utilisa pour décorer le petit lit une fois les draps et la couverture installés et en jeta quelques uns dans le couloir avec le deuxième tapis. Alors, elle défit enfin son étrange paquetage et rangea d'une part ses habits dans l'armoire, ses papiers dans la commode et ses armes sous le lit. En rangeant tout cela, elle trouva un croquis de son équipe de soule de Béziers qu'elle avait réalisé pour la victoire du premier match et l'accrocha sur un mur en soupirant. Voilà, elle était chez elle et la première idée qui lui vint à cet instant fut de se jeter sur le lit et de roupiller un peu... mais, elle n'en fit rien. Première responsabilité de cette vie à deux, il fallait qu'elle s'occupe de donner un peu de vie à cette baraque avant le retour de garde d'Adelin.

Elle descendit au rez-de-chaussée, attrapant au vol le tapis et les coussins qu'elle avait mis de côté dans dans le couloir. Tapis qu'elle déroula ensuite devant la grande cheminée et où elle déposa quelques coussins. Elle avisa un vase dans un coin de la salle à manger et le déposa sur la grande table. Puis, elle se rendit dans le petit jardin, admirant au passage cet endroit un peu idyllique, remplie de fleurs et de plantes, de pierres blanches et de quelques créations personnelles du charpentier comme un charmant petit banc de bois. Fatiguée, elle ramassa quand même quelques buches et quelques roses qu'elle envoya les unes dans la cheminée, les autres dans le vase. Et termina le tout en allumant un feu dans l'âtre, petit mais qui donnait un peu de chaleur à la grande pièce. Elle allait se jeter sur les coussins pour roupiller enfin quand elle aperçut une petite porte à laquelle elle n'avait pas fait attention en arrivant. Poussée par cette curiosité toute féminine, elle y entra et là... gros gros soupir de bonheur...


des livres... murmura-t-elle surprise.

Pourquoi avait-elle douté ainsi d'Adelin? Comment n'avait-elle pas imaginé qu'un esprit aussi fin possédât une bibliothèque? Elle leva les yeux au ciel... il fallait vraiment qu'elle fasse un effort pour éviter les généralités sur les lieutenants. Remise alors de sa surprise, elle se mit à inspecter les titres : beaucoup de stratégie militaire et de traités romains sur la guerre, un certains nombres d'essais grecs sur la politique et la société, quelques récits païens sur les anciennes croyances et qui ne seraient absolument pas du goût du curé, des ouvrages de science... Du bout des doigts, elle caressa les reliures de certains livres jusqu'à trouver celui qui l'aiderait à attendre le retour d'Adelin et, revenant à la grande pièce, le déposa sur le tapis.

Avant de se reposer, elle fila une dernière fois dans le jardin et se lava le visage avec l'eau d'une petite fontaine, n'ayant pas trouvé un endroit où se rafraichir dans la maison, puis monta à l'étage pour se changer... l'uniforme étant, à cette heure, sale, suant, plein de poussière et de quelques toiles d'araignées. Elle revêtit la robe qu'Heim lui avait offert lors de son premiers séjours à Béziers et défit la longue tresse un peu militaire qu'elle portait pour travailler. Une fois ce rafistolage de sa personne terminé, elle put ...enfiiiiiinnnnn, allait se jeter sur le tapis devant la cheminée et ouvrir le livre de poèmes. Pourtant, quelques vers suffirent à alourdir ses paupières. La journée avait été longue, remplie d'émotions et de doutes et pourtant, à cet instant où le sommeil venait et où elle se laissait aller dans les coussins devant la cheminée, Az ne pensait qu'à une chose: le retour d'Adelin... et elle s'endormait le sourire aux lèvres.



LDJ Ad 0 - LDJ Az 1....

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Frz77
Adelin en terminait enfin avec ses trois jours de garde. Le temps s'était légèrement dégradé, et même si les journées restaient ensoleillées, les soirées commençaient à sérieusement se rafraîchir. Les nuits semblaient avancer à grande vitesse, et le temps s'accélérait ces derniers jours. Il n' avait cessé de réfléchir, de penser à tous ce qui lui arrivait.

Il était très excité et ressentait en même temps, au fond de lui, une grande peur. L'homme a peur de ce qu'il ne connait pas. Et la vie à deux, Adelin ne connait pas du tout. Excepté si l'on compte la vie à deux avec un faucon, un cheval ou quelconque autre castor trainant souvent dans les parages. Adelin était un solitaire. Il avait beaucoup d'amis, mais ne partageait avec eux qu'un repas, ou quelques chopines en taverne. Et le soir venu, il se retrouvait seul, face à des papiers, du bois, ou face à lui même. Cette dernière configuration étant celle qu'il détestait le plus. Voilà pourquoi on pouvait le trouver soit à son échoppe, soit à la caserne quand le soir tombait...

Faire le tour des remparts lui évitait une chose. Tourner en rond consciemment! Il pouvait ainsi tracer des sillons sans que quelqu'un puisse lui dire qu'il avait l'air de trop réfléchir.

Aimerait elle la maison? Forcément que non!! Elle était dépouillée au maximum. Il n'y mettait jamais les pieds, et avait donc négligé d'y installer quoi que ce soit pouvant la décorer.
Le jardin?? Certainement... Il y avait beaucoup de fleurs, une petite fontaine, et le banc sur lequel on pouvait se reposer était fait de ses mains. Une pièce, à coup sûr, lui plairait : la petite bibliothèque. Seule pièce de la maison vivante, ne serait ce que par la seule présence des livres.

Il verrait tout cela très vite. Pour l'heure, il était temps pour lui de passer la relève. Il s'approchait du poste de garde, attendant le soldat qui viendrait le relayer.

Lorsqu'il eut donné les dernières instructions, finit d'écrire son rapport de garde, et qu'il sortait pour enfin regagner sa masure, les premières lueurs du jour pointaient déjà leur nez. Il pressait le pas, tout aussi bien à cause du froid qui l'envahissait, que de l'impatience de retrouver sa belle. Savoir si elle avait réussi à s'installer et si elle s'était plu. Mais une fois de plus, il en doutait fortement.

En arrivant, il put constater qu'elle ne s'était pas enfuie, et qu'elle avait bien décidé de venir le rejoindre! Cdric était là, cheval têtu, juste à côté de Caillou, canasson à moitié fou!! Déjà là, le mélange promettait d'être détonnant. Il y voyait un petit signe qui le fit immédiatement sourire, et y vit un parallèle qu'il brûlait d'explorer. Et c'était bien là la chose principale qui le rassurait. Quoi qu'il arrive, et si tout cela paraissait difficile et compliqué, une chose est sûre, ils ne s'ennuieraient pas une seconde. Avec le caractère de cochon dont ils étaient pourvus, les échanges s'annonçaient intéressants.

Il poussait enfin la porte, et déjà quelque chose avait changé. Il faisait chaud, bon. Et une faible lueur rougeoyante brillait au fond de la cheminée. Et devant, étendue et endormie... Nan il ne s'agissait pas d'une peau de bête qu'il avait ramené d'une virée en forêt, mais elle était là, belle comme jamais, ses cheveux défaits, couchée sur un tapis, un livre de poèmes reposant sur sa poitrine, et ondulant au rythme de sa respiration. Adelin se pinça pour vérifier qu'il ne rêvait pas...


Mais euh, Aieuh.... fit il doucement.

Il s'approchait d'elle, un sourire béat accroché sur ses deux lèvres. Il passait ses mains autour d'elle, sous elle, la souleva doucement et la prit contre lui. Il respirait son odeur qu'il adorait. Prenant grand soin de ne pas faire le moindre bruit, il montait le grand escalier de bois. Il entra dans sa chambre, ne pensant pas une seconde que la belle s'était installé dans celle d'à côté. M'enfin, et les convenances Na didiou!! A vrai dire, à cette heure tardive, ou matinale, Adelin ne pensait plus aux convenances...

Il posa la douce sur le lit. Lit qu'il était persuadé avoir fait et qu'il trouvait défait... Comme si quelqu'un avait sauté à pieds joints dessus...
Il la recouvrait de l'épaisse couverture et s'assit dans le fauteuil.
Il souriait, heureux... Inquiet, mais heureux.

Puis la fatigue s'insinua dans tout son être et le frappa traitreusement à la caboche. Vos paupières sont lourdes, lui dit un mouton qui sautait au dessus d'une barrière pour l'endormir...

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Azyuna
Bien qu'elle eût sentie s'estomper la chaleur du feu et s'éloigner le son crépitant des bûches, Az ne s'éveilla pas. Et elle ne le fit point non plus lorsque l'odeur enivrante d'Adelin et la force de ses bras, l'enlisèrent encore plus profondément dans les songes tendres et voluptueux qui hantaient ses nuits depuis qu'elle le connaissait. Et, les marches de l'escalier furent gravies en vain, et la porte poussée dans un grincement inutile, et même les couvertures froides reposées sur son corps chaud ne firent aucun effet car rien ne semblait vouloir éveiller l'heureuse dormeuse... Rien?

Un son étrange et bien inhabituel fit alors frémir les paupières de la jeune femme; un son qu'elle n'avait jamais entendu si proche et qui attira son attention : comme un léger grognement, profond et long, entre le soupir et le ronflement, qui venait soudainement s'immiscer, comme une vague trop forte, sur les rivages oniriques de son sommeil. Sa curiosité inconsciente, mais aussi sa méfiance, en fut attisée de telle sorte qu'elle entrouvrit les yeux le plus discrètement possible... et là...son souffle s'arrêta net et son corps se raidit d'un coup entre surprise et étirement involontaire. La vision qui s'offrait à elle lui aurait fait perdre l'équilibre si équilibre il y avait eu à perdre. A quelques mètres d'elle, enfouie dans un fauteuil, la silhouette délicieusement familière d'Adelin se détachait à peine sur l'obscurité alors que, appuyé sur la paume de sa main, son visage sombrait lentement dans le sommeil. Et, les faibles lueurs de l'aube venaient timidement illuminer ses traits assoupis, ses lèvres frémissantes dans un souffle régulier et ses cheveux sombres et en bataille.

Alors, il entrouvrit les yeux et le cœur d'Az s'emballa de telle manière qu'elle crut perdre la raison. Un sourire absolument ineffable vint alors se dessiner sur ses lèvres et les doutes s'envolèrent. Elle ne souhaita plus qu'une chose : que cette vision demeure encore et revienne, chaque matin de chaque jour du reste de sa vie. De bonheur, son corps sombrait dans un nuage de coton et ses paupières oublièrent de cligner. Ses yeux dans les siens, quelques secondes à peine, elle tendit une main et lui dit : « viens... ».

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Frz77
Adelin sombrait dans le plus doux des sommeils. Il était heureux de pouvoir s'endormir pour la première fois aux côtés de sa belle... Même s'il se trouvait dans un fauteuil, et elle dans son lit. Fichues convenances...

Mais un je-ne-sais-quoi lui fit rouvrir les yeux. Cette sensation, même quand vous dormez que quelqu'un vous observe, pose son regard sur vous. Et c'est presque inconsciemment qu'il entrouvrit ses paupières. Ce qu'il aperçut fit que son cœur manqua de s'arrêter. Elle le regardait, un sourire magnifique fiché sur ses jolies lèvres. L'heure était matinale, ses cheveux lâchés légèrement ébouriffés par le gros oreiller de plume. Elle avait l'air d'un ange, ébouriffé soit, mais d'un ange quand même.

C'est au moment où elle lui tendit la main que son cœur s'arrêta définitivement. Et s'il avait pu s'arrêter encore, il l'aurait fait lorsqu'elle lui murmura

Citation:
Viens...


Essayant de retrouver un second souffle, il la regardait, le sourire le plus idiot du monde certainement rivé sur sa bouche. Le plus idiot, mais le plus heureux aussi, le plus sincère, le plus tendre. Un peu de tout cela...

Lui qui maudissait les convenances fut exaucé. Et c'est timidement qu'il attrapa sa main, si fine, si douce. Il retira sa chemise, évitant ainsi d'en perdre une nouvelle de sa garde robe, et se glissa sous les draps de son lit. La présence d'Az à ses côtés lui fit perdre ses moyens. Il croyait vivre un rêve. Il la prit dans ses bras, lui déposa un tendre baiser sur ses lèvres sucrées. Puis, son corps prit le dessus sur son esprit. Et il se laissait aller à la plus douce des étreintes, suppliant qu'Aristote, cette fois ci, ne s'emmêle pas, et laisse la liberté aux deux jeunes amoureux d'enfin se découvrir...

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Azyuna
« Viens... », lui avait-elle dit sans réfléchir et dans un demi-sommeil. Et il se leva, et ses doigts s'unirent aux siens, et en retirant sa chemise, il vint la rejoindre. Alors, elle se mit à trembler, doucement, de manière imperceptible, comme on tremble de crainte mais aussi d'impatience. Puis, elle l'imita, se défaisant de tout obstacle à leurs corps et lorsqu'il l'enlaça enfin et posa ses lèvres brûlantes sur les siennes, l'aube automnale trembla avec elle. D'un coup, les étoiles cédèrent leur lumière au plus brillant des astres, et le bleu obscur de la nuit s'altéra jusqu'à l'intense violet. Az plongea son visage dans le cou d'Adelin. Sa peau exhalait une odeur si enivrante qu'elle crut perdre la raison. Un long soupir s'échappa de ses lèvres exactement au moment même où le vent, si paisible la nuit, s'immisçait, glacial et vif, dans les rues de Castel.

Un chapeau s'envola de la tête somnolente d'un artisan. Une jeune servante, aux jupons rafraîchis par une brève rafale, frissonna en serrant son panier contre sa poitrine alors que le vent s'insinuait de manière plus vive sur les pavés et les tuiles mouillés de rosée. Une femme retint au vol un foulard qui s'échappait de son cou. Et le souffle se fit beaucoup plus audacieux, glissant rapidement contre les façades endormies, assiégeant les volets encore fermés, fouillant les portes entrouvertes et s'introduisant dans une demeure réchauffée par les braises expirantes de la nuit... Alors le ciel s'embrasa soudainement de jaunes et de roses en rayons imprécis et la lumière orangée s'éleva sur la ville accompagnant les cris des marchands ambulants, les voix sur la place du marché, les plaintes des enfants qui ne veulent pas se lever et les soupirs des amants.

Mais alors, Castel, fier village, se révolta contre ce souffle automnale qui secouait les rideaux des échoppes et emportait les fleurs des étales, et resserra son étreinte jusqu'à emprisonner le vent dans les couloirs de ses rues et supplia, malgré lui, qu'il file plus vite, qu'il file loin et que le calme revienne. Mais le vent, plus orgueilleux encore et se sentant freiné dans sa course délirante, se fit plus violent et dévala, en rugissant, une pente, et dérapa bruyamment sur les courbes abruptes d'un virage pour s'engouffrer, dans un dernier espoir d'évasion, dans une étroite ruelle du quartier de Foix et avec une telle violence qu'un passant en perdit l'équilibre et qu'un volet claqua soudainement, couvrant de son fracas un gémissement improbable.

Et une place apparut au fond de la rue et dans un profond grognement, le vent s'y élança et il respira si fort en s'y déployant que les feuilles jaunies des châtaigniers se mirent à tournoyer sur le ciel presque bleu de cette lente matinée. Quelques fébriles branches frémirent en silence. Quelques arbres ondulèrent lentement. Quelques fleurs languissantes offrirent leurs derniers pétales aux rafales en caresses. Et soudainement, le vent s'affala sur une l'herbe mouillée des jardins et exhala un dernier souffle. Sur le ciel, le soleil reprenait sa place, loin des nuages et le calme à la main. Une nouvelle journée commençait à Castel alors qu'Az fermait les yeux et s'endormait dans un soupir.

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Frz77
Adelin ne pouvait dormir. Il repensait à cette matinée douce, automnale, mais douce, qu'un vent violent venait de balayer. A ses côtés, la belle dormait, un sourire affiché sur ses jolies lèvres. Une heure...

Cela faisait une heure qu'Adelin avait cessé de vivre dans un monde réel. Lui aussi avait un sourire naïf sur ses lèvres. Un monde de rêve, de douceur, de chaleur.

Un monde où il rêvait qu'il posait à nouveau la main sur le dos encore humide de son ange, réveillant ainsi un être à peine endormi. Un dos nu, ne laissant entrevoir d'elle qu'une ligne de son corps fuyant se cacher sous les draps. Un dos, une ligne... Un rêve...

Un monde où cette caresse douce et chaude marcherait tranquillement sur cette ligne, se mettant à accélérer pour terminer par courir sur le reste de son cœur éveillé, de son corps ensommeillé. Puis la caresse plongerait, happé par une étoffe de tissu qui lui tiendrait la tête sous l'eau, sous le dos. La tendre caresse en perdrait sa respiration, haletante, saccadée... Elle se sentirait comme étouffée par un sentiment qu'elle venait à peine de découvrir.

Puis rassurée par ce monde sous-drapé, la caresse reprendrait son souffle, reprendrait sa route. Elle sautillerait sur un pied de la douce, remontant lentement le long d'une jambe longue et fine, achevant sa balade sur le bas de son dos. Une légère cambrure lui indiquerait la sortie. Il n'y aurait qu'à la suivre pour remonter à la surface, à l'air libre.

Mais dans ce monde de rêve, la caresse avait elle vraiment envie de reprendre pied, de refaire surface, et de laisser place au monde extérieur? Il lui fallut réfléchir longuement...
N'arrivant pas à se décider, elle oscillait entre le dessus et le dessous du drap, balayant au passage le bas, puis le mi-dos à la peau dorée...

Une réaction, un soupir, un soubresaut, fit perdre espoir à la caresse de revoir l'extérieur jour...

Et d'un coup la caresse de ce monde de rêve perdit la tête, provoquant chez la belle endormie des réactions imprévisibles, n'en faisant qu'à sa tête, et rappelant à elle le vent qui venait à peine de cesse de souffler.

La bise fut venue, lentement, hardiment, laissant ensuite sa place à un vent orageux d'été, bardant le ciel alentour de milliers d'éclairs. Puis l'orage tout entier emprisonnait la caresse. Elle ne pouvait plus lutter, ne voulait plus lutter. Puis elle céda, décidant de s'offrir corps et âme à sa nouvelle dompteuse. Elle avait su l'apprivoiser et faire d'elle ce qu'elle voulait, dorénavant, elle lui appartenait.

L'orage cessa doucement, dans une dernière secousse, un dernier éclair, plus beau que tous les autres. Maintenant, le souffle léger d'une bise d'été était revenu. Le rêve et la réalité ne faisant plus qu'un....

Adelin regardait Az, dans les yeux, le corps encore agité de quelques sautillements de bonheur... Et il souriait... Et il voulait que jamais ce rêve ne s'arrête...

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Azyuna
Az flottait, lentement, doucement, langoureusement sur le souffle instable d'un ailleurs ineffable se perdant dans le regard évaporé d'Adelin comme on se perd dans une capitale, sans but ni chemin, comme on franchit une rivière sans penser au courant, comme on traverse un champ en courant et se laissant guider sur une délirante pente de frissons en rafales par chacun de ses gestes, précis et autoritaires, doux et aimants.

Alors, il esquissa un sourire et elle se sentit plonger dans un précipice de sensuels tourments. Une sensation nouvelle l'envahissait...un monde nouveau et irréel venait de s'ouvrir sous ses pieds, tel un abîme de délices, ravin de douceurs, gouffre de langueurs et c'est d'une voix affaiblie venant de voluptueuses profondeurs qu'elle murmura lentement un doux « je t'aime... », léger comme une caresse, déclaration furtive comme une nuit infidèle, un « je t'aime » au corps de l'amant, au sourire de l'aimé, au bonheur et au plaisir. Alors, il entrouvrit les lèvres et elle s'accrocha à lui, comme apeurée de sortir de ce rêve, craintive de revenir à la réalité, transie d'un ivresse trop excessive pour être sensée... et si tout était faux? Si ce n'était qu'un rêve? S'il n'était que le fruit de son imagination et que soudainement, minuit allait sonner transformant son soleil de l'obscurité, ce corps aux reflets dorés en brume matinale qui s'éloigne sur le courant de la rivière? Elle tressaillit alors que quelques mots semblèrent s'échapper sourdement de la gorge d'Adelin :


DONG ...DONG... DONG... DONG...

Comment ça DONG.... DONG.... DONG...DONG??? Déjà minuit? Quelques secondes de réflexions et elle comprit. L'église sonnait huit heures... huit heures du matin... maudite église... maudit Aristote... maudite caserne où elle aurait dû se trouver depuis une heure déjà. D'un bond, Az s'extirpa de son extase et de manière si brutale qu'elle se retrouva les fesses par terre ramassant au passage une violente calque du rebord du lit et de la réalité. Cherchant ses bottes du regard, elle pestait contre le temps, contre la vie, contre l'extérieur qui l'obligeait à filer, à abandonner les couvertures chaudes et le corps brûlant du lieutenant.

Lieutenant ! pensa-t-elle, en se tapant le front d'une main et en se calmant d'un rire nerveux. Elle ne risquait pas de se faire blâmer par le lieutenant et son retard lui sembla soudainement moins grave. Elle eut alors envie de se glisser à nouveau près de lui. Mais, elle se retint de justesse, songeant que le sergent serait probablement moins clément qu'Adelin s'il elle se pointait avec trois heures de retard. Elle soupira et jeta un œil vers lui tout en s'habillant. Il souriait. Elle resta paralysée quelques instants, la chemise à la main. Existait-il sur la terre un être plus parfait que lui? Ses yeux se perdirent involontairement dans le tendre regard du charpentier. Elle baissa les bras lentement sans le quitter des yeux laissant glisser sur le sol la chemise et, dans un gémissement imperceptible, elle découvrit tous les cruels tourments de la séparation: cette déchirure qui tiraille les entrailles et étouffe les mots coincés entre l'estomac et la gorge, ce souffle coupé durant une éternelle seconde et qui pousse les poumons à crier famine d'air, cette lame fine qui transperce d'un coup glacial la poitrine... Az perdait l'équilibre... elle aurait tout donné, à cet instant pour que le soleil s'arrête dans le ciel, pour que la vie cesse au dehors, pour que l'église s'effondre et que plus jamais le vacarme des cloches l'extirpent de ce rêve de délices...
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Azyuna
[Quelques jours plus tard]

Alors que l'automne faisait lentement place à l'hiver et que rien, même pas le feu de la cheminée, ne semblait vouloir réchauffer cette maison vide, Az s'apprêtait à retourner à la caserne. Il était tôt. Lui était de garde. Le silence régnait entre ces murs. Avant de claquer la porte, elle jeta un coup d'oeil à l'intérieur et soupira. Puis, elle tourna les talons mais quelques mètres plus tard, elle glissa involontairement sa main dans une poche et le son d'un parchemin froissé la fit soupirer de nouveau. Elle sortit le minuscule papier qu'elle avait griffoné une nuit de veille. Elle le relut et un autre soupir s'arracha de sa poitrine. Faisant demi-tour, elle revint devant la maison et glissa le parchemin sous la porte, espérant qu'à son retour de garde, ces quelques mots lui rappelle combien elle l'aimait :


Citation:
Puisque je nage contre le courant
Depuis trop longtemps,
Puisque je n'ai plus le courage,
D'éloigner chaque jour
Plus loin encore ton rivage,
Tue-moi donc, mon amour.

Suicide-moi, lentement, comme si,
Las de résister en vain,
Sous tes ardentes mains,
Mon corps, frémissant, assouvi,
Glissait dans l'ivresse
De tes mortelles caresses.

Achève-moi sur ce ton
cruel et sans volume.
Je ne me déroberai plus à toi,
Car sans cette passion
qui me consume,
Je brûle de froid.

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Frz77
Adelin rentrait de la caserne. Il n'avait finalement pas fait sa garde. Nan, une mission l'attendait. Il devait partir rejoindre Anti en Tolosa pour une histoire d'escorte. Il venait faire son paquetage. Il poussa la porte de bois de leur maison, laissant un souffle de vent s'y engouffrer. Il avait l'habitude de venir danser ici, le vent. Allez savoir pourquoi, il aimait ça...

Lorsqu'il acheva d'ouvrir la porte, il faillit glisser sur un morceau de parchemin qui se trouvait là. Adelin le ramassa et le lut, le relut... Il reconnut immédiatement l'écriture simple et enlevée de sa belle. Il ne put s'empêcher de sourire à la lecture de ce poème... Il ressentait tellement de choses pour elle...

Il reposa le poème sur la table, prit le soin d'aller chercher les dernières fleurs que lui offrait son jardin, et les plongea dans un vase qui se trouvait là. Il posa le poème à côté, prit un morceau de parchemin et y griffonna


Citation:
Mon étoile,

Une mission m'arrache à vous pour les cinq prochains jours... Je vous laisse seul, mais reste tout de même quelque part dans vostre cou, à me promener, et à vous surveiller... Et euh...

Moi, plus...

Ad


Il positionna le mot juste à côté du poème et montait les escaliers quatre à quatre. Il ouvrit l'armoire, prit quelques chemises de rechange, le peu qu'Az ne lui avait pas arraché, et fourra le tout dans son sac de toile. Il descendit les escaliers, moins pressé d'un coup... Il balaya une dernière fois la pièce du regard, et sortit, fermant la porte doucement...
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Azyuna
Lorsqu'elle poussa la porte de la maison cette nuit-là, un grincement assourdissant résonna dans la rue déserte. Il était tard. La nuit était fraiche. Un vent étrange s'était levé sur Castel et Az ne pouvait éviter de frissonner depuis qu'elle avait quitté la caserne. Ses pas l'avait conduit d'abord en direction de l'échoppe du charpentier, involontairement, comme si le besoin de le voir devenait une question de survie. Mais à la mi-chemin, sortant de ses pensées, elle s'était souvenue qu'il n'y serait pas. Qu'il ne serait pas non plus chez eux. Et qu'encore une fois son devoir l'avait obligé à quitter Castel. Elle soupira. La porte était ouverte. Elle resta quelques secondes sans bouger, la main sur le bois froid comme si elle eût espéré entendre la voix du lieutenant depuis l'intérieur. Mais rien. Juste ce silence triste des derniers jours. Elle entra en quittant sa cape et ses yeux se posèrent alors sur la table du salon. D'un coup son sang ne fit qu'un tour dans son corps et ses yeux s'allumèrent. Un bout de parchemin... elle s'en empara comme on s'empare de l'oxygène au milieu d'une noyade. Elle le parcourut sans respirer et souffla d'un coup en pressant les quelques mots contre son cœur. Avant dimanche, il serait là ! Et soudainement, le sourire revint se poser sur ses lèvres... ce sourire unique que lui seul savait dessiner sur le visage de la jeune femme.

Puis, tout en gardant le parchemin d'Adelin contre sa poitrine, elle soupira et balaya la pièce vide du regard. Un coup de vent fit claquer un volet et le parchemin sembla lui brûler les mains. Quelle sensation étrange... Il faisait froid, un froid d'hiver, glacial et envahissant. Il fallait allumer la cheminée. Elle frissonna encore en sortant dans le jardin chercher des bûches. Elle frissonna longuement en allumant le feu. Et elle frissonnait toujours quand elle s'accroupit devant les flammes, les mains en avant pour se réchauffer. Quelques minutes passèrent dans ce calme bienfaiteur et réchauffant. Az sentait remonter un peu de chaleur dans son corps. Elle ferma les yeux et tenta d'oublier son absence.

Soudain, Az sursaute. On a frappé. Sans bouger, elle tourne son regard vers l'entrée. A-t-elle rêvé? Silence. Az retient sa respiration à l'attente d'un deuxième coup. Celui-ci arrive plus rapidement que prévu et plus fort. Elle se relève doucement et se dirige vers la porte. Et sans l'ouvrir, elle demande :


Qui va là?

Une voix forte mais inconnue lui répond depuis l'autre côté du bois.

Soldat de Castel!

Sans réfléchir, Az tire le verrou et ouvre la lourde porte. Le grincement de celle-ci résonne une deuxième fois dans le silence profond de cette nuit d'octobre. Le visage de l'homme en face est fermé, dur, presque froid. Elle ne peut éviter de froncer les sourcils en guise d'interrogation et, dès les premiers mots que le soldat lâche, là, debout, devant sa porte, le visage de la jeune femme se glace. Ses yeux restent figés sur l'inconnu. Ses lèvres se mettent à trembler et presque involontairement, elle remercie le soldat d'être venu. Elle referme la porte doucement et se tourne vers le feu. Quelques pas la reconduisent vers la cheminée devant laquelle elle s'accroupit. Elle remet ses mains en avant et reprend sa position initiale. Soudainement, un craquement retentit dans sa tête, dans son corps, dans sa poitrine comme si la charpente de son âme venait de lâcher. Elle vacille un peu et se retient par réflexe aux pierres de la cheminée. Deux mots claquent mécaniquement contre les parois vides de son esprit : Adelin... mort. Est-ce un cauchemar?

non... murmure-t-elle, non... non... non ...Et pourtant, elle sait que c'est la vérité. Ce sentiment de vide qui l'a accompagné durant toute la journée. Cette sensation de faire les choses sans y penser. Ces soupirs sans raison. Et surtout, l'envie inexplicable de hurler. Elle savait avant. Les mots du soldat ne font qu'officialiser ce que son âme lui a révélé ce matin : il n'est plus là. Il ne sera plus jamais là. Et plus jamais, elle n'entendra le son de sa voix, ses éclats de rire, sa respiration pendant le sommeil. Plus jamais, elle ne verra son délicieux regard devant la cheminée, ni son sourire dans un couloir de la caserne, ni sa silhouette sur les remparts. Et son odeur n'existerait plus. Et ses mots disparaitraient. Et il ne resterait plus rien d'Adelin que les souvenirs d'Az et de ses amis. Elle pose une main sur son cœur. Il s'emballe comme chaque fois qu'elle pense à lui. Mais, cette fois, pauvre cœur, il s'emballe pour rien.


Alors son regard se perd dans les flammes de la cheminée, quelques minutes, quelques heures? Quelques jours peut-être? Le temps n'a plus de sens et chaque seconde devient une éternité de vide. Dans sa tête, plus rien. Son cœur hurle. Ses mains tremblent. Son corps boue. Mais sa tête se refuse à comprendre. Cela n'a aucun sens. Il ne peut pas être mort. Pas maintenant. Pas ce soir. Pas alors qu'ils commençaient enfin leur route ensemble. Pas si vite. Pas du tout !!! cela n'a aucune logique ! Involontairement, elle presse ses mains contre les pierres chaudes de la cheminée. Une chaleur insoutenable commence à envahir son corps et se glisse dans ses veines comme un venin... la rage. Elle se relève d'un bond et serre les poings. Sa bouche s'ouvre et du fond de son âme émane une plainte sourde d'abord, une sorte de cri de détresse silencieux, sans larmes ni soupirs, juste un grognement profond

… puis soudainement sa poitrine se soulève et un hurlement inhumain s'arrache de son corps achevant du même coup le silence, la raison de la jeune femme et ses dernières forces. Et elle tombe évanouie sur le sol.




Quelques heures plus tard, le visage réchauffé par les braises du foyer, elle ouvre les yeux, d'un coup, comme on sort d'un cauchemar et souffle, rassurée et croyant avoir rêvé. En se relevant, elle s'étire puis se tourne vers la porte d'où provient un léger courant d'air. La porte est ouverte. Az cligne des yeux. Les images du soldat lui reviennent, les mots surtout et encore une fois sa poitrine se serre, son cœur fait mine de s'arrêter et une violente douleur l'empêche soudain de respirer. Elle vacille. Ses jambes ne semblent plus supporter son poids. Elle pose une main sur la table, baisse la tête et ferme les yeux. Et ce qu'elle refuse de comprendre s'immisce lentement dans sa tête : Adelin est mort... Adelin est mort... Adelin est mort.

Elle ouvre les yeux. Sur la table, le poème qu'elle a laissé pour lui.. les derniers mots qu'elle lui a dits : « sans cette passion qui me consume... je brûle de froid ». Alors une vague de sanglots la secoue. Mais pas une réconfortante larme ne se décide à affluer. Son corps se ferme. Son esprit se lie contre elle. La folie s'insinue... « tu me fais perdre la raison lui avait elle souvent dit... ». Elle éclate d'un rire nerveux et se retourne vers la cheminée. Les braises s'éteignent et commencent à briller dans les yeux de la jeune femme alors qu'elle se rapproche du foyer. Sans réfléchir, elle s'empare d'un bout de bois à peine entamé par le feu et l'allume comme une torche. Elle se relève. D'un coup de pied, elle envoie le reste des braises sur le tapis qui s'enflamme soudainement.

Elle soupire et balaie la salle du regard. Puis, elle fait un pas... puis deux... et le cauchemar commence. Avec sa torche, elle incendie d'abord les rideaux, lentement, en se souvenant du jour où elle les avait accroché. Ensuite, elle prend le temps d'allumer chaque tapisserie, chaque chaise, chaque meuble, doucement mais sans hésiter. Alors que la pièce prend une couleur orangée et scintillante, elle entre dans la petite bibliothèque et son regard tombe automatiquement sur le fauteuil où la silhouette du lieutenant est encore dessinée. Elle retient un cri et, dans un mouvement de rage, embrase les tissus, puis les livres, un à un.

En montant l'escalier, la chaleur est déjà insoutenable. Elle prend soin de mettre tranquillement le feu à quelques toiles au passage puis pénètre dans sa chambre. Alors les larmes sortent en cascade alors qu'elle pause son regard sur les maillots des Soul'Hards. La première image d'Adelin qu'elle conserve dans sa mémoire lui revient... droit et fier sur le terrain de soule. Elle l'avait approché et lui avait demandé l'autorisation de lui donner une bise...de la part de Zézé... Az ne put s'empêcher de sourire en repensant au rougissement soudain du capitaine des Vents. Sourire éphémère... en quelques secondes, son visage se referme et blêmit.


Mort...pense-t-elle en enflammant le maillot de soule...

Mort... murmure-t-elle en embrasant les couvertures du lit qu'Adelin avait fabriqué.

Mort.. dit-telle d'un coup en sortant en courant de la pièce, les larmes aux yeux et le corps tremblant.

Mort !
hurle-t-elle finalement en entrant dans leur chambre.

La torche à la main, elle n'ose presque pas entrer. Le lit est défait et la marque de la tête d'Adelin repose encore sur l'oreiller. Elle reste quelques minutes immobile alors que le silence est définitivement rompu par le bois qui brûle et les craquements de la charpente. Bien que cela soit totalement inutile, elle enflamme les rideaux et jette la torche sur la tapis près du lit. Lentement, elle s'assoit sur les couvertures et passe sa main sur l'oreiller. Elle l'attire vers elle et plonge son visage dans le tissu. L'odeur du lieutenant ressurgit. Un dernier hurlement silencieux dans la poitrine de la jeune femme. Az se laisse glisser sur le lit et se recroqueville autour de l'oreiller. Elle ferme les yeux...

Alors cette ville est rayée de votre liste?... avait-il dit un jour sur la place du marché. Az soupire alors que les flammes commencent à ronger le lit.

Porterez vous le maillot des Vents? Avait-il demandé un autre jour. Un petit rire s'échappe des lèvres de la jeune femme alors que les couvertures s'enflamment aussi.

Je vous aime... avait-il avoué … Az se met à pleurer, en silence, lentement, et en ignorant les flammes qui s'attaquent à ses vêtements.

Alors survient l'obscurité. La fumée recouvre la pièce. Les flammes scintillent. Az serre l'oreiller et l'odeur d'Adelin, résistant à la douleur, à la chaleur, à la tristesse. Le visage d'Adelin lui apparaît alors. Il sourit. Elle lui répond d'un sourire bien que la souffrance de son âme à cet instant soit ineffablement plus forte que celle de son corps brûlant. Quelques secondes terrifiante et quelques mots dans un dernier soupir : Adelin... je t'aime...

Dehors, les gens commencent à hurler, mais en vain. En quelques minutes, la maison d'Ad et Az s'écroule au milieu des flammes. Tout est fini. Et sa devise s'évanouit : Ardet nec Consumitur... Elle brûle mais ne se consume pas... Az brûle ce soir mais elle se consume depuis ce match de soule où son cœur s'est embrasé pour un charmant lieutenant, un délicieux capitaine, un irrésistible charpentier...


Je remercie toutes les personnes qui ont participé à la vie d'Az. Vous me manquerez comme un bon livre qui se termine trop vite. Je ne donne pas les noms de ceux que je remercie.. vous vous reconnaîtrez ...Merci... mille fois merci... et bonne illusion...

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Heimrich


Heimrich arrive en courant sur les lieux du drame… La maison est en flamme, la charpente s’écroule, quelques habitants essayent de jeter quelques seaux d’eau sur le brasier. La chaleur est infernale, de gigantesques flammes sortent par toutes les fenêtres… Il n’y a plus rien à faire. Heim sait qu’Az est dans le brasier… Qu’elle a rejoint son lieutenant… Heimrich tombe a genoux, il pleure… Az… Adelin…

Il lève alors un poing rageur vers le ciel et hurle

Pourquoi, pourquoi es tu si cruel !



Citation:
Merci à vous deux pour ces instants partagés, bonne route sur votre chemin. Mais qu’il est dur de perdre des amis, même virtuellement….
Antinaelle
ce rp se fait aussi sur la gargote : "la fin du chemin"; tout ceux qui veulent participer le peuvent, dans le respect et la cohérence du rp bien sur. Merci à tous ceux qui comme moi ont aimé rpiser avec les joueurs de Adelin et Azyuna, d'animer ce rp


Le charriot avait avancé toute la nuit, un cheminement lent dans la pluie et la boue, les roues évitant souvent de justesse les ornières qui étaient en train de se creuser au fil des heures et du passage des voyageurs sur la grande route menant de Toulouse à Castelnaudary.
Un paysage qu’elle connaissait bien défilait lentement sous ses yeux perdus dans le vague, elle ne voyait rien, elle se contentait de se laisser bercer par les cahotements du charriot.
La pluie n’avait pas cessé de tomber, recouvrant tout d’un voile grisâtre éteignant les couleurs chatoyantes de l’automne.

Ils arrivèrent aux portes de Castel à la nuit tombante.

Ah Castel ! Castelnou d’Arri, cette ville qu’elle aimait tant et où elle avait tant de souvenirs.
Cette fois-ci ce n’était ni la nostalgie ni le plaisir qui l’a ramenait en ces murs.

Elle écarta légèrement la toile qui recouvrait le charriot afin de regarder les rues qu’elle connaissait bien. Encore une rue et elle passerait devant son ancienne maison.
Ils avançaient dans les rues de la ville quand elle vit de la fumée s’élever haut dans le ciel gris, un grand feu sans doute du à un paysan qui brûlait le chaume de son champ de blé comme cela se faisait à cette période de la saison.

Le charriot s’engagea dans la grand Rue, ils n’étaient plus loin de la maison d’Adelin, encore deux rues et ils seraient arrivés, mais quelque chose n’allait pas dans Castel, des habitants couraient en tous les sens en criant au feu. Antinaelle avait déjà connu cette cohue, cela faisait longtemps de ça lorsque des brigands avaient incendiés l’église de Castel, cela ne pouvait recommencer de nouveau.
" Non ! Pas encore une fois ! ", se dit-elle soudain inquiète.

Encore un virage et ils seraient devant la maison, du moins le pensaient-ils.
De la fumée plein la rue, des flammèches courant sur les bois carbonisés, un amas de poutres noires, des braises partout, des gens qui courent en tentant d’éteindre l’incendie.

La stupeur s’inscrit sur son visage,
" ainsi même sa maison est partie… Rien ! il ne restera rien ! " , se retint de hurler.

L’angoisse fait place à la surprise,
" Où est Azyuna ? ce pourrait-il qu'elle… " , ses pensées s'embrouillent.

Des villageois pleurent, tendent un poing fermé et rageur vers le ciel, crient à l’injustice,
" mais que se passe-t-il donc ? " murmure-t-elle, reprenant dans un cri.

Répondez ! Que se passe-t-il ?, demanda-t-elle, sans s'apercevoir vraiment qu'elle criait.

Elle ne veut pas entendre la réponse. Elle ne peut pas entendre la réponse. Tout son être s’y refuse pourtant elle le sait, elle le sent. Elle ne peut retenir les larmes qui coulent de nouveau en longs sillons sur ses joues pâles, c’en est trop.


" Azyuna… partit elle aussi… "

Elle aperçoit un homme un peu à l'écart, assis sur un rocher, il pleure. Tant de chagrin émane de lui, elle le reconnait, Messer Duflan est son nom, elle voudrait aller le consoler mais elle ne le peut, peut-être plus tard.

Léonce, à l’atelier ! lanca-t-elle dans un souffle sans force.

Dernier rempart auquel s’accrocher, l’atelier d’Adelin, elle le connaissait sur le bout des doigts, ils y seraient bien.
Elle était lasse, si lasse …

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Aru
Aru, qui passa par la vue la maison de son ancien lieutenant, il s'arrêta en plein milieu de la route dépourvu de tout sens il vit cette bâtisse, brulé, en ruine, n'étant jamais venu chez lui il entra
Cela devais être l'entré dit-il a lui même a voix haute
Il continua d'avancé jusqu'a la salle principale et la PAF un coup dur lui vint a l'esprit c'est alors qu'il frappa violament un bout de bois brulé et le fis volé en éclat


Pourquoi c'est arrivé ? s'il vous plaît que quelqu'un me réponde pourquooooooiiii ? pourquoi ? pourquoi ?

Il tombât a terre s'appuya contre un mur qui tenais encore debout, ce recroquevilla séran ces poings ainsi que le reste de ce corps aucune larme lui vint. Il resta quelque temps comme cela avant de regarder le ciel et ce mit à réfléchir.
Il ce releva, pris son épée la pointant vers le ciel


Je te le jure Adelin, Azyuna sur cet épée que je ferais de mon mieux pour continuer ce que vous avez commencé, que la caserne prospère et que Castelnaudary sois un endroit ou règne la sécurité

Il baissa son épée, ferma les yeux, puis la rengis

Je crois que c'est le mieux que je puisse faire vengeance il n'y aura pas mais leurs mémoires resteras

Il resta la encore quelque instant
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Neyco


En ayant fait son ti marche du matin la miss Neyco revenait vers chez elle passant par le bas de sa rue.

Au loin l'ancienne bâtisse de Adelin et Az, tout doucement la miss avançait telle une cérémonie religieuse.

Une fois arrivée a hauteur, elle put apercevoir quelqu'un.
De dos il fallait dire que c'etait point évident de savoir qui cela pouvait être.

Puis vint une voix, une voix si familière qu'elle l'aurait reconnu entre mille.

Aru, son meilleur ami était la au milieu des ruines hurlant au ciel l'injustice de la perte de deux êtres chers.

Hésitante un peu, la miss avança dans les restes de la maison.
N'osant pas mais au final se disant que dans certain moment il fallait agir, la miss passa ses ti bras autour de l'énorme carrure de son ami en comparaison a la sienne.
Puis elle lui parla doucement.

Aru, il faut pas que tu reste la c'est pas bien. Tu te fais du mal en restant ici.
Adelin et Az était plein de vie, il faut qu'on les laisse s'en aller.
C'est dur je sais mais il le faut.


Retenant elle même ses larmes, la miss se dit que la nature était bien mal faites parfois.
Son injustice venait d'être prouvée encore une fois.

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