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[RP] Quand reverrai-je, de mon petit village...

Ceraphin
RP ouvert dans la mesure du respect des évènements, du récit et du bon esprit.
Si vous avez un doute quelconque, envoyez-moi un MP.



Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
(Joachim Du Bellay)

Fredonnant à demie voix cette fragile complainte, l'enfant cheminait résolu, déterminé... mais presque absent.
Du Béarn au Berry en passant par le Périgord, tant de lieues parcourues pour s'en revenir au point de départ.
Ceraphin du haut de ses 13 ans, redécouvrait un paysage presque oublié.
En presque deux ans, tant de choses avaient meublé ses souvenirs, occultant presque le vécu antérieur, passant d'une vie enfantine, sédentaire, innocente et naïve, réglée par les cycles des travaux agraires, à une vie de plumes, de voyages et de châteaux, réglée par les seuls cycles aléatoires d'une vie de bohème.

Un rien fatigué et amaigri, fruit amer d'une mauvaise rencontre l'ayant laissé blessé et délesté de tous vivres en lisière de bosquet... le malandrin, un jour, goutera plus longuement au nom de Ceraphin... il chemine bouclier d'Azayes en dos et épée maternelle au flanc, en point de mire les remparts d'une cité qu'il reconnaitrait entre toutes.

Jetant un œil de gauche et de droite, histoire de s'assurer d'une totale impunité, Ceraphin se pose et s'impose une pause.
Qu'on le prenne pour un fol serait du plus mauvais effet pour lui le fils prodigue porteur d'espoir d'une famille modeste et ignorée... leur fierté n'a pas de prix.
Donc assuré de sa solitude, ses deux genoux tombent lourdement à terre et dans un geste moins mystique que poétique, l'enfant approche son visage du sol berrichon.
Dire qu'il l'embrasse serait excessif mais du moins il le hume et s'imprègne au plus près de son essence et de sa saveur.
Ses doigts caressent et farfouillent la terre noire.
Là, il ramasse deux, trois cailloux qui tapisseront ses poches, ici un brin d'ivraie arraché pour occuper ses dents et tromper sa faim... il est temps de se remettre en chemin, demain il foulera les pavés de sa cité natale.

Une famille à retrouver.
Une mère à rasséréner.
Une fratrie à épater.

Chemin faisant de lourds nuages prémonitoires s'épaississent au dessus de la tête chapeautée de l'adopté d'Azayes.
Mais qu'importe, pour lui le soleil brille haut et fort, rien n'entravera sa marche conquérante.

_________________
Ceraphin
[Le jour d'après.]


Un dernier réveil en pleine campagne, un peu engourdi par la rosée du petit matin qui démontre, au cas cela serait nécessaire, que l'été s'en était allé doucement et que l'automne tempérait déjà les ardeurs de l'astre solaire.
Frissonnant dans le petit matin, Ceraphin pourtant savourait particulièrement l'instant.
Ce soir il dormirait chez lui.
Enfin... le chez lui originel.

Le gamin avala donc la distance restante d'une traite gourmande... hardi compagnon, le prince des chemins est de retour au pays.

Tout impatient qu'il fut, le gamin, pourtant, décida de ne pas s'orienter directement vers la porte familiale, en lisière de village.
Il se devait de n'éveiller nulle crainte maternelle à son sujet, or son dernier voyage l'ayant fait rencontrer quelque embûche, Ceraphin opta pour prendre le temps de se rendre présentable à tous points de vue.
Une auberge ferait l'affaire.
Mais ce n'était pas les 3 écus qui lui restaient en poche qui suffiraient aussi lui fallait-il également trouver un emploi pour la journée.

Conscient des priorités, Ceraphin s'en alla donc, pour cela, piétiner le parvis de la mairie.
Elle était toujours là ou il l'avait connue, même les Tourangeaux n'auraient pu changer cela lors de leur invasion.

Après avoir essuyé un échec, l'enfant finit par convaincre une jeune femme de son aptitude à s'occuper de son champ de blé.
Il s'y connaissait et ne rechignait pas à la tâche, elle ne serait pas déçue.
Héritage du sang et de la chair, le gamin avait été élevé dans les usages de la terre et de la sueur.
Et cela contrastait avec la vie offerte par sa famille d'adoption, tournée vers les traditions et la noblesse.
Ceraphin était un hybride de deux mondes... du moins tant qu'il n'oubliait pas ses origines.

Le pacte d'emploi signé, le gamin alla s'enquérir d'une auberge ou il pourrait réserver un lit.
Sa route croisant le marché municipal, il lui fut difficile de ne pas laisser vagabonder ses yeux sur les denrées qui s'offraient là.
Mais l'adopté d'Azayes n'étant point voleur, il tenta de trouver moyen de faire conciliation entre la misère financière de ses poches et les appels grimaçants de son estomac torturé.
Du reste pour travailler correctement il lui fallait reprendre quelques forces.
L'argument étant de poids il finit par le convaincre de prendre son courage à deux mains et de tenter d'obtenir une denrée pour le peu qu'il possédait.
La viande était à oublier, les légumes aussi et le lait avec.
Même le pain était loin d'être à la portée de ses 3 écus.
Seul un sac de maïs cru demeurait accessible, aussi, s'approchant du premier étal en proposant, il tenta sa chance, expliquant que pour ce jour il ne possédait guère que ses écus.
Etait-ce sa bonne étoile ou sa bouille d'ange crasseuse, toujours est-il qu'il emporta l'affaire pour seulement 2 écus!
Bénissant la jeune femme qui venait de faire son bonheur, Ceraphin s'en alla donc plus loin, en quête d'une auberge pour compléter ses objectifs du jour.

Mâchouillant péniblement une poignée de grains de maïs crus, ventre affamé n'ayant pas de temps à perdre, Ceraphin reconnu l'enseigne d'un établissement bien connu de la cité.
Il lui semblait bien que depuis qu'il avait en âge d'avoir des souvenirs, il avait toujours vu cette enseigne balancer ses 4 lettres au gré des vents: "MOMO".
Poussant la porte, Ceraphin allait pénétrer l'établissement lors son regard se porta sur une missive placardée en devanture et en évidence.
Une loi martiale proclamée, signifiant clairement le fait que tout étranger se devait de s'en aller par hors du Berry sur le champs!

Le gamin lut et relut.
Il n'en croyait pas ses yeux.
Après tout ce voyage...
Il ne se serait pas attendu à...
Il sourit.
Le Duc était toujours le même depuis qu'il s'en était allé!
Il s'en souvenait très bien de ce Duc, puisque son patronyme était souvent l'objet du rire des enfants lors de leurs jeux, dans les ruelles de Châteauroux.
Le Duc George!

Rassuré par ce fait qui semblait lui indiquer que le Berry était demeuré immuable et tel qu'il l'avait quitté, le gamin cette fois entra, résolu.
Il était à des lieues d'imaginer qu'on eu osé l'assimiler à un étranger, lui l'enfant du pays, qui avait vécu les affres de la guerre tourangelle à travers la mort de son paternel, entre autres.
Il n'y aurait eu que l'esprit politisé d'un adulte pour faire tel distingo.

Saluant les quelques personnes présentes à la volée et sans leur prêter vraiment attention, Céraphin alla rapidement discuter avec l'aubergiste en faction.
Bientôt l'affaire était entendue, le gamin sacrifia son dernier écu du jour pour réserver sa paillasse du soir et s'en retourna vers la porte, sachet de maïs à la main, pour aller accomplir son ouvrage du jour.

Or un regard insistant finit par capter son attention avant qu'il ne sorte...

_________________
Alleaume
* Sa première nuit Berrichonne venait de toucher à sa fin, il avait passer la nuit à l'auberge, pour le moment il n'avait pas encore de résidence qui lui appartenait étant donné qu'il venait à peine d'arriver ici, il avait encore le temps pour cela, pour le moment la priorité n''était pas la, il pourrait même s'acheter un champs plus tard, lors de son premier jour, il avait prit contacte avec la Hiérarchie, elle lui avait indiqué qu'il devait rester disponible des maintenant, ce qu'il avait fait, et en fin d'après midi, il avait intégré l'armée du Capitaine Elvis_, il sentait bien qu'il avait bien fait de se rendre en Berry, pour sur que le sud n'allait pas lui manquer de si tôt ! Il allait y avoir de quoi faire ici et il était certains de ne pas se croiser les pouces pendant un long moment, mais c'était ce qu'il voulait, il ne voulait pas passer ses journées à rien faire le cul dans la paille à attendre le temps qui passe.
Oh non ! Cela ne lui ressemblait guère, il aimait que les choses bougent et apparemment il allait être servit de ce qu'on lui avait pourtant indiquer, il allait pouvoir taper sur le coin du museau de certaines personnes avec un peu de chance !

Une fois réveillé, il avait décidé de se rendre à la caserne de la ville afin de savoir ce qu'il allait se passer aujourd'hui, pour seul indication, on lui avait laissé un message lui disant qu'il fallait suivre le meneur pour la journée, fort bien, mais il aurait apprécié en savoir plus, il ne manquerait pas de demander d'avantage de renseignements le soir même.
Il rentra donc à l'auberge vu qu'il ne lui fallait pas prendre un emploi, et qu'il fallait donc rester à disposition de l'armée pour la journée, il espérait juste que l'action commence rapidement, que l'on rentre dans le vif du sujet comme l'avait fait Vae Victis auparavant en Béarn..
En entrant dans la taverne il s'attabla et prit commande du plat du jour, l'aubergiste lui servit une galette de pomme de terres qui avaient l'air bien succulente à dire vrai, il allait se régaler de ce qu'il pouvait en voir. Il commença à déguster le met délicieux en buvant une choppe de vin du pays, il était plutôt bon, enfin ce n'était rien comparé au vin de Bordeaux qui restait malgré tout son préféré.

Tout en dégustant son repas, il vit entrer un enfant qui ne devait être guère plus vieux qu'une douzaine d'années, il le regardait allait au comptoir, filer une pièce à l'aubergiste et ne pas rester plus longtemps. Son regard s'attardait longuement sur lui, Alleaume était certains de connaitre cette frimousse.. Mais qui ? Comment ? Et surtout où...
Alors qu'il allait partir, le petit tourna la tête vers lui, il semblait le regarder ! Sa y ai ! Il savait d'où il connaissait cette bouille, c'était le petit protégé de ConstantCorteis, le fils d'Azayes, il avait vécu en Béarn, ils avaient participé à la même liste aux élections comtales ! Alleaume ne le connaissait peu, mais le trouvait assez attachant, il aurait eu envie de lui voir profiler un avenir politique en Béarn, il aurait aimé le propulser, mais il en avait malheureusement pas eu l'occasion, par la force des choses on pouvait certainement dire... Il décida alors de l'interpeller ! *


Hep toi !
T'es le p'tit Céraphin il me semble non ? C'est bien toi où ma vue commence à ce faire vieille ?!

_________________
Ceraphin
Main sur la porte, prêt à sortir, Ceraphin n'avait pu s'empêché de rechercher le regard qu'il avait senti peser sur sa petite personne.
Le temps d'analyser ce visage qui ne lui était pas inconnu et voilà que, déjà, on lui facilitait le travail en l'interpellant par son nom.

Penchant légèrement la tête comme pour le voir sous un autre angle, l'enfant leva soudainement haut ses deux yeux sourcils en signe de soudaine compréhension.


Adishatz messer Alleaume!

S'avançant vers la tablée.

Mais que faites vous donc par ici, messer?
Vous êtes bien loin du Béarn...
les paumes levées interrogatives, et les épaules avec.

Puis lui revint en mémoire ce qu'il avait appris sur les évènements du Béarn alors qu'il s'était éloigné vers le Périgord, au début de l'été.

Ah mais peut être êtes vous en fuite... à voix basse.
Je ne voulais pas être curieux, messer... se ravisant déjà.
Oubliez ma question!... jetant un regard à la ronde, pour s'assurer que nulle oreille indiscrète n'ait appris quelque chose de fâcheux de par sa faute.

Mais sinon vous allez loin, en fait?
Et... votre frère est avec vous?


Chassez le naturel et il s'en revient au triple galop.
L'œil vif et la tête à l'affut d'apprendre pour mieux comprendre, Ceraphin se révèle parfois pire qu'un inquisiteur... la menace du bûcher en moins
.

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Alleaume
* Le gamin avait très vite comprit à qui il avait affaire, il devait certainement se souvenir des rares fois où ils avaient pût se croiser, la première fois avait été au tribunal du Comté, à Pau, dans l'affaire rocambolesque Rocabar... Elle avait fait tremblé les murs et les plumes de chacun.. Mais ce pauvre bougre avait trouvé la mort avant de devoir être jugé, Alleaume avait d'ailleurs eu à en rendre le verdict de relaxe pour la mort de l'accusé. La seconde avait été durant une loterie municipale, alors que lui même était encore Maire de la petite ville attachante qu'était Orthez...

La suivante et dernière fois où ils s'étaient vu en face à face avait été lors des élections Comtales qui l'avait vu porté au Conseil pour la première fois lui, Eriadan et Constant Corteis...
Il le regarda s'avancer et Alleaume le gratifier d'un sourire de reconnaissance, cela lui faisait chaud au cœur de voir des visages connus, il fallait dire que pour le moment il n'avait rencontrer personnes qui étaient de ses connaissances.

Voila déjà, qu'à peine arriver le petit lui poser pleins de questions, c'était un esprit vif lui avait confié Constant, il avait prit le petit sous sa coupe à la mort de sa tendre mère, et il avait fait cela à merveille, la curiosité n'était pas obligatoirement un vilain défauts, cela pouvait être une qualité enrichissante, tout dépendait de l'utilisation que l'on en avait, le jeune homme savait en faire bon escient.

Il eu un petit rire en le voyant baisser la voix pour ne pas se faire entendre de voisins qui auraient pu avoir l'esprit curieux et écouter ce que la tablée voisine avait à dire.. A vrai dire Alleaume s'en moquait pas mal, il assumait totalement les actes qu'il avait commit dans le passée, jamais il n'avait servit ses ambitions personnels dans toute sa vie.. Seul l'intérêt commun avait toujours primé. Il n'y avait que les opposants, ceux qui s'accrochaient à leurs sièges qui pouvaient le critiquer !

D'un geste de main, Alleaume invita Céraphin à prendre place à sa table, c'était tout de même plus conviviale ! *


Céraphin, prends place avec moi voyons ! Veux tu te restaurer ? Si tu as faim, n'hésite pas, c'est avec plaisir que je t'offrirais quelque chose ! Je me doute qu'un enfant seul ne doit pas avoir des masses de revenues...!

Tu voyages seul dis moi ? Car il me semble que tu as quant même traversé un long parcours.. Cela est dangereux ! Surtout en ce temps de troubles.. Tu dois certainement savoir que les voisins du Berry se font menaçants depuis quelques jours, il semblerait que la guerre ne tardent pas à éclater !


* Puis.. Bien sur il en vint au sujet qui fâche, le Béarn.. Oui il était bien loin de cette contrée du sud, pour des raisons que le gamin avait l'air de connaitre, enfin il fallait dire qu'on en avait parlé un peu partout dans les villages et duchés environnants...
Il approcha son visage du sien, afin de lui parler en toute liberté de ce qu'il faisait maintenant ici... *



Comme tu me l'as fait remarqué, oui je suis bien loin de notre Comté.. Enfin de mon ancien Comté, je ne suis plus Béarnais à présent, d'ailleurs j'ai décidé de m'installer définitivement en Berry. Tu sais le Béarn a beaucoup changé depuis l'époque de ta maman.. Eugénie de Varenne à détruit le Béarn par son incompétence, et comme tu le sais, j'ai tenté de l'en empêcher, d'une certaine manière.. Qui n'a certes pas fonctionné, mais j'aurais au moins essayer, comparé aux conseillers qui ont attendu les quatre derniers jours du mandats pour voter une motion de renvois de la Comtesse...

Et puis maintenant... Le nouveau Conseil qui succède à Eugénie n'est pas plus meilleur, ils ont mis une semaine à s'accorder sur le choix du régnants.. Voila donc ce qui me porte ici, et a avoir quitté le Béarn !


* Une petite pause, et il leva l'oeil sur Ceraphin, il attrapa sa coupe de vin, et en bût quelques gorgées, il avait la soif à force de parler, parler... *

Je suis venu ici en priorité afin d'aider le Berry dans le conflit qui l'oppose à ses voisins, moi et des membres de Vae Victis allons nous battre pour cette terre. Puis nous nous y installerons afin d'y faire notre vie..

Et toi ? Quels sont tes objectifs, dit moi ?

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Ceraphin
S'il voulait se restaurer?
Oh ça pour sûr qu'il avait faim, une partie de son voyage s'était déroulé sans vivres suite à une mauvaise rencontre et le Ceraf' avait besoin de se remplumer un peu.
Mais, force est de constater que l'enfant avait la fierté suffisamment robuste pour refuser l'aimable invitation.
Un petit sac de maïs caché dans les replis de sa chemise grise finit de le conforter dans sa volonté de ne laisser rien paraitre et de garder le front haut en toutes circonstances.


Oh non merci messer, je n'ai point faim... pieux mensonge... mais qu'Aristote vous bénisse pour votre générosité.

S'étant tout de même assis à table, pour plus de commodité à tenir la conversation, le gamin écouta les réponses d'Alleaume tout en picorant discrètement et sans s'en rendre compte, les miettes de pain jalonnant la tablée... autant de cailloux blanc indiquant le chemin d'une assiette fort odorante qui tendait singulièrement à le faire saliver.
Mais bouche close un instant, ça ne va pas durer, Ceraphin attendit que ça passe.
Puis...


Oui, messer, un grand voyage.
Mais je l'ai fait en deux fois puisqu'avant de venir au Berry j'étais au Périgord depuis quelques temps, chez des amis là bas.
Oui, j'sais bien que c'est dangereux... me suis fait attaqué deux fois...
ajouta t'il avec une grimace.

R'marquez que la première j'ai eu le dessus sur la racaille!

Pas peu fier l'adopté Azayes.

Mais la deuxième... c'était moins bien, hein.

Puis écoutant Alleaume disserter sur la guerre qui grondait, Ceraphin acquiesça... il avait bien ouïe dire.
La guerre il la connaissait pour l'avoir vécue dans les mêmes murs, ici à Châteauroux.
Comme quoi l'histoire était un éternel recommencement.
Mais ce n'était pas ça qui l'arrêterait.
Car il avait appris, au contact de feue Maman, Diane Wiatt d'Azayes, à ne pas être timoré et aller de l'avant, sans craindre perpétuellement le lendemain et son lot de problème qui ne manquerait pas de se présenter.
Il se contenta donc de hausser les épaules, sans désinvolture mais avec détachement.

S'en suivit une conversation sur le Béarn et sa politique.
N'en maitrisant pas tous les tenants et aboutissants, Ceraphin se contentait de juger sur ce qu'il comprenait et pouvait appréhender dans ce monde particulièrement retords qu'était la politique.


Bah, j'sais pas, moi j'aimais bien Eugénie.
Mais bon, hein, moi j'y connais pas grand chose en politique, faut dire.
J'ai juste été au conseil un peu... mais j'aimais bien...
acquiesça t'il avec un sourire.
Travailler ne m'fait pas peur.

Par contre... houlà danger, la machine à parlotte est lancée... si je devais dire un truc sur la politique et les adultes en général, y a un truc que je trouve dommage.
J'vois quand nous, les p'tits, on a un truc qui nous court sur le haricot... baaaah... paf! on se colle un bon coup sur la courge et pis on en parle plus après!
Mais les grands...
regard rotatif jusqu'en direction du plafond... bah ça n'en finit jamais, vous perdez vraiment trop de temps.

Une pointe de rouge aux joues, Ceraphin prend conscience qu'il parle trop et pas forcément à bon escient.
Vite, vite, une diversion!


Alors comme ça vous vous installez ici, à Châteauroux?
Et d'autres Béarnais s'en viennent?
Des Vae Victruc comme vous dites là?
Eh beh... c'est bien tout ça.


Vite on enchaine, on enchaine... hop hop hop!

Ben moi, mes objectifs c'est pas compliqué, messer.
Revenir chez moi pour revoir les miens.
Beh oui, j'suis castelroussin moi messer.
J'suis né ici, j'ai grandi ici... jusqu'à il y environ deux années, lorsque je suis parti avec Maman, vous savez... Diane Wiatt.
C'était pas ma vraie mère, vous savez... elle m'avait adopté en fait.


Un brin de nostalgie s'invite dans ses yeux et fêle sa voix.

Mais... il se reprend... je suis donc venu revoir ma mère ainsi que mes frères et ma sœur.
Ils vivent dans une petite chaumière, plus loin, sur la route de Neuvy
... désignant une direction de l'index droit.

Puis se levant de son tabouret, non sans avoir capturé une dernière miette de pain qu'il gobera plus tard...

Mais je parle, je parle et j'ai un ouvrage à effectuer: un champ à semer, messer.
Pardonnez mais il faut que je me dépêche avant que le soleil ne soit trop haut et ne dessèche la semence.


Tendant une main fluette mais franche...

Adiu messer Alleaume et soyez prudent.
Qu'Aristote vous garde.
A bientôt, peut être... surement même!


Et poliment, attendit qu'on lui serre la pogne en guide d'assentiment avant de quitter les lieux.

_________________
Ceraphin
[Un jour plus tard, un jour plus loin... ]


Et le jour suivant, fut assez semblable au précédent...
Il faut dire que Ceraphin hésitait à franchir le peu de distance qui le séparait de la masure familiale.
Que redoutait-il?
Peut être était-ce ce qu'il allait y trouver... étaient tous toujours de ce monde, ou bien tous en bonne santé?
A moins que ce soit le fait d'être mal-jugé par les siens, voir de ne pas être à la hauteur de leurs espoirs?
Allez savoir.

Aussi, une seconde fois, Ceraphin s'accapara dans un nouvel ouvrage, de bon matin, se convaincant de la nécessité de gagner quelques écus supplémentaires et de se remplumer encore un peu plus, de gommer les quelques côtes devenues apparentes après le jeun imposé par ses déboires itinérants.

Or, affairé une bonne part de la journée, l’enfant se retrouva néanmoins face à ses incertitudes et ses doutes, une fois sa mission accomplie et l'oisiveté revenue.
Le jour déclinait doucement mais surement, entrainant avec lui l'humeur du garçon, le plongeant progressivement dans une sorte de léthargie contemplative.
Déambulant dans les ruelles castelroussines, Ceraphin finit par croiser du regard l'enseigne d'une taverne qu’il ne connaissait pas.
Faut dire qu’elles étaient nombreuses, par ici.
Mais lui n'avait jamais trop aimé ces lieux, n'avait jamais trouvé les raisons de les aimer... à vrai dire.
Pourtant là, maintenant, comme une envie d'aller y chercher un peu de compagnie venait de le saisir.
Et donc il ne luttera pas contre cette pulsion, poussant la lourde porte de bois lui masquant encore un instant, les quelques visages inconnus qui vont se tourner vers lui...

Conter ce qui se passa durant les quelques heures qui suivirent ne serait pas des plus original.
Quelques rencontres avec des résidents qu'il ne reconnait pas, dont de nouveaux arrivants et notamment des membres de cette armée qu'il avait observée du haut des remparts, la veille au soir.
D'un naturel timide, Ceraphin tenta de tenir quelques conversations, répondant surtout aux questions posées tout en esquivant maladroitement certains sujets comme le nom d’Azayes.
Pas qu’il en soit honteux, bien au contraire, mais d’expérience, il se révélait souvent ardu d’expliquer la correspondance entre ce nom là et la famille locale dont il se revendiquait et qui possédait tout autre patronyme et condition sociale.
Donc, ceci mis à part, sa soirée pourrait se résumer en un descriptif assez classique pour ces lieux là : chopes de bière, carafes de vin et timbales sur tables de bois, une porte qui claque au fil des passages plus ou moins bavards, parfois d'étranges silences.

Mais le fait marquant de cette soirée, voir de cette journée, intervint un peu après.

Sortant de taverne, après avoir pris congés des personnes rencontrées là bas, Ceraphin s’en allait filer vers la taverne ou il louait une paillasse lorsqu’un homme se planta littéralement devant lui.
Et voici, qu’en pleine ruelle, encore éclairée par les lueurs de la taverne, le quidam plongea la main dans son mantel pour dégainer un… parchemin et le lui tendit.


Euuuuh…

Inutile d’en dire plus, l’homme ne cilla pas, immobile et totalement muet.
Bien bien bien…

A peine rassuré, Ceraphin finit par se décider à ouvrir la missive puisque l’homme semblait y tenir.
La faible luminosité offerte par la fenêtre de la taverne ne permettait qu’une lecture laborieuse… et à mesure qu’il progressait dans celle-ci, le gamin ouvrit des yeux de plus ne plus grands jusqu’à finir par froncer méchamment du sourcil.
Le porteur de courrier s’éloigna alors sans demander son reste.

Perplexe et abasourdi, Ceraphin finit par s’asseoir sur le rebord de la fenêtre, manifestement en proie à une intense réflexion.

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Zoyah
A la sortie d’une taverne …

Une taverne parmi tant d’autre dans une ruelle Castelroussine. Ces endroits généralement propices aux échanges conviviaux, au levé de coude, à la naissance de belles histoires d’amour et autres faits divers, poussaient comme des champignons dans le village des Castelroussins. Les noms changeaient, les numéros de rues aussi, la clientèle se succédait au rythme des nouvelles têtes…adieu les Trois blondes….Bienvenue la taverne du griffon émeraude….un cycle qui semblait immuable mais qui ne perturbait pas pour autant la population locale. On buvait toujours à la santé du Berry, du village surtout, à l’étranger de passage. Toutes ses petites attentions qui avaient fait de Châteauroux un village des plus accueillants.

Après une soirée un peu arrosée en compagnie de son fringuant Magyar, la fatigue avait eu raison de la Vilaine brunette. Elle referma lourdement la porte de la taverne dont les gonds par des grincements aigus, manifestèrent leur mécontentement d’être ainsi martyrisés. Sa main se porte ensuite directement à sa gorge, resserrant les pans de sa cape. Le froid se faisait presqu’oppressant. A moins que cela soit la différence de température entre l’intérieur chaleureux, voir étouffant de la taverne et l’air froid de cette fraîche nuit d’automne qui saisissait la jeune femme. S’il n’y avait pas ce petit vent qui s’ingéniait à faire voleter ses longues boucles noires, Zoyah l’aurait presque trouvée vivifiante.

Un bras l’enlace…c’est celui d’Ashlaan qui ne la quittait plus d’une semelle et inversement…comme un rituel déjà bien rodé, la Castelroussine se blottit contre son mystérieux journaliste afin de parcourir la distance qui la séparait de sa demeure collé l’un à l’autre.

Une petite silhouette dissimulée par la pénombre attira néanmoins son regard. Deux billes brillantes qui semblaient regarder au-delà de leur propre personne. Une forme humaine à n’en pas douter mais la posture lui semblait étrange. Ceci dit, pas autant que la raison de sa présence ici…comme dans l’attente de quelques chose. La jeune femme tressaute, un peu apeurée parce qu’elle imagine être éventuellement un tire-laine de petite envergure. Son premier reflexe est de se tasser un peu plus contre son protecteur et de tirer un peu sur son mantel afin de l’avertir discrètement qu’ils ne sont pas seuls dans la ruelle. Et déjà Ashlaan porte la main dans un pli de son manteau. Zoyah ne voit pas l’objet dont il se saisit mais elle devine aisément qu’il s’agit d’un poignard ou une arme de même sorte.

Encore quelques pas…et la jeune femme se presse contre lui sans détourner son regard de l’ombre…encore quelques pas, et le tranchant de la lame d’un poignard richement ouvragé étincelle à la lumière de l’astre lunaire qui se révèle alors…encore quelques pas, et c’est le visage de Céraphin qui apparaît grâce à la bonne volonté de la lune qui, d’un rayon argenté, éclaire la face du jeune garçon songeur…plus un pas mais un soupir de soulagement s’échappe de la bouche ourlée de Zoyah.
Rapidement, elle pose sa main sur celle d’Ashlaan et lui chuchote dans un souffle
c’est le jeune Céraphin…

Tandis que le jeune Vilain-Magyar-Mortagnais replace sa lame dans un pli de son mantel, trop heureux que sa très curieuse amoureuse ne le questionne pas à ce sujet, Zoyah s’approche alors du jeune garçon.

B’soir…’fin…re-bonsoirsourirenous nous sommes croisé en taverne il y a peu…tu m’as effrayé ainsi dissimulésur un ton qui se veut enjouépuis le détaillant franchement et avisant le parchemin qu’il tenait entre les mainsque fais-tu ainsi ? jetant un œil à droite puis à gauchece n’est pas l’endroit le plus approprié pour si jeune personne, surtout pour y faire de la lecture à cette heure bien avancéeindiquant la missive d’un coup de menton. L’œil de la tisserande reconnaît trop bien le sceau ducal brisé en son milieu par le décachetage du pli….pas d’ennuis j’espère ?

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Ceraphin
Tiré de sa réflexion par la sortie d'un couple, Ceraphin ne décampe pas pour autant de son perchoir... ni ne leur prête une véritable attention, en fait.
Il les voit sans les voir, si bien qu'il sursaute légèrement lorsqu'une voix se fait entendre...


B’soir…’fin…re-bonsoir…nous nous sommes croisé en taverne il y a peu…tu m’as effrayé ainsi dissimulé…que fais-tu ainsi ?

Ooh euh... bonsoir Dona.
Non... euh... rien, je ne faisais rien.


Et d'un air renfrogné, il descend de son promontoire, récupère son bouclier, le réinstalle machinalement sur son dos dans un mouvement naturel et salue poliment les présents...

Dona, messer... bonne nuit.

Et d'un pas décidé s'éloigne de là, maudissant intérieurement cette fichue taverne, les doigts crispés sur la fameuse missive.

Deux, trois, quatre foulées virulentes et voici qu'il s'arrête net.
Un doute, un remord?
Plutôt un trop plein, un débordement, comme une envie dévorante et spontanée de dire les choses franchement.
Demi tour impeccable, foulées à rebours toujours aussi énergiques.


Eh dites!
Enfin... s'il vous plait...


Un peu confus du ton employé tant il est sorti naturellement, issu littéralement de ses pensées profondes.

Donc... reprenant... vous trouvez que je ressemble à... un espion?!

Les yeux ronds et écarquillés... il attend, il espère une réponse qui le rassure un peu et le sorte de ce cauchemar éveillé.
Enfin il n'attend pas trop longtemps et enchaine rapidement...


Non mais parce qu'il parait que je suis un espion, du moins c'est ce que ça dit là d'dans... il montre sa missive sans leur laisser la possibilité de la lire, fermement roulée dans sa main droite.

Et en plus... index gauche levé... le pire, c'est que vu que je n'ai parlé à quiconque à part, ce soir, aux gens dans cette maudite taverne, ça veut dire que c'est quelqu'un de là d'dans qui m'a dénoncé, hein.
Ah non mais c'est vrai que j'ai l'allure parfaite de l'espion, et puis de ceux dont à tellement peur qu'on lui parle en taverne pour mieux le dénoncer après!


Discrètement, tout en palabrant, il garde un oeil attentif sur l'homme, pour se prévenir de tout danger potentiel de ce côté là.

Et pis espion pour qui d'abord?
Pour le Béarn... tout ça parce que je vis là bas depuis quelques mois?
Ah ça c'est sûr que le Béarn, à plus de 200 lieues d'ici, espère bien envahir le Berry, ce pays qui est tout de même Mon pays et l'endroit ou vit aussi ma famille!
Ah c'est sûr qu'j'suis venu là pour ça!
Pfffff...


Au trop plein d'énergie succède la lassitude, les nerfs ont parlé et laissent place à un pesant silence.
Les bras sont devenus lourds, les mains ont cessé de s'agiter... le regard lui aussi s'est éteint et la colère en dedans avec.


Faut dire qu'il a joué gros en se dévoilant ici à deux inconnus qui finalement sont peut être ceux là même qui l'ont dénoncé.

Quoique non, la cervelle du gamin tourne toujours correctement et il s'est souvenu que ces deux là n'avaient pas quitté la taverne tant qu'il y était.
Donc... ils n'avaient probablement rien à voir dans ce jeu absurde de la délation ou l'on tremble devant le premier gamin venu.

13 ans... et il faisait trembler?
Finalement, il y trouvait encore manière à sourire... imperceptiblement.
Optimisme incurable.

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Zoyah
Dona, messer... bonne nuit.

Zoyah esquissa un mouvement de recul. La réaction du jeune garçon la surprend et la décontenance. L’air bougon qui est gravé sur son visage et l’humeur revêche qu’il arbore lui semble tellement contradictoire avec ce qu’il était quelques instants avant.

L’aurais-je offensé ?... s’informe-t-elle auprès de son compagnon en portant la main à sa bouche comme pour mieux la cacher. Les mots qu’elle avait prononcés, les questions qu’elle avait posées étaient-ils à l’origine de ce revirement chez Céraphin.

Elle ne s’interroge pas trop longtemps puisque le jeune garçon exécute un demi-tour parfait et revient vers eux d’un air décidé. La brunette écarquille alors les yeux et échanges quelques regards hébétés avec Ashlaan.

Norf de Norf…il ne va pas nous agresser quand même ?!...tout ça parce que…parce que quoi au fait ?!.... murmure-t-elle en se penchant à l’oreille de son Magyar. Le ton est légèrement incrédule mais la main de la jeune femme se crispe sur l’avant-bras d’Ash, trahissant ainsi une certaine crainte. Ce dernier lui répond d’un ricanement, un brin moqueur.

Le mioche se plante devant eux et les interpelle…


Vous trouvez que je ressemble à... un espion?!

… la tisserande, confuse, bafouille… la confusion et la gêne s’empare de la Castelroussine qui s’empourpre à vu d’œil. Un léger quiproquo s’installe

Euh…non…enfin…j’ai juste dit que tu étais dissimulé par…..

Céraphin, visiblement exaspéré, poursuit en agitant la missive. Zoyah dont les prunelles azurées peinent à suivre le trajet de la lettre, comprend alors que ce sont les mots couchés sur ce parchemin qui l’ont mis dans cet état de colère sourde…enfin plus si sourde que ça puisqu’il se livre à eux sans modération. Elle l’écoute, sans dire un mot, afin que d’une certaine manière il déverse son exaspération, sa déception et ses désillusions dans ce discours qui prend tour à tour une note agacée, accusatrice et enfin abattue.

La jeune femme et son compagnon attendent qu’il termine afin de pouvoir reprendre un dialogue plus pondéré avec lui. Sa main blanche et fine a délaissé le bras d’Ash afin de se poser sous son menton, signe d’une intense réflexion…si... si…ça lui arrive.

Céraphin se tait et le silence fut…il fut encore un petit moment avant que d’un coup de coude discret Ashlaan incite sa belle à s’avancer vers l’enfant…enfin…le petit messire ...huhuhu

Quelques pas dans sa direction…un espion dis-tu ?...Misère…mais qui t’a écris ces stupidités ? Le Prévôt ? …m’enfin ! les sourcils se froncent, l’incompréhension est au rendez-vous…pourquoi est-ce que quelqu’un de la taverne t’aurais dénoncé ? Et puis, il aurait été drôlement rapide l’auteur du courrier…c’est curieux tout de mêmedodelinant de la têteça doit être une mépriseécarquillement des yeux...avec la loi martiale tout ça…l’abus de bière…puis les sourcils se froncent de nouveauenfin, quand même un espion…ils y vont fort au Duché.

Zoyah se retourne vers Ashlaan afin d’obtenir son avis. Le jeune homme se contente d’un haussement d’épaule las.

Que les gens sont sots parfois conclut-elle simplementça m’a tout l’air d’une mauvaise blagueson regard se rive sur la lettre froissée entre les doigts de Céraphin. La jeune femme brûlait d’en connaitre le contenu. Et si ce n’était que l’éclat particulier de ses yeux, elle tâchait d’en rien laisser paraitre. Elle s’ingénia même à minimiser l’incident, la farce, la chose quoi !

La brunette pose alors sa main sur l’épaule du jeune garçon, guettant la moindre fuite ou objection de sa part.

Sais-tu où dormir ? As-tu une chambre d’auberge ?...doutant fortement qu’un aubergiste concède une chambrée à si jeune personne aussi dégourdie soit-elle.

Si tu le souhaites…tu peux venir chez moil’invitation est spontanée. Le désarroi de ce jeune Castelroussin, puisqu’il l’était de naissance, la touche. Une envie de l’aider et de voir disparaître l’accablement qui pèse sur lui. Et puis…l’impression d’apporter ainsi une bonne nouvelle à Céraphin dont elle ignore tout…il aurait un toit au-dessus de sa tête ce soir et un copieux repas en prime…bonne nouvelle alors ?... peut-être pas tant que ça finalement.

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Ceraphin
Une mauvaise blague... oui surement... grommèle t'il.
C'est ce que je me suis dit aussi mais bon, c'est quand même signé "George le poilu Duc du Berry"...

Il montre le bas de la missive.

Alors bon... y a de quoi se poser des questions quand même, non?... sourcil interrogatif levé.

R'marquez... il déplie encore un peu plus la missive... y a un truc qui ne colle pas, regardez là y a des fautes bizarres qu'un Duc ne pourrait pas faire comme ici... il pointe de l'index... c'est écrit que je suis repris comme espion "étranegr" au lieu d'étranger et là, plus loin... si vous n'obtempérez pas très "rapdiement" qui doit vouloir dire rapidement.

Il l'observe, à l'affut de la moindre réaction sur le visage de la jeune femme.
Puis secouant la tête...


Non, non cela n'aurait pas de sens.
Pis cela voudrait dire que le Berry, Mon Berry, est devenu trouillard devant un simple gamin comme moi!
Bon d'accord, je suis plutôt grand et fort pour mon âge
... goguenard... ainsi que solidement armé... il fit claquer son épée contre la cuisse... mais quand même... quel Duc et quel pays digne de ce nom tremblerait devant un enfant, au point de menacer de le faire tuer par les armées ducales?

Il remballe déjà le parchemin dans un pli de sa chemise.

De toutes façons, je n'ai pas peur de la mort... rajoute t'il, laconique, songeant à celle qui l'attendait au paradis solaire.
Puis, sortant brusquement de sa semi-torpeur...


Et puis pour la taverne, c'est simple, m'dame.
Le courrier, c'est un porteur qui me l'a remis ici, à la sortie de la taverne.
Donc
... la laissant réfléchir un peu, allez, juste un p'tit effort... donc, ça ne peut être que quelqu'un qui savait que j'y étais.
Donc un quelqu'un qui était dans cette taverne et qui m'y a écouté pour mieux sortir et me dénoncer lâchement... ou me faire cette blague pourrie.
Donc, donc, donc... voilà quoi!


Le gamin avait repris sa bonne humeur habituelle.
Le sac était vidé et secoué.
Passons à autre chose.


Son regard se porta à nouveau sur le messer.
Celui-ci était resté silencieux depuis le début et Ceraphin ne savait trop comment interpréter cela.


Oui je vous remercie dona, j'ai de quoi dormir pour la nuit... répondit-il tardivement.
Une paillasse à l'auberge qu'il va falloir que j'aille retrouver sans trop tarder, histoire qu'elle ne soit pas relouée entre temps.
Mais merci pour votre invitation...
et s'inclina légèrement pour la remercier.

L'enfant n'en était plus tout à fait un, déjà.
De part son âge, mais surtout du fait de son histoire et de ses expériences vécues.
Mais il gardait encore et heureusement, une part de candeur et d'insouciance naturelle.


Mais nous nous reverrons surement, je suis là pour quelques temps, je crois.

Saludi!... lança t'il à la volée, prêt à repartir vers la taverne.
Et dans son esprit, une évidence s'imposait à lui... ne sachant trop ce que l'avenir lui réservait, il irait sans plus tarder, dès demain, embrasser sa mère et retrouver les siens.

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