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[RP] Au détour d'un chemin

--_anthelme
RP privé

Il y avait bien peu de choses qu'Anthelme savait. Le briscard commençait à être rodé par les combats pourtant, mais sa cervelle de moineau enregistrait moins d'information qu'une plaque de marbre qu'on tenterai de buriner avec une brindille.

Mais là, il savait qu'il fallait y aller ! Un homme seul, semblant plus maigre qu'un phasme, armé d'un simple manche et d'un bouclier, alors qu'eux étaient plusieurs à se terrer dans les bois, c'était l'occasion rêvée !!


"Celui là il est pour moi !" s'écriât-il alors qu'il s'élança vers le jeune homme.

Il dégaina son cimeterre, la brandit au dessus de sa tête alors que sa course s'emballait à mesure qu'il arrivait près du jeune homme au visage tordu par l'effroi. Sa victime, bien qu'apeurée, positionna son écu de façon défensive pour parer le coup, mais on la fait pas au vieux d la vieille. D'un coup puissant de sa lame au point de crête de l'écu, il détruit la sordide défense du téméraire. Ce dernier tente néanmoins de répliquer avec son manche.

D'un rire gras, Anthelme raille le gars qui gesticule devant lui :


"Tu crois que s't'avec ça que tu vas me r'pousser ?"

Réponse du freluquet :

"J'ai déjà mis au tapis deux personnes avec ce bois, tu crois que tu me fais peur, bélître ventripotent ?"

Ni une ni deux, v'la l'Anthelme qui tranche en deux le manche de l'insolent, il n'a pas compris la moitié de sa phrase mais a senti dans son ton que c'était pas des politesses. Avant même que le gringalet eu pu comprendre ce qui lui arrive, notre grognard lui assena un coup de cimeterre sur le côté de la tête, avec le coté émoussé de celui-ci. Lui ouvrant une assez grande partie de la boite crânienne. Le p'tit tomba au sol, inconscient ou déjà mort, ce dont il se souciait comme de son premier haillon. Déjà il fouillait à la recherche de quelques écus ou marchandises la besace du gisant.

"Mais c'est pas possible ! Il a rien ce corniaud ! Nan mais frach'ment j'ai pas d'bol moi ! Bon les gars, on taille la route, ici ya qu'des vas nu-pieds et des gens partis en exode sans rien prendre avec eux apparemment"

Sans un regard pour sa piteuse victime, Anthelme et ses hommes repartirent vers des horizons plus riches.
Trunks88
[Sur la route du retour]

Le Trunks ne s'était pas déplacé en Berry pour rien ! Une promenade de plus d'une semaine à travers les lignes amies ou ennemies avant d'enfin trouver sa reyne et ses amis. Puis une semaine de combats acharnés afin de faire tomber les murs de Bourges, et réduire le Poilu et ses défenseurs à néant.
Dans l'intervalle, une blessée et un mort, ou quasi, à l'actif du sayen. Il conservait telle une relique une prémolaire du corps d'Horvy, dont il ne savait même pas qu'elle provenait du râtelier d'un membre du conseil ducal.
Pas peu fier de son bilan, il reprenait avec un jour de retard, la route de Loches. Il avait du rester à Bourges pour que la fin de son
récit de guerre soit entendu par un conteur public qui serait désormais le dépositaire de ses aventures à travers les comtés, duchés et royaumes.

Ayant quitté Châteauroux dans l'après midi, c'est au crépuscule qu'il se retrouva dans les alentours de Loches. Les lumières du village pouvait déjà se voir au loin, encore toute regroupées en un faible halo, les complies sonnaient, et Trunks avait hâte d'arriver en les murs de la cité afin de prendre un bon bain dans une
booone aubeeerge et y commander de quoi se sustenter et se rafraichir.

C'est alors qu'un bandit de petit chemin se jette sur lui en baragouinant dans un incompréhensible françoy

Se protégeant le visage, notre héros vit son écu éclater en mille morceau. Attrapant son bâton, il en profitant pour délacer les liens de sa bourse qu'il jeta dans le fourré alentour, profitant de la pénombre et du fait que son vil agresseur rigolait de ses tentatives de défense.

Citation:
"Tu crois que s't'avec ça que tu vas me r'pousser ?"


Il n'aura ni ma dent, ni mes écus, foy de presque zokoïste. Ad vitam eternam qui disaient ... mouarf, ça semble plus proche que je ne le croyais.

pensa t-il en lui même. Cherchant toujours à captiver et à dévier son attention, il échangea avec lui de manière peu aimable, quoi que la situation ne s'y prêta guère, à la réflexion faite.

"J'ai déjà mis au tapis deux personnes avec ce bois, tu crois que tu me fais peur, bélître ventripotent ?"


Sans même comprendre ce qu'il lui arrivait, il assista impuissant au coupage en deux de son manche par le pouacre sans vergogne. Ensuite, voilà qu'une lumière intense lui éclaircit et éblouit son œil gauche, puis droit. Au début il ne ressentit pas le choc, ni même sa violence. Sonné, ce fut au moment où son corps, totalement inerte vint s'échouer sur le sol bruyamment que le sayen se rendit compte qu'il a été touché. Et puis il commença à sentir le liquide chaud sur son front et ses joues. Après une fouille sommaire, les détrousseurs se mettaient en branle et le laissèrent à l'abandon sur le chemin. Il tenta de ramper pour s'approcher du butin qu'il avait habilement caché, mais là seule qu'il réussit à faire fut un râle de douleur long et puissant. Il n'eut plus alors qu'à se résigner à laisser l'Ankou s'emparer de son être...
--.felina
Campagne entre Loches et Châteauroux.

La Féline tourne en rond dans les murs de la cité tourangelle, alors pour épargner sa mauvaise humeur à ses compagnons d’armes autant que pour respirer elle aussi, elle a décidé d’aller voir ailleurs si elle y était. La voilà donc dans l’endroit qu’elle préfère au monde : sur les grands chemins, loin du monde extérieur. Chevauchant son cheval bai lancé à triple galop, qu’elle monte à cru, ses cheveux bruns flottant dans le vent, elle retrouve lieues à lieues son sourire, profitant de cette liberté et de cette solitude dont elle a tant besoin pour se sentir exister. À son ceinturon, une seule dague … la Rastignac ne porte aucune autre arme. Elle a bien assez combattu comme ça ces derniers temps, et cette pause forcée qui lui fait grincer les dents d’ennui lui est néanmoins salutaire. Fuir pour éviter de penser aux innocents qu’elle a tué, pour oublier cette guerre dont elle n’a pas tout compris, si ce n’est qu’elle devait la mener aux cotés des autres membres de la Zoko. Parce qu’il le fallait.

Mais là, et maintenant, dans cette campagne où la nature entre lentement dans le sommeil, se préparant à affronter un nouvel hiver qui s’annonçait rigoureux, la Féline est loin de tout cela, se ressourçant à plein poumons, ivre de liberté et de nouveau presqu’insouciante, pour un instant du moins.

Pourtant, cette chienne de vie étant ce qu’elle est, le sang et la mort sont sur le point de la rattraper bien plus vite qu’elle ne l’aurait souhaité. On n’échappe pas à sa destinée à c’qu’il paraît hein. Et quand la mort vous colle aux bottes, elle ne vous lâche plus.

Alors que Loches disparaît pour de bon en arrière, et comme le jour décline de plus en plus à l’horizon, face à elle se dessinent les bois qui entourent la cité Castelroussine, devenue récemment Limousine. À l’orée de la forêt, la mercenaire fait ralentir sa monture, restant sur ses gardes de nouveau. Elle sait que l’endroit est propice aux attaques, elle-même ayant souvent choisi les bois pour ses larcins. Main sur la garde de sa dague, elle mène son cheval de l’autre. Soudain, à sa droite, un gémissement attire son attention. De plus en plus méfiante, elle se laisse pourtant emportée par sa curiosité maladive, et posant pied à terre, elle se dirige vers l’origine du bruit, prête à bondir si une attaque survient. Et c’est là qu’elle le voit, une forme gisant sur le ventre. Mort sûrement … Quoique s’il gémit encore c’est que …

La Féline accélère le pas par réflexe, et alors qu’elle ne se trouve plus qu’à quelques mètres de lui, son cœur manque un battement quand elle reconnaît le dernier de ceux sur lequel elle a jeté son dévolu qui est là, en train de se vider de son sang devant elle.


Trunks ! Non d’un chien … Mais que …

Elle franchit le dernier espace qui le sépare de son récent homme d’armes et vient poser un genou à terre avant de le retourner. Une grimace déforme alors les traits de la sauvageonne lorsque sa main vient rencontrer la blessure sanguinolente à la base de son crâne, et qu’un liquide poisseux qu’elle connaît par cœur vient recouvrir ses doigts.

Sans douceur aucune, elle se met à la secouer avec force pour tenter comme elle peut de le ramener à lui.


Trunks … c’est moi Félina … Ouvrez les yeux !! C’est … C’est un ordre !!

Trunks88
[In tha vapes]

Trunks avait déjà abandonné toute idée de recouvrer ses esprits et encore plus celle de se voir extirpé des griffes de cette douleur lancinante qui tançait son être entier et plus précisément sa tête. Pourtant voilà qu'on le retournait, sans qu'il ne comprit qui, quoi et d'où, il se faisait balloter vigoureusement de droite à gauche. Puis une voix familière vint tinter à ses oreilles, la voix de son cap'tain, son chef ... elle... la Rastignac.

Il s'imaginait déjà qu'elle était celle chargée de l'accueillir en enfer, son esprit encore baguenaudant, perdu entre l'inconscience et le réveil, il parvint tout de même à arriver à la conclusion que nan, elle ne pouvait être là pour ça, elle n'était pas encore morte, pas elle, impossible, et puis ... la mort n'est-elle pas censée être reposante ? Ici-bas, il ressentait encore plus vivement la douleur à chaque fois qu'elle le secouait. Peu à peu il émergea et finit par comprendre ce qu'elle lui intimait, les yeux toujours clos :


Citation:
"Trunks … c’est moi Félina … Ouvrez les yeux !! C’est … C’est un ordre !!"


Il tente de se lever sur ses coudes afin d'être assez haut pour murmurer à son oreille. Mais les forces lui manque, se laissant retomber dans ses bras, il attend qu'elle se penche pour articuler tant bien que mal :

"Il ferait beau voir que je suive un de vos ordres ..."

Sourire railleur affiché qu'il ne réussi pas longtemps à conserver plus de quelques secondes, bien que maintenant il avait les yeux grand ouvert. La douleur à nouveau lui tordit le visage, ce rictus étant presque visible dans la façon à laquelle réagit Félina qui réussissait apparemment bien mieux à le voir lui que l'inverse. Il est vrai que sa vision féline la rendait presque nyctalope. C'est à ce moment qu'il comprit que pour lui il n'y aurait point d'aurore. La rivière de sang qui coulait sur le visage de notre godelureau semblait tarir, bien qu'elle continua de le recouvrir d'un pourpre dense. La douleur restait si intense quant à elle que le sayen devait se concentrer pour continuer à respirer ! Et le simple fait de penser devenait quasi mission impossible tant son attention est obnubilée par la souffrance. Plongeant son regard dans les prunelles brunes de la féline, il réussit néanmoins à lui indiquer vaguement l'endroit où il a caché sa bourse d'un furtif coup d'œil.

"Vous ramènerez cela à Loches, pour ma reyne ... Mira ... elle saura quoi en faire. Et puis ... autre chose .."

Sa voix s'étouffa un moment en plein milieu de sa phrase lorsque la peine l'obligea à déployer toute sa volonté pour ne pas pousser un hurlement qui aurait crevé les tympans de celle qui était là, sans doute sans le vouloir, pour le secourir.
Il dut reprendre son souffle avant que de n'exprimer une dernière volonté.
--.felina
Impuissance.

Maintenant toujours sa tête, mais ayant arrêter de le secouer comme un prunier à la seconde même où il s’est mis à parler, la Féline ne cherche même pas à dissimuler une grimace devant le rictus de Trunks une fois qu’il a fini sa première phrase. Vivant, ça il est l’est encore, mais son état ne laisse aucun doute à la Rastignac qui a déjà vu de nombreuses blessures de ce genre. L’homme ne résistera pas bien longtemps si l’on ne le soigne pas rapidement. Mais que faire … là, seule, au milieu des bois … Il se vide de son essence, lentement mais inexorablement et la Féline n’y pourra rien.

Alors elle fait la seule chose dont elle est capable, elle l’écoute, le visage tout proche du sien, son poing crispé de colère encore contenue. Elle ne comprend pas bien ce qu’il veut qu’elle ramène à Loches, mais elle s’en contrefiche. Pourtant elle hoche la tête affirmativement, et alors que déjà elle entrouvre les lèvres pour le questionner sur ce qui lui est arrivé, et qui l’a mis dans cet état, il l’en empêche.


Autre chose …

Un sourcil se hausse, et elle se penche plus près de lui, comprenant bien que le jeune homme peine à parler. Regard ébène plongé dans le sien alors qu’elle lui murmure.

J’vous écoute … Que puis je faire ?

Elle sait pertinemment qu’elle entend là les dernières paroles de Trunks, et elle ne va pas lui faire croire qu’elle peut le sauver, alors qu’il n’y a déjà plus rien à faire. Alors s’il lui demande une dernière volonté, autant l’écouter et voir si elle peut l’exécuter.

Trunks88
[Dans ses bras, abandonné à son bon vouloir]

Il lui semblait bien qu'elle n'eût pas compris qu'elle était la chose vers laquelle il avait tenté d'attirer son attention. Pas grave, elle verrait plus tard. La voilà qui lui répond :

Citation:
J’vous écoute … Que puis je faire ?

Il appréciait le fait qu'elle ne chercha pas à faire semblant de croire et de lui faire croire qu'il y avait encore un espoir qu'il se remette de sa blessure dont peu à peu il s'habituait à la douleur. Cela était peut être dû au ton rassérénant de la voix de sa cheftaine, ou à ce regard félin et si pénétrant de la Rastignac qui semblait le traverser de part en part. Toujours était-il qu'il remerciait le Très haut de l'avoir amenée ici. Cette présence amie était très réconfortante. Elle se pencha à nouveau vers lui afin qu'il puisse terminer de formuler son ultime requête. En temps normal il n'aurait pas pu lui demander une telle chose, mais l'imminence du trépas lui ôtait toute inhibition, et bien qu'il eut le cœur tourné vers une autre, il lui murmura, plus bas que ses dernières forces pouvaient lui permettre, tel un secret à garder entre eux deux :

"Félina .. je n'ai pas envie de passer l'arme à gauche sans avoir connu une dernière fois l'amour..."


Il ne dit rien de plus, espérant qu'il n'en avait pas déjà trop dit, se contentant de la contempler silencieusement.
--.felina
Les dernières volontés d’un homme.

Regard qui change de reflet aux mots du jeune mourant, et l’espace d’une seconde les griffes de la Féline ne demandent qu’à sortir en même temps qu’une réplique acerbe. Mais pour qui la prend t-il donc pour lui formuler une telle requête dans un moment pareil ? Longue inspiration pour contenir sa colère, et alors qu’elle replonge ses iris sombres dans les siens, ce qu’elle peut y lire lui vrille un instant les entrailles. Supplique muette d'un homme qui sait qu'il n'a plus que quelques heures à vivre. Cet homme qu’elle tient entre ses bras et qui est venu faire la campagne du Berry presqu’à sa demande, parce qu’elle avait besoin de remplir sa lance, parce qu’elle avait voulu mieux le connaître quand il avait retenu son attention, mais que son départ pour la guerre empêchait. Elle ne sait presque rien de lui, mais il a suivit et obéit quasiment sans broncher, lui faisant confiance. Puis elle l’a perdu de vue lors du chemin du retour, ne s'inquiétant pas outre mesure. Et maintenant, à cause de son inattention, voilà qu’il était en train de rendre son dernier souffle par sa faute. Nouveau soupir qui lui échappe. La malédiction continue, tous ceux qui s’approchent un peu trop près d’elle finissent tôt ou tard par le payer de leur vie, ainsi est-ce depuis qu’elle est toute petite.

Lentement des sentiments qu’elle avait depuis longtemps oubliés viennent s’insinuer en elle : culpabilité et remord. Elle ferme une brève seconde les yeux, restant silencieuse à sa requête, mais, lorsqu’elle ré-ouvre les paupières, aucun mot ne franchit la barrière de ses lèvres. Sans vraiment réfléchir, sans se poser aucune question sur le bien fondé de ce qu’elle s’apprête à faire, la Féline se laisse alors guider par son instinct, celui qui ne l’a que très rarement trompé. Son visage tout près du sien, elle vient sceller les lèvres du jeune Tourangeau d’un baiser presque tendre.

Après tout, cet homme lui plaît depuis la première seconde où elle l’a croisé … Et bien qu’elle aurait sûrement préféré que leur étreinte se passe dans d’autres circonstances, nettement moins tragiques, son attirance pour l’homme étendu sous elle se charge alors de lui dicter la suite des évènements.

Le gant armé de griffes est ôté et posé à ses cotés, puis d’une main, elle délace déjà le lacet de son corsage. Là, dans le silence de la forêt que la nuit termine d’envelopper de son sombre manteau, la Rastignac s’offre sans pudeur ni retenue à cet homme qui va mourir, se délectant de lui tout en le laissant se délecter d’elle. Se laissant emporter par l’excitation et l’embrasement de ses sens, elle mène la voluptueuse danse de leurs deux corps enlacés. Dominante par la force des choses, lui ne pouvant que subir ses assauts qu’elle veut pourtant les plus doux possible. Mais la panthère étant ce qu’elle est, sauvage et passionnée, la douceur laisse rapidement place à un mélange torride de violence et de passion. Nul doute que l’épreuve soit autant agréable qu’épuisante pour son amant d’une trop courte nuit, fixant en lui une empreinte indélébile qu’il emportera dans sa tombe.

Pour quelques instants, rien n’existe alors que lui et elle, unis corps et âmes sous la faible lueur de la lune, pour un moment qui n’appartient qu’à eux et qui restera leur secret pour l’éternité.


Trunks88
[Sur la rivière de l'amour, près du confluent avec le Styx]

Pendant un moment la panthère sembla hésiter, et à sa moue réprobatrice il cru même qu'elle allait le tancer, voire pire. Mais finalement, il la sentit se pencher vers lui et se mit à partager un souffle avec elle, s'enivrant de ses lèvres, perdant un moment la sensation de douleur qui l'enveloppait depuis trop longtemps déjà. Puis elle se mit à se dénuder, maintenant éclairée par une lune qui avait dépassé la cime des arbres et qui vient baignée d'une lueur certaine leurs ébats , comme si seule la lune resterai témoin de ce qui se passait entre eux deux. Complètement charmé par les formes de celle qu'il avait déjà maintes fois tenté d'imaginer nue, il ne put que se laisser entraîner dans un ballet sensuel.

La Rastignac, bien qu'emportée par sa fougue et son apparent désir savait le chevaucher de façon à ce qu'il n'eut point trop mal, bien que chaque empalement apportait autant de douleur que de bien être. Ceci rendait leur étreinte particulière, unique même, donnant à ce moment un aspect magique que seule la nature pouvait atteindre, loin de la folie des hommes.

Maintes fois il parcourut le corps de la Féline de ses mains, dessinant ses courbes, saisissant ses chairs, caressant ses cheveux et imprimant dans sa mémoire à jamais ses courbes. Transporté par tout le cœur qu'elle y mettait, et à la vue de sa sublime plastique, Trunks arriva vite aux sommets du nirvana qui lui arracha un cri mêlant encore douleur et plaisir, n'arrivant plus à conserver les yeux ouverts. Quand il les ouvrit à demi, encore tout fébrile et hagard, il s'entendit dire plus qu'il ne le décida lui même :


"Chef, achevez moi d'amour ..."
--.felina
Sésame pour l'Enfer ou le Paradis.

Enivrée, enflammée, emportée, elle en aurait presqu’oublié que son amant est au plus mal. Pourtant il est bien vivant entre ses cuisses, et ses mains sur elle ne sont ni froides ni inactives, bien au contraire. Si seulement cette simple étreinte pouvait changer le cours des choses, si seulement lorsque l’aube se lèverait elle pouvait chevaucher à ses cotés en direction de Loches, pour le ramener près des siens … Si seulement.

Pas une seconde elle ne détache ses yeux du regard océan de l’homme, lisant en lui la montée des sens, escaladant les marches du plaisir avec lui. Mais lorsqu’il ferme les yeux et pousse un râle où se mêlent le bien et le mal qu’il ressent, elle cesse aussitôt de bouger, et posant ses mains sur son torse, elle retient son souffle. Les mots qu’ils prononcent alors sont si lourds de sens qu’elle ferme à son tour les yeux, alors que lui la regarde de nouveau. Ainsi donc qu’elle lui fasse l’amour une dernière fois n’a pas suffit, voilà qu’il lui demande de l’achever. La Féline a déjà vu des blessures à la tête, et elle sait que la mort peut tarder à venir, et le mourant aura alors largement le temps de souffrir. Elle a déjà eu a tuer deux de ses amants, autres lieux, autres circonstances, autres histoires. Mais étrangement l’histoire se répète inlassablement et elle sème au vent ses amants assassinés. Une veuve noire ...

Son visage reste pourtant imperturbable, et comme elle ré-ouvre les yeux, son souffle reprend peu à peu un rythme plus régulier. Toujours sur lui, les yeux rivés aux siens, elle se penche vers son visage pour l’embrasser une toute dernière fois, baiser dans lequel se mêlent tendresse et passion. Sa main droite glisse doucement vers sa botte et s’empare de la dague dissimulée dans sa botte, et alors qu’elle se sépare de ses lèvres, sans un mot elle plante la lame dans sa gorge, d’un geste précis et rapide. L’air lui manque alors, elle voudrait s’enfuir, arrêter là, mais, ses onyx toujours plongés dans son regard embué, elle enfonce plus profondément la lame, sans détourner le regard. Elle ne crie pas, elle tressaille pas … Elle fait ce pour quoi elle est faite : elle le tue sans peur ni regrets. Peut être pourtant verra t-il cette unique larme qui roule sur sa joue lorsqu’elle retirera l’arme, avant de recueillir son dernier souffle. Peut être.


Adieu ... toi ...

Trunks88
[Quand l'amour vous prend à la gorge ...]

Le visage de la panthère qui se fige, sans qu'aucune émotion puisse en transparaître, totalement impassible elle ferme ses yeux, puis les rouvre et vient presser ses lèvres sur celles du jouvenceau, puis approfondit ce baiser qu'elle rend passionné. Le sayen ferme les yeux et alors qu'il se perd dans cette jonction délicieuse, son esprit vagabonde ailleurs, il revoit celle qu'il aime, sa reyne, ses amis et tout ceux qu'il ne reverra certainement jamais, ou seulement comme maintenant, les yeux clos.

Alors que la Rastignac quittait ses lèvres, il continuait de voir défiler devant lui ces visages, ces souvenirs, ces rires et ces pleurs, la bière et le sang quand d'un coup il ressentit une nouvelle douleur, encore plus vive car tranchante, au cou celle-ci. Il ouvrit les yeux aussitôt en sursaut, et croisa le regard impénétrable de la brune qui enfonçait sa dague dans sa gorge. Ses yeux commencèrent à être emplis de larme de douleur et d'incompréhension.
P... Pourquoi ? tenta t-il de lui exprimer sans le pouvoir. Se pourrait-il que ses mots aient été mal compris ? Il est vrai que le freluquet avait des difficultés à se faire comprendre par tous, lui même ne se comprenait pas parfois... Il s'en remit à elle, elle avait fait cela pour son bien certainement, pour lui éviter des souffrances plus longues encore qu'effroyables. De toutes les façons il lui avait toujours fait confiance quand le sang coulait à flot.

Alors qu'il aimerait lui parler, lui donner d'autres recommandations, d'autres messages, sa gorge est justement obstruée par ce liquide dont il croyait qu'il fut dorénavant en quantité insuffisante dans son corps . Mais nan, le voici qui jaillit au rythme de ses battements de cœurs qui faiblissent déjà. Une gerbe carmin atteignit même le visage de son exécutrice, accroissant encore sa beauté, encore plus excitante aux yeux de Trunks avec son propre sang sur elle, elle continuait de le dévisager la guerrière farouche, cette walkyrie qui l'avait envouté le jour où il l'avait rencontrée. Elle était si proche de lui qu'il pouvait sentir son souffle doux et sucré qui venait s'échouer sur les lèvres su sayen et voir perler une goutte sur sa joue, révélant un début de larmoiement bien qu'aucune expression de tristesse ne puisse être recueillie sur ce visage ami. Qu'il aimerait l'embrasser encore, goûter une dernière fois ses lèvres pulpeuses, mais sa tête est trop lourde, déjà ses paupières lui pèsent, ses yeux se révulsent et le noir l'engloutit alors qu'elle retire sa lame de sa trachée.

Dans le chaos qui l'emporte il n'entend qu'à moitié sa dernière apostrophe :

Citation:

Adieu ... toi ...

Le dernier effort qu'il put faire avant de quitter cette vie pour rejoindre l'autre fut d'étirer un sourire sur ses lèvres. C'était la première fois que la féline le tutoyait...
--.felina
Quand tout est terminé, il ne reste plus que le silence pour tout compagnon

Un bruissement d’aile derrière elle, une chouette sûrement qui s’envole, inconsciente du drame qui vient de se jouer tout près d’elle. Dernier regard vers Trunks, la Rastignac se détache doucement de lui, et essuie d’un geste rageur le sang qui a atteint son visage. Tout en se rajustant elle repense à leurs moments de complicités. Il était sûrement bien trop jeune pour mourir, trop gentil aussi … Chienne de vie qui laisse vivre des pourris comme Eusaias son bourreau, mais emporte dans la tombe des naïfs qui n’ont fait de tort à personne comme l’homme qui gît à ses pieds. Pour sûr qu’elle ne l’oubliera pas, lui et son insouciance, lui et sa joie de vivre, lui et sa légèreté qui faisait tant de bien dans le monde de ténèbres et de malheur de la mercenaire. Son joueur de Ramponneau … avec qui elle n’aura jamais joué une partie, belle ironie du sort.

S’agenouillant près de lui, elle passe une main caressante sur son visage où se dessine un sourire, puis lui ferme doucement les paupières qu’il n’ouvrira plus jamais. Elle dénoue ensuite son propre foulard, qu’elle vient nouer autour de la gorge béante de sa victime, comme pour dissimuler ce qu’elle vient de faire, ou lui rendre figure humaine, qui peut savoir. Elle se lève rapidement, et va déterrer la bourse qu’il lui a indiquée, la liant à son ceinturon.

Un sifflement pour appeler sa fidèle monture qui arrive en trottinant, et la Rastignac soulève le corps du jeune homme, avant de le jeter en travers de la selle. Hors de question qu’elle le laisse pourrir là, seul dans les bois. Non … elle va le ramener … Elle dira qu’elle la trouvé, comme ça … égorgé. Ce sera la version officielle, il se sera battu courageusement pour défendre sa vie, mais des brigands bien trop forts auront eu raison de lui. Personne ne saura jamais ce qui s’est passé ici … non … jamais.

La Féline ramasse enfin les armes du jeune Lochois, puis se saisissant des rênes de son cheval, elle fait demi tour, direction Loches et ses remparts. Le plus dur restait à faire désormais pour elle, annoncer sa mort à Mira et aux autres. Ensuite, enfouir cette nuit au plus profond de son cœur de pierre, avec tous les drames qui tissent l’histoire de sa vie, et qui font d’elle ce qu’elle est aujourd’hui, et refermer la carapace, encore et toujours.


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