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Parce qu'il y a un temps pour tout, même pour la Grande Faucheuse (suite de Loches)

Zya
Quelques jours qu'elles étaient rentrées. Entières pour la plupart. Claudiquantes pour beaucoup.
Quelques jours que la vie reprenait ici, normalement, pour la majorité.
Il y avait eu un mot de remerciement, de la Grande Amazone. Ca l'avait fait sourire, vaguement. Et d'autres mots, plus personnel. Comme celui de Cerridween. Elle l'avait encore là, en main...
La mission la pire de sa vie. Une succession d'aléas, d'insultes à sa compétence, de remise en question, de courses, d'errements, de moments de colère pour gagner une belle dépression à la fin.
Et pourtant, elle ne la regrettait pas. Elle y avait fait de belles connaissances au fond. Elle avait appris, aussi. Mûrie.

Mais voilà, la dépression était déjà en cours auparavant et elle ne se trouvait là qu'accentuer. Des miettes de sentiments. Visiblement, on se jouait d'elle. Tout le monde tentait de la faire aller dans le sens qu'ils voulaient, sans se préoccuper d'elle, de ce qu'elle voulait, ou ressentait.
On tentait de la caser... mais voulait-elle l'être? On tentait de régir sa vie? N'avait-elle plus le droit de la mener comme bon la chantait? On tentait de lui imposer des charges, toujours plus lourdes. On l'écrasait, l'étouffait. Et au final, que restait-il d'elle, à présent? Une vague lueur, une pale copie.

Le ras le bol était atteint, depuis des mois. Etrange que ce ne soit sorti avant. Etrange qu'elle ait tenu tant de temps sans craquer ouvertement.

Les jambes dans le vide, elle s'est assise sur le rebord de l'enceinte de pierre. Le froid la gagne. Et ce qui n'est qu'intérieur devient extérieur.
Les ongles de ses mains non protégées se teintent de bleu. Les lèvres purpurines perdent de leur splendeur et se violacent.
Elle a laissé au placard les signes de sa charge de Capitaine pour ne porter que les habits du commun des habitantes de ces lieux.
Elle n'a pas l'envie d'être différente des autres, ce jour. Elle a cette envie irrépressible de se fondre dans la masse, qu'on l'oublie quelques heures. Et pourtant elle sait qu'elle ne sera laissée seule longtemps, en haut de cette muraille de protection. Elle sait qu'on doit déjà la chercher, pour telle ou telle question, pour une requête, pour une demande, pour un avis, ou de simples clefs.
Mais pour l'heure, elle tente de lâcher la pression, d'évacuer le stress qui l'habite et de redevenir l'innocente qu'elle était il y a encore de cela un an... ou plus...

Et celle qui a déjà donné la moitié de sa vie à l'Ecu paré de Vert plonge son regard dans le lointain émeraudin qui entoure cette Commanderie en perpétuel mouvement, essayant de faire le point sur sa vie, avant de se décider sur la nature du saut qu'elle s'apprête à faire.

Symbolique ou théorique? Saut de l'Ange malgré tout...


[RP ouvert à toutes, tant que tout ce qui est habituel est respecté : temps, action, perso et compagnie]

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Finute
Quelques jours étaient passés depuis la Tourraine.
Les Blanches s'étaient séparées pour rentrer chez elles, ou continuer leur chemin dans une tout autre direction.
Le retour n'était pas encore terminé pour la Lieut', le besoin de continuer un peu de voyager... de réflechir.
Les préparations de son mariage étant trop dur pour elle... ne sachant si elle choisissait la bonne voie...

Marchant à la lumière du jour sur les remparts, s'amusant quelques fois à faire l'équilibriste, à respirer l'air frais du mois de novembre...
Elle savait qu'elle pouvait recevoir une quelconque flèches... mais la mort ne lui faisait pas peur... ce n'est pas ça qui lui fait peur non...
La Blanche, continuant d'avancer vit une forme au bord, assise... elle n'était donc pas la seule à vouloir profiter d'un moment..

Ela descendit du muret et se dirigea vers la forme humaine. Plus elle avançait, et plus elle reconnu celle de sa Cap'.
La Cap'... Grande Dame Blanche... une Gardienne hors norme... pleine de ressource... Une femme qui pouvait faire l'admiration de toutes femmes souhaitant combattre, faire vivre un ordre...

La main destre de la Lieutenante se posa délicatement sur l'épaule de sa Capitaine. S'installant à ses côtés, elle lui fit un sourire. Ne sachant si elle dérangeait ou pas.


Belle journée n'est-ce pas ? lui dit-elle en regardant l'horizon. Simplement cette question, rien de plus... ça n'en valait pas la peine.

Les feuilles des arbres aux couleurs de l'automne offraient un beau paysage. L'air frais entrant dans les poumons, rafraichissant les idées..

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Mélusine.
Enroulée dans sa cape, son écharpe remontée pour cacher au vent froid son nez et ses oreilles, Mélusine marche dans la commanderie. Pour une fois elle a laissé son livre aux dortoirs. La douce chaleur de la pièce et sa lecture prolongée commençaient a avoir raison de son attention et c'est lorsque ses yeux se mirent a piquer et a pleurer que la brunette jugea bon de faire une pause, une balade en forme d'errance dans la commanderie, hors les murs rassurants des couloirs. Le froid extérieur lui donna un coup de fouet salutaire et une fois les premiers frissons passés elle se prit d'envie d'aller admirer la campagne extérieure parée de ses couleurs d'automne avant qu'icelles laissent la place au manteau virginal de l'hiver.

La brune, quoique flamande, était frileuse au delà du raisonnable mais étonnement le froid qui sévissait depuis quelques jours ne la dérangeait pas ce soir.Machinalement ses pas se dirigèrent vers la barbacane et les hauts murs protecteurs de la commanderie. Elle posa une main gantée de cuir et de mauvaise fourrure sur la porte pietonne, s'apprêta a demander a l'une de ses soeur de garde de lui ouvrir puis se ravisa. Elle s'engouffra plutôt dans l'escalier qui menait en haut des remparts.

Là haut le vent se faisait plus présent et le froid plus acéré. Belle vue mais mauvaise idée, pour sur cette fois elle allait attraper la mort comme disait sa nourrice quand enfant. La mort , la mort un bien grand mot mais une vilaine toux pour sur voilà ce qu'elle risquait. Elle allait redescendre quand elle aperçu une ombre assise sur le parapet un peu plus loin. Descendre ou aller la voir? Dilemne... peut être cherchait elle du calme comme elle et aller jouer la bavarde l'ennuierai plus qu'autre chose... d'un autre côté...

Un pied déjà dans l'escalier elle fit tout de même demi tour et opta pour une demie mesure: elle s'approcha de sa soeur, reconnu petit a petit une compatriote sous la chevelure brune et s'assit sans mot dire a ses côtés. Elle se tourna comme pour lui faire face en un "ni tu ni vous" plus par crainte de tomber en mettant ses jambes dans le vide que pour lui parler: si elle voulait de la compagnie Mel serait là mais dans le cas contraire toutes deux poursuivraient leur méditation sans plus de bruit.

Se voulant discrète elle ne la regarda pas directement mais un regard furtif lui fit entrevoir les lèvres bleues et le teint pâle de sa compatriote et regretta de ne pas avoir apporté de fine ou de la tisane pour les réchauffer.Elle se leva chercher une bouteille a la taverne et de retour avec une bouteille poussiéreuse elle s'aperçu qu'une autre soeur les avaient rejoints: décidément ce lieu devenait couru ...

Elle reconnu Finute et se demanda si elle devait rester ou laisser la Cap' et sa lieut' discuter en paix. Debout avec sa bouteille elle avait l'air un peu gourde. Elle s'avança donc et


'Soir mes soeurs ... dit elle en leur révélant ce qu'elle tenait dans la main

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agatha21
[Sur les remparts…juste avant de prendre sa garde…]


Se faufiler dans l’étroitesse des couloirs de la commanderie, se protéger de la froidure naissante et de l’humidité qui pénétre les corps et glace les sangs par cette fin d’après-midi d’automne, passe-passe entre la capitainerie et les remparts où il sera bien temps de prendre son tour de garde…
La lumière de jour commençait peu à peu à déclinée, bien trop vite à son goût et la plongerait dans une pénombre qui lui rappelerait de bien terribles souvenirs…
Assaut meurtrier, coups d’épées et de dagues assassines qui les avaient fait tomber sans la moindre chance de remplie, juste celle de se défendre en vain contre un si grand nombre…

Et maintenant le vide…Un poid sur le cœur qui pourrait si elle n’y prenait pas garde, lui engloutir la moindre parcelle de l’âme, l’empêchant la nuit de respirer, de trouver le sommeil…
Repenser à ses sœurs qui par miracle étaient rester en vie…Penser à sa cap’ et se dire que sans elle, elle n’serait peut-être plus là…
Se plonger à nouveau dans le travail, faire n’importe quoi, s’efforcer à ne point réfléchir, à ne pas laisser divaguer son esprit…
Depuis que ses jambes la soutenaient à nouveau, depuis qu’elle pouvait à nouveau déambuler, elle venait jusqu’aux remparts, juste pour retrouver un peu de sérenité…C’était tellement difficile de parler de la mission et d’aborder le sujet avec ses sœurs, comme si toutes s’efforçaient en vain d’effacer cela de leur mémoire…
Biensur il y avait eu le message de la Grande Amazone, biensur Agatha en avait touché, mais c’était pour elle sa première mission et outre les blessures, le sang versée, elle avait tellement perdue…Tout ce qui lui retenait en Limousin, son moulin, sa fonction de tribun, tout ça avait disparu…
Elle était perdue la blonde, alors, fallait qu’elle se raccroche à quelque chose, et ce quelque chose c’était icelieu qu’elle pouvait le trouver, parmi ces sœurs, au côté de Zya, de Rebaile, de Nérine, d’Andy et Brad…Il ne lui restait plus que ça…
Alors, elle était là, la blonde, dans sa commanderie, prête à prendre son tour de garde car c’était pour ça qu’elle était là même si c’était encore un peu tôt…
Elle remontait doucement le chemin de ronde quant juste après une tourelle, entre les crénaux, elle rentre-aperçût une de ses sœurs. Elle se pencha pour voir de côté Zya, sa Cap’ et son lieutenant juste derrière elle…
Une vision bien étrange et qui l’a mis mal à l’aise…Zya était assise, le mur pied ballants dans le vide…
Elle se rapprocha…vit Melusine…

Zya ? Finute ? Mél ?Que se passe-t-il ?

Son regard détailla alors Zya…Elle n’avait presque rien sur le dos…Ses doigts bleuis par le froid…Sans réfléchir, elle ôta sa cape de ses épaules pour la poser sur celles de sa capitaine…

Elle savait pas si elle arrivait mal mais…Un mauvais présentiment l’envahit tout à coup…



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Lulue
Elle la cherchait la Cap’, l’une des trois « Nesquires ».
Elles se sont vues évoluer, grandir, mûrir, douter, râler, rendre leur tablier, puis revenir.
Franchir les étapes ensembles, indissociablement, main dans la main, Sœurs entre Sœurs.
Se serrer les coudes constamment, malgré parfois les désaccords.
La volonté toujours, de faire avancer l’Ordre dans la même direction.

Ce trio, qui fut tant critiqué, il n’y a pas si longtemps, qu’on croit inaccessible…
Ce trio qui malgré les coups, se relevaient parce que justement, elles savaient être là pour l’autre quand il le fallait.
Par contre, elles ne savaient guère s’écouter, lorsqu’il s’agissait de freiner.
Faire fi de ses ressentiments pour ne pas laisser les deux autres et leurs plus jeunes Sœurs.
S’investir corps et âme pour faire briller haut les couleurs et pour le bien être de l’Ordre.
Mais à force d’être chargées comme des mules par les responsabilités, l’inévitable ne pouvait qu’arriver.
Ou comment le corps rappelle à l’esprit qu’il n’est pas le seul juge.

Et cette mission…
L’une, s’en voulait de ne pas avoir pu les rejoindre.
L’autre, hormis les désillusions et le dégoût, avait perdu quelques personnes qui lui étaient chères à cause de ses choix et pourtant, si tout était à refaire, elle ne changerait absolument rien.
Alors pour ne pas ruminer, quoi de plus efficace que de se noyer sous le travail?
Quant à la troisième, on lui avait dit qu’elle était sur les remparts.
Elle était tombée avec des Sœurs, bien trop tôt en Touraine et même en convalescence, elle avait continué à diriger cette mission d’une main de maître, quoi qu’on en dise.
Fatigue physique, fatigue nerveuse, fatigue mentale, morale.
La goutte d'eau qui fit déborder le vase…

Des remerciements cependant, qui réchauffèrent le cœur mais qui n’efface malgré tout pas le mal qui fut fait.
Comment le pourraient-ils d’ailleurs ?
Elles ne doivent en aucun cas oublier, pour ne pas recommencer les même erreurs.

On lui avait donc dit qu’elle était sur les remparts.
Lucie enfila donc un mantel et commença à se diriger vers ceux-ci.
Froide fin d’après-midi qui lui glaçait les os, à la Scribe.
Elle avait horreur de l’automne et encore plus de l’hiver.
Tout y était triste, les gens plus moroses.
Une tisane près du feu et sous une couverture, voilà ce qu’elle aurait aimé faire, celle qui était parfois trop impulsive, toujours trop spontanée aussi.

Arrivée rapide sur les remparts en toute discrétion cependant.
C’est qu’elle ne voulait pas la faire fuir, la Cap et puis… elle aimait de plus en plus se fondre dans le décor par moment.
Continuer d’avancer, maudissant Cy un bref instant d’avoir choisit cet endroit avec le temps qu’il faisait.
S’apercevoir que celle qui devait être seule avait visiblement trouvé compagnie.
Ne pas aller plus loin et trouver un point de vue où elle pouvait observer le petit groupe de loin sans être vue, comme elle aimait souvent le faire.
Sa façon à elle d’être là sans déranger ou s’imposer pour autant.
Observer donc, et intervenir dans un moment ou repartir…

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Baile
Contre-coup d'un poutrage en règle... Pour la troisième fois, elle a eu à le vivre, à passer des jours, des s'maines, à apprendre à le gérer, trouver la solution qui s'impose à ce moment... La première fois, sous les couleurs rouges d'un Libertad encore cher à son coeur malgré sa torture intérieure, et dans un Périgord où elle n'a plus jamais remis les pieds, elle a vu l'éclatement du groupe, la mise à nue de mentalités sordides, qui d'un coup de baguette magique avait nettoyé son cerveau des derniers doutes pouvant exister... La deuxième fois, dans une Bourgogne morne et triste, tombée "par erreur" sous les mains de celle qui avait intercédé pour la blanchir, quelques temps plus tôt, elle a vu l'éclatement de ses rêves et du peu d'illusions qu'elle se faisait encore. Et c'est sans doute pour très longtemps encore qu'elle restera marquée par cette période.

Et puis il y a eu la Touraine. Elle est tombée, comme les autres, encore une fois avant de pouvoir combattre. Elle aurait pu éviter cela au groupe, en insistant auprès de Zya pour faire ce qu'elle avait proposé de faire. Mais elle n'a pas insisté, et c'est sans armes même qu'elle avait suivi sa Cap', comme si sa seule présence pouvait la sauver de tout. Et avec l'embuscade, avec les blessures, elle a failli voir l'éclatement de ce qui lui restait comme seul sens à sa vie: cette femme dont la présence lui est plus que nécessaire.

Pour la première fois détachée de tout ce qui la concernait en propre, ce presque carnage la touchant dans sa chair, dans son âme, mais pas dans les certitudes de sa vie, elle a assisté à la longue descente aux enfers de celle qui lui importe plus que tout. Elle a vu la tension monter jusqu'à l'explosion, qu'elle a ressentie au plus profond d'elle-même au point de se recroqueviller pour protéger ce qui lui restait de force et d'envie de vivre. Elle a vu le regard émeraude changer, et refléter la noirceur des pensées et des multiples doutes. Elle a vu la déprime s'installer, jusqu'à se demander si cette femme, forte au point qu'on en oublie la fragilité inhérente à ses dix-huit printemps, n'allait pas cesser de vivre, sa mort balayant sur son passage tout ce en quoi la Baile croyait, aujourd'hui.

Et contre tout cela, elle n'a rien pu faire. Contre tout cela, contre elle-même, elle aurait tout donné pour savoir la protéger. Mais on ne protège jamais vraiment quelqu'un contre ce qu'il a de plus profond en lui, même si on l'aime à en crever. Et crever, c'était bien ce qu'elle avait voulu, un moment, la Baile, quand elle avait reçu cette réalité en pleine face. Parce que, quoi qu'en disent toutes les personnes qui la connaissent bien et qui savent son attachement à "sa" Cap', il n'y a pas de vie pour l'ancienne Rouge au-delà de cette femme qui, depuis des mois, de très longs mois maintenant, donne tout son sens à cette existence à laquelle elle avait voulu mettre un terme, ce jour-là, au Palazzo. Extrêmiste, elle l'est sans doute. Aveugle, peut-être aussi. Mais ça n'est pas un choix, elle est ce qu'elle est, c'est sa vérité, elle y tient plus que tout.

Et en ce jour où elle n'a rien à faire sur les remparts, elle s'y dirige pourtant, parce qu'elle l'a vue, elle, y aller. Dans les yeux de l'Ange, toujours cette lueur éteinte de celle qui est allée au bout d'elle-même sans mesurer les terrible conséquences d'un dépassement acharné et quotidien de ses limites, de ce que l'esprit humain peut tolérer avant d'abdiquer, générant un chaos angoissant d'incertitudes, car il est alors entre la renaissance symbolique ou la mort réelle. Et ce qui fait qu'il bascule dans l'un ou dans l'autre camp est si ténu, si aléatoire, que ça en devient insupportable. Elle l'a vue s'installer sur le rebord du mur, tentation du vide réel pour combler celui de l'âme. Elle a voulu tendre la main et saisir le bras de la jeune femme, lui dire "ne pars pas, Gailen a besoin de toi, les autres aussi, moi aussi...". Mais elle n'a rien dit, sachant d'instinct que ces mots n'étaient pas les bons, parce que c'est pour elle maintenant que cet Ange avait besoin de vivre, si elle vivait, et pas pour les autres, otage de responsabilités qu'elle n'avait pas toutes choisies, mais qui lui incombaient, parce qu'elle est celle qui peut les mener le mieux. Elle n'a rien fait non plus, ne s'est pas avancée, n'a pas tendu la main, fascinée par le destin qui se jouait peut-être devant elle, qui la touchait directement, comme si elle ne voulait pas intervenir dans ce qu'allait devenir sa vie selon ce que ferait ou pas Zya.

L'arrivée progressive des autres l'a sortie de sa fixation presque morbide, et replongée dans la réalité de l'instant. Le geste attentif de Finute, le silence de Mel puis son retour avec la bouteille, l'autre geste quasi maternel d'Agatha, tout ça lui renvoie l'état de fatigue intense dans lequel se trouve leur Cap', adjectif possessif qu'elle n'a jamais utilisé jusqu'à présent parce qu'il porte en lui un détachement que la Baile ne sait pas si elle peut gérer, et la grande fragilité de l'Ange en cet instant. A son tour elle s'avance vers elle, cassant la distance qui la sépare du petit groupe. Elle tend instinctivement la main pour saisir celle de Zya, mais la recule aussitôt. Fantasme insupportable de la prendre dans ses bras, de la porter dans un lit et de l'obliger à dormir jusqu'à ce qu'elle retrouve son énergie et cette flamme dans les yeux. Les mots qu'elle prononce à la place du geste sont dérisoires, mais elle les balance au visage de l'Ange comme autant de miroirs qu'elle voudrait voir lui refléter ce qu'elle est peut-être sur le point d'accomplir.

Je crois qu'il est temps de rentrer au chaud... Les pierres attendront une autre fois d'accueillir ton corps, et les vautours de se repaitre de ce qu'il en restera. Il te reste des choses à vivre, et à accomplir, avant d'avoir le droit de mourir...

Nous on t'aime. Si seulement tu savais à quel point, et combien tu es importante pour chacune d'entre nous. Ne pars pas, pas encore...


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Nerine
Elle aimait bien se balader sur les remparts, la Nerine et laisser son regard observer ce qui les entourait. Combien de fois n'avait-elle pas laissé ses pas la mener jusque là haut d'où elle pouvait contempler l'étendue calme et sauvage des terres alentours. Ses mains glissaient sur les pierres lorsqu'elle grimpait les marches taillés dans la roche. Ces pierres avaient une histoire et elle pouvait presque les entendre parler. La blonde aimait donc se réfugier sur les remparts lorsqu'elle avait besoin d'un peu de solitude pour réfléchir ou tout simplement pour s'imprégner de la beauté du lieu. En général, elle s'y trouvait seule. C'est pourquoi elle fut étonnée et quelque peu contrariée lorsqu'elle entendit des éclats de voix ... des soeurs se trouvaient là aussi. Peut-être avait-on aperçu des étrangers au loin?

Elle continua de s'avancer pour le cas où ses soeurs auraient eu besoin d'aide. Au fur et à mesure qu'elle approchait, elle distingua les visages des blanches présentes ... la Cap' était là aussi, mais dans une posture peu commune il est vrai. Elle se tenait assise dans un créneau, balançant ses jambes dans le vide. De plus en plus étrange. Que se passait-il donc ici? La blonde hésita un instant à continuer. Une étrange sentiment l'étreignit, elle se sentit mal à l'aise. Ce n'était pas normal de s'asseoir ainsi surtout que, en y regardant de plus près, Zya n'était pas chaudement vêtue. Pourtant, le vent soufflait fort ici. Une vision fugitive lui traversa l'esprit et elle secoua la tête pour la chasser. Mais cette sombre pensée ne la quitta pas. La poitevine ne s'y serait pas prise autrement si elle avait voulu ... faire une bêtise ... une grosse bêtise même. Elle faillit rire de cette pensée. La Cap' faire ça! ... non, ça ne lui ressemblait pas. En même temps, la mélancolie pouvait surprendre tout le monde et au vu de ses responsabilités, ça ne devait pas être facile pour elle tous les jours.

En y réfléchissant bien, c'était une femme forte la Cap', mais une femme aussi avec ses peines et ses joies comme toutes les autres femmes. On avait tendance à l'oublier parfois parce qu'on attendait tellement d'elle. Elle était leur chef, leur capitaine. Elle était le point central de leur ordre. Le lien qui les unissait toutes. On attendait d'elle qu'elle montre le chemin ... mais qui le lui montrait à elle? La blonde ralentit et observa les jeunes femmes dont les cheveux voletaient sous les effets du vent. Elles étaient sa famille maintenant. La famille qu'elle n'avait plus. Ses yeux se posèrent dans le dos de Zya ... une jeune femme d'honneur, de bien. On ne la remercie pas assez de tout ce qu'elle fait pour nous!

Bonsoir mes soeurs ... toussotant ... tout va bien ici?

Nerine se balança d'un pied sur l'autre, mordillant son pouce.
Zya
Elle entend le bruit des fers sous les bottes avant d'entendre le bruissement des étoffes. Elle sait quand quelqu'un approche avant de voir la personne elle même.
Va et vient à ses côtés. Des bonsoirs, des déplacements, toujours. Une ou deux questions. Une recommandation. Et pendant tout ce temps, elle demeure muette, enfermée dans l'enfer qu'elle se construit jour après jour. Ruminer ses idées noires, s'enferrer dans un isoloir dont personne ne détient la clé.

Grelottement qu'elle ne sait retenir. Le vent s'était levé, depuis l'instant où elle était montée ici, à l'insu des gardes. Le regard quitte le point fixé au milieu de l'hiver encore automnal pour se lever vers ce ciel assombri. La nuit tombait déjà, dévoilant les prémices d'une voûte étoilée qui resterait probablement caché ce soir.
Se frotter un peu les doigts et regarder le vide. Se sentir faible, se sentir perdue, avec cette terrible impression d'échouer en tout.
Ca la poursuit depuis Loches. Ca la tanne. Ca la hante...

Les entendre toutes et pourtant, elle choisit de ne pas leur répondre. Biaiser...


Le chemin de ronde... Vous savez qu'il permet, en cas de siège, de parcourir toute la muraille tout en étant protégé par le parapet? C'est pour cela qu'il fut inventé il y a longtemps... Et puis on lui a mis des tours... d'abord carrées, parce que c'était la construction la plus connue, la plus répandue... Et puis rondes, comme les nôtres. Vous savez pourquoi? Juste parce qu'avec les carrées, on a des angles morts alors qu'avec les rondes, non... intelligent, non? Et le parapet...? Avantage à la défense, notamment en cas de corps à corps et pour le tir. Une position haute... Qu'on a voulu encore plus exploiter, avec les mâchicoulis et les créneaux... Les créneaux pour le tir, complémentés par les archières... ces petits trous, en bas du mur, là... *se penche en arrière, légèrement...* pour tirer à l'arbalète... Les mâchicoulis, de pures merveilles tactiques... littéralement mâcher les cous... et donc briser les cous des assaillants, en leur envoyant des projectiles d'en haut, tout en restant à couvert...

Revenue dans sa position initiale, la main passe sur le haut du merlon de gauche à côté duquel elle est assise... plat et non saillant...

Et le crénalage, du haut de ses deux mètres, reste plat... pour rendre plus difficile la prise d'un grappin...

Se taire de nouveau, et regarder l'ensemble des lieux. Embrasser le paysage d'un regard et d'une voix plus faible...

Plus besoin d'un site stratégique... on peut s'installer n'importe où, tant qu'on connait l'intérêt tactique de chaque chose et qu'on est préparé à chaque instant, qu'on se méfie de tout et de tous...

Baisser le regard et regarder ses mains bleuies... Ce qu'elle n'avait pas fait, à Loches... Pas de trace des Berrichons, donc pas là... Foutaises... Elles se les étaient pris de plein fouet... Pas de mort mais c'était tout comme.
Alors elle parle, en prévision d'une place à prendre? Peut être. Elle ne sait plus où elle en est. Perdue dans un marasme qu'elle a créé seule. Peut être aurait-elle dû y rester, là bas, à Loches, finalement.
Ne plus bouger d'un poil. La cape d'Agatha était tombée, alors qu'elle s'était penchée en arrière. Et le froid l'envahissait de nouveau.
Cours improvisé pour éviter des mots qui lui ouvriraient l'esprit. La peur de se dévoiler, comme toujours. Et elle a bien fait attention de ne rien laisser paraître...

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Merenwen74
La Muse était assise non loin de la commanderie quand elle aperçut la Cap qui se promenait sur les remparts. Elle la surveillait le plus discrètement possible depuis quelques temps. Elle ne se confiait que très peu ou trop tard, il était donc difficile d'être sûre qu'elle allait mal et d'en connaître la raison. Mais il se passait quelque chose, la Muse le sentait, la Cap n'était d'ailleurs pas la seule Nesquire dont elle guettait le moindre signe de mal être. Elles avaient été très sollicitées récemment trop sûrement pour parvenir à le gérer sans se faire passer après tout le reste. Les conséquences ne s'étaient pas faites attendre.

Regarder la Cap prendre place sur les remparts. Ne fait pas de bêtises Ange, je t'ai à l'oeil... et je ne suis pas la seule d'ailleurs, dit elle en apercevant les sœurs l'entourer sur les remparts les unes après les autres. Sœurs entre sœurs.

Envie de solitude, de connaître à nouveau la liberté de mouvement et d'action, envie mais surtout besoin de prendre l'air. Les Nesquires avaient eu beaucoup de choses à gérer ces dernières semaines et toutes ressentaient cette fatigue morale et avaient besoin de prendre l'air, de vivre pour elles ne serait-ce que l'espace d'un instant.
La Muse avait donc choisit ce jour là de disparaître à l'aube et de passer la journée en forêt. Elle s'était emmitouflée en conséquence, avait pris son matériel de peinture et d'écriture. Montée sur Aïtor, elle était sortie.
Le temps pour l'inspiration s'était fait plus rare ces derniers temps et cette journée serait consacrée à ses activités grâce auxquelles elle parvenait toujours à se ressourcer.

Ces dernières semaines avaient été éprouvantes . Tout d'abord, il avait fallu garder la frontière flamande du côté hollandais puis des Blanches avaient été blessées à Loches. Les noms et l'état dans lequel elle se trouvaient n'avait pas été connu tout de suite. L'inquiétude était alors venue s'ajouter à la fatigue mais une motivation nouvelle était venue habiter Mélusine et Margaux. Elles allaient les rejoindre, les soigner et se battre au côtés de celles qui le pouvaient encore. Du moins c'est ce qu'elles crurent car s'était sans compter sur leur voisins artésiens pour leur barrer le chemin.

Cette impuissance, Margaux la vivait très difficilement. Être incapable de redonner espoir à Cyrielle, incapable de prouver sa valeur à Lucie, elles qui étaient si importantes à ses yeux. Celles aux côtés de qui elle avait grandi dans cet Ordre... Comment leur rendre tout ce qu'elles m'ont apporté ?

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Baile
Il est des moments où l'on se sent d'une inutilité insondable. Il est des moments où plus rien n'a de sens, ni parler, ni se taire, ni vivre ni mourir. Comme si tout était suspendu dans l'attente d'un signal venu d'on ne sait où, qui relancerait le processus, dans un sens ou dans l'autre. Les yeux fixés sur le profil de la jeune capitaine, la Baile finit par s'asseoir à califourchon sur le rebord du mur, les mains posées de part et d'autre de la pierre. Parce que c'est toujours moins fatigant d'être assise que debout à attendre que quelque chose se produise.

Elle l'écoute, éluder les mots des autres, leurs gestes, encore une fois, pask'elle est comme ça, sauvage et solitaire. Mais elle n'élude pas leur présence, pas totalement. Pask'elle a besoin de ces autres quand même, même si elle ne le dira jamais, dans sa tour d'ivoire, dans ce monde où il n'est pas facile de la suivre, même quand on l'aime profondément. Elle l'écoute, s'accrocher à son rôle de capitaine, expliquer des choses, qui auraient été intéressantes, ailleurs et dans d'autres circonstances, mais qui, ici et maintenant, n'intéressent pas la Baile.

C'qui l'intéresse, c'est encore et toujours ces lèvres qui formulent des phrases cohérentes pour remplir un silence qui aurait été oppressant sinon, ce regard vide mais derrière lequel elle devine les démons contre lesquels l'Ange se débat, ce corps qui parle mieux et plus fort que n'importe quels mots. C'qui l'intéresse, c'est son impuissance chronique à donner du sens aux choses quand elles en ont besoin, son impuissance en cet instant à redonner du sens à celle sans qui elle n'en a pas. Elle a envie de hurler un bon coup, de cogner dans l'tas et si ce tas c'est Zya, elle s'en balance. Mais elle ne trouve pas la force de faire ça, juste suffisamment d'énergie pour rester accrochée à ce muret, et regarder un Ange tester mentalement les conséquences d'un éventuel saut.

Et si elle sautait vraiment? Est-ce qu'elle sauterait derrière elle, la Baile? Est-ce qu'elle doit sauter avant, suicide d'inféodation à la nippone, pour peut-être remettre les idées d'sa Cap' à l'endroit? Elle sourit pour elle-même, aux voix qu'elle entend s'élever dans sa tête, à ses voix qui lui disent encore et encore, qu'elle a tort de se lier comme ca, et toussa quoi. Mais ces voix n'aiment pas comme elle aime. Et elle sait, c'te fille qui aurait dû naitre homme paske ça aurait évité plein de soucis, elle sait que personne jamais ne comprendra ce qu'elle ressent, pas même la principale intéressée. Surtout elle, sans doute. Mais c'est ainsi, aussi simple qu'une équation mathématique, quand elle aime, elle donne, et quand elle aime au-delà de tout, elle donne au-delà de tout. C'est tombé sur toi l'Ange, paske t'es toi, j'suis désolée hein?

Son sourire disparait progressivement. Il est temps qu'elle se bouge, qu'elle aille faire c'qu'on attend qu'elle fasse à certains endroits de la Commanderie, même si rien n'a plus le même sens pour elle en ce jour. Quitter les remparts, laisser la jeune femme décider de sa destinée, et décider de la sienne après. Reposer la jambe gauche sur le sol ferme de la forteresse, s'épousseter machinalement, s'tourner vers Agatha avec un air très sérieux.

'Spère que t'as profité de la leçon gratuite, c'pas tous les jours qu'elle en donne... Quand tu s'ras apprentie, tu mâcheras le cou des méchants-qui-veulent-du-mal-à-la-commanderie, hein?

Repose un instant ses yeux sur la jeune femme assise.

Et si tu sautes, dis-leur d'me prévenir, steuplé. J'viendrai aider à ramasser ton corps, euh, démantelé.

T'aime, toi que je n'sais plus appeler Cap' pask'aujourd'hui t'es seulement une femme qui souffre. Et moi j'vais aller secouer mon "pathétisme" ailleurs. Elle ébouriffe les cheveux d'Agatha au passage, salue les autres en silence, et redescend lentement les marches tout en se demandant si elle a bien fait de laisser le drame se dérouler sans elle.

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agatha21
[ en réunion sur les hauteurs…]


Pas un mouvement de tête, le regard dans le vide, elle ne s’était même pas retournée…
Pourquoi y avait-il autant de monde ici ? Comme si quelque chose d’irrepréssible les avait poussées à gravir les marches jusqu’au chemin de ronde…Comme si il y avait eu quelque chose dans l’air de si pesant qu’il leur avait été necessaire de venir prendre le frais…Comme si quelqu’un leur avait signifié que quelque chose était entrain de se préparer, quelque chose que part leur présence, elles allaient pouvoir éviter…
Elle n’y entendait rien, la limousine, ni au destin, ni aux mystères célestes, cependant parfois le hasard faisait bien les choses…Mais est-ce que l’on pouvait encore parler de harsard lorsque sept d’entre-elles se retrouvaient là autour de leur capitaine, qui n’avait rien demandé à personne…
Les regards se croisaient, ne sachant que faire, ni que dire…Les unes en retrait, les autres prétes à intervenir à leur manière, mais toutes présentes pour une seule et unique raison, leur sœur, leur amie, leur guide, celle qui se donnait à corps et à cris pour que vive les Dames Blanches, celle qui a trop en faire avait réussi à s’oublier, jusqu’à s’en retrouver là, assise les pieds dans le vide…
Elle s’était demandé un bref instant où pouvait bien s’trouver Baile avant d’l’entendre juste derrière elle…

Je crois qu'il est temps de rentrer au chaud... Les pierres attendront une autre fois d'accueillir ton corps, et les vautours de se repaitre de ce qu'il en restera. Il te reste des choses à vivre, et à accomplir, avant d'avoir le droit de mourir...

Mais nous n’existions pas à cet instant…
Elle devait s’échaper…Parler…Elle aurait pu dire n’importe quoi…Juste pour ne pas dévoiler ce qu’elle ressentait, ce qu’elle était en train de vivre…Joli cours d’architecture militaire pour qui voulait entendre…Mais qui aurait pu être dupe ?
Plus sa voix s’atténuée, plus le cri retenu était puissant…Elle s’était penchée en mouvement vers l’arrière, comme pour illustrer sa leçon magistrale. La cape était tombée en même temps que s’était levé un vent glacial la faisant frissonner de nouveau…
Agatha s’avança pour la ramasser…Et Baile de rejoindre sa cap’ sur le muret, les yeux fixaient sur elle…Y avait un truc de pas net…Pourquoi elle faisait ça ? C’était pas l’moment de jouer avec le feu, de jouer à si tu sautes je saute…
Tout le monde connaissait les sentiments d’Baile pour zya et Agatha savait c’que Baile était fichue d’faire s’il’arrivait malheur à sa cap’…Nan, y était pas quetion qu’elle fasse ça…Elle ne les laisserait pas faire, ni l’une ni l’autre. Pis elle savait aussi que ses sœurs ne les laisseraient pas faire non plus…
Bref instant d’panique…Une envie irréprésible de choper Zya par les épaules et d’la tirer en arrière pour qu’elle remette enfin ses deux pieds sur la terre ferme…Mais c’est Baile qui l’fait avant d’lui lancer…

Spère que t'as profité de la leçon gratuite, c'pas tous les jours qu'elle en donne... Quand tu s'ras apprentie, tu mâcheras le cou des méchants-qui-veulent-du-mal-à-la-commanderie, hein?

C’était quoi cette phrase ? Y avait comme un goût d’adieu la d’dans et elle aimait pas ça du tout la limousine…

Et si tu sautes, dis-leur d'me prévenir, steuplé. J'viendrai aider à ramasser ton corps, euh, démantelé.

Nan mais C’était quoi le problème là ?

Ca va plus dans ta caboche ? T’auras pas b’soin d’aller la ramasser en bas Zya car elle va pas sauter !! Et on va pas la laisser faire !!! C’est quoi l’problème là ?
Zya ? Hein tu vas pas sauter ? T’as pas l’droit d’faire ça et moi j’ai pas l’droit de t’dire que t’as pas l’droit mais j’te l’dis quand même !!
On a pas besoin d’un cours …On est pas là pour ça…On est là pour toi…J’sais qu’c’est pas facile…J’vois bien t’es fatiguée…Qu’es découragée mais si toi tu tiens pas l’coup alors j’en connais d’autres qui vont pas l’tenir non plus…

Agatha se retourne alors vers les autres filles, car sœurs entre sœurs ,et y en avait pas une qui mouf’tait…Pis tant pis si elle allait être furieuse la Cap’, fallait bien qu’on l’oblige à quitter la muraille !!!
Elle sentit alors les doigts d’Baile dans ses cheveux et se retourna brusquement et la regarda droit dans les yeux…Sa voix s’était radoucie…

Baile ! Toi non plus t’as pas l’droit d’partir comme ça…

Zya ! Tu m’fais peur là ! Descends steuplé…



[ édit pour… et j'suis sûre qu'en reste…]

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Nerine
Nerine se sentit secouée tant par les paroles de Baile que par celles d'Agatha. Celles de Baile parce que les mots qui sortaient de sa bouche lui avaient semblé terribles par leur froideur ... elle en avait frissonné. Comme si Baile ne se sentait pas concernée par ce qui se déroulait ici … même si ce n’était sans doute pas le cas. Celles de la limousine parce que ses mots résumaient sans doute ce que toutes celles présentes ici pensaient. Mais le pire fut le semblant de cours donné par la Cap'. En un autre temps, un autre lieu, ces paroles auraient eu une toute autre signification. Mais là, déblatérés de la sorte, ils étaient vides de sens. Enfin, pas tant que ça en y réfléchissant bien. On eut presque dit que Zya espérait voir arriver des assaillants pour illustrer son cours et finir en cou mâché. Etait-ce pour ça que la blonde avait senti comme de la tristesse et de la mélancolie dans sa voix lorsqu'elle avait parlé ? Et ce chuchotis, comme si elle se ‘condamnait’ pour quelque chose qui s’était passé. La blonde secoua la tête … pas bon tout ça. Mais la Cap’ restait la Cap’. Elle lui faisait confiance parce qu’elle les dirigerait toujours au mieux. Elle avait confiance en elle comme en ses autres sœurs.

Humpf ! … soupirant longuement … Agatha a raison, tu ne peux pas faire ce qu'on imagine que tu vas faire à te voir ainsi vide et vidée. C’est vrai aussi qu’on n’a pas à te dire ce que tu dois ou peux faire. On n’est pas toi et on ne peut pas savoir ce que tu ressens, mais on peut imaginer quand même … hésitant … Je ne suis qu’une aspirante et je ne te connais pas encore assez et euh, ce n’est pas toujours facile d’avoir les bons mots au bon moment … et aussi, peut-être que parfois, on dit des mots qui ne seront pas bien compris ou qu’on n’a pas envie d’entendre. ‘fin bref, ce que j’veux dire c’est qu’on est là si tu veux parler toi, Zya, pas la Cap’, même si c’est pas toujours facile de parler. Et puis, tu vas attraper je sais pas quoi à rester assise sur la pierre froide.

La poitevine s’arrêta brusquement. Elle avait trop parlé et peut-être pas utilisé les bons mots et puis, elle était qui pour dire tout ça. Elle en rougit comme une jeune donzelle et décida de se taire.
Mélusine.
Agatha, Baile… c’est que ça devenait fréquenté comme endroit. Droite comme un « i », limite hiératique la brune avait entendu les arrivées sans mot dire. Que dire ? Rien ! Elle avait rien à dire… Depuis un bout de temps du reste elle savait pas quoi dire.

Depuis… depuis …ben depuis l’Berry, la guerre des Flandres et leur isolement du reste du royaume.
Depuis ce fameux soir où son sang avait déserté ses veines en apprenant des fragments de ce qui s’était passé là bas.
Depuis … ben depuis elle se taisait et faisait surtout taire ce sentiment tenace de culpabilité, cette impression d’être restée planquée quand d’autres se bougeaient. Et là ce soir ça atteignait son paroxysme.


Zya ? Finute ? Mél ? Que se passe-t-il ?

Je crois qu'il est temps de rentrer au chaud... Les pierres attendront une autre fois d'accueillir ton corps, et les vautours de se repaitre de ce qu'il en restera. Il te reste des choses à vivre, et à accomplir, avant d'avoir le droit de mourir...

Reculer malgré elle : trop haut et surtout trop près du vide elle moins qu’Cyrielle m’enfin… Amorcer un mouvement quand Agatha s’approche de sa sœur, manquer de crier et se retenir de peur de les faire sursauter ; penser a s’en crever les tympans : tombez pas par Aristote ! Tombez pas !! Et sentir ses yeux la brûler en entendant Baile.

Une voix sourde sortit de sa gorge :
elle va pas mourir dis pas d’bêtises puis les vautours… ben fait trop froid

Les créneaux ? Les mâchicoulis ? Mais qu’est ce que ça vient faire là ? Te penches pas CY !! Si elle glisse… n’y penses même pas Mel …

Et si tu sautes, dis-leur d'me prévenir, steuplé. J'viendrai aider à ramasser ton corps, euh, démantelé.

GRRRMMMFFF !! !! !!

Zya ! Tu m’fais peur là ! Descends steuplé…

Heu… si j’peux m’permettre… j’aimerai autant aussi oui …

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