[RP] Pas après pas

La situation se retournait. Lui qui était venu à l'aide d'un enfant se retrouvait entre deux gamins qui jouaient au plus courageux et face à une dame inconnue qui semblait prete à en decoudre avec un ennemi imaginaire.

Il se dit que Lectoure devait etre une ville bien dangereuse pour que enfants et adultes aient de tels reflexes défensifs. Il ne pouvait les blamer mais n'aimait pas la discourtoisie et ce qu'il pouvait accepter de bambins, il ne le pouvait d'adulte libre et responsable.

Il regarda la dame l'oeil moins riant et prépara une replique moins amicale: le simple fait d'insinuer qu'il pouvait vouloir du mal à un enfant était en soi une insulte à son honneur.

ET de deux ... Yorguès se ravisa, le geste de la dame était clairement protecteur, certainement leur mere. Il se fustigea de son manque de clairvoyance et se dit qu'il ferai bien de se detendre un peu .... l'absence de sa dame le tourmentait encore. Ce voyage n'avait pas encore rempli son office.
Il s'inclina devant la dame:

"Bonjour dame, mon nom est Yorguès, maitre boulanger de la ville d'Eauze, je suis de passage à Lectoure. Je passais par là pour profitez de la sérenité de ces bois lorsque j'ai entendu ce jeune homme .... "chuter" ... je suis venu lui porter assistance mais je vois desormais qu'il n'en a nul besoin."

Il ouvrit son sac et en sortit un linge et une outre, et s'installa contre l'arbre.

"Cette marche m'a donné grand soif et faim, j'ai avec moi des gateaux aux miels que j'ai cuit en ma boulangerie avant de partir et du thé froid à la cannelle .... puis je me permettre de les partager avec vous ?"

Il croqua un morceau de gateaux pour montrer qu'ils n'etaient point empoisonés (on ne sait jamais) et en presenta aux enfants en souriant ....

La petiote était ravie de la proposition de Kachina. Pour sûr que ça lui servirait plus tard, elle était tellement curieuse et découvrir de nouvelles choses la rendait toute excitée.

Oh oui oui!
Quelles plantes?
Des plantes pour manger?
Des plantes pour soigner?
Des plantes qui servent à rendre des lieux plus beaux?

Elle était prête à partir, lorsque soudainement l'homme proposa des gâteaux au miel. Elle avait beau être curieuse, elle était aussi très gourmande. En a peine une minute, on venait de découvrir ses deux faiblesses, ou qualités. Allez savoir!
Elle regarda Kachina avec un air de supplication.

On peut très bien manger et ensuite partir à la recherche de plantes? Hein? Dis oui!

Elle se tourna vers Senzo, un petit sourire aux lèvres.

T'en dis quoi toi?
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Cherchant son amie depuis un moment, Cloé commença à râler. Mais où avait-elle bien pu disparaître ???
A coup sûr, elle était partie chercher des plantes dans la forêt, son panier au bras.
Tout en se baladant et regardant un écureuil courir se cacher avec s noisette, elle s'approchait de voix. Parmi elles, celle de Kachina. Elle pressa le pas, et se retrouva nez à nez avec un inconnu, son amie près des deux tourbillons de Lectoure.

- Tiens, te voilà enfin, mais qu'est-ce que ... ?

Elle s'approcha de son amie et des enfants, leur faisant un large sourire, et regarda le jeune homme.

- Que se passe-t-il ici ?
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Voilà... en un instant, on parlait de plantes et de bonbons au miel, et y'avait plus personne. C'est comme s'il existait plus en une seconde. Ah les femmes, il les comprendrait jamais du haut de ses 10 ans. C'était comme s'il était devenu un fantôme.
Enfin, Malvinae se décida à se tourner vers lui pour lui demander son avis. Il était un peu vexé quand même, en plus elle semblait particulièrement excitée par ses deux activités.

Euh oui oui, si tu veux.

Dit d'un air détaché, il n'était pas spécialement convaincu. Et ce n'était pas Kachina qui l'aurait fait changer d'avis, puisqu'elle proposa la même chose au petit garçon blond. Il était pas d'une nature très gourmande, et lui il préférait jouer ou vadrouiller. Alors quand Kachina lui demanda s'il voulait venir avec eux, il a réfléchi. Il pouvait pas dire non comme ça et se retrouver tout seul finalement. En plus Cl0é venait d'arriver, et il aimait bien Cl0é aussi. Alors, fallait trouver une solution.

Je reste si on me donne de la bière plutôt que du thé !

Il croisa les bras et attendit une réponse, un petit sourire en coin.

Yorguès se dit que décidemment son escapade, solitude, calme et volupté se transformait en une reunion champetre. Il s'attendait presque à voir tout Lectoure passer le tronc du grand chene....
D'un autre côté, entre les enfants et les dames, la compagnie était sympathique et l'ambiance avait l'air de se detendre. Après tout, cela prenait une belle tournure. Il commenca à ouvrir son outre de thé quant le gamin déclara d'un ton décidé et sérieux.

Je reste si on me donne de la bière plutôt que du thé !

Yorguès ne put retenir un éclat de rire sincère et joyeux.Il ajouta en regardant la premiere dame arrivée.

"Cela il faudra le demander à ta mère damoiseau et de toute facon je n'ai pas de bière".

Il fit un signe de tête à la nouvelle arrivée.
"Enchanté dame je suis Yorguès d'Eauze".

Il tendit ses gateaux et presenta son outre de thé. Puis, il s'adressa à Kachina qu'il croyait être la mère des enfants.

"non Dame, je ne suis point venu pour ennuyer vos enfants, mais à votre place j'aurai certainement réagi de la même manière (il pensa à sa propre méprise) ... ah ah ah .... vous n'avez donc point à vous excuser". Il souriait: "ces gateaux sont un recette de ma grand-mère. Ce sont des short bread aux miels. Ils sont un peu croquant et supportent bien les voyages. Mais je vous en prie servez vous .... Si j'ai bien compris vous êtes Dame Kachina, Dame Chloé et messire Enzo .... mais je n'ai pas l'honneur de connaitre le nom de demsoielle chat sauvage .... ah ah ah ....
En tous cas je suis fort aise de vous rencontrer, je voyage depuis plusieurs jours et c'est bien agréable de pouvoir discuter avec vous. Lectoure semble une ville charmante mais je n'ai pas encore eu l'occassion de discuter avec ses habitants".

Malvinae haussa les épaules suite aux dires de Senzo. Avec ou sans bières, c'était certain qu'elle resterait.
D'un air décidé, elle posa son fessier sur l'herbe, assise en tailleur près de l'homme, et sans entendre invitation, passant sûrement pour une mal élevé, mais d'un côté peu importe puisqu'elle ne recevait aucune éducation, elle plongea sa main dans les gâteaux au miel et s'en empara d'un. Un large sourire apparut sur son visage, et ni une, ni deux, le gâteau fut dévoré avec régal.
Elle se sentait comme chez elle dans cette forêt, c'était un peu son refuge, en quelques sortes, c'était un peu comme si elle avait des invités, comme les grandes personnes.
Elle tapota l'herbe à côté d'elle pour inviter Senzo à s'y assoir.

Tu peux bien rester sans réclamer ta bière quand même!

Sourcils froncés vers Senzo, la petite brune fut interrompue par Yorguès.
Un chat sauvage?
Les yeux s'écarquillent.
Pourquoi un chat sauvage?
L'était étrange ce sieur, heureusement que les gâteaux au miel rattrapaient le tout.

Moi c'est Malvinae!

Le menton levé, le regard fier, fallait dire elle adorait se présenter.
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Tout le monde avait l'air rassuré, même si personne ne connaissait ce monsieur, il semblait gentil. 9a ne voulait pas dire que l'on devait lui faire confiance, mais au moins on pourrait partager un petit moment, et Senzo adorait voir Malvinae, alors être assis à coté d'elle ça serait chouette.
Même qu'elle venait justement de l'inviter à se poser à coté d'elle.

Soudain, un pigeon arriva et se posa sur l'épaule de Senzo. Il avait un petit parchemin accroché à la patte. Ayant beaucoup voyagé, Senzo connaissait bien ce système et savoir lire, écrire aussi avec un peu plus de difficultés. Il saisit le message bien qu'il ne s'attendait pas à en recevoir. Tant mieux, il n'en recevait presque jamais.

Il fit quelques pas en arrière pour ne pas déranger et entreprit la lecture. Il relut plusieurs fois le parchemin pour bien comprendre, et même si chaque mot n'était pas forcément clair, il avait compris le but du message.
Revenant près de tout le monde, il se tourna vers Malvinae qui venait de cesser de tapoter :

Euh... non, j'vais pas pouvoir m'asseoir. Je... euh... je dois y aller.

Le blondinet commençait à rougir. Tout comme ses yeux. Quelques larmes y naissaient, sans qu'il ne leur laissa le temps de perler sur ses joues rosies.

Saluant d'un petit signe de la tête, il ne prit pas le temps d'embrasser les dames et demoiselles, et partit en courant, larmes abondantes lorsqu'il eut le dos tourné. Il devait quitter ce qu'il considérait comme sa famille actuelle.

Alors que Cloé venait juste de trouver la petite troupe et être mise au courant des faits, Senzo partait, l'air tout triste.
Curieuse, la blonde se demanda ce qu'il en était. Peut-être lui dirait-il ce qu'il en était. Elle qui était gentille avec les deux enfants, leurs prêtait couvertures et autre nécessaire elle s'attachait à eux.
Pour le nombre d'enfants qu'il y a à Lectoure aussi, faut pas s'étonner !

- Mais ... pourquoi s'en va-t-il ainsi ? Et avec cet air de chien battu ?

Elle aurait voulu le rattraper, et lui demander ce qu'il en était, mais Senzo avait sa fierté, et il ne se confiait que de lui-même.
Elle soupira, et regarda Malvinae, qui semblait tristounette elle aussi. Apparemment, elle n'en savait pas beaucoup plus qu'elle...
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Senzo avait l'air extremement triste. Il n'avait pas pu retenir ses larmes. Pour un enfant comme lui c'etait etonnant. Les nouvelles devaient vraiment etre mauvaises. Peut etre avait il des problemes. Mais il était si jeune. Si il avait été son fils, il serait déjà sur ces talons .... s'il avait été un ami aussi. Peut etre n'avait il plus son pere .... Aurore aurait eu son age si elle était encore en vie .... Yorguès aurait tout donné pour qu'elle ne meurt pas. Il aurait donné sa vie ... dans ce cas c'est peut etre elle, qui courrait en ce moment ... comme Enzo. En tant que pere il aurait aimé qu'un adulte l'aide et la protege ..... Mais il n'etait pas son pere, ni son ami et Senzo n'etait pas Aurore .......... grrrr dur de penser .....
Dans ce cas, Abuela disait toujours : "suit son coeur niño".

"Excusez moi, gentes dames ......"

Yorguès posa prestement le sac de gateaux et son outre, se leva d'un bond et courut apres Senzo. Il le rattrapa aussi vite que possible mais le petit courai vite.

"Sire Senzo ..... je ne sais .... ce qu'il se passe mais ..... je ne suis pas sans atout et je peux etre utile .... si vous voulez mon bras est à votre service ... je pourrais surveiller vos arrières ...... pendant que vous ferez ce que vous avez à faire .... si vous me faite cet honneur bien sûr ...."

Tout en courant, parler n'etait pas chose aisée ... le boulanger se dit que peut etre quelque part, s'il ne prenait pas d'embonpoint ,il prenait de l'age ...

Alors que la petiote se régalait comme rarement, il fallait dire qu'elle avait jamais gouté cette pâtisserie, Senzo partit en courant.
Et alors qu'elle s'était présentée au sieur Yorguès, celui ci semblait s'en contre fichait.
Vexée.
Elle était vexée.
Depuis quand on ne répondait pas à sa présentation.
On devrait toujours être enchantée en voyant cette fille un peu garçon manqué, les cheveux en pagaille et le caractère déjà fort.
Elle tape du pied nerveusement.
Les gens étaient encore plus malpoli qu'elle, et ça c'était dur à faire.
Boudeuse, à présent, bras croisés.
Tout le monde à le regard vers Senzo partit en courant, suivi du sieur qui avait dû mal à rattraper le blondinet. L'était surement trop vieux.
Bref, soudainement, elle se sentait très seule et très délaissée.
Devait elle faire un caprice?
Un caprice comme ces petites pestes?
Elle entendait déjà Kachina et Cloé lui dirent que c'était mal.
Haussement d'épaules.
Elle aime pas ça.
Puis soudainement, elle réfléchit.
Senzo c'était son ami!
Elle devait l'aider, au risque de se faire passer après lui. Berk!
Ces valeurs de l'amitié, détestables!
Pourtant, c'était le seul ami pour qui elle pouvait faire des efforts, malgrè qu'elle le connaissait pas depuis si longtemps que ça. Mais si elle voulait qu'il reste amis à jamais comme elle se l'était promis, ben elle devait le suivre.
Alors à son tour, elle courut derrière Yorguès, qui courait derrière Senzo, qui courait derrière euh.. personne.
Ses petites jambes et sa vitesse lui permit rapidement de rejoindre le sieur.

Senzoooooooo!
Senzoooooo!
Tu m'attends oui ou crotte!
T'pas 'croyable!
Senzoooo euh!
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Elle était au courant de l'état des frontières. Bien trop au courant car affectée dans sa vie de couple par ce satané siège.
En plus de lui enlevait son fiancé et son parrain de baptême, voilà qu'on voulait en plus lui retirer Senzo ?
Ah non, hors de question. Elle rejoignit Kachi, qui avait enfin fait le lien.

- Ne t'en fais pas, on va trouver une solution. Regarde Lise, elle emménage pour ne pas être chassée. On trouvera nous aussi un moyen, ne t'en fais pas. Et par chance, Cyke est ton filleul, ce détail pèsera dans la balance, c'est moi qui te le dis !!

Chasser un enfant en temps de guerre était d'une irresponsabilité la plus totale. Certes, il était courageux, mais ce n'étais pas une réponse. Travailler aux champs était une chose, mais partir au combat en était une autre. Alors s'il rencontrait qui sait quelle troupe en route, Dieu seul savait ce qu'il adviendrait du garçon.

- On trouvera une solution.
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Senzo ne repondait pas et continuait bon train. Yorguès allait ajouter quelque chose, lorsque son pied se prit dans un racine qui n'aurait jamais dû être là ....
Il trébucha et s'ecrasa sans grace sur l'herbe. Il se releva peniblement en se massant la cheville. Le temps qu'il relève la tête et le jeune damoiseau était déjà loin. Etrange retournement de situation: quand le boulanger était arrivé c'est Senzo qui feignait de s'etre fait mal à la cheville et maintenant c'etait lui qui se massait douleureusement et sans feinte la cheville et l'enfant qui partait...

Il se retourna pour verifier que les dames étaient toujours là, il devait s'excuser de les avoir quittées sans préavis. Il pensait aussi à ses affaires qui en fin de compte ne seraient peut etre pas perdues ...

[Quelques temps plus tard sur la route...]

La petite troupe était partie de bon matin. Elle cheminait lentement. Une charrette avançait derrière deux personnes. Une jeune femme et un jeune homme blonds comme les blés marchaient côte à côte se souriant presque bêtement. leur bras se touchaient et leur main se frôlaient au grès de leur pas.
Dans la carriole, une grande petite fille, et deux autres jeunes femmes. Ils traversaient le Comté par les chemins de traverse afin d'aller plus vite.
Pas qu'ils ne voulaient voir personne loin de là, ils étaient avenant et appréciaient la bonne compagnie dans une taverne. mais ils étaient pressés.

Damoiselle Karine... Me ferièg vous le plaisir de votre présence en ma demeure une fois rendu?

Il la regardait du coin de l'œil. De temps en temps il tournait la tête afin d'admirer son profil. Les mèches blondes se baladaient de ci de là. Il était sous le charme depuis l'instant ou elle était entrée en taverne à Toulouse.
Elle hantait ses rêves. aussi fou que cela puisse paraitre. Même elle ne l'avait point cru. Il en était sur. Mais cela ne le dérangeait point. L'important c'est qu'elle était là. Qu'elle lui avait demandé de faire un bout de route avec la troupe. Et puis c'était sur son chemin donc tout allait bien.

Et puig vous savèg... Il y a un beau vergèg là bas...

Il avait dit cela avec un petit sourire espiègle au coin des lèvres. Il se pencha cherchant les lèvres de la jeune femme. Lèvres qu'il avait eu la joie de gouter à Toulouse, et dont il avait bien du mal à se passer. Mais cela il ne l'avouerait point étant gentilhomme de son état.
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Apprenti troubadour à la Confrérie