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[Rp] Requiem pour un.... Noir

Tyecelin
Rp ouvert à toues et à tous amis joueurs et joueuse. Il aura pour thème le jeté de cendre d'un personnage nommé Liamchaa. A ceux qui l'on peut être connu, aimé détesté etc... dans la cohérence et le respect de chacun bienvenu.


Amis du matin, bon matin, mis du soir, bonsoir. Il est bon de voyager. Notre troubadour apprenti de son état ne s'en lassait point. Surtout que depuis quelques semaines, il avait croisé sa muse en la personne d'une charmante fille blonde comme les blés j'ai nommé la délicieuse Karine!! On l'applaudit bien fort!!!

Mais bon... Ce qui les amène ici n'est point trop la rigolade. En fait elle lui avait annoncé la couleur dès leur rencontre dans cette taverne sordide de la capitale toulousaine.


J'me rends à l'Océan, y faire 'r'poser mon Noir.

Tout à sa contemplation de la Belle, il avait acquiescé sans même s'en rendre compte afin de pouvoir la suivre et rester près d'elle. Et chemin faisant, ils avaient appris à se connaitre un peu mieux, lui l'aimant dès le premier regard, elle l'appréciant sans doute de plus en plus. Il ne savait point encore vraiment pourquoi mais il s'en fichait. Elle était là avec lui et c'est bien tout ce qui le réjouissait. simple d'esprit... pas sur.
Enfin, ils y étaient. Au lever du jour, Tyecelin c'était levé et sans bruit avait quitté le campement se rendant seul sur la plage.

L'Océan. Il ne l'avait encore jamais vu. Il resta un moment sans bouger au dessus d'une petite dune avant d'en descendre et aller s'assoir. Là il murmura une chanson qu'il avait composée après que Karine lui ait parlé de son compagnon mort au combat en Berry. Il ne pouvait pas vraiment comprendre ce qui se passait dans la tête de la jeune femme. Ce qu'elle avait éprouvé, peut être. L'amour n'est point ressenti pareillement par tout le monde. Mais il essayait. et puis il c'était proposé pour un dernier hommage et comme il n'était point homme à se dédire après une parole donnée...


Écoute les orgues
Elles jouent pour toi
Il est terrible cet air-là
J'espère que tu aimes
C'est assez beau non
C'est le requiem pour un con

Je l'ai composé spécialement pour toi
À ta mémoire de scélérat
C'est un joli thème,
Tu ne trouves pas, non
Semblable à toi-même
Pauvre con

Voici les orgues
Qui remettent ça
Faut qu't'apprennes par cœur cet air-là
Que tu n'aies pas même
Une hésitation
Sur le requiem pour un con

Quoi tu me regardes
Tu n'apprécies pas
Mais qu'est-ce qu'y a là-dedans
Qui t'plaît pas
Pour moi c'est idem
Que ça t'plaise ou non
J'te l'rejoue quand même
Pauvre con

Écoute les orgues
Elles jouent pour toi
Il est terrible cet air-là
J'espère que tu aimes
C'est assez beau non
C'est le requiem pour un con
Je l'ai composé spécialement pour toi
À ta mémoire de scélérat
Sur ta figure blême
Aux murs des prisons
J'inscrirai moi-même: « Pauvre con »


Il était là à contempler l'eau qui montait au galop quand derrière lui...



Merci au grand Serge Gainsbourg

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Apprenti troubadour à la Confrérie
Kar1
Derrière lui, derrière lui.

Elle sait être discrète quand il le faut la blonde. Son amant s'est extirpé de sous la charrette avant que tout le monde soit éveillé. Mais l'ouie féminine, du moins celle de Karine, commence à être de plus en plus développée. A force d'être sur les routes, en forêt, en campagne, sur des plaines à perte de vue et bien plus encore, on commence à reconnaitre n'importe quel bruit. Et même s'il avait voulu être discret, même s'il s'était dirigé sans bruit vers la mer, la blonde l'avait entendu.

Elle le suit, pas de tout près, mais elle foule le pas du Troubaba. Elle le file, sans bruit, discrètement. Ses pas se posent délicatement sur chaque gravier de la ville, sur chaque mousse humide que l'on découvre à l'orée du bois puis sur chaque motte de sable. Son talon se fait léger comme une plume. En même temps, c'est tout de même très simple pour un corps aussi svelte et souple de rester dans l'ombre quand il le faut.

Sous le bras.. Un Noir..

Et la voilà, dominant l'océan sur cette dune que le Troubaba a foulé quelques minutes avant. Ses cheveux en bataille essayent tant bien que mal de résister au vent. Sa paille épaisse est un adversaire de taille devant ce souffle intarissable pourtant. Elle se tient droite, l'oeil plissé en direction de Tyecelin. Elle est impressionnée. Karine se demande quelle est cette motivation qui le rend aussi dévoué. La jeune veuve sourit alors finalement. Mélancolique, nostalgique, heureuse. Tous ces sentiments qui n'arrêtent pas de se batailler à tour de rôle dans sa tête de poisson rouge.

Puis le Troubadour récite.

Son oreille recouverte de sa tignasse est tendue pour écouter l'hommage qu'il rend à quelqu'un qu'il ne connait même pas. Karine est touchée par le respect qu'il a pour elle. Et puis, sans qu'elle ne le veuille vraiment, son pied s'avance suivi de près par le deuxième.

Arrivée à sa hauteur, la blonde s'accroupit pour ensuite se laisser tomber sur son fessier. Les jupons soufflent, le bruissement qui en sort ne peut être autre que le cousin du vent. Il en a tant à apprendre, mais pourtant. L'abri du Noir est posé devant elle. Les yeux rivés dessus elle souffle en rythme avec la famille Rafale.


Merci..
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Karine de Pommières.
Tyecelin
Et oui, ainsi va la vie. Un être disparait un autre apparait. Et cela ne plait point à tout le monde parfois. Un bruissement dans son dos alors qu'il termine son ode. Il lève les yeux et voit s'assoir Karine une boite sous le bras. Sans doute son compagnon, ou du moins ces cendres. elle lui avait raconté comment elle avait accompli sa lourde tâche en marge de la bataille. Il l'avait prise dans ses bras pensant qu'elle allait pleurer, mais rien n'est venu. elle est restée stoïque, le regard perdu dans le vide avant de se reprendre.

Là, au vent, les yeux sur l'eau qui montait, tous les deux, sa main rejoint la sienne. Elle est froide. enfin c'est ce qu'il trouve. C'est tout de même compliqué de faire son deuil. Et encore plus à comprendre. Il est patient notre apprenti troubadour, sachant la chance qu'il a de l'avoir rencontrée.


Il était noir de peau.
Sa vie n'a pas été de tout repos
Mais il a bien vécu
Avec ce qu'il a pu.
De ville en village.
Il adorait le voyage.
Un peu de rapine
Lui donnait bonne mine.
Jamais, de parole, affable.
Ne contant aucune fable.
En amour toujours fidèle
N'en déplaisent aux autres belles.
Puis une blonde, il rencontre.
Et c'est tout contre son sein.
Que le guide son destin.
Pour enfin rejoindre
L'océan que l'on voit poindre.
Je suis sur qu'il nous observe
Et qu'il entend ma verve.
Alors je vous le dis Liamchaa
Dans son cœur vous êtes là!!!


Une bourrasque plus forte vint les décoiffer comme si c'était la réponse qu'ils attendaient. Maintenant, il ne pouvait plus que l'assister.

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Apprenti troubadour à la Confrérie
Sandrae
Le soleil continuait de se lever, tranquille et serein, par dessus une épaisse forêt. La chariote s'était déjà vidée du couple de résidents, Dra bondit à son tour hors de sa couche.
Silence et calme de l'endroit. Elle semblait dormir de plus en plus l'herboriste, se fiant au vieil adage "qui dort dîne". Aussi, si elle avait perdu ses charmantes rondeurs, dans cette étrange course à l'océan, elle gardait la tête sur les épaules.
L'air frais du matin lui chatouillait la narine. Sûr, cette odeur-là, nul besoin de la nommer. Elle savait. Nous étions arrivés.
Descendant du véhicule, laissant le soleil dans son dos, elle fila vers l'immense dune qui lui faisait face. Cueillant au passage quelques plantes, sans doute plus pour orner son corsage que pour faire remède, elle grimpa longuement. Enfin, face à elle la mer.

Un murmure vint à caresser son oreille, qu'elle tendit dans la direction.


...
Alors je vous le dis Liamchaa
Dans son cœur vous êtes là!!!


Apercevant sa drôlesse en prise avec son troubaba, elle voulut courir à eux, et les bisouiller chaleureusement. Mais tandis que sa jambe fléchie s'apprêtait à se détendre, elle songea que cet instant ne lui appartenait point. Envoyant ses baisers du bout des doigts, ferma les yeux, pour une dernière fois revoir le visage du sombre, entendre encore son rire résonner dans sa cervelle.
Long soupir.
Comme un frisson pour la peine infinie de son amie, un serrement de coeur pour sa tristesse contenue.

Alors, tournant encore les talons, fila droit à l'océan, prenant juste la peine de retirer sa houppe et ses maigres vêtements, qu'elle jeta en tas à deux pas du ressac. Puis, lentement, vint se glisser dans l'onde.
La mer. Pouvoir régénérant.
Pour elle aussi, et une fois de plus, se laver de tous ses souvenirs. Faire peau neuve, ici justement où quelques particules sombres pourraient venir se déposer sur sa peau si pâle.

Ce fut claquant des dents et grelotante qu'elle regagna la plage, et s'emmitouflait dans ses frusques.

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Tant va la cruche à l'eau,
Qu'à la fin elle se brise.
Kar1
Sa main rejoint celle de l'homme qui l'accompagne les yeux toujours posés sur la boite pleine. Le moment est venu de libérer le Noir et de laisser les derniers restes de lui s'envoler au milieu des bourrasques de vent plus intenses les unes que les autres. Ses gambettes se décroisent, ses pieds s'aplatissent alors au sol, il a fini son ode. Il est l'heure donc. Karine s'avance. Ses jupons se retrouvent enfermés par l'eau qui atteint le milieu de ses cuisses.

Ses pieds l'ont emmenés au milieu de l'océan pense-t-elle alors qu'elle ne se trouve qu'à quelques mètres du bord. Ses bottes sont trempées et ses jupes noircies. Sa peau finie par frissonner, des petits pointillés apparaissent sur chaque parcelle de son corps. Ses dents claquent, ses lèvres changent de couleur. Du rose, elles deviennent violettes. Ses doigts tremblent. L'émotion peut être, le froid surement.

Les deux tout simplement.

Ses yeux se rivent alors sur la boite qu'elle tient entre ses mains. Il semblerait qu'elle ait été faite pour ça. Pourtant, pour que le couple trimballe cet objet sans importance, c'est qu'il avait fallut que cela serve à quelque chose de bien précis. Karine essaye d'en trouver la provenance. Elle s'évade comme elle le peut.

Ses yeux se ferment.

La blonde secoue la tête pour revenir au monde actuel. Elle aimerait tellement pouvoir faire abstraction de tout cela. Se plonger directement plusieurs mois en avant pour savoir qu'elle s'en est complètement remise et que la vie est belle une nouvelle fois. Une bourrasque la ramène à elle et l'océan. Sensation bizarre. Les mains du Noir semblent lui parcourir le dos, le vendre, le visage puis les lèvres avant que le vent ne les embrasse comme il savait si bien le faire. Ses yeux sont toujours fermés. Karine souhaite que le temps s'arrête, une nouvelle fois. La chaleur continue de l'envahir. Un sentiment de bien être lui réchauffe le coeur rabougris ces temps ci. Tout devient calme. Il n'y a plus qu'elle et son esprit à des kilomètres à la ronde. Mais toutes les bonnes choses ont une fin.

Elle rouvre finalement les yeux, porte la main sur le haut de la boite, fait tourner la manivelle fabriquée pour les mini pouces. Sa respiration devient saccadée essayant d'étouffer ses gloussements de tristesse. Une secousse ferme laisse les cendres s'échapper, elle fini par pleurer comme elle ne l'avait jamais fait auparavant.

Karine suit le mouvement de cette poudre sèche qui vole dans la même direction que le vent. Là, elle aperçoit une tête connue et reconnue. Elle pensait résister, être forte une nouvelle fois. Mais ses jambes ne retiennent plus son poids pourtant plume. La blonde flanche manquant de plonger la tête sous l'eau. Ses deux pieds lui permettent de se redresser grâce à une force incommensurable.

La boite dans une main, les bras qui se croisent, les épaules redressées, Karine squatte l'horizon de ses yeux. Un cri, elle se courbe en avant pour le monde entier.


Liam bordeeeel..!
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Karine de Pommières.
Tyecelin
Il la regarde se lever et entrer dans l'eau glacée. L'eau semble vouloir manger ses vêtements. Elle tangue. Une grimace s'inscrit sur le visage de Tyecelin qui se lève à son tour faisant un pas pour la rejoindre ayant peur qu'elle ne se laisse emporter. Puis se ravise la voyant se reprendre.

Perdre l'être aimé. Voilà bien la pire des souffrances pense t'il en apercevant le nuage des cendres de messire Liamchaa. Jamais il ne voudrait faire subir cela à Karine. Maintenant que lui en fasse les frais... Il n'y songe point. Ne veut point.


Liam bordeeeel..!

Sa voix le ramène à la réalité. Là devant lui, les bras croisés, la blonde vient de hurler sa souffrance. Elle avait du la retenir depuis bien longtemps. Il recula un peu. Peut être finalement eut il mieux valu qu'elle soit seule. Mais elle avait insisté. Alors, il c'était laissé convaincre. Et puis, pas sur qu'il ne l'ait point suivit de loin si elle n'avait voulu de lui pour cette "cérémonie".

C'était terminé. Il ne subsistait de son amant qu'une boite vide et des souvenirs en pagaille. Le souvenir, c'est bien tout ce qui nous reste en fin de compte. Les moments heureux, ceux qui le furent moins. Notre troubadour en sait quelque chose. Il en a quelques un aussi.
Il s'approche. L'eau vient le mordre à son tour. Il ne pouvait se résoudre à la laisser seule avec son chagrin. Il voulait tout partager avec elle. Ses bras l'enlacent par les épaules doucement et il commence à la ramener sur la plage lentement. Sans mots. Les joues de la jeune femmes sont séparées par le fil des larmes salées comme l'océan.


Pleurs Princesse.
Pleurs que le chagrin cesse.
La page, tournée tu as.
Ta vie à mener tu vas.
Pleurs ma mie dans mes bras
Pleurs sans embarras.
Je serai ton réconfort.
Lorsqu'au creux de la vague tu seras.
Offert, sera mon corps.
Quand tu le souhaiteras.
Pour te noyer en moi.
Qui ne désire qu'être ton Roi.


Ce n'était que quelques mots, mais ils étaient sincères. la vie n'est point un long fleuve tranquille. Jamais il n'en avait douté. Toujours à se battre pour un morceau de pain sec, un mot de travers ou un accent qui ne plait point. Ainsi va la vie. Il l'aime comme cela. Le réveil passé, il profite de ce que la nature lui offre. Et pour le moment, une seule personne ne compte à ces yeux... Karine.
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Apprenti troubadour à la Confrérie
Attila_caligula
Lever tôt. Le leu a rendez vous. Une promesse pour un homme aperçu quelques instants en taverne.. quelques instants avant qu'il n'enfourche son destrier et.. meure. Comme ça.
C'est la vie qu'il avait choisi. Tout comme sa compagne. La Blonde en était restée muette de stupeur.

Attila connaissait l'homme parce que tout Limousin le connaissait. Une figure locale, qui débordait même des frontières comtales quand il s'agissait de faire parler de lui.. en mauvais termes. Donc forcément en bien.

Mais cette entrevue en taverne avait été la seule occasion directe de le rencontrer. Et c'était là son hommage.

La plage, loin derrière. Le vicomte se tient dans les rafales comme un fanon mal déployé. Ses braies claquent et son poil ploie sous le vent. Aucune envie de recevoir dans la gueule les cendres du bonhomme. On n'en est pas là.
Sa présence n'est pas pour la blonde. Avec un peu de chance, elle ne saura même pas qu'il est là, loin sur la dune. Elle est accompagnée à présent, plus ou moins bien, mais accompagnée.
Ce n'est pas pour Liamchaa non plus, trop fugace rencontre pour que son absence soit cruelle.
Il est là pour le martyr de la plus noble des causes. La vie, avec ses oppositions, ses adversités, ses revers de fortune.
Et le récit de la vie, avec des mots choisis comme au hasard et qui s'assemblent si bien. Avec ironie, fougue, colère et humour.
Tout cela, le Noir l'avait porté haut.

Si le vicomte est là c'est que cette cendre de mort devrait apporter un peu de vie a une gascogne agonisante. si les miracles existaient.
Cruelle ironie que la terre gasconne ait chassé les Memento Mori. Et que ce soit un Limousin adopté par ces derniers qui revienne "au pays" témoigner de leur hargne et de leur fougue.

Le vicomte ricane.

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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Natale
Un gars pourtant point trop sot, bon un peu plus que la moyenne, et qui attend sur la dune.
Il était Gascon désormais.
Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand père… Quand on est Gascon on est Gascon.

Nenni, il ne connaissait point feu le Limousin en question.
Peut-être s’étaient-ils croisés un jour ? Il ne sait vraiment en fait.

La plage, le soleil encore lumineux de cette fin d’automne, le trobairitz qui entonne la cantate, le sac et le ressac en contrebas.
Natale regarde le bouillon marin dans lequel finissent par plonger les vivants et les morts qui vont au lointain.

Il inspire une bonne bouffée d’air, l’a fait passer dans tout son organisme et la relâche doucement.
Non, il n’ira pas la soutenir de suite.

Ils s’étaient retrouvés par le plus grand des hasards depuis la lointaine Toulouse.
Chemin de terre chemin de vie.
Stoïquement votre, le vicomte presque diacre ne souhaitait point s’immiscer dans sa douleur à elle. Du moins pas comme cela.
Tout au plus pouvait-il être là à humer l’air du large avec eux.

Le soleil réveillait tout doucement cette province endormie où l’on taisait les plus grands faits.
Point de couture ni de cicatrice. La plaie toujours ouverte et qui suinte tout doucement.
Le silence assourdissant face au remue de la mer.
Il le savait. Cela annonçait peut-être le calme avant la tempête, ou peut-être rien.


Amen
Le son presque inaudible s’échappât pourtant : un adieu, un hommage, un salut.

Son regard s’en allât de Karine et du littorale pour longer la dune.
Le nez dans le viseur, les yeux mi clos pour affronter les rayons du soleil, il entraperçu également le vicomte de Saint-Pardoux, lui aussi fiché sur la dune, mais ne s’attardât point trop. Entre campagne et océan, au Midi, se trouvait ses montagnes.

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Vescoms de Rabat & Senher de Santa-Maxima
Sandrae
Vagues silhouettes que l'on n'aperçoit que lointainement, levant le nez la jeune niortaise ne peut identifier ceux qui sont venus pour un ultime hommage. Retentissant dans l'air, comme un rire ou un ricanement s'entortille dans le cri des engoulevents. Pour le Liam. Pour cantique, le chant de la mer. Pour encens, le parfum de l'iode. Pour croisée, une plage infinie. La messe des morts comme un poème.
Le vent souffle maintenant de bien folle manière, nouant dans les embruns les mèches rebelles de Dra, portant vers d'autres horizons les dernières parcelles de l'homme qui n'est plus, qui nonobstant, aura semé au rythme de ses mots, prosodie d'un carme ou d'une mélopée, un souvenir ineffable.

Se drapant dans une cape noire, remisant au fond de sa besace ses vêtements salis et trempés d'un long voyage, la donzelle s'approche à pas lents de Karine. Colère contenue, quand enfin cèdent les vannes. La blonde montre visage buté et douloureux, que les douces paroles de son acolyte ne semblent pas tout à fait dissiper. Du temps, il lui faudra.
Geste d'impuissance, tristesse, deuil à venir. Mais toute cette vie qui bouillonne dans les veines de la blonde, cette soif inextinguible qui lui tient au corps, déjà cherchent leur chemin en elle.

Drôlesse... drôlesse...

Les mots s'étranglent dans la gorge de Dra. Lui saisissant doucement le visage à deux mains, elle dépose alors un baiser sur son front. Adresse ensuite un sourire contrit à Tyecelin, puis les laisse sur la grève. Elle ne peut guère davantage pour eux. Ils sauront où la trouver, au besoin.
Une soupe chaude, dans une taverne. Et peut-être aussi un ou deux godets...

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Tant va la cruche à l'eau,
Qu'à la fin elle se brise.
Marie_lys
Je cours sur la plage. Heureuse et libre, sans avoir aucune idée de ce qui se passe.
Je cours sur la plage. Insouciante, comme toute petite fille qui n'a pas à se préoccuper de sa subsistance.
Je cours sur la plage. Cheveux aux vents, ignorant la peine sourde des gens qui sont là.
Je cours sur la plage et je le vois, mon ami. C'est lui que je cherche
Je cours vers lui et le hèle à plein poumons sans me rendre compte que malgré le tumulte de l'océan, il règne un silence anormal parce que la plage n'est pas vide.
Je cours sur la plage et je me jette dans les bras de mon ami sachant que je vais pertinemment me faire gronder par Irma ma gouvernante. Qu'importe. A sept ans on peut tout.


- Natale !!!
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Natale
Perdu dans ses rêves le vicomte se réveille en même temps que tout le duché.
Voilà qu’on l’appel.
Un sourire éclair alors son visage avant que celui-ci ne reprenne tout le sérieux de la situation.

Il se courbe et hisse Marie_lys à sa hauteur, la prenant d’abord dans ses bras qui chassent l’air dans les étoffes précieuses.

Allons pitchoune, tu t'es bien amusé ?

Va-t-il tenter de lui expliquer le pourquoi du comment ils ne sont pas venu sur la plage pour faire de la pèche à pieds ?
Tu es encore bien jeunette toi !
Aattention !

Et voilà qu’il l’a hisse sur ses épaules.
Regarde donc toutes des étendues !

Il prend une bonne bouffée d’air marin au passage et fait le plein d’iode.
Là !
Il tend le bras gauche et montre du doigt les montagnes au Sud.
C’est sur l’une d’elle que j’ai mes terres… et par delà que j’irai un jour !
Il tourne alors sur lui-même non sans pencher un petit peu pour amuser la petite, il se retrouve alors face au nord. La brise marine plaque ses cheveux.
Et c’est dans cette direction que nous iront bientôt pour accompagner Irma.

Petit moment de distraction terminé… Il laisse la petite toujours juchée sur ses épaules vagabonder dans ses rêves et jette un nouveau regard en direction de Karine avant serrer les lèvres.
Faudra qu’il lui parle tantôt pour l’assurer de son soutient également.


Ho ! Regarde une mouette !
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Vescoms de Rabat & Senher de Santa-Maxima
Djenesa
Jour maudit... Cris et sanglots. Où quand la mort se rappelle au bon souvenir des vivants. Echos d'une vie passée...

Elle les avait tous entendu partir, elle ne dormait que d'un œil. Mais elle n'avait pas bougé. Elle savait pourtant pourquoi ils avaient marché vers la plage. Elle n'irait pas, elle. Elle haïssait ces cérémonies.

Mais évidemment, une voix se rappela à elle. Karine... Elle avait besoin de soutien. Comme une autre, il y a longtemps. Affronter ces moments seul, c'est couler. Ce sont les amis qui nous aident à rester en surface.

Un soupir pesant. Maudite conscience. Les yeux verts émeraudes s'ouvrirent. Durs et froids. Véritable muraille. Il existait des événements incontournables. La brune maugréa et se leva et dans un même mouvement, le manteau qui l'avait protégée du froid de la nuit, retrouva sa place sur ses épaules.

Sur le sentier menant à l'océan, des pas. Lents. Elle n'était guère pressée. Si sa bonne conscience la faisait avancer, sa mauvaise la ralentissait. Derniers hommages. Les morts n'en avaient cure ! Mensonge... Il n'y avait aucun réconfort pour ceux qui restaient. Une mascarade...

Dune franchie. Horizon d'eau. Le vent et le silence. Elle aimait l'océan. Souvenirs heureux. Jusqu'à présent... En contre-bas, un groupe de personnes. Ses pas s'arrêtèrent. Elle hésitait. Elle n'avait pas sa place dans ce tableau. Du moins, en était-elle persuadée.

Des cendres qui rejoignaient la mer. Un cri de douleur et de colère qui affrontait le vent violent et qui la glaça. Karine... Son désespoir lui déchirait le cœur. C'était injuste. Jamais son amie n'aurait du connaître cette souffrance.

La flamande descendit alors rapidement la dune. Mais elle s'arrêta net à quelques mètres du groupe. Cette tristesse qui vous empoignait... Ce sentiment d'impuissance... Elle détestait ces cérémonies. Mais elle se devait d'être là. Pour Karine.

Sandrae s'approcha et montra son affection et son soutien à la jeune femme. Mais elle, ne pouvait s'y résoudre. Ce n'était pas dans sa manière de fonctionner. Elle ne savait pas comment faire.

Elle se contenta donc de franchir le peu de distance qui les séparait et posa un instant sa main sur l'épaule de la blonde. Puis son regard se posa sur l'homme qui saurait l'aider mieux que quiconque. Courage... Voila ce que les yeux froids semblaient dire. Cela ne dura que quelques secondes. Il n'y avait rien d'autre à faire. Si ce n'était partir.

Elle s'éloigna donc imitant Dra. Leurs pensées se croisaient. Le chemin serait encore long et douloureux pour Karine. Mais la blonde ne serait pas seule. En attendant, elle avait besoin d'un verre. Pour faire taire les échos... Elle haïssait ces cérémonies.

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Dans la vie, il y a deux types d'individus : ceux qui tiennent l'épée et ceux qui creusent. Toi, tu creuses... :p
Kar1
Et c'est un Troubaba qui la sort à moitié de sa torpeur. Patient, patient.. Encore un peu de patience et tout rentrera dans l'ordre pour la femme aux cheveux de paille. Il faut juste pouvoir s'habituer à une nouvelle vie, à de nouvelles attentes, à une relation qui n'a rien à voir avec celle qui fut la plus intense jusqu'à présent. Le jour et la nuit. La vie en couleur contre la vie en Noire. A voir.. Leur route est similaire, ils auront le temps de continuer à se connaitre et aboutir alors à une reconnaissance éternelle.

Ne former plus qu'un.

Dur de s'en remettre, dur de toujours devoir être la plus forte. Mais c'est aussi dans son tempérament. C'est aussi pour ça qu'aujourd'hui Karine est encore debout. Certes ses pieds en ont vu des belles, mais ce n'est pas pour autant qu'elle doit flancher. Pour sa filleule, son amie, ses amis, le Troubabarbe à papa bien sur, et sa fille. Sa fille.. Qui n'est même pas là, qui a pris la poudre d'escampette et qui rejoint d'autres contrées. Là encore la blonde restera invincible. Ne jamais se mettre sur son chemin, elle se l'est toujours juré, toujours promis.

La route est longue.

Un baiser sur le front, une main sur l'épaule, son sourire se forme.
Un Loup au loin comme toujours, mais l'odorat de la blonde est développé, elle le sent.

Et puis..


- Natale !!!

Lui aussi est là. Que de soutien pour Karine. Ne pas les décevoir. Les regrouper. Les regarder après une secousse de cheveux de paille. Reprendre du poil de la bête, comme toujours.
Ses doigts s'entremêlent entre ceux de Tyecelin, ses pieds remontent la dune déformée parce que foulée.

La route est longue.


On s'barre!
_________________
Karine de Pommières.
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