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[RP] Exil, passage, départ ? allez savoir ...

Enored
Elles avaient quitté la Provence en urgence. Ce genre d'urgences que l'Irlandaise n'aimait pas. Mais il fallait trouver refuge ailleurs le temps que les choses se calment là bas, en Provence.

La petite troupe avait élu domicile à Montélimar... pour combien de temps ? Aucune des trois n'aurait su le dire. Enored avait proposé à Edonice de monter voir sa mère à Lyon, mais là grimace qu'elle avait eu pour toute réponse dissuada la rouquine de bouger de la ville qui avait accueillit leur fuite.

Depuis qu'elles avaient quitté le domaine des Trévières, la rouquine n'était pas tranquille. Elle aurait voulu 'éliminer' ce qui pouvait menacer ses amies avant de quitter la Provence. Avec un peu de chance, il ne les avait pas suivies ... la chance ... moui ... ça ... elle ne connaissait pas à vrai dire la rouquine. C'était plutôt la poisse qu'elle semblait attirer sur ceux qui l'entouraient.

Elle avaient trouvé une petite maison à louer, pas trop chère, pas plus que des nuits en taverne et au moins, là elle pourrait contrôler les allées et venues. Elle avait proposé à Edo et Caline de rester chez les Trévières, à l'abri du danger, mais toutes deux avaient décidé de la suivre une fois de plus. Et à défaut de pouvoir remettre les pieds en Provence, elles pourraient remonter en Flandres pour récupérer les écus des filles.

Au bord du verger de Montélimar, la rouquine, assise sur une souche, songeait aux années écoulées depuis qu'elle avait rencontré Edonice et Caline. Caline entrainée dans leur fuite pour avoir défendu Edonice, avait quitté précipitamment Dunkerque, la ville qui l'avait accueillie à bras ouverts il y a si longtemps. Ville où elle pensait revenir et puis ... et puis elle avait tout perdu. Une ombre de tristesse passa dans le regard de la rouquine. Renoan, qui aurait, avec le temps pu la réconcilier avec l'Eglise, peut être ... ou pas ... à présent on ne pouvait rien dire. Sans comprendre pourquoi, il lui manquait.

Depuis qu'elle avait mis pied à terre en Guyenne, elle ne cherchait plus à comprendre quoique ce soit quand il s'agissait de sentiments. Elle était loin la Guyenne et le serment qu'elle s'était fait de réunir les Rastignacs. A ce moment là, il était encore là. Les poings de la rouquine se serrèrent et elle chassa rapidement ces pensées pour revenir à l'instant présent. Aujourd'hui Edo voyageait à ses côtés, bien sur elle l'avait retrouvé, mais sa mère était folle et son père... Il n'y avait plus aucune trace de lui depuis un moment. Au moins, en lançant Jean-jean sur sa piste, elle s'était débarrassée du colosse. Un danger en moins ...

Ses pensées voguèrent ensuite vers Dahut, le cadeau qu'il lui avait promis et qu'elle ne verrait jamais. Mais il avait au moins réussit à lui redonner espoir, à faire renaître en elle l'envie d'avancer. Elle était redevenue celle qu'elle avait toujours été, même si une partie d'elle était morte en même temps qu'Henri. Décidément, l'amour de sa vie occupait ses pensées là, à Montélimar. L'Irlandaise ferma les yeux un moment, respirant l'air frais de la fin de journée. Puis elle se leva, se demandant si Edo et Caline étaient dans le verger ou déjà rentrées. Elle aurait préféré qu'elles l'attendent pour rentrer. Mais la petite et la grande avaient pris des leçons à ses côtés et sauraient surement se défendre face au vieux boiteux.

L'Irlandaise prit dont le chemin de leur petite maison, décidant d'écrire à la marraine de la petite une fois là bas. Une fois arrivée elle poussa la porte, les filles n'étaient pas encore arrivées. Aussi elle s'installa à la table, prit une plume, un parchemin et un petit encrier dans sa sacoche, et se mit à écrire.


Citation:
M'dame Adrienne,

J'vous écris pour vous donner des nouvelles de votre filleule. Elle se porte bien. Nous sommes à Montélimar quelques temps. Pour l'moment, elle n'veut pas v'nir voir sa mère. J'imagine que vous d'vez être bien occupée et qu'vous n'aurez surement pas l'temps de passer.

Pour le moment j'sais pas si on remonte vers Lyon pour retourner en Flandres ou si l'on redescend en Provence. Dans le premier cas, nous passerons vous saluer. Dans le second, nous viendrons aussi, mais beaucoup plus tard.

Comment va Cassandre ? Retrouve-t-elle ses esprits ?

Cordialement

Enored O'Caellaigh.


La rouquine relu son parchemin, qu'elle roula ensuite avant de le nouer avec un lacet de cuir à la patte de son Corbeau qu'elle envoya vers Lyon afin qu'il trouve la marraine de la petite. En attendant que les filles rentrent, la rouquine se servit un verre de vin et se posta à la fenêtre, laissant ses yeux divaguer au fil de ses pensées ...
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Adrienne
[ Lyon, manoir de Hoegaarden : ]

La nuit recouvrait le manoir de son manteau de ténèbres. S'approchant d'une fenêtre pour fermer les rideaux et obturer le froid qui s'infiltrait par l'interstice des boiseries, la propriétaire des lieux eut un mouvement de recul. Perché sur le rebord, un corbeau à la robe aussi noire que le charbon la fixait de ses yeux inexpressifs avant d'émettre un croassement lugubre.

La brune frissonna. Oiseau prophétique annonçant le malheur, son cri était un mauvais présage et lorsqu'il s'aventurait à s'approcher trop près des maisons, un signe de deuil prochain. Ouvrant le vantail, elle l'invectiva en le chassant d'un battement agacé de la main :


Va t'en, oiseau de mauvaise augure, file te dis-je ! Maudite, je le suis déjà ...

Le volatile battit des ailes jusqu'à se percher sur une branche d'un grand saule, continuant à l'épier en se lissant le plumage et lançant dans sa langue d'oiseaux mille injures à la Vicomtesse. Dans sa fuite, un parchemin roulé s'était détaché de sa patte et avait atterri sur le rebord de la fenêtre. Déroulant la missive, elle la lut, fronçant un sourcil en découvrant le nom de l'expéditrice, marmonnant entre ses dents ...

Encore cette intrigante ... Une mercenaire, rousse et irlandaise par Sainte Illinda !

Froissant le parchemin entre ses mains, elle trempa sa plume d'oie dans l'encrier et répondit d'une traite, les mots étant dictés par son attachement pour la jeune Edonice, qu'elle n'avait plus jamais revu depuis son baptême célébré à Dunkerque. Il était prévu qu'elle la rejoigne en Normandie pour entamer un long périple vers le Sud, sur les traces de Guillaume, son père disparu, mais les aléas de la vie en avaient décidé autrement ...

Le ton était sec, dénué de toute formule de politesse :


Citation:
Damoiselle,

Aimable attention que de penser à porter à ma connaissance des nouvelles de ma chère fillote.

Je reste malgré tout rongée par l'inquiétude de savoir si innocente et jeune fillette errer par monts et par vaux, nourrie au gré de vos larcins, sans recevoir une éducation digne de son rang.

J'ai récupéré sa pauvre mère dans un état pitoyable, Cassandre la resplendissante Duchesse de Guyenne, hante désormais les couloirs du manoir, dans un état d'égarement proche de la folie. Aucun remède ne semble pouvoir la guérir de son mal et je songe à la confier aux mains des moines où elle bénéficiera de soins et de prières que je ne puis lui procurer, étant souvent absente pour honorer mes lourdes tâches.

Quant aux enfants du regretté Renoan ... Sangdieu ! La perte d'un père, rude épreuve, certes ... Mais ces quatre diablotins ont bien failli réduire ma demeure en ruines ! Je me suis assurée de les faire mener jusqu'en Alençon où ils ont pu sécher leurs larmes dans les jupons et tendres bras maternels de la Baronne d'Artevelde.

Tout comme eux, Edonice a besoin d'un foyer stable, elle est en âge apprendre la bienséance, la maîtrise de l'art de lire et écrire. Je tremble de la savoir grandir dans de si misérables conditions.

Dame, permettez-moi de la revoir, de la gâter et la chérir comme elle le mérite. Vous me trouverez à n'en pas douter sur les rives de la Saône, où je supervise l'avancée du chantier naval de Lyon.






Le corbeau s'était à nouveau posé sur le bord du vantail. Domptant sa répulsion pour le volatile, elle accrocha le parchemin roulé à sa patte et cette fois, le chassa pour de bon.
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Enored
Un mouvement furtif dans la nuit, les filles n'étaient pas encore rentrée et la rouquine commençait à s'inquiéter malgré elle. Elle attrapa sa cape et décida de partir à leur recherche. Une fois dehors, elle reconnu le croassement si particulier de son corbeau. La rouquine sourit. Elle s'était attaché à l'animal depuis qu'elle l'avait sauvé d'une mort certaine alors qu'il n'était qu'un oisillon.

Bran ! viens mon tout beau !

Elle tendit le poing et l'animal vint se poser sur son poignet offert. Doucement, avec tendresse, elle lui caressa le plumage. Le corbeau pencha sa tête sur le côté, en ce geste si familier de contentement.

Rentrons tu as gagné ta pitance je m'inquiète surement pour rien et ... déjà une réponse ?

La rouquine repoussa la porte d'un coup d'épaule et laissa l'animal se poster sur le dos d'une chaise. Elle détacha le parchemin et le parcourut. A mesure qu'elle lisait son regard vert émeraude s'assombrissait pour devenir aussi vert que l'océan furieux et tempétueux.

Par la grande déesse pour qui elle se prend celle-ci !

Coup de poing furieux sur la table. Les préjugés avaient la vie dure, surtout chez les nobliots ! La rouquine fulminait. Elle plaqua la lettre du plat de la main sur la table et y planta une dague pour ne pas qu'elle s'envole. Il y avait des choses tant pour Edo que pour Caline. L'Irlandaise n'avait plus faim. Elle irait le lendemain rencontrer cette femme qui se permettait de ... la juger sans la connaitre même si après tout elle n'avait pas si mal jugé. Quoique, elle n'avait pas de compte à rendre à cette femme qui n'avait même pas été capable d'attendre sa filleule lors de leur passage à Lyon et qui à présent se permettait de la juger ! Un sourire mauvais aux lèvres, la rouquine griffonna un petit mot à l'attention d'Edonice et Caline.

Citation:
Puisque la marraine veut voir sa filleule ... allons y ... ou plutôt peut être allez y ... j'ai l'impression d'être indésirable chez c'te dame ! Suis dans ma chambre. Pas faim. J'vous accompagne là bas d'main mais comptez pas sur moi pour qu'elle me voit !
Eno


Marraine de la Rastignac ou pas ... elle ferait pas d'effort sur ce coup là. Elle escorterait les filles jusqu'au chantier si jamais la petite voulait voir sa marraine sinon ... Arrivée dans sa chambre, la rouquine se posta à la fenêtre, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour Edo et Caline. Elle s'était bien trop attachée à ces deux là ... Son regard fouillait la nuit, lorsqu'elle vit deux ombres qu'elle auraient reconnues entre toutes. Les filles rentraient. Rassurée, elle s'adossa au rebord de la fenêtre, posant la tête contre le bois. Dire qu'à cette heure, un autre bois peut être aurait pu caler sa tête. Machinalement elle fouilla dans sa sacoche pour sortir l'astrolabe offert par Flore. Mais que devenaient les Trévières ? C'était décidé le lendemain elle prendrait de leurs nouvelles. Du bruit en bas, un rire alors que les filles passaient la porte. Rire qui s'arrêta net, la rouquine se rendit compte qu'elle avait oublié de ressortir Bran ... elle fit la moue. Tant pis, l'oiseau sortirait de lui même Caline le connaissait...
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Cajoline22
Elles avaient voyagé vite, quitté la Provence en urgence. L’’urgence menait leur pas une fois de plus, semblant être attachées à elle fermement et définitivement, les obligeant à l’action, à réagir à l’instinct à ne pas réfléchir et à avancer.

Un léger sourire s’étira sur le visage de la bretonne alors qu’elle revenait avec Edonice vers la maisonnette qu’elles avaient loué, léger sourire car elle avançait de nouveau, comme elle l’avait toujours fait avant, elle avançait malgré les embuches, les pertes, la douleur…elle avançait de nouveau certes avec la douleur de la perte de Renoan, mais elle avançait !
Sa conscience, son âme avait pris un vrai coup de fouet, la faisant repartir vers la vie, car sans se voiler la face, elle avait été à deux doigts de sombrer définitivement, de partir rejoindre aux cieux celui qu’elle aimait…au final, la vieille qu’elle avait rencontré un jour sur les routes, alors qu’elle fuyait son père, avait raison, pour ceux qu’elle aimait elle était prête à tout et possédait alors des ressources insoupçonnées, pire qu’une vrai lionne qui défend ses petits, même si certains petits –comme la rouquine- n’avait pas besoin d’être défendue !
Sans doute faudrait-il qu’elle remercie celui qui était à l’origine de ce départ précipité, sans ça cette volonté de s’en prendre ainsi à son amie, elle n’aurait sans doute jamais eu le coup de fouet pour repartir…mais il faudrait le remercier d’une manière particulière, très particulière…

En attendant, il commençait à se faire tard, la rouquine devait s’inquiéter, c’est qu’elles avaient trainé avec la petite après être partie du verger, elle avait voulu visiter un peu les environs, comme elle aimait toujours le faire et avait entrainer avec elle cette petite qu’elle considérait comme sa fille. Au retour de leur promenade, elles avaient même fait un détour par la boulangerie… et la boulangère, elle parlait, parlait tellement qu’elles avaient du s’enfuir littéralement de la boulangerie sous peine d’y être encore !
Elles en rigolaient encore lorsqu’elles ouvrirent la porte de la maisonnette, mais quelle ne fut pas leur surprise de voir un corbeau percher sur la table, à coté d’une lame plantée dans un papier sur la même table. Elle s’écarta, et tandis qu’Edonice faisait de même, elle ouvrit en grand la porte au volatile qu’elle avait reconnu, et dont elle se méfiait tout de même vu l’air et les croassements pas contents qu’il poussait, indigné d’avoir été laissé là.

Allez dehors toi ! Tu n’as rien à faire ici !

Une fois dehors, et après un dernier croassement indigné, le corbeau d’Enored s’envola et elle put refermer la porte tranquillement, la petite en avait profité pour commencer à lire le mot et la lettre fixées à la table par la lame de la rouquine.
Elle regarda la petite lire, de cet air attendri qu’elle prenait s’en sans rendre compte lorsqu’elle l’observait, se souvenant encore des leçons qu’elle lui avait donné alors qu’elles étaient à Dunkerque. Edonice avec son esprit fit avait appris vite à lire et écrire, elle lui avait enseigné ce qu’elle savait, ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà suffisant pour se faire comprendre si elle envoyait une missive.

Elle s’approcha de la petite et lu par dessus son épaule…et ce qu’elle lu ne lui plut pas du tout, mais alors pas du tout…elle fulminait intérieurement, gardant son calme devant Edonice.
Edonice…sa marraine pensait donc à ce point là, qu’elles passaient leur temps à brigander sur les routes…comme si elles étaient incapable de donner à manger correctement à la petite, comme si elle l’avait trainé au grès de leurs envies, comme si elle ne recevait aucun geste de tendresse….elle fulminait la bretonne, elle fulminait parce que cette petite elle l’aimait comme si elle était sa propre fille …et les enfants de Renoan, elle était à la fois soulagée de les savoir vec leur mère et étonnée d’apprendre qu’il avait été à ce point là turbulent, pour ce qui était de Mélisende, Bartholomé et Barthélémy ca ne l’étonnait pas, ils étaient petits, mais p’tit Louis du haut de ses presque 16 ans et si calme d’ordinaire…mais bon l’essentiel était qu’ils aient retrouvé leur mère.

La petite la regardait, sans doute devinait-elle que le contenu de la lettre ne lui plaisait pas…

C’est toi qui décide Edonice, c’est ta marraine. Si tu veux vivre avec elle…en attendant, on va manger et on avisera demain matin.

Elle avait gardé son calme, et reussi à rester neutre, si la petite voulait vivre à sa marraine, elle respecterait son choix. Elles laissèrent là, la lettre et le mot de la rouquine et se firent à manger avant de monter se coucher d’un sommeil qui fut pour elle quelque peu agité.
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Enored
La rouquine avait entendu son corbeau se révolter face à Caline qui avait du le chasser sans ménagement. Après un moment elle se rassit sur le lit. Impossible de trouver le sommeil. La Vicomtesse l'avait piquée à vif, et marraine d'Edonice ou pas, elle ne pouvait laisser un tel affront sans une réponse.

La rouquine se leva et fit les cent pas dans sa chambre avant de s'arrêter pour se poster à la fenêtre. Etrangement, le parc de Vitrolles lui manquait. Elle s'était bien trop attachée à ce lieu ... aux gens qui y vivaient. Au bout d'un moment, elle remarqua Bran perché sur le bord du volet qu'elle n'avait pas fermé. Elle croisa le regard de l'animal. L'Irlandaise n'écrivait que très peu, mais il y a des gens à qui elle tenait à donner des nouvelles. Ses pensées voguèrent vers Dahut, la jeune Van Hoedezee et sans savoir pourquoi vers Félina. Légère grimace, souvenir douloureux. Que devenait la dagueuse ? S'était elle remise de son aventure bourguignonne ?

La rouquine posa sa tête contre le mur auquel elle était adossé, penser à Félina c'était inévitablement repenser à la mort d'Henri. Les yeux plantés dans le ciel étoilé elle se demanda s'il était là haut quelque part comme il le croyait lui, ou si ... comme elle en était persuadée, il était près pour une nouvelle vie. Lorsque sa gorge se serra la rouquine bougea pour retourner vers le lit en sachant bien que le sommeil serait long à arriver. Félina ... fallait-il lui donner des nouvelles ou pas ? La féline lui avait dit de la considérer pour morte lors de leur dernière rencontre ... oui mais ... non. Peut être prendrait-elle le temps de trouver les mots pour savoir où elle est, ce qu'elle fait ... peut être pas.

La rouquine repensa à la lettre de la Vicomtesse. Au lieu où elle se trouvait ... pour sur, elle lui emmènerait sa filleule mais pas pour qu'elle éduque la gamine, non pour qu'elle prenne une leçon à la façon des pirates ...

Au petit matin, l'Irlandaise de réveilla. Elle avait finit par trouver le sommeil. Elle s'étira, se leva et descendit dans la cuisine pour attendre les filles. Elle récupéra sa dague qu'elle rangea à sa ceinture et laissa le parchemin sur la table, même si elle n'avait qu'une envie : le rouler en boule et le lancer dans la cheminée... Sa fureur n'était pas passée, le regard sombre elle s'assit sur le rebord de la table. Elle n'aurait pas à patienter bien longtemps ça bougeait à l'étage ...

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Edonice
Edonice suivait les deux femmes qui étaient devenues non pas comme sa mère, elle n'avait pas assez connu Cassandre pour donner ce titre à quelqu'un mais comme ses repères dans la vie. L'enfant qui n'avait connu que des malheurs était pourtant née de l'amour de ses deux parents d'une mère qui fut Duchesse de Guyenne et qui l'avait aimée plus que tout au monde. Mais le mal s'était attaché à ses basques plus surement la boue.

Elle avait eu beau tenter d'avoir une vie normale en Flandres où elle avait eu de vrais amis et où elle avait tenté de marcher sur les pas de sa mère en devenant porte parole, la violence et la mort s'étaient attachées à tout détruire. Il ne lui restait que la tendre Caline qui s'était dévouée auprès d'elle avec un amour maternel et la fière pirate dont parfois elle ignorait les motivations mais à qui elle confiait sa vie sans crainte.

La journée de travail terminée, un rire avec Cajoline, l'enfant avait découvert la lettre en entrant. Elle se souvenait vaguement de sa marraine, une connaissance de sa mère. Elle se rappelait une grande dame, venue à Dunkerque pour elle et qui avait pris en pitié Cassandre devenue folle alors qu'elle même ne pouvait affronter cette ombre de mère.

En lisant la lettre, Edonice sentit le sang des Rastignac battre en elle. Elle avait envie d'envoyer paître cette marraine qui se permettait de juger les deux femmes qui se souciaient encore d'elle sur terre.

Mais l'enfant était devenue plus calculatrice et commençait à développer un instinct de survie hors du commun. Ne pouvait-elle pas tirer quelque chose de cette riche bonne femme qui semblait se rappeler qu'elle vivait encore?

Edonice sortit de ses pensées à la question de Cajoline :


C’est toi qui décide Edonice, c’est ta marraine. Si tu veux vivre avec elle…en attendant, on va manger et on avisera demain matin.

Vivre avec elle ? Quelle idée ! Edonice avait failli s'étrangler et l'enfant ne pouvait s'empêcher de se demander si Cajoline avait gardé son teint habituel ou si elle avait encore blanchi. L'enfant ne voyait toujours qu'en noir et blanc depuis qu'elle avait assisté au meurtre de Kaelle...

Ouais, on va d'jà casser la graine puis roupiller un peu. On verra d'main c'qu'on fait.

Au petit matin, la gamine retrouva la rouquine qui semblait de mauvaise humeur. A son habitude Edonice alla droit au but :

Tu crois qu'si on va chez la bourgeoise, on pourra en tirer q'qu'chose ? Des écus ou un truc du genre ?

Le visage de l'enfant était dur, mais un sourire carnassier vint l'éclairer d'une lueure mauvaise.
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Enored
La petite Rastignac qui descend en premier. Tiens, la lettre de sa marraine semble l'avoir touchée ... Le visage de l'enfant est dur, fermé ... enfin enfant ... c'est qu'elle change la 'petite". Et là, sur son visage, rien de la douceur de Cassandre mais tout de ses mercenaires de père et tante réunis.

Tu crois qu'si on va chez la bourgeoise, on pourra en tirer q'qu'chose ? Des écus ou un truc du genre ?


Léger haussement de sourcils chez la rouquine, c'est vrai qu'elle avait déteint sur l'enfant, et avant elle Félina et Dévil et ... souvenir douloureux. La rouquine se reconcentra sur l'instant présent.


L'soucis Edo ... c'est que si tu veux en tirer quelqu'chose va falloir rester chez elle ... ou alors pas lui causer comme ça... Parait qu'on t'éduque mal ...

La rouquine réfléchit un instant. La petite avait peut être bien raison ...

Mais pourquoi pas essayer. On va attendre Caline et à ch'val pour aller voir ta marraine. Tu penses de plus en plus comme moi c'est ... effrayant !

Clin d'oeil de la rouquine à la petite Rastignac. En lisant la lettre et en y repensant au courant de la nuit elle s'était bien rendu compte l'Irlandaise que ... elle s'y était attachée à cette môme et que si la vicomtesse voulait lui enlever elle devrait en payer le prix ... non pas en écus non ... léger mouvement de la rouquine vers son épée. On ne lui ôterait pas la fille de ses amis comme ça. Elle avait promis de la défendre et de la protéger et elle le ferait. Des pas en haut ... Caline ne tarderait pas à descendre...
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Cajoline22
Agitée était un faible mot, mouvementé était encore loin de reflété ce qui avait été la réalité de sa nuit…carnage, tempête, bagarre étaient des mots qui se rapprochaient nettement plus de ce qu’elle avait vécu durant la nuit, en revivant ses pires cauchemars – simple reflet de sa vie - en les empirant, en en créant d’autres. Son lit témoignait des tourments de sa nuit et forcement ce n’est pas de très bonne humeur qu’elle se leva ce matin là, et le souvenir de la lettre plantée sur la table n’était pas pour arranger son humeur.

Elle ne savait pas si les filles étaient déjà levées ou non, ce n’est que lorsqu’elle ouvrit la porte de sa chambre qu’elle entendit de manière atténué les mots d’Edonice, des mots qui la figèrent sur place, les paroles étaient claires, mais si froides et dures, que pour une gamine de son âge que s’en était parfois terrifiant. Elle n’aimait pas la voir devenir ainsi, cynique presque manipulatrice, mais elle n’y pouvait rien, la vie ne faisait pas de cadeaux et la petite l’avait appris trop vite, et forger son caractère en fonction. Et tout bien se l’avouer, elle préférait ça pour Edonice, qu’un caractère mou…la marraine risquait d’avoir des surprises en croyant qu’elle pourrait faire de sa filleule une « future Dame » à sa convenance.

En descendant les escaliers qui menaient aux filles, elle se dit que la visite qu’elles s’apprêtaient à faire allait être intéressante surtout vu l’humeur générale.


B’jour

Elle attrapa un morceau de pain sur la table, et mordit dedans avant de s’asseoir. Elle n’était pas d’humeur et la journée promettait d'être longue...
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Edonice
Edonice sourit au clin d'oeil de la rouquine. Elles s'éraient comprises et lorsque Cajoline descendit, la gamine joua le jeu. Ouvrant les bras comme si elle avait une robe, elle fit devant la nouvelle venue une profonde révérence.

"Dame Caline, je suis honorée de votre présence parmi nous de si bon matin. J'espère que votre nuit vous fut douce."

Le visage de l'enfant avait prit une certaine douceur et seul son regard pouvait trahir la dureté qu'elle tentait de cacher.

"Alors vous voyez, i'm'reste qu'qu'chose d'la cours d'Flandres et des manières qu'ma mère a voulu m'donner. J'crois qu'on va pouvoir en profiter d'la richarde."

A nouveau ce sourire carnassier si semblable à celui de son père.

"On pourra com'ça s'reposer un peu d'not'dernière fuite."

Regard entendu avec la pirate et sourire doux pour la Caline, la seule qui parvenait encore à réveiller chez Edonice les restes de l'enfance parti trop vite pour ses 11 ans.
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Enored
C'était bien une Caline qui descendait les escaliers, et une Caline d'humeur aussi joyeuse qu'elles. Décidément la vicomtesse avait fait mouche avec son courrier.

L'Irlandaise n'avait rien raté de la scène jouée par Edonice et retint un rire en secouant la tête. La môme était surprenante. Si elle avait les traits de sa mère, le caractère, les expressions lui faisaient penser à Guillaume. Où était-il ? Avait-elle définitivement perdu sa trace ? Elle aurait aimé le revoir ... Une ombre de tristesse voilà un instant son regard, la rouquine trainait quelques fantômes plus où moins douloureux.

Au sourire carnassier de la petite Rastignac la rouquine haussa un sourcil alors que l'enfant cherchait son regard.

"On pourra com'ça s'reposer un peu d'not'dernière fuite."

Hochement affirmatif de la rouquine...


Oui pourquoi pas après tout ... je ... nan en fait c'est pas comme moi que tu penses ... t'es un ... Guillaume miniature ... une vraie Rastignac. Bon si nous allions la voir la Vicomtesse ... j'voulais pas la croiser, mais ton idée me plait Edo ... j'veux voir ça d'près. T'en penses quoi Caline ? En selle non ?

La rouquine attrapa un morceau de pain qu'elle croqua avant de sortir de la maison pour préparer les chevaux. La route jusqu'au port en construction s'annonçait agréable au final avec le tour que la 'petite' allait jouer à celle qui prétendait se soucier d'elle alors qu'elle n'avait pas daigné l'attendre quelques temps auparavant...
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Cajoline22
Elle avait rien dit lorsque la petite lui avait joué la scène de la parfaite demoiselle, mais avait juste répondu d’un signe de tête et d’un sourire. Si elle n’avait entendu les mots prononcés un peu plus tôt en descendant l’escalier, elle se serait demandé ce qu’il lui prenait de la saluer ainsi.
Effectivement, elle avait de bons restes de la cours Flamande et des manières que sa mère avait commencé à lui donner, la comédie qu’elle s’apprêtait à jouer à sa marraine risquait d’être sympathique à voir et fort intéressante.


…. T'en penses quoi Caline ? En selle non ?

Sourire léger et ironique adressé aussi bien à Enored qu’à Edonice


C’que j’pense de tout ça…allons donner satisfaction à ta marraine Edonice, elle pourra voir combien tu es mal élevée…

Avant sans doute, Cajoline, celle qu’elle avait été avant aurait dit que ce n’était pas très «charitable» de faire cela mais maintenant elle s’en moquait bien, Cajoline était morte, restait Caline qui n’agissait plus que dans son propre intérêt et dans celui de ceux dans lesquels elle tenait, les autres à eux de se débrouiller !
La marraine de la petite l’avait cherché en les jugeant ainsi sans même savoir ni poser de questions, elle allait récolter ce qu’elle avait semé.

Avec Edonice, elle sortit rejoindre Enored et bientôt trois chevaux se mirent en route


(suite au Rp : A la conquête de la Saône)
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Enored
Quand un courrier succède à un autre...

Alors que la rouquine s'apprêtait à aller dire ses quatre vérité à une Vicomtesse qui se permettait de la juger sans la connaitre, la rouquine vit une colombe blanche, bien connue ... Longue hésitation. Allait-on dans cette lettre lui reprocher là aussi sa façon de s'occuper d'Edonice ? Hum non pas le genre de la dagueuse. Léger sourire à l'idée d'entendre la Rastignac maugréer et lui dire de plus l'appeler comme ça. Étrangement, à cette instant elle aurait tout fait l'Irlandaise pour l'entendre râler la Rastignac.

Et si c'était tout simplement pour lui annoncer qu'elle n'était plus et si ... et défection ! Elle avait dit à Edo que sa tante était morte ... Coup d'oeil en arrière la môme n'est pas encore dehors. Alors elle saute presque sur l'animal la rouquine. Elle le libère de son parchemin qu'elle fourgue vite fait dans 'sa' sacoche et regarde la colombe s'envoler et se planter sur une branche. Mouai, elle attend une réponse. Les filles sortent, après un vague "partez devant je vous rejoints dans cinq minutes" et l'étonnement des filles, la rouquine rentre à nouveau dans la maison qu'elles sont loué.

Elle fouille dans la besace, le parchemin lui brûle presque les doigts. Son coeur manque un battement, et si c'était une mauvaise nouvelle ? Non pas elle, pas la Féline non ... parchemin déroulé lentement, pour tomber d'abord sur la signature. Soupire de soulagement. Alors elle l'ouvrit complètement pour le lire.

Citation:
Eno,
Comment va-t-elle ?
Où est-elle ?
Se souvient elle de moi ?
Prends soin d’elle comme je n’ai jamais été en mesure de le faire et donne moi de ses nouvelles.

La Féline.


Et là, elle a honte l'Irlandaise. Elle avait donné des nouvelles de la petite Rastignac à sa marraine et ... pas à sa tante. C'est qu'elle avait tenté de l'oublier la Féline, leur dernière rencontre était accrochée à un trop mauvais souvenir, comme une moule à la coque d'un bateau... Alors elle prend une plume et un parchemin et ...




Citation:


Félina,
Contente de te savoir en vie. La petite pense à toi, souvent. Elle te ressemble de plus en plus, enfin vous ... par moment j'ai l'impression d'avoir Guillaume devant moi. Même détermination, même gestes, même ton ...
Elle va bien. J'ai laissé sa mère chez sa marraine à Lyon et emmené la petite respirer avec moi en Provence. Le séjour aurait du être long ... mais nous voilà à Montélimar.
Je sais pas pourquoi, mais je me suis attachée à elle et ... si c'est parce qu'elle me fait penser à toi, à lui. Caline est avec nous. Elle donne a Edo la chaleur maternelle que j'peux pas donner, moi j'ai mon épée et mes dagues pour la protéger.
Je te donnerais des nouvelles. Promis.
Prends soin de toi au moins ...
Eno.


La rouquine sort de la maison et la colombe s'approche. Elle lui attache la réponse à la patte avant de lui donner quelques graines, un peu d'eau et de la renvoyer chez sa maitresse en se demandant où elle pouvait être... Il n'était plus temps de se demander ... les filles sur la route ... seules ... déjà l'Irlandaise est en selle pour les rattraper.

(la suite ... là où ça a été dit juste au dessus ...)
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