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[ RP ] A la conquête de la Saône

Adrienne
RP ouvert à tous ceux qui le souhaitent.


Les premières lueurs de l'aube tentaient de crever les nuages menaçant le ciel de la capitale. Journée pluvieuse et glaciale en perspective ... Mais les caprices du temps n'empêchaient pas les vaillants ouvriers d'affluer sur les rives de la Saône. Dans les campagnes environnantes, la nouvelle s'était rapidement propagée. Les villes de Valence et de Lyon entamaient la construction des deux premiers chantiers navals du Lyonnais-Dauphiné. Promesse d'emploi pour des paysans soucieux de remplir leurs greniers à l'approche de l'hiver, garantie d'un salaire correct pour voyageurs de passage, ou simplement envie de marquer de son empreinte ce projet titanesque.

Depuis plusieurs semaines, la Commissaire aux Grands Travaux avait occupé ses nuits sans sommeil à étudier divers plans et à passer en revue les possibilités commerciales que leur offrirait l'aménagement de ces ports maritimes, traçant à la plume d'oie une traduction des directives, des unités de mesure et du coût en matériaux. Le projet était ambitieux, faisant appel à des techniques de construction novatrices et la jeune femme était bien consciente de l'importance de s'entourer d'hommes de confiance, ne baissant pas les bras au moindre écueil.

Au vu de leurs connaissances en matière de navigation et de leur maîtrise dans le domaine de la construction, deux chefs de port avaient ainsi été choisis par les bourgmestres des villes concernées, le Vicomte Argael de Monestier et Messire Altais. Ils auraient la lourde tâche de superviser l'avancée des travaux, d'assurer les commandes en matériaux nécessaires à la construction et de procéder au recrutement des ouvriers et artisans. Un chapeau d'amiral en feutre bleu marine, brodé d'une ancre en fil doré avait symboliquement été offert à chacun d'eux par la Vicomtesse du Nord afin de les féliciter et leur souhaiter bonne réussite dans leur entreprise.


[ Sur les berges de la Saône, Lyon, novembre 1457 : ]

Lyon la Rugissante n'avait jamais si bien porté son nom. La ville était en plein essor : ci et là, les hôtels fleurissaient, les marchands venus des quatre coins du royaume y troquaient des denrées rares et luxueuses, beaucoup de nobles y avaient élu domicile. Et ce jour allait voir se concrétiser l'aménagement des berges du port, première étape avant de consolider les fondations.

Ce matin-là, la Conseillère Ducale s'était emmitouflée chaudement pour se rendre sur les rives du fleuve lyonnais et apporter son soutien aux ouvriers ayant bravé le crachin et le vent pour aider à l'aménagement de la berge. Le clapotis habituel du cours d'eau avait cédé la place à un grondement sourd. Au son des pelles et pioches éventrant les entrailles de la terre, la brune de Hoegaarden opina de la tête, satisfaite de l'engouement de la population pour ce projet, fredonnant un petit air de circonstance :


Citation:
Le corsaire Le Grand Coureur
Est un navir' de malheur.
Quand il se met croisère
Pour aller chasser l'Anglois
Le vent, la mer et la guerre
Tournent contre le François !
Allons les gars, gai, gai !...
Allons les gars, gaiement !


Dans un coin du chantier avait été montée à la hâte une tente de toile montée sur quatre pieux. A l'entrée de cette tente se tenait une grosse femme rougeaude, lascive comme Astarté, et une fillette qui distribuaient du vin chaud pour donner du coeur à l'ouvrage aux manouvriers. Elle les salua d'un franc sourire : vagabonds, paysans, artisans, voyageurs ou notables venus prodiguer conseils, tous rassemblés autour d'une marmite aux effluves épicées.

Fiers lyonnais, réchauffons nos gosiers et mettons-nous au labeur ! Pensez que lorsque ce port sera achevé, vous pourrez dire à vos amis et descendants : « J'y étais ! ». Croyez-moi, cette architecture fera date et c'est l'avenir que vous construisez de vos mains.

Poursuivant son inspection, ses bottes claquèrent sur le ponton qui offrait une vue imprenable sur le chantier naissant. L'emplacement retenu était de premier choix, quelques arpents de terre sis au quai St Vincent, à proximité du centre ville, bordés par le flux ininterrompu de la Saône s'écoulant en contrebas, un écrin parfait pour y ériger le port de la capitale le long de cette voie navigable.

A sa dextre se dressait la commanderie. Il lui fallait maintenant s'enquérir de l'avancée des travaux de terrassement et montrer au chef de port et au bourgmestre les premiers croquis élaborés avec l'aide de l'architecte et du contremaître.

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Colombine.d.albon
Aux aurores le son des pioches et les cris des ouvriers raisonnaient dans tout le coeur de Lyon, s'aidant des hautes façades du centre ville pour mieux rebondir.


Réveillée en sursaut, Colombine enfila à la hâte bottes et braies, chippant au passage un vieux mantel laissé là, elle déboucha en trombe sur la grand place tentant d'attacher tant bien que mal sa chevelure hirsute, elle se dirigeait à grands pas vers le quai St Vincent.

Hors de question que le bourgmestre reste bien au chaud tandis que les premiers coups de pioche étaient donnés.
Retroussant ses manches bien trop grandes pour elle, elle s'inséra dans la chaine qui s'était formée, transportant le mélange de terre vasseuse dans de grands seaux, un peu plus loin sur la berge.


La pluie avait enfin cessé et les gouttes qui perlaient sur le front de la jeune fille avaient un goût salé.
Profitant d'une pause elle s'essuya du revers le front, levant la tête machinalement vers le ponton elle reconnut la gracile silhouette du Commissaire aux travaux.

Bras tendus, gesticulant comme un pantin...



Hou hou! Adrienne! j'arrive!!


Le temps qu'elle la hèle, le seau qu'on lui avait certainement tendu vint à choir sur l'un de ses pieds.
Maugréant comme pas deux, elle se retira de la chaine humaine et c'est en claudiquant qu'elle alla rejoindre la Vicomtesse.

Arrivée enfin sur le ponton, elle jeta un coup d'oeil rapide sur sa tenue maculée de taches grisatres, ses bottes n'étaient plus qu'un bloc de la même couleur,
elle fit une petite moue et tentant d'améliorer la situation du revers de ses mains toutes aussi maculées, aggrava la situation.

D'un air consterné, elle regarda Adrienne en écartant les bras.



C'est salissant quand même ces grands travaux!
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--Frere_estienne


[Sur les berges de la Saône - Lyon]

L'eau de la Saône s'écoulait paisiblement. Elle traversait la capitale dauphinoise, indifférente à l'agitation qu'elle connaissait. Et nul ne pourrait l'empêcher d'arriver à son but, le Rhône ! On aurait beau la ralentir ou la dévier, elle continuerait son flot interminable pour rejoindre son grand-frère.

Frère Estienne la regardait passer sous lui. Ou plutôt sous le pont de bois Saint Vincent sur lequel il se trouvait.

Il rejoignait les travaux qui venaient juste de débuter. La ville de Lyon venait d'avoir l'aval du Conseil Ducal pour entreprendre la construction du port. Et c'était une nouvelle qui avait réjouit bien des lyonnais, lui y compris.

Le brasseur s'était donc levé d'une humeur joviale, malgré le temps triste qui semblait ne pas être d'accord avec l'événement. Il s'était vêtu de la même manière que d'habitude. Il savait qu'il aurait rapidement chaud durant les travaux. Lorsqu'il passa sur le pont Saint Vincent, il réalisa alors l'ampleur de l'événement.

Là, un attroupement de lyonnais était rassemblé. Venant de toutes les couches sociales. Certains venaient là simplement pour regarder, d'autres pour travailler et participer activement à ce qui serait à leurs yeux une des plus belles constructions de la ville, puisqu'ils y auront mis du leur.

Des enfants tiraient leur mère par la main ou par la robe afin qu'ils puissent s'approcher plus près. Des notables, monocle à la main, discutaient entre eux en faisant de grands gestes, l'air visiblement satisfait, mais n'osant trop s'approcher, de peur de se salir. D'autres encore semblaient parier sur les ouvriers à savoir lequel tomberait le premier dans la boue.

Et puis il y avait ceux qui avaient choisir de mettre la main à la pâte. Frère Estienne était de ceux-ci. Aussi écarta-t-il d'un geste de la main la foule de curieux pressé tout autour des fondations du futur port :


'scusez-moi !! Laissez passer m'ssires !! Il se permit même un : Y'en a qui bossent !!

En entrant dans le coeur des travaux, il prit encore plus conscience de l'énormité de la chose. De nombreuses personnes étaient là, connues ou non, à donner de leur temps pour ce port, alors qu'ils pourraient gagner plus d'argent ailleurs et de manière moins contraignante. Décidément, ce projet était rassembleur à bien des égards, et était une bénédiction pour Lyon La Rugissante, qui ne méritait pas mieux son nom qu'en cet instant.

Légèrement en contre-haut était montée une tente en toile où les ouvriers se massaient. De celle-ci s'échappait une douce odeur qui vint habillement titiller les narines du brasseur. Du vin chaud ! Il n'avait encore pris ni pelle, ni sceau, ni pioche ou quelques autres outils nécessaire au travail qui l'attendait. Aussi se hissa-t-il vers la tente, qui était bien moins haute à gravir que la colline de Fourvière et où la récompense était d'un tout autre intérêt pour Frère Estienne, sans vouloir manquer de respect à Dame Colombine.

Il vit là une femme toute en rondeur ainsi qu'une jeune fille qui faisait le service :


B'jour toi ! Sers-moi donc un godet avant que j'me mette au travail !

La fillette s'était exécutée. Le brasseur avait bu. La bruine avait cessé...
Argael
[Il y a quelques jours à Lyon]

Les enfants étaient déjà la en avance s’amusant en quelques tentatives plus ou moins heureuse à lapider quelques chats sortant des détritus s’amoncelant sur la place. L’aube venait de pointer, les premiers rayons de soleil peinaient à percer les nuages mais la jeunesse voulait être la.

Raté, à moi à moi……

La pierre vint ainsi taper contre la porte en bois de la demeure avec force.

Manqué, man…..


La phrase ne trouva point de fin, Argael Devirieux matinal venait de sortir de l’angle de la rue, et d’un geste attrapa le chenapan par le col, le regardant d’un visage qui se voulait sévère perçant.

Jeune homme, dit il calmement, laissez donc ces animaux à sorcière à l’inquisition, c’est un homme aujourd’hui que nous allons voir se pendre à l’échafaud. Si l’ennui vous guète il vous reste bien une heure pour allez à l’église pour proposer votre aide au curé ou au diacre.

Reposant le jeune homme, il le laissa partir en courant, précédé en cela de ses amis. Il les regarda s’éloigner en souriant, la jeunesse insouciante était un bien précieux, qu’on perdait dans un déchirement. Coup d’œil sur la place ou trônait l’appareil de mort, ce jour la justice serait rendu, implacable et nécessaire, pendu haut et court, la sanction était connue, la noblesse sur les terres duquel fut commit le larcin, l’église et la prévôté serait présente.

La souffrance d’autrui, l’hilarité provoquée, le déchaînement de haine de la foule, étaient des éléments immuable. Le peuple connaissant peut de distraction voyait ici un moyen de tromper sa morne habitude. Les enfants, déjà se manifestaient pour faire poursuivre cette tradition.

Lui-même assisterait au « spectacle » symbole de la nature de l’homme, point par plaisir mais car il savait que la foule présente serait réceptive à sa demande……

[Quelques jours avant encore]

La chose est donc certaine Lyon va construire un port, grand dieu voici une opportunité pour la capitale de rugir plus encore. Prenant sa plume et un vélin, il rédigea alors le jour même une lettre de candidature quand à la gestion et la conduite du port futur. L’apportant alors au bourgmestre, il s’empressa alors de venir au près de la Saône avant de voir le Rhône imaginant déjà le lieu pour pareil construction. Des fondations d’importances, des ouvriers en nombre, des maçons des charpentiers et puis après, des tisserands pour les voiles, des étrangers, de nouvelles voies pour le commerce…. Regardant vers le Sud, vers la Provence et au-delà la méditerranée, la mer, le large.

Se portant ainsi au loin le regard sur l’horizon, il s’imaginait Lyon comme lui s’enthousiasmer pour cette décision, ouvrant de nouveaux horizon à la capitale. Une nouvelle économie, une nouvelle ère pouvait s’ouvrir de ces voyages sur les flots.

Passant ainsi quelques heures à observer les berges, il en était sur, Lyon avait les moyens d’avoir un port de belle facture, et il lui plairait après son hôtel de relever le défi.

[De retour à notre pendaison]

La foule maintenant se pressait, chose prévisible mais spectacle toujours impressionnant. Dans les mains des gens, des légumes à foison, dont la cible serait à l’évidence le condamné à mort, conspué par la foule, au cri de « A mort, à mort ».

Combien de spectacle de mise à mort de vil pendart avait déjà eux lieu sous ses yeux en 37 anuitées de vie terrestre, il ne pouvait plus les compter, femmes, enfants, vieillard, sorcières seul le procédé ôtant la vie changeait, décapitation, écartèlement, ébouillantement, pendaison, à vrai dire plus le supplicié souffrait, plus les dirigeants s’assuraient la bienveillance de la populace. Avec le temps, avec son histoire, son vécut, ses connaissances accumulées, il ne voyait plus à tout ceci qu’un immense gâchis, un constat d’échec. Celui-ci n’avait t’il braconner pour nourrir sa famille que son sort n’avait point changé, sans le sou, il n’avait pu amadouer personne, une main coupée valait toujours mieux que la mort, mais l’homme était récidiviste….

Lorsqu’il apparut, menotté dans la charrette bien gardé par la milice de la ville, la population fit entendre sa clameur et déjà, crachats et jets de nourriture volèrent avec plus ou moins de réussite à entendre la teneur des propos tenus lors de l’impact.

Péniblement mais avec une dignité qui lui valu après les jets quelques encouragement, le supplicié marcha seul, la tête haute vers la potence. L’homme face à la mort revêtait plusieurs visages. Une chose qu’il avait apprise, c’est dans l’adversité que l’Homme se révèle pour le meilleur ou pour le pire.

Faisant face à la foule, et traditionnellement il put exprimer ses derniers vœux qui furent à l’intention de sa femme et de ses 7 enfants. Mais la voie dérailla et le reste fut bientôt inaudible. Silencieux, « le fier » adressa une prière afin que le Très Haut l’accueil sans trop de souffrance, cet homme il en était sur n’était pas mauvais, les hasards de la vie lui ayant imposé un chemin sans retour.

Le curé reçut la dernière confession du malheureux, et bientôt le bourreau lui passa la corde autour du coup. Le silence en ces instants surprenait toujours, comme ci la foule prenait conscience de l’instant solennel, cela instauré quelque chose de sinistre et lugubre, que cependant chacun vivait avec un certain plaisir.

Fixant l’homme comme il l’avait toujours fait, comme pour ne pas oublier, comme pour accompagner et insuffler du courage a cet homme vivant ses derniers instants, il se promit sans en avoir aucune obligation qu’il passerait voir sa famille, après tout sans doute ses fils pourraient il travailler aux fondations du port.

Ouverture d’une trappe, passage du solide au vide, passage quelques temps plus tard de la vie à la mort après quelques balancements agités. Tout un symbole. Déjà au premier plan quelques dames gloussaient à voir la virilité de l’homme se dresser malgré la mort, il s’agissait la d’un mystère comme ci, l’homme vivait une dernière jouissance. Bientôt, la ville reprendrait son rythme habituel, laissant ainsi le mort aux caprices de la nature, notamment des corbeaux qui se délecteront sans nul doute des yeux humains.
Se rappelant le pourquoi de sa venue, il passa alors dans la foule se présentant, annonçant la possibilité prochaine pour nombre de Lyonnais d’un travail bien rémunéré à 18 écus pour la construction d’un port.

L’intérêt succité fut bien plus manifesté concernant la somme que sur le projet en lui-même mais la nouvelle déjà se propageait, du travail pour beaucoup et bien payé, voila bien ce qu’il fallait retenir.

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--Robert.le.poivrot


Il avait entendu parler du chantier l’Robert…hips….oh ça oui, tout le monde ne parlait que de ça…et depuis qu’il s’était fait viré de chez lui par bonbonne…soit disant parce qu’il était trop souvent…saoul comme un cochon ! ...Évidement avec une telle femme ! ....Il marmonnait dans sa barbe –qu’il n’avait pas – le Robert, il marmonnait parce qu'évidement avec une telle femme, moche…et acariâtre, toujours à lui gueuler dessus…hips…l’avait pas envie de rentrer chez lui l’soir…alors passait son temps dans les tavernes…à boire pour oublier, enfin essayer !
Et l’va, il s’était r’trouvé à la rue…alors l’avait saisi la chance qu’il n’avait pas eu en épousant bonbonne, l’était parti à l’aventure…hips…et elle l’avait mené jusqu’ici, jusqu’à ces chantiers.
Fallait bien qu’il travaille un peu l’Robert …pour manger et boire surtout…mais fallait rester sobre pour être embauché…et là c’était pas toujours gagné, c’est qu’il aimait boire l’robert, et lendemain matin l’plus souvent l’avait pas encore fini de décuver de sa cuite de la veille du coup il s'faisait pas embaucher .
Parfois l’Robert arrivait à faire un peu illusion et à s’faire embaucher, l’plus dur pour lui alors, c’était d’arriver à l’heure…hips…et là il était en retard car il avait réussi à s’faire embaucher sur ces fameux chantier dont tout l’monde parlait...bon pas dit qu'il soit efficace, efficace l'Robert, mais ça c'était pas...hips...ben grave!

L’avait du jouer un peu des coudes pour passer parmi la foule amassée là pour voir l’début du chantier…mais il était arrivé l’Robert…c’est qu’il avait plus d’un tour dans son sac…et en plus comble du comble pour une fois l’était à l’heure..l’avait l’temps de s’prendre un verre avant commencer l’Robert, d’ailleurs…hips…y avait une distribution d’vin ! La démarche pas encore imbibé par la bibine au point d’plus avancer droit, l’Robert c’était approché attiré par l’odeur jusqu’à la femme bien ronde et la jeune fille qui s’occupaient de la distribution du précieux liquide.


B’jour, servez moi donc un verre !

La dame bien en chair, au visage avenant lui avait servi l’précieux liquide en souriant…rha qu’est ce qu’il aurait pas donner l’robert pour avoir une femme pareille…plutôt que bonbonne ! L’avait rendu l’sourire le Robert, l’avait rendu parce que des sourires comme ça…l’en avait pas beaucoup eux dans sa pauvre vie !
Terwagne
Lyon...

Elle n'y résidait pas, puisque s'étant installée à Vienne depuis son arrivée en Lyonnais-Dauphiné - du moins c'est ce qu'il lui semblait, à moins que là aussi l'amnésie n'aie effacé quelques lignes - mais s'y trouvait pourtant depuis plusieurs semaines.

Pourquoi se trouvait-elle là-bas? Excellente question...

Au départ, elle y était venue pour prêter son bras et sa lame en renfort sur les remparts, lors du dernier état d'alerte, et puis n'avait pas trouvé le courage de reprendre la route pour Vienne, sentant que le voyage la fatiguerait inutilement. Mais, bien plus que cela encore, elle savait qu'une fois rentrée là-bas elle ne pourrait pas éviter indéfiniment de se retrouver seule en présence du Vicomte d'Ancelle et de chercher dans son regard des réponses à ses interrogations : les mots qu'il lui semblait avoir entendus sortir de ses lèvres le jour où elle avait voulu tout quitter n'étaient-ils que le fruit de ses songes ou les avait-il réellement prononcés?

La peur, sa pire ennemie, la retenait à Lyon... La peur de voir que ce qu'elle espérait réel n'était qu'une illusion, une hallucination due au poison, un fantasme de son imagination.

A quoi occupait-elle ses journées dans cette ville? A rien d'autre que ce qu'elle aurait fait à Vienne, au fond. Travailler et se balader en solitaire, sans plus jamais fréquenter les tavernes où elle craignait de croiser un visage dont elle n'aurait aucun souvenir mais dont le propriétaire lui ferrait comprendre qu'il la connaissait.

Jusqu'à ce jour, cela n'avait encore jamais eu lieu, et elle ignorait totalement l'étendue des dégâts que son geste fou avait bien pu faire dans sa mémoire. Elle savait juste qu'il avait profondément effacé les pages écrites sur le roman de sa vie avant... Avant quoi? C'était bien ça, la question... Avant quoi? Qu'avait-elle voulu fuir? Qui avait-elle voulu fuir?

Ce jour-là, ses pas la menèrent aux abords du chantier de construction du port, sans doute à cause de l'agitation qui y régnait et du besoin qu'elle avait de sentir la vie battre autour d'elle.

Elle s'attarda un instant devant certains hommes à l'ouvrage, se faisant la réflexion que dans quelques années plus personne ne se souviendrait de leurs noms, eux qui pourtant étaient l'essence même de ce grand projet, eux sans qui rien ne serait possible, puis aperçut deux visages connus et reconnus au loin... Dame Colombine d'Albon avec qui elle n'avait eu que rarement l'occasion de parler, mais surtout la Vicomtesse de Menin, qu'elle fréquentait au Conseil Ducal et à la Cour d'Appel.

Sans hésiter un instant, avec ce côté spontané qui semblait chaque jour vouloir s'affirmer un peu plus dans son caractère et dont elle avait l'impression qu'il avait toujours été là, mais avait dormi quelques années, elle se dirigea vers elles deux.


Mesdames, ravie de vous voir toutes deux.
Tout se passe bien?


C'est à cet instant qu'elle vit l'état dans lequel se trouvait la Dame d'Albon, et qu'elle ne put s'empêcher d'ajouter quelques mots à son intention.

Mis à part les éclaboussures...
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Membre de l'APD : la compétence au service des Lyonnais et Dauphinois
Ka_de_brugeliete
[A Saint-Véran ]

Ka Devirieux avait vu émerger, durant sa gouvernance, les berges capables d'accueillir des ports dans la partie ouest du Lyonnais-Dauphiné. Tandis que les travaux portuaires en étaient à leurs balbutiement, le mandat du barbu en était arrivé à sa fin et il avait déjà dû reprendre le chemin des montagnes Briançonnaises afin d'oeuvrer pour la mairie.

En ce coin du Dauphiné célèbre pour son isolement, les informations concernant les travaux effectués sur les rives du Rhône étaient rare et seulement quelques échos parvenaient jusque là.

En cette soirée de novembre où les vents battaient les pins jouxtant le manoir de Saint-Véran, la nuit était tombée bien tôt et Ka œuvrait à ses fonctions, attelé à son bureau aux lueurs de quelques bougies. Quelques coups contre la porte résonnèrent alors. Il se leva de son siège et vint ouvrir à l'invité. Il s'agissait de l'Ostrogoth, son homme de main.


-Sénher Ka, Bòn ser, Gus, l'cousin Germain de la soeur à Bébert, en revenant d'la capitale, il raconte à tout l'monde en taverne que le chantier de Lyon a commencé ! Vostre Oncle supervise une partie sur Lyon.

Ka se gratta alors la barbe dans un instant de réflexion et ses yeux se fixèrent ensuite dans le regard jauni et renfrogné de l'Ostrogoth.

Bòna sera l'ostro, tu vas aller à Lyon et te présenter auprès de mon oncle et de Dame Adrienne pour proposer tes services ! Il m'est impossible d'y aller personnellement en ce moment mais tu iras apporter le savoir-faire Briançonnais en ce qui concerne le travail du bois.

L'ostrogoth n'exprima rien d'autre qu'un; Bien et sortit du bureau de Ka pour se mettre en route. Saint-Véran quant à lui se dirigea vers son bureau et se mit à rédiger un courrier personnel destiné à son oncle.
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Adrienne
[ Lyon, au beau milieu des gravats et de la boue ... ]

Le crachin avait cessé et un fin rai de lumière filtrait timidement à travers les nuages. Malgré cette accalmie, les conditions de travail étaient apocalyptiques. Les pluies diluviennes s'étant abattues ces derniers jours sur la capitale avaient rendu le sol spongieux, la Saône était en crue, des coulées de boue rendaient le terrain impraticable, les brouettes transportant outils et matériaux s'embourbaient dans la terre gorgée d'eau mais il en fallait bien plus pour décourager les lyonnais.

Sous l'impulsion du contremaître, une chaîne humaine s'était formée, et les seaux remplis de mottes de terre, racines et gravats passaient de main en main jusqu'à être déversés en amont du chantier, créant ainsi un monticule modifiant le relief. Ainsi, contre vents et marées, à la sueur et à la ténacité de ces hommes, se façonnaient lentement les futurs contours du port de Lyon.

Près de la commanderie au loin, une silhouette méconnaissable gesticulait, fendant la gadoue telle Moïse traversant la mer Rouge, elle eut tôt fait de rejoindre notre Commissaire aux Travaux, juchée bien au sec sur le ponton. Moue circonspecte de la Vicomtesse en reconnaissant la bourgmestre, toute maculée de boue :


Co ... Colombine ?!? Nom d'une lanterne sans chandelle, m'est avis que nos lavandières vont avoir de l'ouvrage elles aussi ! C'est un plaisir que de vous voir ainsi montrer l'exemple et oeuvrer si vaillamment aux côtés de vos administrés.

Sourire amusé en voyant l'héritière d'Albon, ce petit bout de femme grâce à qui ce colossal projet avait pu se concrétiser, ne pas rechigner à donner de sa personne.

Bravant les embûches, le Bailli de la province les rejoignit à son tour. Le sourire de la brune de Hoegaarden s'élargit encore à la vue de Dame Terwagne. Elle lui répondit :


Eh bien ma chère, les conditions de travail sont désastreuses mais il semble que même la colère divine ne pourrait arrêter les lyonnais dans leur volonté de mener à bien cette entreprise. Mirez donc comme les contours du futur port se dessinent, et c'est ici même que les navires de plaisance accosteront prochainement, si Dieu le veut.

Allons nous réchauffer sous la tente, je pourrais vous montrer les croquis sans craindre de les souiller de boue.


Faisant signe à la bourgmestre et au bailli de la suivre, elle entra sous la toile blanche, fronça les sourcils d'un air désapprobateur en apercevant quelques poivrots confondre le chantier avec le bistrot du coin. Mais ... ce moine tranquillement accoudé à la tablée en sirotant son vin chaud en main, n'était-ce pas ... ? Rhooo ! Arrivant par derrière et lui tapotant l'épaule, elle lui dit d'un ton presque maternel :

Voilà que je vous prends une fois de plus en flagrant délit de boisson, et aux aurores en plus ! Allez-y modérément Frère Estienne, les conditions de travail sont rudes et il serait regrettable que vous blessiez quelqu'un ou soyez victime d'un étourdissement.

Elle ne doutait pas un seul instant de la volonté du brave brasseur à aider de son mieux mais elle ne pouvait s'empêcher de craindre pour sa santé et vu son penchant connu de tous pour la bouteille, pour la sécurité des ouvriers. Le simple fait de grimper les escaliers menant en salle de doléances ou à la colline de Fourvières suffisant déjà à lui provoquer un malaise. Alors construire un port ... vous imaginez !
_________________
--Robert.le.poivrot


Entre deux gorgée de la délicieuse boisons ...hips...et les sourires de la gentille dame qui lui faisait les yeux doux, du moins le croyait-il, et ben Robert l'avait entendu la donzelle s'inquiéter pour...son copain - et oui dès qu'on avait un verre à la main on d'venait immanquablement l'ami d'Robert - aussi s'empressa-t-il de rassurer un aussi joli minois:

Vous bilez pas...ma jolie, l'Robert va en prendre soin d'votre frère Estienne! Robert prend toujours soin d'ses amis !

L'Robert était encore en état de marcher et d'parler assez convenablement pour s'faire comprendre...hips...après tout c'était que l'début d'la journée et même s'il avait pas totalement décuvé d'la veille, il était encore apte au travail...hips...si on l'ui demandait pas trop d'effort ! Surveiller qu'son copain n'se fatigue pas trop c'était dans ses cordes ça, voulait bien s'en charger surtout...si l'copain comptait rester ici près d'la source de tous les plaisirs...
Phelim
Le Vicomte d'Oingt se trouvait encore en Bourgogne, à Chalon, quand il avait reçu une missive d'Adrienne. Ses sourcils s'étaient froncé en la lisant, car dans l'enthousiasme que la vicomtesse avait mise à l'écrire, la lettre en était presque devenue incohérente. Tout du moins, il lui semblait après moult tentatives de déchiffrage qu'il était invité à se rendre sur le bord de la Saône, avec pioche et pelle, pour terrasser du porc, et qu'Argael se trouvait être leur chef. Et apparamment, ils avaient déjà commencé à s'amuser de ce nouveau loisir.
Le Lyonnais aurait très bien pu prendre le temps de faire en réponse un long texte argumentatif montrant par a + b que buter du cochon sans lui, c'était mal. Mais il préféra se résigner à partir sur l'heure, parfois sur un champ de bataille, un coup de pelle partant malencontreusement sur la tête de la personne à qui on en veut, ça parlait plus que tous les mots du monde.

Ainsi donc, le voici en route avec son groupe pour Lyon .. en allure modérer vu que chose habituelle désormais pour lui, à chaque arrivée dans une nouvelle ville, il lui manquait au moins un membre, quand il ne s'agissait pas de tous. Enfin, qui va lentement va sûrement, et après beaucoup de litres de sueurs et de hurlements de rage, ils arrivèrent un beau matin en pays Lyonnais.

Dans son domaine à Oingt, le Seigneur de Tassin la Demi Lune s'était immédiatement mis à s'entraîner à utiliser les armes imposées par la flamande sur ses moutons. Au bout de quelques troupeaux d'ovins décimés et la nuit tombée depuis longtemps, il en était arrivé à la conclusion qu'avec la pioche, il fallait frapper plusieurs fois au niveau de la nuque de l'animal pour avoir raison de lui, d'où d'ailleurs l'idée du concepteur de faire la lame longue et incurvée, pour atteindre en toute aisance l'arrière du crâne. Cependant, cela restait trop technique. Il préférait utiliser la pelle qui lui correspondait plus, en faisant des enchaînements, trois coups avec le plat, un coup avec le tranchant et ainsi de suite.
Il était fin prêt et rejoint son lit entièrement satisfait de lui même .. demain, le goret n'auraient qu'à bien se tenir.

A l'aube, Phelim prit un solide petit déjeuner, le visage fermé et concentré, visualisant mentalement la joute contre les porcins. Ensuite, il s'étira, fit craquer les os de ses doigts et de son cou, puis revêtit cotte de maille, armure de plates, gants cloutés et heaume. On le hissa sur Rouge et il se mit en route, pioche et pelle retenues dans son dos par des sangles de cuir. Il se demandait sur le chemin s'il n'aurait pas du aussi prendre son oriflamme.
Surpris par la pluie alors qu'il était encore à quelques lieux de Lyon, il dut patienter durant des heures sous le couverts des arbres que cela s'arrête, et quand se fut le cas, il put repartir.

C'est dans l'ambiance silencieuse et morne qui fait suite aux larmes du ciel que Phelminator déboula au galop sur les berges de la rivière lyonnaise. Ne trouvant pas la Commissaire aux Mines, il se dit qu’elle devait être dans l’espèce de tente qui se dressait dans un coin du chantier. Comme il ne pouvait descendre de son canasson, faute de pouvoir y remontait ensuite seul tellement son équipement était lourd, il mit son cheval au pas et se dirigea vers l’abri blanc tant bien que mal au milieu des travailleurs. D'ailleurs, cela eut le bon côté de lui éviter de se salir, contrairement à tous ces gens couverts de boue jusqu’à la racine des cheveux. C’est qu’il ne se lavait pas souvent le noble, aussi il évitait de se salir du mieux possible.

Il releva le pan de la tente d’une main et de l’autre la visière de son heaume, et les occupants purent lire dans le fond de la prunelle de ses yeux bleus une grande déception et une immense tristesse. Il venait de comprendre que le seul porc à qui ils livreraient bataille se trouvait sous ses pieds, et le Lyonnais n’était pas sur qu’il y ait un intérêt ludique à terrasser de la terre. Reconnaissant celle qu’il cherchait, il dit.



Je crains fort qu'après réflexions, le terrassement de port ne soit pas trop mon truc, mais j'espère que vous vous amuserez bien.
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Edonice
Edonice chevauchait entre les deux femmes, comme de coutume. Elles n'avaient pas eu beaucoup de difficultés pour savoir ou se trouvait la marraine de l'enfant. Elle supervisait la construction d'un port. L'enfant ne pouvait s'empêcher de penser que l'aristo devait se croire bien indispensable pour aussi s'occuper de cela. Sa propre mère était-elle ainsi ?

Edonice s'obligea à chasser Cassandre de son esprit. Elle ne voulait pas penser à cette mère trop faible pour combattre un homme et qui s'était réfugiée dans la folie.

Un port. Mauvais présage. Edonice avait adoré l'eau. Elle avait grandi dessus jusqu'à ses 5 ans et l'attaque du bateau de ses parents. Puis elle s'était installée sur une plage dans sa Dunkerque d'adoption. Là aussi le malheur s'était accroché à ses basques.

Mauvais présage, oui. Mais certes plus pour elle mais pour sa marraine qu'elles allaient duper. L'enfant n'attendait plus rien de la vie, le detsin lui ayant apporté plus de malheurs que de joie. Elle trainait sa carcasse attendant déjà de croiser la mort. En attendant, elleprofiterait de l'existence, prenant ce qu'elle voulait comme tant d'autres le faisaient.

De l'eau. Du briut. Un chantier.

Edonice arrêta son cheval, regarda ses deux protectrices en souriant.


Prête ?

Elle savait la question inutile. Jamais elles ne reculaient.

J'vous suis, j'sais même plus à quoi elle peut r'sembler. Sur'ment une bon'femme dans une robe trop luxueuse pour ce genre d'endroit.

L'enfant regardait la boue et songeait qu'il serait drôle de commettre une maladresse qui souillerait la "grande" dame.
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Terwagne
Avec un sourire un peu rêveur suite aux pensées que venait de soulever en elle la possibilité future de voir s'ancrer là des bateaux de plaisance, la Dame de Thauvenay suivit la Vicomtesse de Menin sous la tente où effectivement il faisait bien plus chaud qu'en plein air.

La vue des quelques ivrognes se réchauffant à ce qu'elle supposa être du vin chaud provoqua un léger soupir retenu de sa part, alors qu'elle se faisait la réflexion qu'ici comme ailleurs certains se planquaient pendant que d'autres s'activaient, les mêmes se donnaient sans compter alors que les autres profitaient de la situation. La nature profonde de certains hommes, sans doute...

Ne s'attardant pas plus qu'il ne fallait à ce genre de considérations, elle s'amusa de voir la Commissaire aux mines faire la morale à un vieux moine, et attendit que celle-ci leur montre les plans dont elle venait de parler. Cette grande entreprise excitait sa curiosité, bien plus que ce qu'elle y laissait paraitre, emprunte d'une certaine réserve en public, comme si elle craignait que tout ceci ne soit qu'un rêve qui jamais n'aboutirait.

C'est à cet instant qu'elle entendit une voix s'élever de l'entrée de la tente, et qu'elle ne put réprimer un large sourire en tournant le regard vers l'homme qui venait de faire son apparition entre deux pans de tissus, comme un acteur sur une pièce de théâtre.

Cet homme, qui avait été gouverneur du Lyonnais-Dauphiné avant qu'elle-même ne s'y intègre et ne s'intéresse à sa politique, elle ne le connaissait pas vraiment, mais se souvenait fort bien de toutes les fois où elle avait du retenir son rire devant ses prises de parole en tant qu'avocat, devant les mises en scène dont il avait le secret... Ici, il n'y avait ni avocat, ni Juge, juste des hommes et des femmes réunis autour d'un grand rêve, et elle lui adressa un sourire qui en disait long sur la joie qu'elle avait d'enfin le rencontrer dans des circonstances un peu moins protocolaires.

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Membre de l'APD : la compétence au service des Lyonnais et Dauphinois
Enored
L'Irlandaise avait rejoint les filles rapidement et s'était mise à la gauche d'Edonice. Depuis que la petite se débrouillait bien à cheval, elles voyageaient ainsi toutes les trois. La môme au milieu pour parer à toute éventualité. La fille de Guillaume était pour l'Irlandaise le plus précieux des trésors.

Elles arrivèrent rapidement au port. Port qui en rappelait un autre et un sujet avorté à cause d'un archevêque. La rouquine resserra ses poings sur les rennes de son cheval. Geste rageur face à un projet trop vite mis de côté ...

"Prêtes ?" Un simple mot qui ramena la rouquine à ce port sur la Saône, loin du Port provençale ... La rouquine hoche la tête, elle a hate de voir le tour que la p'tite Rastignac va jouer à l'emplumée. Car, même si elle l'avait rencontrée à Lyon, la rouquine se souvenait de la robe pleine de plumes de cette femme lors du baptême d'Edonice.

"J'vous suis, j'sais même plus à quoi elle peut r'sembler. Sur'ment une bon'femme dans une robe trop luxueuse pour ce genre d'endroit."

La rouquine sondait les alentours à la recherche de la Vicomtesse. Elle voyait les ouvriers s'acharner à la tâche dans toute cette boue et décida d'avancer sur le chantier. Elle cru reconnaitre une silhouette et décida d'aller dans cette direction.

La silhouette disparu dans une tente accompagnée de deux autres personnes. La rouquine descendit de cheval à quelques mètres de la tente.


Edo, je m'arrête là. Si je me trompe pas, ta marraine est dans cette tente. T'en penses quoi Caline c'est elle non ?

Mots prononcés avec force pour que les occupants de la tente puissent saisir l'essentiel. Léger sourire carnassier sur les lèvres, main négligemment postée sur le pommeau de son épée ... début de l'attente...
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Cajoline22
Elles avaient voyagé en silence, ce qui lui convenait très bien, elle aimait le calme, le silence, se plonger dans ses pensées, profiter simplement du bonheur d’être à cheval et de cette impression de se sentir libre, de cette impression que d’un simple geste du talon, elle pouvait avec sa monture partir à tout allure sans plus se soucier de rien. Comme elle détestait ceux qui passait leur temps à meubler le silence, par peur de celui-ci, par gêne, alors que dans le silence il pouvait y avoir tant de choses de dites....elle était tout de même chanceuse, Enored et Edonice n'étaient pas du genre à parler pour ne rien dire et elle appréciait.

Prête ?

La question de la petite la ramena à l’instant présent, au but de leur présence sur le chantier. Elle lui adressa un sourire entendu et par-dessus elle un autre à la rouquine. La pièce de théâtre allait commencer, Intitulé : Comment tromper sa marraine, avec dans le rôle de la parfaite petite filleule : Edonice...

"J'vous suis, j'sais même plus à quoi elle peut r'sembler. Sur'ment une bon'femme dans une robe trop luxueuse pour ce genre d'endroit."

Son regard depuis leur arriver sur le chantier, avait fouillé, observé les lieux, pour se souvenir du moindre détail...se souvenait-elle correctement de la marraine de la petite? Elle n'était pas bien sur, son regard parcourait le chantier…les ouvriers, la boue, une tente, un poivrot, un moinillon, une femme ronde, une toute jeune fille un pichet à la main…et de dos qui rentrait dans la tente, il lui semblait bien…

Edo, je m'arrête là. Si je me trompe pas, ta marraine est dans cette tente. T'en penses quoi Caline c'est elle non ?

Les paroles prononcées bien fort et bien distinctement par Enored faisaient écho à ses propres pensées. Regard vers son amie, dont le regard, le sourire ne trompaient pas, ne la trompaient plus, la rouquine venait de lancer le début de la pièce et c’était à son tour d’entrer en action.


Il me semble bien l’avoir reconnu Enored, c’est Dame Adrienne, la marraine d’Edonice.

Elle avait parlé assez fort, tout comme Enored pour être entendu de la tente, en insistant bien sur le "Edonice" à la fin. Si à n’en pas douter la marraine de la petite se trouvait à l’intérieur, elle les avait forcément entendu ou alors elle avait de sérieux problème avec ses oreilles ! Elle se souvenait un peu d'elle pour l’avoir croisé lors du baptême, sa première impression avait été bonne, la dernière par contre, avec cette lettre, l’était nettement moins !

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Sacha
"Il faut que tu viennes voir la construction du port !" lui avait-on dit. La tête ailleurs, Sacha avait répondu qu'elle irait voir, et comme elle avait coutume de faire ce qu'elle disait, pas toujours de très bon coeur cela dit, elle était venue. Pas que le chantier la passionne, surtout que l'on en était qu'aux prémices et que dans le fond, il n'y avait pour le moment pas grand chose à voir mais bon, maintenant que c'était fait, elle pourrait dire que oui oui, elle y était allée.

Il y avait foule. Entre les badauds venus en curieux, les touristes de passage qui n'avaient rien de mieux à faire et les manoeuvres, la place grouillait de tous ses coins et recoins, pire qu'une ruche aux heures de pointe. Le regard de la jeune femme volait d'un point à un autre, sans rien regarder de précis. Un coup d'oeil vers ce qu'on pourrait appeler la tente de commandement la fit sourire en coin. Le vicomte d'oingt reconnaissable entre mille, vétu comme si il partait guerroyer contre de la roche ne pouvait pas se rater.

Tout en se demandant ce qui avait bien pu lui passer par la tête, le balayage visuel repris. Boue, alcoolique, inconnu, travailleur, encore un alcoolique, le spectacle avait le mérite d'être varié. Un léger froncement de sourcil, une silhouette qui semblait vaguement familière avant de chasser l'idée devant l'impossibilité de cette présence pour finir par détailler le lieu qui serait un jour, peut-être, un port.

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