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Info:
Après sa fuite de saumur et son escale forcée à Blois, Karyl arrive à sémur ou il va enfin pouvoir se reposer un peu. Sans un sous et bien trop faible pour travailler, le petit garçon se met à mendier, comptant sur la générosité des villageois pour espérer terminer son voyage.

[RP] Le petit mendiant

Karyl
[Sur son chemin vers l'Est, mi novembre 1457]


Le petit blond avait traversé la France sans vraiment faire attention à ce qui l’entourait. Un seul arrêt, blois, quelques brèves rencontres, avant de repartir vers cet Est qui l’attirait tant. L’Est… les montagnes, un rêve à portée de main.

Et les jours, les semaines avaient passé sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. Seule la faim et la fatigue, commençant à le tenailler, lui rappelaient le chemin parcourut depuis qu'il avait fuit Saumur. Le petit vagabond en était à présent réduit à l’état de miséreux, volant dans les champs de quoi se sustenter, dormant à la belle étoile quand le vent n’était pas trop vif. Les semailles de ses chaussures n’étaient plus qu’un souvenir et au fil des lieux qui s’enchainaient, son courage diminuait autant que le froid grandissait. Le froid, ennemi sournois qui s’infiltrait sous ses haillons, le faisant trembler comme une feuille et rendant sa progression difficile. Bien des fois Karyl eut envie de renoncer, imaginant sa vie s’il ne s’était pas enfuit. Mais chaque fois il dodelinait de la tête se maudissant d’être si faible. Il devait être un homme et prouver sa valeur, s’il voulait qu’elle l’accepte. Il devait aller à l’Est et devenir cet homme fort qu’elle aimerait.
Alors il avait poursuivit son chemin tachant d’oublier son envie de rentrer, courant à travers les villes pour échapper aux douaniers, se cachant à l’orée des villages dans lesquels il n’entrait que par nécessité. Chaque jour des pigeons provenant des autorités du domaine royal venaient menacer le petit va-nu-pieds mais lui il s’enfichait, il voulait atteindre l’Est encore et toujours, atteindre son rêve coute que coute.


Et la Bourgogne enfin se dessina devant ses yeux. Sourire tout d’abord qui naquit sur les traits fatigué de l’enfant au visage émacié avant que la crainte des geôles ne le fasse se cacher de nouveau. Mais aucun pigeon ne vînt. Karyl allait pouvoir souffler enfin. Et il en avait bien besoin le petit manant dont les guenilles trouées et boueuses ne faisaient qu’accentuer son allure dépenaillée, soulignant sa frêle carrure et sa mine chétive presque malade d’avoir passé trop de temps sur les routes.

Sans le sous, trop fatigué pour envisager mieux, le petit blond à la bouille crasseuse entra finalement à Sémur. Il traversa d'un pas lent, l'oeil éteint les quelques ruelles qui le menèrent au centre du village. là, Karyl n’eut pas le courage de faire le tour du marché à l’affut d'une occasion qui lui permettrait de se mettre quelque chose sous la dent.

N'ayant nul part où aller et le ventre criant famine, l'enfant se résigna alors de s’assoir près de l’église, sa casquette posée devant lui, quémandant quelques piécettes aux passants qui croisaient son chemin. Par chance, le temps était clément et la froideur de l'hiver qui s'annonçait était encore supportable. Appuyé contre le mur, les genoux repliés contre sa poitrine, le petit garçon attendait simplement d'avoir de quoi aller en taverne le soir venu. Fatigué, il regardait vaguement les sémurois passer devant lui, sans vraiment les voir, son esprit déjà parti très loin de sa galère, vers la mer et la chaleur d’un rêve ou une féline viendrait le chercher. Il était alors très loin de se douter qu’à des dizaines de lieux de là, une féline prenait la plume pour lui écrire ce qu’il rêvait d’entendre. Lui, à bout de force, incapable de faire le moindre geste, espérait simplement une petite pièce.

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un simple gamin des rues...
Mariealice
Petit tour pour prendre l'air, pour penser à autre chose, pour ne pas se dire que demain elle enterrait un autre pan de sa vie. Elle trainait le pas, emmitouflée dans sa vieille cape de voyage désormais sans âge, capuche rabattue qui ne laissait voleter au vent que quelques mèches brunes, silhouette anonyme parmi les passants.

Perdue dans ses pensées elle remontait le flot de ces derniers sans prendre garde aux étals du marché ni aux chalands, évitant juste de se faire rentrer dedans par quelques gamins chamailleurs. Un sourire étira ses lèvres en repensant à certains qu'elle avait rencontré ça et là, se demandant ce qu'ils devenaient. Elle avait reçu voici peu une lettre de Natsuki, petite fille rencontrée en Touraine. Cette dernière avait fait de sacrés progrès en écriture d'ailleurs et il lui fallait répondre. Par contre, nulle nouvelle de Karyl, jeune garçon de 6 ou 7 ans à qui elle s'était attachée rapidement, là encore en Touraine. Un petit moulin à paroles, ou du moins à questions. Jusque là il avait toujours envoyé une missive en retour aux siennes mais là.... Là plus rien et la brune ne pouvait que s'inquiéter. Confusément elle n'aimait pas ce silence.

Alors qu'elle remontait vers la place de l'église, elle leva les yeux vers le clocher en soupirant, songeant à celui dont elle guetterait les cloches le lendemain et décida d'aller se recueillir pour retrouver son calme. Ses pas débouchèrent sur le bâtiment en lui-même et elle s'en approcha lentement, son regard descendant le long des murs jusqu'à tomber sur une silhouette assise contre l'un d'eux. Un visage émacié, un enfant et là son coeur fit un bond.... Ce ne pouvait être lui... Les pieds s'enchainèrent jusqu'à le porter jusqu'à lui et elle s'agenouilla, repoussant d'une main la capuche pour lui montrer son visage.


Karyl?
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Karyl
[Contre l'église sémuroise, le même jour]

Perdu dans ses pensées, le petit Karyl sentait le sable chaud s’insinuer entre ses orteils, la brise marine caresser son visage sur lequel se peignait un large sourire balayé de ses longs cheveux blond. Il se voyait courir vers l’océan bleu turquoise criant dans le vent à son amie d’essayer de l’attraper. Les rires emplissaient alors son esprit réchauffant son cœur et lui donnant le courage nécessaire pour rester assis là contre l’église proche du parvis en quête de quelques écus. Il savait ce rêve devenu poussière et pourtant il y puisait encore l’espoir qui lui faisait oublier le froid qui taquinait ses membres et la fatigue qui devenait à chaque minute plus pesante.

Une légère fièvre était apparut deux jours plus tôt dont l’enfant n’avait guère accordé d’importance, commençait cependant à lui tourner la tête, enveloppant sa carcasse alanguit dans un coton imaginaire. Mêlée à la fatigue, elle rendait chaque geste difficile pour le petit garçon qui songea un instant qu’il serait si simple de ce coucher là, à même le sol glacé, indolent aux gravillons qui marqueraient sa chair de leur empreinte. Juste dormir, laisser Morphée l’emporter vers ses rêves mais le petit blond s’y refusa. S’il était assez courageux pour rester mendier encore quelques heures, il pourrait le soir venu dormir dans un bon lit. Se raccrochant à cette idée, il se replia d’avantage sur lui-même, essayant d’échapper aux bourrasques de vent, la tête cachée entre ses bras.


Et puis, une silhouette approcha sans que l’enfant de ne la voit vraiment, perdu dans les limbes de son inconscient, il entendit seulement le gravier crier sous les pas de celle-ci. Alors que la femme s’était déjà agenouillée près de lui, le petit mendiant relevait à peine la tête, offrant des yeux surpris à la vicomtesse qui lui faisait fasse. Il avait l’air si hagard que nul n’aurait pu dire qu’il l’avait vraiment reconnu à ce moment là. Ce n’est que lorsque son nom fut prononcé que l’enfant sembla reprendre pied dans la réalité et fit un mouvement de recul.

Il plongea alors ses onyx dans les yeux de Marie-Alice, le cœur battant. Il n’avait pas conscience d’avoir atteint Sémur, et ne s’attendait pas à une telle rencontre. Prit au dépourvu, honteux de son état devenu si miséreux mais bien trop faible pour inventer quelque histoire justifiant sa présence ici-lieu autant que sa condition, le petit karyl prit peur et resserra ses bras autour de ses genoux à la recherche d’une échappatoire. Pas un son ne franchir le mur de ses lèvres durant un moment qui sembla durer une éternité au petit garçon qui jaugeait la pair de France. Et puis, la peur s’effaçant doucement, le petit mendiant, d’une voix a peine audible, demanda :


- Pourquoi tu es là ?
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un simple gamin des rues...
Mariealice
Marie restait là à l'observer alors qu'il recroquevillait et semblait vouloir se fondre dans le mur. Il était si pâle, les traits creusés par la fatigue, les yeux brillants de fièvre. Seigneur comment était-il arrivé ici? Et seul qui plus est. Où étaient ses amis? Pourquoi l'avoir laissé? Tant de questions qui se bousculaient dans sa tête et lui vrillaient l'estomac. Il était dans un tel état qu'elle peinait à reconnaitre en celui qui était devant elle l'enfant joyeux et volubile qu'elle avait rencontré en Touraine. Ce Karyl là ne cessait de parler, de demander pourquoi et comment, de faire promettre que tous lui écriraient quand ils seraient partis, qu'ils ne l'oublieraient pas. Comment pourrait-on oublié un môme si attachant?

Il avait peur, froid, semblait perdu. Tout doucement elle leva une main et vint la poser sur son front brûlant.


Et bien je suis ici chez moi Karyl. Tu te souviens que je t'avais parlé de Sémur, l'endroit où j'habite? Et toi que fais-tu ici? Tu es venu me rendre visite?

Toujours lentement elle repoussa une mèche de cheveux blonds des yeux sombres et lui sourit, se voulant rassurante, essayant de masquer l'inquiétude et la colère qui la rongeaient à cet instant.

Tu sais que je suis très contente de te voir? J'ai du monde à te présenter. Ca te dit de me suivre chez moi? Tu sais il y a Flaiche et Eusaias ici avec moi.

Ne pas le brusquer, ne pas l'effrayer un peu plus même si elle savait qu'elle ne le laisserait pas partir et que s'il le fallait elle le porterait.
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Karyl
Le petit garçon regardait la femme, plongeant ses onyx dans ses prunelles comme pour essayer de lire en elle. Peu à peu, il semblait reprendre confiance, se souvenant surement de la douceur maternelle dont Marie-Alice avait fait preuve envers lui à chinon et il se détendit tout en l’écoutant. Un peu trop faible pour mieux faire, le petit moulin à paroles se contenta d’un faible « Je veux aller à l’Est pour être aventurier » murmuré avec difficulté pour expliquer sa présence à Sémur. Il avait beau être un enfant d’ordinaire loquasse, karyl n’aimait pas parler de lui et la fatigue aidant il ne s’étendit donc pas sur les raisons de sa venue.

Rasséréné, il ne chercha pas à fuir lorsque la vicomtesse posa la main sur son front et dégagea une mèche blonde de ses yeux. Il se contenta simplement de la détailler tout en essayer de calmer les tremblements de son corps transit par le froid. Bien que conscient de son piteux état témoignant autant de sa mal nutrition que de son manque flagrant d’hygiène, karyl n’avait rien perdu de sa fierté. Il foulait prouver qu’il était un homme et n’avait nul envie de faire étalage de ses faiblesses devant la licorneuse. Aussi, lorsqu’elle lui proposa de l’accompagner, il hocha la tête en guise d’accord, pas mécontent de pouvoir se réchauffer à l’abri d’un bon feu, et entreprit de se lever s’appuyant sur le mur de l’édifice religieux.

Le petit mendiant serra les dents cependant, se mettre debout était un exercice plus difficile qu’il ne l’aurait pensé. Sa tête lui tournait et il vacilla manquant de s’écrouler de tout son long. Aidé du mur il parvînt malgré tout à se stabiliser et esquissa un timide sourire pour rassurer sa bienfaitrice. Pas question de se faire aider, il devait y arriver seul, fierté oblige.

Enfin stable sur ses pieds, karyl leva une nouvelle fois les yeux vers la pair de France tout en se collant au mur, tachant de mettre en eux le plus de distance possible, comme s’il craigne que la femme ne se mette à le frapper et resta ainsi, la jaugeant de ses grands yeux ébènes.
Il était content de la revoir, autant que de savoir qu’Eusaias et Flaîche étaient eux aussi présents à Sémur. Cependant, il ne savait comment réagir en cet instant, lui qui voulait montrer son courage en restant debout priait pourtant pour que son calvaire cesse bientôt. Ses pieds écorchés par des semailles trop usées lui lançaient affreusement, la fièvre lui donnait l’impression de voleter et la fatigue menaçait de l’emporter à chaque instant. Malgré tout, il prit une grande inspiration et tendit finalement la main à la femme tout en faisant un pas vers elle. Ignorant la douleur qui irradiait son corps affaiblit, il se força à sourire et réunit l’ensemble de ses forces pour demander :
« C’est où ta maison ? »

Question apriori innocente pour ce petit bambin habitué à en poser par centaine mais qui reflétait ce jour là la crainte profonde d’une longue marche à travers la ville. Les jambes tremblantes, il n’était pas capable de faire plus de quelques mètres et aurait bien du mal à donner le change à marie sur son état de santé. Il allait pourtant tenter de la convaincre qu’il allait bien, et ferrait de son mieux pour ne pas laisser la fatigue l’emporter, jusqu’à ce que, à bout de force, un écran noir ne se dessine devant ses yeux et que son corps entier devienne aussi solide que du coton, jusqu’à ce que sa faiblesse l’emporte sur sa fierté.
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Mariealice
Je veux aller à l’Est pour être aventurier.

Cette simple phrase la fit sourire. Malgré le son de sa voix si étouffé, si faible, l'entendre lui rappeler son rêve d'enfant la fit sourire oui. Elle hocha la tête tandis que ses yeux se faisaient plus doux encore. Cela durait si peu de temps cette période heureuse où l'on pensait que si on le voulait suffisamment fort on pouvait tout. L'enfance et ses rires, son insouciance. Pourtant il savait déjà que la vie n'était pas si simple, parce qu'elle lui avait donné son lot de coups.

C'est vrai. Tu me l'avais dit, je me souviens maintenant. Et tu as déjà fait un sacré voyage pour arriver ici. Je suis très impressionnée.

Il acquiesça à son invitation et Marie eut l'impression d'avoir remporté une immense victoire. Par contre le voir se lever difficilement, en serrant les dents la rendit malade. Pourtant elle n'esquissa pas le moindre geste. Parce qu'il avait dans les yeux cette lueur de fierté d'avancer seul et qu'elle souhaitait la voir briller encore. Les noisettes parcoururent aussi discrètement que possible sa tenue, ses chausses et à nouveau son coeur se serra. Depuis combien de temps marchait-il pour être dans cet état? Depuis combien de temps la fièvre s'était-elle fait une place en son sein? Seigneur qu'il lui était difficile de le laisser faire, de ne pas le prendre dans ses bras pour le soulever et l'emporter le plus vite possible au chaud. Pourquoi n'avait-elle pas pris sa jument, lui qui aimait monter à cheval n'aurait fait aucune difficulté pour s'en servir et s'en serait trouvé soulagé.

Ma maison n'est pas très loin mais pas tout près non plus.

Il commençait à chanceler et sans réfléchir elle tendit ses bras pour lui éviter de chuter au sol.

Tu sais ce qui me ferait plaisir? C'est que tu veuilles bien monter sur mon dos comme faisait parfois mes enfants quand ils étaient plus petits. Comme cela ils jouaient au chevalier et pouvaient me raconter des choses à l'oreille. Ainsi tu pourrais faire de même et me raconter ce que tu as vu depuis qu'on s'est quitté.

Elle mentait, éhontément, mais ne trouvait nulle autre solution pour le moment. Pourvu qu'il ne prenne pas mal et accepte.
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Karyl
Il n’avait faiblit qu’une seconde avant de se ressaisir et tâcher d’ancrer son esprit dans la réalité. Une seconde mais cela avait, de toute évidence, suffit à inquiéter marie qui lui proposa de monter sur son dos pour jouer au chevalier. L’enfant la regarda un moment, la jaugeant une fois de plus. Il avait du mal bien du mal à l’imaginer dans une telle posture et ne semblait pas vraiment convaincu par l’histoire, cependant l’imagination de marie le fit sourire et son visage s’éclaira d’un coup comme doté d’une nouvelle énergie. Prit au jeu, le garçonnet en oublia sa fatigue et aussitôt sa voix fluette se fit entendre : « C’est vrai que tu fais avec tes enfants ? »

Il la regarda avec des yeux interrogateurs, visiblement amusé de son idée saugrenue et décida finalement de se laisser tenter. Il était épuisé et pouvoir se reposer tout en lui racontant ses histoires n’était pas pour lui déplaire. Il aurait bien le temps d’ici quelques jours de lui montrer tous les progrès qu’il avait fait dans son apprentissage pour être aventurier et avait déjà en tête de lui proposer un petit entrainement au bâton. L’enfant lui tendit alors les bras et se laisse porter, entourant le cou de la vicomtesse doucement. Son voyage improvisé avait beaucoup amaigrit l’enfant si bien que celui-ci ne pesait plus grand-chose et n’eut ainsi aucun mal à trouver une bonne place dans les bras de son amie.

La tête proche de son oreille, l’enfant prit dans un sentiment de sécurité se remit à parler comme il ne l’avait plus fait depuis des semaines. Il lui compta alors son départ de saumur sans pour autant lui en expliquer les raisons poursuivit par sa rencontre avec le poison et le géant, et finalement sa traversée du domaine royale. Il parlait doucement, tout en donnant vie à son récit, riait par moment, tremblait à d’autres. Sa voix changeait d’intonation lorsqu’il voulait exprimer le danger ou sa bravoure (1).

Protégé par Marie et malgré sa faiblesse, l’enfant reprenait vie peu à peu sur le chemin qui le conduisait chez le vicomtesse. Il riait presque, observait la ville pour la première fois et se mis à poser des questions pour savoir qui habitait telle maison, qui était le maire et si les enfants de marie étaient tous là. Et puis la fatigue refit son apparition et l’enfant se mis à parler de plus ne lui lentement, ses questions se raréfièrent et puis il finit par murmurer
« je vais voir ta maison… je pourrais rester avec toi pour avoir une histoire ? » et sans même attendre de réponse, il posa sa tête contre l’épaule de la femme et ferma les yeux, un petit sourire au bord des lèvres alors qu’il resserrait son étreinte. L’épuisement venait de gagner la partie pour le moment, mais Karyl s’en fichait, il était en sécurité.


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(1)***Si tu savais marie, je ai été courageux pour venir. Et je ai appris à faire avec le bâton et même que je ai gagné contre milo. Si tu avais vu tu aurais été fière. J’ai fait paf et paf et paf là aussi, et si tu veux je te monterai quand je serai dans ta maison. Et après les douaniers ils ont voulu me attraper mais je été trop fort alors je me suis caché et tu sais quoi ? m’ont pas attapé. T’as vu que je suis malin m’ont pas eu ? et après je suis venu ici… et je vais rester avec toi et je vais te protéger des méchants. Faut que je te montre que je sais faire….***
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Mariealice
Il doutait de ce qu'elle venait de dire, son regard était assez clair sur ce point. Elle aurait dû y penser, comment pourrait-il croire une telle chose? Ses enfants petits avaient plus connu leurs nourrices que leur mère, voyages et travail obligent. Elle aurait aimé jouer ainsi avec eux, participer plus à leur petite enfance, se raconter des secrets et partager. Mais elle avait surtout brillé par son absence et se le reprochait bien assez. La brune retint un soupir, pensant avoir perdu cette partie et s'attendant à ce qu'il lui dise qu'il marcherait mais il finit par sourire et, après lui avoir demandé si c'était vrai, lui tendit les bras pour venir se réfugier au creux de ceux de la Vicomtesse qui s'empressa de le soulever et de le serrer contre elle.

Si c'est vrai? Peut-être que oui, peut-être que non. Tu crois que c'est important?

Elle lui sourit, l'installa confortablement contre elle en prenant soin de le recouvrir de sa cape et prit la direction de la maison tout en tendant l'oreille à ce qu'il lui murmurait, le portant comme un objet précieux et fragile. Il était si léger qu'elle avait l'impression de porter un oisillon tombé du nid. Tout en marchant, elle lui répondit sur le même ton, chuchotant en retour au blondinet.

Oh mais je sais que tu es très courageux, je n'en ai jamais douté. Tu me montreras avec le bâton oui et si tu veux on fera un combat tous les deux. Comme ça je verrai comme tu as bien travaillé. Et oui tu vas rester avec moi et me protéger et moi en échange je te protégerai aussi tu veux bien?

Et de répondre à ses questions sur les gens, les maisons, sur le fait qu'Aleanore était ici mais que Maeve était encore en Lorraine, que Gaspard se terrait dans un monastère, que Gabrielle était arrivée pour l'enterrement de son père, que Cassian tout aussi blond que lui était un presque grand. Son poids se fit doucement un peu plus lourd jusqu'à ce qu'elle sente qu'il s'était endormi sans même attendre la réponse à sa dernière question qu'elle lui donna pourtant.

Oui tu auras ton histoire et tu resteras autant de temps que tu voudras. S'il n'en tenait qu'à moi tu ne repartirais pas....

Une fois en vue de la demeure, elle passa la porte, fit demander qu'on prépara une chambre au plus vite et en attendant, alla s'installer dans un siège, gardant contre elle l'enfant comme un précieux trésor.
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Karyl
Le petit garçon prit par le sommeil ne réagit guère lorsque la vicomtesse passa le seuil de sa porte. Profondément endormi, il ne la senti même pas prendre place dans un fauteuil resserrant son étreinte autour de lui. Fiévreux, il tremblait. Quelques goutes de sueurs perlaient de son front, collant ses cheveux crasseux à son visage renforçant d’autant son allure chétive. Il remuait légèrement, émettant des sons comme s’il souhaitait parler. Et puis, il commença à s’agiter davantage, dormant toujours, il sembla s’enfoncer dans le délire, murmurant des mots, des phrases incompréhensibles, se débattant avec le peu de force qui lui restait contre un ennemi tout droit sorti de son imaginaire. Son visage si calme quelques minutes auparavant se déforma en une grimace désespérée. La peur, une peur panique semblait lui nouer les entrailles alors qu’il restait endormi. Et seules quelques paroles prononcées plus clairement auraient pu aider Marie-Alice à comprendre ce qui se passait dans la tête de l’enfant apeuré. Georges…Félina… partir… courir…fuir…

En sursaut l’enfant ouvrit finalement les yeux fixant sa protectrice, haletant. Où était-il ? Il n’en savait rien. Il lui fallut quelques instants pour remettre de l’ordre dans ses idées et ce n’est qu’alors qu’il se calma légèrement, regardant toujours la femme de ses grands yeux noirs. Mais il ne les garda pas longtemps ouvert, déjà l’épuisement et la fièvre l’entrainaient vers le monde des rêves, un monde dont il émergeait par intermittence. Durant ces quelques moments de lucidité le petit homme laissait alors son regard vagabonder dans la pièce, admirer le plafond, les décorations avant de replonger. Parfois, d’une voix effacée il essayait de prononcer quelques mots, il parlait alors d’épée et de chevaliers, de chevaux et de batailles. Il semblait vouloir rassurer marie en lui racontant l’une de ses histoires comme il en avait prit l’habitude en Touraine. Car bien qu’il était trop fier pour reconnaitre que ces instants passés dans le camp des licorneux l’avaient marqué, et resteraient surement gravé dans sa mémoire comme faisant parti ces plus beaux souvenir d’enfance.

L’esprit embrumé l’enfant devenait incapable de discerner ses rêves de la réalité. Était-il vraiment chez marie ou bien en train de le rêver le corps au fond d’un fossé ? Tachant de faire la part du réel et du chimérique, le petit homme se mit à appeler marie tout en gardant les yeux clos, incapable de les ouvrir. Plus en forme, il se serait surement débattu prétextant être un homme pour ne pas laisser la vicomtesse l’approcher et expliquant avec assurance que les hommes n’avait pas besoin de tendresse, que cela n’était que pour les filles. Plus en forme, il serait resté fier mais ce jour là pourtant, il appela marie comme les enfants appellent leur mère quand ils ont peur. Ce jour là le petit garçon n’était pas le plus fort des aventuriers, il n'irait pas traverser des montagnes à la recherche de grands guerriers invincibles. Il était juste un petit malade cherchant réconfort pour lutter le mal qui s’insinuait en lui.

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un simple gamin des rues...
Mariealice
Le calme qui avait envahi Karyl commençait à laisser place à l'agitation habituelle due à la fièvre. Son visage se crispait alors qu'il se débattait, doucement d'abord puis plus vivement contre ce qui semblait être quelque chose qui l'affolait. Elle desserra un peu son étreinte pour éviter qu'il ne se blessa et tendit l'oreille pour essayer de saisir des bribes de ce qu'il disait. Georges, Félina. Elle savait qui était le premier mais ne l'avait jamais rencontré, par contre la seconde elle l'avait soignée dans des geôles à Joinville. Marie savait que l'enfant et la Zokoïste étaient amis. Mais pourquoi parler de fuir, de courir? Etait-il pourchassé? Et par qui? Qui voudrait faire du mal à un enfant si jeune? Qui? Mais un fou, comme celui qui avait marqué Maeve à vie, laissant sur son visage une balafre et en son âme sans doute bien plus de dégât encore. Instinctivement elle referma ses bras autour de ce petit corps si fragile et sursauta avec lui quand il s'éveilla et la regarda, perdu. Pincement au coeur. Sourire qui se voulait réconfortant et mots murmurés dont elle ignorait s'il les percevait, rongé par la fièvre.

Un serviteur vint lui dire que la chambre était prête et elle lui emboita le pas, marchant lentement. Une fois installé dans le lit et dévêtu elle envoya chercher de quoi lui faire une tisane contre la fièvre et fit mander Flaiche afin qu'il puisse l'examiner. Assise sur le lit, elle continuait à lui parler tout en le faisant boire.

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Flaiche
L'hiver approchait. Foi de gardon, la saison s'annonçait froide. Faut dire, l'hiver, c'est jamais vraiment chaud hein. Heureusement, Flaiche était bien emmitouflé dans son mantel, le serrant contre lui tant qu'il pouvait, trouvant que l'air se rafraichissait bien trop vite dans le coin. En même temps, quand on sort d'une forge en pleine activité, entouré d'un solide gaillard battant le métal rougeoyant dans un espace assez restreint si l'on considère que le gardon devait être tout proche afin de donner les consignes au jeune apprenti, la différence de température aurait suffit à lui faire attraper un bon rhume s'il avait eu la négligence de sortir du dit lieu sans s'habiller convenablement. Le médicastre était prévoyant et ne s'était donc pas laisser prendre par le piège grotesque.

Petit tour par le marché pour déposer la dernière hache réaffutée par son apprenti, pour cette opération, il fallait bien avouer que le jeune homme avait le coup de main, et le travail régulier lui permettait d'affiner son geste. Au final, la présence de Flaiche pour cette tâche ne s'avérait plus nécessaire. Mais l'apprentissage était long, pour être lui même passé par la bien des années auparavant, il en savait quelque chose. Rochechouart....Les souvenirs affluèrent dans l'esprit du gardon et un léger sourire apparu sur son visage. S'il avait finalement quitté leur ville par trois fois, pour finalement quitter complètement le Limousin, Flaiche ne regrettait rien de ce qu'il avait pu vivre là bas. On pouvait trouver mieux, on devait surement pouvoir trouver pire. Lui y avait trouver toute sa vie dans la personne de son épouse, avec juste derrière sa famille et ses amis. S'il était à Sémur aujourd'hui, c'est que le destin l'y avait conduit. LEs regards en arrière le feraient sourire, rien de plus.

Repartant en direction e la taverne, il fut arrêter par l'appel d'un page, lui transmettant le message que son épouse le faisait mander. Soit, la bière et le vin attendraient un peu, beaucoup s'il était encore question de sa fille ainée. Faut dire que les soucis de tortue ne se résolvaient que par petite touche, trèèèès lentement. Le gardon prit donc le chemin de la demeure familiale, trainant à peine en route pour satisfaire ici ou là sa curiosité maladive lorsque celle ci était mise à contribution.

Poussant enfin la lourde porte de la maisonnée; il lança un regard enjoué à son croquemort de majordome avant d'interroger celui ci, prenant bien soin de choisir les termes qui seraient le plus susceptibles d'agacer le valet, en particulier les surnoms que ne manquait pas de lui donner le maitre de maison.


Alors Joyeux, parait que Blanche neige attends son prince ?

Mine imperturbable du valet qui se contente de répondre d'un ton neutre devant le sourire volontairement sardonique du gardon. Si si sardonique, pas par méchanceté, mais par pure provocation, sachant très bien que de toute façon, le domestique restera de marbre. En plus ça commence comme sardine, alors pour sur que le gardon aime ça.

Madame la vicomtesse a ramené un bambin apparemment mal en point monsieur le vicomte, je suppose qu'elle est dans une chambre à prendre soin de lui en attendant votre venue.

Yeux du gardon qui se plissent, suspicieux à outrance, sourire tout intérieur, même si l'information nécessitait qu'il ne perde pas plus de temps. Révérence faite au majordome, puis petit tour par le bureau du gardon pour prendre ses affaires, les éclats de rire le suivant et s'estompant au fur et à mesure qu'il s'éloignait de l'entrée. Monter à l'étage pour retrouver son épouse et le gamin dans l'une des nombreuses chambres de la maisonnée. Une chambre oui, mais laquelle ? Le gardon trouve la bonne grâce à la bonne, car si la bonne veut être dans les bonnes grâces du gardon, le gardon lui trouve la bonne grasse, mais n'en fait pas cas, il dit lui même "on a enfin trouvé la bonne, nous la gardons". Bref....

Porte qui s'ouvre sur un Flaiche des plus sérieux cette fois, médecine oblige, et puis, les enfants, il aime les voir en pleine forme. Regard qui s'arrondit en voyant la petite mine de Karyl apparaitre sous ses yeux ébahis, mélange d'angoisse à le savoir souffrant et de joie de revoir le petit bonhomme alors qu'une partie de pèche mémorable lui revient à l'esprit.


Oh ben.....tiens donc......si je m'attendais à ça !
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Karyl
[Dans l'une des chambres de la demeure des Alterac]

Aux prises avec la fièvre, l’enfant comprit à peine que Marie-Alice s’était levée pour l’amener au lit. Arrivé dans la chambre, il se laissa dévêtir, ne remuant que légèrement sous le poids du délire qui l’envahissait et ce n’est que lorsque son corps frêle fut sous les couvertures que Karyl rouvrit enfin les yeux émergeant de ses limbes. Il regarda alors la vicomtesse de ses grands yeux noirs percevant avec difficulté et malgré ses efforts les paroles de sa protectrice. Mais cela n’avait pas grande importance pour le garçonnet qui était à présent en sécurité, bien au chaud et entouré. Un sourire au bord des lèvres, il se blottit dans ses couvertures, ramenant ses jambes contre sa poitrine tentant de calmer les frissons qui lui parcouraient l’échine et ferma les yeux de nouveau sous le regard bienveillant de Marie.

Quelques minutes plus tard alors qu’il s’était de nouveau assoupit, un serviteur entra un plateau dans les mains sur lequel se trouvait une tisane encore fumante. Marie le réveilla alors avec douceur avant de se saisir du breuvage. L’enfant avait soif, la fièvre l’ayant fortement déshydraté. Aussi, il se redressa dans le lit sans rechigner malgré la fatigue, adoptant une position assise, dos appuyé contre le rebord de sa couche et but quelques gorgées du liquide parfumé. Il senti ainsi la chaleur de la tisane investir son corps, réchauffant ses entrailles sous son passage ce qui lui arracha un petit sourire qu’il adressa à son amie avant de murmurer un petit merci. Puis, Karyl se renfonça sous les couvertures gardant son regard posé sur Marie assise à côtés.


- Tu…. veux…. bien rester….. encore un…. peu, jusqu’à je… dors ?
, murmura-t-il avec difficulté à l’intention de la jeune femme. Je … veux bien… une… histoire…, poursuivit-il d’une voix devenue quasi inaudible.
Et tout en ce reposant, Karyl écouta la vicomtesse lui parler, serein. La fièvre était toujours là mais ainsi au repos, l’enfant semblait retrouver quelques forces et lorsqu’enfin Flaîche entra dans la pièce, le visage du petit bonhomme s’éclaira d’un large sourire alors que raisonna sa petite voix dans la pièce interpellant le vicomte.

Karyl essaya alors de se redresser du mieux possible ne souhaitant pas être vu par l’homme dans une situation aussi vulnérable. Ben oui vous savez… les hommes c’est fort tout ça, tout ça…. L’enfant se redressa donc regardant les adultes alternativement puis posant son regard sur flaîche lui dit :
T’as vu… c’est moi ! Je… suis un peu… malade mais… c’est pas…. grave….

Le petit Karyl voulait se montrer brave devant Flaîche mais bien vite le
tournis le pris, l’insistant malgré toute sa volonté à se recoucher complètement dans le lit. Cependant, le bambin ne détacha pas son regard de l’homme et dès qu’il s’en senti la force ajouta :
Tu vas… me soigner ?
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un simple gamin des rues...
Flaiche
L'effet de surprise passé, le gardon se met à cogiter tout en s'approchant du lit, un regard et un sourire bienveillants tous deux adressés à l'enfant détendant les traits de son visage. Comment cela était ce possible ? Comment un enfant de son âge avait il pu, apparemment seul, traverser tant de territoire pour les avoir rejoint à Sémur ? Dans quelles conditions déplorables avait il du voyager, entre le froid qui vous gelait jusqu'au os quand le vent venait vous fouetter de ses langues glacées, la pluie qui ne cessait de vous tourmenter que quand, bien après que la dernière goutte aient fait ondoyer les flaques terreuses, vos habits arrivaient enfin à sécher au gré des températures automnales virevoltantes entre douce torpeur de fin d'été et rudesse des premiers frimas hivernaux. Ceci sans compter la faim et la soif, cette dernière étant surement la plus facile a sustenter des deux pour qui avait un peu d'idée, mais il fallait encore pour cela que l'on y prenne suffisamment garde, car si la faim savait se rappeler douloureusement à vos entrailles, la soif elle, savait se faire insidieuse et pouvait ne se faire connaitre que lorsqu'il état déjà trop tard.

Heureusement, l'enfant ne semblait souffrir que de petits tourments liés directement à ces péripéties d'aventurier voyageant au gré du vent. Sa jeunesse et son impétuosité lui avait surement permit d'arriver jusque la en vie, les enfants étant parfois capables de prouesses que curieusement, un adulte ne serait en mesure de supporter que dans des circonstances bien particulières. En cela résidait une grand force chez les enfants, cette même force qui se retrouvait dans leur regard et que le gardon aimant tant retrouver et voir s'épanouir chez eux. C'était à n'en pas douter ce qui l'avait immédiatement séduit chez Karyl. Il l'avait senti en lui des leur première rencontre, lui causant même un pincement au coeur à la pensée qu'Arthur lui ressemblait énormément sur ce point. Il s'était même laissé entrainé dans une partie de pèche, surement aussi heureux que le galin de partager ce moment avec lui, de partager sa joie de vivre, son enthousiasme et son entrain débordant.

S'asseyant sur le lit, Flaiche prit le temps de lui répondre avant de commencer son petit examen .


Bien sur que je vais te soigner !!! Parait qu'il y a un point d'eau à Sémur, j'ai pas encore eu le temps d'y faire un tour mais je compte bien trouver une bonne barque pour aller taquiner le poisson la où il est le plus gros, mais je ne compte pas y aller seul. Et non, ce n'est pas grave. Ça aurait pu l'être mais un aventurier comme toi ne se laisse pas prendre ! Je suis sur qu'aucun des soucis que tu as rencontrés n'a été en mesure de t'arrêter. Mais raconte moi voir, tu as eu a souffrir de la faim et de la soif durant ton voyage ? Et la fièvre ? Tu as eu de la fièvre je suppose avec les temps changeants de l'automne non ?

Et voila, sous des allures de récits épiques, le médicastre allait collecter quelques infos sur l'état de santé de son patient, tout en faisant plaisir tant au gamin qu'a lui même en lui permettant de commenter un peu son périple. Le moment venu il poserait sa main sur son front pour confirmer qu'il était encore fiévreux, cela se voyait de toute façon dans le regard légèrement brillant et très fatigué du bambin, et poursuivrait ainsi l'examen, l'air de rien, un regard admirateur et légèrement impressionné comme accroché au visage, confirmant par hochement de tête la rudesse de l'aventure qu'avait du traverser Karyl.
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Mariealice
Une histoire... Combien en avait-elle raconté à l'un ou l'autre des enfants, de chevalier, de dragon, de princesse aussi. Assise près de lui, Marie essayait donc de se montrer rassurante tout en guettant la porte de la chambre et hocha la tête lorsque Karyl lui demanda de rester jusqu'à ce qu'il s'endorme. Elle n'avait pu faire toutes ces choses lorsque ses enfants étaient tout petits, toujours au Conseil, longues heures à travailler au lieu d'aimer, de prendre de temps pour eux, pour elle. Temps perdu à jamais mais elle essayait depuis de se rattraper à défaut de le rattraper lui.

Un Gardon finit par apparaitre et elle sentit un poids se lever de son coeur, lui sourit et lui laissa la place près de Karyl, s'asseyant de l'autre côté du lit, attentive à la discussion. Pour l'instant elle préférait garder le silence et expliquerait plus tard où elle avait trouvé le blondinet et dans quel état. Et la brune en profiterait pour donner quelques conseils pour les voyages. Elle ne se faisait guère d'illusions sur le fait qu'il décidât de rester avec eux plus que quelques semaines au mieux. Et elle ne le retiendrait pas. Il était comme ses oiseaux migrateurs qu'on admirait pour leur liberté. Lui enlever cette dernière serait l'étouffer à coup sûr et cela elle ne le permettrait pas.

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Karyl
Une partie de pêche comme à Chinon, karyl en rêvait. Il se souvenait en effet très bien de ce jour là, des rires, des batailles d'eau, des taquineries et autres blagues qui avaient fait de ce moment un souvenir magique dont le garnement se souvenait à présent avec un sourire heureux au bord des lèvres, sourire qui venait contraster avec son air malade apportant un peu de lumière sur son visage fatigué. Et bien qu'étant trop faible puis l'exprimer, les grand yeux noirs de Karyl fixant le vicomte racontaient à eux seuls tout ce que l'enfant imaginait déjà. Il se voyait déjà sur le bord de la rivière, un panier pleins de poissons, regarder celui du vicomte encore vide et se mettre à rire. Il s'imaginait pêcher le plus gros poisson de la terre ce qui forcément lui ferrait remporter le concours qu'il aurait proposé à Flaîche. Une journée entre hommes, voilà qui était pour plaire au garnement.

Ce n'est qu'une quinte de toux qui vînt mettre fin à la rêverie de l'enfant qui tenta alors distraitement de reprendre le fil de ce que disait le médicastre. Ceci fait, un nouveau sourire vînt éclairer ses traits alors que sa faible voix se mit à raisonner dans la pièce :

J'ai envie venir à ...la pêche avec toi. Et en plus... je ai été fort parce que les méchants ils m'ont pas... attrapé... c'est parce que.. je ai été malin... hein Flaîche ? L'enfant marqua une pause. Bien qu'il adorait cela, parlait lui était difficile et lui demandait beaucoup d'énergie et de concentration, aussi il n'en dit certainement pas autant qu'en temps normal mais pas question pour autant de se taire. Un peu reposé et une nouvelle quinte de toux plus tard, le petit blond reprit alors : Et puis je sais faire.. sur la route... j'ai mangé des pommes et puis des marrons et un peu de pain... mais l'eau l'était froide, c'était pas bon. Mais je suis aventurier alors je m'en fiche. L'enfant regarda alors marie lui adressant un sourire inquiet reprit une dernière fois la parole. Tu es fière de moi parce que j'ai réussi à faire même avec là fièvre?

Sa voix devenant plus rocailleuse, ses mots plus hachés. karyl se fatiguait à parlait autant mal il était pour lui bien trop dure de songer à se taire. Il avait retrouver deux de ses amis et ce n'était pas un petit mal qui allait l'arrêter, il était bien trop courageux et fort, du moins le pensait-il.

Aussi, alors que le médicastre commença son examen, l'enfant se mit à lui demander dans une ribambelle de questions sans en attendre les réponses comment il avait fait pour devenir médecin, quels instruments devaient-ils utiliser et bien entendu si lui aussi il pourrait apprendre et faire à son tour. En effet, bien que malade, le petit bonhomme ne perdait pas de vue son objectif premier. Il voulait être aventurier, il voulait découvrir les choses et le monde, il voulait tout savoir sur tout et peut-être bien que cette escale improvisée à Sémur en compagnie de ses nouveaux amis allaient lui permettre d'apprendre bien plus qu'il ne pourrait l'imaginer.

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un simple gamin des rues...
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