Afficher le menu
Information and comments (1)

Info:
Leçon de vie façon Zoko, sauce colosse.

Flammes de la fougue contre l'Aube de la peur

Felina
Avant l'Aube

Immobile pendant toute la scène, et toute effrayée qu’elle est par l’Eikorc quand il se met en rogne, la Féline n’est pas intervenue, et de toute manière n’avait pas à le faire. Pourtant, au fond d’elle, elle aurait tant aimer s’interposer et empêcher le colosse de mettre à terre le rouquin. Elle avait beau savoir qu’il devait en passer par là, et que c’était un passage obligé pour qu’il soit vraiment un membre à part entière de la Zoko, elle n’a pas pu s’interdire de frémir lorsqu’il a reçu le colossal poing en pleine face, s’écroulant logiquement au sol après l’impact, et de vouloir se précipiter auprès de lui. Mais elle n’a rien fait, se contentant de les regarder sans réagir. Peur de se prendre une rouste à son tour, sûrement, mais surtout, pleine conscience que cette histoire ne la regardait pas.

Alors qu’El Diablo explique au jeune rouquin les raisons de ce coup, en profitant pour lui donner rendez vous pour une explication entre hommes dès le lendemain à l’aube, la Rastignac ne cesse de regarder son amant qui tarde à se relever. Puis le colosse tourne les talons, et Jules en fait de même, sans un regard ou un mot vers elle ni vers les autres. Elle lui emboîte pourtant le pas, se faisant rabrouer d’un « Féli, ne m’suis pas, ça va pas être beau à voir ». Mais la désobéissante mercenaire ne l’écoute pas, et le suit à distance raisonnable comme il s’éloigne dans la nuit. Frisson qui lui dresse l’échine lorsque le rouquin s’effondre en larmes contre le tronc d’un arbre, poing senestre qui se crispe, et toutes ses bonnes résolutions de ne pas s’en mêler qui volent en éclats … la jeune femme franchit les quelques mètres qui la séparent encore du Sambre et se saisit du col de sa chemise, sans douceur aucune avant de lui cracher ce seul mot au visage …


Stop !

Il lui demande de la lâcher, elle n’écoute pas. Puis doucement elle desserre l’étreinte :

Relève toi Jules.


La réponse claque dans l’air, la faisant grimacer.

Comment tu veux que j'fasse, j'peux rien contre lui, il me glace sur place

Comme il reste au sol, elle s’agenouille à sa hauteur et passe une main sur sa joue, venant y cueillir une perle salée avant de poursuivre d’une voix douce.

Jules, regarde moi s’il te plait …

Et enfin les onyx trouvent leurs homologues et ne les quittent plus, alors que la voix se fait plus douce encore et qu’elle lui parle, le plus sérieusement du monde
.

Eik ne te tuera pas ... Il va t'apprendre, à devenir plus fort, c'est ta chance ... saisit là, ou reste à jamais ce que tu es. Transforme ta peur en rage de vaincre, et fonce. Je me suis battue avec lui, je suis encore en vie. S’il avait voulu te tuer … tu serais mort là, dans cette taverne il y a cinq minutes, tu peux me croire.

Puis elle fait une pause et le relève doucement, le regard toujours fiché dans le sien.


Mais pour le moment, on va rentrer, et soigner cette lèvre qui pisse le sang, ensuite je tenterai comme je peux de te faire penser à autre chose et de te changer les idées jusqu’à l’aube. Fais moi confiance Jules ...


Regard qui sonde le sien … Que sera cette nuit ? Ce que lui en décidera.

_________________

La Liberté existe, il suffit d'en payer le prix.
Jules
[ Avant l'Aube, une montagne et une brindille ]

Un frisson. La porte de la taverne s'ouvre dans un claquement qui stoppe net toute conversation.
Grande carcasse ou pas, tu frémis d'avance de la suite. Il est là... Il te fixe. Une lueur furieuse qui te coupe la respiration et toute fuite d'instinct.
Un froid. Ces yeux, ce bleu métallique qui te glace le sang, te transperce et te lis comme un livre ouvert. Ils sont trop clairs pour être sourd à leur appel. Hypnotisé, sans défense... Un bébé sorti du ventre de sa mère.
Une brise. Tu pourrais te lever, te planter devant lui pour lui chercher des noises à cet homme. Ou bien juste foncer vers la fenêtre, quitte à la briser, pour ne plus sentir ce regard horrible. Mais non... Non. Tu ne PEUX pas.
Il s'avance. Les bottes claquent sur le parquet, trop fort pour une aimable visite. Plus aucune chance... Ce colosse là, Eikorc, celui que tu dois considérer comme ton chef. Il le sait déjà ce que tu ressens à ses côtés, il a déjà vécu, il est né avec cette vie tachée de sang et de malheurs. Le maistre que tu cherchais éperdument pour vaincre cette chevalière...
Il va te tuer. Mais tu ne bouges pas... Tu es soumis à son regard qui porte un poids bien plus lourd que le tien, avec une soif inépuisable de combler un manque secret.
Il arme son bras. Tu veux pas mourir. Tu ne peux te mouvoir. Tu ne fais que le fixer. Sans comprendre, ni respirer. Sans percevoir la vérité. Le cœur qui frappe à grands coups sur ta poitrine.

L'énorme poing s'abat en pleine joue dextre. La force brute, mais pas folle. Est-ce-que... C'est cela la puissance ultime cherchée ? Est-ce-que ca l'est au moins ? S'est-il retenu ? Que va-t-il faire ensuite ?
Tant de questions qui lui traversent l'esprit tandis que son corps, pourtant buriné par les années de combats incessants, vole sur quelques mètres, avant de s'écraser lourdement. Le flot de questions s'éteint, tout comme son esprit... Ailleurs. Inconscient.
Un seul coup de poing ; Peut-être même pas avec toute la force réelle du colosse... Et te voilà à terre. Il peut t'achever quand ca le chante.
TOUT ÇA... Pour ce résultat.

Pathétique. Grossier. Insuffisant. Nul ! Tu es... FAIBLE.


Gurgl !...

Un sifflement dans la tête qui offre l'éveil, tout comme une fulgurante douleur à la mâchoire, et le goût si unique du sang en bouche. Les effluves du bois pour rappel. Il n'est... pas... Mort ?
Doucement, les mains gantées viennent soulever ce corps maintenant si lourd et ankylosé, les lèvres vermeilles s'ouvrant pour faire place à deux légers flots carmin.


Bordel...

Le rouquin lève à peine la tête, vision floue d'ombres plus ou moins grandes devant lui. Il y a plus de monde qu'avant, comme par hasard, pour le voir trainer aussi aisément à terre. Peu importe les détails, les dégâts, les muscles du colosse, la pitié que pourrait avoir la Féline... Voilà ce dont il est capable devant sa plus grande peur. Rien. Absolument rien. Le surnom de la brindille lui irait parfaitement bien.
Visage et regard hagard à l'assemblée, tandis que l'écran brumeux quitte enfin ses onyx... Combien de temps est-il rester à terre... Combien de fois pouvait-il le tuer le colosse ainsi...


Pour-quoi... Chef... c'est... cause... Armand ?

Il n'avait que ca en tête : affronter tout les membres de la Zoko, en y allant crescendo. Sans trop presser les blessures probables avec chacun. Mais... Le blondinet... C'était différent. Tout s'était mal passé : un contre deux... Un autre test... Quiproquos... Refus des femmes zokoistes de toucher le charmeur... Colère devant celui qu'il veut pour rival... Jugement fougueux inutile... Et quoi ? Il s'était excusé de son comportement un jour après, après douce entrevue la veille. Pourquoi le colosse...?

J'voulais... juste... entrainer... agilité...


Grondement du colosse. Les mots claquent dans l'air, comme un nouveau coup qu'il porte au jeune homme.

Je me fiche de tes raisons Jules. Tu n'as pas à juger ici, je suis le chef et tu vas l'apprendre ! Tu veux affronter tout les membres de la Zoko hein ?... Demain à l'aube, ce sera toi contre moi !

Le rouquin grimace avant de baisser légèrement la tête, honteux au possible. Contre LUI ?!

Je... J'peux pas.

Déclic du chef de la compagnie, qui vient rapidement rejoindre le rouquin à genoux, pour lui tirer sa queue de cheval, tout en s'abaissant à peine pour lui cracher au visage :

La Féline, Maleus, Blondie et bien d'autres ne se posent pas de questions pour se jeter sur moi à mains nues... Si toi tu refuses, t'as rien à foutre ici.

La 'brindille' se débat à peine, presque murmurant un "lâche-moi" alors que sans broncher la pogne du colosse donne la liberté aux longs cheveux carmin. Quelques secondes s'écoulent avant qu'Eikorc ne reformule son ordre avant de partir dans l'ombre.
Lourd silence qui s'installe tandis que les jambes du jeune fougueux prennent le relais, aussitôt debout à la manière d'un bossu, manche qui vient éponger ses lèvres du sang qui ne cesse de s'écouler très lentement.
Ses bottes cloutées claquent à peine tandis qu'il se retire de la scène de sa déchéance. Juste un mot à son amante qui semble lui joindre le pas :


Féli, ne m’suis pas, ça va pas être beau à voir...

Puis un autre au blond charmeur qui a dû arriver entre temps.

Désolé Armand...

Il n'écoute même pas ce qu'il pourrait lui dire, s'engouffrant à son tour au pas de course dans les ténèbres de la nuit... Ses ténèbres.


[ Avant l'Aube, une épaule pour pleurer ]


RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

Le fer de la mort vient se planter dans le tronc d'un arbre quelconque au verger. Bienvenue dans le monde où le désespoir a ses droits ! Où tout les crétins et les faibles viennent clamer haut et fort leur impuissance et leur tristesse ! Sangloter sur cette foutue vie, maudire la force qui l'habite. Marre de tout ces efforts sans résultats, marre d'en rester toujours au même point de non-retour ; Marre de tout...
Alors on se laisse aller au sol, les deux mains gantées de cuir encore collées à la garde de l'épée et on expulse, on révulse ce poids que l'on veut voir disparaitre à jamais, les larmes pour messager.


Stop !


Elle ne l'a pas écouté... Évidemment. Tant de points en commun que cela les gênent de plus en plus d'en prendre conscience. Les pleurs cessent instantanément alors qu'elle ose pénétrer dans cette intimité...

Relève toi Jules.

Il ne se débat même pas, se laisse aller. Dégoût intense. Elle ne le mène même pas à la colère... Presque le même état qu'en convalescence. D'une voix faible il ne fait que dire la simple mais inacceptable réalité.


Comment tu veux que j'fasse, j'peux rien contre lui, il me glace sur place.


Soudain une main chaude vient le raviver à sa joue meurtrie, l'effleurant pour sécher cette détresse humaine. La douceur d'une femme, toujours plus forte qu'un onguent fait de mains de médicastre.

Jules, regarde moi s’il te plait …

Il respecte sa demande et vient poser ses jais dans les siens, désespéré qui obéit sans mot. Elle qui, au fur et à mesure des jours, vient à le faire douter de cette phrase qu'il clame parfois : « Pas de liens, pas de regrets. »

Eik ne te tuera pas ... Il va t'apprendre, à devenir plus fort, c'est ta chance ... Saisit là, ou reste à jamais ce que tu es. Transforme ta peur en rage de vaincre, et fonce. Je me suis battue avec lui, je suis encore en vie. S’il avait voulu te tuer … Tu serais mort là, dans cette taverne il y a cinq minutes, tu peux me croire.

Toujours plus simple à dire qu'à faire... Mais la raison prône et il ne peut qu'écouter la suite tandis qu'elle l'aide à se relever avec la même tendresse que sa voix.

Mais pour le moment, on va rentrer, et soigner cette lèvre qui pisse le sang, ensuite je tenterai comme je peux de te faire penser à autre chose et de te changer les idées jusqu’à l’aube. Fais moi confiance Jules ...

Un long silence prend place, regards jumeaux qui parlent pour eux-mêmes... Avant que le rouquin ne retire la lame de son piège, non sans un râle d'effort. L'épée vient lentement se reposer dans le fourreau, carcasse tremblante qui se tourne vers la chaleur féminine. Les lèvres bougent à peine.


Allons-y...

Pas de pardon. Ni de merci. La suite parlera d'elle-même, ensemble, loin de cette vie, s'oublier... Un luxe qu'ils s'offrent quand ils le peuvent. Demain sera un autre jour... Et il devra faire un choix : se laisse happer par la lassitude et la peur... Ou...

_________________
Eikorc
[Les points sur les i et les poings sur la gueule…]

Des jours qu’on lui répète… Des jours qu’on lui dit que le nouveau membre de la compagnie défie tout le monde. Les sourires en coin en disent long sur ce qu’en pense la montagne de muscles, autant qu’il s’amuse pour l’instant… Du moins, l’amusement n’en est un que jusqu’à ce que viennent aux oreilles du de Nerra que le rouquin choisi ses adversaires en augmentant le niveau au fur et à mesure. Mais qui est-il pour savoir lequel est le meilleur ? Qui est-il, lui, pour désigner untel ou untel comme plus faible que l’autre ?
Les doigts du colosse se crispent sur le bras de son fauteuil, le regard se durcissant légèrement… Chaque membre de sa compagnie à le même statut, le même rang… Aucun d’entre eux n’est meilleur que l’autre et l’esprit de compétition, l’humeur de jalousie qui pourrait naître du jugement de valeur de ce jeune et impétueux rouquin lui déplait…

C’est donc pour ça qu’El Diablo s’est décidé à quitter sa demeure… C’est pour montrer à son nouveau compagnon d’arme qu’il n’a aucun droit de semer le trouble dans les rangs du colosse diabolique qu’il s’est arraché à sa solitude pour s’approche des tavernes… L’azur brûlant de cette étincelle que la plupart des zokoïstes connaissent, celle qui annonce que la foudre va tomber, que les coups vont pleuvoir. Aucune envie de meurtre, juste celle de remettre les choses en place…
Les bottes renforcées heurtent violemment les pavés, le gigantesque mercenaire traversant la foule sans être arrêté un instant, repoussant violemment les personnes en travers de son chemin. Son regard transperçant la moindre vitre pour fixer les silhouettes… Encore et encore… Jusqu’à ce que la chevelure carmine ne se dévoile.

La montagne de muscles ne fait même pas attention à qui se trouve dans cet endroit, l’épaule massive venant éclater l’huis qui s’envole pour heurter violemment le mur… Des mots s’élève, mais son regard glacial est déjà ancré sur le visage du jeune homme. Il s’avance, sans un mot, sans un bonjour, seul son regard foudroyant cet être qui semble se recroqueviller sur lui-même au rythme de ses bottes qui l’amène face à lui.
Les mâchoires se crispent devant les onyx qui se lèvent vers lui… Leur regard se croise, il capte dans les prunelles la peur qui vient s’immiscer dans l’esprit du rouquin, et pourtant, tout ses muscles se tendent alors que son bras droit s’envole… Les doigts se serrent, formant un mur qui vient s’abattre violemment sur la joue du nouveau Zokoïste…

Le choc se répercute dans son bras alors que le jeune homme s’en va s’écraser lourdement au sol… Une grimace étire les lèvres du de Nerra qui jauge son adversaire de toute sa hauteur, les yeux se plissent alors qu’on lui demande des explications… Sa voix sèche et dure répond après quelques secondes, son regard glacial se posant sur une féline surprise.
Combien de secondes, de minutes ont-elles passé avant que le rouquin ne se redresse en crachant du sang ? Il n’en sait rien et il s’en fout… La pitié, il ne connait plus depuis des années.

Un grognement sourd s’élève de sa gorge alors que l’impétueux mercenaire pose des questions, cherche à s’expliquer… Et la rage qui creuse son ventre vient foudroyer son échine lorsqu’il se dit trop faible pour le combattre… D’un pas il s’avance, sa pogne se refermant sur la tignasse rousse qu’il tire d’un coup sec pour redresser le visage aux lèvres sanguinolentes, juste assez pour que leur regard se retrouve et qu’il puisse susurrer d’une voix menaçante le fait que personne n’a peur de l’affronter dans sa compagnie…
Un murmure et le de Nerra lâche prise, rejetant avec dédain le crâne du jeune homme… Longue inspiration pour étouffer l’envie qu’il a de le frapper dès maintenant, de le secouer pour lui montrer qu’ils sont tous au même niveau… Peu importe les préjugés, les idées que l’on a… On combat.

Un autre grondement, un crachat et l’El Diablo quitte le lieu de son méfait sans un regard pour les autres, claquant la porte derrière lui pour rejoindre sa demeure et se préparer au lendemain… A l’aube qui sera sanglante.

Dans son esprit repasse en boucle les mots et l’air effrayé de son futur adversaire… Malgré qu’il lui offre le choix des armes, il semblait sûr que la mort le frapperait aujourd’hui… Comme d’habitude la nuit est courte, le sommeil fuyant depuis des années maintenant le colosse qui dès les premiers rayons de soleil s’arrache à son lit… La gigantesque carcasse s’étire alors qu’il se glisse dans ses bottes, son regard balayant la pièce froide, caressant la hache et l’épée qui siège contre le mur, un léger sourire venant flotter au coin de ses lèvres…
Nul besoin des lames andalouses pour ce qu’il compte infliger à son compagnon d’arme… Nul besoin d’autres choses que sa haine et son corps… L’El Diablo ne passe qu’une mince chemise sur son torse musculeux et parcouru de cicatrices, avant de sortir de chez lui d’un pas vif.

Le ciel commence tout juste à être éclairé, le manteau de la nuit transpercée par quelques rayons… Eclairant à peine les ruelles dans lesquelles il avance, le froid glacial de la nuit venant faire crisper les muscles du de Nerra. Les murailles sont passées sans un mot aux gardes, la rencontre se fera hors de la ville… Assez loin pour que la maréchaussée n’interviennent pas, assez loin pour que personne n’assiste à ce qu’il prépare…
C’est un mercenaire sûr de lui qui vient s’adosser contre le tronc d’un arbre, ignorant d’un haussement d’épaule les gouttes glaciales qui viennent s’infiltrer sur sa peau… Le regard fixé sur l’horizon, suivant l’apparition du soleil en espérant voir rapidement la silhouette attendue se dessiner... Le réveil risquerait d’être encore plus rude pour Jules s’il ne se réveille pas de lui-même pour venir à la rencontre de l’être diabolique qu’il a choisi pour ‘maître’…

Un sourire vient étirer le coin des lèvres du colosse, il y a des années il était à cette même position… Il y a des années, il se préparait à se battre contre un homme qu’on appelait l’ange… Pour une connerie de fierté mal placé chez l’un comme chez l’autre… Il y a longtemps, il avait fait couler son sang pour laver l’affront qu’il pensait avoir subit… Un doigt s’élève, longeant la cicatrice qui parcourt son arcade et les paupières se ferment lentement tandis qu’une longue inspiration est prise.
Ce matin, la machine de guerre qu’il est reprendra du service… Ce corps forgé pour donner la mort viendra faire pleuvoir les coups sur la silhouette d’un flamboyant mercenaire…
Comprendra-t-il ? Mourra-t-il ? Il n’en sait rien. Il s’en fout… Dans quelques instants, ce sont ses poings qui parleront pour lui...

_________________
"Pour toujours... Et à jamais."
Jules
[ D'égal à égal... ]

Pas dormi. Non pas que les soins de la Féline n'ont pas été efficaces hein, juste qu'il ne pouvait fermer les yeux sans revoir le regard du colosse le transperçant. Insoutenable.
Il avait fini par rester allongé là, nu de pied en cap, à souligner des onyx les formes attirantes de sa belle aux cheveux d'ébène. Quelquefois sa main droite venait effleurer la peau féminine. Un bras, le ventre, une gambette, une hanche, puis le dos. Il aimait descendre le long de sa colonne de vie d'un doigt. Son petit jeu et plaisir à lui quand il ne trouve pas le sommeil... L'extase d'admirer son amante.

Et les premières lueurs viennent, lui arrache un long soupir de ses lèvres encore un peu meurtries. Un beau bleu lui brûle toute la partie droite du visage. Mérité.
Un baiser à la base de la nuque vient signifier son départ à son pilier d'oubli. Doucement, le rouquin s'éveille. Pagne, bourse en cuir pour l'entrejambe, braies, bottes noires cloutées, chemise et gilet l'habille. La ceinture et l'épée complètent le faible équipement. Il reviendra prendre le bouclier, poignard, les gants de cuir et le mantel... Enfin... Si le colosse n'en finit pas avec lui.
Malgré les paroles de Félina, le doute ne le quitte pas depuis hier soir. Le roc roux finit par sa toilette habituelle du visage et des dents, comme tout barbier, avant de replacer ses cheveux en arrière pour la queue de cheval qu'il orne habituellement. Pas de gène en combat pour ces fantaisies.

Il quitte la 'cabane' de la Féline, l'esprit confus. Il va se faire massacrer. Que faut-il espérer sinon survivre de ce combat et ne pas être exclus de ce groupe ? Tout le monde s'est frotté au démon... Bien... Faut passer par là donc. Mais comment, comment faire alors qu'il lui ressemble tant ?!
Il n'est pas prêt, pas prêt du tout face à Eikorc. S'il veut juste lui montrer qu'il est le chef, pourquoi ce foutu duel où sa carcasse n'a aucune chance ?
Si déjà un coup par surprise le met hors combat... Il n'ose imaginer le reste.

Les onyx plantés sur le sol, le rouquin traine ses jambes jusqu'au lieu dict, hors de la ville. Ils seront seuls. La rosée matinale et le froid qui prennent place dehors ravivent le corps du jeune fougueux. Aucune envie de rejoindre Morphée possible, ni même de faire demi-tour. Léger regard à sa chevalière... C'est la peur ou la mort.
Posté sur un tronc, son maistre de respect l'attendait, se fondant dans le silence de la nature en éveil.

Froncement de sourcils quand il ne voit aucune lame à portée de mains du colosse. Non... Il ne va quand même pas... Alors que lui... Bien sûr que le chef gagnerait...


Si tu n'as pas d'arme, je vois pas pourquoi je devrais me battre alors que j'en ai une.

Il n'est pas dans les habitudes du rouquin de jouer avec ça ; Ça ne se fait pas chez lui. Alors il jette sur le côté le fourreau et l'arme avant de poser son pied gauche en avant, puis de se mettre en garde, poings levés devant le visage. Bien sur ses appuis, la frousse au ventre, il lâche ces derniers mots, sans retour escompté.

Tu veux me parler d'égal à égal ? Voilà. Il est pas question qu'une lame vienne se frotter à tes poings, chef.

Le souffle s'accélère... Pourvu qu'il bouge et esquive devant la montagne, ou il est fichu sans même porter un coup au but. Allez bordel, c'est un homme lui aussi, il est pas invincible... Alors pourquoi, pourquoi je tremble d'avance ?!

_________________
Felina
Une nuit pour oublier.

Ils ont marché, l’un à coté de l’autre, leurs bottes claquant au même rythme sur le pavé de la cité Lochoise, avant de parvenir enfin dans l’antre de la Rastignac sa cabane en bois sur les extérieures du village. Pas un mot échangé pendant le court trajet, nul besoin, pas la peine. La porte s’est ouverte, et la mercenaire a indiqué d’un geste la seule chaise présente en cet endroit pour que le Jules y pose son séant et qu’elle puisse s’employer à soigner sa lèvre. Muré dans son silence qu’il est le rouquin, mais la Féline comprend, connaît par cœur ce qu’il ressent en cet instant et ne cherche pas à le faire parler, espérant seulement qu'il l'a entendue.

Gant orné de griffes ôté, baquet d’eau porté à ses côtés, et elle s’agenouille auprès de lui pour venir apposer un linge humide sur sa joue tuméfiée, essuyant doucement les perles carmines s’écoulant de sa lèvre fendue. Malgré l’ambiance pesante qui règne dans la cabane, elle ne peut s’empêcher de sourire légèrement alors qu’elle efface comme elle peut les traces de la gifle colossale. Puis, doucement ce sont ses lèvres qui remplacent le linge et les mains de la panthère qui viennent jouer sur toutes les parties de son corps, dénouant, délaçant tout ce qui les entravent, avant qu’elle ne s’emploie à faire ce qu’elle sait sûrement faire de mieux, essayant l’espace de quelques heures de faire oublier à son amant la peur ressentie et l’angoisse du jour à venir.

Bien plus tard, alors que le soleil s'infiltre déjà au travers de la seule fenêtre de la masure, elle entendra les draps se froisser à ses cotés, elle sentira un regard brûlant sur elle, et une main chaude effleurer ses courbes. Elle frémira au contact de ses lèvres sur sa nuque si sensible, mais pourtant, elle gardera les yeux fermés, comme semblant dormir. Ce n’est que lorsqu’il aura fermé la porte derrière lui qu’elle se retournera sur le dos, le regard perdu et une sourde angoisse faisant battre son cœur plus fort.

La curiosité lui vrille les entrailles, mais elle n’ira pas. Il s’agit de leur combat, et elle est étrangère à ce règlement de compte entre hommes d’armes. Pourtant, là, seule dans sa couche aux draps froissés par une nuit de plaisir et d’abandon, elle adresse une prière muette au colosse.

Eik …. Ne me l’tue pas ….

_________________

La Liberté existe, il suffit d'en payer le prix.
Eikorc
[Rencontre au sommet…]

Devant ses yeux vient enfin se dessiner la carcasse du rouquin… Sans un mot, les bras puissants croisés sur son torse musculeux, il fixe et détaille l’allure de son nouveau mercenaire. Son regard se durcissant légèrement à le voir ainsi regarder le sol, comme s’il allait trouver un quelconque moyen de s’échapper ou s’il s’imaginait déjà enterré six pieds sous terre…
Le jeune visage à l’unique cicatrice se fait plus proche et la montagne de muscles ne peut réprimer un haussement de sourcil lorsqu’il prend la parole… Pas un bonjour, mais déjà il annonce la couleur, un combat aux poings parce que lui-même n’a pas prit ses armes.

Des yeux, il suit celles du flamboyant qui viennent s’écraser au sol, l’une après l’autre… Un léger sourire naissant au coin de ses lèvres alors qu’il tend l’oreille pour l’écouter, sourcil toujours levé. Un clignement de paupières, un coup de rein et le colosse redresse le visage en s’arrachant à son tronc d’arbre. Il fixe du coin de l’œil la silhouette de son future adversaire, détaillant la carcasse, sa musculature, pour évaluer le potentiel…
Les poings se crispent lentement, pour détendre les muscles qui s’engourdissent alors qu’il s’approche du rouquin, un sourire glissé au coin de ses lèvres… Sa pogne droite s’envolant à toute allure pour claquer lourdement sur son épaule gauche alors que pour la première fois de la matinée, son regard plonge dans celui du jeune homme.


« D’égal à égal hein… ? »

La voix est rauque, le ton froid… Lentement, il fait patienter la folie qui palpite au fin fond de son être, réprimant son envie de commencer tout de suite... La tête se penche sur le côté et la senestre vient rejoindre violemment la joue du rouquin, ses doigts puissants se refermant sur son menton pour tourner de force son menton à droite, puis à gauche…

« Belles cicatrices… Belles couleurs… Bon boulot.
Les membres de ma compagnie sont tous égaux… Ils ont tous mon respect… Alors je n’admettrais pas qu’un jeune couillon dans ton genre créé des tensions pour une histoire de ‘niveau’. »


Son pouce droit vient se glisser prestement entre le muscle de l’épaule et la clavicules et la pression se fait de plus en plus forte… L’azur métallique planté dans les onyx alors que le de Nerra serre d’un coup de toute ses forces le muscle de son cadet. Le sourire se fait plus sadique alors qu’un grognement monte dans sa gorge et que dans un coup de poignet il enfonce son doigt plus loin encore dans les chairs du rouquin, juste pour le faire ployer avant de le repousser violemment en arrière de sa pogne gauche.

« Prends tes lames pour avoir ta chance… Ou alors montre moi ce que t’as dans les tripes… »

Le ton est plus dur, plus froid alors que les pognes viennent délivrer le torse d'El Diablo de sa chemise, dévoilant les muscles puissants et les multiples cicatrices qui le traversent… La montagne de muscles se dresse de toute sa hauteur face à son adversaire, sa jambe droite glissant lentement en arrière, sa botte se plantant dans le sol… D’un clignement de paupières, il laisse sa folie embraser ses sens… La puissance de sa rage vient du creux de son ventre, comme une explosion de sensations qui traverse la moindre parcelle de son corps, faisant frémir les muscles… Ses yeux s’étrécissant alors que son cœur semble ralentir, le rythme venant battre dans ses tempes alors que ses muscles se tendent, prêts à l’action.

« Allez ! Ramène toi ! »

L’ordre sec s’envole alors qu’il lui lance un regard de haine pure, ses bras s'ouvrant en grand pour l’inviter à se jeter sur lui… Les mâchoires se serrant dans la foulée alors qu’il surveille le moindre de ses gestes… Dès qu’il sera debout, le poing colossal traversera le peu de distance pour venir heurter violemment son menton. Mais ça, rien ne peut lui laisser croire, la position du maître de la zoko est travaillée et choisie de façon à ce qu’on pense que ce sera l’une de ses jambes qui partira à l’assaut…

_________________
"Pour toujours... Et à jamais."
Jules
[ Nouvel éveil de la haine écarlate ]

Le sadisme prend place dans les azurs métalliques du colosse. La garde faiblit inéluctablement au sourire esquissé de son maistre, foutue peur toujours présente. Mauvaise initiative. Tu aurais dû la voir venir celle là.
Le corps accuse le coup, épaule gauche qui part en arrière sans contrainte.


D’égal à égal hein… ?


Cette voix... Elle lui glace le sang d'avance. Et le voilà poupée de paille, regard plongé dans celui de l'homme qui peut lui apprendre à dépasser son ennemie jurée. Une claque monstrueuse fuse sur sa joue déjà bleutée par le poing d'hier. Grognement de douleur alors que sa tête joue les girouettes, sans défense face à la pogne qui la secoue comme un prunier.

Belles cicatrices… Belles couleurs… Bon boulot.
Les membres de ma compagnie sont tous égaux… Ils ont tous mon respect… Alors je n’admettrais pas qu’un jeune couillon dans ton genre créé des tensions pour une histoire de ‘niveau’.


Ô combien il aimerait lui cracher en pleine face la rage qui monte honteusement en son être. Mais c'est sans compter des connaissances du colosse sur les points faibles de l'Homme... Le roc devient petit caillou, ploie devant l'insoutenable douleur qui le prend sur le muscle entre la clavicule et l'épaule sénestre. Combien de temps cela dure, le rouquin ne peut le dire, trop occupé à gémir, soutenant comme il peut les deux pics de glace qui le fixe.
Un soulagement suivi d'un juron étouffé s'évadent des lèvres du roux lorsqu'enfin la mini torture cesse, poussé sans ménagement en arrière.
La main contraire à l'épaule touchée vient serrer l'endroit visé par le colosse, genou gauche à terre... C'est encore chaud.


Prends tes lames pour avoir ta chance… Ou alors montre moi ce que t’as dans les tripes…

Lentement, les onyx se lèvent vers la masse qui lui fait face. Cette montagne de muscles qui se dévêtit... Le poing de libre se serre à faire sortir les phalanges. C'est tout ce dont t'es capable alors... CRÉTIN... T'as absolument rien foutu durant ta chienne de vie... Pour en arriver à te faire ployer comme un jouet manié par un gamin sadique... T'as toujours la frousse ?! C'est comme ça que tu veux vaincre un chevalier ?!

Allez ! Ramène toi !

Le venin s'insinue dans les veines du rouquin. Cette haine qui l'a autrefois guidé pour accomplir ses méfaits en Limousin... Il n'y a plus de ténébreux, plus d'amant de feu, plus de railleries dignes d'un adolescent qui apprend la vie d'adulte. Il se fout éperdument du danger visible dans les âtres du colosse, de ne pas saisir une chance avec une lame, de la position qu'il devrait analyser avant de se lever. Le rouquin ne sait pas contrôler la haine écarlate. Il explose... Se lève sans ménagement. Lui faire ravaler ses mots, seul objectif en tête.

Le poing colossal s'abat sur le menton, tête qui part sur un côté... La vision se trouble... Enfoiré... Salopard... Crachat de sang.


C'est tout ... ?

Le poing gauche tente le même résultat sans jeter un regard à l'impulsion. La brume aidant, la fin du bras ne vient qu'effleurer le menton du colosse. Mais il s'en fout. Il va tenir le coup. Pour vivre.
L'entrejambe... Seul moyen de reprendre un avantage. La jeune jambe droite vient malheureusement toucher le bas ventre de la montagne. Bond en arrière pour prendre un semblant de repos, enlevant à son tour les protections du haut. Tu veux jouer ? Vas-y Colosse ! J'suis tout à toi !


J'voulais pas foutre la merde dans la compagnie ! J'me suis déjà excusé devant Armand ! Tu veux me le faire rentrer dans le crâne avec tes poings ?! Alors viens Eikorc ! Te retiens pas ! J'AI PAS PEUR DE TOI... ENFOIRÉ !!!

Il se fout des conséquences, de la force que cache sûrement El Diablo. Mais c'est clair dorénavant... Pour le battre déjà lui comme d'autres... Il ne faudra plus se laisser faire par la prestance et les regards pesants de la fleur de l'âge. Se lâcher... Laisser toute sa rage crier.

J'vais te battre. Je sais pas comment mais j'vais te battre... Et je m'occuperais de la Pivoine APRÈS. AMÈNES TOI !


La garde mains nues reprend place, la fureur pour lame, jambes bien ancrées. Içi et maintenant, il se jure qu'il ne va plus faiblir pour ces gamineries.

_________________
Eikorc
[La folie, c’est ça…]

La réaction est exactement celle espérée… Le jeune homme s’élance avec cet éclat de fureur au fond des yeux, arrachant un sourire au colosse dont le poing démesuré vient le cueillir en pleine face… Les muscles de l’épaule se raidissant au dernier moment pour ralentir le coup qui aurait pu l’assommer… Les phalanges percutant l’os saillant du menton, craquant même sous la violence du choc. Dans la foulée, il se recule d’un pas, ramenant son bras près de lui pour surveiller l’état de son adversaire…
Mais sa nouvelle recrue est peut être plus résistance qu’il ne le pense, parce qu’à peine a-t-il craché du sang que les mots s’échappent d’entre ses lèvres pour le narguer… Frisson qui traverse son échine alors que le rouquin se redresse en balançant son poing.

La tête du colosse part en arrière pour esquiver le coup, trop lent, mal appuyé… Et pourtant, les phalanges viennent effleurer sa chair à l’en faire grogner. Pas le temps de répliquer comme il le veut que la jambe vicieuse du jeune homme siffle dans l’air… Le regard se durcit en même temps que les mâchoires se serrent lorsqu’il capte l’angle de frappe de la tornade rousse qu’il a éveillé…
Choc rude juste dans le bas ventre… Il recule d’un pas, grognant sa colère comme sa douleur alors qu’elle lui vrille toutes deux les intestins… Les poings massifs se serrent, les phalanges craquent sous la puissance du geste alors que le jeune homme se met à gueuler…

Il prend du cran, y a pas de doute… Et le sourire vient étirer largement la face de la montagne de muscles qui s’ébroue pour repousser la douleur lancinante de son bas-ventre… Tête qui se secoue et il se redresse de toute sa hauteur, la garde basse, contrairement au rouquin qui redresse la sienne…
Et alors qu’il le provoque, qu’il lui intime d’attaquer, le de Nerra ne peut réprimer un rire qui ne sort que lorsqu’il est sur le champ de bataille… Ce rire que tout les zokoïstes peuvent entendre résonner dans les airs lorsque leur chef se laisse aller à toute sa folie… Désincarné, inhumain, presque guttural…
Regard qui se durcit, devenant d’un métal à la froideur inimaginable… Ce regard qui permet à El Diablo de cibler les endroits où ses coups s’abattront, là où la douleur est telle que personne ne peut y résister…


« Tu n’as pas peur de moi… Voyez vous ça… Tu vas me battre… Vraiment ? »

Le ton est acerbe, d’un froid polaire… Devant le jeune rouquin se dresse maintenant la folie à l’état pure dans la machine à tuer qu’est devenu le colosse au gré des années… Un pas sur le côté et il se met en face de son adversaire… Un second et il s’approche… Pour finir par un saut puissant qui le fait s’élever dans l’air alors que son poing droit se lève haut au-dessus de sa tête pour venir s’abattre de toute ses forces dans les poings resserrés du jeune homme… Les lui envoyant en pleine tête…
Les bottes claquent lourdement sur le sol, repoussant le corps de tout le poids du sien en le percutant violemment… Le faisant reculer de quelques pas alors que les épaules musculeuses roulent en même temps que la tête pour dénouer et détendre…


« Si je voulais… Tu serais mort…
Tu veux te battre ? Tu veux voir ce dont je suis capable ?
Soit… »


Les mots fusent d’un ton indolent… Montagne de muscles sûre de sa puissance face au jeune zokoïste… Lui qui ne l’a jamais vu sur un champ de bataille autre que celui d’une taverne va découvrir sa folie… Les crocs se dévoilent alors qu’il lui sourit d’un air carnassier… Et le de Nerra pousse d’un seul coup de ses deux jambes contre le sol, fonçant à toute allure sur le rouquin.
La vitesse n’est pas des plus rapide, mais la masse qui se déplace ne peut être arrêtée par la frêle silhouette qui lui fait face, ses bras volant à toute allure vers lui… Les tranches de ses mains venant s’abattre violemment sur le nœud entre le cou et le muscle de l’épaule…

Ses deux doigts se referment dans le même mouvement sur sa gorge pour l’empêcher de s’affaisser, les pouces venant presser la trachée pour couper l’arrivée d’air… Et l’El Diablo plante son regard brûlant de haine dans celui du jeune homme avant de susurrer d’une voix mauvaise :
« Bonne nuit… » A peine les mots sont-ils finis que la tête part en arrière, le crâne fusant, sifflant dans l’air pour revenir heurter violemment le front de Jules alors qu’il maintient son visage devant sa caboche…
Le choc est rude et lui fait rentrer la tête dans les épaules, un frisson traversant son échine alors que le haut de son front percute à pleine vitesse celle du rouquin, juste entre les deux sourcils… Les paupières restent fermées alors que le souffle se fait plus profond, la montagne de muscles s’efforçant de retenir ses doigts qui ne demandent qu’à broyer la trachée… Réussissant à les faire lâcher prise dans un grognement…

_________________
"Pour toujours... Et à jamais."
Jules
[ Le cran implacable au bout des poings, la haine pure au fond des pupilles ]

Personne n'est invincible. Et même si au fond de lui la conscience lui hurle qu'il n'a pour l'instant aucune chance, le rouquin reste en position devant le terrible El Diablo. Il ne fera plus de pas en arrière désormais devant telle montagne ; Devant n'importe quels âtres bourrés de folie et de haine. User de la colère pour mener à bien ce projet... Peut être sa vie... Faire sombrer la Licorne.
Il les crèvera tous jusqu'au dernier, tous ces moutons qui ont juré leur vie sous les préceptes des institutions royales... Ces mêmes institutions que suivent les véreux pour leur faciliter la vie bourgeoise. Défenseurs de la Justice... Quelle justice ?... Celle qu'il l'a fait devenir ainsi, comme tant d'autres ?! Mensonge ! Des pions qui cognent sur un échiquier dont le propriétaire est un ultime salaud...
La vengeance est aussi leur maître mot... Il l'a vu... Elle lui a montré en l'Hostel Dieu de Limoges. Même le Grand Maistre de cet Ordre cache bien des surprises dans ses abysses...
Ils n'ont rien de beau et chevaleresques... Ils ne pensent qu'à leur titre et leur nom qu'ils clament... Il brûlera cette fausse utopie et ses protecteurs, quels qu'ils soient.
Rien ni personne ne lui fera changer d'avis !


Qu'il rit, qu'il rit le colosse... Il y a toujours un jour où l'élève dépasse le maistre. Il se fout bien des conséquences de ce combat. Il oublie tout en ces moments là. Viens Eikorc... Apprends-moi ce que tu sais... Ce que tu es... Et même si je dois perdre aujourd'hui... Je te vaincrais. Et je pourrais peut-être prétendre enfin à la réussite de ce brasier chevaleresque.

Et alors que la montagne baisse sa garde et retient ce rire d'un autre monde, le puissant hispanique sidère le roc carmin colérique du froid glacial qui l'assomme un instant.


Tu n’as pas peur de moi… Voyez vous ça… Tu vas me battre… Vraiment ?

La voix tonne dans la tête du jeune fougueux... Mais la folle flamme de la volonté ne faiblit pas pour autant. Qu'il aille se faire mettre... Il y arrivera. C'est certain. Il le faut... Même s'il doit tout perdre pour lui à nouveau. La Zoko... Il doit garder sa place. Se tenir, la fermer, respecter, ne pas perdre de vue ces objectifs et montrer cette volonté de fer que lui on a inculqué.
El Diablo se met en face et avance. Ne faiblis pas devant le colosse... Reste droit et fier de tes mots. Montre lui...
Le golem fond sur l'élève roux d'un saut monstrueux, l'énorme poing s'abattant sur les mains nues qui prennent en fourbe de nouveau la tête. Encaisse bordel... Encaisse... Rends lui la même !
Recul sous le choc colossal, la vision se trouble encore plus, quelques paillettes de lumière visibles.


... Voulais… serais mort…
Te battre ?... voir... suis capable ?
Soit…


La garde du rouquin est baissée. Plus de contrôle, même l'esprit a du mal à saisir les phrases cinglantes du puissant hispanique. Il ne remarque même pas que le golem est maintenant devant lui...
Puis plus de souffle, le rideau brumeux devient sombre petit à petit. Non... Non ca peut pas se finir comme ça... Apprends-moi bordel, lâche moi, secoue moi ! On a pas fini... J'veux pas mourir maintenant !!! Dis que je reste à tes côtés...


Bonne nuit…


Fracas. Le monde se décompose. Une masse noire a tout avalé d'une seule bouchée. El Diablo... Il fait frémir chacun... Combien il voudrait montrer au monde présent qu'il peut lui aussi clamser ou perdre. C'est un homme comme les autres nom d'un chien...
Mais pourquoi, pourquoi tout se termine ainsi... Il doit être mort c'est sûr. Tout est si silencieux et morbide.


« C'est trop con. »


Il se fait à cet endroit où le temps n'a plus de limite. C'est donc ça qui attend les mauvaises personnes ? Mouarf, et on brûle ses frères de cheveux pour qu'ils atteignent ce monde ?... Vont-ils vraiment là ? Pourquoi il pense d'ailleurs ?... Plus d'intérêt. Attendre... Attendre... Attendre...
Une lumière dans le rideau noir. Puis deux, puis des centaines. Les paupières s'entrouvrent lentement.
Arf... Bougonnements. Mal de crâne terrible, comme tout le visage d'ailleurs qui crie sa furie de cet entretien plutôt inhabituel.
Le froid matinal finit de lui faire ravaler cette idée de mort. Il l'a pas tué alors... Comprend pas... Comprend même rien dans cet état, l'impression d'avoir oublié plusieurs évènements se fait sentir quelques secondes alors que le rouquin marmonne à la masse assise devant lui.

J'reste alors...? Tu... m'apprendras à être... fort...?


Et on s'en tape si c'est qu'un pauvre arbre qui a rien demandé qui est devant la carcasse du rouquin. Faut dire que la vue n'est pas à l'appel du réveil. Pas pour l'instant.

_________________
Eikorc
[Tic tac… Que le temps passe.]

Face à lui le roc roux s’affaisse… Entre ses doigts glisse la chair chaude de l’homme qu’il vient d’envoyer dans les limbes de l’inconscience… La carcasse s’écroule dans un bruissement d’étoffe aux pieds du colosse dont les mains restent quelques instants crispées autour d’un cou invisible… De longues inspirations sont prises alors que le crâne vient tomber sur le bout de sa botte, les mâchoires se crispent alors que ses poings se serrent à nouveau…
Inconscient qui a voulu réveiller la folie pure d’une montagne de muscles sans âme… Fougueux qui n’avait aucune chance d’y résister et qui l’a provoqué… Pourquoi alors retenir la haine dont il sait si bien user ? Pourquoi retenir cette jambe qui d’un coup pourrait briser la nuque et en finir à jamais ?

La tête se secoue de droite à gauche et un long soupire s’échappe d’entre les lèvres du colosse qui rouvre les yeux, dévoilant ses pupilles aux éclats d’un bleu métallique… Il parcourt le visage qui siège devant ses bottes, et doucement, il le repousse, le faisant rouler sur lui-même pour qu’il se retrouve allongé… Abruti.
Il aurait pu le tuer, il le sait… Il en a même encore envie. Ce jeune coq qui semblait être une bonne recrue s’est retrouvé à rouler des mécaniques à peine la bague au doigt… Pourquoi le laisser continuer ? Tout simplement parce que toutes les vies ne sont pas bonnes à prendre…
Fou ? Oui… Meurtrier ? Complètement… Con ? Certainement pas. Et c’est bien pour ça qu’il laisse ce jeune homme en vie.
Parce que le tuer affaiblirait sa compagnie… Parce que lui arracher la vie serait arracher la confiance que ses hommes ont en lui… Et surtout, parce qu’il sait que ce flamboyant gamin changera à leur contact, tout comme les autres.

Lentement il s’écarte de ce corps, sans lui adresser un regard… Le colosse s’avance, faisant rouler ses muscles pour les délasser, rejoignant sa chemise qu’il récupère d’un mouvement souple avant d’aller s’asseoir. Les bras croisés sur son torse musculeux, les yeux clos, il inspire profondément et se laisse aller à ses pensées en attendant que sa victime ne se réveille…
Les douleurs viennent le saluer, comme chaque jour alors que le soleil se dévoile enfin à l’est, irisant le ciel de ses rayons… La nuque se crispe, la cuisse de même… Les étoiles blanches viennent danser devant ses yeux, une fois de plus, et la dextre vient masser la cicatrice en faisant frémir l’échine…

La voix du rouquin s’élève alors qu’il s’éveille… Un sourcil s’arque, comment peut-il poser cette question alors qu’il est encore en vie ? N’a-t-il pas pigé que la Zoko n’est quittée que les pieds devant ? Un grognement sourd monte dans sa gorge alors qu’il secoue la tête de dépit et les mots claquement sèchement…


« Ta gueule.
T’apprendras sur l’tas, comme tout l’monde… »


Sourire qui se glisse au coin des lèvres alors qu’il s’approche de la jeune carcasse, son regard parcourant le visage ensanglanté…

« J’attendais que tu te réveilles… M’demande pas pourquoi t’es en vie, j’en sais rien…
Rentre dans ta piaule, soigne ta gueule… Et la suite viendra d’elle-même…
On s’croisera plus tard.»


Les mots sont lâchés comme si de rien était alors qu’il enjambe le rouquin, passant au-dessus de lui sans aucunes craintes…
Ses hommes ont encore beaucoup à apprendre, avoir la rage, la haine ne suffit pas à devenir un mercenaire comme lui… Il y a une chose que beaucoup n’ont pas encore : Ne plus craindre pour quoique ce soit… Oh bien sûr, ils disent tous qu’ils n’ont plus d’attaches… Mais ils en ont une inconsciente, celle là même qui depuis des années a quitté le de Nerra : Tenir à leur peau.

_________________
"Pour toujours... Et à jamais."
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)