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Info:
Cassian a bien envie de s'entrainer, sauf qu'il faut que Maeve soit rentrée. D'où un échange de courriers entre les deux gamins qui ne se connaissent pas encore.

[RP] Quand l'épistolaire lie un Blond et une Rousse

Cassian_darlezac
Les journées de pluie s’étaient succédées sur la campagne Burgonde, marquant tant les paysages que les visages moroses de ses habitants. Les langues se déliaient peu, les rues étaient moins bruyante les jours de marchés, les étales moins remplis. Les granges s’emplissait de paille et de bois secs, chacun nobles comme gueux se préparait en vue de l’hivers. Cependant, comme une bride de printemps qui se serait égaré en chemin, défiant les lois de la nature, c’est un soleil revigorant qui luisait à travers la fenêtre ce matin là. Dans un battement de paupière, l’enfant l’accueilli avec un sourire radieux, digue de celui qu’on réserve à un bon ami enfin revenu. On s’étire, on se lève, on se vêtit, toujours dans le même ordre, éternel rituel marquant le début de la journée. Et on court, dévalant les escaliers, voir si Papa est encore là, le déjeuner est sur la table avec un simple mot.

« Passe un bon début de journée mon grand, amuse toi et entraîne toi bien. » Une grimace qui se fige et une certitude qui s’insinue, il devrait une nouvelle fois s’entraîner seul. Déjà la journée a perdu de sa saveur, et le déjeuner semble bien fade. Papa est occupé, il le sait, et le peu de temps libre qu’il a lui ai déjà en grande partie consacré. Maître Snell quant à lui ne l’est pas moins et il l’entraînera quand Damoiselle Flamme sera là, on le lui a promis. Alors encore une fois il lui faudrait patienter, revoir seul les différents exercices effectuer avec Papa. Certes s’il le voulait il pourrait aller trouver l’infatigable Karyl, petit vagabond étrange arrivé il y a peu à Sémur, pour s’entraîner avec lui. Rejoindre la douce Alycianne , la dérober aux mains du vil Julius et l’épater par ses connaissances. Allez trouver Dame Marie, dont il est "l’écuiller", ou encore Flaiche afin que l’un ou l’autre l’instruise ne serait pas une mauvaise idée non plus. Mais, alors que le déjeuner vient d’être avalé jusqu’à la dernière miette, il sait qu’il n’en fera rien.

Chacun d’eux, dans l’esprit du gamin, a sa place, tout est ordonné en tant de points, de repères auquel il s’accroche, comme une moule qui sauterait de rocher de rocher au fil des marrées. Ainsi, Dame Marie est-elle la "suze-reyne" -qu’elle le fusse d’Hongrie ou d’ailleurs- celle devant qui il ne doit faillir, future marraine sur qui il peut compter. Ainsi Flaiche est-il celui qui sait lui arracher un sourire aux moments les moins prévisibles. Mais c’est dans les bras d’Aleanore qu’il peut venir se blottir quand il le souhaite pour retrouver l’affection d’une mère, quand de la sienne il commence à oublier les traits. Chacun a donc son rôle prédéfini dans la tête du gamin. Et pour ce qui est de l’entraînement c’est Maître Snell ou éventuellement Papa qui s’en charge. Une idée alors s’insinue en lui, remontant l’escalier il file chercher plume et vélin dans sa chambre. Il irait s’entraîner ensuite mais d’abord il avait à écrire à Damoiselle Flamme autant pour faire sa connaissance que pour la prier de revenir rapidement. Très vite ses doigts et son esprit se mettre alors en action.


Citation:
Damoiselle Flamme,

Pour commencer, parce que c’est mieux je pense, je vais me présenter. Je c’est moi, Cassian d’Arlezac de Saint Robert (on m’appelle l’intrépide parce que je suis très brave mais ça c’est pas trop important, je crois, alors je mets des parenthèses).

Vous me connaissez pas mais j’ai beaucoup entendu parler de vous par Aleanore ou Papa ou Dame Marie ou Flaiche, ça dépend des fois... Tellement que je pourrais même vous écrire votre couleur de cheveux mais sûrement que vous la connaissez déjà. Alors je préfère vous écrire pour apprendre à vous connaître et aussi pour vous dire qu’il faudrait peut être penser à rentrer bientôt quand même… Bientôt ça veut dire quand vous voulez mais assez vite je préfèrerais, dans trois jours par exemple.

Si j’écris ça, c’est parce qu’on vous attend avec Maître Oncle Snell pour commencer l’entraînement. Et donc pour l’instant je m’entraîne tout seul et je me dis qu’à trois ça serait quand même mieux. Pour ce qui me concerne j’ai appris un peu à utiliser la dague et l’épée aussi avec Papa et j’ai également une fronde, avec laquelle j’ai une habilité époustoufleuse, je trouve !

On m’a dit que vous aussi vous vouliez être Chevalier comme Dame Marie ou la Dame Pie Voine. Je ne vous écris pas ça pour montrer que je vous connais, mais parce que moi je sera un Chevalier Légendaire plus tard. Alors je pense que ça pourrait être bien pour vous aussi d’apprendre avec moi et Maître Snell (comme en plus c’est lui qui a fait de Papa une légende…).

Sinon, on va bientôt aller en Normandie aussi, pour y amener Damoiselle Gabrielle, avec Aleanore, Alycianne, moi, Papa et Rochefort. Alycianne elle est petite mais plutôt gentille. A part qu’elle collectionne des cailloux et des coquillages, elle est pas trop étrange. Elle aussi elle veut être Chevalier, ou plutôt « Dame Chevalière ». En vrai c’est Chevalier mais elle dit ça comme elle est petite. Et comme la Normandie c’est le pays de la mer et des chevaliers elle veut venir aussi.

Tout ça pour vous dire qu’il faut un peu vous presser quand même si vous voulez venir et vous entraînez avant. Parce que moi j’attendra pas la Saint Glinglin non plus hein (surtout que j’ai regardé et ça existe même pas comme saint, alors…) ! Par contre maintenant je vais devoir vous laisser pour aller quand même m’entraîner. J’espère que vous allez bien et que j’aura rapidement de vos nouvelles.

En attendant veuillez avoir Damoiselle mon salut de distingué.


La lettre avait ensuite été attaché à la patte d’un pigeon après quelques relectures. Et alors que le volatile s’envolait un petit blond s’en allait, lui, battre la campagne la dague au poing.
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Maeve.
Ces derniers jours avaient été l'exact opposé des mois précédents. Après des semaines d'ennui, d'inactivité et quelque fièvre, la jeune Alterac ne savait plus où donner de la tête. Depuis leur arrivée à Dole, il s'était passé nombre d'évènements. Le passage au chateau de Beaufort, l'annonce faite à Leandre par son père de la mort de sa mère et ce qui s'était ensuivi...
Sans compter que Maeve était désormais une femme, qu'elle avait du y faire face seule, du moins jusqu'à ce que Soeli et ses conseils avisés ne tombent à l'eau juste devant elle et que la discussion ne s'enclenche entre la rouquine et la brune.

Il y avait eu la lettre d'Eusaias aussi, et celle de sa mère, qui la rappelaient à la maison. Le choix n'avait pas été évident. Il avait fallu en causer avec So, avant d'oser aborder le sujet avec son chevalier. Il faut voir que ces deux-là sont inséparables... Maeve avait quatre ans la première fois qu'elle l'avait vu. Et l'avait trouvé très beau. Et l'avait suivi depuis. Rentrer, oui, sans lui... plus difficile.
Un soir d'automne hivernal, ils s'étaient donc isolés dans une taverne de Dole, et Maeve avait pris son courage à deux mains, avait planté ses prunelles azurées dans le regard brun de son chevalier, lui avait raconté les missives, les doutes, les questions, les projets... La décision était prise maintenant.

Ils avaient quitté le château il y a quelques jours, pour s'installer à l'auberge du centre... Sous le regard désapprobateur de Soeli et la mine crispée du Comte. Mais après l'annonce de la mort de Zelda et ce qui avait suivi, ils n'avaient pas envisagé autre chose. Deux chambres, bien sûr ! Ils ne sont pas encore mariés, même si ça ne saurait tarder.
A les voir tous deux en taverne, de toute façon, il n'y avait pas à s'inquiéter pour la vertu de la jeune Alterac, les timides baisers qu'ils osaient à peine échanger n'avaient pas le début d'un brin de concupiscence. Maeve avait de toute façon franchement peur de la suite, après ce que lui en avait raconté Titca alors qu'elle avait huit ans, un soir à Limoges.

Ce matin frais, où le givre recouvre la cime des conifères franc-comtois, Maeve s'est extirpée de l'auberge, non sans avoir déposé un mot pour Leandre où elle lui dit dans quelle direction elle compte partir, comme toujours. Même s'il la connait suffisamment pour savoir dans quel coin elle se posera.
Son arc démontable dans sa besace, ses flèches balançant dans le dos, elle se dirige vers la sortie de la ville. L'entrainement, il n'y a que ça de vrai lui avaient dit ses deux premiers mentors, Klesiange, le géant blond qui le lui avait taillé, et Crusader, son lieutenant instructeur à l'Ost Lorrain. Mais passant les portes de la ville, les gardes qui commencent à la reconnaitre l'arrêtent. Regard étonné. Un peu surprise.


- Qu'est ce qu'il y a ? La ville est assiégée, pas le droit de sortir ?
- Non, non, demoiselle, ne vous inquiétez pas... Mais un coursier vous cherchait, il ne doit pas être loin, une lettre pour vous.
- Ah... Merci beaucoup !

Se séparant de quelques écus pour les gardes afin qu'ils se réchauffent de vin chaud, elle rebrousse chemin à la recherche du coursier qu'elle repère devant la porte d'une taverne-bordel. Fronçant légèrement son petit nez, elle avance précautionneusement, avant de lâcher un "bouh" surprise qui fait sursauter le jeune homme qui doit avoir à peu près son âge. Sourire niais de la rouquine qui tend la main.

Maeve Alterac... je crois que vous avez quelque chose pour moi.

Encore sonné, il lui tend la missive, et se détourne, les pommettes rougies par la honte de s'être fait prendre à reluquer les filles de joie à peine réveillées... Sans plus y prêter attention, et délestée de deux nouveaux écus, l'Alterac reprend la route vers la sortie de la ville. La clairière bercée d'un cours d'eau glacé est l'endroit rêvé pour tirer à l'arc.
Une fois arrivée, débarrassée de sa besace, elle se pose en tailleur sur une large pierre et décachette le pli. L'écriture ronde et enfantine la surprend, inconnue au bataillon.
Plus la lecture avance, plus largement s'étire le sourire sur les lèvres de la jeune fille. Ainsi donc, voici le petit Cassian dont Marie et Nore lui avaient parlé... Il promet. Soufflant dans ses mains, elle attrape son écritoire et sa plume usée. La réponse s'impose !


Citation:

A Cassian d'Arlezac de Saint-Robert,
Le Bonjour.

Ce ne fut pas sans surprise que je reçus ce matin missive de ta main. A vrai dire, ce n'est pas la première fois que des inconnus m'écrivent, mais je reste toujours ébahie de remarquer à quel point je peux être connue dans ce royaume. Même si le fait que tu vives dans ma famille explique en grande partie que tu aies entendu parler de moi.

Pour ma part, sache que si Nore m'appelle sa Flamme, pour toi je reste Maeve. Nous ne nous connaissons pas encore, il est prématuré d'utiliser ces surnoms affectueux.

Pour le reste... sache que je compte bien rentrer (donc ne t'installe pas trop hein, je ne suis pas sure encore de vouloir de toi, faudra voir ce que tu vaux) et qu'il est tout à fait normal que Snell m'attende pour commencer l'entrainement, puisque je suis plus âgée et donc plus douée. D'ailleurs je ne suis pas sure que la fronde soit considérée comme une vraie arme... Tu as tout à apprendre. Mais je consens à t'aider. Si tu es un ami de mon Etincelle, alors tu dois pas être si nul.

Quant à ma carrière de Chevalier, je ne veux pas, je le serai, comme Leandre d'ailleurs. Et Cerridween je la connais bien, elle a dit que j'y arriverai, d'abord. Si tu veux, peut-être qu'on t'emmènera avec nous. Mais faudra être fort et obéissant.

Vous allez en Normandie ? C'est nul la Normandie. Faudra faire très attention au Duc Chat tu sais là-bas... Il voulait nous tuer, Leandre et moi. Tu sais, j'ai passé quatre ans à Dieppe, et d'abord c'est pas Alycianne qui aime les coquillages, mais moi, j'en ai au moins une centaine, enfin si tu sais compter jusqu'à cent. Et je pense que vous devriez nous attendre, parce que mon chevalier et moi on connait bien le coin. Mais ce sera pas dans trois jours... Parce qu'on doit d'abord enterrer la mère de Leandre et que j'ai promis à Soeli que je serai là pour son baptême. Mais si vous m'attendez pas, et bien je ne rentrerai jamais. Et tu seras jamais entrainé ! Alors réfléchis bien... De toute façon, on arrive dans pas trop longtemps.

En espérant que tu auras bien pris note de mes conseils, je te souhaite de progresser avant mon arrivée.

Maeve Alterac

PS : Embrasse mon Etincelle et Maman et Papa et Eusaias et Gabrielle et Gaspard pour moi s'il te plait, ils me manquent.


Après avoir relu, elle cherche son briquet et un peu de suif, et fait chauffer son bâtonnet de cire, puis scelle le parchemin, imprimant son pouce gauche dans le rouge. Glissant la missive dans sa besace, elle attaque enfin son entrainement. Plus de quatre-vingts pas entre elle et sa cible, pour débuter. Se rappeler les conseils de Crusader, ceux de Kles... et enfin bander l'arc recomposé, encocher, tirer, toucher...
Ce n'est qu'une fois qu'elle ne sent plus le bout de ses doigts et que le soleil bien haut annonce la mi-journée qu'elle abandonne la clairière, confiant son pli à un coursier au passage, rejoignant l'auberge. Faut qu'elle raconte à Leandre ce qu'un garçonnet prétentieux lui a écrit. Faudra le remettre au pas, le petit, une fois qu'ils seront rentrés. C'est qu'ils sont grands, maintenant.

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Au revoir, Fab.
Cassian_darlezac
C’est au centre d’une petite prairie, entre foret et Armençon, que l’intrépide avait dans un mouvement d’épaule fait glisser sa besace sur le sol. Il s’était alors allongé à même l’herbe encore humide de la veille pour envelopper le ciel d’un regard songeur. Là encore il s’agissait d’un des nombreux rituel qu’il s’imposait. Avant chaque entraînement, qu’il pleuve, vente, ou fasse soleil, ses azurs toujours balayaient la voûte céleste. Un regard pour leur dire qu’il ne les avait pas oublié et que s’il faisait tout ça s’était aussi pour eux. Et des pensées nostalgique parfois l’emportaient vers un ailleurs. Une époque révolue et pourtant pas si lointaine, dont il peinait de plus en plus à se souvenir. Le passé le fuyait, aussi ne cherchant pas le rattraper, s’était-il tourné vers l’avenir.

« Il ne sert à rien d’essayer de retenir tes morts, lui avait dit un jour le frère Pierre. Nul besoin de les accabler, le Tout Puissant leur a accordé la paix, respecte sa volonté ! » C’est donc avec plaisir que le jeune blond constatait que ses réminiscences étaient de plus en plus rares. Il avait su les laisser partir pour se tourner vers ce que la providence lui réservait. A quoi bon s’en faire pour eux, car même s’ils resteraient toujours présent dans son esprit leur place était au cieux. C’est pourquoi vouloir les revoir sur terre, ne serait qu’en songe, lui semblait pécher. Le rituel s’était alors clos sur une prière prononcée à mi-voix, l’azur de ses iris prenant à témoin l’azur céleste. Lentement il s’était ensuite redressé puis relevé, l’entraînement pouvait commencé.

Il avait alors saisit sa dague et revu en mémoire les conseils donnés par Papa et Maître Snell, sans oublier les réflexions qu’il s’était lui même faites. Quand on combat avec une dague chaque mouvement doit être pensé, il faut savoir anticiper, être concentré entièrement sur son combat. Une épée assure plus de protection, et on peut plus facilement rectifier une erreur d’inattention et parer. A la dague un faux pas est bien souvent mortelle. C’est parce que les occasions de porter un coup sont rares qu’ils sont d’autant plus pensés et dangereux. Il faut savoir agir vite, se placer au bon endroit en trompant la vigilance adverse et porter, dans le même temps, l’attaque décisive. Imaginons qu’elle ne le soit pas et sans doute l’adversaire répliquera t-il avant qu’on ait eu le temps de s’éloigner. Si celui ci est habile la mort est alors immédiate. Voilà pourquoi une dague, maniée par un expert, est un instrument de mort redoutablement efficace. D’aucun la qualifierait de perfide, Cassian lui admirait la subtilité donc il fallait faire preuve pour manier une telle arme. Et, alors que ses considérations techniques auraient assommées plus d’un presque grand de son age, il ne s’en lassait jamais. Mais au diable la théorie, place à la pratique ! Et là, faute d’adversaire réelle, l’imagination fertile du gamin se mettait en branle.

Prise de position, on campe fermement sur ses pieds et on s’élance. Les coups s’enchaînent alors avec une rapidité proche du n’importe quoi. Un n’importe quoi, qui dans l’imagination du gamin ressemblait à quelque chose, mais qui aurait sans doute fait soupirer son père. Essoufflé, le gamin que ses gestes imprécis et trop rapides avaient épuisés, cessa enfin son simulacre de combat. Si en théorie tout semblait aller comme sur des roulettes, en pratique il lui manquait un adversaire afin de se faire une réelle idée de ce qu’était un combat. Mais l’intrépide, qui d’un sourire fière affublait sa trogne, n’en avait nullement conscience. S’il était fatigué, c’est que l’entraînement avait porté ses fruits ! Mais se battre seul n’était pas très exaltant, aussi avait-il décidé de passer à la seconde partie de l’entraînement, celle qu’il gardait secrète et dont il ne révélait la teneur à personne.

Las de manier les armes en solitaire, qu’il s’agisse de la dague ou de la fronde, il avait imaginé un autre type d’exercice. Après avoir récupéré sa besace, il se mit donc à marcher. Il lui arrivait parfois de trotter ainsi une heure entière avant de s’arrêter. Ce jour là, une demi heure lui avait suffit pour trouver un lieu propice. L’endroit se devait d’être assez isolé pour que personne ne le surprenne, remplir des caractéristiques géographiques intéressantes, mais aussi être toujours différent. Une fois sur place il avait donc une posé sa besace avant de s’asseoir. Le soleil luisant haut dans le ciel, le gamin avait entreprit de se restaurer. Une miche de pain, un bout viande séché et une pomme faisait l’affaire. Tout en avalant son repas ses yeux partaient plus amplement à découverte du terrain. Devant lui, à l’ouest, se dressait une colline parsemée d’arbres entre lesquels serpentait un ruisseau qui effectuait une trouée dans la flore. C’était par là qu’il était venu, le longeant jusqu’à trouver la prairie où il s’était assit, alors qu’au sud le cours d’eau poursuivait sa route. S’attaquant enfin à sa pomme il pivota la tête, plein cap vers l’est. Là, un chemin tracé sans doute par des bûcherons ou des promeneurs s’enfonçait également entre les arbres. Autant dire qu’il était cerclé. Des arbres, des arbres, des arbres partout ! Et les idées se mettait en place, l’entraînement ne tarderait pas à commencer.

Les vils chevaliers ennemis viendraient de l’ouest, par le ruisseau, pour traverser la prairie et repartir par le chemin à l’est. Certes les sentiers étaient un peu trop étroit pour permettre le passage d’hommes à cheval. Mais bon, il s’en fichait, il ferait comme si. Ce n’était pas ça qui allait l’empêcher d’imaginer le meilleur moyen de leur tenir une embuscade. Les adversaires seraient au nombre de vingt, chiffre invariable quelque soit l’endroit. A l’intrépide ensuite de calculer le nombre et le type d’hommes dont il aurait besoin pour les réduire à néant. Moins ils étaient nombreux, mieux c’était. Il devait également imaginé les pièges et savoir précisément ce dont il aurait besoin pour les mettre en place. Rondins de bois, pelle pour creuser le sol, piques… Tout était bon à prendre, et encore là il devait être regardant sur les dépenses et se servir du terrain. Le petit blond commençait alors à faire fonctionner ses méninges, imaginant toute sorte de stratagèmes. Bien sûr il ne savait pas ce qu’était réellement la guerre, et sa vision en était faussée par sa naïveté et son inexpérience, mais il faisait de son mieux. Et plus d’un aurait sans doute été éberlué de voir ce petit blond, si immature, turbulent et irréfléchi d’ordinaire, rivalisant d’ingéniosité pour mettre au point la meilleure stratégie militaire.

Il était resté là plusieurs heures, jusqu’à ce que le soleil s’apprête à embraser l’horizon. Puis le sourire aux lèvres, fier de lui, il avait entreprit de rentrer. C’était une fois chez lui qu’on lui avait apporté la réponse de la jeune Alterac. Il avait aussitôt décacheter l’enveloppe pour lire la missive. Au début, la lecture de la réponse lui avait décocher un sourire. Ben oui, elle lui avait répondu vite et elle semblait avoir appréciée qu’il lui avait écrit. En tout cas était-ce ce qu’il avait cru comprendre... Sans doute était-elle flattée que le fils d’une légende puisse avoir entendu parler d’elle et prenne en plus l’initiative de lui écrire. Mais progressivement l’expression qu’affichait sa bouille avait changé, du sourire il était passé à la perplexité avant qu’une légère moue apparaisse. S’il y avait quelque chose qui déplaisait à l’intrépide c’était bien qu’on lui rappelât son age et son inexpérience. Ne sachant pas s’il avait lui répondre, il avait donc fourré nonchalamment la lettre dans sa besace avant de mener ses pas à la taverne. Là bas il espérait bien trouver tout son entourage.

Et ce fut d’ailleurs. La soirée fut agréable, semblable à bien d’autre. Et Et puis Eusaias leur annonça tout de go qu’il devait partir le soir même pour regrouper une armée. Malgré tout, il serait de retour à Sémur dans quelques jours pour venir y chercher Cassian, la princesse, Stephandra et d’autres encore. Tous ensemble ils iraient alors chasser l’hérétique ! En fait, à vrai dire, Cassian se tiendrait à l’écart des combats. Marie, en lui flaquant son épée sous la gorge, avait réussi à le persuader que c’était dans son intérêt. Mais une idée naquit dans son esprit, il répondrait à Maeve. Rien ne l’empêcherait de modifier légèrement la réalité. Ainsi il pourrait lui rabattre gentiment le caquet, et peut être même l’impressionner assez pour obtenir son respect. Son père étant déjà parti il logeait chez les Alterac. Après avoir souhaité une bonne nuit aux personnes présentes, il mena donc ses pas jusqu’au domaine et regagna sa chambre pour se mettre à l’ouvrage, à la main une plume, aux lèvres un sourire amusé.


Citation:
Chère Maeve,

Je vous écris le bonsoir et aussi pour te dire que je pense finalement que vous pouvez prendre votre temps et enterrer tout les morts que vous voulez (enfin j’espère quand même qu’il n’y en a pas trop…). Pour ce qui concerne ma personne, personnellement je dois m’absenter un peu (c’est pour ça que c'est pas trop grave s’il y en a que quelques uns).

En effet Papa, qui me trouve assez fort et brave, veut que je vienne avec lui pour que je tue les lions du Juda. Aussi, même si on a tout les deux beaucoup d’habilité, je pense que ça devrait nous prendre quelques jours pour le voyage. C’est pourquoi je n’ai pas trop le temps de m’inquiéter à cause d’un chat même normandien. Mais je vous promets de te protéger s’il essaie encore de te faire du mal un jour ! Surtout que j’ai déjà fait pour Aléanore avec les araignées, alors...

Malgrétou, il est vrai que j’ai encore des choses à apprendre donc je dira à Papa de vous attendre pour aller à la Normandie. Parce que plus nombreux on sera pour protéger Damoiselle Gabrielle, Alycianne et Aleanore mieux ce sera, je pense. D’ailleurs Aleanore m’a dit de te dire que quand la flamme n’est pas là, la lumière manque d’une étincelle (je ne sais pas trop ce que ça veut dire, je pense que c’est un code secret, mais je l’écris maintenant parce que je peux parfois oublier).

Sinon je pense que je peux m’installer quand même un peu en attendant que vous veniez. Je me trouve plutôt très mignon aussi tout le monde m’aime bien, à part les bougres d’andouilles. Et comme je ne pense pas que tu as l’air trop d’une bougre d’andouille, je crois que tu voudra de moi tout de suite. Et puis je sais très bien compter en plus j’ai appris au prieuré où j’ai fait beaucoup d’étude. Je vais finir là par contre comme c’est déjà la nuit et que je suis un peu fatiguer (pas trop comme je baille pas, mais c’est parce que je suis endurant).

Recevez mes salutations de distingué,

Cassian.

PS: Tout le monde vous dis bonjour (enfin le monde que tu connais...)!


Une énième relecture de la lettre l’amena à penser que celle ci était satisfaisante. D’un côté il vantait ses mérites et de l’autre tentait de paraître sympathique à la Demoiselle. Cependant pour l’heure il était épuiser , il franchit donc les quelques pas menant à son lit avant de s’endormir d'un sommeil ne rien ne pourrait troubler, pas même les rêves. La missive quant à elle serait envoyée le lendemain.
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