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[RP]Et la Lorraine en mot, ça sonne comment?

Majoie
Majoie se présente au podium prend le lutrin y dépose ses parchemins tout gribouillés et se tourne vers les juges et l'assistance qui était ma foi assez nombreuse.

Alors hum,hum...bonjour à vous tous dames et sires juges,Monsieur La Connétaire...non pardon Monsieur le Connétable.Bonjour à vous aussi mes amis qui avez prit la peine de venir m'écouter.Ainsi que mon amour Adelphe qui est là-bas tout au fond de la salle.

Hé Adelphe tu m'entends bien parce que je veux que tu entendes tout ce que je dis...ça va?

Bon il me fait signe de lui foutre la paix qu'il entend...

Je voudrais d'abord faire une petite déclaration que j'aimerais que toute la Lorraine entende mais on fera avec ceux qu'on a.Et ensuite je vous lirais ce que j'ai préparée pour vous Lorrains...Oh oui et dans mes mots le féminin est inclu ça alourdi sinon.

Voilà ma déclaration s'adresse à Adelphe l'homme qui fait de moi la femme que je suis...vous verrez elle est brève mais elle frappe...
Mon amour si j'avais su que c'était ici, à Verdun, en Lorraine, en 1457 que tu étais il y a belle lurette que je t'y aurais rejoint et soit assuré que j'aurais fait en sorte que tu ne vives pas ce que tu as vécu et aurait été aussi heureux que maintenant.Je t'aime


Je presse mes doigts sur mes lèvres et lui souffle un baiser.

Bon quand à mon petit écrit hé bien voici:

La Lorraine de ces collines verdoyantes
Bordée de lacs et rivières regorgeant de poissons
Où s’y trouve implantées de vastes forets luxuriantes
Personne à part les animaux n’y lancent des sons


Que dire de ces châteaux à couper le souffle
De part leur architecture de bon aloi
Des couchers de soleil qui m’époustoufle
Je vous en conjure croyez-moi


S’il m’était obligataire de devoir quitter
Cette Lorraine que j’adore
De mes yeux nous verrions couler
Des larmes sur mon sort


Mais envoyons au diable cette mélancolie
Nous devons ici avoir du plaisir
En cette feste Ducale manifestement épanouie
Que nous appréhendions avec désir


Et si la chance m’était donnée
D’un jour pouvoir visiter d’autres lieux
Vous pouvez être assuré
Que je vous y décrirai comme des dieux



Ni de part mon père ou ma mère
Je ne suis l’enfant de cette divine Lorraine
Grand bien m’en fasse et m’indiffère
C’est ici que j’y trouverai marraine


Je choisit cette patrie entre toutes les autres
Qui me verra m’épanouir et être utile
Car si c’est en son sein que je me vautre
Vous verrez que je suis très subtile


Pour faire passer mes messages
Je n’hésite aucunement
À vous faire ombrage
Si je ne puis faire autrement


signé: Majoie de Verdun

Oh! j'ai faillit oublier... passez donc me voir à la Halle de Verdun, aux jeux de mots, dernière page ou je m'apprête à pendre un innocent Jojo.

Majoie se retourne,salue l'assistance qui semble pensive et quitte pour courir après le maire Tophe qui ne lui a pas encore répondu à propos de sa hache.
Adelphe
Adelphe était là assis sur sa chaise ému de la déclaration que venait de lui faire sa chérie. Avant qu'elle ne prit la parole Adelphe lui dit:

- Ce que tu viens de dire est magnifique, j'en suis encore tout ému je dois dire que je suis sous le charme de ton courage. Maintenant que toute la lorraine sait qu'on est ensemble, je te souhaite bonne chance pour ton récital.
Adelphe attrapa le baiser que Majoie lui envoya et le mis sur ses lèbres.
Adelphe croisait les doigts pour elle et repensait à cet instant magique qu'il venait de passer.


Adelphe écoutait le poème de son amour avec attention. Son esprit se laissait guider par ses mots et ses gestes.
Lavania
Après une longue discussion pas toujours rose, Lavania arriva sur les lieux du concours. Elle se dirigea tout d'abord vers la feuille des participants, elle ratifia le nom d'un des jury le remplaçant par le sien et réécrivit le nom qu'elle venait d'effacer à la suite des autres concurrents.

Elle avait fait le plus vite qu'elle avait pu et arriva juste à temps pour s'asseoir sur la chaise des juges à côté d'Elisette et d'entendre son poème. Elle avait manqué sa déclaration du début et sa présentation, mais au moins, elle avait entendu le poème dans son entier.

Plusieurs participants devait encore lire leur poème et elle attendit patiemment la suite, écoutant chacun d'eux avec attention prenant des petites notes ce qui devait les stresser plus que tout. Elle aimait mieux être à sa place qu'à la leur!
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Elisette
L'introduction au poème de Majoie avait rendu Elisette toute attendrie, malgré qu'elle entende déjà cela à longueur de journée lorsqu'elle était à Verdun. Ils formaient un bien beau couple, ces deux-là ! Le poème qui s'en suivit était tout aussi intéressant, et la juge faisait gratter sa plume pour retranscrire ses impressions, et réfléchir ensuite à la note qu'elle attribuerait. C'est avec surprise qu'elle vit Lavania à la place du second juge, apparemment les rôles avaient été échangés. Elle se pencha discrètement sur elle et lui murmura quelques mots.

Beh...Lava...Tu viens me tenir compagnie ? C'est gentil. Je ne sais si je t'avais dit, mais notre juge numéro trois donnera son avis à distance, il n'a pu se rendre sur les lieux pour la journée.


Puis elle se redressa, et attendit sagement que le suivant lise son poème.
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Cyann
A la suite de la lecture du poème de Majoie Cyann, concurrente de ce concours s’avance, un sourire à ses lèvres framboises. Elle s'assoit sur une table et attend le silence puis commence son récit :

La complainte du vieux sabot…

Excusez-moi je n’ai pas de folle déclaration d’amour à faire … * le visage de porcelaine s’empourpre virant au rouge coquelicot, elle sourit puis, elle ajoute* ou plutôt si … à la Lorraine et à vous amis lorrains

* silence feutré…*

Il était une fois un sabot…


Elle marque un temps d’arrêt puis regarde son public et ajoute en secouant ses nattes blondes

tssit je vous entend déjà … celle là avec ses gros sabots on la voit arriver de loin parbleu ! « ça vaut pas tripettes c’histoire » qu’vous allez m’ dire ! « A nous autres les lorrains, le coup de passer en lorraine avec ses sabots, on ne nous le fait plus » ! Mais que nenni, braves lorrains et charmantes lorraines …. Ouvrez grand vos aroyes(1) et écoutez donc cette histoire que je vais vous conter … que vous disais je donc ?

* silence …. la troubadour hoche la tête, les yeux rieurs puis habité d'un sérieux soudain *

Ah oui ! ma foy …

Il était une fois un sabot… un vieux sabot plus très reluisant pour tout dire … un sabot un brin éraflé, cabossé ici et là, et encore crotté d’une escapade au demeurant fort, fort lointaine …Cela faisait si longtemps qu’il dormait là parmi les barailles(2) en compagnie du vieux châle bleu ciel sous la patère ancestrale, gravé aux initiales d’un arrière grand père habile à sculpter le bois tendre, qu’il en avait oublié les senteurs du dehors… celle d’autrefois quand la Lorène, encore bêcelle(3), enfilait sa béguinette(4), chaussait ses sabots et se ruait dehors à petit pas pressés, l’entraînant alors dans une folle cavalcade. Odeur d’herbes humides, l’humus chargé de senteurs de sous bois faisait craquer le sabot vigoureux.


En aparté, la plantureuse poétesse se penche à nouveau vers le public et dit :

Ah j‘en entend déjà me dire « m’enfin ma p’tite dame cêto point un conte qu’il nous faut pour c’te concours, on vous rappelle que cêto un poème crévindiou… «
Patience amis, patience, ce récit réserve bien des surprise à qui sait écouter *dit la troubadour en plissant ses yeux couleurs d’océan* Ecoutez donc parler ce vieux sabot lorrain…


Cyann prend une voix grave lorsqu’elle parle pour le vieux sabot

Ah ! Qu’il était doux le temps des mirabelles, *soupirait le vieux sabot solitaire !* Qu’il faisait bon se balader dans les vergers, au tendre matin et entendre crisser l’herbe humide sous ma semelle ! Qu’il faisait bon sentir la peau du fruit éclater sous la pression de ce pied enfoui au creux de moi, union sensuelle, peau contre bois, bois contre peau… Qu’il faisait bon sentir couler le fluide troublant, le sentir disparaître, absorbé par cette terre qu’il imprègne chaque jour davantage, qu’il nourrit de son parfum délicat. La journée n’était qu’aller retour entre les troncs d’arbres, sous les branches lourdes, et l’esprit loin de la cueillette, vagabondait. De ci, de là, les lorrains se jetaient des regards noirs ou papillonnant, jacassaient comme des agaces(6) , échangeant rires et secrets. Bientôt, la fin de journée. Elle ôtait son pied menu de mon corps de bois et déposait son bagé(5) plein de fruits gorgés de ce soleil trop rare. Tous jetaient enfin dans le grand tonneaux leur butin. Puis, collés en grappe, riant et chantant, ils allaient écraser en cadence, dans ce fût immense, la récolte de fruits trop murs, dont le parfum envahissait soudain l’espace. Tous les nez s’emplissaient de cette joie sirupeuse ; et, au fil du temps, grâce à un miracle béni par Sainte Boulasse, la pulpe du fruit se ferait nectar délicieux, ce nectar qui faisait si bien tourner la tête de la Lorène !

La conteuse ajoute :
Le vieux sabot soupira de nouveau, un sourire accroché à sa pointe.

Puis, Cyann s’exclame :

Qui a dit que les sabots ne peuvent pas sourire ? Mmhhh … ?!
*Regarde un par un, les membres du public d’un air de dire « attention j’ai les noms de ce qui suivent ! » et chuchote en se penchant un peu plus* Les choses murmurent si vous savez entendre …

*A nouveau voix du vieux sabot … *

Ah qu’il était doux le temps où les têtes tournaient ! Tournaient et se retournaient sur la blonde Loréne ! La saison des mirabelles jouait de l’air du temps sur des musiques empruntes du soleil de l’aunaye(7) passé. Les pieds voletaient de concert, chaussés au creux de mon corps chaud. C’était le temps du bal. L’automne était au rendez-vous. Je vibrai de tout mon être à ses sons envoûtants et marquait la cadence. Parfois, un maladroit s’écrasait sur ma carapace, l’égratignant de souvenir. La petite éraflure, là … oui, celle-ci sur le côté … c’est le bon père Gottfeuer lors de la fête du couronnement du duc j’me souviens fort bien !… Pourtant bon danseur, l’père Gottfeuer … oui bon danseur qu’elle disait la Lorène …
Le sabot hoche la tête d’un air entendu… puis dit sur un ton de confidence …
Mais il a, dit-on, un penchant pour la mirabelle … et en fût de préférence !

La sabot rit tout seul, s’agite de soubresauts interminables qui font voler la poussière à travers le grenier de la chaumine qui se met à grincer en signe de protestation. C’est que son armature n’est plus toute jeune non plus ventrebleu !
Le nuage de poussière retombe, le sabot, aux atours désormais aussi blancs que les cheveux de la Lorène, tousse.

Arrêtes de nous esbaudit avec tes râleries d’bois racorni, tu grinçais déjà du temps du Jolot ! Oh oui ! Que tu grinçais ! Quand, dans la lucarne du grenier, les nez mutins des six nains d’la Lorette et du Jolot s’montraient ! Ah parbleu, quelle fête quand ça se bataillait à l’édredon ! les plumes voletaient dans l’air !

L’jolot, il la faisait grincer elle, plutôt qu’toi r’marques bien * rire de sabot * … elle couinait plus fort que toi ! Depuis la fameuse fois où dans le p’tit bois … sur la verte mousse .. j’me souviens bien, j’étais là … ils se regardaient avec des yeux de merlan frits d’pis des mois … lors des cueillette et pis… voilà qu’la fête du verger maudit arrive avec ma feste des morts … « Halucine » ils appellent ça j’crois ben … Palsembleu ! Ils étaient tous frusqués d’drôles de façons. Avec des airs à vous fiche la frousse * frisson de sabots*. La lorène, on aurait dit une citrouille géante avec toutes ces couleurs criardes… Ca a pas eu l’air d’le déranger, le Jolot, il a relevé ses jupes oranges et caressé sa peau blanche et douce, il l’a fait basculer dans l’herbe. C’est là que je suis tombé sur un chardon, un chardon noir. Je suis resté là à les écouter gémir… Drôle d’idée aussi, que d’se vautrer sur des chardons quand on a une peau tendre comme celle des mirabelles ! Qui s’y frotte s’y pique ! Je suis resté là à les écouter gémir Tandis qu’ils prenaient leurs pieds, au lieu d’me le laisser pour aller courir les bois à la nuit tombée. * soupir*
La Lorène n’a plus jamais été la même … elle courait plus doucement, après, comme alourdie …

*silence … qui dure dure ...*

Même qu’un jour la Lorette, elle a fait une couronne de fleurs, de ces blanches là qu’on brode sur les draps, un parfum de jasmin ; elle l’a posé sur ses cheveux d’or tressés puis, on est rentrés, un parfum de jasmin à la traîne. Elle a mis une robe blanche très belle avec une dentelle au poignet. Elle était époustouflante, foy de sabot !
J’ai jamais su ce que j’avais fait …toujours est-il qu’elle est partie avec le Jolot dans son beau costume bras dessus, bras dessous, sans moi ! SANS MOI ! La première fois en 8 ans de vie commune parbleu ! Elle m’a préféré des souliers noirs, à boucle, sur ses bas blancs ! On a pas idées. Va t’en savoir ce qui lui est passé par la tête ! Des souliers pffuit!

Le sabot lève les yeux au ciel.

C’est comme ça que je l’ai rencontré … elle …

Le sabot rêvasse un instant.

*silence ...*

Et pis… dès le lendemain on est reparti dans l’airot( à s’accripotir(9) dans l’ ailouïère(10) pour s’occuper des cochons. C’est qu’la charcutaille, ça se fait comme ça pour sur ! L’était douée, la Lorène ! Et pis ses quiches palsembleu! Toute la maisonnette fleurait bon la Lorraine !

Ah qu’il était bon le temps des mirabelles…

La Lorène elle a enterré trois de ses nains et pis l’jolot. Elle était pas bien vieille, ça pour sur… elle a continué à courir les vergers et à se baigner à la cascade du Talon. Elle adorait regarder ces trombes d’eau qui jaillissaient de nul part et se jetaient dans l’immensité dans un fracas assourdissant. Moi j’la regardais d’la berge. c’est vrai que c’est impressionnant.

Et pis les jours ont passé, les années aussi. La maison s’est vidé, la Lorène aussi. Elle ne sortait guère plus. Et pis, un beau jour, un matin de janvier, alors que la tempête faisait rage dispersant en violentes rafales ses grains, elle m’a posé là au pied d’la patère. Depuis, je n’ai pas bougé. Elle non plus du reste. Elle est restée là dans son fauteuil, carrée dans le coin de la cheminée, à tricoter des châles. Elle ne bouge pas, ne dit rien. Sa fille s’inquiète, chaque jour davantage, tente de secouer sa mère ; le curé du village vien renfort, le maire, tout le voisinage. Puis, chacun s’en va déçu et n’y pense plus guère tandis que les jours défilent. Seule la plus grande de ses filles vient encore la nourrir et lui raconter les nouvelles du village. La Lorène, femme encore jeune pourtant, hoche la tête en signe de compréhension et continue de tricoter des châles bleu ciel, de toutes tailles, qui inonde le village. Un mal silencieux l’habite. Le temps a passé, immobile pourtant.
Dans ma tête aussi dur que le bois dans lequel je fus fait, les odeurs du dehors s’effacent au fur et à mesure … j’ai peur… peur d’oublier à quoi ça ressemble là dehors, la lorraine, de l’autre côté de la porte….* immense soupir du sabot, sa pointe semble se tourner vers le vieux plancher.


Cyann marqua une pause dans son récit. Elle demanda à boire de la mirabelle et le public en profita allègrement pour en faire autant puis, une fois les gosier rassasiés, la jeune femme se rassit et continua cette complainte du vieux sabot.

Amis lorrains, amies lorraines, l’histoire du vieux sabot ne se finit pas là, … Non !

Par un beau jour du mois de février, les cloches de la cathédrale sonnaient la messe du dimanche quand la Lorène, par un miracle du Très Saint, souleva tout à coup ses os endoloris par temps de silencieuse immobilité de son fauteuil, et enfila à nouveau ses sabots crottés et sa béguinette sur ses cheveux d’or désormais presque aussi blancs que la neige qui tapissait la lors Lorraine. La porte se rouvrit en grinçant sur un monde immaculé. La Lorène en marche traversa le verger où les fruits de l’hiver pointaient leur griffes de glaces translucides, stalactites aux milles reflets. Le sabot s’enfonçait sans bruit dans l’épaisse couche de nuages que les anges avaient jeté aux hommes, pour égayer cette rude période de froidure. La Lorène traversa le village blotti au cœur du vallon, le long du rigaillou à la surface si gelée qu’elle renvoyait au ciel, d’un bleu limpide en ce dimanche, la longue silhouette échancrée de la femme aux cheveux d’or blanc arrangé à la hâte sous la béguinette et aux sabots décidés. Bientôt, la Lorène s’arrêta devant l’immense bâtiment de la cathédrale. C’était l’heure de la sorti de la messe du dimanche. Elle resta plantée là, ses yeux d’un bleu trop vif où brûlait un soleil blanc d’hiver, scrutait les badauds sortant de la messe. Elle attendit longtemps, debout dans la froid. Des flocons voltigeaient autour d’elle et venait se loger au creux de ses seins blanc. Puis soudain, elle sembla tout entière s’animer à la vue d’un diacre plus tout à fait jeune et dont le visage accusait lui aussi les tourments d’une vie bien rempli et désormais vide de tout être cher, hormis bien sur, les fidèles de sa paroisse. Celui- ci occupé à discuter avec ses ouailles ne vit guerre notre Lorène arriver et se retrouva tout à coup avec cette grande femme qui le dévisageait et lui souriait. Il lui rendit son sourire, un sourire immense , des yeux grand ouvert, une lueur brillant au fond des prunelles.

- "Lorène ! Vous revoilà ! Cela fait si longtemps que … ou étiez vous donc passé ?"

La Lorène animée par on ne sait quelle énergie céleste paraissait désormais à nouveau bêcelle.

-"Mon père .. ou plutôt... Gottfeuer, elle relève les yeux vers lui*, je voulais vous dire depuis longtemps déjà, enfin depuis le bal, vous vous souvenez … Il y a de cela 20 ans enfin non 23 pour être exact mais.. enfin la vie m’a empêchée de … enfin de… vous dire … *Lorène s’empourpra* vous savez à cause vos accourds(10)"

* long monologue silencieux … Bien sur qu’il se souvient … elle lui avait à demi déclaré son amour … mais voilà, il était déjà promis à une autre, ils n’en avaient jamais reparlé. Il s’était marié, elle aussi. La vie avait continué et puis son Jolot à elle était mort, il ne la vit plus. Et sa douce s’en était allé aussi, l’hiver dernier.

-"Je te préhit() depuis si longtemps que j’en oublie le compte des jours… Gottfeuer "

Le diacre lui sourit et en réponse ouvrit ses bras dans lesquels vint se loger toute la Lorène. Il caressa sa chevelure d’or blanc et murmura à son oreille

-"Comment toi aussi Lorène ? Depuis tout ce temps tu y penses encore ? J’en ai rêvé tant de fois… je veux vivre à la colle(19) avec toi, ne plus te quitter, tout partager chaque seconde que Dieu faict"

Il la repoussa légèrement, avec une infinie douceur, et plongeant son regard azur dans le ciel de ses yeux lui dit sur un ton solennel

-"Veux tu m’épouser Lorène, ma Lorraine ?"

Elle sourit de ses yeux.

- "Oui, Gottfeuer, ange de mon kieur, feu de mes jours."

Ils échangèrent un bahi(13).

Les noces se célébrèrent en grandes et petites pompes, sabots et souliers vernis. Tous les lorrains émarmillés (14) cheulèrent (15) et finir ce repas gossés(16). la Lorène appauvrie par tant d’années à emmurer son cœur et à tricoter des châles sans fin, s’était mariée sans étufiau(17). Simplement vêtue de sa robe du dimanche, de son châle bleu ciel et de ses sabots cette fois. Les jeunes mariés se retirèrent vers minuit et Gottfauer porta sa promise comme le veut la tradition pour passer la porte de la grande ferme. C’est alors que, dans l’émotion du moment, la belle eut un petit tressaillement du pied gauche. Le vieux sabot glissa alors, tombant sans bruit sur le tapis de neige soyeux. Il s’y enfonça avec délice, sa pointe relevé vers les trois milliard d’étoiles qui riaient sous cape sur la toile noire de nuit.

On dit qu’à la fin de sa vie, le bon diacre, un érudit à la plume fort habile, écrivit ce poème :



A Lorène ,
Ma Lorraine.

Féeriques flocons Lorrains
Tourbillonnent et effleurent
Puis, se posent en douceur
A l’aube naissante de ton sein
Blanc, la vie soudain palpite
La flamme vacille et s’agite.

Dissimulées en ton cœur
Dorment mille et une senteurs

Sous tes admirables pieds rebelles
Eclatent les tendres mirabelles
Le nectar forme une rigole
De la joie, il sera l’hyperbole.

Saveurs de quiche ou de potèche
Tu as fait tienne ce rude terroir
qui l’homme, de partout, allèche
une cuisine qui émoustille à émouvoir

Bouquets de tendre et verte mousse
Quand au petit matin, ta frimousse
Se réveillait d’une nuit d’amour
A la fraîche, murmures de toujours.

Relents de duels entre gentilshommes lorrains
Certains ne verront pas le jour demain
Ainsi se règlent ici les différends
Par la lame et par le sang

Arômes de festes et d’amitiés
Où l’on ressort repus et avinés
L’œil troublé et le regard abîmé
Sur des demains de franche gaieté

Ici point d’effluves nauséabondes
d’ennemis en marche qui agissent
Non point, de la belle Lorraine
Avertis, fort loin ils se tiennent.
Car sous tes sabots crottés crissent
Ces chardons, fleurs anarchiques
Dont partout l’on chante en ronde
Que parbleu ! Qui s’y frotte s’y pique !

Ah Lorraine, ma Lorraine
Forte et faible tout à la fois
En toi, comme en Lui, j’ai la foy
Ah Lorraine, ma Lorraine !



Amis lorrains, amis lorraines, si vous allez devant l’étèche de Lorène, chaussez donc le vieux sabot, qui sait dans quelles aventures il vous emmènera ?


La troubadour sourit puis sans mot dire, se leva et se dirigea vers uen carafe de mirabelle et se servit uen bonne lampée. ben oui conter ça donne soif ventrebleu.

Citation:
Lexique du patois lorrain utilisé dans ce conte :
1. Aroye, n.f. Oreille.
2. Barailles, n.m. Instruments ou objets sans valeur ou détériorés
3. Bêcelle, n.f. = Jeune fille
4. Bagé, n.f. Petit panier rond
5. Beguinette, n.f; Coiffe Lorraine
6. Agasse, n.f. Pie.
7. Aunaye, n.m. été
8. Airot, n.m. Réduit à cochon.
9. Accripoter (s'), verbe S'accroupir
10. Accourds fiançailles
11. Prêhi, verbe Aimer
12. Bahi, n.m. Baiser.
13. Kieur, n.m Coeur
14. Emarmillé, adj. Emerveillé.
15. Cheuler, verbe Boire beaucoup
16. Gosser, verbe Gaver, (Etre gossé), quand l'on a beaucoup mangé, rassasié.
17. Etèche = grande ferme
18. Vivre à la colle expression lorraine qui signifie ne plus pouvoir se passer l’un de l’autre

_________________

Rédactrice en chef de l'AAP FRANCE & SRING
Feeetelfe




Fée écoutait les poèmes avec plaisir, elle se laissait bercer par la douce voix de la jolie dame, quand elle eut fini, elle applaudissait puis elle s'était levée en silence pour réciter le sien, elle n'avait vraiment rien préparé de grandiose elle n'avait jamais été très douée en écriture mais elle avait participé pour le plaisir du jeu .





En Lorraine...

J'ai vu cette lumière qui ne faiblit jamais qui jaillit des forêts ,pour inventer l'été.
Tapis de feuilles mortes, craquant sous le pas des joyeux promeneurs,
Humus et terre, emplissant les narines, d'enivrantes senteurs
J'ai vu le regard d'aristot dans les yeux de ce peuple vaillant, Frissonnant de délire des amants retrouvés,


J'ai gouté la tiédeur du tout petit matin Lorrain flamboyant, aux mille couleurs entremêlées,
Les verts, les roux et les dorés, bouquets sans cesse renouvelés,
Les rayons du soleil embrasent Vergers et forêts de leurs douces lumières,
La brise fraîche détache les feuilles, qui, telles des plumes légères,
Tournoient un moment avant de se poser, silencieuses,
Sur la mousse odorante leur servant de couche moelleuse,

En Lorraine...

J’ai entendu les cloches de la petite chapelle, qui déchire la nuit Comme un souffle du ciel sur la ville endormie.
Saison Lorraine, saison de douceur et de mélancolie!
Après les joies de l'été, l'appréhension de l'hiver qui suit,
C'est bientôt le temps du repos, pour la nature, les animaux,
Demain, la neige étincelante étalera son blanc manteau.

_________________
Floche

Floche avait écouté avec plaisir les poèmes de Majoie, Cyann la belle troubadour, et de Feeetelfe. Elle se dit que ce qu'elle avait écrit n'était pas vraiment à la hauteur mais que ... puisqu'elle était inscrite elle participerait. lorsque Fee se tu elle laissa un moment les mots danser à travers la piece jusqu'aux coeurs de l'assistance.

Avant de venir, elle était passé par la salle d'à coté ... celle qui sentait si bon et y avait trouvé son inspiration. Enfin pas seulement l'inspiration ... Elle avait un peu peur que son élocution en soit un rien parfumée... heureusement le parfum était en accord avec les mots qu'elles avait couchés sur le papier.

Elle se leva ...vint au devant de l'assistance... et d'une voix claire malgré tout en regardant les juges un sourire malicieux aux lèvres dit lentement en savourant les mots comme on boit une mirabelle...


Je naquis en un pays où il fait bon vivre
Les femmes y sont belles les hommes … ivres
Dieu en avait décidé ainsi pour couronner son œuvre
La cerise sur le gâteau de la création : l’ultime preuve

En ce huitième jour il créa entre ses doigts magiques
D’une belle inspiration ou d’un délire éthylique
Le fruit le plus doux, le plus doré, le plus sucré
Celui que nous aimons tous, la mirabelle enchantée

Fruit savoureux que l’homme cet éternel inventeur
Transforma en un liquide généreux et ensorceleur
Et pour ce trésor à la mesure des dieux, quelle aubaine !
Dieu décidément inspiré créa un écrin à sa mesure, la lorraine


Puis elle fit un petit signe de tète et s'en retourna s'asseoir.
_________________
Barberine
Encore émoustillée par tout cet étalage de couleurs et d'odeurs, et avoir admiré des candidats qui s'étaient surpassés au concours de cuisine, Barberine revient dans la salle juste à temps pour écouter les premiers poèmes.

Impressionnée par ce qu'elle entend, elle attend un peu inquiète son tour.

Le moment venu elle s'approche, salue d'une petite révérence l'assemblée un sourire aux lèvres.

elle lisse sa robe



se gratte la gorge, et récite d'une voix claire





la belle lorraine

Au fil de l‘eau, alanguie,
La tête posée sur mes genoux,
Les yeux ouverts, éblouie
La main trempée dans les remous
Bercée par la magie
D‘un souvenir si doux
De rives assagies
Tracées par un vent fou.

Ce fleuve qui s'élargit
Dans ses méandres paresseux,
Descend des ballons arrondis
Aux horizons brumeux.
Ses flots s'adoucissent,
Se dorlotent dans les près,
Léchant de suprêmes délices
La fine fleur de nos vergers.

La Moselle dompte son paysage,
À la fois tranquille et sauvage,
S’étrangle entre les murs élevés ,
De nos vieilles cités,
S‘échappe en un front tumultueux,
Dès les faubourgs passés,
Salue d‘un grondement affectueux,
Les paysans pressés.

Son ruban se déroule
Jusqu’aux plaines rhénanes,
Entraînant dans sa houle
Les odeurs mosellanes,
Ce parfum éternel,
Ce puits de mirabelle,



L'âme de la lorraine




sa prestation terminée, Barberine s'incline à nouveau et retourne lentement à sa place
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Horeykhlem
Pffff!! HK grattait, grattait, grattait .... mais surtout se grattait le crâne et se plantait le nez au ciel ... signe chez lui d'uen grande perplexité ...

Je crois ben que je vais être un peu en retard, éminents membres du jury, et je vous prie de m'en excuser ... Au vu des oeuvres présentées par mes confrères, je me dois de prendre quelques heures de réflexion supplémentaire, pour être à la hauteur de votre attente et de leur talent ...
Elisette
La juge Elisette -c'est que ça sonne bien- écoutait attentivement les poèmes qui se succédaient, et avait dû spécialement se concentrer pour écouter Cyann et sa loooongue prestation. Ensuite apparu un homme dont elle avait parfois entendu parler, un certaine HK, comme ils l'appelaient. Il avait la réputation d'un bel artiste, et Elisette fut toute impatiente d'entendre son poème, et à quel point fut-elle mécontente d'entendre ses dires ! Elle se leva donc pour se faire mieux entendre.

Hé, dîtes, on ne triche pas ! Pas de favoritisme, tout le monde a le même temps de préparation. Je vous en prie, lisez-nous votre poème.


Elle lui adressa un sourire, puis se rassit, reprit sa plume en main, prête à prendre note.
_________________
Cleo92
Cléo arriva, son luth accordé et pendu à l'épaule par des rubans jaune et rouge de circonstance. Agitant sa chevelure de mirabellier d'automne, elle fit trois tour sur elle-même et sourit à l'assemblée qui attendait la suite de la représentations des troubadours le Lorraine.

Oui, oui de beaux poèmes indolents et euh ... lorrainiques mais je vous interpréterais pour changer

Une chanson à boire et à troupes
A compter les lieux des lorraines routes
et les lieux où on se saoule entre copains
où on s'engueule et on s'aime entre lorrains

Ô t'as vu la belle ! mira que linda !
Ô t'as vu le beau ! Ô mira belle !

Une chanson "allons enfants de Lorraine
le jour de gloire est arrivé et mettez vos sabots
on sera les plus forts, les plus costauds
remplissez vos verres contre nous la haine....

Ô t'as vu ma belle ! mira ce terrible soldat !
Ô t'as vu mon beau ! Ô sus aux rebelles !


une ritournelle pour chanter le soir
allons à boire ! taquinons la suave bouteille
mirabelle en fut, en sirop, notre lorraine treille
honorons-la, compagnon, elle a le goût de nos espoirs

Ô t'as vu mon beau ! le beau cul qu'elle a
Ô t'as vu ma belle ! le goulot ne te tente-il pas ?


Et cet air de Moselle, de nos plaines, de nos vergers
fredonné par nos mères aux seins généreux
est le chant d'un alérion se lançant dans les cieux
heureux, fier comme les enfants de lorraine ivrent de liberté

Ô t'as vu ma belle ! mira que linda !
Ô t'as vu mon beau ! Comme la vie est belle !


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Herodia
Herodia etait restée la dernière... Elle n'avait pas assez de courage...

Herodia s’était enveloppée dans un parchemin pour ne pas oublier les mots de sa poésie…S’il était bien le cas elle pouvait toujours regarder ce qu’elle avait oublié. Elle s’était enveloppée aussi pour empecher l’odeur de mirabelle de se répandre partout. Elle était bien triste en cette fin d’automne…et elle avait pris une bonne gorgée…



En s’approchant du jury elle commença d’une voix rauque :


Mirabelle lorraine


Matin en Lorraine. Je cherche du travail
Il n’y a pas. J’espère dans une retrouvaille
Recherche des gens, des amis dans la rue
Assise sur un banc je guette la cohue
Bonheur retrouvé, je cache mon sourire
Encore des instants dont je vais me dédire
Le Bien et le Mal me mettent en dérive
Le temps et l’espace me font une esquive
Entente du soir en Lorraine passive…

L’amour me met en attente. Je vis a demi
Otage et victime car il est déjà parti
Revue des images trop bien connues
Rappel des contraintes à jamais disparues
Avance mon âme, ne reste pas ainsi !
Indique et coupe le fruit qui pourrit !
Nocturne Lorraine elle va m’engloutir
Ensemble sous loupe je vais vous chérir…


Sa prestation terminée, Herodia retourna vite à sa place.
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Enjeu double jeu
Gnaazdemozgoard
Gnaaz écouta les concurrent et s'avança a son tour pour récité son poèmes,il saluât d'une révérences les dames présentes et s'exclama.




Espoir

Quand la Lorraine à l’aube se lève,
Obscurci par les orages sans trêve,
La Lorraine prend un temps de réflexion,
Pour ne pas perdre la raison,
Demain, un autre soleil se lèvera,
Brillant d’un éclat qui resplendira.

Quand la Lorraine est rempli de lourdeur,
Étreint d’angoisse et de frayeur,
Sa pensée prend un temps de réflexion,
Pour ne pas qu’elle succombe à l’agitation,
Demain, un autre jour! Céleste, la Lorraine sera,
Brillant d’un éclat qui resplendira.

Quand la guerre en elle fait rage,
Et que tout devient carnage,
La Lorraine prends un temps de réflexion,
Pour que s’adoucissent les frictions,
Demain, la paix se négociera,
Et un compromis peut-être surgira,
Brillant d’un éclat qui resplendira.

Quand la Lorraine crie au secours,
Endolori par ces maux de tous les jours,
Son esprit prend un temps de réflexion,
Pour qu’il réagisse à cette malédiction,
Demain, un bien-être se ressentira,
Le malaise sans doute diminuera,
Brillant d’un éclat qui resplendira.

Quand sa tranquillité s’agite,
Et que les inquiétudes l’habitent,
Son ardeur prend un temps de réflexion,
Pour que le calme range les émotions,
Demain, le tourbillon s'amortira,
Et son âme doucement s’apaisera,
Lorraine,Céleste tu seras,
Brillant d’un éclat qui resplendira.

Aujourd’hui, c’est aujourd’hui
Demain sera demain, c’est garanti
Horeykhlem
HK, à l’invite de Dame Elisette, monta sur la petite estrade devant le jury …

Membres éminents du jury, si je me suis présenté à ce concours, c’était pour écrire un beau texte, à la gloire de ma patrie d’adoption, la Lorraine … Les aléas de la vie, mon métier, ma vie personnelle ont fait que je n’ai pas eu le temps d’écrire ce texte...
Pourtant, je tiens à participer à ce concours et veux en respecter les règles, par vous établies ...

Je viens donc ici en temps et en heure, déclamer devant vous la gloire de la Lorraine. Par chance, je suis un peu conteur, et vais donc improviser en parole ici ce que j’aurais préféré vous dire après l’avoir écrit.

Souffrez, Membres Eminents du jury, que mes paroles ne soient pas en vers, mais en prose, elles viendront du plus profond de mon cœur, jusqu’à vos oreilles, sans artifices autre que celui de mon verbe …


HK s’éclaircit la voix. Il avait bien réfléchi un peu au sujet, mais se jetait quand même dans l’inconnu. Il transpirait un peu, et fut heureux de retrouver son petit sac d’herbes, oublié un temps au fond de sa poche gauche. Il le pressa dans sa main, cela lui donna du courage.

Il fixa les jurés un par un dans les yeux, et commença son récit …



La Lorraine, dites-vous ?... Qu’est-ce que la Lorraine ? A vrai dire, et au risque de vous décevoir, je ne sais.
Je ne puis que vous évoquer humblement ce qu’elle est pour moi, qui ne suis Lorrain que depuis peu, et par amour. Certes non par amour de la Lorraine, mais par amour d’UNE lorraine. Ceux qui me connaissent un peu, ou ont eu la chance de passer ces derniers mois par ma ville de Toul sauront de qui je parle. Aux autres, je préfère laisser le plaisir de la découverte.

Ce plaisir là, je l’ai eu moi-même pour votre Comté, que j’ai fait mien, ou plutôt qui m’a fait sien. Mais, que je sache, un Comté, aussi beaux soient ses paysages, aussi vaillants soient les cœurs de ses armées, aussi accueillantes soient ses cités, aussi riches soient ses mines, aussi sûrs soient ses chemins, un Comté, quel qu’il soit, ne vaut que par ses habitants et ce qu’ils en font.


HK marqua une pause dans son récit. Il voulait évoquer ses amis rencontrés ici, mais ne savait par lequel commencer, ne voulant ni oublier, ni froisser personne … Il décida de commencer par le premier des Lorrains, puisqu’élu à leur tête.

Je voudrais ici évoquer ceux qui, pour moi, ont fait, font, et feront encore longtemps je le souhaite, les beaux jours de ce pays où il fait bon vivre.

A tout seigneur, tout honneur, je commencerai par le premier d’entre eux, Sa Grâce Messire le Duc Sébastien Pirlet, que, autres temps, autres mœurs, j’ai la chance d’appeler Seb’, parfois … Que ceci ne soit pas considéré par vous comme de la forfanterie ou de la subornation imbécile. J’ai rencontré Sa Grâce à Belrupt, magnifique lieu qui mériterait d’être sis en Lorraine, et qui en est un peu une annexe, d’ailleurs, tant les Lorrains y sont en nombre !...

Ceci m’amène à parler de divers lieux lorrains que j’ai eu le plaisir de découvrir. Oserais-je commencer par le Bordel de Sait-Abandon, où, sans trahir de secrets, il se passe des choses étonnantes !! Ainsi, j’ai pu y boire une fiole d’Armagnac, emprunté à un Bourguignon en Helvétie, avec un Evêque… Dame Ecaterina soi-même !!

Là encore, autres lieux, autres mœurs, le Castel de Nancy, grâce à qui j’ai pu me faire (un peu) connaître dans mon métier d’écrivain public (...entre autres) … et j’en reviens aux hommes et femmes de ce Comté, à qui j’ai envie ici de rendre hommage, davantage encore qu’au Comté lui-même.

Dame Ptronille, Dame Amazone, le Seigneur Selee, des personnages aussi beaux que des romans (roman comique pour le dernier, si vous me permettez…), trouvées au pied d’un Castel après une révolte repoussée, retrouvées çà et là, auprès d’un arbre, d’une roulotte, d’un Grand Bazar, avec leur amie Coloc … Bulle aussi, qui parle de réglisse comme elle parle d'amour ...

De Nancy, revenons à Toul, car je n’ai pas la chance de connaître les autres villes, et là je voudrais citer Armael, avec qui j’ai roulé dans l’eau de la rivière, Palo avec qui je partage du fromage et l’amour de la soule, Floche, notre CAM de Normandie, Cyann, notre porte parole, concurrentes mais mes amies et mes profs d'histore préférées..., Shrek, qui m’a permis d’avoir un toit aux tuiles bleues, Rosa, paix à son âme au Jardin des Délices, Barbie, si agréable à regarder pratiquer la soule, …

Bien sûr, je ne voudrais pas finir le tour de LA Lorraine sans faire le tour de MA lorraine, celle sans qui je n’aurais pas le bonheur d’être ici avec vous ce soir, celle qui m’a kidnappé, séduit, pieds-et-poings-lié, celle qui m’a demandé de la suivre ici, celle à qui j’ai dit, sans réfléchir : Ben oui, bien sûr, je te suis, que tu me le demandes ou non … celle aux côtés de qui je vis… Cléo, bien sûr …

Elle est comme son, mon, notre Duché. A la fois pétillante, douce, vive, acidulée, vallonnée, froide comme la braise, ronde comme une mirabelle, surprenante et prévisible, toujours pleine d’activité mais n’aspirant qu’à se reposer, dominatrice mais heureuse à se réfugier dans un coin secret au calme, qui succède à une tempête et en précède une autre …

Voilà, éminents jurés, comment je vois notre Duché. Il est une femme, une femme que j’aime …

HK s’arrêta de parler, se demandant comme toujours après ses (trop) longs discours qu’il n’aimait guère, comment ses interlocuteurs le recevraient. Son angoisse d’avant le discours n’avait pas disparu ... Il se demanda s’il avait été à la hauteur, … à la hauteur du concours, à la hauteur de la Lorraine, … et puis il se demandait aussi s’il n’était pas trop tard, .. c’est qu’on rigole pas avec la ponctualité ici !!!

Si vous permettez j’aimerais ajouter à liste de mes amis cités la mirabelle, symbole évident de Lorraine, qui, je l’avoue, parfois, me fait oublier le Nuits-Saint-Georges…

HK salua le Jury, en tous cas ceux qui ne dormaient pas … Mon sort, pour ce concours, est maintenant dans leur tête, entre leurs mains, pensa-t-il …
Lavania
Lavania qui avait remplacé l'un des juges écoutait avec attention chacun des concurrents. Toutes leurs performances étaient uniques, chacune tinté de la personnalité de leur auteur. Décidément, il y avait du talent en Lorraine.

Floche avait suivit Cyann, était ensuite venu Barberine puis Fee ensuite Cléo et Herodia. Messire Gnaaz avait suivit... Un homme était venu derrière la chaise de la juge et lui avait murmurer quelque chose à l'oreille, lui tendant un parchemin qu'elle s'empressa de parcourir. Elle entendit les mots prononcer par le messire au moment même où ses yeux tombait sur les derniers mots du parchemin. Elle hocha la tête, posant le précieux parchemin sous celui avec le quel elle prenait ses notes. Elle glissa un écu à l'homme et continua d'écouter. Un participant devait encore présenter son oeuvre.

Elle lui sourit lorsqu'il fit le tour des regards des juges. Il avait toute son attention. Une fois qu'il eut terminé, elle jeta du coin un coup d'oeil sur la liste des gens inscrits. Tout le monde avait passé.

Elle regarda les autres juges et se leva.

C'est ainsi que ce termine le concours de poésie de la fête ducale! Je vous remercie tout un chacun d'avoir participé, j'ai été agréablement surprise par tout le talent qui se trouvait en Lorraine.

Sans vous tous, le concours n'aurait jamais pu être aussi réussit qu'il l'est en ce jour. Je vous remercie de tout mon coeur, en mon nom et en celui du CCL.

Cependant, je dois faire quelque chose que je n'aime pas du tout. Vous avez tous entendu comme moi le poème de Messire Gnaaz. Je me vois vraiment désolée, mais comme certain de vous l'avez remarqué, il ne semblerait que celui-ci ne soit pas unique. Certes quelque mot on été changé, mais je ne peux laisser passer une telle chose.

Les règlements étaient clairs. "L'oeuvre que vous lirez devant le jury devra être unique et respectant le thème imposé soit, La Lorraine."
Elle venait de citer la toute première phrase des quelques règlements que possédait ce concours. Je prend la parole aux noms des autres juges, s'ils me le permettent, Elle se tourna vers Elisette et Fee attendant leur approbation.

Messire Gnaazdemozgoard, je me vois navrée de vous disqualifier du concours de poésie, puisque vous n'avez pas respecter le règlement quand à l'authenticité de ce que vous deviez nous présenter.


Elle s'attendait bien à ce que celui ci réplique, car apparemment, la jeune femme ne faisait que le contredire. Jamais il ne la laisserait faire.

Ceci est une décision finale et ce n'est pas parce que vous êtes président du CCL que les règlements ne s'applique pas à vous aussi. Je tiens à spécifier que je suis ici en toute impartialité, j'ai pris soin de mettre les différents de côtés, les amitiés même. Tous et chacun ont la même chance de remporter ce concours. Malheureusement, je ne peux prouver une telle chose, si cependant vous doutez de ma parole.

Elle sourit à l'assistance, cela la peinait d'avoir à faire ça et elle n'aurait jamais voulu le faire, mais comme elle avait rédigé les règlements, elle croyait qu'il était de son devoir de les faire respecter également.

Merci encore une fois à tous. Dame Elisette, Messire Nsaymar ainsi que moi même allons maintenant nous retiré afin de mettre en commun les notes que nous vous avons attribué afin de désigner le grand gagnant.

J'espère tous vous revoir ce soir au bal, où nous remettrons le grand prix de 100 écus ainsi que la mirabelle d'or au vainqueur. N'oubliez pas de vous habiller chaudement Mesdames et Messire.

Elle leur sourit de nouveau quittant aussitôt la salle rapidement. Elle n'avait pas envie de discuter, elle l'avait déjà trop fait. De plus, elle savait que les mêmes points reviendrait. Non elle ne faisait pas exprès pour le contredire. Elle n'avait rien contre lui. Il la faisait chanter au CCL, elle en avait marre. C'était elle qui avait organiser les concours, alors c'était elle qui décidait sur ce coup ci. Président, pas président.
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