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[RP] Les Rives de la Loire

Garlaban
Garla se rendait souvent sur les bord de loire dans sa bonne ville de Gien, de passage a Tours, une fois n'est pas coutume, il décida de s'y rendre à la nuit tombée, la leur serait-elle aussi belle et tranquille que la sienne en Orléans ?

Dès les premiers instants, à son approche, la magie était la même, les reflets de lune à la surface de l'eau, ce clapotis rythmé contre la berge, ce calme et cette quiétude caractéristique de l'endroit où il aimait venir se ressourcer.

Il s'adossa contre le tronc d'un grand saule qui portait les stigmates de gravures de quelques amoureux de passage, et restait là à revasser quelques instants avant de reprendre la route pour Loches.
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Lieutenant des Maréchaux de la maréchaussée.
Amoureux de sa tite fleur Jasmine.
Phyll
je restais a l'endroit preferé ou FOSTINE aimat rever Jusquau soi
l'ecoute et la chaleur des bras de Melli m'avaien permi d'arriver jusqu'ici

CE Bradagan !! ce bau tenebreux avec qui elle etait partie
Quel mal lui avait il fait a mon ange qu'elle s'enfuit ainsi !!!
ha celui là avait bien disparu
et je me pris encore a marteler le sol, a le mouiller de mes larmes jusq'au soir

FOSTine !FOSTine !FOSTine !FOSTine .................
la nuit arrivait je regagnait le moulin
Mellisandre
Melli était sortie de la ville mais ses pas se faisait hésitants...

allait-elle fuir encore ? fuir toujours ?

maintenant qu'elle avait trouvé des amis, pourquoi repartir ?

il l'avait repoussé, rabrouée.. disant ne pas se lier à des inconnus... et elle était toujours une inconnue puisqu'elle n'était là que depuis 2 semaines...

c'était désespérant ses doutes qui la rongeaient !

la nuit tombait et elle n'était qu'aux portes de la ville. Elle repère un pont sur la loire, ses alentours sont bordés de roseaux.

elle en arrache quelques brassées et se confectionne un lit sommaire et se couche, tremblante de froid.
Altaiir
La soirée s'annonçait sombre et glaciale, le départ semblait être bien parti pour refroidir sur la monture...
Se baladant près de la sortie de la ville, Altaiir regardait le paysage autour de lui qu'il n'avait vu pendant si longtemps. Penché au-dessus de la rembarre du pont, il admirait la clarté de la lune sur la surface de la rive.
Descendant un peu plus son regard assombri de par sa capuche blanche, il fixa un peu penseur son reflet, le faisant disparaitre sur des cercles formées par la plongée d'un caillou poussé du bout de sa botte.

Il fut surpris en se retournant quand ses yeux croisèrent ceux d'une jeune femme qui semblait installer... ce qu'on pourrait appeler un lit.
Revenant à lui même, il prononça en s'inclinant doucement :


Bonsoir demoiselle, je me nomme Altaiir, que faites-vous avec ces roseaux ?

Concentrant son regard, il s'aperçut qu'elle grelottait, allongée dans son lit végétal... Il lui tendit doucement une main pour la relever en esquissant un petit sourire :

Vous n'allez pas rester toute la nuit ici quand même, vous allez mourir de froid. Je vais repartir ce soir, je vous laisse ma demeure, vous aurez plus chaud à l'intérieur, venez avec moi...

Retirant sa légère cape, il la glissa autour des épaules de la demoiselle, et la conduisit à son logis pour qu'elle s'y installe avant son départ.
Mellisandre
Mellisandre fut surprise quand la surface de l'eau se voila de cercles. Levant les yeux, elle vit un homme, le visage enfoui dans le capuchon de sa cape.

au moment où elle levait les yeux vers lui, il baissa son regard et leurs yeux se croisèrent.

le froid était si piquant qu'elle n'arrivait point à dormir, grelottant dans ses guenilles.

Citation:
Bonsoir demoiselle, je me nomme Altaiir, que faites-vous avec ces roseaux ?


elle se concentre pour sourire sans claquer des dents et lui répond

une chose stupide probablement... je voulais partir de la ville sur un coup de tête.. tout en marchand j'ai réfléchi mais il était trop tard pour retourner en ville... et je ne veux plus déranger les gens si aimables qui m'avait hébergée

elle fut surprise quand aimablement il lui proposa de rester dans sa demeure alors qu'il partait le soir même...

Chaudement emmitouflée dans la cape de son sauveur, elle le suit jusqu'à sa maison

sir Altaiir, je ne sais comment vous remercier. Vous offrez l'hospitalité à une parfaite inconnue et en plus vous lui laisser jouissance de votre demeure durant votre absence... je me sens un peu confuse vous savez..

Elle lui sourit gentiment, reprenant courage et confiance en la vie...
Altaiir
Tout en se dirigeant vers son chez lui, il lui frictionnait par-dessus la cape les épaules pour la réchauffer, dérapant sur le dos et les avant-bras de temps en temps.

La pauvre semblait si gelée dans ses vêtements qu'il accéléra un peu le pas tout en continuant d'écouter ses propos jusqu'à ce qu'un sourire se laisse échapper sur l'expression de sa bouche, reprenant :


Pour remercier hein... Et bien si vous pouviez me donnez votre nom ça ferait un grand plaisir; et veillez bien sur vous durant mon absence, qui je ne sais pour combien de temps le retour se fera...
Profitez bien de ma demeure autant que vous le voulez, il n'y a pas grand chose à voler, à part des couteaux, des épées etc... toute la panoplie du forgeron en somme.


Il se mit à rire doucement, puis arrivant enfin à la dicte demeure, il ouvrit la porte pour la laisser entrer et la referma aussitôt derrière lui pour ne pas laisser le froid entrer.

Tout en lui présentant un peu les lieux, il rengagea la parole :


Dites-moi, vous habitiez chez qui avant juste par curiosité ? si ce n'est pas indiscret bien sûr...
Mellisandre
Mellisandre apprécie l'attention qu'il lui porte et se rechauffe lentement.

elle rougit violemment quand il lui fait remarquer qu'elle ne s'est pas présentée...

je suis navrée, je m'appelle Mellisandre, Sir Phyll m'avait prêté son moulin ou un lit était installé...

mon passé... est des plus douloureux et je préfère l'oublier pour l'instant

j'aurai peut-être la force de vous en parler à votre retour...

vous partez vraiment pour longtemps ?


elle le regarde, reconnaissante de son accueil mais déçue de ne pas avoir le temps de faire mieux connaissance
Enoralie
Il n'était pas si tard que ça, mais le soleil commençait à se coucher sur le village. Par la fenêtre de sa maison, peu habitée certes, mais nécessaire pour ces trois jours, Ninou regarda le ciel décliner. C'est vrai qu'elle n'avait même pas songé à visiter la ville, se contentant d'observer les rues dans lesquelles elle passait. Peut être était ce le moment.
Elle se retourna dans la pièce et chercha sa fille des yeux. La petite jouait avec sa poupée. C'est fou ce que les mioches grandissent vite, pensa Ninou.

Bon ma puce, tu viens on va se promener un peu toutes les deux ?

Regard enjoué de la gamine. Elle ne parlait pas encore, et Ninou commençait à trouver cela inquiétant. Pourtant, elle l'entendait souvent baragouiner quelques phrases la nuit, lorsqu'il lui arrivait de faire des cauchemars. Peut être était ce dû à la vie pas toujours facile que la jeune fille avait été obligée de lui donner. Elle la confiait souvent aux soins d'une nourrice, et puis elle la laissait parfois au couvent du village lorsqu'elle savait qu'elle repasserait par là. C'était ce qu'elle avait fait à Tours, d'ailleurs. Peut être faudrait il consulter quelques sorcières ou médicastres ... Ninou se sentait coupable si Wendy ne parlait pas. C'était sûrement sa faute, elle n'était pas assez présente. Mais cela allait changer.

Elle prit un petit manteau de laine que lui avait offert il n'y a pas si longtemps une amie périgourdine qu'elle lui enfila. Puis elle la leva, la prit par la main :


Hop ma poupée, on y va. On fait la course jusqu'a la porte ?

La petite ne se le fit pas répéter deux fois et évidemment, gagna la course haut la main.

Wah, t'es trop forte chérie ! Allez, on est parties.

Et les deux filles se promenèrent dans les rues, évitant les tavernes d'où sortaient pourtant des éclats de rire. Pas d'humeur à rire aujourd'hui. Hier soir, Wendy avait cependant pu voir son père, ce qui n'était pas arrivé depuis ... Depuis bien longtemps. Même pas sûre qu'elle se rappelait de lui. Qu'en pensait elle ? Aucune idée, malgré les questions de Ninou, la mioche restait muette, se contentant de la dévisager avec ses grands yeux verts.
Elles arrivèrent sur les rives de la Loire. Ninou prit la petite dans ses bras et lui murmurant à l'oreille :


Tu vois ma douce, ça, c'est la Loire. Tu as vu toute l'eau ? Quand tu seras grande, on ira faire un tour sur l'eau. Dans un bateau ! Un bateau, c'est comme une barque. Tu sais la barque où tonton Mundi monte et d'où maman adorait le faire tomber ? Tu te rappelles ma puce ?

...

Oui .. Je me rappelle pour deux, pas grave mon coeur.

Elles s'assirent sur la rive. Ninou déposa la petite contre un arbre qui était là, lui donna sa poupée qu'elle avait pensé à emporter, et partit dans un genre de monologue qui n'en était pas un, persuadée que Wendy comprenait malgré tout, tout en arrachant par poignées des brins d'herbes :

Bientôt, tu verras, on sera heureuses toutes les deux. Fini les méchants brigands qui nous font du mal sur les chemin, bébé. On emménagera dans une jolie maison dans un joli village. Avec un jardin où tu pourras t'amuser. On aura même un chien si tu veux. Et un chat. Et tout ce que tu veux. Mais ...


Elle prit son inspiration et la regarda.

Mais il faudra que tu le demande à maman. Tu pourras faire ça hein ? Je suis sûre que tu peux, chérie.

Wendy semblait avoir compris même si elle ne fit pas un geste d'assentiment, ni même de négation. Elle mordillait son pouce et Ninou n'eut pas le courage de le lui ôter, contrairement à son habitude.

Mais oui, tu pourras, bébé. Mais je ne sais même pas pourquoi je m'inquiètes. Tu es tite, encore. Les bébés, ça parle pas, et t'es mon bébé hein !

Elle s'interrompit pour arracher une marguerite et la dépouilla rageusement de ses pétales. Le sentiment d'être seule, trop seule devenait insupportable.


Et quand on aura trouvé un coin sympa, peut être que maman trouvera un gentil monsieur et qu'elle se mariera ... Ca te dit d'avoir des petites soeurs ? Des petits frères ?

Là, Wendy sourit. Pas de doute, elle avait compris. Pourquoi diable se murait elle dans ce silence ...

Bien, ma puce. Des petits frères et des petites soeurs, tout ce que tu voudras. Après, maman t'apprendra à lire et à écrire, et tu deviendras super intelligente. Et tu seras princesse. Ou aventurière. Peu importe, maman sera fière de toi mon chou.


Prenant conscience qu'elle parlait de choses dont la petite ne devait même pas saisir le sens, Ninou la prit sur ses genoux, s'adossa à l'arbre et contempla la rive.

Tu sais mon coeur ... Maman t'aime très fort.

Et elle essuya une larme qui coulait bien malgré elle sur sa joue.
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Paysans01
je cherge ou est l'endroit preferé ou FOSTINE aimat rever Jusquau soi
l'ecoute et la chaleur des bras

mais il le trouve â


fostine pour quoi???????????

pour quoi du veux mourir dit le moi je veux savois qui ta fait du male pour que le tuer sur place ses fumier de primer

et pleur pendant des d'heurs
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Enoralie
[Plus tard, quelques minutes, quelques heures après.]


La nuit était davantage tombée. Toujours adossée à son arbre, Nini avait contemplé le reflet de la lune sur la surface de l'eau pendant de longues minutes, laissant vagabonder ses pensées, et se rappelant tout ce qui lui était arrivé depuis qu'elle avait débarqué un beau jour à Bergerac, toute blonde, toute timide et totalement incapable. Ah elle en avait mis du temps à s'adapter ... Incapable de sortir de chez elle ... Mais une fois qu'elle avait trouvé le chemin, tout avait changé. Rencontre sur rencontre, amitié et désillusions avaient rythmé la petite vie tranquille et ses dix huit ans.
Puis tout s'était accéléré, et parfois même elle avait du mal à comprendre comment les choses étaient arrivées. Et maintenant elle était là, à Tours, assise sur les bords de Loire avec sa fille, son trésor, le fruit de son amour impossible, loin du Périgord qui l'avait vue évoluer, loin de tous, loin de ceux qui à présent l'avaient certainement oubliée ...

Wendy s'était endormie, elle reposait dans le creux de ses bras, suçant son pouce d'un air paisible. Probablement les longues heures passées ici avaient eu raison de son éveil.

Ninou soupira. Il était temps de rentrer ... Elle avait pensé à partir loin. A Cambrai, en Artois même. Y a pas mieux niveau distance. Mais ce foutu DR étant fermé, impossible de s'y rendre sans faire une montagne de paperasse. Et la paperasse ... Nini détestait ça. Plus que tout ! D'ailleurs de toutes façons, on ne lui répondait jamais. Ou très rarement. Et puis elle préférait passer sans demander la permission, après tout elle n'était pas méchante et n'avait pas dans l'idée de cambrioler des mairies ni tuer des gens ... Mais bon. L'administration ... Elle avait depuis longtemps renoncé à la comprendre.

Elle se releva délicatement pour ne pas réveiller son bébé qui dormait profondément. Soudain son regard fut attiré par un drôle d'éclat sur la rive opposée de la Loire. Intriguée, elle plissa les yeux pour mieux observer ... On aurait dit que les rayons lunaires se reflétaient sur quelque chose de ... métallique. Mais il faisait trop noir pour en voir plus. Un brin inquiète quand même, Ninou fit quelques pas avec sa fille vers le village. Un bruissement et un craquement se firent entendre, mêlés au clapotis de l'eau, se firent entendre. Elle pressa alors le pas, quand soudain elle aperçu Madeleine, la nourrice de Wendy, qui venait vers elles. Madeleine, sur la demande de Nini, les avaient rejointes à Tours, celle ci pensant y rester quelques temps.


Madeleine, que fais tu ici ? s'enquit Ninou, toujours inquiétée par l'étrange éclat et par des droles de bruits. Un regard sur la rive lui permit de voir que l'éclat avait disparu. Elle reporta son attention sur Madeleine.

J'ai vu que vous n'étiez plus à la maison, alors je vous ai cherchées. Et il se fait tard .. J'ai pensé que Wendy serait fatiguée et que tu voudrais peut être rester seule .. Donc je suis venue la récupérer pour la coucher, répondit la nourrice.

Ninou réfléchit quelques secondes puis acquiesça.

Oui en effet, c'est une bonne idée ... Tiens, prend là. Et elle lui tendit la petite. Elle s'est endormie ... Hé, Madeleine !l'interpella t elle alors qu'elle s'éloignait.

La nourrice revint sur ses pas en la regardant d'un air interrogateur.

Si jamais il m'arrive quelque chose ... Tu sais quoi faire n'est ce pas ? Pour Wendy ? Les Flandres, et tout ... Tu te rappelles ?

La nourrice lui sourit tout en hochant doucement la tête. Non, elle n'avait pas oublié. Et elle le ferait si le besoin était.

Ne t'en fais pas ... Je n'aurai besoin de rien faire vu qu'il ne t'arrivera rien.

Et elle partit, la petite dans les bras toujours endormie.

Ninou se rassit près de l'arbre en soupirant. L'éclat sur la rive opposée était revenu.
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--Alexandro.
Alexandro était un brigand. Pas un brigand gentil, qui se contente de voler les bourses sans faire de mal. Non, Alexandro faisait partie de ces gens qui ne se contentent pas de voler mais qui aimaient tuer leur victime. La satisfaction du travail bien fait ... C'était très important pour lui. Il avait des principes.
Depuis son plus jeune âge, il s'était entrainé sans relâche, aidé par ceux de sa "bande". Au fil des années, il n'éprouvait plus aucun sentiment .. Rien. Ni peur, ni amour, ni amitié, et encore moins pitié et éthique. Son plaisir était simple, il voulait tuer ces êtres arrogants qu'il croisait et qu'il exécrait.

Ce soir là, Alexandro s'était tranquillement posé sur une des rives de la Loire. Allongé, un bras replié derrière la tête, il réfléchissait à son prochain meurtre. Car ce genre de choses se planifie ! Il n'y a pas de place au hasard. Suffirait qu'il ai sous estimé son adversaire pour qu'il se retrouve lui même en fâcheuse posture. Tout était alors étudié au millimètre près. Mais ... Pour le coup il manquait quelque chose d'essentiel ... Une victime.
Dégainant son épée, il s'amusa à la faire miroiter à la lumière de la lune. Ce qui eut pour effet de produire une multitude de jolis reflets argentés. Il était perdu dans la contemplation de son épée, encore rougeoyante du sang de sa précédente victime - un homme sur le chemin entre Tours et Vendôme qui refusait de lui donner son cheval.
Soudain il entendit des voix. Des voix de femmes. Se redressant, il se mit aux aguets. Peut être une potentielle victime ?
C'était une jeune fille et une autre un peu plus âgée. La jeune fille tendit un bébé à l'autre, qui, après qu'elles aient échangé quelques paroles, s'éloigna. La première jeune fille semblait vouloir rester ... Parfait. On allait pouvoir s'amuser.
Sans bruit, il se leva, alla vers le pont le plus proche, le traversa et s'approcha de l'arbre ...


Alors mademoiselle .. On n'a pas peur, toute seule ?
Enoralie
Ninou sursauta.

Alors mademoiselle .. On n'a pas peur, toute seule ?

Elle leva les yeux vers cet inconnu aux habits noirs, discrets. Son visage, qu'elle ne voyait pas très bien pourtant, lui rappelait un vague souvenir ... Enfoui loin dans ses pensées ... Oui, elle avait déja vu cet homme. Mais où ... Peut être était il voyageur, ou peut être vivait il ici ... Mais quelque chose dans le ton qu'il avait employé glaça le sang de Ninou. C'était comme s'il lui avait jeté un seau d'eau froide dessus. Un ton ironique, cynique, lubrique ... Un ton qui ne présageait rien de bon. Et la jeune fille avait toutes les raisons de croire que cet homme n'était pas un ami.

Non ... Ca va.

Trois mots et elle détourna le regard, priant pour que cet individu bizarre s'en aille au plus vite, aussi loin d'elle qu'il le pouvait, et la laisse tranquille.
Mais non. Il sourit dans la nuit. Il porta une main à son visage et se frotta doucement le menton. Puis il s'assit. A côté d'elle. Ninou frémit. Mais qu'avait il donc derrière la tête ? N'allait il pas la laisser en paix ? Elle s'écarta légèrement et l'homme rit.
Elle reporta son attention vers lui puis baissa les yeux vers l'épée qui pendait à ses côtés. Pas une épée de chevalier, bien propre, bien présentée ... Non, une épée sale, rouge de sang, qui avait certainement servi il n'y a pas longtemps ... Peut être même quelques heures. Peut être minutes.
Mais pourquoi s'intéressait il à elle ? Il voulait quoi ? De l'argent ? Des vivres ? Elle pensa à sa fille ... Si son heure était venue ce soir, elle n'avait pas peur alors. Tout le monde meurt un jour non ? Elle y croyait, au destin. Et si son destin voulait qu'elle disparaisse ce soir ... Elle allait y aller. A fond. Même pas peur.


Elle le regarda dans les yeux, à la lueur de la lune. Il n'était pas vieux. Vingt cinq ans tout au plus. Une cicatrice sur la joue. Une autre au coin des lèvres. Des cheveux blonds, ni longs ni courts. Mais où l'avait elle vu ? Plus elle tentait de s'en souvenir, plus le souvenir qu'elle croyait tenir devenait flou, lointain, incertain.

Pourquoi riez vous ? demanda-t-elle avec un certain aplomb. Elle n'avait plus peur ... Et surtout, elle ne voulait pas que cet homme pense qu'il l'effrayait.

Il s'arrêta alors de rire. Il sourit, tout simplement. Pendant une bonne minute ...

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--Alexandro.
Alexandro était perplexe mais ne l'aurait laissé voir pour rien au monde. D'habitude elles pleuraient ou tentaient de s'enfuir avant même qu'il n'ai esquissé le moindre geste. D'ailleurs il s'en étonnait parfois ; c'était étrange que les gens devinent ses intentions alors qu'il ne faisait rien encore pour les mettre en application. Cela promettait d'être intéressant.

Il se mit à rire quand même quand la donzelle s'écarta. Elles faisaient toutes ça. Mais une certaine assurance dans la voix de celle ci quand elle lui demanda ce qui causait son hilarité le laissa songeur. La monotonie de sa vie, tuer tuer tuer, lui semblait soudain fade. Sûr, elle n'allait pas en réchapper non plus celle là, mais rien n'empêchait de se distraire un minimum un peu, pour une fois. Et puis il n'avait rien de mieux à faire, il faisait trop nuit pour chercher une autre victime.

Alors il sourit en réfléchissant à comment il allait pouvoir jouer un peu avec sa proie.


Vous savez vous battre ?


Grand sourire. Et ça lui arrivait rarement de sourire. Décidément ! Aujourd'hui était son jour de chance.
Il regarda la fille que sa question avait étonné. Elle devait hésiter à répondre, mais elle ne détourna pas le regard et lui répondit, d'un air tout aussi déterminé :


Ca se pourrait. Pourquoi ?

Le sourire d'Alexandro s'élargit. Un peu de divertissement. Marre de toujours gagner trop facilement. Et le fait que ce soit contre une fille ne le dérangeait nullement ... Au contraire. Un adversaire était un adversaire, et si cette bataille là n'était pas pour de l'argent, elle serait pour son bon plaisir.

Parfait.

Il se redressa sur ses jambes, dégaina son épée et la pointa vers la fille.

Debout.

Celle ci, qui l'avait suivi des yeux, semblait vouloir le tester en ne lui obéissant pas. Elle resta assise là. Alexandro avança un peu plus son épée vers elle et lui appuya sur le cou.


Debout, j'ai dit.


Cette fois ci le ton se voulait plus ferme et elle obéit. Elle se leva et prit le temps d'épousseter ses vêtements, ce qui fit encore plus sourire Alex.

J'explique les règles. On va jouer à un petit jeu qui va beaucoup m'amuser. On va se battre à armes égales. T'as une épée ?


Elle hocha lentement la tête.

Bon. Moi aussi.

Il agita son épée, pour la forme. C'est qu'il était de bonne humeur.

On va aller là bas, un peu plus loin sur la rive, là où personne ne pourra nous voir. Pas envie qu'un habitant vienne m'empêcher de faire mon boulot. Et puis on va se battre, et si je gagne, je te tue. Si tu gagnes ...

Il ricana, pour marquer son opinion : pour lui, impossible de perdre.

Au cas où tu gagnes ... Je te laisse partir tranquille. Peut être un peu amochée mais bon, c'est mieux que rien. Je ne te demande pas si tu es d'accord .. Ca n'est pas négociable. Et si tu refuses de me suivre, je te tue ici même. Alors avance.


Re-pointant son épée vers elle, il la fit avancer vers le lieu dit. Elle marcha sans broncher. Il espéra alors qu'elle savait se battre et qu'elle n'allait pas se contenter de se laisser tuer sans ménagements. Sinon ... Alexandro verrait sa perspective de jeu s'éloigner à grands pas et sa routine revenir.
Enoralie
Tout en se rendant vers le dit lieu, Ninou se demandait vraiment dans quoi elle était tombée. Qui était ce malade qui s'amusait à la terroriser ? Enfin terroriser était un bien grand mot finalement. D'accord, elle se posait des questions sur ce qui se passait. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que ça pourrait être marrant de se mesurer à un inconnu dangereux et surement pas bien dans sa tête. Une belle fin non ? Et puis pas dit qu'elle y passe. Mais vu la carrure du type, il devait être passé professionnel depuis pas mal de temps. Pas grandes chances d'en réchapper ... Mais bon. Le destin, on n'y peut rien.

Ils étaient presque arrivés à l'endroit que Alexandro avait désigné. C'était un renfoncement dans la rive, caché par un talus. D'ici c'est sur, personne ne les verrai. Heureusement, le ciel était très dégagé. La lueur de la lune, blafarde, ne permettrait pas une grande précision mais il fallait faire avec.

Elle passa la main sur la garde de son épée. Quelle présence d'esprit d'avoir pensé à l'emporter ce soir là ! Il voulait jouer ... On allait jouer. D'un coup brusque, elle la sortit de son fourreau, se retourna vivement et frappa la lame de son adversaire de toutes ses forces. Certainement qu'il ne s'y attendait pas, mais certainement habitué à ce genre d'esquives, il ne lacha pas son épée comme Nini l'aurait voulu et risposta par un autre grand coup droit devant lui. Mais ça, elle l'avait prévu elle ! Se baissant pour éviter lame, elle lui balança un coup de pied bien placé. Puis elle courut vers la rive, pendant que le pauvre mec, qui semblait souffrir -la bonne blague- la suivait. D'ici elle ne voyait pas ça tête mais si elle l'avait pu, elle aurait vu son visage crispé de douleur. Dès qu'il arriva à sa hauteur, il jeta son épée au sol et sortit sa dague.


Plus facile avec ça, commenta-t-il d'une voix étrangement douce.

Déstabilisée par le ton doucereux de sa réplique, Ninou ne vit pas le geste arriver. Et sentit juste la douleur qui se répandit immédiatement sur tout son bras, et la chaleur du sang qui coulait. Il lui avait fait une longue estafilade sur le bras gauche. Et ça faisait mal !
La douleur lui rappela l'agression par le brigand qu'elle avait subie sur la route de Tulle. Celui là non plus ne l'avait pas loupée. Mais de peur qu'il s'attaque à sa fille elle ne s'était pas défendue des masses. Rien à voir avec maintenant. Il n'y avait plus que elle et lui. Et un bras qui lui faisait mal !

Mais pas le temps de s'appesantir sur elle même. Et heureusement qu'elle était droitière aussi, et elle tenta alors un coup magistral, visant le cou du type. Ce fut son épaule qu'elle toucha, et le cri de douleur, que le type avait tenté de réprimer mais qu'elle avait perçu, lui fit savoir qu'elle lui avait surement fait mal. Et donc profitant du fait qu'il soit déconcentré, elle se jeta sur lui afin de le faire tomber au sol.

Ce ne fut pas chose aisée. Il avait de la force et Nini dû y mettre vraiment toute la conviction possible pour arriver à le faire basculer au sol. Tâtonnant, elle chercha sa main pour lui arracher la dague qu'il tenait toujours fermement. Mais il ne voulait pas la lâcher ... Aux grands maux les grands remèdes, elle se pencha et lui mordit la main jusqu'au sang. Hé oui. Alors là, le type ne résista même pas et lâcha instantanément la dague tout en la traitant de tous les noms les plus charmants qu'on puisse imaginer !

Ninou empoigna fermement la dague et la lui plaça sur le cou
.

Alors ... Je me débrouille pas mal pour une fille, non ? Mais je te pensais plus fort que cela ... Tu me déçois. C'était presque trop ... facile.

Marquant une pause, elle fit semblant de réfléchir.

Qu'est ce que je dois faire ? Te laisser partir ou te tuer, comme tu as tenté de le faire pour moi ? J'hésite vraiment là ...


Et elle appuya un peu plus fort sur la dague qui commençait à transpercer légérement son cou.

Tu peux me supplier ... J'aime bien qu'on me supplie.
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Altaiir
Un peu avant tout cela, alors que le soleil commençait seulement à disparaitre, dans une demeure bien chauffée était allongé dans sa chambre un jeune homme portant une capuche étrangement même sur son lit.
Il était étendu de tout son être, calme, serein, comme s'il était endormi dans un profond sommeil.

Sa chemise était déboutonné pour laisser son torse apparaitre, avec autour des médecins qui s'activaient comme pas possible à attribuer des soins sur l'encapuchonné qui portait une sacrée plaie proche du coeur.
Tandis que les uns pansaient la gorge bien ouverte, les autres tentaient de relancer les pulsations du coeur.
Ca semblait peine perdue, il n'y avait pas de réaction depuis un moment, et les médecins commençaient à désespérer.

Pendant que tout ceci se déroulait, dans la tête d'Altaiir se trouvait un drôle de monde, se voyant lui devant un miroir.
Le miroir semblait fait d'une substance liquide tenant pourtant bizarrement droit sans couler. Il savait ce que c'était, seulement il n'avait pas envi de le traverser. Alors qu'il se contentait de regarder son reflet, le haut du miroir se cristallisait, devenant dur et se propageait lentement vers le bas.

Il ferma les yeux un instant, et à sa grande surprise, en les rouvrant, il aperçut d'autres personnes à travers le miroir liquide.
Plissant les yeux pour mieux voir de qui il s'agissait, il vit des amis, qui semblaient triste, et même sa soeur qui semblait sangloter de tout son être.
Soupirant en voyant cela, il se disait que ça doit être surement l'image de ce que ressentent pour soi les autres quand on décède.

Descendant son regard, il voyait une pierre tombale où l'on pouvait voir des inscriptions, avec son nom à lui.
Ramenant sa vision vers les personnes, il reconnut son frère, Mael et à sa grande surprise, Ninou. Elle était de retour ? Il pouvait apercevoir sa fille qui tenait sa main, et qui disait "papa". Cela le fit frémir, d'habitude elle ne disait rien.
Il avait envi de la rejoindre, mais il ne pouvait pas, ce n'était pas réel...
Il esseya de la toucher sur la paroi liquide, en baissant son regard vers le sol. Et là il eut une vision où des flashs de moments de fragments de secondes défilaient dans sa tête.

Il semblait voir Ninou et sa fille, proche du lac apparemment, la fille disparait et est remplacé par un homme. L'individu ensuite se retrouve de bout en train de combattre avec Ninou et la dernière chose qu'il voit avant que tout s'arrête est la lame de l'inconnu s'écrasant violemment dans la poitrine de Ninou.
Alors que la glace arrivait à la moitié, quelque chose d'enflammé vint suivre au début du miroir, laissant un paysage de terreur et rouge, voyant le début de son visage.
Il était pire que dans son imagination, et au moment où celui-ci croisa son regard, il murmura :


C'est pas pour tout de suite, tu vas devoir attendre...

Souriant en coin, il se mit à courir rapidement pour s'élancer à travers le peu du miroir à aspect liquide qui restait, passant de justesse avant que la glace bloque entièrement le passage, se réveillant à ce moment entouré des médecins.
Un d'eux lui sourit et laissa s'échapper un : "messire, vous avez une sacrée veine..."

Il ne lui laissa pas entamer une autre phrase qu'il tenta de se lever, remettant sa chemise tout en regardant à la fenêtre pour voir s'il était tard. La tombée de la nuit était déjà passée, il s'empressa de reprendre son équipement et partit vers la porte pour filer vers le lac.
Tout en se mettant à courir, il gémit, sentant les blessures qu'il avait oublié.
Mais il s'en fichait, il se força d'aller à l'endroit qu'il avait vu dans sa vision, se hissant sur son bâton à vive allure à chaque pas.

Il arriva enfin à l'endroit, cherchant des yeux les deux duellistes. C'est à ce moment qu'il les aperçut, sur le bord de la rive : Ninou semblait avoir gagné, mais pourtant l'homme semblait d'un tel professionnalisme que c'était doutant.
Se rapprochant discrètement, serrant les dents en se tenant le poitrail percé, il observait la scène.
Mais avec effroi il vit l'homme envoyer valser en un bref instant Ninou avec ses pieds, afin de se relever et courir vers elle, hilare dans sa course, ramassant son épée au passage et se jetant sur elle pour lui assigner un coup fatal.

Ninou avait fermé les yeux, attendant le pire, mais quelle sera sa surprise en les rouvrant...
Altaiir avait paré avec sa lame celle du brigand, se tenant devant Ninou comme rempart, regardant du bleu de ses yeux sombres sous la capuche l'individu avec un air tueur, ouvrant la bouche pour prononcer :


Tu ne feras pas de mal à la mère de ma fille... Je vais t'étriper pour ce que tu as osé faire !

Sur ce, il libéra une main rapidement de la poignée de son épée pour venir chercher un couteau à sa ceinture et le planter dans le bras de l'homme avant de lui assigner un coup de botte dans les rotules et l'envoyer valser avec un coup de poing dans son jolie visage de petite terreur.

L'allure de notre capuchonné pouvait en faire trembler plus d'un tellement son expression était assassine, s'approchant lentement en boitant du malfaiteur au sol, incapable de se relever avec ce que lui avait fait Altaiir aux jambes, agonisant au son de sa voix pendant que le bruit strident de la lame du protecteur de Ninou s'échappait en glissant sur le sol.

Baissant son regard vers cet homme qui avait peur maintenant, ironie du sort, Altaiir lui fit une petite frayeur de plus en mimant de le planter, la lame s'écrasant juste à côté de ses côtes, tranchant juste le tissu des vêtements et laissant un petit filet de sang coulée par une légère coupure.
Mais ne lui laissant pas le temps de croire qu'il n'aurait rien, il l'assomma avec pommeau de son épée sur le crâne.
Pour finir, il agrippa les vêtements de l'homme et le traina jusqu'à un garde qui patrouillait pas loin, lui laissant le soin de l'accompagner dans sa nouvelle demeure...

Puis, il revint sur ses pas, ramassant son bâton qu'il avait lâché et tourna son visage vers Ninou, lui esquissant un petit sourire. Mais la colère se noyant, la douleur revenant, il fut pris par l'éveil des blessures sous cette agitation, se laissant tomber à terre en sentant ses jambes le faire atrocement souffrir ainsi qu'aux nombreux autres endroits, gémissant.


Nom d'Aris... saleté de corps...
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