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[RP] Et la danse fut, ... encore une fois

Kirah
Acte I


Tout avait commencé deux semaines plus tot environ.
Alors qu'elle mettait la dernière touche à un nouvel essai de pigment pour ses enluminures héraldiques, dans sa tour-atelier de Neaufles, elle avait cru entendre un mouvement furtif non loin. Intriguée, elle avait parcouru la pièce des yeux, quand son regard avait accroché un rouleau posé sur la console.
Froncant les sourcils, elle s'en était approché et avait vérifié son contenue.


Citation:
Ma flamme, Ma nachue,
De ces pas de danse,
Sous le regard de murs au lourd silence,
Le souvenir te tient il toujours émue ?
Le coffret, à la meme place se tient,
Si son contenu tu souhaites, viens.


Si l'auteur de ces quelques rimes ne laissait pas de doute dans son esprit, l'intrigue sous-jacente était une flamme à laquelle elle ne pouvait résister. Qu'avait-il donc inventé ? Les yeux brillants, heureuse de cette distraction, émue au souvenir des missives qu'ils s'envoyaient ainsi quelques fois quand elle ne pouvait demeurer auprès de lui, elle prit sans tarder son nécessaire. C'est qu'à la longue, les inventions de Gisors se révélaient parfois tout aussi, voir plus dangereuses, que les siennes. Mieux vallait etre bien équipée. Puis empruntant le chemin tant de fois parcourru, à la voute enfummée d'avoir ainsi servi... ravivant les souvenirs des rencontres illicites, et transits discret, elle parcourru la courte lieue qui la séparait de son but. Une porte, non scellée, donnant sur une cave.

Un instant elle s'imagina remettant ses pas dans ceux qu'elle fit tant d'années auparavant, se dissimulant d'Hildegarde, découvrant les murs creux, explorant les tapisseries en quete d'un chasseur, d'un cerf, d'une armure. Referait-elle la révérence aux murs de la salle ? interrogerait-elle l'atre sourd ?
Bientot sa main glissa derrière le lourd bouclier qui n'était que la copie de celui ce trouvant là à l'époque, l'autre ayant subi un bain impromptu. Le coffret ! Nouveau message sur cette chasse qui ne manquait pas de l'intriguer.


Citation:
Qui mieux que le Celeste,
Du haut de son nuage, ou sous la voute claire
Aurait pu entendre nos serments de naguere ?
Voyons si ton pas est toujours leste
Et si d'une danse légère
Tu retrouveras Menessaire


Nouvelle énigme pour elle. Peut-etre ou peut-etre pas. Avec lui, chaque mot comptait. Des serments prononcés à voix claire, avec eux seuls pour témoins, il y en avait eu peu. S'il citait là Menessaire, qui fut la pierre angulaire de sa vie, dont la nuit qui le suivi marqua à jamais la route qu'ils allaient entreprendre ensemble, il n'y avait eu qu'un seul serment plus ancien, prononcé sous la voute céleste. A Gisors justement.... les remparts. Ce jour de décembre, si lointain. Cette nuit suivant des élections ambigues où ils avaient quelques peu abusés de la cuisine du manoir, cette nuit où il lui avait offert sa première robe d'émeraude... cadeau insouciant qui en avait précédé un autre. Ses pas la guidèrent inconsciemment vers les remparts du domaine, là meme où il l'avait fait tournoyer sous les étoiles avant de lui proposer de faire de Neaufle son atelier, et devenir à lui plus liée. Continuant son voyage dans le temps et les souvenirs, elle observa attentivement les lieux qui n'avaient que peu changés. Un coffret s'y trouvait, une robe - d'émeraude - et une cape y étaient nichés. Une autre question, un autre secret, un nouveau retour en arrière.

- Vinkolat, qu'as tu donc encore manigancé ? Si je comprends la robe, que signifie la cape ? Qu'attends tu de ...

Voilà qu'elle parlait toute seule une fois encore. Drole de lubie qui faisait s'exclaffer souvent un farceur qui depuis le Lavardin veillait au bon grain dans la vie du couple. Car alors qu'elle prenait robe et cape dans son giron, elle avait apercu deux autres objets au fond du coffret.
Un éclat de rire bien peu discret s'échappa de sa gorge, tandis que la lumière se faisait dans son esprit.


- Ah Vinkolat ! Avec toi je devrais pourtant savoir que je dois m'attendre à tout. Mais là !

Un nouveau rire lui vint auquel il lui sembla que la nuit donnait écho... un écho particulier à la voix rauque mais auquel elle ne prit garde. Saisissant les deux sabots, car c'est bien de cela qu'il s'agissait, elle se dirigea lentement vers les écuries. Ainsi donc, il souhaitait qu'elle reprenne la route sur laquelle ils avaient "usés leurs sabots" comme il aimait à le lui rappeler quand la nostalgie de leurs premieres recontres les saisissait et qu'ils évoquaient ces rencontres furtives sur la route où les menaient les tractations marchandes de deux dames mairesses de villes voisines. Dunhyll et Ondine, si elles avaient su... Les sabots ne pouvaient signifier que cela, de meme que la cape. Mais pourquoi la robe alors ? Celle-ci était d'une étoffe épaisse et soyeuse, robuste et délicate tout à la fois, reprenant les motifs brodés qu'elle affectionnait. Elégante mais pratique tout autant. Invitant au voyage mais qui n'aurait pas déparé en une réception à la Cour. A l'abri de la stalle occupée par la jument qu'elle montait habituellement à Gisors, elle se changeant, enfilant robe et cape, emballant les sabots.
La route Bayeux-Honfleur était son objectif. Il faisait nuit noire, mais la distance faisant, elle n'y serait pas avant le lendemain à la nuitée. Qu'importait, elle irait. Cette chasse, cette traque l'intriguait bien trop.

Chemin faisant sa vie se déroulait devant ses yeux, remontant le temps, faisant affluer nombres de souvenirs enfouis tandis qu'elle meme remontait les chemins vers ceux de sa jeunesse honfleuraise.
Kirah
Acte II

Devant la chaumière qui ne semblait pas avoir été habitée depuis qu'ils y avaient élu leur "repère" naguère, nulle présence une fois encore. Seul changement notable de l'extérieur : une porte fermait la bâtisse. S'approchant elle constata qu'un message était fiché sur celle-ci. Elle commençait à s'impatienter, si tant est qu'elle ait jamais gagné en sagesse et tempérance. Mais en même temps, un étrange sentiment d'exaltation l'étreignait. Nouveau document, nouvelle missive. Le message était plus long cette fois-ci.

Citation:

Ce jour précisément,
De 3 lieues, vers le ponant,
D'un saut, et quelques pas... 5 exactement.
Je serai là.

De vive voix je veux te dire qui est le jumeau de la rose qui orne ton cou,
Alors précipite toi ! Suis la rime, le chemin elle ouvrira...
La route fut long, nos vies nous n'oublieront pas,
Tes ambitions n'étaient peut etre pas les miennes, mais les paris les plus fous,
Bien souvent nous ont guidés,
Moi qui les proposait, toi qui leur donnait réalité,
L'avenir etait flou, incertain, les mots prononcés aussi,
Le doute surement là, mais au moins nous avons été réunis,

De notre passé, je veux créer notre présent, notre avenir,
User des mots, a défaut de pouvoir défaire puis refaire,
Corriger, maintenant que la voile est levé, que tout est clair,
En moi, et surement en toi, ma mie, que je devine sourire.

Vinkolat

PS : et ne te prends pas l'idée de trainer surtout !


Allez savoir pourquoi, elle souriait. Large sourire, sans meme pouvoir en donner la raison, le motif. Certains morceaux lui restaient toujours nébuleux, pourquoi ce jour ? pourquoi refaire ? mais le coeur, elle en connaissait les mots précisément. Le coeur, c'étaient ses mots, ceux qu'elle lui avait écrit pour qu'il la rejoigne après leur longue séparation et les blessures tourangelles. Lui n'avait pas trainé à l'époque, amenant avec lui Estienne, Germain et ... Gabriel. Arutha était né quelques mois plus tard, dix lunes environ. Lever la voile ? drole d'expression... Il faisait un pari, la chose était claire, parlait de leur passé qui n'avait jamais été totalement dévoilé aux yeux du quidam, des choses inachevées de leur vie. Pourquoi ?

Les questions tourbillonnant dans sa tete, elle se remit en selle, une direction : le ponant, vers Honfleur donc. 3 lieues rapidement parcourues.
Les lieux lui étaient inconnus, dissimulé d'arbres et futaies. Seule une porte - ouverte - s'offrait à sa vue, le reste demeurant dissimulé dans l'ombre de la nuit. Qu'importait, il l'attendait, là.

Le coeur battant, elle pénétra dans l'édifice. Oui il était là, à quelques pas..., à 5 pas d'un... d'un autel !


- Mon tendre, pourquoi m'as tu ...

Le pétillement de ses yeux indiquait qu'il se réjouissait du tour qu'avaient pris les choses et de la surprise ainsi faite. Un doigt devant les levres, il lui indiqua le silence et l'invita à le rejoindre. Hébétée, elle s'y plia sans argumenter, chose rare, et découvrit qu'il n'était pas seul, loin de là. Estienne, Seriella, ... et meme Zya fraichement adoubée accompagnée de son garde personnel. Cherchant à comprendre, elle les dévisagea tous, finissant par Vinkolat. Un murmure s'éleva alors.

- Ce jour précisément, un jeudi
D'un saut, à 5 pas exactement,
L'avenir était flou, incertain,
Le doute surement là, mais nous sommes réunis,
De notre passé, je veux créer notre présent,
Notre avenir, prononcer ces mots avec toi, pour demain,
pour toujours, main dans la main


Ce Vinkolat, poete et charmeur, elle le connaissait bien, meme s'il le montrait peu voir pas du tout ces derniers temps à ceux qui ne faisaient pas partie de son intimité. Mais la question dans son regard, les mots sérieux sous le visage facétieux, tout en lui lui indiquait qu'il s'agissait là de quelque chose de murement réfléchi. Et la lumière fut en elle, alleluia !
Un jeudi, à 5 pas d'un autel consacré, main dans la main avec lui, Estienne, Seriella, ... oui, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose. Et ses mots lui prouvaient qu'il ne s'agissait pas d'une ultime farce dont il avait le secret. Ce moment, inconsciemment, elle l'avait espéré, il était là. Aucuns engagements avaient-ils dit et répété. Vivre l'instant. Elle avait respecté ce souhait de celui qui avait connu plus de jupons qu'elle ne pourrait en compter. Et force était d'admettre que depuis toutes ces années, il avait été là, présent.


- Tu es sur de toi ?

Inclinaison de la tete, ferme, oui il était sur de lui. Un long soupir, un choix instantané à faire, un sourire en guise de réponse.

Apparemment Sériella n'attendait que cela pour se mettre en branle, Estienne et Zya s'approchèrent.


- Bon c'est y pas tout ca, mais avant que vous ne changiez d'avis, je préfère m'y mettre. C'est que je vous ai attendu des années moi ! Il est plus que temps que vous repreniez le droit chemin. Pour la peine, je vous absous de tous vos péchés, ainsi, pas besoin de confession. Estienne, et vous aussi m'dame, approchez vous, ... et veillez à ce qu'ils ne partent pas avant la fin non plus !

Etouffant un rire, elle fut à peine consciente du reste de la cérémonie, plongée, perdue qu'elle était dans les yeux de son chasseur. L'affut était une bonne technique au final semblait-il. Tout juste reprit-elle ses esprits quand il lui serra la main pour qu'elle écoute.
Tout juste entendit-elle Sériella demander à Vinkolat s'il voulait la prendre pour épouse, mais son "oui" ferme, assuré, elle l'entendit parfaitement. Et quand vint son tour, qu'elle entendit le rituel "Kirah veux tu prendre Vinkolat pour époux ?", sa réponse fut tout aussi affirmative et ferme. Apparemment, il avait tout prévu, les anneaux, les témoins, la reconnaissance de leurs deux fils. Peut etre étaient-ils là d'ailleurs dans les ombres qu'elle sentait dans son dos ? Quand Seriella termina la courte cérémonie par un "Je vous déclare mari et femme, et ne vous avisez pas de rompre ces liens", un nouvel éclat de rire lui échappa. Mais la note de "triomphe" dans la voix de celle qui serait quelques jours plus tard élue cardinal indiquait bien qu'il s'agissait là d'une victoire de longue haleine pour elle.

Cette scene était pourtant bien réelle... Et le certificat qui circula ensuite en plusieurs exemplaires parmi les protagonistes l'attestait bien.
Kirah
Acte III

Ces 15 jours avaient passé à la vitesse de l'éclair. Après la cérémonie, il l'avait emmenée dans la chaumière, leur chaumière. Bavard tout à coup, il lui avait expliqué comment depuis de longs mois il avait tout préparé, élaboré chaque étape de ce projet dont leur mariage n'était que la premiere pierre. Oh il n'avait eu de cesse de la taquiner sur sa crédulité, sur tous les indices laissés depuis des mois et qu'elle n'avait pas vu.

Ils avaient ensuite fait route vers Honfleur, retrouvant leurs anciennes habitudes. Mais là bas, pas de chambre d'auberge, non, il l'avait directement emmenée vers... la deuxième pierre de son projet : la "Dame de Songe". Ce bateau et son équipage avaient requis des mois de travail, des fonds importants. Dans sa bibliothèque, il avait consulté nombre de ces livres qu'il avait accumulé sur le sujet, dressé des cartes, établit des routes de navigation.
Il avait un reve depuis un moment, un reve qu'il voulait vivre avec elle : retourner sur la terre de ses ancetres.

C'est donc à bord de ce navire qu'ils passèrent leurs dernieres nuits en Normandie. Oh elle avait bien mis eu son mot à dire certaines choses, mais l'enthousiasme de Vinkolat était tel qu'il avait balayé tous ses doutes. Elle avait trouvé dans son projet l'exutoire qui lui manquait dernièrement. Un nouveau départ, un nouveau présent, loin de tout ce qui la minait à petit feu. Alors elle l'avait suivi, l'interrogeant sur tout ses préparatifs.
Les pieds sur terre, pour ne pas changé, elle avait veillé néanmoins à ce que des dispositions soient prises vis à vis des charges qu'elle occupait encore. Par précautions, elle avait réussi à canaliser un instant sa tornade blonde, le temps que soient rédigés quelques documents officiels à destinations de la hérauderie. D'autres courriers plus privés avaient également été préparés, dont deux tout particulièrement à destinations de Gabriel et Arutha. Elle avait meme fait revenir de Neaufles les carnets qu'elle avait remplis au cours de sa vie, retracant son histoire, ses peurs et ses joies. Ces carnets où Vinkolat était parfois intervenu, écriture à quatre mains d'une vie faites de hauts et de bas, de rencontres et de séparations. Tout était pret maintenant.

Mais le temps était venu de partir maintenant.
La veille, elle s'était entretenue longuement avec les deux Torcy, derniere veillée "entre filles". Au coté de Vinkolat, elle les voyait tous, tout ceux qui étaient venus les saluer en apprenant leur passage à Honfleur et leur départ en mer.


- Estienne, je te confie tout ceci... Tu y trouveras les documents dont je t'ai parlé, l'acte de mariage, celui d'adoption, le testament... J'y ai joint plusieurs carnets. Ce n'est pas de la grande oeuvre, uniquement les pensées d'une femme et d'un homme, deux décennies sur une vie. Mais peut etre nos enfants auront-ils envie de découvrir qui étaient leurs parents une fois la surprise passée. Et merci d'avoir été là tout ce temps !
Morkar
Acte III - Scène 2

Morkar se tenait droit face à sa Suzeraine et amie. Il reçut avec une certaine émotion ce curieux mais précieux cadeau. Il avait amené de quoi les transporter sans encombre. Il espérait surtout ne pas à avoir à les ouvrir avant longtemps. Déjà que le mariage avait donné lui à une soirée rocambolesque, où Estienne s'était enfui d'Evreux de nuit pour ne pas attirer sur lui l'attention, se rendant en la chapelle de Bernouville, seul et discrètement. Maintenant, il devait regarder ses amis préparer ce voyage.

- Kirah, vous voici sur le départ. Je ne tenterai pas de vous dissuader, vous savez que ce voyage, je le vis comme une déchirure. Mais voilà, vous êtes maintenant mariés, aussi dur soit il de le croire...

Il se permit un sourire.

- Partez donc pour ces noces. J'attendrai votre retour avec une vraie impatience.
_________________
Gabriel_morkar


Acte III - Scène 3

Gabriel avait suivi Estienne. Il avait apris que Kirah et Vinkolat s'étaient mariés et Estienne avait oublié de l'amener. Alors Gabriel avait pris la décision qu'on ne l'y reprendrait plus. Aprés quinze jours passés à Honfleur, le jeune couple allait partir en voyage, premiére embacation à quitter le jeune port pas encore fini de construire. Kirah avait remis un paquet à Estienne qui en avait parrus troublé. Alors Gaby en avait profité pour foncer et sauter sur Kirah lui écrasant les lévres sur la joue. Puis pareil traitement fut attribué à Vinkolat.

Bon voyage. Vous nous raconterez.
Vinkolat
- Je me demande si finalement, il ne serait pas préférable de remettre à plus tard ce voyage. Je ne sais pas, disons vers Pâques, histoire que le soleil soit un peu plus présent, non ? Qu'en penses-tu, ma chère ... épouse ?

dit Vinkolat avec aplomb, grattant comme pensivement sa barbe naissante de sa main baguée.
Il se tenait à présent juste derrière Kirah ... qui sera retourna vivement vers lui, avec dans le regard cette foudre si particulière qu'elle avait depuis tout temps, moitié furieuse de la contrariété qu'il lui infligeait, moitié interrogative de découvrir qu'il avait remarqué quelque chose qui lui avait échappé à elle !
Mais si certaines habitudes ne se perdaient jamais, d'autres si et comme lui avait appris que la gente féminine de France prise dans son ensemble ne réunissait en aucun cas ce qui faisait de Kirah celle que son coeur et sa raison avait élu pour se tenir à ses côtés jusqu'au bout, elle avait appris, donc, à reconnaitre plus facilement chez lui les taquineries qu'il ne cessait pourtant de lui lancer.

Sans pour autant se priver de lui lancer sans grande conviction la moue répprobatrice qu'elle lui adressait déjà lorsqu'ils parcouraient ensemble et nus pieds les chemins menant de Bayeux à Honfleur, elle vint se placer à côté de lui.


- Non.

dit-elle, et cette réponse-là ne manquait elle pas de conviction !
Il lui sourit, la prit par la main, et avec elle, salua leur ami et leur fils d'un révérence digne de celle qu'il ne présenta jamais à la cour.


-Tu connais l'adage, mon bon Estienne, ce que femme veut, Dieu le veut, et si je pourrais m'accommoder d'en contrarier un, il en est une que je n'aime pas même envier de ne pas satisfaire !

Une ombre répprobatrice passa sur le visage du vieil artilleur devenu Pair de France, qui ne s'était jamais fait à l'habitude de Vinkolat à manier le blasphème avec la même facilité que d'autres le signe de croix.

-Alors, allons-y, embarquons ! Gabriel, si tu tiens toujours à nous suivre jusqu'à l'horizon, j'ai quelques gens au bout de l'embarcadère prêts à lever la voile !

Vinkolat jeta un dernier regard sur la plage d'Honfleur, désertée en cet après-midi de décembre. Vrai qu'il fallait être sot pour sortir en hiver ... mais ne l'avait-il pas été toujours jusqu'ici avec un succès indéniable ?
Zya62
[Du côté de Bayeux, ou de Honfleur, allez savoir... Suis pas Normande! ]


Elles étaient toutes trois arrivées quelques jours auparavent. Pensez donc! Hors de question de rater THE mariage, surtout quand le témoin de la mariée fait parti du lot des trois étrangères arrivées en ville depuis peu.

Cueillie sur la route par un Sardanapale ronchonneur qui se plaignait de n'avoir pas été mis dans la confidence de la venue d'une Saint Ange... Et la Saint Ange de répliquer qu'elle ne comptait pas rester une journée et s'en aller mais, si l'occasion lui était donnée (comprenez "s'il l'invitait"), elle se ferait une joie de se rendre en l'hôtel particulier du Sieur et de sa Dame...

Mais le monde, aussi petit soit-il, restait empli d'inconnus. Elle avait pour mission de saluer deux Normands pour une Bradbury en voyage du côté du Bourbonnais Auvergne. Une qu'elle venait visiter, ce qui était des plus simples. Mais un qu'elle avait rarement croisé. Caturix de Cénorel. Le reconnaitrait-elle? Etait-il là ou retiré auprès d'Aristote, dans les confins d'une abbaye sordide? Boh, elle avait le temps pour le découvrir.

Une auberge fut rapidement trouvée. Ne pas faire connaître leur présence, c'était tout ce qu'il leur avait demandé, via sa missive. Rester discrètes. Hors, ça, elles savaient très bien le faire... sauf quand un Comte révélait leur venue, mais c'était une toute autre histoire sur laquelle on ne s'attardera pas, mais qui explique pourquoi Cyrielle fut "cueilli" par un vieux flamand à son arrivée.
Un standing au dessus de ce qu'elles avaient occupé jusque là, au cours du voyage. De quoi calmer une demie-soeur fatiguante au plus haut point. Pensez donc! Il y avait même un baquet, dans ces chambres! Il ne manquait qu'un trou percé et on serait arrivé à Bramafan!
Une auberge, donc. Au luxe plus ou moins grand... le temps de quelques jours, rien de plus. Après, elles iraient à Torcy-le-Grand, fief octroyé par la future mariée, au témoin, lors de son propre mariage (non!!! Pas celui de Kirah... l'est pas encore mariée, tssssssss). Et ce serait l'occasion de faire connaître le Petit à Baile, son fief voisin.


[Quelques jours plus tard]

Le jour J! Prendre l'itinéraire qu'un coursier lui avait fait parvenir et grimacer. Elle n'y comprenait rien, aux Normands, mais à leurs plans, encore moins! Elles étaient arrivées à Honfleur la veille. Mais maintenant, il leur fallait arriver au lieu de cérémonie! Et de nuit, ce qui ne présageait rien de bon....
Et comme prévu, détours, retours, rata-tours et envie d'étriper le marié qui n'avait pas pensé une seconde aux non-Normandes qu'elles étaient et d'en faire, logiquement, du rata!
Elohra était restée à l'hôtel. Maux de tête. Mais ce n'était pas plus mal. Ca lui évitait les affrontements verbaux ou visuels. Elle n'aurait pas manqué de ronchonner en voyant qu'elles tournaient en rond!
Baile ouvrait la route, toute aussi "pommée" qu'elle. Aussi, un coup de calva plus tard, elles reprirent la route, réchauffées et rassereinées. Et comme si c'était un fait exprès, elles avaient alors trouvé, au hasard d'un énième détour, le fameux lieu!
Un Vinkolat à l'entrée. Ils s'étaient vus, de plus ou moins loin, une ou deux fois, ce qui aida grandement à savoir qu'il fallait s'arrêter.
Le Duc d'Evreux n'était pas loin derrière, ce qui aurait aidé à savoir qu'elles étaient arrivées à bon port.
Et des lanternes un peu partout... Pas courant en plein milieu de nul part, vous me direz!
Descente des montures, qui sont vites cachées dans des écuries attenantes. Et les voilà qui pénètrent dans le sacrosaint lieu juste quelques dizaines de minutes, avant que la nuit ne tombe, avant que l'invitée tant attendue ne pointe son joli minois!

Et la voilà. Elle est belle, surprise. Cheveux en bataille, robe légèrement froissée. Un sourire qui en dit long. Un sourire qu'elle reconnait, identique à celui qu'elle fait, parfois, ces derniers temps.
Kirah observe l'assemblée devant elle et alors, tout s'enchaine.
Un "Les témoins, vous pouvez approcher?". Un "Ils sont bien à deux, laissons les être un donc." Un échange d'anneaux. Un échange de baiser qui ne sera pas sifflé, faute de monde. Un papier reçu, attestant du mariage intimiste qui venait d'avoir lieu. Et la satisfaction d'avoir été là, pour celle qui était bien plus que sa Suzeraine, qu'on se le dise.
Des félicitations de rigueur. Un chambrage en bonne et due forme sur la noce qui suivrait et surtout la nuit déjà bien entamée.
Emballé, c'était pesé. Et ce auquel plus personne ne croyait venait de se faire en l'espace de peu de temps, pour déjà être relégué dans le passé.
L'auberge les accueillera encore, sur Honfleur, pour quelques jours, voire plus.



[Acte III - Scène 4 : Quinze jours plus tard, un être est sur le point de vous manquer...]

Veillée oui. Veillée entre filles, cette nuit. Cela pourrait paraître funèbre, mais ca n'était rien d'autre qu'une réunion entre trois femmes qui se cotoyaient depuis des lustres, à présent. Une veillée pour enterrer avec l'alcool la vie solitaire d'une Nachue.
Veillée aussi, pour découvrir une nouvelle page de cette vie. Loin de Paris et des vautours qui y trainent. Loin des aléas de ses charges normandes.
Une veillée pour se vider de tout, pour renaître.
Confidences de femmes, sur tout et rien.

Et qui débouchait sur ce jour. Un départ était prévu. Intriguée, Cyrielle s'était aventurée sur le port en construction. Il en fleurissait un peu partout, depuis quelques mois. On s'était rendu compte que la mer avait de quoi donner. On s'était rendu compte que la mer pouvait nous porter bien plus loin qu'on ne l'espérait. Et qui sait ce qu'on trouverait, par delà l'horizon? Réponse dans quelques petites dizaines d'années, maintenant!

Anxiosité due à la trop grande majestuosité du navire. Ca tient sur les flots, ça? Un regard vers l'étendue lointaine... C'est que ca bougeait sec, visiblement... Devraient peut être sortir un autre jour, en mer, non?
Grimace qu'elle ne réprime, alors qu'elle n'en pense pas moins.
"Ce genre de temps, c'est juste bon à être malade en mer.. Tu parles d'un renouveau, mazette... commencer par des tripes se vidant à cause de la houle... "

Soudain, son oeil capte un échange entre les deux Hérauts. Acte de mariage? Normal. Acte d'adoption? Plus que normal! Act-testament? Bah voilà pourquoi elle devait s'angoisser! Elle le savait à présent! Parce qu'il parait que la mer prend l'homme et pas l'inverse!
Retour sur la coquille devant elle. Le majestueux, ca doit tenir, non? Bah oui, ca va tenir... C'est pas de la noix!

Bousculée par un gamin haut comme trois pommes, d'à peu près l'âge d'Elohra, la voici qui s'éloigne de ses pensées. Sourire qui se peint, devant la spontanéité du geste.


Tu nous ramènes un souvenir d'escale? *oeil goguenard en réponse* Comment ça, j'exagère? Mince, j'ai quand même traversé la France pour ton mariage, Marraine! Fais un effort!

Large sourire mutin, lueur amusée dans le fond des pupilles. Dépôt d'un baiser sur une joue, marque d'affection assez rare chez le Chevalier Saint Ange.

Prends soin de toi... Tu vas me manquer... Revenez nous vite!

Chuchotis au creux de l'oreille, qui masque un peu l'enrouement de sa voix. Réaction disproportionnée à un simple voyage en mer, mais bon, on ne se contrôle pas, parfois.
Main qui attrape et serre fort la main de Kirah, avant de la lâcher, y déposant un simple médaillon, représentant un Ange. Copie conforme de celui qu'elle portait autour du cou.


Tu penseras parfois un peu à moi, comme ça... même si je pense bien que tu peux me traiter d'égoïste de vouloir piquer parfois la place d'un Blond dans tes pensées

Un pas puis deux, en arrière. Laisser le temps aux autres de faire leurs aux-revoirs à Kirah, alors qu'elle tourne ses émeraudes vers le nouvellement marié. Un message muet. Une promesse, s'il advenait qu'il la rende malheureuse, ce dont elle doute. Un simple signe de tête. Une prise de paroles, polie.

Profitez bien du voyage et prenez soin d'elle comme elle prendra soin de vous, j'en suis sûre.

Un pas ou deux, encore. Laisser la place, aux autres, pour naviguer de l'un à l'autre voyageur...
La cloche du départ ne tarderait pas à sonner. Et déjà, le manque se fait sentir...

_________________
]
Morkar
[Acte III - Scène 5]

- Tu connais l'adage, mon bon Estienne, ce que femme veut, Dieu le veut, et si je pourrais m'accommoder d'en contrarier un, il en est une que je n'aime pas même envier de ne pas satisfaire !
- Je le sais, oui. Aussi, je te souhaite d'accepter ses conditions. Nous la connaissons, elle serait capable de fort mal réagir.

Il s'approcha alors de Vinkolat et le prit dans ses bras. Il le serra comme un ami et comme un frère. Les deux hommes n'étaient guère semblables, physiquement. Le géant blond était vraiment grand, et Estienne, quoi de taille convenable, semblait presque être un nain à coté de son suzerain.

- Fais attention à toi, et protège la comme toi-même. Je compte sur toi...

Il se tourna alors vers Kirah, et s'approcha de même. Il déposa deux baisers sur les joues de la Duchesse, en souriant. Le trouble commençait à le prendre sérieusement aux tripes, mais il demeura radieux.

- Toi, fais bien attention à ton homme et mari. Il n'a jamais vraiment grandi, enfin, pas dans sa tête en tout cas. Veille sur lui, et avec les deux yeux...

il se recula et mit sa main sur la tête de son fils, tandis que les derniers paquets étaient chargés. Son bras tremblait plus qu'il en voulait, l'émotion devenait difficilement dissimulable.

- Fils, regarde bien et souviens toi de ce moment. Prend bien le temps d'imprégner ta mémoire de ces images. Lorsque la voile aura disparue, nous rentrerons...

Et un regard en biais vers Cyrielle.

- Peut être pourrions nous partager un verre avec votre départ, Comtesse ?
_________________
Baile
[T'as voulu voir Honfleur et on a vu Honfleur...]



Le ciel peut tomber sur le Royaume de France, les Lions de Juda ou d'ailleurs peuvent bouffer du Béarnais, la Baile ne déviera pas d'un pouce de la route qui mène à Bayeux et cette Normandie où elle n'a encore jamais mis les pieds... Zya doit être là-bas pour un événement qui touche une des personnes qui lui sont le plus proches, alors elle y sera, envers et contre tout, même contre elle-même et son éventuel devoir de Chevalier. Parce que la Baile aussi crève d'envie de revoir enfin cette Nachue qui, à défaut du paradis, lui a officiellement « offert » un Ange un jour...

De temps en temps, elle jette un regard sur les deux soeurs, vérifiant qu'elles la suivent bien. Elohra l'intrigue chaque jour davantage, depuis ce moment particulier en Touraine. La Baile espère qu'à Honfleur, elle retrouvera un peu de cette complicité qu'elle a partagée avec la jeune fille bien malgré elle. Mais en attendant, il leur faut chevaucher le plus vite possible. Maintenant que tous les laissez-passer sont accordés, qu’on leur a même ouvert les portes d’Alençon, que le Duc Keur a dit que « la lance de la Comtesse d’Arduilet Saint-Ange était autorisée à entrer en Normandie », il n’y a plus qu’à tracer la route jusqu’au lieu de rendez-vous.

La Comtesse Zya d’Arduilet Saint-Ange… Elle en sourit, sur sa monture, d’avoir réussi à envoyer une lettre officielle sans y mettre le sempiternel Cap’ qui caractérise sa relation à l’Ange. Elle la voit d’une manière tellement particulière qu’elle en oublie, des fois, ses titres de noblesse. Ou même son prénom, qu’elle n’a jamais utilisé pour l’appeler, voire parler d’elle, même en dehors de la Commanderie.

Elle en est encore dans ses pensées qui tournent autour de cette femme et de tout c’qu’elle représente pour elle, quand enfin le groupe atteint sa première destination, Bayeux. Il lui faut s’occuper des chevaux, des affaires, de tout ça quoi, pour qu’enfin elle arrive à penser à autre chose que son obsession. Et immédiatement, une part d’elle se soulève en une ola anachronique pour célébrer ce changement temporaire de…cap spirituel, tandis que l’autre hausse les épaules, presque désabusée, parce qu’elle connaît l’ampleur de la monomaniaquerie d’la Baile.

Et les quelques jours suivants passent, dans une effervescence générale palpable, dont l’origine est multiple et diverse. L’heure arrive enfin, à laquelle il faut partir, pour l’événement en question. Dernière décision, Elohra reste à l’auberge… Et bien que la Baile sache pertinemment que l’Ange s’est assurée de sa totale sécurité pendant leur absence, elle ne peut s’empêcher d’observer les gardes en détail, de mesurer leur force à leur carrure, d’examiner leurs yeux à la recherche de quelques pensées lubriques. Même qu’elle aimerait bien fouiller leur besace pour vérifier que ne s’y cache aucune bouteille de calva ou autre boisson alcoolisé qui les détournerait de leur travail de protection.

Seulement la Cap’ est pressée, et la Baile doit se contenter de sa fouille mentale avant d’enfin reprendre la route, ce qui la laisse dans un léger état d’énervement. Qui s’accentue quand elle comprend qu’elles sont légèrement perdues. Parce que si elle connaît les bas-fonds de Paris presque par cœur, elle n’a jamais mis les pieds dans cet immense duché. Et la chasse au trésor que leur propose l’espèce de plan entre les mains d’une Comtesse aussi perdue qu’elle la réjouit moyennement, parce qu’elle sent le temps défiler et le retard poindre.

Mais ce Chevalier dont l’errance spirituelle est finie et qui ne supporte pas vraiment d’errer alors qu’elle aurait d’jà dû arriver, a la meilleure idée possible en ces moments troubles pour éclairer idées et chemin… Et parce qu’il est bien connu que lorsque calva, tout va, personne ne s’étonnera que ce soit à ce moment-là qu’elles trouvent enfin le lieu recherché…

Kirah n’est pas encore là, ce qui tombe très bien. Et pendant les quelques minutes qui précèdent l’arrivée de la Normande, la Baile a le temps de se laisser envahir par la magie de l’instant. Tout est réuni pour faire de cette cérémonie un moment unique et inoubliable. Et même si elle ne connaît qu’une des personnes présentes, elle se sent bien là, dans la nuit qui tombe, dans le silence qui règne encore, dans le calme qui contraste avec l’agitation qu’elle vient de vivre. Et elle dévore des yeux la femme qui entre alors. Elle la suit du regard jusqu’à l’autel. Elle voit enfin l’homme qui a tout préparé et qu’elle ne connaît pas. Elle sourit quand les témoins s’approchent. Elle observe, étrangement fascinée, l’échange d’anneaux et de baiser. Et elle réalise qu’elle vient d’assister, en quelques secondes, à la seule véritable union d’âmes de sa vie…

Et les jours ont de nouveau passé. Un peu plus nombreux cette fois-ci. Zya semble presque chez elle en Normandie. Ou alors c’est l’fait de n’être pas loin de celle qui représente tant pour elle… Toujours est-il que la Baile la laisse vivre sa vie, sans s’inquiéter outre-mesure de sa sécurité, chose qui ne lui arrive pas vraiment souvent… Elle, elle passe des heures à attendre qu’une gamine sorte de l’espèce d’autarcie dans laquelle elle s’est enfermée, à écrire des mots qu’elle seule lira, ou à se balader loin de la ville et des gens, goûtant à une étrange sérénité qui ne lui est pas familière.

Jusqu’à ce soir où Kirah leur demande de la rejoindre. Parce que le lendemain était jour de départ. De grand départ visiblement. Et qu’on n’allait pas revoir la Normande de sitôt. Et bien que la raison de ce voyage soit un pur bonheur pour le nouveau couple, la longue absence annoncée de celle qui est, à ses yeux comme à ceux de tant d’autres, la plus grande Dame de France, l’avait laissée sans voix et sans réaction. La nuit a passé à les écouter parler et sourire, partager, se souvenir, et elle aurait préféré les laisser seules dans cette intimité, la Baile, sachant tout ce qu’il y avait entre elles, et tout ce que le départ de celle qu’elle aimait appeler Granny allait laisser comme vide dans le cœur de cette autre femme qui lui est si chère…

Mais elle est restée, jusqu’au bout, profitant de leur présence à toutes deux, parlant des fois, pour ne rien dire, comme elle sait si bien le faire, parce qu’elle hait le vide et le silence, parce que les je t’aime et les sois heureuse qui se bousculent dans sa tête à l’adresse de Kirah lui semblent absurdes en cette veille d’au revoir qu’elle vit comme un adieu. Et la nuit a passé, sans sommeil, mais des angoisses au creux du ventre, Et plus le visage de la Normande est radieux à l’approche du lever des voiles, plus l’estomac se tord à l’intérieur de la Baile. Partir, c’est mourir un peu, qu’ils disent. Quand c’est quelqu’un qu’on aime qui part, c’est finalement ceux qui restent à quai qui meurent un peu. Ou beaucoup, selon l’être qui s’en va…

Quand le matin est venu, plantée à quelques mètres d’un Ange qui fait ses adieux à sa marraine, elle entend la voix enjouée de Vinkolat lancer le « embarquons » qui va sceller le destin du couple. Elle capte alors le regard souriant de Kirah, et lève simplement sa main droite pour dire aur’voir. Elle laisse ses yeux dire les je t’aime et sois heureuse qui sont dans sa tête, et se rapproche instinctivement de Zya. Les yeux fixés sur le bateau, elle ne voit pas le Duc d’Evreux s’approcher. Mais quand il propose à l’Ange de boire un verre, elle ne peut s’empêcher de tourner la tête, de se mordre violemment la lèvre, puis de se jeter à l’eau. ‘fin presque.

Si votre Grandeur le permet, je connais un très bon producteur de calva pas loin d’ici… Vous pourriez être au calme avec sa Grâce, avant qu’on ne reprenne la route…

Le cœur encore tourné vers le bateau qui disparaitra bientôt, elle ne peut empêcher son caractère de réagir comme il l’aurait fait dans n’importe quelle autre circonstance. Peut-être parce que la vie continue malgré tout. Peut-être parce que quoi qu’il arrive, et où que le vent l’emmène, une Nachue est éternelle, que si son histoire continuera de s'écrire sur la mer, c'est bien sur terre, elle, qu'elle continuera de veiller sur un Ange.



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Elohra
[Si les gardes savaient garder...cela se saurait...]

Le coup du mal de tête...en voilà une belle trouvaille pour s'éviter d'assister à un mariage...et devant-elle des jours et des jours de liberté...jours qu'elle a mis à profit...entraînement avec ses couteaux, longues promenades...c'est fou ce qu'il y a découvrir...et les gardes direz-vous ? ...décidemment sa soeur n'a guère de chance...de parfaits ivrognes...à peine avaient-elles tournées leurs bottes, que de contenants les plus divers, sortaient de copieuses rations de boissons alcoolisées...Même la garde du corps c'était faite avoir...de quoi mourir de rire...

Mais... ce matin là se fut autre chose...elle avait écouté ce qu'elles se racontaient...bateau...départ...et là la curiosité...elle n'avait demandé à personne et c'était trouvé prête en même temps que les deux femmes qu'elle avait suivi sans demander le moindre avis. Elles semblaient préoccupées comme absentes. Peut être même qu'elles n'avaient pas remarqué sa présence...tant mieux !

Elle avait longuement admiré le bateau...enviant les passagers qui auraient la chance de monter dessus...Curieuse elle avait aussi observé sa soeur faire ses adieux. Elle avait perçu son émoi...encore un mystère à élucider...qui était cette Dame qui s'en allait ainsi et pourquoi sa soeur en avait l'air si malheureux.

Elle n'avait pas manqué de voir le jeune garçon...ils devaient avoir le même âge à peu près...il avait l'air de bien connaître les voyageurs aussi...leur enfant peut être ? Mais non que tu es sotte ils viennent de se marier....Le regard vert se fit perçant...un homme s'approchait de sa soeur et semblait l'inviter...elle jeta un regard au garde du corps...devait elle suivre ou rentrer seule à l'auberge....

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Kirah
Dernieres embrassades, derniers mots, elle retint avec peine une larme qui coula le long de sa joue devant les témoignages des uns et des autres, et meme de Gabriel qui semblait sorti d'on ne sait où.

Mais un clin d'oeil malicieux de Vinkolat eut tot fait de la rasséréner. Reporter ce voyage qu'il semblait avoir organisé de longue date ? Et c'est à elle qu'il demandait cela ? Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus agit sur une impulsion sans se préoccuper des autres, que nenni, on n'allait pas reporter cela !


Alors... donc ramener un cadeau.... un petit inuit aux yeux verts ?
Penser à vous de temps en temps, comme si on pouvait vous oublier...
Prendre soin de lui ? Aie, il n'a pas pris son armure italienne me semble-t-il, il y a donc une petite chance pour qu'il demeure sur ses deux jambes.


Un rire leger perla de ses levres...
Puis saluant chacune, serrant dans ses bras qui tombait à portée de main, elle retourna à son geant blond et posa sa main, confiante, sur son bras.


Allons y donc, quel est le cap Capitaine ?
Vinkolat
Pas d'armure italienne, non, pas plus que d'arme, d'hermine ou de soie : rien que des solides vêtements de lin et de laine et mon mantel de renard, à peine ai-je déroger mes bottes aux sabots !

Son arme, l'inbrissable Crève-Coeur qui l'avait accompagné toute sa vie, il l'avait laissé au forgeron qui la lui avait forgé, personne d'autre que l'actuel Duc de Normandie, Keur. Il y avait si longtemps, que cela lui paraissait une autre vie.
C'était, de fait, une autre vie qui débutait ... maintenant.
Plus de Vicomte, plus de couronne. Plus de haut faits passés, connus de tous ou parfois de seulement quelques uns.
Sa vie avait tracé un cercle qui le ramenait à son point de départ, là où il n'était armé que de sa seule sagacité et de sa curiosité, les seules armes vraiment utiles quand on part à l'aventure.
Une aventure qui débutait, comme la première avec celle qu'Aristote avait offert à son coeur, ... à la différence que cette fois l'un comme l'autre en était pleinement conscient et heureux ! Ils avaient accompli de grandes choses ensembles dans leur première vie, la seconde qui s'ouvraient à eux seraient plus grandiose encore ... mais cette fois loin de l'or et du pouvoir, ça, il en était certain !


La seule chose qui m'intéresse chez les Inuits, ce sont les nuits qui durent la moitié d'une année,si tu vois ce que je veux dire !
lança-t-il à celle qui était désormais son épouse devant Aristote, sans pour autant manquer de lui adresse un clin d'oeil coquin.

Quant au cap, c'est globalement ... par là
dit-il en balayant la mer de la main.
Il l'entraina ensuite à son bras vers la nef qui les attendait. Ils libèrerent chacun une amarre, et le navire se mit à se détacher doucement du quai, leur laissant quelques minutes pour saluer de la voix et de la main, une dernière, leurs amies et amis. Mais bien vite, leur esquif les appela à la manoeuvre. Habitués toute une vie à agir de concert, chacun s'attela à sa tâche sans qu'il leur fut nécessaire de se parler.




La terre ne fut très vite plus qu'une mince ligne à l'horizon, avant de disparaitre complètement.
Kirah et Vinkolat se tenaient côte à côte à la barre, devisant gaiement sur ce qu'ils trouveraient dans cette nouvelle vie qui commençaient. Le terme, au fond, leur importait peu.

C'est le voyage qu'ils voulaient vivre, ensemble.
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