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[RP] - Sans rancune.

Aleanore
[Chambre verte, fenêtre sur l’avenir ouverte.]

Décor vert, jour d’hiver, froid d’enfer et pourtant, un sourire pâle affleure sur les lèvres de l’Etincelle qui surveille du coin de l’œil sa soubrette qui range avec dextérité ses plus belles tenues dans les malles. Assise à son secrétaire, sa chienne sur les genoux, plume à la main, la jeune fille louche sur la feuille blanche avec obstination. La décision est prise, les mots devraient être faciles à placer, à poser. Et pourtant, malgré la discussion avec sa mère, la certitude que pour une fois, ce n’est pas une atteinte à l’autorité parentale, les missives sont difficiles à écrire, expliquer à ceux qu’elle aime les raisons de ce départ est une tâche bien difficile pour la brune.

Elle-même a du mal à se l’expliquer ce départ, même si elle en ressent dans toutes les fibres de son jeune corps, l’intense nécessité. Chaque jour, les conversations des enfants à propos de leur rêve commun : La chevalerie, la mine, a-t-elle un rêve ? Le pensait-elle un jour ? Y croyait-elle vraiment à ce rêve d’église ? Que lui avait-on dit ? De se réjouir de voir sa famille réunie, la belle farce que voilà. Apprécier de les voir réunis, se réjouir de les savoir là, et encore une fois, les regarder partir, sagement, et attendre un énième retour, sagement, toujours sagement. Attendre un retour, encore un, un retour promis, un retour attendu, qui apportera son lot de joie, mais aussi de déception, encore un. Attendre, puisqu’il le faut, puisqu’elle ne fait rien, qu’elle n’attend rien, rien qu’eux. De nouveau, les larmes perlent au coin des yeux , qu’a-t-elle pour elle, l’Etincelle ? L’armée ? Trop frêle, pas l’envie, pas le cœur à les suivre dans leur voie qu’elle maudit parce qu’elle fait briller leurs yeux, éclaire leur sourire et les éloigne d’elle régulièrement. L’église ? Trop orgueilleuse, pas l’humilité, pas la générosité à offrir à d’autres qu’elle méprise. Même pas de nom, sinon celui qu’on lui a donnée sur un papier d’adoption. Et les mains blanches se portent aux oreilles pour faire taire les mots de sa sœur lancés en taverne après la gifle appliquée à son promis. Batarde, batarde, batarde.. Résignation, accepter sa condition, bien sur qu’elle l’a fait, l’accepter sortie de la bouche de sa sœur chérie, il fallait s’y attendre un jour.


-« Mademoiselle, vos malles sont prêtes. »

Regard vague vers Clarisse qui fixe sa jeune maitresse avec angoisse, sourire sincère à sa servante qui si elle ne brille pas par son intelligence, se distingue des autres domestiques par une fidélité à toute épreuve, allant même jusqu’à lutter contre sa peur des animaux par égard à la chienne de la jeune fille.

-« Je finis, et nous partons. »
-« Bien, mademoiselle. »


Et de nouveau la confrontation, la virginité probante du vélin l’attriste et l’angoisse. Que dire ? Comment expliquer ? Comment.. Soupir de lassitude avant de sourire tristement en revoyant en songe, les mèches flamboyantes de ce père qu’elle veut rassurer, alors qu’il lui semble que c’est à peine hier qu’enfant, elle réclamait son attention et affection pour dissiper quelques frayeurs infantiles. La main gauche s’active mécaniquement, trempant la pointe de la plume dans l’encrier, et les mots glissent sur le vélin, sagement.


Citation:
A Floryan Alterac, Vicomte d’Arnac-Pompadour, Baron d’Eymoutiers et de Saint Julien le Chastel, Seigneur de la Tour du Chavan, de Maugasteau et d'Igny
A mon Petit Papa.
Le bonsoir,


J’espère que quand vous lirez cette missive, vous ne vous inquiéterez pas en vous attendant à une autre sottise de la part de votre fille, il n’en est rien.

Je ne sais si Maman vous a tenu au courant des évènements qui viennent de survenir, mais suite à une rencontre avec la Duchesse de Corbigny et Château-Gontier, celle-ci m’a proposée de devenir sa dame de compagnie. Et qui mieux que vostre Tortue peut remplir cette tâche difficile qui consiste à occuper par des moyens tout à fait futiles les journées d’une jeune femme, je vous le demande, mon Petit Papa. Aussi, après en avoir parlé avec Maman, lui ai-je répondu que j’acceptais, et dès ce soir, je quitte Sémur, pour rejoindre la Duchesse.

Croyez bien mon Petit Papa que j’aurais aimé vous embrasser une dernière fois avant cela, mais je me garderai bien de compliquer une tâche que je gage bien trop difficile pour moi, qui consiste à vous quitter et à prolonger des adieux que je devine pénibles.

Aussi, je prie le Très-haut et Aristote pour qu’ils vous gardent tel que je vous ai toujours connu, fier et fort. L’au revoir mon Petit Papa.

Avec tout mon amour de fille.

Vostre tortue qui vous aime.


Vélin plié, et scellé d’une pression de la croix au bout du chapelet pendant à son cou, suivant, sa mère, plus court, celui-ci.


Citation:
A Marie Alice Alterac,


La plume s’arrête, puis raye la première ligne pour reprendre au dessous.


Citation:
A la femme la plus douce et la plus généreuse que le Royaume ait connu.
A celle que j’ai la chance d’avoir pour mère.
Le bonsoir,


J’espère que vous me pardonnerez une énième lubie, même si je gage que celle-ci est moins déraisonnable que toutes celles que vous avez eu à calmer. Par cette missive, Maman, je tenais à vous remercier.

Vous m’avez dit un jour qu’être mère était un fardeau bien difficile puisqu’il était dur d’essayer de faire au mieux pour ses enfants sans leur donner l’impression de les brimer. Bien des fois, Maman, je vous l’avoue, j’ai cru que vous vouliez m’empêcher de vivre une vie que j’espérais merveilleuse, et bien des fois, Maman, j’ai compris mon erreur et ai reconnu bien volontiers que vos choix étaient les plus pertinents à mon sujet. Aussi, du haut de mes seize ans, et d’une piètre expérience de la vie, charge-je ce maigre bout de parchemin de vous transmettre Maman tout le respect et l’amour que j’ai pour vous.

Vous, qui chaque jour, supportez les blessures de la vie, silencieusement, supportez nos folies à Maeve et moi. Les heurts quotidiens entre nous, les cris, les refus, l’obstination et cependant, sans faillir un seul instant dans cette charge qui est celle de mère. Et quelle mère, l’on ne saurait en rêver de plus parfaite, une mère qui laisse à ses enfants les limites nécessaires à un épanouissement complet. Si vous saviez Maman, comme cet accord pour mon départ aux cotés de la Duchesse, m’a remplie le cœur de joie, et je n’aurai de cesse de faire de vous, la mère la plus fière qui soit.

Que le Très-haut et Aristote vous gardent en leur protection, moi, je vous garde en mon cœur, et vous embrasse.

Avec tout mon amour de fille.

Aléanore qui vous aime.


Pliée, scellée, déposée sur l’autre, suivante. Sa sœur, maintenant, un instant, les noisettes se voilent, que dire, après la scène de la dernière fois. Scarification du vélin activée.


Citation:
A Maeve Alterac,
A ma Flamme,
Le bonsoir,


J’espère que quand tu liras ces mots, tu ne m’en voudras pas.

Je pars, comme tu l’as si bien dit, pour rejoindre une blonde et pour la servir en tant que dame de compagnie. Je t’écrirai pour te dire comment ça se passe, comment je vis. Prends soin de toi, le tailleur devrait te porter sous peu des esquisses des tenues pour ton mariage, en espérant que cela te plaira. N’oublie pas de m’envoyer un faire-part, je gage que si tu l’envoies chez la Duchesse de Corbigny et Château-Gontier, il devrait me parvenir.

Prends soin de toi, et de nos parents. Que le Très-haut et Aristote te gardent.

Eternellement tienne.

Ton Etincelle.


Re-lecture, une larme qui roule doucement sur l’arrondi de la joue et vient s’écraser sur le vélin, comme elle aimerait lui dire, mais la fierté est plus forte. Pliée et scellée, elle aussi, la lettre vient s’ajouter aux deux autres qui sont prises en main par la jeune fille qui les tend à sa servante.


-« Donne les à un valet. Qu’il les remette à qui de droit. »


Et tandis que la blonde quitte la pièce, la jeune fille jette un regard vague sur son secrétaire. Quitter le cocon familial ? Un jour, il le faut, c’est sa mère qui lui avait dit. Ce jour ? Pourquoi pas, et c’est ces mots en tête, que la jeune fille attrape le chiot sur ses genoux pour le déposer au sol, le temps d’attraper la pelisse déposée pour l’occasion sur le lit, par Clarisse. Fourrure ajustée sur les épaules, gants passés, sourire doux à la petite chienne.


-« Allons-y Fiora, nous sommes attendues. »


Et au dehors, tandis qu’elle attend que Karyl qui doit les accompagner, les rejoigne, les malles sont acheminées jusqu’au coche. Noisettes qui se lèvent vers la fenêtre de la chambre parentale.


-« Sans rancune.. »


Et l’Etincelle de s’engouffrer dans le coche, vers son avenir. Et alors que le blondinet s’engouffre dans l’habitacle du véhicule, le cocher fouette, emmenant avec lui, une jeune fille désireuse de trouver sa voie, et un enfant à la recherche de ses rêves d’aventuriers. Roule, roule, coche. Coche aux armes de la jeune fille, armes différentes de celles des autres coches. Pas juste Alterac. Jagellon Alterac.

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Sous les jupons de l'Etincelle, une merveille.
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