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[RP] Quand l'Oc chante sur les routes de Bourgogne

Actarius
Longue et harassante avait été la route. Agressé sans relâche par un froid terrible, le détachement d'Oc avait progressé au plus vite et atteint Mâcon après bien des jours de voyage. A la tête de la prestigieuse lance languedocienne, qui comptait dans ses rangs, le Roy d'Armes et Pair de France, Sa Seigneurie Legueux d'Alanha, le Vicomte du Tournel. Le Languedoc avait laissé filer une mine sombre, un visage marqué par la fatigue et une douleur bien plus insupportable qu'une plaie béante dont le sang aurait giclé sans relâche. La perte de son deuxième fils quelques instants après sa venue au monde était devenue colère, rage. Puis, elle avait pris les contours de la détermination.

Combattre des hérétiques pour regagner les grasces divines. Car la mort d'un nouveau né ne pouvait qu'être une de ces justes punitions du Très-Haut. Seule la réponse au pourquoi manquait dans le cheminement réflexif du Mendois, mais cela importait peu au final. Il s'était à n'en pas douter attirer les foudres du ciel pour une chose ou une autre et cet acte quelqu'il fût l'avait privé d'un fils. Dame Fortune, dans l'infinie malice qu'on lui attribuait parfois, avait glissé peu après le drame une occasion en or de se remettre dans le droit chemin, et de s'amuser également. Oublier et tourner une page dans le sang d'hérétiques et helvétiques Genevois.

Au fil des chemins, Actarius avait retrouvé le sourire. Un sourire de façade d'abord, virilité oblige. Comment aurait-il pu faire preuve de faiblesse devant son épouse à peine remise physiquement de son accouchement ? Vint ensuite un sourire plus franc, plus profond, le rictus de la décontraction propre aux gens d'armes, à ceux qui ne vivaient que dans l'espoir de prendre part un jour à un juste et légitime combat. Bercé par des relents d'héroïsme que bien des esprits cyniques et chagrins, emplis de leur chimère de liberté ne pouvaient ou pire ne voulaient comprendre, l'appel n'avait pas laissé insensible le Coeur d'Oc. Et la perspective de poutrer du "Dedieu, Dedieu"... Oui, selon la légende les habitants du futur berceau du futur Rousseau se caractérisaient par une grande gueule et une arrogance terrible, mais également par cette expression nonchalante et délivrée la plupart du temps avec une telle suffisance. Bref, le croisé languedocien avait retrouvé de l'allant et de la bonne humeur plus il approchait du rassemblement. La compagnie de ses plus proches amis et de Toulousains fort sympathiques avait également participé de cette petite renaissance.

Le jour du départ pour Chalon, le Vicomte profita des préparatifs pour abandonner un instant son épouse et rejoindre Maxius. Il ne cherchait certes pas à mettre à l'épreuve la jalousie de son aimée, cela aurait été bien mal venu. Non, plusieurs questions pratiques le hantaient. Tandis qu'il approchait, il sentit le poids du regard noir de sa mie... un léger sourire naquit. Nanelle reprenait elle-aussi du poil de la bête. Le deuil, la douleur seraient peut-être toujours là, mais les ténèbres semblaient se dissiper. Ainsi fut interprété ce regain de jalousie inattendu. Le Seigneur ne fit mine de rien et s'adressa à la dame de Cunault et de Pena en Albigès de sa voix grave et douce.


Dòna, puis-je vous entretenir au sujet de notre arrivée à Chalon ?
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Lhessa
Mâcon - Campement des occitans

Saisissant changement dans l'attitude de la blonde alors qu'elle quittait les terres qu'elle avait fait siennes dès que le Roy les eut conquises. Tolosa..sa patrie, qu'elle souhaitait pourtant quitter de tout coeur après un passé trop lourd à supporter. Ces terres, synonymes d'espoir, s'étaient révélées au fil des évènements le berceau d'un triste sort, le sien. Un ancien amour délité, un nouvel amant rappelé par Aristote..un fils lâchement assassiné par des brigands..Pourtant, elle y avait vécu de ces moments que l'on oublie jamais, elle avait fait de l'armée sa vie, de ses compagnons d'armes sa famille..mais les avait quitté eux aussi pour s'en aller voir de nouveaux horizons.

C'était un voyage sans retour qu'elle préparait quand avait résonné l'appel de la croisade. J'y vais, j'y vais pas..? Décision qui ferait pencher la balance de sa vie à coup sûr. Mais elle y était, et heureuse d'y être en plus. Une longue route les avait menés jusqu'en Bourgogne, au fil de laquelle elle reprit goûts aux choses de la vie. Peut-être rachèterait-elle les fautes qui étaient siennes? Peut-être y laisserait-elle la vie? Mais qu'importe à ses yeux. Aristote exigeait certainement d'autres épreuves pour que le chemin du bonheur lui soit ouvert à nouveau et accessible.

Aux toulousains chers à son coeur s'étaient joints de nouveaux compagnons languedociens. Esquisses de sourire en se disant que les meilleurs toulousains étaient de là bas. Un cortège occitan pur jus..les hérétiques allaient se rendre compte eux-même de leur rage de vaincre.

Affairée à affûter le fil de sa lame, elle observait ses compagnons du coin de l'oeil. Bien sûr, certains y auraient vu là un manque d'éducation et une impolitesse crasse, cependant, outre le fait d'être vigilante à chaque instant, elle avait comme vilain défaut une curiosité maladive. N'en déplaise à certains, la blonde était ainsi faite. Et puis..dans un contexte de guerre, on pouvait oublier tout de suite le concept d'intimité qui devenait ô combien difficile à préserver.
Elle aperçut bientôt Actarius se diriger vers Maxi et lui adresser quelques mots. Elle regardait, certes, mais n'écoutait pas...Si cela se révélait important, sa blonde amie en ferait part à tous. Elle reporta son attention sur son ouvrage..rien ne valait un tranchant parfait pour occire quelques félons..

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En construction
Nanelle
La décision de suivre son époux dans sa croisade avait été prise naturellement suite à ce terrible drame. Étant elle même médecin, elle avait été complètement impuissante devant la mort de son nouveau né. Elle avait culpabilisé et culpabilisait encore, qu'avait-elle fait de mal pour mériter une telle punition... enlever la vie d'un enfant seulement quelques instants après son premier cri, sans que celui-ci n'ai eut le temps de sentir la chaleur et l'amour de ses parents...

Le Vicomte lui même n'opposa aucune résistance quand son aimée lui annonça sa décision de le suivre, un regard lui avait suffit pour lire le désespoir dans ses yeux. Le départ du Languedoc avait pourtant été difficile, laisser ses trois enfants à Mende lui avait encore un peu plus déchiré le cœur. Mais la mère aimante qu'elle était savait que c'était la meilleure chose à faire pour sa famille.

Le voyage sans halte jusqu'en Bourgogne avait été épuisant pour la Vicomtesse qui était affaibli physiquement. Elle essayait de reprendre petit à petit gout à la vie, laissant de coté cette culpabilité. Son époux retrouvait lui aussi le sourire, la perspective de livrer bataille lui redonnait vie. Elle le regardait jour après jour donner ses ordres, prendre soin de ses compagnons d'armes.

Mais ce jour là, la jalousie de l'épouse s'éveilla quand elle surprit son aimé en pleine conversation avec la belle blonde.

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Maxiuszedeus
Maxi avait occupé les plus hautes fonctions militaires du Toulousain pendant bien trop longtemps. Son grade de Sénéchal et son professionnalisme à toute épreuve l'avaient privée de la joie du tourisme entre autres choses.
Chaque fois qu'elle avait souhaité aller faire un tour, prendre l'air, profiter de quelques jours de vacances de préférence en compagnie d'un certain comte qu'elle adorait, il avait fallut que les Memento morri, les Oies sauvages, les roses noires et autres énergumènes viennent perturber la quiétude toulousaine.

Cela avait tant duré que la Blonde au Coeur d'Or - surnom attribué par les Nimois quand elle était Mairesse en Languedoc- s'était quelque peu aigrie, refermée sur elle même.... Elle ne sortait plus guère que pour ses missions, donner des ordres, enquêter, patrouiller....bref la blonde avait perdu sa jovialité, sa bonne humeur et son célèbre sourire.
Elle avait donc fini par faire la seule chose qui pouvait la libérer de l'étreinte sournoise de la dépression. Elle avait rendu toutes ses charges officielles entre les mains de Sa Comtesse et amie et avait dormi une journée durant suite à cette démission. Elle qui ne dormait guère plus de 3 ou 4 heures par nuit depuis des mois avait enfin libéré son esprit torturé par les différents scénarios d'attaque du comté. Même si elle restait fidèle aux forces de réserve du Comté, ce n'était plus à elle de veiller au grain nuit et jour. Ce poids immense était descendu de ses épaules, la laissant enfin respirer et se redresser.

Reposée, défroissée, l'esprit purifié elle reprenait vie. Mais elle ne serait pas tout à fait elle même tant qu'elle n'aurait pas "pris l'air". Et quelle formidable occasion, à peine une semaine après avoir vidé son bureau de Sénéchal, que l'appel à la Sainte épuration! Elle avait aussi quelques absences à la messe à se faire pardonner et c'est donc tout naturellement qu'elle fut la première à coucher son nom sur la liste des volontaires après le désormais Maréchal Geoker.
Ils s'étaient mis en route depuis la Capitale Toulousaine, parcourant chaque ville du Comté pour emmener les volontaires avec eux et avaient pris la direction de Chalon, donnant au passage rendez vous aux volontaires languedociens....Et voila que l'un d'eux, le Vicomte du Tournel, vint la rejoindre alors qu'elle préparait silencieusement sa monture, installée non loin de sa grande amie - aussi blonde qu'elle forcément - La Dame de Caucalières, Lhessa.
Il s'adressa à elle, la sortant de sa rêverie :


"Dòna, puis-je vous entretenir au sujet de notre arrivée à Chalon ?"


Dona.....rien que ça ça la dépaysait! Elle qui s'était fait servir du Sénéchal depuis si longtemps elle en avait presque oublié son rang, supplanté par sa fonction.
Sourire aimable, regard pétillant :

"Sa Grandeur anime ma curiosité. En quoi puis je vous éclairer ou vous être utile?"
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Corbeaunoir
Cela faisait des jours que le voyage avait débuté. Bien que chaque jour la progression se faisait difficile, Corbeaunoir n'avait pas perdu l'envie et le courage d'avancer encore plus loin malgré le froid et la fatigue. Il avait hâte d'enfin arriver à destination et de se mesurer à ces hérétiques. Mais sa hâte était à la fois mêlée de peur. Peut-être finirait-il comme ce pauvre Rouergat qu'il avait tué de sa main en défendant son comté, ou peut-être serait-il laisser pour mort, ou peut-être pire encore, ses amis n'en ressortiraient pas indemne...
C'est sur ces tristes pensées que Corbeaunoir était entré dans Mâcon ce matin même.

Corbeaunoir avait toujours été un grand amoureux de la maréchaussée, du respect des lois, et en général, de tout ce qui touche de près ou de loin à la justice. C'est donc sans surprise que l'ex-Prévôt des maréchaux se dirigea tout d'abord vers le panneau d'affichage de la mairie afin d'y lire les différentes lois et les différents décrets en application. Là devant ce panneau d'annonce, une légère nostalgie s'installa, et il se demanda ce qu'il se passait à cet instant chez lui, en Languedoc. Ne pouvant trouver réponse, il ne resta pas plus longtemps et s'en alla du côté du marché, lieu où chez lui il passait pas mal de temps afin de remplir à bien ses fonctions de Lieutenant de la maréchaussée.

Il fut à la fois surprit et heureux de trouver un marché très riche en toute sorte de produits que ce soit. Il pu même découvrir des marchandises qu'il n'avait jamais eut la chance de voir jusqu'à ce jour. Puis il se rappela le décret sur les Marchands Ambulants qu'il venait de lire quelques minutes avant sur le panneau d'affichage de la mairie, et ôta sans plus attendre la main de sa bourse. S'avançant un peu plus loin sur le marché, il aperçut des choses forts utiles à l'art de la navigation. Il eut une pensée pour son ami et compagnon de route le Sehner Actarius d'Euphor, et c'est alors qu'il l'aperçut avec une de leur compagnon de route. Le tirant de sa rêverie et de ses découvertes locales, son engouement pour ce voyage reprit le dessus sur toutes ses émotions et il se dirigea d'un pas rapide et silencieux vers ses amis.


Bonjorn, excusez-moi de vous avoir quitté tôt ce matin à notre arrivée, je souhaitais découvrir cette région que je n'avais jamais vu auparavant et je suis allé visiter un peu la ville afin de me ressourcer quelque peu de ce voyage.

Puis soudain il réalisa que la conversation avait peut-être déjà été engagée.

Mais... peut-être vous interrompais-je ?

Un peu gêné il les regarda, essayant de voir si leur visage ne cachait pas la réponse.
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Actarius
Le Vicomte s'apprêtait à livrer l'objet de son approche lorsque Corbeaunoir intervint. Surpris car il n'avait pas vu approcher son ami lodévois, il reprit bien vite contenance et porta son regard de Sienne sur lui.

Non, non, ne t'inquiète pas. Tu ne nous déranges pas. A vrai dire, il n'y a nul secret. J'allais...

Il jeta un coup d'oeil alentours pour vérifier que son vieux frère ne traînait pas pas trop près, puis rasséréné, se retourna vers la Blonde de charme.

J'allais vous inviter ainsi que tout le détachement toulousain à une petite cérémonie. J'ai prévu d'anoblir Insanius et d'en faire mon vassal avant que nous partions au combat. Il reste encore quelques détails à régler, mais j'avais dans l'idée d'organiser un petit festin à la suite des officialités et de vous y convier.

Son sourire s'agrandit et devint tout à fait cordial.

Ce sera l'occasion de partager un bon repas entre frères d'arme dans des circonstances plus agréables que sur la route. Voilà tout...

Enfin, pas tout à fait.

Acta baissa alors légèrement la voix prenant un air plus mystérieux.

Le futur Seigneur est au courant de son anoblissement, mais il ignore quand il se déroulera exactement. Je vous demande donc la plus grande discrétion en attendant la cérémonie. Pourriez-vous, je vous prie, transmettre cette invitation à vos amis, je ne voudrais pas éveiller les soupçons d'Insanius ?
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Maxiuszedeus
La Blonde finit à peine sa phrase qu'un autre languedocien s'approche, apparemment heureux d'être enfin en ville :

Bonjorn, excusez-moi de vous avoir quitté tôt ce matin à notre arrivée, je souhaitais découvrir cette région que je n'avais jamais vu auparavant et je suis allé visiter un peu la ville afin de me ressourcer quelque peu de ce voyage.

Mais... peut-être vous interrompais-je ?


Actarius le rassura et l'invita à prendre part à la conversation. La blonde se demandait bien en quoi elle pouvait être utile au Vicomte ou à son "clan".
Il regarda autour de lui, comme pour s'assurer que la conversation ne serait pas entendue par tout le monde, même s'il venait d'assurer qu'il n'y avait "nul secret", puis reprit :


J'allais vous inviter ainsi que tout le détachement toulousain à une petite cérémonie. J'ai prévu d'anoblir Insanius et d'en faire mon vassal avant que nous partions au combat. Il reste encore quelques détails à régler, mais j'avais dans l'idée d'organiser un petit festin à la suite des officialités et de vous y convier.

Ce sera l'occasion de partager un bon repas entre frères d'arme dans des circonstances plus agréables que sur la route. Voilà tout...

Enfin, pas tout à fait.


Un grand sourire illumina le visage encadré de boucles blondes de Maxi. Elle se rappelait de son propre anoblissement et de la fierté que cela avait suscité en elle.

"Ce sera avec grand plaisir Votre Grasce si vous pardonnez à l'avance le fait que je n'ai pas emporté de robe pour aller faire la guerre et que je paraitrais à la cérémonie comme au festin telle que vous me voyez....en plus propre toutefois. Je préviendrais également mes compagnons, je suis sure qu'ils seront ravis de participer à cet évènement et de pouvoir profiter du festoiement qui s'en suivra. Pouvez vous m'en dire plus sur l'horaire?"

Elle espérait ne pas avoir trop parlé, ou trop mal.
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Jeanpoche
JeanPoche d'habitude si solitaire, ce sentait heureux parmi ses compagnons de route. Il ne regrettait pas du tout de s'être lancé dans cette aventure. Lorsque Geoker lui avait proposé de partir au combat, il n'avait perçu que le cotée chevaleresque du défis. Mais maintenant avec plusieurs jours de route, il se rendait compte du coté humain de cette histoire. Serais ce donc cela l'esprit de la guerre? Un groupe d'homme, ne se connaissant pas forcement, liés par un but commun, fraternisant, peut-être pour oublier les dangers qui les attendent au bout du chemin.

"Bref, c'est pas le moment de penser à ce qui peu nous attendre. Nous verrons bien." Ce dit-il au plus profond de lui, sans doute pour ce rassurer.

Assis autour du feu de son groupement, il continua à compter ces rations ainsi que ces écus tout en regardant le chemin restant sur la carte qu'il avait recopiée sur un bout d’étoffe.

Il sourit.

Après tout c'est ça un vrai Suisse: minutieux, prêt de ces sous, mais toujours prêt a défendre une bonne cause, du moins ce qu'il croit être une bonne cause.

Et la rejaillissent les démons du passe. Il se souvint de son enfance douloureuse, dans une ville du royaume de France dont il avait efface le nom de ça mémoire. Puis ce déménagement en confédération helvétique, qui deviendra ça patrie de cœur. Où il apprit à vivre. Puis vinrent ces satanés Lions de Judas, qui semèrent la terreur sur les jeunes terres helvétiques. Sachant qu'il ne pourrait rien faire vu son jeune âge, il préféra fuir dans le comte de Toulouse. De là il poursuivit sa formation, mais toujours en solitaire. Et maintenant, comme si la boucle devait se boucler, il repartait en direction de son passé.

"Mais maintenant je suis prêt" murmura-t-il un petit sourire aux lèvres.
Lhessa
La blonde en avait finie avec son épée..celle-ci, bien que peu reluisante, ferait son office et trancherait dans le vif. Elle entendait déjà résonner les chants de guerre, les cris de ralliement, le fracas des armes qui s'entrechoquent..et moins plaisant, l'agonie des blessés, la souffrance endurée. Son esprit se laissait emmener vers un futur pas si lointain et une douce énergie la parcourait et l'emplissait de joie mêlée d'appréhension.

Elle éprouva le fil de la lame et la ceignit à sa taille. Ses pensées revinrent au monde réel. Corbeaunoir avait rejoint la conversation entre le Vicomte et la Dame, Jeanpoche faisait ses derniers préparatifs. Les autres ne devaient pas être loin..d'ailleurs, elle échangerait volontiers quelques passes d'armes..Cependant, le départ était peut-être proche, elle attendait les ordres.
S'adressant à Jeanpoche, d'une voix enjouée :


Alors Jeanpoche, ça doit te changer, non? Pas trop d'appréhension?

Elle lui adressa un grand sourire. Il était homme appréciable et elle se souvenait fort bien de lui, lorsqu'elle état maire notamment. Artisan pour la mairie, il l'avait bien aidée, cela était sûr. Leurs rapports avaient toujours étaient amicaux, et elle se réjouissait qu'il soit du voyage lui aussi.
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En construction
Jeanpoche
JeanPoche finissait de ranger ces affaires lorsque Lhessa l'interrogea. Il s'interrompit pour lui répondre

Je dois bien avouer que j'appréhende la fin de cette histoire. Mais je suis heureux d'en faire parti. Ma vie n'a jamais été très mouvementée, mais depuis que je me suis installé dans la capitale ...

Il soupira.

Les journées sont longues.

Je dois dire qu'il m'arrive aussi de regretter Albi. J'ai mémé songé à y retourner. Mais bon, si tous le monde déserte la capitale, que va t'elle devenir?


Il soupira de nouveau tout en aillant un petit sourire crispé. Puis retourna à son rangement.
Lhessa
La blonde écoutait, percevant la petite pointe d'amertume. Elle lui adressa un sourire compatissant.

Y ayant moi-même séjourné quelques temps, je puis dire que Tolosa n'est pas la ville la plus animée, effectivement...

C'est une bonne chose que ce voyage..Briser la monotonie, rencontrer de nouvelles personnes..Et puis, rien ne vaut l'atmosphère qui règne entre gens d'armes..J'avoue être plus à l'aise dans un campement militaire que dans une taverne.


Petit sourire en coin...un petit aveu de faiblesse de sa part. La blonde en effet n'était pas des plus à l'aise dans ses rapports sociaux dits "normaux". Elle entretenait une méfiance certaine, peut-être due aux déceptions rencontrées. Cependant, l'armée, elle connaissait. Blonde tyrannique quand elle était lieutenante, exigeant le meilleur des soldats, aujourd'hui, elle ne reculerait, ni ne faillirait. Elle avait déjà vécu à la caserne avec la moitié de ses compagnons..Geoker, son premier lieutenant, qui avait peut-être sans le vouloir été le premier exemple à suivre en matière de commandement, Maxi, lieutenante puis sénéchale, les deux blondes avaient oeuvré de concert pendant des mois, une confiance entière et absolue, Voda, son petit soldat perso devenu sénéchal, Quarbonne, engagé également dans la Lance d'Albi...Tant de souvenirs avec eux..elle laisserait volontiers sa vie entre leur main, en toute quiétude.

En tous cas Jeanpoche, saches que tu peux te reposer sur chacun d'entre nous dans les combats..Aristote est avec nous, et nous vaincrons.

Elle donnait peut-être dans le mélo-dramatique, mais elle ne doutait pas une seule seconde de leur réussite. Elle s'attela bientôt à finir de préparer son paquetage. Coup d'oeil rapide pour compter les rations, vérification des armes. Epée aiguisée, dagues en place. Elle avait ressorti son uniforme noir de sa malle..Elle avait bien cru l'y laisser pendant un temps, mais à croire que se vêtir de robes n'était pas fait pour elle. Brossage rapide des vêtements couverts de terre, cheveux rapidement tressés et serrés dans un chignon. Parée au départ, un sourire aux lèvres, hâtive d'en découdre.
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En construction
Actarius
La main du Vicomte vint caresser son collier de barbe avant de répondre.

Comme je vous l'ai dit, il reste encore quelques détails à mettre en place. Mais je pense que nous ferons cela le lendemain de notre arrivée à Chalon en soirée. Bien... je vous laisse, il nous faut préparer la dernière étape de ce premier périple.

Il inclina légèrement la tête et se retira prenant au passage Corbeaunoir par l'épaule.

Il te faudra suivre la cérémonie avec beaucoup d'attention. Bientôt ton tour viendra. Je me souviens lorsque la Vicomtesse de Cauvisson m'a fait Seigneur, je n'y connaissais rien aux usages et j'ai frisé le ridicule avec mes maladresses à répétition.

Le Mendois ne put contenir longtemps le rire qui lui serrait la gorge et sur un ton particulièrement relâché, il poursuivit.

Allez, viens. Nous avons encore du chemin devant nous avant Chalon, et le temps du départ approche.
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Corbeaunoir
Lorsque le Vicomte annonça qu'il allait faire d'Insanius son vassal avant que le détachement n'arrive sur le lieu des combats, Corbeaunoir ne put retenir un sourire bienheureux en pensant à Insanius. Lorsque le Sehner l'attrapa par l'épaule juste avant de partir, Corbeaunoir lui répondit donc sans hésitation.

Je n'ai pas encore eu la chance de rencontrer Mestre Insanius, mais puisqu'il fait partie de vos amis, je pense que je devrais bien m'entendre avec lui. Je suis heureux pour lui qu'il puisse devenir votre vassal, et lorsque mon tour viendra, j'en serais honoré également. Comptez sur moi, je ne perdrai pas une miette de la cérémonie.

Puis il s'apprêta à suivre Actarius.
Au moment de partir, bien qu'il n'avait jusqu'alors pas prêté attention à la conversation entre Dame Lhessa et Jeanpoche, la dernière phrase de Dame Lhessa vint à ses oreilles. Aussi, il s'approcha de Jeanpoche.


Mestre, comme le dit Dame Lhessa, vous pouvez vous reposer sur chacun d'entre nous dans les combats. C'est même ainsi que nous vaincrons, en restant soudés. Une bataille ne peut être gagnée sans la force et la cohésion de tous les combattants réunis. Et bien que nous ne nous connaissons encore peu, sachez que je resterai infailliblement à vos côtés durant la bataille.

En prononçant ces mots, le souvenir d'une grande bataille à laquelle il avait participé ressurgit. Lorsqu'en défendant son comté, après avoir paré un coup de son bouclier, il avait stoppé net un soldat ennemi en lui assénant un violent coup d'épée sur la cuisse, le blessant grièvement. Puis à peine avait-il eu le temps de réaliser le geste qu'il venait de faire, qu'un autre soldat ennemi, voulant venger son camarade hurlant au sol l'avait charger. Esquivant sur le côté l'assaut, il était parvenu à se retourner plus vite que son adversaire et à lui fracasser le crane en deux de son épée, le tuant sur le coup.
Ce souvenir était accompagné de fierté d'avoir pu mettre hors de combat deux ennemis du comté sans une seule égratignure et sans endommager son équipement, mais la vision de ces hommes agonisant sur le sol le hantait de crainte de voir ses amis tomber au combat de la même façon et sous tant de douleur.

Mais se sentant bien aux côtés de ses amis, il parvint vite à chasser ces idées de sa tête et l'enthousiasme dont il faisait part pour ce voyage reprit le dessus.

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Jeanpoche
JeanPoche referma la dernière lanière de son paquetage avant de se retourner en direction de Lhessa et de Corbeaunoir qui venais de s'approcher.

Merci a vous 2, cela fait chaud au cœur de se sentir soutenu. Ne vous en faite pas pour moi, malgré ma faible expérience, toutes mes heures d'entrainement en solitaire m'ont renforcées.

Il sourit.

La dernières fois que je me suis battu, c'était avec messire Valdy en Lice, juste pour mettre un peu d'ambiance à Toulouse. Je n'ai pas réussi à contrer ça grande expérience, mais je me suis battu bravement jusqu'au bout. Il m'a fallu quelques jours pour m'en remettre, mais cet épisode m'a permis de mesure ma force et mon endurance.

JeanPoche se redressa la tête haute, le torse bombé et après une grande inspiration, il annonça solennellement la main sur le cœur:

Comptez sur moi, je ne faiblirais pas et me bâterais jusqu’au bout à vos cotés.
Insanius
L'humeur de l'homme ne tranchait pas avec l'atmosphère de cette journée. Froide et grise, un hiver morne et glacial qui l'avait envahit bien avant de quitter les frontières languedociennes.
Les adieux au Puy, les colères en place publique, les blessures réouvertes par les fantômes du passé...

Comme bon nombre de ces compagnons d'infortune, la Croisade était un prétexte pour fuir loin d'une vie devenue trop pénible. Échappatoire suicidaire qui prenait comme prétexte des idéaux bien plus glorieux.

Dans sa tête résonnaient encore les mots qu'on lui avait jeté comme une malédiction. Celle qui avait été sa compagne l'avait blessé, l'accusant d'avoir au fond de lui une envie avide de sang. Ne comprenant pas que cette Croisade ne représentait rien d'autre qu'une promesse tacite fait à son vieil ami...
A la vie, à la mort, compagnon de la famille d'Euphor pour la protéger.

Le voyage entier il avait été discret, restant dans l'ombre, proche d'Actarius et de Nanelle, veillant sur eux pour ne plus penser.
Observant leurs visages marqués et fatigués, ne se doutant pas un instant du drame qu'ils avaient vécus, mais inquiet de les voir si las...
Il savait le Vicomte et son épouse forts et fiers, ne montrant jamais leur peine sans jamais cesser d'être à l'écoute de celle des autres. Générosité et bonté s'abritaient en leurs cœurs, et cela l'inquiétait.
A trop s'occuper des autres on ne peut combler les failles de son être...

Occupé à seller son vieux canasson, il ne pouvait s'empêcher de ruminer, ce Languedoc morne, ces amis devenus étrangers, le Vicomte, la promesse du futur anoblissement qu'il craignait sans pouvoir refuser, ces mots échangés avec Hildegarde...

Des jours qu'ils chevauchaient ensemble, Languedociens unis en corps d'armes, et il n'avait échangé que quelques paroles avec sa douce aimée. Tout ça pour une imbécilité de sa part qu'il n'avait pas arrêté à temps, une provocation et une volonté absurde de lui arracher une promesse.
Comme toujours, il ne pouvait pas faire le premier pas, fautif mais trop buté pour l'avouer, il laissait couler les jours au rythme des sabots frappant la route... L'esprit ailleurs, tourné de plus en plus vers les lointaines terres à l'Est, là où le sang n'avait que trop coulé par ses mains...

Soupirant, une fois la monture prête, il balaya le campement du regard. Il ne s'était encore mêlé à aucun groupe, n'avait partagé aucune discussion, n'avait lié aucune amitié, ce qui ne changeait guère à son habitude. Le visage marqué, les cheveux tressées, même en son Comté on ne l'abordait pas facilement...
Levant les bras pour rassembler ses Tresses, il les lia rapidement avec un catogan, puis un sourire passa sur ses lèvres. Pourvu qu'il puisse les garder encore longtemps.
Et portant encore le sourire léger il avança lentement à travers les tentes occitanes...

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