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Info:
Mayday, mayday on a un problème !

[RP] - Le String, J'suis venue, j'ai vu.. Si j'avais su..

Aleanore
[Quelque part dans Dole – 23 décembre de l’an de grâce 1457 dans l’après-midi.]

-« Que va-t-on devenir ? Oh Maria ! Oh Christos ! Que le Très-haut nous vienne en aide. »


Claque qui résonne dans l’air glacial de la ville comtoise, la jeune blonde s’arrête net et regarde les larmes aux yeux, la provenance de la gifle aussi cinglante que la remarque qui suit.


-« Si j’avais voulu des gémissements de femelle éplorée nous serions restées dans la prison à croupir à côté des putains comtoises. Maintenant, Clarisse, si tu ne veux pas que je te renvoie dans la cellule, tais toi sur le champ. »


Celle qui vient de parler d’un ton froid et limite désintéressé si ce n’est par l’éventuelle perspective d’un silence venant de la camériste, c’est Aléanore Jagellon Alterac. Jeune fille françoyse de 16 années bien tassées, et un orgueil plus démesuré que le Royaume de Levan le Troisième et le Saint Empire réunis. Main qui s’élève et doigts qui claquent tandis qu’elle s’approche du coche aux armes familiales, et le cocher de l’aider à grimper à l’intérieur puis de lui tendre la petite chienne noire. Tandis que la blonde se hisse la intérieur, la jeune brune continue sur sa lancée, hautaine, et lasse.

-« Qu’allons-nous devenir ? Et bien nous allons prendre la route direction Poligny et nous rejoindrons la Duchesse, et surtout, surtout, tu vas te taire et nous soulager les oreilles. Fiora en est toute retournée. »

Main gantée qui vient tapoter tendrement le crâne du petit lévrier, qui a l’air aussi perturbée qu’un bulot en pleine crise d’adolescence. Tête brune et élégamment coiffée pour l’occasion d’un fronteau brodé de fil d’or et rajusté de pierreries, tandis que la masse soyeuse est contenue dans un filet parsemé de simples éclats de cristal. Alterac, parce qu’elle le vaut bien. Donc, la tête brune s’extirpe par la fenêtre et lance le tant attendu par la foule en délire devant l’icône de mode qui passe exceptionnellement dans leur belle ville.


-« Fouette Cocher ! »

Et le coche d’emporter la jeune fille vers Poligny où elle s’apprête à jouer son avenir, ainsi qu’une soubrette, angoissée. Angoissée et c’est peu de le dire. Revenons en arrière pour comprendre ce que faisaient Aléanore et sa camériste à Dole, voulez-vous – en même temps, quand bien même, vous ne voudriez pas, ça serait la même chose. – Retour en arrière ? Activé !


[Zouiiiip – bruit du retour dans le temps – Chemin de campagne entre Dijon et Dole, dans la nuit du 22 décembre de l’an de pâques 1457]

Entre deux coussins et trois fourrures, un séant fort alléchant tient à peu près ce langage.

-« Clarisse, où as-tu mis les fruits confits ?! »
-« Là, Mademoiselle ! »
-« Clarisse, où as-tu mis le manchon ? »
-« Le voici, Mademoiselle ! »
-« Clarisse, où as-tu mis Fiora ? »
-« Ici, Mademoiselle ! »
-« Clarisse ? »
-« Oui, Mademoiselle ? »
-« Où est Karyl ? »


Et la Brune et la Blonde de se fixer dans le blanc des yeux comme des merlans frits morts sur un étal de poissonnerie, et qu’on ne vienne pas me dire qu’il est frais son poisson ! Panique à bâbord, panique à tribord, où a donc disparu le blondinet ? Les deux jeunes filles passent la tête par la fenêtre, regard interrogatif au cocher, qui pour le coup s’arrête et les regarde sans trop bien comprendre.

-« Boh ? Kessispasse ? »
-« Il se passe que .. Où est Karyl ? »
-« Eul’ ti crasseux ? Mais il est parti vers Chalon comme prévu au début. Z’aviez p’tête pas qu’à changer l’itinéraire. »
-« Non.. mais.. J’vais me le faire ! Quand on sait pas conduire son attelage, on l’ouvre moins ! Sale gueux ! »


Et bah voilà.. Ca commence, un de perdu, et deux de trouvées. Dans les fourrés, un bruit, et soudain, deux femmes en sortent. Aussi brunes l’une que l’autre, batons tenus fermement en main, l’une de noire vêtue et l’autre de blanc. Et alors qu’elle s’apprête à les envoyer au loin chercher quelque aide pour retrouver Karyl, voilà que les deux femmes les agressent. N’importe qui, aurait certainement répliqué, cogné ou bien quelque autre retour de bâton justement, nous parlons ici d’Aléanore Jagellon Alterac, qui pour le coup, se jette sur son coche, prête à défendre, malles, chien et fruits confits au péril de sa vie, pour se voir ôter, presque doucement, sa maigre bourse. Noisettes grandes ouvertes sur la vilenie humaine, la jeune fille voit partir ses maigres économies en même temps que les mèches foncées des deux brigandes. Larmes de honte, fièrement ravalées, tandis qu’elle remonte rageusement dans le coche intact, et s’enroule dans une couverture. Endormie, la jeune fille à leur arrivée à Dole, où tout se précipite. Non, elle n’a rien pour payer l’hostel puisqu’elle s’est faite racketter sur la route, non, elle ne donnera pas une de ses fourrures en compensation. Et l’orgueilleuse Etincelle de finir dans la crasse d’une cellule comtoise. Qu’à cela ne tienne, même batarde, elle n’est pas Alterac pour rien, la brune.

-« Faites appeler votre chef. »


Et de laisser glisser la fourrure de manière étudiée sur un poignet dénudé, blanc comme neige, regard fiévreux et vulgaire sur son corps. Ne pas montrer qu’ils la répugnent, l’astuce fonctionne, ils s’éxécutent avec brio, et le chef arrive. Fourrure qui glisse, dévoilant une épaule ronde.

-« Dites moi officier. » Est-ce le cas ? Elle n’en a cure, cela le fera mousser, il cèdera. « Vos hommes m’ont jetée sans autre forme de procès dans cette geôle et je ne saurais supporter plus longtemps la présence de mes .. voisins.. » Coup d’œil à la putain ivre morte qui se fait gratter les poux par une gamine ravagée par la faim. « Auriez-vous l’obligeance d’accepter ma compagnie dans votre office et de me fournir de quoi rédiger lettre pour prévenir qui de droit de ma présence icelieu ? »

Et le renommé pour la forme, officier qui se plie à la demande et fait escorter les deux jeunes filles dans une pièce étroite à peine plus propre que la cellule. Nécessaire à écrire à portée de main, la jeune fille s’active, tandis que de rapides coups d’œil l’incite à se presser au vu des regards déplacés de l’homme sur sa camériste et elle-même.
Citation:
A Maeve Alterac,
A ma Flamme,
Le bon jour,


J’espère que cette missive te trouvera en bonne santé et que vous allez tous bien. Pour ma part, je n’ai pas eu le droit à ce que j’aurais pu qualifié d’aventures romanesques, mais bel et bien d’un véritable cauchemard. Je me demande même si l’idée était bien de faire un voyage d’agrément.

Me voici, au jour où je t’écris dans une cellule de Dole, et n’est plus sur moi que les vêtements et bijoux que je porte, puisque je me suis fait ravir ma bourse. Les commerçants comtois ne sauraient connaître la valeur des soieries de ma garde-robe. Aussi, ma Flamme, pourrais-tu sans en toucher mot à Maman, me faire porter quelque menue bourse pour assurer ma subsistance ainsi que celle de Clarisse. Je t’en serai gré.

Que le Très-Haut et Aristote t’aient en leur sainte garde. Moi, je te garde dans mon cœur et t’embrasse.

Eternellement tienne.

Ton Etincelle.

Post Scriptum : Dis à Leandre que le String, ça pue de ma part s’il te plait. Et puis j’ai oublié de te dire que nous avons perdu Karyl, il est à Chalon, si tu pouvais aller le chercher, je pense que ça serait bien.


Elle attrape la cire de mauvaise facture et la fait couler avant de sceller d’une pression de la croix du chapelet pendue à son cou. Lettre en main, elle se tourne vers l’homme au demeurant assez suant, et puant. Nez froncé de dégoût, elle tend la missive.

-« Pourriez-vous la faire porter de toute urgence. »
-« Moyennant compensation ma toute belle. »


Et l’Alterac de relever le nez, telle une reine et de toiser de son mètre soixante, le molosse devant elle puis de poser la lettre dans les mains de Clarisse avant de retirer posément un gant et de tendre sa main droite à l’homme. Sourire charmeur tandis qu’elle le regarde tenter un baise-main foiré et foireux. Main qui vient se coller Clarisse pour l’essuyer et qui se retrouve gainé de nouveau dans le gant, et à l’endroit précis où dans la paluche de l’homme se trouvait une main fine et blanche, se trouve une missive.

-« Merci bien, vous êtes délicieux ! »


Regard circulaire tandis que l’homme encore sous le choc va envoyer la lettre, et finalement après avoir nettoyé du bout de sa jupe le coin du secrétaire, la jeune fille y dépose un bout de fesses. Maintenant ? Attendre, sa sœur et son promis connaissent des gens en Franche-Comté.


[Prison de Dole – 23 décembre dans l’après-midi]

-« Et alors, je lui ai dis que jamais je ne servirai un batard et je l’ai giflé ! Et bien figurez-vous que ma petite sœur que j’aime tant a pris sa défense en me traitant à mon tour de batarde. Oh évidemment que je le sais, mais delà à me l’entendre dire par Maeve, si douce, si jeune. Pour lui. Oh croyez bien que mon sang n’a fait qu’un tour et je m’en suis allée aussitôt. »

Et patati, patata, le geôlier se fait victime de l’intarissable Aléanore que sa servante écoute avec attention et admiration, parce qu’elle l’a vu, elle, le Batard de Valfrey, et le brun ténébreux même s’il est plus jeune qu’elle, il en impose, et il lui colle des petits frissons d’excitation à la blonde camériste, mais elle n’ose même pas y songer, ne comprenant même pas comment sa maitresse arrive à le trouver désagréable, lui, si beau, si fort, si ..


-« Clarisse ? A quoi penses-tu ? »


Jetée comme ça, l’interrogation, à dire vrai, elle s’en moque un peu, elle veut juste retrouver toute l’attention de sa première admiratrice. Quand soudain la porte s’ouvre sur un garçonnet, tendant une bourse dans la main. L’Etincelle qui saute de son perchoir et récupère la bourse avec un sourire ravi, puis se tournant dans une envolée de jupons vers le geôlier.

-« Et bien nous nous quittons maintenant, moi qui avais encore tant à vous raconter. L’au revoir Officier. »
-« Oui, oui, n’oubliez pas votre chienne. »


Chienne qui pour le coup, urine de plaisir de voir sa maitresse sautiller partout.

-« Dis au revoir Fiora, nous partons ! »

Et c’est avec un rire cristallin que l’Etincelle quitte la prison comtoise, laissant sur place un officier menaçant ses hommes de les faire fouetter s’ils ramènent encore une françoyse. Et enfin, arrivées dehors, les jeunes filles tombent en arrêt devant le coche qu’elles rejoignent. L’une en souriant, l’autre en gémissant. Oui.. Fouette cocher. Direction Poligny.

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Sous les jupons de l'Etincelle, une merveille.
Aleanore
[Dole puisqu’il le faut – 23 décembre de l’an de grâce 1457 dans la soirée]

En fait, Poligny plus tard, le cocher était venu leur dire qu’il fallait changer les chevaux et un essieu, aussi après avoir confié la charge de sa maison/chambre/coche – biffez la mention inutile – la jeune fille alla voir en taverne de quoi il en retournait des habitants de la ville de Dole. Pas folle la Baby Doll, ça fait toujours bien de connaître les indigènes. La chienne sous le bras, la fourrure sur les épaules, elle rentre à tout hasard dans une taverne, où l’a finalement rejointe un homme, boucher de Dole, il s’est empressé de le lui dire, alors elle prend garde de bien le retenir, cela a surement son importance. Et puis enfin une présence amicale, elle ne va pas rechigner l’orgueilleuse étincelle, et de mieux en mieux, voilà qu’une femme entre, sourire en étendard, présentations rapides, donc la voilà la petite noblesse comtoise.


Les noisettes se font taquines quand il s’agit de parler de respect du au peuple, du aux nobles. Elle ? Du respect ? Elle le garde pour qui le mérite et qui le gagne, dire qu’ils sont peu seraient bien au deçà de la réalité. Petite françoyse tout à fait à son aise, en taverne comtoise, qui se retrouve mêlée à une conversation de famille. Comment s’appelle-t-elle la dame ? Valfrey. Ah. Comme le Batard. Ce n’est pas grave, d’un point de vue objectif, ils ne sont pas si mal dans cette famille, et en parlant de famille, l’ambiance se fait plus chaleureuse puisqu’il est question d’accordaille entre la dame et .. bah celui qui vient d’entrer. S’ensuit alors conversation sur un sujet de premier ordre – pour elle, si, si – les bans des mariés. Où étalée au même titre que ses vélins sur une table, la jeune fille explique comment elle, elle voit un ban. Les deux femmes penchées et occupées par les vélins, les hommes discutant entre eux. La taverne se remplit, se désemplit, se re-remplit, se désemplit, se .. Vous avez compris ? L’ennui s’installe ? Qu’à cela ne tienne, Aléanore a des idées en réserve et pas des moindres ! Ils veulent de l’animation, elle propose un jeu en vogue à Paris. Comment ça, ça ne se fait pas ? Si, si, ça s’appelle la mondialisation ou l’Art de transmettre des choses ou des valeurs d’un pays à l’autre.

Et voilà, fin du périple à Dole, on rentre tous, finalement, pas eu le temps de jouer, pas eu assez de monde, mais qu’à cela ne tienne, elle y jouera plus tard avec d’autres, comprenez qu’Aléanore n’a pas bien compris le principe de la guerre et ne sait pas qu’elle n’a pas vraiment le droit d’être là. Ah bah oui, elle a omis de leur dire aux Dolois, elle rejoint les croisés la midinette mignonnette, et soudain, c’est le drame.


-« Mademoiselle, venez voir vite ! »
-« De quoi qui se passe encore ? »


Comprenez bien qu’il est tard et dans la tête de la jeune fille, quand il est tard, ça donne des trucs pas très bien formulés. Néanmoins, la jeune brune suit sa jeune blonde jusqu’à une affichette rédigée par le maire de la ville qu’elle n’a même pas croisé en taverne, à croire qu’en Franche-Comté, ils ne viennent pas en taverne voir leurs villageois. Et donc nez collé à l’affiche, les noisettes s’arrêtent sur un passage.

Citation:
Nous, Imladris Van Ansel, proclamons en accord avec le franc Comte Debenja von Riddermark :
- demandons à la population doloise de faire des réserves en nourriture en conséquence,
- demandons à la population doloise de se tenir prêt à défendre le sol sacré de l'Empire, de la Franche-Comté et surtout de la capitale Dole,
- interdisons le commerce aux soi disant croisés sous peine de poursuite,
- interdisons toute aide sous quelques formes que ce soit aux troupes françaises,
- fermons les portes de la ville à toutes armées n'ayant pas reçu d'autorisation du Parlement Comtois


Les ongles se referment nerveusement sur les jupes soyeuses, aucun savoir-vivre les comtois et en plus, ils ne savent pas écrire. Tendant la main, elle récupère le nécessaire à missive et griffonne hâtivement en tout petit.

Citation:
Faites attention à la construction de votre phrase, elle n’est pas correcte.


Et au moment de signer, elle a un instant de latence, se ravise et finalement, reprend la plume et appose l’encre.

Citation:
La petite françoyse


Haussement d’épaules avant de tendre la plume à Clarisse et de retourner au coche, peu lui chaut de savoir ce que pense ce vicomte, et à dire vrai, elle se moque bien de leur avis à tous, elle est venue rejoindre sa Duchesse, pas faire la guerre ou même de la politique. N’allez pas mélanger les chiffons avec les serviettes – en dentelle alençonnaise, s’il vous plait – ce serait du plus mauvais genre, et le mauvais genre, Aléanore l’a en horreur. L’icône de mode françoyse qui remonte dans son coche, et au dernier moment, se tourne de trois quart pour offrir un sourire à un éventuel public. Et ..

-« Fouette cocher ! »

On est bons là ? On est bons !


[Poligny, matin du 24 décembre de l’an de pâques 1457]

-« Qu'elle est mignonne cette petite merveille ! Faites donc risette Fiora ! »

Non, l’Etincelle n’est pas mère, Clarisse non plus, elle parle juste à son chien, vous avez fracassée ? Effectivement, vous ne seriez pas très loin de la vérité, mais ce n’est pas le sujet, enfin si, enfin non. Mais chut à la fin ! Donc, le coche aux armes de Jagellon Alterac, le seul, l’unique, l’inimitable, et oui, elle est batarde, forcément que personne n’a le même qu’elle, suivez que diable, qui se pointe à Poligny. Main gantée de chevreau et mules vénitiennes sanguines qui sortent du coche, et descende sur le sol poligniesque. Les noisettes scrutent les alentours et soudain.

-« Vostre Grasceeeeeeeeeeeee ? Où êtes vous ? »

Vous avez dit discrète ?
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Sous les jupons de l'Etincelle, une merveille.
Fitzounette
[Franche Comté, quelque part, en rase campagne.]

J’ai faim…

Mais Duchesse, vous ne nous avez pas signifié de faires des provisions.

Claquement sourd, significatif de beigne en plein poire (ndlr : A ne pas confondre avec beignet à la poire !). Grondement animal, la bête a la dalle. Et ne pas nourrir la bestiole peut s’avérer dangereux pour sa santé mentale, et surtout la votre (on peut toutefois lui filer à becqueter après minuit, sans risque).

C’que vous pouvez être débile, Nestor, on est en pleine croisade ! Faut que je vous fasse un dessin ? Ou que je vous l’épèle en verlan ?
On va marcher des jours durant... Bien sur qu’il fallait prévoir à grailler ! Mais Kilécon ! Mais pourquoi moi, qu’ai-je fait pour mériter ça ???


Chouineries Fitziennes, privilèges de petite Reyne. Elle va finir par le faire écorcher ce gueux. Il faudra bien trouver un moyen de se libérer de sa frustration. Un gueux de plus, un gueux de moins, la belle affaire. Ils se reproduisent plus vite que des Garennes !
Et cette morne plaine qui n’en finit pas. Le froid mord toutes les parcelles de sa peau diaphane qui n’est pas délicatement recouverte par une fourrure précieuse, et autres oripeaux hors de prix faits de soie ou de dentelle.


Ah le Très Haut est grand ! Il me met à l’épreuve, je le sais. De là à me coller des incapables comme vous ! Faudrait pas pousser mémé…

Elle se signe et se met à prier. A priori pour le salut de leurs âmes. Mais pas que pour cela.
Un signe, si seulement elle pouvait recevoir un signe. Elle panique.


Aléanore, ma douce Aléanore, j’aurais tant besoin de réconfort. Mais où êtes vous donc ?
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En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
Kilia
[25 décembre sur un nœud... Seule au monde]

Clopin-clopan, ça braille de partout. Certains on envie de pourfendre de suite et braillent des cris guerriers qui lui brisent...les oreilles. D'autres ronchonnent, ont faim, les gueux ont froid aux pieds. La charrette se traine, elle a besoin d'être un peu seule, le silence, besoin urgent de silence, elle ne va pas à la guerre comme on part en colo.
Coup de talon dans son étalon, elle prend de l'avance. Galoper pour les laisser en arrière et elle se trouver un coin silencieux, marcher un peu, reposer son dos le long d'un arbre.
Trouvant le coin idéal elle met pieds à terre. Soupire de bien être lorsqu'après avoir fait quelques pas elle s'adosse à l'arbre.
Elle sort de sous sa cape la petite gourde de calvas pour en prendre une bonne lampée et ferme un peu les yeux.
Le souffle chaud de son tendre vient lui réchauffer les joues, et les yeux encore fermés elle cherche ses lèvres. Sa main délicatement se pose sur la toison velouté de sa joue... Elle ouvre les yeux juste avant que ses lèvres rencontre le dégoulinant naseau de son cheval. Sur-saut et cri de stupeur.

Savage! Boudiou! Pousses toi, saleté de canasson! J'ai du m'assoupir et rêver.


Elle se relève engourdit par le froid, la nuit est tombée, elle a du dormir longtemps.
Pas un bruit dans la campagne, avec la pénombre impossible de savoir où aller.
Elle peste, grogne, tempête, comment a-t-elle pu être aussi bête.

Un cri:
Ouhou! Il y a quelqu'un??

Elle se ravise et marmonne pour elle, et oui elle se parle à elle-même surtout quand elle a l'impression qu'elle est dans une fâcheuse situation, ça la rassure.

Bougre d'idiote s'il y a un brigand dans le coin, ça va pas arranger mon affaire et un Pair de France ça va pas les déranger.

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[J'aime pas le nouveau forum!] Pair de France et Mère d'Anjou
Aleanore
[Poligny – le 24 décembre de l’an de Pâques 1457 passé sexte]

Avachie contre les coussins, doigts parfaitement manucurés qui viennent se saisir d’un fruit confit dans une bonbonnière prévue à cet effet, la jeune Aléanore s’ennuie ferme, alors même que quelques heures auparavant, elle était sortie de l’habitacle doré du coche, une force surnaturelle l’avait clouée à l’intérieur – comprenez simplement qu’à force de se vautrer, elle a des courbatures – et donc c’est tout naturellement qu’elle avait envoyé Clarisse en éclaireuse pour savoir de quoi il en retournait. Servante blonde qui s’en revient à la plus grande joie de sa jeune maitresse, qui pour le coup, sort le museau par la fenêtre du coche. A la mine embêtée de la jeune blonde, ainsi qu’à celle terrifiée du garçonnet l’accompagnant, la jeune fille se renfrogne, allons bon, que se passe-t-il encore ? Une énième guerre ? Un attentat sur la personne royale ? Ou pire ! La fermeture d’une des boutiques les plus en vogue à Paris ! Ah ça non ! Plutôt mourir ! La voix se fait froide, cinglante à la hauteur de l’agacement qui soudainement la prend, peu habituée à subir autant de déconvenues.


-« J’attend. »
-« Il semblerait que.. Enfin, on m’a dit.. Ce garçon m’a expliquée qu’il avait vu plein de nobles en armure se diriger vers Saint-Claude. »


Alors même que la jeune brune se concentre, ongles enfoncés dans les coussins, pour ne pas hurler de rage, une voix gutturale se fait entendre.


-« Ca veut dire qu’on a pô fini hein.. Laissez donc les femmes prendre les commandes et vous verrez.. »


Porte du coche qui s’ouvre violemment sur une jeune fille gainée dans du velours corail, et des fourrures épaisses, la main se fait impérieuse.


-« Descend et donne moi ton fouet. MAINTENANT ! »


Et le cocher de jeter un coup d’œil hésitant à la servante, puis à sa maitresse avant de descendre du siège de l’attelage. Fouet qui passe d’une main à l’autre, puis qui sans prévenir vient cingler la pulpe de la joue du cocher.


-« Je n’en puis plus de tes commentaires. Compris ? »


Frémissante la jeune fille à qui le rouge vient gagner le galbe des joues, lentement, sûrement, au fur et à mesure que le sourire se fait plus cruel tandis que les noisettes suivent le chemin des gouttes vermeilles. La lanière siffle dans l’air et vient s’enrouler autour de la jambe, alors qu’un grognement animal sort des lèvres grossières de l’homme.


-« As-tu compris espèce de médiocre petit individu ? »
-« Ou.. ou.. oui.. »


Et de nouveau, le cuir épais fend l’air et s’applique sur le visage pour venir fendre une lèvre.


-« Oui qui misérable traine-misère ? »
-« Oui mademoiselle. »


Ca s’en va, et ça revient, c’est fait de tout petits rien, et le poignet gracile qui imprime un mouvement au manche du fouet qui vient s’enrouler autour de la gorge. Les noisettes se teintent d’or, tandis qu’un sourire extatique et cruel gagne la bouche fine de la jeune fille.


-« A genoux ! »


Manche toujours tenu d’une main, tandis que la pression se fait sur la gorge, resserrant lentement. Et alors que l’homme se met à genoux, la jeune fille attrape les rênes de l’attelage, puis tire les chevaux vers elle. Ultime coup de poignet et l’homme finit à terre, tandis qu’elle tire les chevaux à elle. Frémissant d’extase quand le bruit des côtes cassées se mêle à celui des hurlements de douleur de l’homme. Le fouet toujours en main, la jeune fille se tourne vers le garçon aux côtés de Clarisse. Noisettes qui scrute l’ovale pâle comme la mort du presqu’adolescent.


-« Tu sais tenir des rênes ? »


Hochement de tête de l’enfant terrifié qui amène un sourire ravi sur la bouche fine. Le fouet se retrouve d’office dans les petites menottes.


-« Le cocher est mort. Vive le cocher ! En route. »
-« Euh .. Mademoiselle ?? »
-« Mmm .. Oui Clarisse ? »


D’un coup, la tension dûe à la déception se fait moins intense, prête à supporter les requêtes de sa camériste/chaperonne/servante/cuisinière, la jeune fille jette un coup d’œil sur les restants du cocher, notant avec étonnement qu’il est encore plus hideux comme cela, qu’il ne l’était de son vivant.


-« Il va falloir .. nettoyer ce.. cette.. ça ! Cela fait désordre, je pense. Et puis il faudrait lui trouver une tenue digne de ce nom à lui. »


Doigt à l’ongle rongé – en même temps, on ne peut lui en vouloir d’être stressée à la blonde – qui se pointe sur le petit gueux pouilleux. La jeune fille se tourne vers l’enfant et le détaille un instant, d’un banal, si ce n’est les yeux gris à la limite du translucide qui tranche avec la tignasse mi longue et crasseuse brune.


-« Tu t’appelles comment ? »
-« J’ai pas de prénom .. Mam’zelle. »
-« Mais si, t’en as un… Hugues. »


Sourire malicieux à l’enfant sans-nom avant de claquer les talons en direction du coche et de récupérer sa chienne.


-« Fiora, voici, Hugues, notre nouveau cocher, certainement plus compétent que l’ancien. Et nous, nous allons lui trouver de quoi s’habiller décemment et se laver aussi. Dieu que tu sens mauvais. »
-« Désolé Mam’zelle. »
-« Ce n’est rien.. Clarisse, un hostel. Un bain pour lui et moi. Et de quoi manger. On dort ici. On partira demain. »


[Poligny – 25 décembre de l’an de grâce 1457]

Mains gantées qui tiennent une missive, tandis que les noisettes parcourent le vélin de long en large. Deux lignes et une initiale, ainsi donc, il les aura rejoint, adorable petit Karyl prêt à tout les dangers pour réaliser son rêve, devenir aventurier à l’Est. Voilà donc un tracas en moins pour la jeune fille, il est à Poligny et va la rejoindre, ils iront rejoindre la Duchesse et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles : Le Sien.


-« Clarisse ? Nous partons ! »


La voix cristalline se fait impérieuse, tandis que la jeune fille réajuste la fibule argentée qui tient la pelisse luxueuse sur ses épaules. Revue des malles en partance vers le coche, tandis qu’elle en profite pour vérifier que le nouveau cocher est à son poste, petit coq fièrement dressé sur son siège. Direction Saint-Claude alors. Et la jeune fille de sortir de l’auberge comtoise, et de se cogner contre un homme.


-« Enfin ! Faites attention. »
-« C’que j’vais porter les nouvelles du Parlement. »
-« Et que disent-elles ? »


La main du comtois tend une copie de la lettre déposée en Gargote comtoise, le nez se plisse à la lecture et que finalement, un sourire conquis s’affiche sur le minois délicat de la jeune fille. Dans la lettre concernant la trêve de Noël, il n’est nulle part question d’elle. Juste des armées et lances, ainsi donc, cela signifie qu’elle peut aller où bon lui sied pour retrouver sa duchesse, la petite françoyse, quel soulagement, cela lui aurait fendue le cœur de désobéir à une annonce officielle. C’est donc le cœur léger qu’elle saute dans le coche qui embarque de nouveau, deux jeunes filles, et un petit garçon.


[Sur les routes – 25 décembre toujours, ou comment Noël se transforme en fête grâce à une Etincelle.]

-« Mam’zelle ? »
-« Oui Hugues ? »
-« Y a un quéqun sur la route avec un gros âne comme les notre ! »
-« Quéqun ? Âne ? Mais .. Qu’est ce qu’il dit ? »


La tête brune qui se penche vers le dehors pour tomber sur une femme bien connue puisqu’il s’agit de la tante/mère par procuration/chaperonne/amie de Sa Duchesse, une autre Duchesse, mais pas des moindres, Pair de France et Mère d’Anjou. Coche qui s’arrête, Etincelle qui descend, se confond en révérences et sourires puis fait accrocher ledit âne au coche tandis qu’elle fait grimper l’Angevine dans l’habitacle. En avant-vant, on continue vers Saint Claude. Tandis qu’au dehors, il fait froid, et il neige dans le Saint Empire Germanique, des françoys fêtent Noël dans un coche en pleine campagne, fruits confits et vin de Bourgogne à l’appui quand soudain le coche s’arrête de nouveau la voix grinçante du petit cocher se fait entendre.


-« Mam’zelle ? »
-« Oui, Hugues ? »
-« Y a un Campement devant ! Et même qu’il y a l’étendard tout comme vous m’avez dit que c’était cui des Croisés comme vous ! »
« Enfin !! Nous voici arrivées Vostre Grasce ! »


Et la jeune fille de descendre avec joie du carcan soudain étouffant du coche, sa chienne dans les bras et de traverser le campement des croisés, dans un envol de jupons colorés. Voix chantante qui s’élève dans l’air froid et gris de l’hiver.


-« Vostre Grasceeuuuuhh ! Je suis làààààààààà !!! »


Un instant, elle s’arrête, puis regarde autour d’elle, et finalement se tourne vers Clarisse.


-« Faites apporter les malles sous la tente de la duchesse, faites monter la mienne à côté, faites ouvrir les malles contenant le Bourgogne. C’est Noël ce soir ! »


Et de recourir à perdre haleine pour aller s’engouffrer dans la tente angevine en riant à gorge déployée. Sa Duchesse ! Enfin !

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Sous les jupons de l'Etincelle, une merveille.
Fitzounette
[Je n’attendais que vous.]

Elle est là, alanguie sous sa tente, regard morne, et le soupir facile. Que faisait-elle ici, déjà ? Ah oui, la Foy, c’est vrai. Main gracile qui se perd dans sa tignasse, et vient triturer les mèches à la blondeur si recherchée par les Dames à la mode. Reflets naturels, d’enfance, elle est belle sans se forcer, la petite Reyne. Mais cette coiffure immonde, ce chignon informe qui lui a fait Berthilde, c’est une insulte à son rayonnement. Seule Aléanore sait exalter les lueurs de ce joyau brut(e) et en révéler le véritable éclat.

Aléanore, la douceur incarnée. Si l’on omet sa propension à être une enfante noble, sans la moindre once de compassion pour ce qui ne porte pas une couronne. Et son amour immodéré pour la punition corporelle administrée à ceux qui lui résistent. Elle aurait fait une si magnifique Inquisitrice… Le goût pour les belles choses, la grâce de les apprécier à leur juste valeur. Tout un poème, que cette petite poupée sanglante qui fait le bonheur de la Duchesse au destin tragique et endeuillé bien trop tôt. Elle se met à marmonner :


Je loue ton nom, Ô, Seigneur, toi, père et protecteur des nous autres, pauvres êtres faits de chair et de sang. Je suis là pour ta gloire. Je ne suis qu’une de tes faibles brebis, je souffre. Accède à ma requête, je t’en supplie, et rend la moi !

Quand soudainement, un éclat de voix. Le Très Haut aurait il accédé à son caprice ? La Duchesse se redresse quelque peu, un frisson lui parcoure l’échine, ses muscles se raidissent. Un rire cristallin qui résonne dans tout le camp et fait exploser son coeur de joie, et de bien être retrouvé. Une chaleur qui irradie dans tout son corps, bienveillante, rassurante. Tant de pureté, ça ne peut être qu’elle !
Elle se lève avec empressement, attrape ses jupons froissés, et toute dépenaillée, se lance à sa rencontre.


Aléanore, Aléanore ! Je suis ici ! Vous êtes là, enfin !

Elle se jette à son cou, qu’importe l’étiquette, elle en a juste envie.

Ne m’abandonnez plus jamais ! Je vous en conjure ! J'étais esseulée !

Elle s'accroche à elle, bateau ivre, à la dérive...
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En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
Kilia, incarné par Aleanore
[Quand te reverrai-je ]

Elle avait rudement froid, et essayait en vain de se réchauffer en se frictionnant les bras. Les dents commencèrent à claquer d'elles-mêmes. Et pour les arrêter elle fredonnait une chanson pour ne pas perdre de sa vigilance. Le froid était cinglant, le vent glacé lui brulait le visage. Elle devait mettre pied à terre et s'abriter au plus vite.
Elle avait passé une bonne partie de la soirée à rechercher le chemin menant à Saint Claude mais au final la grange qu'elle aperçue fût accueillit comme un don du très-haut.
Savage ne trouva pas à redire sur la compagnie des vaches. Le fermier n'avait pas du l'entendre et c'est tranquillement qu'elle monta s'installer dans le grenier à foin. La chaleur des bestiaux et la paille l'empêcherai de mourir gelée. Elle n'avait pas grand chose sur elle, sa gourde et ses sacoches avec un peu de victuailles. C'est à l'aube bien calée dans la foin qu'elle fût réveillée pas des cris.

La Rosie!!! Regarde ça un peu, les vaches on fait un ch'val...

Et crit plus forts.

Ohé y a quelqu'un???

C'est une silhouette de foin qui se pencha vers le fermier et sa femme.

Je suis désolée de mettre introduit ainsi dans votre étable, je me suis "légèrement" perdue cette nuit et la providence m'a mis ce lieu devant moi.

Elle s'époussette comme elle peut et ne les sentant pas hostile descendit l'échelle.
Ne pas dire la vérité, surtout pas.

Je suis en voyage dans votre contrée et j'ai perdu avec la pénombre ma route. Mais je vous paierai dédommagement rassurez vous.

L'idée de quelques écus fit sourire l'homme et il négocia habillement un petit déjeuné pour la Duchesse avant son départ. Le ventre bien plein, en vie et allégée de quelques écus elle se remis en route.

Le fermier lui avait à peu près expliqué la route mais pour Kilia et son sens innée de l'orientation typiquement angevin, cela n'était pas si facile. Les deux chênes, punaise c'est ça les deux chênes? Je prends le chemin de droite? Hum...il m'a dit à gauche où à droite? Elle avait aussi un problème de mémoire...

Lorsqu'elle entendit un équipage arriver elle faillit se planquer, mais lasse, voulant retrouver les siens, elle stoppa et par chance il stoppa aussi. Le joli minois d'Aleanore lui fit sortir un soupire de soulagement. Elle ne savait plus où elle l'avait vu, mais la damoiselle semblait savoir qui était Kilia. La Pair s'engouffra dans le carrosse avec un plaisir non dissimulé. Pour une fois elle louait cette grande invention qu'était les carrosses, avec cousin moelleux et petite couverture, la noblesse ça à son charme.
Route faisant, elle avait pu remettre un nom sur se visage, et bien qu'elle trouver Aleanore un peu cinglée elle l'appréciait. Elle avait de l'énergie à revendre, une conversation monologue qui convenait fort bien à Kilia. Oh, oui son chien était adore...bon c'est un chien quoi... Oh, oui la soie d'Italie était la plus douce... Mais bien sur les fruits confits et le vin de Bourgogne il n'y a rien de meilleur, surtout en ce moment pour Kilia, même si on connait ce que le mot Bourgogne lui évoque.
Aleanore
Et à la réception, Aléanore intercepte la balle blonde et c’est le buuuuuuuuuuuut !

[Euh..Bonsoir, suite à un fait d’armes exemplaire de la part d’un terroriste bonobo coréen, la joueuse d’Aléanore va être incapable de poursuivre ce RP. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée, encore merci de votre affection et votre fidélité à tous. Nous tenions à remercier nos familles, nos voisins, le chinchilla hypocondriaque de LJD Fitz, la chienne nymphomane de LJD Kilia et l’araignée au plafond qui a le vertige de LJD Al’. A une prochaine.. Et non ! C’était une feinte ! Z’avez cru qu’on allait vous abandonner comme ça ? Allez public, assieds toi, et profite du spectacle.]

[Beautiful Dirty Rich Girls ?]

La blonde duchesse est donc récupérée dans les bras de l’Etincelle, à peine plus grande qu’elle, éclats de rire en série tandis qu’elle se laisse aller contre sa jeune duchesse. Plaintes écoutées d’une oreille distraite tandis qu’elle baisse les yeux sur la masse blonde coiffée d’une façon plus qu’abominable. La duchesse est vivement repoussée en arrière pour juger de plus loin, l’horrible chose reposant au dessus du minois ducal.


-« Plus jamais, je ne vous quitterai, mais par Dieu ! Qui est l’infâme monstre qui osé maltraiter vos cheveux de la sorte ? »


Noisettes inquisitrices qui se posent sur le ballet des serviteurs tandis qu’elle entraine la duchesse à l’intérieur pour l’asseoir face à la coiffeuse italienne, la levrette d’Italie elle aussi, déposée sur un coussin de soie brochée florentine assortie aux tentures vénitiennes évidemment, on l’aura compris, la mode à Paris, c’est l’Italie. Et alors que le regard sombre jette des éclairs dorés dans le psyché, une jeune servante à l’air gauche qui s’extrait du lot, le feu aux joues, poussée par Clarisse, ravie pour une fois de voir les foudres de sa maitresse s’abattre sur une autre qu’elle.


-« Il parait que c’est elle, la nouvelle camériste de Sa Grasce. »


La jeune fille délaisse un instant la blonde angevine pour se tourner vers la criminelle, auteur de l’abomination présentée comme étant une coiffure. Sans prévenir la main baguée entre en contact avec la joue flasque de la camériste.


-« Tu appelles ça une coiffure ? Tu ne mériterais même pas de brosser la crinière de mes chevaux. Génisse stupide. »


La main se saisit de la chevelure de la servante et secoue violemment avant de la jeter au sol, dédaigneusement, ignorant tout à fait, les sanglots, la jeune fille retire ses gants fins et s’en retourne vers la duchesse.


-« Il faudra vraiment Vostre Grasce que je vous trouve une camériste digne de ce nom, celle-ci n’était bonne qu’à vous affubler d’un chignon incapable de faire ressortir l’or de vos cheveux. »
Geste de la main distrait signifiant plus ou moins de débarrasser le tapis précieux de l’habitacle de l’immondice que représente la servante en larmes.« Voyons plutôt cette chevelure. »

Et les mains graciles s’activent, aussi souples et douces, qu’elles savent se faire cinglantes et dures, dotées d’une vie propre qui concède à la jeune fille, une certaine liberté, puisqu’elle n’éprouve pas le besoin de se concentrer. Et la voilà, lancée dans un exposé de ses aventures, de par le début, du moment où elles se sont quittées à leurs retrouvailles. Sans omettre les détails, les potins.

-« Si on m’avait dit Vostre Grasce que les Comtois, au demeurant assez agréables, ne connaissaient pas le jeu du « Roy qui jamais ne ment », jamais je ne l’aurais cru. Et croyez bien, que j’ai du prendre sur moi pour ne pas trop montrer mon étonnement, je me suis donc sentie obligée de leur expliquer les règles, en espérant qu’ils s’amuseront autant que l’on s’amuse, et peut être qui sait à la Cour de l’Empereur y jouera-t-on autant que l’on y joue à la Cour du Roy. »


Les doigts glissent entre les mèches dorées, glissant ça et là, un ruban ou une perle, tandis que d’un signe de tête, elle guide les valets pour déposer les malles. Et sous les yeux affamés et assoiffés des valets, sont sortis des bonbonnières remplies de dragées et de macarons fraichement apportés de Paris, des bouteilles de vin de Bourgogne. Et ça continue encore, et encore, c’est que le début, d’accord, d’accord.


-« Ce qui est quand même le plus amusant, c’est qu’à l’heure qu’il est, je pourrais être en Suisse à semer la zizanie qu’on y trouverait rien à dire, leurs annonces sont si .. incomplètes. Amusant n’est ce pas ? Fini. Voilà qui est mieux. »


Et les blanches mains de quitter les boucles blondes serrées en tresses, le tout réuni en un chignon porté haut, un fronteau de soie blanche brodée de fil d’argent. Un sourire radieux se glisse sur les lèvres vermeilles de la jeune fille, tandis que la litanie de rumeurs et potins s’en échappe allégrement. Un jour comme les autres dans le plus merveilleux des mondes possibles : Le Sien. Dehors, ils peuvent bien s’entretuer, dehors, ils peuvent bien se haïr, sous l’écrin doré de la tente ducale, trois perles francoyses fêtent Noël à leur façon.

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Sous les jupons de l'Etincelle, une merveille.
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