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[RP]Bordeaux, Quartier de la Cathédrale

Eloin


Parvis de Sainct André, Quartier de la Cathédrale


La cathédrale de Bordeaux... Monument imposant s'il en estoit, haut lieu de l'Aristotélicisme Guyennois -enfin, ce qu'il en restoit- et fierté de l'archevesque. Non loin se trouvoit la basilique Sainct Michel, qui elle servoit pour les offices ordinaires, c'est à dire bien plus souvent.

Sur le parvis de l'immense batisse, Eloin attendoit un homme qui l'avoit contactée par missive afin que d'obtenir une demeure. Ce serait, si le quartier luy plaisoit autant qu'il le luy avoit dict dans son courrier, le premier habitant du quartier de la Cathédrale...
Et la jeune femme se réjouissoit par avance de cela, elle qui vouloit tant voir cette ville s'animer avec la venue de nouveaux habitants !

Face à elle, l'une des rues du quartier s'élevoit fièrement, semblant défier à toute heure de la journée une cathédrale qui ne s'en laissoit point compter aussi aisément !


.........
Cathédrale Saint André


Une rue du quartier


La Basilique Saint Michel

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Hannibal_le_barbare
Hannibal se hata afin de rejoindre Eloin. Elle lui avait proposé de visiter quelques résidences dans ce beau quartier. Il s'approcha et la vit ... "Je sens que cette ravissante personne va trouver ma maison idéale" pensa t'il ...

Bonjour Dame Eloin ... Je suis Hannibal. Enchanté de faire votre connaissance. J'espère ne pas vous avoir fait attendre trop longtemps ?
Eloin
Des bruits de pas orientèrent son regard, et elle sourit en voyant venir l'homme qui l'avoit contactée par missives quelques heures auparavant.

Adiou, messer Hannibal ! Je suys également heureuse de vous rencontrer, je n'ai que peu l'occasion de faire connaissance avec les bordelais, ayant plusieurs charges à mon actif qui m'empeschent de passer en taverne...

Montrant d'un geste large mais cependant discret, la jeune femme se renseigna sur le profil du futur habitant.

Lors, dictes-moy, quel mestier exercez-vous ? Possédez-vous un champ hors les murs de la ville ?
Souhaitez-vous une grande demeure ou, au contraire, une petite maison ? Ah ! Et, précision importante, vous faudra-t-il un atelier ou une boutique donnant sur la rue pour exercer vostre activité ?

_________________
Hannibal_le_barbare
Hannibal sourit et s'efforça de répondre aux questions que lui posa Dame Eloin

Et bien chere Dame Eloin je ne possède pas de champs. Originaire de Muret je viens de m'installer a Bordeaux. J'étais bléiculteur et également représentant de la filère au sein du Conseil mais aujourd'hui je redémarre. Je recherche donc pour l'instant une petite maison sans atelier ( ca viendra par la suite ). S'il faut effectuer des travaux ca ne me dérange pas .

Hannibal s'arreta un instant et repris

Voila, j'espere avoir répondu a toutes vos questions
Eloin
Un hochement de teste suivit, et elle luy répondit en estudiant du regard les demeures du quartier.

Représentant de la filière blé, vous dictes ? Ma foy il faudrait que vous alliez voir dame Louise_Joualvert, je crois qu'icelle cherche des responsables pour plusieurs filières justement !

Se saisissant doulcement du coude de l'homme, elle l'entraisna à sa suite à la découverte du quartier. Ils marchèrent quelques instants, puys elle s'arresta devant une batisse de taille modeste.

J'ai cette demeure à vous proposer, vous trouverez au rez-de-chaussée une grande pièce qui peut servir soit d'atelier ou de boutique, mais également de salle principale et de cuisine dans un premier temps.

L'étage est divisé en deux pièces, une chambre de dimensions raisonnables et une pièce plus petite qui se peut aménager selon les préférences de l'habitant.

L'habitation dispose également d'une cave qui s'étend sous tout le premier niveau et, d'après mes souvenirs, une trappe se trouve à l'intérieur pour y accéder sans avoir à sortir au dehors.


Eloin le laissa observer la maison quelques instants.

Cette demeure est donc le numéro quatre du quartier. La taille vous convient-elle, ou pensez-vous avoir besoin de plus grand ?

Elle espérait par contre qu'il ne demanderait point plus petit, sinon elle ne pourrait accéder à sa demande...
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Hannibal_le_barbare
Hannibal entra dans la maison que lui proposé la charmante Dame Eloin. A peine fut il rentré qu'il sut que se serait LA maison ... Sa maison

Et bien certes il faut dépoussiérer, il y a quelques travaux a faire mais vous avez tapé dans le mille Dame Eloin ... La maison que vous me proposez me convient parfaitement !

Pour fêter cette bonne nouvelle Hannibal proposa a Dame Eloin de boire avec lui la dernière bouteille de lait de chèvre qu'il avait ramené de Villefranche
Eloin
En le voyant entrer dans la demeure et sourire, elle sut qu'il venoit de trouver son bonheur, et elle en fut ravie pour luy.

Vous me voyez fort heureuse que cette demeure vous convienne, elle est désormais à vous !

Et, soulevant un pan de son mantel en laine d'un bleu sombre, elle détacha deux clefs d'un anneau en comportant de nombreuses aultres, et les tendit au jeune homme avec un sourire.

Voici, la première clef pour la serrure de la maison, et la seconde pour ouvrir la porte de la cave.

Elle hocha la teste en le remerciant lorsqu'il luy proposa de partager un verre avec elle. Elle n'avoit jamais eu l'occasion de boire du lait de chèvre jusqu'à présent, voilà qui serait réparé !
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--Louanne_
Louanne , petite fille de 4 ans a peine , abandonnée cette nuit aux portes de la ville ... Elle ne sait pas , ne comprend pas ... Pauvre petite enlevée a la naissance qui n'a jamais connu ses parents ... maltraité depuis son plus jeune âge par des hommes dont elle n'a jamais vu le visage ... Elle se retrouve aujourd'hui seule , sans personne a errer dans une ville qu'elle ne connait pas , parmis des personnes qu'elle n'a jamais vu ... Laissé dans le monde des adultes ... Un petit corps ayant été roué de coups ... Des larmes , des larmes et encore des larmes ... Quel monstre pourrait être capable d'une chose pareille ?

L'enfant a peine vêtue courait encore et toujours depuis ce matin a travers la ville , elle était affamée cherchant desesperement quelque chose a se mettre sous la dent . Elle se cachait chaque fois qu'elle aperçevait ou entendait quelqu'un ...

Mamannnn ! ze veux ma mamannn disait elle en sanglotant

Instinct de survie , même a un si jeune âge elle savait qu'elle devrait faire des choses interdites si elle voulait s'en sortir... A cette heure les rues étaient calmes , on ne pouvait y trouver presque personne mais térrifiée elle longeait les murs , assez petite pour passer en dessous des fenêtres sans se faire remarquer ...
Pourquoi elle ? Qu'avait elle fait de mal ? Petit être innocent n'ayant jamais connu tendresse , douceur et bonheur ...
La voila qui passe dans une rue presque déserte ... personne a l'horizon elle avance ,les yeux rougit par les larmes, prise par de nombreux soubresauts causés par tant de pleurs ... La petite a froid , elle grelotte ,elle n'a rien sur elle ...
Des voix ! elle vient d'entendre des voix ! Une femme et un homme sans doute . Prise de panique , il lui faut trouver un endroit où se cacher au plus vite ... La bas ! un peu plus loin sur la droite une vieille porte en bois semble être ouverte , elle court , du plus vite que ses petites jambes le lui permettent ... Elle entre , tout est noir ... recroquevillée sur elle même , tordu en deux par la faim elle sanglotte a nouveau espérant qu'on ne le trouve pas ...
Elianor_de_vergy
Alanguie dans le confort de ma litière, rideau de cuir relevé malgré la fraîcheur de l'air matinal, je contemplai la ville qui s'éveillait. Au mépris de la prudence, j'avais ordonné que l'on voyageât toute la nuit. Il est vrai que nous avions déjà été délestés d'une large part de nos bagages, il ne restait plus guère de quoi tenter les détrousseurs. Et puis, j'étais pressée d'arriver. Je n'aimais décidément guère les voyages. Les routes étaient trop poussiéreuses à mon goût, trop cahotantes, trop encombrées... Et j'allais devoir cheminer bien assez à l'avenir entre Paris et la Guyenne pour n'être pas désireuse de profiter d'abord, autant que faire se pouvait, des quelques jours de tranquillité qui s'offraient à moi.

La cité avait changé, depuis notre départ en catimini. D'infimes signes montraient qu'elle semblait enfin s'animer, et je m'en réjouis. Bordeaux méritait de briller avec autant d'éclat qu'elle avait pu en avoir au temps de la grande Aliénor et des rois anglois. J'avais moi-même quelques idées en tête concernant mes affaires. Grisée par ma majorité toute récente, mais sachant que je n'aurais guère le temps d'en profiter avant que mon futur époux ne mette la main sur la gestion de mes biens, je comptais fermement les prendre en main dès maintenant. Mieux je m'en occuperai, plus cela me ferait d'argument pour convaincre Chlodwig de m'en laisser la direction par la suite. Même s'il fallait pour cela que je force ma timide nature, que je m'instruise en matière de chiffres et de commerce, et que je fraye quotidiennement avec la roture, chose qui ne m'était guère arrivée jusque là.

Perdue dans mes pensées, je n'en sortis que lorsque ma litière franchit la large porte cochère de l'ostal familial. Ostal qui devait être bien déserté d'ailleurs: l'oncle Phillau était reparti pour ses lointaines Flandres agitées par les troubles, et mon étrange et lunatique demi-soeur avait préféré regagner Blaye. Il est vrai qu'elle était désormais déchargée de ma tutelle, et qu'Aélis avait toujours préféré vivre de son côté, que ce soit en Alençon ou en Guyenne...

Je quittai avec précaution mon véhicule. Un trajet de cette longueur avait toujours pour effet d'engourdir ma mauvaise jambe, et je ne tenais pas à m'étaler au milieu de la cour pour mes retrouvailles avec ma demeure bordelaise! Et c'est pour la même raison que je m'attardais quelques instants dans la cour: quelques pas me feraient du bien et m'éviteraient de trop claudiquer dans les heures à venir...


Diou vivan! Qu'est-ce que tu fais là toi??

L'exclamation du palefrenier me fit sursauter. Mais qu'est-ce qui lui prenait, de crier ainsi? Piquée par la curiosité, je boitillais jusqu'aux écuries où il s'affairait à dételer ma litière. Dos à moi, le vigoureux aquitain semblait contempler le fond d'une stalle. Contournant la vaste carrure de mon serviteur, je me plaçai à sa dextre et découvris la raison du cri.

Un petit loqueteux. Une pauvre chose, recroquevillée sur la paille de nos chevaux, agitée de soubresauts étranges.


Pour sûr duquesseta, qu'ça a dû entrer par la porte piétonne de nos écuries, la celle qui donne sur la rue. Je m'en vas mettre ça dehors z'inquiétez pas, et frotter les oreilles de çui qu'a pas fermé cte porte!

Incident clos: sans même que j'aie à le demander, le gaillard allait purger mes écuries de cet hôte inattendu, outré de cette intrusion comme seul peut l'être un serviteur de noble famille. J'avais en effet remarqué chez mes gens une amusante tendance à considérer que mon rang élevé rehaussait leur propre prestige aux yeux des autres gueux.

Je m'apprêtais donc à faire demi-tour et à gagner l'ostal mais quelque chose me retint. J'examinais à nouveau la petite chose qui gîsait sous mes yeux. Ces soubresauts.... "Mais il pleure!" réalisais-je avec surprise.

Que me passa-t-il alors par la tête? Le Très Haut seul le sait. Je n'étais certes pas ignorante de la misère qui sévissait dans le royaume. Sur les routes comme dans les villes, j'avais aperçu nombre de ces malheureux en haillons mendiant leur pitance, ou morts de froid avant de l'avoir obtenu. Sans y être totalement insensible, ma piété me l'interdisait d'ailleurs, je n'en étais pas pour autant troublée, privilégiée que j'étais. Mais aujourd'hui.... Aujourd'hui, pour une raison que je ne m'expliquais pas, j'étais remuée par ce petit bout d'être humain qui sanglotait devant moi. Et puis justement, il était chez moi. Je n'allais pas faire jeter comme un chien ce malheureux, cela n'aurait guère été charitable.

Ignorant le juron _ à grand peine étouffé par respect pour ma présence _ du palefrenier, je me mis précautionneusement à genoux dans la paille d'une propreté discutable et avançai doucement ma menotte _ propre, blanche et parfumée _ à la rencontre des guenilles crasseuses qui recouvraient l'enfant.


Pitchoune? Qu'est-ce que tu fais chez moi?
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--Louanne_
Quelques heures après son arrivée dans cet étrange endroit plein de paille et tout noir , la petite s'était assoupie n'ayant pas dormi depuis deux bon jours ... Elle ne voulait pas dormir , non , il suffirait que quelqu'un la trouve dans son sommeil et que l'enfer recommence ... Mais aujourd'hui la fatigue l'avait emporté . C'est un bruit étrange qui la réveilla en sursaut , il semblerait que quelqu'un allait pénétrer dans son refuge . La porte s'ouvrit doucement et une lumière aveuglante vint éblouir Louanne qui poussa un cri de terreur en voyant l'ombre d'un homme grand et fort entrer dans la pièce ...

Diou vivan! Qu'est-ce que tu fais là toi??

Ces paroles paniquèrent la petiote qui se mit a trembler , des larmes perlant a nouveau sur joues . Puis une dame entra et s'approcha également afin de l'observer ... Elle se sentit à ce moment telle une bête de foire ... Mais ce sentiment ne dura qu'un instant , l'homme reprit la parole

Pour sûr duquesseta, qu'ça a dû entrer par la porte piétonne de nos écuries, la celle qui donne sur la rue. Je m'en vas mettre ça dehors z'inquiétez pas, et frotter les oreilles de çui qu'a pas fermé cte porte!

Elle n'avait pas tout compris mais en le voyant s'approcher encore un peu plus d'elle , l'air en colère , elle porta instinctivement ses bras au niveau de sa tête afin de se protéger ... Son petit corps était déjà couvert de coups et elle se préparait a l'instant même a en reçevoir a nouveau ...
La jeune femme l'arreta cependant et observa l'enfant avec une drôle de lueur dans les yeux , elle s'abaissa pour arriver a sa hauteur et approcha doucement sa main vers Louanne.
Elle sentait bon , son visage était doux , son regard remplie d'une étrange tendresse ...


Pitchoune? Qu'est-ce que tu fais chez moi?

Cette maison était donc habité ... Elle jeta un bref regard vers la porte ,reflechissant a un moyen de s'enfuir mais le sieur était devant elle ne pouvait donc partir en courant ... et puis de toute façon il l'aurait ratrappé bien assez vite ...
Ne parlant pas très bien elle comprenait a peine ce que lui avait dit la jeune femme mais tenta de lui répondre au risque de dire n'importe quoi tout en continuant de se protéger pour amortir des éventuels coups ...


ze me cache ... z'ai peur ... ze ...

La petite fille ne put terminer sa phrase , un gros sanglot venant de la surprendre une fois de plus , elle avait froid et mourrait de faim ... son visage pâlit et son petit corps menaçait de s'écroulait d'un moment a l'autre ...
Elianor_de_vergy
Peur?

Je contemplai à nouveau l'enfant, doublement surprise. D'abord parce que le loqueteux était au final une loqueteuse. Et surtout parce que celle-ci, en effet, semblait affolée. Et il était difficilement concevable, pour l'héritière choyée que j'avais été, qu'une gamine fût à ce point terrifiée. J'étais à mille lieues d'imaginer ce que pouvait être le quotidien d'un marmot né dans la misère...

Je savais en revanche qu'il était de mon devoir de me montrer charitable, quand j'en avais l'occasion, avec mes inférieurs. Surtout quand il s'agissait d'enfants, pour lesquels je me sentais souvent pleine d'indulgence et de compassion que que fût leur classe. Contrepartie peut-être, de la répulsion hautaine que je ressentais pour tous les adultes depuis mon étrange maladie... Toujours était-il que je ne pouvais laisser cette petite ainsi. Suivant l'exemple de Sainte Marie de la Villeneuve, pour laquelle je nourrissais une particulière dévotion, je me devais de venir en aide à cette petite.

Ignorant le hoquet d'indignation que le palefrenier lâcha dans mon dos, je me relevais et tendis les deux mains à la petiote afin qu'elle y prenne appui pour se mettre debout à son tour.


Pas besoin de te cacher. Ici, personne ne va te faire de mal, c'est promis. Si tu viens avec moi, tu auras à manger, d'accord?
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--Louanne_
Peur?
Pas besoin de te cacher. Ici, personne ne va te faire de mal, c'est promis. Si tu viens avec moi, tu auras à manger, d'accord?


Louanne regarda la jeune femme dans les yeux pour la première fois , celle ci lui tendait les deux mains alors qu'elle s'attendait à se faire battre a nouveau ... Et voilà qu'elle lui proposait a manger ... en général chaque fois que la petiote avait fait en quelque sorte confiance a un adulte , cela s'était retourné contre elle et elle avait fini encore plus mal ...
Mais cette fois , cette jeune dame lui semblait différente des autres ... la petite fille pouvait aperçevoir une lueur de compassion et de véritable tendresse dans le regard de cette inconnue qui lui proposait son aide . C'est alors que , ravalant ses larmes elle attrapa avec une pointe d'hésitation tout de même les mains si douces de la propriétaire de la maison se disant que de toute façon elle n'avait pas d'autres solutions.
L'homme qui se trouvait toujours derrière la dame fit un drole de bruit encore une fois en voyant la scène et ouvrit de grands yeux ronds .
L'enfant tenait a peine debout , elle avait les jambes vraiment abimées et vint s'ajouter a cela la faiblesse dû au manque de nourriture ...
Elle essaya de suivre tant bien que mal la jeune fille surveillant ses arrières a chaque pas ...


Louanne begaya un petit mot de remerciment a l'intention de la jolie dame

Mar... mar ... marci ...

Les cheveux en bataille , le visage et les yeux rougis par les pleurs répétitifs , elle sortit de l'endroit tout noir en boitillant et fut parcouru d'un grand frisson lorsque le vent frais de l'automne vint heurter sa peau a peine protégée par ses loques ...
Elianor_de_vergy
Sainte Marie! Cette enfant était dans un état lamentable, à faire pleurer les saints! Maintenant qu'elle était debout, j'apercevois sur ses jambes de vilaines blessures, et sur le reste de son corps, des bleuissures qui ne venaient certainement pas du froid... Je sentis mon coeur se serrer de compassion: visiblement, la pitchoune avait été battue, et plus souvent qu'à son tour...

Resserrant doucement mes mains sur les siennes, je sortis de l'écurie en l'entraînant à ma suite. La bise automnale qui nous accueillit en rafales dans la cour eut tôt fait de faire frissonner le petit être. La Dieu merci, l'entrée de l'hostel n'était pas loin. La haute bâtisse dressait devant nous son orgueilleuse façade de pierre taillée, ornée au-dessus de la porte du double blason de mes familles: le cerf Harlegnan y voisinait avec le quintefeuille Vergy. Délicate attention de mon oncle Phillau qui aurait pu se contenter des seules armes de la famille flamande qui était la sienne.

Habituée de toujours à ce genre de demeure, voire aux fiers castels dominant leurs terres que nos parents avaient accumulé ça et là dans le royaume, je ne voyais même plus au fond à quel point cet hostel pouvait en imposer aux moins fortunés. D'ailleurs je n'y pensais pas, tout occupée que j'étais à me demander ce que j'allais faire de cette gamine qu'un mouvement inattendu m'avait fait prendre sous mon aile.

Bon, j'aurais le temps d'y réfléchir plus tard. Ast'heure, l'important était de la mettre au chaud, et pour cela, les cuisines étaient tout indiquées. Aussi vite que nous le permettaient les petites gambettes de l'enfant, nous traversâmes donc la cour et gagnâmes les communs où, comme toujours, ronflait dans la cheminée un feu d'enfer. Relâchant la main de la petite, je lui montrais l'âtre d'un petit signe.


Regarde, mets-toi là, tu auras bien chaud.

Me tournant vers le maître queue, je vis qu'il me dévisageait avec stupéfaction, comme le palefrenier un peu plus tôt. Ce qui ne manqua pas de m'agacer d'ailleurs. Maîtresse de maison, j'amenais qui bon me semblait sous ce toit et mes gens n'avaient pas à s'interroger sur ça. Non mais pour qui se prenaient-ils?

Mon brave, au lieu de bayer aux corneilles, sers donc un grand bol de ragoût à cette enfant. Elle est affamée, et je n'entends pas laisser quiconque mourir de faim chez moi.

Ah, et envoie un de tes gâte-sauces quérir ma marraine, dame Eloin. Qu'il lui dise que j'ai besoin, lorsqu'elle pourra venir, de ses connaissances en simples et en remèdes.

Attrapant une escabelle, je revins m'assoir moi aussi près du feu dont la chaleur ne tarda guère à me convaincre d'ôter ma cape de fourrure. J'entrepris ensuite d'en apprendre un peu plus sur celle que j'avais recueillie.

Tu te sens mieux pitchoune? Mais dis-moi, comment tu t'appelles? Et où est ta...

Voyons, comment disait-on déjà chez les roturiers... Ah oui! j'y étais!

Où est ta maman?
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--Louanne_
Louanne suivait la jeune femme du mieux qu'elle le pouvait , sa petite main au creux de celle de la Dame . Elle admirait avec stupéfaction l'immense bâtiment qui s'élevait devant elle , elle n'y avait pas prété attention a son arrivée , trop occupée a chercher un endroit où se cacher de toute urgence ... Tèrs vite elle franchit une grande porte qui menait a l'intérieur de cette magnifique bâtisse et se laissa guider dans une salle ou un feu réconfortant régnait dans la cheminée .

Regarde, mets-toi là, tu auras bien chaud.

La petiote hésita un instant puis s'en alla s'asseoir a l'endroit indiqué , regardant les flammes qui crépitaient a côté d'elle . Elle écoutait a peine ce qui se disait autour , à la fois préoccupée et emerveillée par tout ce qu'elle voyait , elle n'osait ni bouger ni prononçer un seul mot . Mais elle sentit toute fois le regard de la personne qui était déjà présente a son arrivée se poser sur elle avec insistance .

Mon brave, au lieu de bayer aux corneilles, sers donc un grand bol de ragoût à cette enfant. Elle est affamée, et je n'entends pas laisser quiconque mourir de faim chez moi.

Ah, et envoie un de tes gâte-sauces quérir ma marraine, dame Eloin. Qu'il lui dise que j'ai besoin, lorsqu'elle pourra venir, de ses connaissances en simples et en remèdes.


Un instant plus tard , lorsqu'elle baissa les yeux , elle vit , poser devant un grand bol encore fumant . Le regard remplie de remerciements a l'intention de la Dame elle ne perdit pas une seconde et , avala le tout en un temps reccord tel une enfant qui n'avait rien manger depuis de très longs jours ... ce qui était malheureusement son cas ...

Tu te sens mieux pitchoune? Mais dis-moi, comment tu t'appelles? Et où est ta...
Où est ta maman?


La jolie jeune dame qui l'avait accueillie venait de s'asseoir en face d'elle , et avait visiblement en tête de savoir pourquoi Louanne se cachait et se qu'elle faisait ici ...

Oui mieux marciii ... Ze m'appelle Louanne ... Ma môman ... ma môman ze l'ai zamais vu , ze la connait pas ... les monsieurs y disaient qu'elle était méssante , mais c'est eux les méssants pace que un petit garçon m'a dit qu'une môman c'est zamais méssante ! et pis eux ils me font touzours mal !

Voilà bien longtemps que Louanne n'avait pas parlé a quelqu'un ... et bien qu'elle eut envie de parler encore et encore a cette jeune fille qui parraissait si gentille ,elle se rendit compte qu'elle en avait déjà trop dit ... Elle se renferma tout a coup sur elle même , se remit en boule et ne daigna plus prononçer un mot ... Si l'un des malfaiteurs l'entendait elle serait battu a n'en plus finir ...


[ HRP : vraiment navrée pour le retard ... ]
Elianor_de_vergy
Voir l'enfant engloutir son bol d'un appétit vorace me fit à la fois plaisir et peine Plaisir car au moins, elle mangeait à sa faim. Et peine car cela signifiait bien que ça n'avait pas toujours été le cas pour elle, pauvrette.

Ainsi donc elle se nommait Louanne, et était orpheline. Et visiblement, elle avait été recueillie auparavant par des personnes dont la motivation première ne devait guère être la charité.... D'ailleurs, le simple fait de les évoquer fit voler en éclat le balbutiement de confiance qui se tissait entre nous, et l'enfant se recroquevilla à nouveau, ses petites lèvres serrées dans la visible intention de ne plus prononcer un mot.

J'avais moi-même, après ma maladie, passer trop de mois murée dans mon silence pour tenter de brusquer Louanne. Mieux valait la laisser s'habituer doucement. Aussi, contrairement à mon idée première, je décidai finalement d'aller chercher moi-même ma marraine. Mais pas avant d'avoir confié la pitchoune aux bons soins d'une personne de confiance.


Maïtena! Etor hona!

Je savais la nourrice jamais bien loin des communs où elle passait l'essentiel de son temps, ravaudant le linge et bavassant avec les autres meschines. Elle ne tarda guère à arriver d'ailleurs, et je lui expliquai en quelques mots ce que je voulais d'elle. Avec la basquaise, point d'inquiétude à avoir: la petite serait en de bonnes mains. Me tournant à nouveau vers l'enfant, je le lui confirmais à voix haute.

Ca, c'est Maïtena. Moi je dois partir, mais elle va s'occuper de toi d'accord? Tu vas voir, elle est gentille. Et comme ça personne ne te fera mal.


[HRP: Pas de souci, j'en profite pour me recaler avec le rp du quartier de la Bourse ^^]
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