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[RP] Mais que fait la police?

Istanga
Marseille -Dimanche 28 décembre

Réveil endimanché. Pigeon vole à ma fenêtre, m'arrachant à un cauchemar où un lapin adipeux tuait un chasseur. Sans doute le chant allégorique de la goyave au fond des bois. Don réveil forcément maussade.

Ma maussadivité maladive s'exacerbe à la lecture du doux billet attaché à la patte du malheureux volatile, auquel je tords le cou sans ménagement. Mes panthères s'amuseront.

Une lettre du sergent Ladoce. Et elle ne rit pas, le sergent. J'ai eu la malencontreuse idée de me tromper en libellant mon offre d'emploi. Un abus de boukhra, sans doute. J'ai mis 1 au lieu de 0, ce qui, on le conçoit, est effrayant et digne de se mettre à dos nos ardents représentants de la police provençale.

Je relis la lettre, me demandant si je cauchemarde encore, mais non.


Citation:


Expéditeur : Ladoce de Lorso
Date d'envoi : 2009-12-28 10:58:24
Dame Istanga,

en tant que sergent responsable du marché de l'emploi, j'attire votre attention sur le fait que vous avez déposé une annonce pour une offre d'emploi allant à l'encontre de ce que le permet la mairie de Marseille.

Vous ne pouvez embaucher de salarié ayant plus de 0 points de caractéristiques à moins de 20 écus. Je vous propose de vous rendre à la mairie afin de prendre connaissance de la grille de salaires en vigueur.

Afin d'éviter de vous retrouver dans l'illégalité et de vous voir accusé d'esclavagisme, je vous demanderais de bien vouloir retirer cette offre immédiatement avant qu'elle ne soit prise (Ma propriété => mon champs => cliquer sur annuler) et de la déposer à nouveau au salaire adéquate.

Comptant sur votre diligence, je vous prie d'agréer l'expression de mes salutations distinguées.

Sergent Ladoce De Lorso
Police de Marseille


Mon énervomètre monte d'un cran, je prends ma plume et gratte, gratte avec force quelques mots en réponse à la sérieuse Sergent Major, plume célèbre s'il en est.

Citation:


Salâm

Tout d'abord il s'agit d'une erreur de manipulation (de ma plume, il va sans dire)

Ensuite entre 0 et 1, laissez moi m'interroger....

Puis ça ne favorise pas l'emploi aux mines, un salaire minimum à 17 écus...

Et encore mieux, P.... a déjà travaillé pour moi, pour 17 écus, alors que mon annonce était à 0. Je lui avais à cette occasion écrit que j'étais désolée de lui payer un salaire aussi bas qui, en principe, est destiné aux niveaux débutants, n'est ce pas?

Il m'a gentiment répondu que je n'avais pas à m'excuser et accepté que je lui offre quelques chopes en taverne à l'occasion, ainsi qu'à sa compagne.

Je ne vois donc pas ce que je peux faire d'autre.

Cordialement.

Istanga de Lendelin


Je roule, roule le parchemin et siffle Darius. Bah oui! j'ai tué le pigeon.
_________________
Istanga
Dimanche 28 Décembre - Quelques heures plus tard...

Darius parti porter le message, je m'affale de nouveau dans mes coussins. Besoin de sommeil. Avec rêves, de préférence. Pas de cauchemars de mièvrerie. Un chevalier flamboyant est en train de me consumer, à mon grand plaisir-déplaisir, lorsqu'un nouveau volatile, rasé de près, vient malencontreusement frapper du bec au merveilleux vitrail que j'ai fait poser à grand frais. Bien, un second jouet pour mes chats.

Le sergent est tenace, c'est là son moindre défaut. Mais que fait-il durant les temps bénis où aucun réfractaire de mon acabit ne vient troubler sa douce quiétude? De la phase énervée, je passe à la classe standard, je garde l'empire sur moi-même. Je lis posément.


Citation:


Expéditeur : Ladoce de Lorso
Date d'envoi : 2009-12-28 16:11:16
Dame Istanga,

que vous ne soyez pas d'accord avec les lois est une chose, que vous ne les appliquiez pas en est une autre.

Entre 0 et 1, et bien que voulez vous, il y a une différence de 1...c'est ainsi...et je suis là pour faire respecter cela.

Il est fort aimable d'offrir quelques choppes en taverne mais cela est hélas trop facile...imaginez que je doives suivre tous mes dossiers en taverne...ça n'a pas de sens!

Alors encore une fois, contactez P.... et voyez avec pour un dédommagement. S'il le refuse, qu'il me le fasse savoir. Dans tous les cas, cela fait deux fois coup sur coup, à la troisième, j'en aviserais mes supérieurs car je pense que vous avez été suffisamment prévenu. Quant aux erreurs de manipulations, elles arrivent à tout le monde, mais elles se corrigent quand on veut bien faire l'effort.

Je vous donne donc 48 h pour que cette affaire soient réglée.

Sergent Ladoce de Lorso
Police de Marseille


Je tire une bouffée de ma bouffarde, m'enveloppe de volutes, plume une oie, lui vole une plume, tue un agneau, lui vole sa peau, prépare un parchemin, et écris.

Citation:


Salâm,

Alors, d'une, vous allez me parler sur un autre ton. De deux, cela ne fait pas deux fois coup sur coup. Vous n'avez pas compris ce que j'ai dit. La première fois, mon embauche était normale, à 0 caractéristiques. P.... a beaucoup plus de 0 et a été embauché à 17 écus, car tel est son choix, en toute connaissance de cause, à moins que vous ne le preniez pour un idiot, ce qu'il n'est pas et n'apprécierait sans doute pas.

Quant à moi, je suis désolée mais je ne ferai rien de plus.Mettez moi un procès si ça vous chante, je vous assure que vous risquez d'être la risée de la Provence.

Bien à vous.

Istanga de Lendelin


Hé hé! C'est-y pas du posé, ça, ma brave dame? Bon là, je n'envoie pas Darius, mais j'appelle un archer qui passe justement par là, le hèle de derrière mes murs. Il se matérialise.

Salâm, Guerrier Fantôme. Je te parie ta solde que tu n'es pas capable de piquer ce message sur ta flèche et de ficher cette dernière sur le séant du Sergent Garcia. Non, erreur, Ladoce. Alors?

Un Guerrier Fantôme, ça se la pète. Il accepte donc. Et de deux, hop! Les pigeons vont bientôt descendre de leur piédestal.

Bon, il est temps de faire les préparatifs pour le voyage. Ma CAMée de soeur m'embarque pour une tournée provençale. Oui, troquer d'abord la sardine marseillaise pour les morues toulonnaises. Et seul Deos sait qu'elles sont nombreuses. Oups, je me dis parfois que si mes pensées étaient connues, je ne serais plus de ce monde.

_________________
Istanga
Toulon - Lundi, ou mardi 29 décembre, elle sait plus trop...

Voyage sans encombre. Routes désertes. Même les terreurs se terrent. Flore, Darius, mes gros chats et moi-même logeons dans une taverne tenue, paraît-il, par un ordre de chevalerie. Un rapport avec une rame, pas trop bien compris.

Et ce matin, toc toc toc. Qui est là? Le facteur sonne toujours trois fois pourtant, ou le train, ou le cheval. Cheval vapeur. Je me lève en grommelant, je tiens à mon statut d'acariâtre, ouvre la porte et me trouve face à une naine, prêtresse des runes. Le pire, c'est qu'elle se met à parler. Pas très mélodieuse, sa voix. Elle emprêtrise plutôt des ruines, m'est avis.


Ave à vous, noble dame Istanga. J'ai été mandatée par un pigeon marseillais, effrayé de devoir vous affronter car votre réputation d'étrangleuse pigeonnière est grande, pour vous remettre cette missive qui me paraît très urgente.

La bougresse ajoute :

Voyez-vous, je me suis permis de la lire. Si j'ai un conseil à vous donner, réagissez.

De son bâton, elle tape le sol et disparaît, ne laissant sur le sol qu'un vilain parchemin maculé de fiente de pigeon. J'enfile mes mitaines tentaculaires, me protégeant des mauvais sorts, et lis le doux billet de ma nouvelle amie.

Citation:


Expéditeur : Ladoce de Lorso
Date d'envoi : 2009-12-29 15:32:29
Bonjour

je prend note de votre refus catégorique de tenter une procédure à l'amiable pour le dédommagement de messire P.....

En ce qui concerne le ton que j'ai pu employer, je vous rappelle que vous avez commis une infraction et que cela vous plaise ou vous déplaise, il est de mon devoir de vous le faire remarquer et de vous demander d'appliquer les décrets.

En ce qui concerne le fait que vous n'ayez pas commis ce délit deux fois de suite, je confirme que nous nous sommes mal comprises, et qu'il y a erreur de ma part.

Ensuite, concernant les offres d'emplois, il est évident qu'il n'est pas commun de trouver des offres d'emplois liées aux caractéristiques de chacun. Messire P.... a pris l'offre qu'il a eu l'occasion de prendre.

Enfin, dame Istanga, je ne compte ni perdre de temps, ni en faire perdre, en portant plainte chaque fois que je croise un Marseillais qui ne respecte pas les gens qui ont été assermentés pour faire appliquer la loi. Mais si vous deviez encore refuser de vous plier aux lois et encore me manquer de respect, sachez que je n'hésiterais pas à faire ce qu'il y a à faire, et me fait peu de soucis quant à ma réputation en Provence pour ça...Vous rirez surement toute seule.

Pour l'instant Messire P.... décidera lui même s'il veut porter plainte ou non.

Sergent Ladoce de Lorso
Police de Marseille


J'éclate de rire. Cela m'étonnerait qu'il porte plainte. Quoique, ce pourrait être drôle. Mais je ressens comme un goût d'inachevé. J'entame donc l'écriture d'un dernier message, juste destiné à énerver le sergent borné à faire appliquer un décret stupide.

Citation:


Très heureuse d'apprendre que vous perdez votre temps à traiter des affaires qui n'en sont pas, au lieu de faire un véritable travail de policier, à savoir : traquer les bandits, pillards, voleurs, meurtriers.

Et, pour votre gouverne, ce décret est stupide. Même si la caractéristique est à 0, ce sont la plupart du temps des gens déjà bien installés, ayant du charisme, qui emportent le contrat. Donc aucun intérêt si ce n'est, comme vous le soulignez, vous faire perdre votre temps, et le mien.

Istanga de Lendelin


Je siffle trois fois, juste pour le fun, pour rappeler la gnomette magique, mais ça ne marche pas. Elle ne doit plus être connectée. Tant pis, j'irai demander à Levan de porter le courrier à Marseille, avec son joli bateau tout beau tout neuf. Après tout, il est le roi, il peut le faire...


Je ferais bien une table ronde, tiens.


Ce RP est ouvert à tous ceux qui veulent faire joujou. Les autres, qu'ils s'abstiennent...

_________________
Ladoce
Très jolie tout ça, moi qui avait peur de vous avoir fait perdre votre temps...

Oui en ce 28 Décembre 1457, en tant que sergent responsable du marché des embauches à Marseille, je suis allée voir les annonces et j'ai constaté votre annonce comme non conforme.




Non conforme à quoi? aux décrets municipaux relatifs à la grille des salaires dont voici l'extrait.

Citation:
Art. 1 : Les salaires minima applicables à Marseille sont :
- de 17 écus pour les offres demandant 0 point de réputation
- de 20 écus pour les offres demandant plus de 0 point de réputation

Les niveaux 2 et 3 n’ont pas le droit de postuler à des offres non qualifiées (0PR) avant 18h00 [[heure IG]].

Art.2 : Tout employeur embauchant à un salaire inférieur à ceux définis dans l’article II.1.1 se verra accusé d’esclavagisme (Art. II et III-2 du Livre II du Codex III de Provence)


Oui je vous ai fait un courrier vous demandant de modifier cette offre, telle est la procédure. Cela ne vous convient pas? vous estimez que cela nécessite d'être étalé sur la place publique? Pourquoi pas....

Donnez vous l'impression d'être quelqu'un de mieux que les autres si cela vous plait. Vous croyez que je vais être la risée de la Provence en intervenant ici?

Non Dame, non. Il n'y a rien de risible chez les gens qui font leur travail. Est beaucoup plus risible, l'attitude des gens qui ne respectent pas la loi et qui essaye de faire tourner ça en leur faveur en faisant leurs intéressants.

_________________
Ladoce De Lorso

Douareg
Douareg qui passait par là se dit qu'il est heureux de vivre à Aix car il ne sont pas victime d'abus de la part des autorités. Malheureusement, les policiers ont toujours l'intelligence des lois qu'il applique, il faut pas leur en vouloir, la Dame devrait s'en prendre au maire et son conseil à la place les vrais responsables...
Istanga
Toulon, mardi très certainement, car le vent souffle...

Ah! Toulon, son port, ses bateaux de rêve, ses filles de joie, ses bancs accueillants même par grand froid.... Je m'installe, apprends, ou plutôt approfondis le farniente. Doigts de pied en éventail au fond d'une accueillante taverne, je le reprends soudain dans la réalité. Le pied, pas l'éventail.

La sergente m'a suivie jusqu'ici. Je l'entends me parler. Pourtant, je ne la vois pas. Suis-je folle, ou tout simplement ivre morte? Je me lève alors pour vérifier, non, je tiens debout. D'ailleurs je ne suis jamais ivre, ni morte, alors vous voyez! Et j'ai beau regarder sous les tables, dans les recoins de la taverne, sous les regards ébahis de la clientèle avinée et poissonnière, mais rien. Rien de rien.

J'en déduis que le poids de ma faute pèse tant sur mes épaules, que je me punis moi-même, m'infligeant une litanie de mots et phrases vides de sens. Du genre d'un décret inutile.

Mais comme, au fond de moi, une âme charitable règne, je m'absous de ma très grande faute et commande une tournée générale. Le pardon, ça se fête. Surtout quand il est grand.

_________________
Istanga
Mercredi matin, l'empereur, sa femme et le p'tit prince...

Aaaaaah que j'ai bien dormi! Jusqu'au bout de la nuit. Pas de réveil intempestif, mais un message glissé sans bruit sous la porte. L'absence de créatures périssables ou magiques m'indique qu'il ne s'agit pas du Sergent.

Je fais la mouche, c'est à dire que je me frotte les yeux avec les poings, oui oui, et je lis. Je sens la narquoiserie se ficher dans mon oeil droit, et un youpie cariocassien m'échapper. Encore pire que ce que je ne pensais...

Aaaaah! Vive la Lorraine, ses alsaciens et sa potée!


Citation:


Bonsoir, Belle Dame.

Je me présente: ThufThuf, citoyen de Lorraine, sujet loyal du Saint Empereur LongJohnSilver, résident Provençal depuis 18 mois, hôte de la bonne ville de Brignoles.

J'ai eu vent, par certaines connaissances Marseillaises, de vos démêles avec la justice, et plus particulièrement avec la jolie Ladoce (pourriez-vous lui remettre mes salutations au passage, s'il vous plaît?). Fortement intêréssé par la chose politico-judicio-publique, je me suis plus amplement renseigné et, sans vouloir paraître donneur de leçon, j'ai un simple conseil à vous donner. Relisez bien le décret incriminé. Qu'y voit-on?

Citation:
Art. 1 : Les salaires minima applicables à Marseille sont :
- de 17 écus pour les offres demandant 0 point de réputation
- de 20 écus pour les offres demandant plus de 0 point de réputation


Si j'ai bien compris votre offre de travail, vous demandiez à votre futur employé d'être un minimum intelligent, non pas d'avoir bonne réputation.

En espérant vous avoir aidé,

Amicalement,

ThufThuf.


Heureusement que le lorrain n'est pas là, je suis capable de lui sauter au cou pour l'occasion. Ce n'est pas tous les jours que l'on peut pointer du doigt une telle ineptie. Du coup, je laisse de côté mon côté réservé, sors de ma chambre en criant.

Mais quel est l'imbécile qui a pondu ce décret? Mais quel conseil éclairé a validé ce décret? Floooooooore!

Je frappe à la porte de ma soeur. Elle a beau être plus jeune, elle saura me tempérer. Bouh le vilain mot! Après je répondrai à ThufThuf...
_________________
Flore
Du bruit dans la brume. Son prénom, des coups sourds, c'est si lointain. Flore décide d'interrompre sa conversation avec l'archange Gabriel et le démon Léviathan. Cette question de la nature violente intrinsèque de l'homme peut attendre. Les amis, nous poursuivrons ce débat plus tard. Quelqu'un m'appelle. La prochaine fois, nous inviterons aussi Sainte Boulasse !
Que diriez-vous d'un tournoi d'échec pour donner du piment à nos soirées ?

Le bruit est de plus en plus intense. Ses interlocuteurs disparaissent lentement pour la laisser un infime moment seule dans un épais brouillard. Elle ouvre les yeux. De nouvelles sensations. Froid. Sa couverture est tombée à côté du lit. Encore un sommeil agité.

Floooooooore !
La voix d'Istanga. Elle frappe à sa porte. Flore se lève et aux trois quarts eveillée, ouvre à sa soeur.

Ah c'est toi. Tu as l'air enervée. Que se passe-t-il ?
_________________
Istanga
Toulon, dans la chambre de Flore

Flore émerge, l'air vague. Aurait-elle aperçu quelque Prêtre Sorcier? J'entre dans sa chambre, m'asseois sur son lit.

Ah c'est toi. Tu as l'air enervée. Que se passe-t-il ?

Je lui explique l'affaire du siècle, lui montre les courriers échangés. Je la laisse en prendre connaissance, tandis que je descends voir la tavernière, lui demander de nous préparer un bol de gruau. Oui, j'ai envie de gruau.

Un gamin entre à la volée, demande Istanga de Lendelin. Ah tiens, justement, c'est moi! Il me tend un message. Encore un.


Désolée, bad pesar! Je n'ai pas de monnaie sur moi. A l'occasion, si je te revois....

Je remonte voir ma soeur.

Un nouveau pli vient d'arriver. De Thufthuf, de Brignoles. Il faudra qu'on passe le voir. Lisons le.

Citation:


Bonjour, c'est encore moi.

Avant tout, j'aurai une demande à formuler: connaître votre nom. J'ai bien cru reconnaître en votre façon de me saluer celle des Maures et autres Barbaresques, mais cela n'aide pas vraiment à savoir comment vous appeler.

Concernant votre affaire, je suis assez consterné. On m'a rapporté l'argumentation d'un de vos détracteurs, apparemment un homme roux et tout de noir vêtu, qui ferait partie du Conseil Comtal. Honnêtement, j'espère que mon ami a déformé ses paroles... Dans le cas contraire, j'espère que cet homme ne touchera jamais, de près ou de loin, au domaine de la Justice. Ce serait préjudiciable à beaucoup de monde.

Bref, si vraiment il a dit que c'était le fond qui comptait et non la forme, votre réponse sera simple: si l'on accepte que le décret voulait parler des points de compétences et non de réputation, la police doit accepter que vous vouliez payer 20 écus et non 17. Car, dans les deux cas, il nous faut croire sur parole les auteurs de l'erreur, faute de preuves.

Pourquoi devrait-on accepter l'erreur des Conseils responsables de cette bourde monumentale et donc faire payer les gens pour une infraction qu'ils n'ont pas commise, alors qu'elle est bien plus grave que la vôtre?

Car, soyons réalistes: a priori, tous les procès pour esclavagisme qui ont condamné un(e) employeur/euse Marseillais(e) devraient être révisés, vu que les jugements ont été rendus sur base d'une mauvaise interprétation du décret par le lieutenant de police, le procureur, et même le juge.

Quelle honte pour ces gens qui sont censés être les garants de la Loi et de la Justice!

L'homme en noir a bien raison: la Loi est la même pour tous. Gagnez donc votre procès, et rendez justice à tous les Marseillais injustement punis avant vous.

Si, par malheur, vous deviez être condamnée, j'espère que la Provence ou le Marquisat disposent d'une cour d'appel, et qu'elle rendra décision plus juste et sensée.

Toujours aussi amicalement,

ThufThuf.


Je regarde Flore, me demande ce qu'elle en pense.

Tu sais, je n'ai rien contre la Sergente Ladoce. Elle ne fait qu'appliquer aveuglément, pour ne pas dire bêtement, un décret stupide. Non, ce qui me scandalise, c'est l'existence même de ce décret. Quelle qu'en soit la forme, le fond reste, en effet, le même. Il ne sert à rien, ni à personne. Les nouveaux arrivants n'en profitent pas.

Je tourne dans la chambre comme un lion en cage, mes yeux noirs lancent des éclairs.

Et puis le salaire minimum à 17 écus, ce n'est pas ce que j'appelle favoriser la mine, moi. Et faire perdre leur temps aux policiers pour appliquer cette "loi" - ton persifleur - je trouve cela tellement... tellement ridicule!

Je me calme enfin, attendant le verdict de la frangine.

_________________
Flore
Enfile une tenue plus convenable pendant qu'Istanga commande le petit déjeuner. Elle relit les courriers échangés, sourit à la coquille dans le libellé de la loy puis se souvient de l'article du Codex auquel cette infraction renvoie.

Istanga revient, munie d'une nouvelle lettre du Sieur ThufThuf.


Oui, bien sûr, nous poursuivons notre tour de Provence et ce sera une joie de rencontrer ce brignolais. Il a entièrement raison. Ce texte de loi est erroné et ce n'est pas à l'accusé d'en pâtir. Tu imagines l'insécurité juridique ? Un accusé poursuivi sur une fausse base puis le juge qui le condamne parce qu'en buvant un verre avec le rédacteur du texte, il a appris que c'était pas ça qu'il voulait dire ? Au législateur sa responsabilité.

Ceci est un premier point qui met fin à toute poursuite envers toi.
Si malgré tout la mauvaise foi l'emportait et que tu te retrouvais devant le tribunal, sache que le codex est aussi de ton côté.


Citation:
Article II-1 :
L'esclavagisme est l'action d'embaucher une personne en dessous des minima fixés par la ville ou le comté, dans un unique but pécuniaire.
Article II-1b :
L'acte d'esclavagisme ne pourra être défini comme tel que si la personne embauchée a subi sa maigre connaissance des loys.


Tu n'avais pas de but pécuniaire puisque tu as commis une erreur, que le lieutenant admet d'ailleurs.
En outre, la personne que tu as engagée va porter plainte ? N'a-t-il pas marqué son accord sur ce salaire finalement ?


Le tavernier apporte le repas. Du gruau. Flore regarde Istanga qui arpente la pièce nerveusement. Elle détourne la conversation vers des futilités.

Du gruau ? Tu aimes cette mixture étrange ? Regarde mon usage préféré de ce plat. Remplit une cuillère et catapulte le contenu contre le mur. Rit. T'as vu ? Cela reste collé trois ou quatre secondes puis ça dégouline vers le sol. Enfant, nous faisions des courses. Et je te passe les épisodes de batailles de gruau. Rit en y repensant.

Et puis le salaire minimum à 17 écus, ce n'est pas ce que j'appelle favoriser la mine, moi.

Reprend son sérieux. Ah ça, je vais encore me battre au conseil à ce sujet. Je pense même ouvrir un débat en gargote, que les gens comprennent que des salaires aussi élevés pour ces gens peu qualifiés, c'est couper la branche sur laquelle nous sommes assis. Un coup de poignard direct aux mines. Mais le dire n'est pas populaire alors les choses restent en place. Et la Provence court à la ruine.
_________________
Iskander
Aujourd'hui, Iskander n'en avait cure de la Loy ...

Il a besoin d'oublier. Oublier son enfant qui est mort avant d'avoir jamais vu le jour. Oublier la femme qui s'était laissée mourir.

Oublier oublier oublier

...

Dame Istanga avait besoin d'aide pour tuer un de ses porcs...

Il avait accepté sans regarer le salaire proposé.

Il avait besoin de se tuer à l'ouvrage ...

...


La bête était un vieux verrat.

Il avait de petits yeux malins, le groin alerte, les dents acérées.

Iskander se présenta face à lui, le couteau à la main, les pieds dans la soue.

La bête chargea.

Iskander la laissa venir puis lui sauta au cou, sans prendre garde à lui-même, et s'y accrocha.

Le verrat l'entraîna dans la soue.

Isk tenait toujours le couteau.

Il frappa la bête.

Puis la frappa encore, et encore, et encore, et encore ...

La bête couina furieusement, rua, battit, tenta de mordre, furieuse.

Le sang gicla, se mêlant à la boue et au lisier.

... ce mélange de goût, le fer, la boue ...

Le verrat chût.

Iskander s'acharna sur sa jugulaire.

Il couinait encore et encore.

...

Puis il cessa de bouger.

Un sale travail ... fait salement.

Iskander n'était pas soulagé. Juste honteux. Honteux du travail mal fait ... de la mort indigne de la bête.

...

Il traîna la bête hors de la soue et la pendit par les pieds.

Puis il se lava ...

Puis il la lava, à grandes eaux.

...

Son sang était perdu. Au temps pour le boudin.

Il restait le reste, à ne pas gâcher.

Iskander ouvrit sa panse et laissa les entrailles fumantes en sortir.

Il mît à part les rognons, le foie, les ris, le coeur.

Il mît à part les entrailles et les vida, les retourna puis les rinça.

Il mit de côté les poumons, la vessie, le diaphragme.

Puis il entrepît d'écorcher la bête, incisant sa peau épaisse, puis la tirant brusquement pour la détacher des chairs.

Il trancha la tête ensuite, qui vola dans un autre récipient.

Puis il entreprit de découper la carcasse.

...

Il était à nouveau couvert de sang et d'ichor.

Mais cette fois, il avait rendu grâce à la bête.

Il se lava à nouveau, et lava la lame.

Il regarda la carcasse ... et la tête écorchée.

Alors il pria pour la paix de l'esprit de la bête, et pleura.
Istanga
Le 3 janvier 1458, toujours à Toulon

J''ai fait le compte de mon pécule. Cela est allé très vite : il me reste seize écus et deux deniers. Mais il faut pourtant que je fasse tuer mon dernier porc, les heures sont brèves. Il ne grossira plus. Tant pis, je vais courageusement braver la loi et faire passer une annonce. A seize écus.

Plus tard, mais pas trop, il m'est rapporté que Iskander a accepté le poste. Contente je suis, c'est que c'est un tueur-né, Iskander, la preuve c'est qu'il tue des moutons, ou des chèvres. En plus, j'aime bien comme il regarde ma soeur.

Je reprends donc la sarabande de la plume et du parchemin, et fais porter une missive au porcher improvisé. Il comprendra mon cruel dilemne : obéir à une loi ridicule et perdre ainsi une carcasse annonciatrice d'écus, ou braver élégamment la dragonne qui fait régner la terreur chez les employeurs putatifs... Je vous laisse méditer sur ce dernier vocable qui éveille chez moi des échos de maisons closes. Raison s'égare.

Clic-clic-clic... Un pigeon aux yeux injectés de sang, au poil hérissé de cornebouc, à l'aura sombre et rassemblée en une nuée de minuscules petits sergents de police tape de la patte à la fenêtre de ma chambre Il tient en son bec un message, mais je n'ai nulle envie d'écouter son ramage. Je retire le parchemin d'un coup sec, en assène un coup sur la tête du volatile.

Vade retro, oiseau de mauvais augure!

Pigeon vole.

J'ouvre le pli et, sans surprise, lis le même galimatias que le premier courrier reçu. L'idée me viendrait, si je savais que ça existe, que cette lettre est automatisée et envoyée par un robot fureteur. Mais elle ne me vient pas et, à la place, je soupire de fatigue.

J'entame donc l'écriture d'un mot d'excuse à la dame, ça marche comme ça en Provence. Si tu es un brigand patenté, on te laisse plus en paix que si tu fais au mieux pour t'en sortir, sans léser qui que ce soit.

Harcèlement policier, je dis.


Citation:


Salâm!

C'est cette fois volontairement que j'ai mis mon annonce à 16 écus : c'est tout ce que j'ai sur moi, je suis en voyage et mon cochon était au bord de l'explosion, telle une bulle en pleine expansion.

J'ai déjà pris contact avec Iskander pour lui payer la différence, donc considérez cette affaire comme close, ça me reposera.

Merci à vous.

Istanga de Lendelin


Message envoyé par courrier express. Retour tout aussi express d'un cavalier fantôme. Deux messages. Diable, la poste marche bien ici. C'est déjà ça.

Je lis donc.

Le premier me fait sourire. Iskander.


Citation:



Expéditeur : Iskander de derrière les tanneries
Date d'envoi : 2010-01-03 17:25:41

Dame Istanga de Lendelin,

Votre obligeance me touche.

Je suis présentement à Marseille, comme vous vous en doutez, et compte y rester quelques temps.

Je serai heureux de recevoir votre écu à votre prochain passage en la Cité Phocéenne.

Si, d'aventures, cela me permettait de vous rencontrer, ainsi que votre soeur, j'en serai charmé.


Iskander

PS : Demandez Iskander, à la bergerie au quartier des Cigales, près de la fontaine aux singes.
Il y aura toujours une place pour vous à ma table.


Le second me fait vomir. Le gruau n'a pas eu le temps de transiter par mes intestins. A vrai dire, cet écrit ne mérite que ça. Je n'y répondrai pas.


Citation:


Expéditeur : Ladoce de Lorso
Date d'envoi : 2010-01-03 18:04:07

Dame,

je prend note de ces informations. L'affaire sera close lors de l'apport des preuves de l'indemnisation (par screen de vos évènements).

Vous pourrez vous reposer quand vous vous déciderez à respecter la loi.

Bien à vous

Sergent Ladoce de Lorso
Police de Marseille


Je ne suis pas près de dormir, si je dois feuilleter le codex avant chaque geste...

Il faudra que j'écrive à Iskander pour le remercier de sa tuerie. Peut-être qu'un jambonneau lui ferait plaisir... Il ne doit pas rouler sur l'or...

Finalement, conscience tranquille, je m'en dore.


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