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[RP/ Vigneulles] La fin d'une vie lorsque la rage survient.

Oedipe
C'est un RP privé, donc aucune intervention sans avoir mon autorisation.


Enfin une journée de libre pour le Maréchal d'Armes Impérial qu'il était, du repos et de la distraction bien méritée. Pour une fois, Oedipe avait lâché sa plume et toute la paperasse qu'il recevait chaque jour pour s'octroyer une bien belle journée. Celle ci avait commencé assez tard, bien après le chant du coq, afin maintenant il n'y en avait plus, celui ci avait finit par atterrir dans son assiette la veille. Et oui, les coqs de Vigneulles étant bien trop ...... bruyant, il avait finit par s'en débarrasser en les engloutissant. Donc, continuons .... Après s'être réveillé aux environs de midi, il se plongea dans un baquet d'eau chaude, le relaxant à un tel point qu'il s'rendormit presque. Ces moments là étaient rares surtout quand il résidait à Aix la Chapelle pour les affaires de l'Hérauderie Impériale, ces derniers temps il n'avait fait que ça. Il s'était alors rendu dans son domaine de Vigneulles afin de se requinquer et visiblement ce bain chaud le faisait à merveille, lui procurant un bien fou. Son travail lui était de plus en plus pénible, et l'impression d'avoir travaillé toute sa vie pour des ingrats lui revenait souvent à l'esprit. Un bon moment après avoir fait trempette, il se retira de l'eau chaude et s'enroula dans un drap de lin avant de se laisser tomber sur son lit.

Il resta songeur encore un instant, à observer le plafond de sa chambre et à s'imaginer un avenir qu'il voudrait heureux, mais rien de cela. Il se rappela alors de ce qu'il avait prévu pour la journée, son amie, la Duchesse Sybille Von Frayner devait surement le rejoindre au château. Il ne l'avait pas vu depuis fort longtemps, alors que jadis ils étaient si proche, mais il fallait faire bonne figure, il voulait paraitre sous son meilleur jour, pour elle. La journée ne serait pas très gaie s'il accueillait avec une tête horrible, il décida alors de se bouger et entreprit de se trouver une tenue adéquate pour la balade à cheval qu'il avait prévu. Cela devait être à la fois élégant et simple, il ne s'agissait pas non plus d'une cérémonie officielle, non non, juste des retrouvailles entre amis. Le Baron de Vigneulles rentra dans une pièce dédiée à la mode masculine (et oui oedipe était assez coquet pour un homme!) afin de trouver son bonheur, ses plus belles tenues se trouvaient sur des mannequins tandis que d'autre était pliées sur des étagères, n'ayant nul besoin de broderies argentées ou dorées, il se dirigea plutôt vers celles sur les étagères, qu'il n'avait pas eut l'occasion de mettre depuis longtemps. Il dénicha alors une petite merveille avec des braies et un pourpoint bleu gris, ainsi qu'un chapeau à plume! Aussitôt choisi, aussitôt mis, il enfila le tout avant de retourner dans sa chambre pour le bouquet final: le parfum ! Et, oui depuis un petit moment, le Maréchal s'octroyait le luxe de se parfumer, cela faisait toujours son petit effet, en particulier sur les Damoiselles...

Fin prêt, il dévala les escaliers principaux pour se rendre aux cuisines, une fin de loup lui tiraillait l'estomac, alors que la Duchesse d'Herbéviller allait arriver d'une minute à l'autre. Tempi, il avait trop fin, il espérait avoir le temps, mais se dépêcha d'engloutir une miche de pain et un morceau de fromage dont il était grand amateur ceci dit en passant. Chose faite, il pouvait se rendre dans l'antichambre du rez de chaussée pour accueillir son amie. Avait elle changé? Combien de mois depuis leurs dernières entrevues? Il ne s'en rappelait même plus tellement ça remontait à longtemps.

Soudain son attention se porta sur une lettre posée sur le rebord d'une commode à l'entrée, étonnant la lettre n'était pas encore ouverte et on pouvait distinguer clairement son propre sceau. Qu'est ce donc que cela? Reconnaissant cette fameuse lettre, une énorme colère l'envahit, il tenta de se contenir, mais à quoi bon, c'était toujours distrayant de passer ses nerfs sur le personnel.


Renaaaauuuuuuuuuuuddddddddddddd!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Mais qui m'a foutu un empoté pareil ! Toujours le même en plus!

Le valet, jadis recueilli par le Baron Oedipe, arriva dans l'antichambre la tête courbée, comme à son habitude il avait du faire une bêtise et il allait encore payer pour sa sottise. Il s'adressa à lui:

Oui, votre excellence.

Apportes tout de suite cette missive à la Duchesse d'Herbéviller, et grouilles-toi bon sang ! Tu aurais dû lui remettre tôt ce matin. J'espère pour toi qu'elle se trouve déjà à Dombasle.

Le valet, mais aussi homme à tout faire pris la porte, trop heureux de s'en sortir à si bon compte, car en effet le Baron Oedipe avait été pour une fois plutôt ... bon et donné raison à son surnom, enfin ..... selon le point de vue de chacun. Arnaud se fit le messager d'Oedipe et se dépêcha de se rendre au castel de Dombasle, le domaine jouxtant celui de Vigneulles. Fort heureusement elle eut vite fait d'apercevoir les créneaux de la forteresse de Dombasle. Il se préparait à donner la lettre:

Citation:
A Sybille Von Frayner d'Azayes, Duchesse d'Herbéviller, nostre chère amie,

    J'espère que tu te portes bien depuis nos derniers échanges,

    Cela fait si longtemps que je me coupe du monde qui m'entoure pour mieux me concentrer à ma charge à la Hérauderie. Durant quelques jours, j'ai décidé de me divertir à Vigneulles et comme nous n'avons plus partagé de bon moment depuis si longtemps, j'ai décidé de t'inviter comme on l'avait prévu dernièrement au castel de Vigneulles dans l'espoir de te revoir.

    Ces temps si, la solitude me gagne et je me sens dépérir à vue d'œil, cela me ferait tant plaisir de te revoir. J'ai prévu une petite balade dans la forêt de mon domaine en espérant que cela te convienne.


Amicalement,

Faict, le premier du mois de Novembre de l'an 1457


Sybille_von_frayner
Les terres de Dombasle jouxtaient celles de Vigneulles. D’ailleurs de son castel, Sybille pouvait voir les tours du château voisin. Seule une rivière les séparait dans le fond du vallon. Non loin, des bois enchanteurs en cette période automnale donnaient au lieu des reflets flamboyants. On entendait d’ailleurs souvent les chiens de chasse aboyer dans les chenils, impatients de courser quelques gibiers appréciés par leur maîtresse. Quelques vignes sur le contrefort d’une colline laissaient penser que la terre était fertile et porteuse de fruits sucrés.

Sybille adorait ce domaine. Le château était moins pompeux que celui d’Herbéviller. Plus petit, plus clair, il semblait tout droit sorti d’un conte de fée. La jeune duchesse aimait y prendre du repos. Bien que plus souvent à Herbéviller ou à Dounoux ces derniers temps aux côtés de son frère souffrant, Sybille avait décidé, après la mort de son amie Mcchipie, de prendre quelques jours de repos mérités en son havre de paix.

Et apparemment, le Baron de Vigneulles avait dû s’en apercevoir car, ce matin là, il fit parvenir à la jeune femme une missive qu’elle s’empressa de décacheter sous l’œil dubitatif du coursier essoufflé.


- Et bien mon brave Renaud, vous semblez bien éprouvé par cette courte distance. Que se passe-t-il ?

- Madame… Euh… Votre Grasce… Pardon…Je...


Il rougit, ce qui ne manqua pas de faire sourire Sybille.

- Allons… Ne vous mettez pas dans des états pareils…

- C'est-à-dire que son Excellence était mécontente… J’avais oublié de vous apporter cette lettre et quand il s’en est aperçu, il a… euh...

- Il était fâché. Je vois… Voyons ce qui a ainsi provoqué son courroux…


Elle se plongea dans la lecture dudit document...

- Ce n’est rien de méchant rassurez-vous. Et croyez bien que ma visite le mettra rapidement dans de meilleures dispositions. Rentrez donc à Vigneulles lui dire que j’arrive, le temps d’enfiler une tenue adéquate et de faire sceller ma jument. Cette promenade me fera le plus grand bien. Merci Renaud.

[Quelques 20 minutes plus tard…]

Sybille, aidée par le palefrenier, prit place sur sa monture. Après quelques recommandations d’usage, elle fit savoir qu’elle ne rentrerait sans doute que dans la soirée.

Emballée par cette promenade en plein air, elle lança sa jument au triple galop… ainsi on vit arrivée, après 5 minutes de course effrénée, sur la cours du Château de Vigneulles, un magnifique frison noir chevauché par une jeune femme vêtue de velour gris. L’animal était splendide. Le frison était une race à laquelle Sybille et son Fedy portaient une grande affection.

Fleurasie trépignait sur le pavé et Sybille lança un regard circulaire dans la cours… Puis elle lança d'une voix forte et enjouée, vers les flancs de la bâtisse…


- ALORS ! SON EXCELLENCE N'EST PAS PRÊTE ?!
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En deuil de sa mère, Enorig

Duchesse d'Herbéviller, Baronne de Dombasle, Dame de Bauley et de Beynac
Oedipe
Pendant que son fidèle et flemmard serviteur se rendait au plus vite chez la Baronne de Dombasle, Oedipe faisait les cent pas dans l'antichambre. Mais quel incapable décidemment ce Renaud, tsss....., il allait encore faire perdre du temps à son maître, mais surtout l'énerver. Tentant de se calmer, il observa le paysage par la fenêtre, une forêt à perte de vue dont déjà plusieurs arbres se retrouvaient nus, sans plus aucune feuille. Mais un palefrenier vint troubler ses pensées, celui ci était légèrement négligé pour ne pas dire carrément, Oedipe lui lança alors un regard qui en disait long sur son mécontentement. Aussitôt le palefrenier se raidit et d'une voix peu sure s'adressa au Baron de Vigneulles.

Votre seigneurie, je me permet de vous déranger afin de savoir lequel de vos chevaux vous aller prendre ... pour votre promenade avec Damoiselle ... Sybille .

Oedipe avait quelques vices cachés, malsains, il se plaisait à terroriser la domesticité et avec ce Palefrenier il ne se serait pas fait prier s'il n'avait pas été d'humeur assez joyeuse pour cette belle journée. Enfin tout est relatif... Oedipe étant toujours aimable, patient attentif, sérieux ... (et plein d’autres qualités), lorsqu'il était en privé, il se défoulait sur les valets, femmes de chambre et ne se gêner pas pour évacuer tout son énervement. Mais le palefrenier lui ayant rappeler son entrevue avec Sybille, qu'il espérait voir, sa bonne humeur se fit un peu plus présente. Il se contenta seulement de son regard glacial en vers le domestique et répondit.

Je ne sais pas trop, j'hésite entre l’Andalou ou le Camarguais. Je veux aller les voir aux écuries, nous avons le temps à mon avis.

Le palefrenier étonné de ne pas avoir eut de remontrances laissa le passage à son maitre en direction des écuries qui donnaient sur la cour et le suivit au moins cinq pas derrière. On n’était jamais trop prudent avec le furieux. D'ailleurs en un rien de temps ils étaient déjà dans les boxes, et Oedipe scrutait la dizaine de bêtes d'un air critique. L'une était trop petite, l'autre trop grosse, une autre vraiment trop grosse, d'ailleurs toutes les bêtes étaient rondes, même son Camarguais ! Décidemment ses chevaux ressemblaient plus à des vaches allant mettre bas qu'autre chose. Il regarda une nouvelle fois le palefrenier qui avait soudainement disparu en voyant la moue d'Oedipe. Il leva les yeux au ciel, décidemment, tous des incapables dans cette maisonnée, faut tout faire soit même. Il se rendit au box de l'Andalou et là enfin gros soulagement, c'était le seul à ne pas avoir triplé de volume. S'il ne pensait pas que la douce Sybille allait se rendre à son château sous peu, il se serait lancé à la poursuite de cet abruti de laquais afin de lui infliger mille supplices. Un brin énervé, il entreprit de sceller son cheval ramené il y a quelques années d'Espagne, avec des gestes vifs et secs, il sangla Tiego qui commençait à être nerveux. Celui ci hennissait et martelait le sol de son sabot.

Un instant plus tard, des bruit de galop se firent retentir dans la cour du castel et une voix féminine lança:

ALORS ! SON EXCELLENCE N'EST PAS PRÊTE ?!

Sourire aux lèvres il la reconnu et se précipita pour la retrouver. Il sauta sur l'Andalou à la robe grise et sortit des écuries au petit trot, pour découvrir avec plus ou moins de surprise la douce Sybille. Cela faisait si longtemps, mais elle n'avait pas beaucoup changé, toujours aussi élégante, aussi be ... Il lui sourit, bomba le torse et sortit une plaisanterie.

Si, si si! Je suis toujours prêt quand il s'agit d'être au côté d'une charmante Damoiselle !

Du haut de son étalon, il retira son chapeau à plume et fit une révérence (histoire de rester un minimum protocolaire), tandis que sa monture ne cessait de se secouer dans tous les sens et de marteler le pavé, signe de nervosité.

Alors comment allez vous chère amie?
Sybille_von_frayner
A l'idée de revoir Oedipe, sybille jubilait. D'ailleurs, quand elle le vit surgir des écuries sur son étalon, elle leva le menton, le regard étincelant, un sourire lumineux sur le visage.

Il y avait bien trop longtemps qu'ils ne s'étaient vus et qu'ils n'avaient programmé une de ces longues chevauchées . Mais la vie, ses aléas, le temps qui passe... Ils n'avaient plus guère l'occasion de se voir ce qui attristait la jeune femme. Lui était trop occupé par les affaires de l'Empire. Elle avait ces derniers temps vécus des moments difficiles. Mais à cet instant, elle oubliait ses tracas désireuse de profiter de cette belle journée automnale.


- Alors comment allez vous chère amie?

- Je me porte comme un charme...


Elle admira sa tenue. Elle le savait coquet de nature. Cela lui plaisait. Complice, elle le taquinait souvent à ce propos.

- Son Excellence est radieuse !

Elle manoeuvra habilement avec sa jument de sorte de faire le tour de son cheval, l'observant avec insistence, marquant ainsi son intérêt pour les apparats du Baron.

- Radieuse ! Vraiment...

Elle lança un sourire complice, un regard amusé, préparant un tour dont elle avait le secret...

- Voyons si son Excellence est aussi prompte à chevaucher qu'elle ne l'est à s'apprêter !

Sur ces mots, elle donna un coup de talon sec dans les flancs de sa jument qui, n'attendant que cela, partie au triple galop, passant en trombe sous la herse avant de traverser le pont levis. Sybille jeta un oeil en arrière pour voir si Oedipe la suivait...

Les cheveux aux vents, le rythme de la chevachée, l'air agréable, les couleurs d'automne, tout lui mettait du baume au coeur. Elle était heureuse à cet instant... Heureuse de cette promenade... Heureuse de retrouver son Oedipe, confident précieux et ami sincère...

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En deuil de sa mère, Enorig

Duchesse d'Herbéviller, Baronne de Dombasle, Dame de Bauley et de Beynac
Oedipe
Comme un charme... En effet, la Duchesse d'Herbéviller était rayonnante, celle ci montait de façon élégante une belle jument et observa de pied en cap le Seigneur des lieux. Tournant autour de lui, elle continua de le dévisager le sourire aux lèvres.

- Son Excellence est radieuse !

- Radieuse ! Vraiment...


Oedipe pris le compliment avec plaisir. Face à tant d'insistance, il se demandait s'il n'avait pas fait preuve de mauvais gout, mais comme toujours il était à son avantage ! Il sourit et poursuivit ...

Je ne peux accompagner décemment une si charmante damoiselle dans de vieilles frusques.

Mais à peine avait il eut le temps de répondre à la réplique, que la jeune femme lui lança un défit.

-Voyons si son Excellence est aussi prompte à chevaucher qu'elle ne l'est à s'apprêter !

Aussitôt, elle partit dans une course effrénée, laissant Oedipe pantois, mais il ne lui fallu que quelques secondes pour réaliser et éperonner son étalon avec fermeté. Celui ci réagit violemment, il se cabra manquant de désarçonner son cavalier qui était fort heureusement assez expérimenté pour éviter ce genre de coup fourré, et se lança à la poursuite de la jeune femme. En un rien de temps le Baron passa l'enceinte du castel de Vigneulles, décidemment quelle amie imprévisible ... Et finalement quel bonheur! Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas ressenti une telle joie à partager un plaisir si simple qu'une course dans la campagne, il se sentait rajeunir de plusieurs années, voir le paysage défilait aussi vite lui procurer à la fois de la peur de tomber et de l'excitation. Il avait bien eut raison de convier Sybille à son château.

Grace aux grandes enjambées de son Andalou, le Baron de Vigneulles gagnait du terrain sur sa jeune amie, mais les quelques secondes de réaction qu'il lui avait fallu était fatale. Son destrier avait beau être plus fin et plus léger que le Frison qui lui était assez robuste, il ne la rattrapait pas assez vite à son gout, surement du au fait que lui était beaucoup plus lourd qu'une jeune femme ...

Il devait trouver une idée!

La Duchesse suivait un chemin qui allait traverser une forêt, celui ci effectuait un virage serré sur la gauche, il allait couper à travers les bois. Il quitta le chemin tracé pour se diriger vers la masse d'arbre qu'il avait il y a quelques années parcourues, il lui faudra être agile, se baisser, sauter, esquiver les branches, en gros ne pas se rompre les os relevait du miracle. Mais sans hésiter Oedipe se dirigea au triple galop vers cette fameuse forêt, en voyant s'éloigner sur le côté la jeune Duchesse, et prévoyant déjà le premier obstacle, un amas de troncs d'arbre qui se révélait de plus en plus haut. Arrivé à quelques mètres il était trop tard pour reculer ou faire quoi que ce soit d’autres, cela fait des années qu'il n'avait pas pratiqué ce genre de chose, il espérait ne pas avoir oublié et pris la bonne position. Au moment fatidique, il cessa de respirer, il n'osa pas regarder autre part que droit devant lui, mais il eut la sensation de voler, soudain les troncs furent en dessous de lui et apparu alors l'autre côté...

La réception fut beaucoup plus délicate que l'impulsion, il en fallu de peu pour qu'il se retrouve à terre, mais il ne s'attarda pas et poursuivit sa course entre les arbres, sans quoi se donner tant de difficulté ne servirait à rien. Slalomer entre la végétation s'avérait plus facile que prévu, bien qu'il craignait plus pour Tiego que pour lui même, la forêt recelait de plein de pièges ou il pourrait se rompre les pattes. Bientôt il apercevrait le chemin et serait surement en tête devant Sybille, mais soudain une branche sorti d'ou on ne sait ou et il eut juste le temps de se plaquer sur l'étalon. Encore une fois il failli se briser le crâne.

Enfinnnn!!!

Il voyait à présent le chemin et entendait le galop de la jument de son amie, ses péripéties ne lui avaient pris finalement que quelques minutes, peut être ne s'était elle pas aperçue qu'il n'était plus derrière, auquel cas la surprise serait plus grande quand il déboulerait devant. Il lui montrerait qu'il "était aussi prompt à chevaucher qu'il ne l'était à s'apprêter" et que finalement il avait gardé toute sa force, malgré son âge ... mûr. Mais avant cela, un dernier talus à sauter, celui ci était moins impressionnant et serait en quelques sortes un jeu d'enfant. Il se positionna donna les ordres à son cheval pour sauter au bon moment et d'un coup il s'envola à nouveau, il en profita pour regarder un peu autour de lui, remarquant qu'il passait largement au dessus de l’obstacle. Oedipe atterrit en plein sur le chemin terreux, sous les yeux de la Duchesse qui était à une dizaine de mètre, il avait largement rattrapé son retard.

Oh, oui, il était assez fier de lui, à présent il était en tête, mais hors de la pénombre dont il venait de sortir, le Maréchal remarqua soudain qu'il était plein de brindilles et que son pourpoint était légèrement déchiré à plusieurs endroits, tout comme ses braies. Ce léger moment d'inattention, complété par un petit regard en arrière pour voir ou elle en était suffirent à le déconcentrer et à ne pas voir une importante branche sur le chemin. La branche étant assez basse, il se la prit directement dans le thorax, lui coupant le souffle et le propulsant en arrière directement au sol. Il s'écrasa dans un énorme tas de poussière. Une importante douleur l'envahi, ses côtes étaient elles cassées? Il n'en savait rien, mais Œdipe commença à avoir le tourni, il ne savait plus ou il était, il était désorienté.
Sybille_von_frayner
C'est une course effreinée qui s'engagea entre les deux jeunes gens. Prudente, Sybille prit les chemins balisés. Ellle poussa Fleurasie à son maximum, l'encourageant avec la voix, la stimulant autant que possible afin de ne pas perdre la face et rester en tête...

Un coup d'oeil furtif en arrière. C'est qu'à cette vitesse on ne pouvait pas s'attarder sur ce qui se passait dans son dos. Il était là... Il s'approchait. Sybille redoubla de vigueur...


- ALLER ! ALLER MA BELLE ! PLUS VITE !

Le souffle de la jeune duchesse se fit plus court. Et à chaque expiration de Fleurasie, de gros nuages blancs sortaient des nasaux de l'animal.

- ALLER FLEURASIE ! ALLER !

Elle tapait des talons sur les flancs de sa jument, pleine de joie de vivre. Son visage lumineux reflétait à lui seul le plaisir procuré par l'instant.

Autre coup d'oeil à l'arrière... Bizarre, elle ne le voyait plus... Un peu désorientée, elle chercha à le repérer. Où pouvait-il bien être ?

Elle regarda une nouvelle fois. Etait-ce une ruse pour qu'elle ralentisse la cadence ? Cela ne l'aurait pas étonnée et du fait, elle continua encore quelques centaines de mètres à fond de cale.

Mais, bientôt, la frénésie laissa place à l'inquiétude. Elle ralentit la course, intriguée. Elle jeta un coup d'oeil circulaire en commençant par l'arrière. C'est finalement en regardant par la gauche, qu'elle repéra Oedipe... Il était là, dans la forêt ! Grand Dieu ! Quels risques inconsidérés ! Elle le connaissait bien et le savait têtu. S'il avait décidé de gagner, il ferait tout ce qu'il faudrait pour cela, quitte à se mettre en danger. Elle soupira, hochant la tête dans un geste désapprobateur. Mais voilà qu'il la dépassait déjà. Il allait être bien devant quand il sortirait du bois... Aussi, restimula-t-elle sa monture...

Elle le vit, plusieurs dizaines de mètre devant, sortir de la forêt avec une aisance qu'elle n'eut aucun mal à reconnaître. C'était bien lui, tout craché ! Il n'avait rien perdu de ses qualités de cavalier.

Elle sourit, amusée, heureuse...

Mais soudain... En l'espace d'une demi-seconde, tout bascula...

Lui qui avait tant d'aisance en selle, voilà qu'il venait de subir une chute impressionnante. Elle le vit valser dans l'air avant de s'écraser lourdement au sol. Il avait bravé mille dangers pour tomber là !? sur un chemin balisé ! Le sang de Sybille ne fit qu'un tour ! Que s'était-il passé ? A cette distance, elle n'avait pas vu la raison de cette chute. Elle hurla...


- OEDIIIIIIIIIIIPE !

Elle mit sa jument au triple galop pour rejoindre son ami. Folle d'inquiétude, elle sauta au sol et se précipita vers lui.

- Oedipe ! Oedipe !

Elle lui caressa la joue.

- Oedipe comment te sens-tu ? Je t'en supplie réponds-moi...

Elle n'osait le toucher de peur de lui faire mal. Avait-il quelque chose de cassé ? Il était sonné, à moitié assomé par la chute. Cela n'avait rien d'étonnant. La force avec laquelle il était tombé était impressionnante et il lui fallait le temps de recouvrer ses esprits.

- Oedipe... Réveille toi... Ecoute moi...

La peur tenaillait le ventre de la jeune femme. Son souffle était court, bruyant et en disait long sur son angoisse. Elle se déganta, prit le visage de son ami entre ses mains et posa son front contre le sien. Gorge nouée, voix éraillée par la tristesse et l'angoisse...

- Je vous en supplie mon Dieu, venez-nous en aide... Oedipe réveille toi...

Détresse... Elle versa une larme qui vint mourir sur la joue du jeune homme... Impuissante, elle cria à qui voulait l'entendre sachant pertinemment qu'il y avait fort peu de chance pour qu'on les entende...

- AU SECOURS ! AU SECOURRRRRRRRRS ! Il y a un homme blessé ici... Aidez-nous... Je vous en prie...

Mais aucune réponse en écho... Ils étaient seuls... Désespérement seuls...
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Oedipe
Une voix raisonnait dans sa tête, presque irréelle. Oedipe avait du mal à discerner ce que tout cela pouvait bien dire, il lui semblait qu'on l'appelait. Petit à petit la lumière se fit plus intense, et un visage apparue, d'abord trouble puis bientôt plus net, c'était son amie Sybille qui affolait le tenait dans ses bras et criée à l'aide. Il tenta de la calmer, mais une douleur intense parcouru tout son corps, lui laissant échapper un petit crie de douleur.

Il repris sa respiration, haletant, il s'adressa à la Duchesse lorsque sa souffrance se fit moindre.


Ca va, ça va, je ne suis pas encore mort. Se voulant rassurant.

J'ai juste fait une mauvaise juste, je vais m'en remettre.

Le Baron tenta de se redresser, mais la douleur revint, il grimaça avant de reprendre son souffle.

Peut être bien qu'il me faut me reposer un instant, avant de repartir Sybille. Je n'ai sans doute rien de cassé, mais le choc a été si violent que cela ne m'étonnerait pas d'avoir de gros ecchymose.

Décidemment, lui qui voulait faire son fanfaron en remportant cette petite course, il comprit bien vite qu'il n'était plus un jeune homme et que tenter de retrouver cette jeunesse disparue était peine perdu. Le Maréchal ne devait pas trainailler dans cette forêt, elle n'était pas le plus sûr endroit ni le plus chaleureux pour la Duchesse et lui, surtout en plein hiver !

La neige commença à tomber, des nuages couvrirent le soleil faisant sombrer les bois dans la pénombre.

Un frisson parcouru le Baron. Il observa un instant la végétation autour de lui.


Tout compte fait, nous devrions peut être rentrer de suite, il y a quelque chose qui ne va pas ici.

Il tenta de se remettre sur pied difficilement, mais sans résultat.
Sybille_von_frayner
Sybille était tellement soulagée de le voir reprendre connaissance qu'elle le maudit de lui avoir fait une telle frayeur.

- Je te déteste ! Tu m'as fait une peur bleue.

Cependant, dans un élan presque maternel, elle s'enquérit de sa santé en oubliant déjà les derniers tourments. Le voir grimacer de la sorte n'était pas pour la rassurer.

- Tu es certain que tu vas bien ? Tu sembles avoir très mal...

Pour toute réponse, il lança une phrase qui n'avait rien de rassurant :

- Tout compte fait, nous devrions peut être rentrer de suite, il y a quelque chose qui ne va pas ici.

Elle fronça les sourcils, intriguée. Souvent ils venaient chevaucher ici. Jamais rien de facheux ne s'était produit jusque là.

- Allons bon... Pourquoi dis-tu cela ?


...Une ombre furtive sur la droite...


Sybille tourna la tête. Avait-elle rêvé ? Elle scrupta le sous-bois avant de se dire que son imagination lui jouait des tours.


... Un bruissement...


Et cette fois les chevaux se mirent à trépigner, visiblement nerveux. Un frisson la parcourut...


- Tu as raison... Partons...

Elle se redressa et aida Oedipe à se relever. L'opération était délicate. Il semblait souffrir beaucoup.

- Sauras-tu remonter en selle ?

Elle s'empara des rennes de l'étalon quand l'ombre passa de nouveau. L'animal, appeuré, eut un mouvement de recul et les lui arracha des mains.

- Qu'est-ce que c'est ?

Tout en soutenant Oedipe comme elle le pouvait, elle regardait en tout sens, pas rassurée pour deux sous. Elle déglutit...
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En deuil de sa mère, Enorig

Duchesse d'Herbéviller, Baronne de Dombasle, Dame de Bauley et de Beynac
--Oedipe.


Des ombres rodaient autour d'eux dans la forêt, tout ceci paraissait inquiétant et point du tout rassurant. Aidé de la Duchesse il se releva et à chaque seconde qui passait il se sentait bien mieux. Pour finir il réussit finalement à se redresser complètement.

Sauras-tu remonter en selle ?

Oui, je pense. La douleur est entrain de passer ou du moins elle devient supportable.

Son amie Sybille le soutenant toujours pour ne pas prendre de risque (il ne lui faudrait pas une nouvelle chute) attrapa les rennes de son étalon, lorsqu'une nouvelle ombre passa dans la forêt, mais cette fois si beaucoup plus proche d'eux. Quoi que ça pouvait être ce n'était pas bon signe, le cheval le ressentit par ailleurs, il était de plus en plus nerveux et martelait le sol de son sabot. Soudain il eut un mouvement brusque arrachant les rennes des mains de la Duchesse.

Qu'est-ce que c'est ?

Oh, surement des renards qui chassent des lapins, il y en a plein ces temps ci...

Mais il vaut mieux tout de même rentrer.

Sachant pertinemment que le renards auraient fuient en les entendant, il tenta tout de même de rassurer son amie et de se rassurer lui aussi, mais en vain. La douleur passée, il délaissa l'aide de Sybille pour se diriger d'un pas hésitant vers son destrier toujours aussi nerveux. Il avait encore quelques élancements qu'il tenta d'éradiquer en faisant bouger ses articulations, d'abord en secouant vigoureusement ses bras engourdis, puis ses jambes. Enfin, il tenta quelques mouvements du bassin toujours pour tenter d'évacuer ses douleurs et de retrouver ses pleines capacités, mais pour tout dire il paraissait plutôt grotesque à gesticuler de cette manière. Cela permis donc notamment de détendre l'atmosphère. Il n'empêche que ceci lui provoqua quelques nouvelles douleurs lui faisant échapper un gémissement qu'il tenta de camoufler par fierté masculine. Il continua ensuite en sautillant maladroitement, et enchainant en même temps les mouvements pour montrer à son amie que finalement ça allait beaucoup mieux. Ce n'était que plus de peur que de mal.

Tu vois comment je suis encore agile. dit il avec un sourire moqueur.

Mais soudain, un, deux, non trois ombres passèrent autour d'eux faisant fuir plusieurs oiseaux dans des cris d'effroi. Le Baron de Vigneulles arrêta ses idioties, réalisant qu’une ou plusieurs choses continuaient à rôder autour d'eux, les analysants sans doute. Un jappement finit par le convaincre qu'ils devaient bel et bien quitter les lieux au plus vite, des grognements retentirent soudain autour d'eux. Il lança alors un regard inquiet à la Duchesse Sybille.

Vite rentrons !

Tout deux se précipitèrent sur leurs chevaux afin de monter en scelle, les parages étaient à présent devenus assez dangereux, surtout qu'il était sans armes. Alors même qu'il venait de prendre position sur sa monture et qu'il allait enfoncer ses talons dans les flans de l'animal un silence étrange s'installa comme si toute vie avait quitté les lieux. Un seconde après, un monstre tout droit sorti des enfers se jeta sur Oedipe et le cheval, plantant ses crocs dans l'équidé provoquant une violente ruade de l'animal. Le Baron de Vigneulles complètement désarçonné par la vitesse de l'attaque se laissa choir sur le sol et réalisa à peine qu'une meute de quatre loups les encerclait. Sa réaction fut immédiatement de s'enquérir de la situation de la Duchesse Sybille, mais en un rien de temps deux des bêtes se jetèrent sur lui enfonçant leurs crocs dans sa cuisse et son mollet et lui arrachant un cris de douleur.

Haaaaaaaaaaaaa!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Saloperie de clébards!


Il n'avait pas d'armes, mais il avait encore assez de force pour cogner et il arriverait certainement à écraser le crâne d'un ou deux bestiaux avant de trépasser. Mais c'est alors qu'un loup plus gros que les autres se jeta aussi sur lui ou plutôt sur sa gorge. Cette bête là n'était pas comme les autres, oh non, il avait le poil hérissé, les babines retroussées laissant apparaitre des dents aiguisés déjà pleines de sang. Mais plus terrible encore ce suppôt de Satan avait les yeux injectés de sang et dégagés une odeur putride en même temps qu'une bave abondante. Le Baron de Vigneulles avait tout juste eut le temps de tenter de le repousser, celui ci en effet vint le mordre au niveau de l'épaule. Mais la bête s'acharna tentant à tout prix à croquer la tête du Dignitaire Impérial, malgré cela Oedipe résistait de toute ses forces maintenant le carnassier à quelques centimètre de sa tête et pouvant sentir à plein poumon l'halène fétide de l'animal. Le Baron détourna la tête tentant de trouver une échappatoire c'est alors qu'il remarque une dague...

Mais oui, c'était une dague qu'il portait d'habitude à sa ceinture ! Que faisait-elle?? Sans doute la portait il sans s'en rendre compte et qu'il l'avait perdu lors de l'attaque... C'est alors qu'il se rappela des autres animaux, ils n'étaient plus là ... Mais le moment n'était plus à la réflexion il lâcha le loup avec une main et attrapa au vol la dague pour la planter directement dans la carotide de la bête. Un jet de sang gicla du coup de l'animal, mais ne le fit pas mourir pour autant. Plutôt coriace quand même... Oedipe n'hésita pas à marteler la tête du monstre avec sa dague, histoire d'en finir une fois pour toute.

C'est alors que la bête rendit l'âme en se laissant tomber sur le corps meurtri d'Oedipe, laissant tout son sang se mélanger à celui du Baron. Il s'inquiéta tout à coup pour Sybille et regarda aux alentours, il ne vit personne, seulement une autre bête morte, mais sa vue se troubla très vite et une immense fatigue commença à le prendre.


Sybille_von_frayner
Sybille avait les rennes de sa jument en main, prête à monter en selle, quand elle entendit prés d'elle des grognements menaçants. Elle déglutit et tourna la tête doucement pour voir l'animal qui paraissait si hargneux...

Là, à trois mètres à peine, un loup la tenait en joug. Babines retroussées, il approchait dangeureusement. Fleurasie trépignait... Sybille reserra la main sur les rennes. Il ne fallait surtout pas la laisser partir. C'était là sa seule échappatoire.

Sybille tourna la tête vers Oedipe. Il était à terre... Son cheval venait de le désarçonner et de prendre la fuite, appeuré par les attaquants !

Désarmée, que pouvait-elle faire ? Oedipe venait de se faire mordre aux jambes par ses deux assaillants. Mais il se débattait comme un diable et tenait bon. Il envoya l'un d'eux valser à plusieurs mètres. Visiblement morte, la bête s'écrasa lourdement sur le sol.

Et soudain, tout alla très vite... Les deux loups encore vivants prirent la fuite. Le temps que la jeune femme réalise, une bête tout droit sortie de l'enfer agressa Oedipe qui la tua à une vitesse impressionnante. Malgré cela, l'animal avait réussi à le mordre à l'épaule...

L'imprudente Duchesse lacha les rennes de sa jument pour se précipiter vers Oedipe. Elle le regarda de toute sa hauteur avant de s'accroupir pour le dégager de cet animal mort. Il était hideux, monstrueux... Il semblait malade.
L'air dégouté, Sybille l'attrapa par les pattes et tira pour le faire basculer sur le sol. Elle s'empara d'un mouchoir et l'appliqua sur l'épaule meurtrie de son compagnon d'infortune.


- Viens ne trainons pas ! Il faut partir. Vite !

Elle l'aida à se relever. Il semblait avoir bien du mal à se mouvoir. Cependant il fit un effort surhumain, pour monter en selle derrière elle. C'était une question de survie.

- Tiens toi bien Oedipe. Je t'en supplie, reste éveillé...

Et elle donna un coup sec dans les flancs de Fleurasie qui n'avait pas failli. Fidèle monture... C'était de loin la préférée de Sybille. La vaillante les ramena au trot vers les remparts de Vigneulles.

Là des palefreniers accouraient vers eux. L'arrivée subite de la monture ensanglée du Baron les avaient mis en alerte. A peine l'un d'eux fut-il arrivé à leur hauteur que le barron perdit connaissance et tomba dans ses bras...

Sybille, sous le coup de l'émotion, fondit en larmes... Elle descendit de selle. On les ramena tous deux au castel...

Qui aurait cru que cette chevauchée improvisée se terminerait en cauchemar ?

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H-72

Quatre heures s'étaient écoulées depuis leur agression. Oedipe et Sybille avaient repris leurs marques, tous deux soulagés d'avoir enfin retrouvé un lieu familier. Elle avait tenu à rester auprès de lui à Vigneules pour s'assurer que tout irait bien dorénavant.

Il était alité dans ses appartements. Ses deux chutes, et les morsures dont il avait été victime, l'avaient douloureusement mis à l'épreuve. Et bien que sybille avait insisté pour faire appel à un médecin, il refusait, plus têtu qu'une mule.

Aah les hommes et leur fichue fierté !

Elle était inquiète au demeurant. Mais il se moquait gentiement de la jeune duchesse. C'est qu'il se définissait comme une force de la nature !
Elle désapprouvait. Cependant, le voir ainsi plaisanter la rassurait quelques peu, bien qu'elle le soupçonna d'en faire plus que de raison pour la réconforter...

Ils conversèrent sur leur aventure. Encore tout abasoudis par cette attaque. Jamais de mémoire, Sybille n'avait entendu parlé d'une chose pareille. Elle était choquée et fragilisée. Rester auprès d'Oedipe, le veiller, c'était aussi une manière d'exorciser ce qui venait de leur arriver.

De temps à autre, une jeune servante venait voir le Barron. Elle levait les linges posés sur les morsures pour voir si le cataplasme faisait effet. Son air dubitatif ne plaisait guère à Sybille. La domestique s'adressa au barron.


- Votre excellence, vous devriez faire venir un médecin. Il pourrait soigner ses morsures bien mieux que moi ! Celles de votre épaule est vilaine. J'ai bien peur qu'une infection ne s'y installe...

Sybille sauta sur l'occasion pour approuver.

- Oui Oedipe. Elle a raison. Laisse moi appeler Uriel ! S'il te plait...

Et lui de rétorquer, si sûr de lui :

- Rien à faire ! Je ne veux rien savoir ! Allons mesdemoiselles, tout cela vient à peine de se produire. Vous avez fait ce qu'il faut pour me soigner. Tout ira bien ! Cessez de vous inquiéter de la sorte. C'est inutile. Voyez comme je suis fringant !

Sybille soupira, une fois de plus. Quel bourrique cet Oedipe !
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Sybille_von_frayner
H - 62

Sybille avait envoyé un domestique sur Dombasle pour prévenir qu'elle passerait la nuit à Vigneules, auprès d'Oedipe. Elle demanda aussi à ce qu'on prévienne Uriel des derniers évènements de sorte qu'il soit au courant. Elle exigea qu'on lui précise que tout allait bien. Elle ne voulait surtout pas qu'il s'inquiète, même si au fond, elle était elle-même morte d'angoisse.

On lui prépara une jolie chambre dont les fenêtres donnaient sur son domaine. Elle sourit en voyant cela. Le Barron était toujours très prévenant avec elle.

Oh ce soir là il ne fallut pas la bercer pour qu'elle s'endorme. Elle tomba dans un sommeil de plomb très rapidement. Un sommeil peuplé de diaboliques fantasmagories.

Mais en pleine nuit, on vint frapper à sa porte.


- Votre Grasce ! Votre Grasce !

Sybille se réveilla en sursaut ! Les yeux encore tout gonflés, émergeant difficilement d'un sommeil trop lourd, elle se leva et alla ouvrir la porte dans la pénombre.

- Que se passe-t-il ? Quelle heure est-il ?

Une jeune domestique était là, une bougie à la main...

- Votre Grasce, son excellence vous réclame. Il a du mal à trouver le sommeil. Il semble inquiet...

- Inquiet ? Pourquoi ? La situation aurait-elle évolué ?

- Je ne pense non. Mais... Il semble anxieux. Il vous demande.

- Bien, aidez-moi à enfiler ma robe... Je vais y aller de ce pas.

Une fois convenablement vêtue, Sybille se rendit aussitôt dans les appartements d'Oedipe. Elle frappa doucement à la porte. Et de l'autre côté, la voix d'Oedipe pesta !

- Je veux Sybille ! ALLEZ LA CHERCHER !

Un peu étonnée par son attitude, Sybille entrouvrit la porte et passa la tête.

- C'est moi Oedipe. Que t'arrive-t-il ?

Elle referma la porte et vint s'assoir dans un fauteuil disposé juste à côté du lit.
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--Oedipe.


- Je suis angoissé Sybille. Reste avec moi. Je ne cesse de penser à ces loups de malheur. S'il te plait reste là...

Il réclama la main de la jeune femme qu'il prit dans la sienne comme s'il s'accrochait à une bouée de sauvetage. Jamais Sybille ne l'avait vu dans un tel état.

- Le peu que je dors, je fais des cauchemars et me réveille en sursaut. Et mon coeur bat si fort que j'en ai mal dans la poitrine. Je ne veux plus dormir...

Il poussa un profond soupir d'angoisse.

- Tout ce noir... Toutes ces ombres.... J'ai hâte que le soleil se lève. Quelle heure est-il ? Quelle heure dis-tu ?

Sybille_von_frayner
Elle l'observait sans mot dire. Elle avait la sensation étrange de voir un enfant terrifié par un monstre imaginaire caché sous son lit. Elle le trouvait bizarre. Il parlait de façon décousue.

- Il est trois heures Oedipe... Trois heures...

Elle fronça les sourcils.

- Allons ! Que se passe-t-il ? Tout va bien. Nous sommes vivants ! Ils sont partis ! Si tu ne dors pas, tu ne pourras pas te rétablir ! Et il est hors de question que tu bouges de ce lit. Tes côtes te feraient trop mal. Désires-tu quelque chose à boire, à manger ?

Il acquiessa. Elle fit venir un peu de vin ainsi que du pain et du fromage. Elle lui sourit. Il mangeait de bon coeur et semblait aller mieux.

Une fois l'encas avalé, ils parlèrent un peu. Il avait récupéré son sang froid et finit par s'endormir de nouveu... Elle aussi, dans son fauteuil...


H - 60

Cri de peur, réveil en sursaut... Cinq heure du matin. Une fois de plus réveillée en sursaut, Sybille leva aussitôt vers lui un regard inquiet.

Cauchemar...

Doucement elle prit sa main et le rassura. Jamais elle ne l'aurait cru aussi sensible... Où était passé son Oedipe ?

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