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Info:
Varennes manque cruellement d'informations quand à la révolte qui soulève Sainte-Ménehould contre le Duché. Mélilou décide donc de se rendre sur place afin de constater d'elle même la situation. Ce RP décrit son voyage, du départ jusqu'à son retour.

[RP-Terminé][Carnet de route]De Varennes à Sainte-Ménehould.

Melilou
[HRP] contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, ce RP est totalement ouvert Si vous avez envie de vous trouver sur notre route, c'est sans problèmes! [/HRP]

En ce 29ème jour du mois de Décembre 1456, Mélilou avait envoyé une missive à Rhémy, maire de Varennes, pour lui demander conseil. Pouvait-elle quitter la ville alors que la mairie appelait à la défense? Elle était tiraillé par ce dilemme. Et en même temps, que pouvait-elle apporter à Varennes? Elle ne possédait pas d'armes, et n'était pas bien forte. Faire partie de la milice comme aujourd'hui, oui. Mais se battre en cas d'attaque extérieure? N'aurait-ce pas été du suicide que de se jeter dans la bataille avec si peu d'équipement? Sans doute. Elle voulait se rendre à Sainte-Ménehould. Pas pour se battre, mais pour comprendre tout ce qui fondait cette révolte. Les informations en gargotte ou en halle étaient trop minces d'un côté, trop générales de l'autre. Elle voulait en savoir plus.

C'était toutes ces pensées en tête que Mélilou avait marché dans Varennes. Sa ronde l'avait finalement amenée devant la taverne des Frasques. Elle avait jeté un oeil par la fenêtre et vu dame Pitchoune seule à une table. Sans doute aurait-elle elle aussi quelques réponses à lui donner.

La dame avait été formelle: Varennes était bien défendue et ne courait pas de risques imminents. Il en faudrait beaucoup pour que la révolte ménihildienne dépasse les murailles de la cité. Elle lui avait également dit qu'il était peut-être dangereux de s'engager dans la défense de la ville sans arme et avec aussi peu de forces. Alors Mélilou s'était décidée. Elle quitterait Varennes le lendemain pour Sainte-Ménehould.

En rentrant chez elle, elle avait imaginé son parcours. Quatre noeuds. Deux jours de marche. Elle passerait par Compiègne, et non par Reims, ce qui lui permettrait de prendre des nouvelles de Galeazzo qui s'était rendu là-bas un peu avant la Noël. Elle passerait la nuit à Compiègne et repartirait le lendemain pour Sainte-Ménehould. Elle craignait cependant un peu le brigandage. Les environs de Varennes étaient sûrs, mais plus loin? En se rapprochant de son but, elle se rapprocherait également des révoltés, et le danger se ferait plus présent sur les chemins. Elle songea un instant qu'il serait sans doute intelligent de partir à plusieurs. Peut-être certains Varennois voudraient-ils l'accompagner?

Elle s'était assise à sa table et avait écrit, à l'encre noire sur une feuille de lin:


Citation:

Varennois, Mesdames et Messires, salut!

Je compte partir demain pour la cité de Sainte-Ménehould. Comme vous le savez sans doute, une révolte est en cours en ses murs. J'ai reçu récemment des nouvelles d'Oniki narrant la situation, ils ont là-bas besoin de soutien, physique et moral. Varennes est tranquille mais Sainte-Ménehould se meurt! J'en appelle à votre courage et à votre dévouement! Prenons la route, et allons soutenir notre duché!

J'ai conscience du danger que représente un tel voyage, aussi je constituerai dès demain un groupe simple permettant à ceux qui le souhaiteraient de partir avec moi. Le départ est prévu pour deux heures après le midi et le trajet durera deux jours. Nous nous arrêterons à Compiègne pour passer la nuit, et repartirons le lendemain dès l'aube.

Si vous prenez la décision de partir, n'oubliez pas de conserver avec vous suffisamment d'écus afin de pouvoir embaucher pendant votre absence. Afin de ne pas vous affaiblir, il vous faudra prendre sur vous quelques denrées dans le cas où nous serions bloqués sur un noeud un jour supplémentaire. Pour rappel, vous ne pourrez partir si vous travaillez lors du départ. Embauchez donc chez vous mais ne cherchez pas d'emploi. Enfin, laissez également dans votre propriété une petite somme d'argent. Si nous sommes attaqués par des brigands, il sera bon d'avoir chez nous de quoi manger en rentrant. Quoiqu'il arrive, vous pourrez faire demi-tour à tout moment, seul ou avec les autres.

Vous pouvez me faire savoir, en vous signant sur la halle, si vous souhaitez être du voyage mais, dans tous les cas, je partirai à l'heure.

Amis Varennois, montons au créneau! Pour la Champagne, pour le Duché...pour le Roy!




Elle s'était ensuite dirigée vers la halle pour y placarder son annonce. L'union fait la force, disait l'adage. Peut-être partirait-elle seule, mais pas sans avoir tenté de convaincre ses compagnons.
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Pourquoi voit-on partout le mot citoyen? La révolution et la citoyenneté, c'est 1789...
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Melilou
La journée était passée et personne ne s'était encore proposé pour l'accompagner. Cela ne la surprenait pas, finalement. Elle avait fait annonce de son départ bien tard, et voyager vers une ville en révolte nécessitait sans doute un certain délai de réflexion. Elle se préparait donc à partir seule, même si la situation pouvait encore changer aux premières heures du lendemain.

La perspective du départ la rendait nerveuse. Sans savoir pourquoi, elle avait l'impression de partir à des lieux de chez elle. Ce dont elle était sûre cependant, c'était de s'engager dans une aventure aux augures incertaines. Maire, douaniers et miliciens de Varennes avaient bien tenté de la mettre en garde, mais c'était mal connaître la donzelle. Fougueuse, determinée et têtue, et elle ne changerait jamais.

Il ne fallait rien oublier. Les brigands se feraient un malin plaisir de la détrousser de tous ses biens, autant ne pas tenter le diable. Ne prendre que le nécéssaire, mais ne rien laisser au hasard. Elle entreprit d'abord de décompter sa bourse et renversa tout son contenu sur la petite table. 114 écus. Elle réfléchit un moment.

Me nourrir demain et après-demain...disons quinze écus. Quatre maïs achetés au marché feront bien l'affaire.

Elle écarta 15 écus du petit tas.

Mon champ est semé...pas besoin d'écus pour la récolte, je trouverai bien à Sainte-Ménéhould de quoi travailler et payer celui qui récoltera pour moi, ainsi que pour les labours et les semailles des jours suivants.

Elle tripotait nerveusement le petit étui de cuir.

Le chemin du retour...quinze écus également. Soyons prévoyants. Si je ne peux travailler qu'à la mine, je n'aurai peut-être pas de quoi assumer les embauches et la nourriture de ces deux jours de route.

Elle rajouta encore 15 écus au petit tas en bout de table. Quelles autres dépenses allait-elle devoir engager encore? Elle se tapa le front. Le bâton, seule arme dont elle pourrait disposer pour le moment. De mémoire, ils étaient vendus une dizaine d'écus sur le marché. Elle poussa encore une fois 10 écus vers le bout de la table.

Les imprévus maintenant...

Mélilou n'avait aucune idée des frais qu'engagerait son voyage. Aussi elle poussa encore 20 écus vers le petit tas et récapitula la situation.

15...et 15...30. Plus les 10 du bâton...40. Ajoutés les 20 de surplus...60. Elle les remit dans la bourse de cuir.

Il lui restait donc 54 écus. Elle les déposa dans une pochette de lin et les cacha sous la pierre descellée de la cheminée. Au moins, si elle perdait tout en route, elle aurait de quoi manger en rentrant.

Après la bourse, le matériel. Elle retourna sa besace sur la table...une carte que lui avait donné un habitant pour l'aider dans sa route, trois plumes, quelques bougies, des parchemins, un petit flacon de verre fermé par un bouchon de liège, contenant un peu d'encre noire. Devant l'inquiétude du maire et des habitants face à son départ, elle leur avait promis de leur envoyer chaque jour un pigeon pour leur donner de ses nouvelles. Elle se retourna et chercha des yeux le cahier de cuir que son père lui avait offert un peu avant sa mort. Elle y avait déjà consigné son voyage de Cambrai à Varennes. Elle le déposa dans sa besace. Elle ferait de même pour celui-là.

Tout y était...Encore quelques heures, et elle serait sur les chemins.


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Melilou
[Mardi, le 3Oème jour du mois de Décembre 1456]

Melilou fut réveillée par des bruits sourds et répétés. On frappait à la porte. Elle s'empressa d'aller ouvrir. Peut-être un Varennois s'était-il décidé à l'accompagner? C'est finalement un coursier qu'elle trouva devant son huis.

Bien le bonjour mademoiselle. Deux missives pour vous!

Elle s'empara des pochettes, remercia le coursier et vint s'asseoir à la table. La première était de Rhémy, elle reconnaissait le seau de la Mairie. La seconde en revanche, n'était pas scellée. Aucun nom, aucun signe de sa provenance...elle la lirait en deuxième.

Elle ouvrit en hâte le premier courrier.

Citation:

Méli,
Voici le mandat que je t'ai préparé... bien peu de chose à vrai dire, mais j'éspère que ca t'aidera...

J'ai pris la liberté de faire une annonce en Mairie pour trouver des volontaires pour t'accompagner,
j'éspère que tu ne m'en voudras pas...

Qu'Aristote veille sur toi !

Bien à toi,

Rhémy.

Ps: çi joint un petit guide qui t'aidera peut être dans l'utilisation de ton mandat...


Ainsi donc, Rhémy l'avait réellement fait! Il lui avait confié un mandat, contenant 6 miches de pain, afin de déjouer une éventuelle attaque de brigands de grands chemins. Elle n'était pas repassée en Mairie depuis la veille, aussi n'avait-elle pas lu l'annonce qu'il avait affichée pour lui trouver des compagnons de route. Elle saurait lui être reconnaissante de la considération qu'il lui portait.

Elle plia le mandat et le rangea soigneusement dans la poche cousue de sa besace. La seconde missive, maintenant...


Citation:

Bonjour gente demoiselle,

Je viens m'engager dans votre groupe pour vous prêter main forte, mon épée est votre service!

Mcqueen1


Elle reposa la feuille, pensive. Sans doute ce messire Mcqueen1 avait-il vu l'annonce en mairie. Elle fut rassurée à l'idée de ne pas voyager seule. Elle regarda par la fenêtre: l'heure avançait, atteignant déjà presque le midi. Elle s'empressa de répondre à l'inconnu.

Citation:

C'est avec grand plaisir Messire Mcqueen que je ferai route avec vous. Rendez-vous un peu avant les deux heures sur la place de la halle, c'est de là que nous partirons.

Je ne vous connais point et ne saurai donc vous reconnaître, mais sachez que je n'aurai avec moi qu'un bâton et une besace de cuir rouge.

Nous nous trouverons.


Elle glissa la feuille dans une pochette de lin, fit couler au dos quelques gouttes de cire qu'elle marqua d'une croix à l'aide de l'ongle de son pouce.

Elle ne repasserait pas chez elle avant de partir, aussi fit-elle un rapide tour de la maison afin d'être sûre de rien oublier. Après un dernier inventaire de sa besace, elle jeta sur ses épaules la cape de Galeazzo et sortit.

Elle ferma la porte, souffla un grand coup comme pour se donner du courage et s'en fut vers la halle, sans se retourner.

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Melilou
Il lui restait deux petites heures à peine avant de retrouver le messire Mcqueen à la halle. Ce n'était pas de trop pour terminer de préparer son départ.

Première étape, faire transmettre la missive au messire. Elle aurait pu passer par le courrier normal, mais cela aurait pris trop de temps..il fallait trouver un autre moyen. La solution ne se fit pas attendre. Un peu plus loin, vers le marché, le petit crieur de l'AAP tenait à bout de bras les nouvelles du jour.

Personne alentour...sans doute à cette heure les Varennois étaient-ils occupés à déjeuner. Elle s'approcha d'un pas vif, sa missive à la main.


Eh, gamin, vient un peu par là.

Le petit crieur s'avança en sautillant.


Quoi m'dame?

Tu connais le messire Mcqueen1?

Heu...non M'dame. Enfin si, j'sais qui c'est, mais j'lui jamais parlé encore.

Tu sais où il habite?

Heu...oui M'dame. Faut tourner, là, et ensuite faut longer la v'nelle d' la Poire Pochée. Ensuite, faut t...

Oui, bon, d'accord. Tu irais lui porter quelque chose pour moi?

Ben...ca dépend M'dame...j'dois crier les nouvelles moi, c'comme ça que j'gagne ma croûte alors si j'crie plus ben j'gagne rien!

Mélilou leva les yeux au ciel, un brin agacée. Tu perds pas l'nord gamin, pensa -t-elle.

D'accord, d'accord, ça va. Combien tu veux? dit-elle en tapotant sa bourse.

Le gamin écouta un instant les écus sonnants et trébuchants, comme pour évaluer la somme que Mélilou pouvait bien avoir sur elle.


Ben...j'dirai 10 écus M'dame.

10 écus? Dis donc tu ne te mouches pas du coude toi! Je t'en donne 4.

9!

7?

Le gamin réflechit un moment.

Va pour 7.

Mélilou sortit de sa bourse les petites pièces. Le petit malin, il s'en tirait bien. 7 écus pour une missive...à ce prix là, elle se dit qu'elle deviendrait bien courrier de Varennes! Une demie journée de salaire pour une petite lettre...Ainsi, sur les 20 écus de surplus qu'elle s'était accordée, il n'en restait déjà plus que 13. Et ben, ça commence fort, se dit-elle.

Elle avait à peine déposé les écus dans la main tendue du gamin qu'il lui arrachait déjà sa missive et détalait comme un lapin. Elle le regarda s'éloigner en souriant. Allez, il était mignon. Elle remarqua qu'il était parti sans emporter ses journaux. Elle hésita un moment à en chiper un...7 écus valaient bien une missive et un canard sans doute. Mais elle se ravisa, déposa encore un écu sur le tas et s'en fut, le dernier numéro de l'AAP entre les mains.

Elle continua son chemin et s'arrêta au marché. Elle passa à l'étal de Rasjeje pour acheter son bâton, puis à celui de Souliergreg pour les quatre maïs. Elle était fin prête. Dans un peu moins d'une heure, messire Mcqueen serait là..il n'y avait plus qu'à attendre. Elle s'installa près de la fontaine et lut son parchemin en grignotant un épi du bout des dents. Elle espérait y trouver des nouvelles de Sainte-Ménehould, mais rien. Pas la moindre petite ligne. Elle s'interrogea, perplexe. Et alors quoi? La révolte était finie? D'accord, les rumeurs parlaient d'une trève pour les fêtes mais tout de même...pas un mot...c'était étrange.

Manquerait plus que finalement, elle ne trouve rien en arrivant là bas!

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Melilou
Une fois sa lecture terminée, elle reposa le parchemin et jeta un oeil au cadran solaire qui surplombait le porche de la halle. Deux heures après le midi. Melilou sentit un frisson d'excitation la parcourir. Il fallait y aller. Que faisait donc le messire Mcqueen?

Elle regarda autour d'elle. Elle ne s'était pas rendue compte que la place s'était animée de nouveau. Les gens passaient, s'affairaient, qui déambulant tranquillement, qui pressant le pas d'un air soucieux...Une après-midi normale à Varennes , en somme.

Elle observait les passants quand son regard fut attiré par un homme lourdement habillé qu'elle n'avait encore jamais vu. Il était grand et tout vêtu de noir. Mais ce n'est pas cela qui l'impressionna le plus: il portait sur sa tête un casque de fer, et à sa ceinture un bouclier et une épée. L'homme se dirigeait vers l'entrée de la halle quand elle se souvint de la missive reçue le matin.

Messire Mcqueen avait dit quelque chose comme..."mon épée est à votre service! " Ce pouvait-il que ce soit lui? Si c'était le cas, elle n'avait plus de raisons de s'inquiéter. Qu'est ce que de pauvres brigands pouvaient bien tenter contre un homme si lourdement muni? Le messire la remarqua en s'approchant. Elle vit ses yeux se poser tour à tour sur le bâton, puis sur sa besace, puis à nouveau sur le bâton...


Dame Mélilou? demanda-t-il.

Elle se sentait d'un coup bien ridicule et bien petite devant tant de prestance.
Heu...oui Messire...Messire Mcqueen. C'est moi même. Vous êtes bien à l'heure et...heu...Elle n'osait pas le regarder dans les yeux et tripotait sa besace dans tous les sens sans s'en rendre compte. Le messire sourit en la voyant si troublée.

Et bien, enchantée ma chère. Etes vous prête?


Heu...c'est à dire...oui...
Bon sang, ressaisis-toi, pauvre idiote, il ne va pas te manger! se gronda-t-elle. Elle soupira vivement et, pour la première fois, regarda Mcqueen droit dans les yeux.

Je suis prête, allons-y.

Dans son émoi, elle ne s'était pas de suite rendue compte d'une chose: un peu plus loin, sous le grand saule, se tenaient ses amis Varennois. Deux heures après le midi...ils avaient pensé à l'heure de son départ et s'étaient rassemblés pour lui dire au revoir. A cet instant, sans doute aurait-elle fait demi-tour si la présence de Mcqueen ne l'avait pas rassurée quand au déroulement du voyage. Il fallait voir ça...leurs visages étaient tous plus inquiets les uns que les autres. Elle préféra ne pas s'approcher d'eux, sous peine de voir Juju fondre en larme et d'entendre Rhémy lui prodiguer encore des tonnes de réclamations. Elle se contenta de les saluer d'un grand signe de la main et leur cria:

A bientôt mes amis! Guettez bien les pigeons, je vous écrirai chaque jour! Soyez sûrs qu'Aristote veillera sur moi comme il a toujours veillé sur vous!

Elle réajusta sa cape, serra les liens qui maintenaient son bâton et jeta un dernier coup d'oeil à la halle. Au revoir Varennes...ce soir, si Aristote le voulait, elle saluerait Compiègne. Elle se tourna vers Mcqueen.

En route.

Ils se mirent en marche. Ce qu'elle ne vit pas c'est que, bien après qu'elle eut disparu de leur vue, ses amis agitaient toujours les bras en signe d'au revoir.
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Melilou
Cela faisait maintenant plus de quatre heures qu'ils marchaient. Le messire Mcqueen n'était pas bien bavard, mais Mélilou ne lui en tenait pas rigueur. Après quelques paroles échangées sur leur situation respective à Varennes, ils avaient poursuivi la route en silence. Seules s'échangeaient de temps en temps quelques remarques sur la contrée, le paysage, les alentours.

C'était la deuxième fois que Mélilou voyageait et, à côté de son premier périple qui l'avait menée, seule, de Cambrai à Varennes, cette petite escapade de deux jours faisait office de promenade de santé. Le gel des derniers jours avait figé les sols, emprisonnant la boue et les flaques d'eau. Les chemins étaient bons. Le givre faisaient crisser leurs pas, marquant leur marche de pulsations régulières. Ils allaient bon train.

Les premiers signes de fatigue se faisant sentir, ils s'arrêtèrent un moment sous un arbre pour se reposer et grignoter un morceau. Mcqueen lui dit qu'il n'arriveraient pas avant la nuit, mais qu'ils pouvait espérer entrer à Compiègne suffisamment tôt pour y trouver une taverne encore ouverte qui leur offrirait le logis jusqu'au lendemain. Mais c'était compter sans le ciel, qui se couvrait d'une épaisse masse blanchâtre. Mélilou ne connaissait que trop bien l'apparence que prenaient les nuages: il allait neiger, et fort.

Messire, reprenons la route. Le temps se gâte.

Une demie heure plus tard, les premiers flocons commençaient à tomber. D'abord légers, ils se transformèrent rapidement en amas de neige épaisse et résistante. Déjà les chemins se couvraient d'une fine pellicule blanche. Le vent se levait. Glacial, violent. Mélilou serra les liens de sa cape, tentant de protéger ses mains du froid piquant. La tempête était là.

Ils engagèrent alors une lutte féroce contre les éléments. Le vent venait de face, rendant leur progression bien pénible et plus lente. Ils marchèrent ainsi deux heures encore, le visage et les membres fouettés par la force de flocons. En chemin ils croisèrent quelques voyageurs, luttant eux aussi contre le vent et la neige. La nuit était tombée depuis longtemps lorsqu'ils grimpèrent une colline et aperçurent au loin les premières lumières de Compiègne.
Nous y sommes, pensa-t-elle. Son visage la brûlait, elle ne se sentait plus ses mains. Le froid la transperçait de part en part et la neige fondue accumulée sur ses vêtements la mouillait jusqu'à l'os.

Courage, dame. Nous ne sommes qu'à deux kilomètres des portes de la ville. Tenez bon, bientôt vous serez en taverne, devant un feu de cheminée et une bonne chope de bière.

La perspective des braises rougeoyantes et de l'alcool bienfaisant lui donnèrent un coup de fouet, et ils terminèrent la route d'une seule traite. Un peu avant les portes de la ville, ils croisèrent des hommes en armes. Sûrement des défenseurs de la ville... Ils leur demandèrent un endroit où se réchauffer et dormir. Les hommes leur indiquèrent la direction de la taverne la plus proche. Il n'était pas encore minuit, elle devait être encore ouverte.

Ils suivirent le chemin indiqué et arrivèrent devant "Le petit Compiègne". De la lumières et des rires à l'intérieur...ils entrèrent. Des regards intrigués se tournèrent vers eux. Ils n'étaient pas de là et les gens le savaient. Mélilou s'approcha du comptoir et demanda au tavernier si il lui restait des chambres. Par chance, un voyageur avait quitté la ville un peu plus tôt dans la soirée et avait libéré l'une des pièces du premier étage. Mélilou déposa 10 écus sur le comptoir et les deux compagnons montèrent sans demander leur reste.

A peine leurs effets enlevés, ils s'écroulaient sur leurs couches et s'endormaient d'un sommeil si lourd qu'il en fut sans rêves.

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Melilou
Mélilou fut réveillée par la lumière qui pénétrait dans la pièce. Ils avaient été si pressés de se coucher la veille au soir qu'ils en avaient oublié de tirer les rideaux. Elle se redressa sur sa couche et tenta de rassembler ses esprits. Elle avait l'impression d'avoir dormi pendant des jours. Quelle heure pouvait-itl bien être? Elle regarda autour d'elle. La chambre n'était pas bien grande, mais bien mise. Du bois, de la pierre, des tentures, une table de chevet et une commode sans prétention...l'endroit était simple mais coquet. De quoi se toiletter un brin, également. Le tavernier avait du entrer un peu plus tôt sans qu'elle l'entende, car le petit seau posé sous le miroir était empli d'eau encore chaude. Elle se leva, plongea ses main dans le liquide fumant et s'innonda le visage d'un geste vif. C'était tellement bon qu'elle aurait bien plongé toute entière dans la petite bassine, pour effacer les derniers souvenirs du froid de la veille.

Elle sentit ses mouvements douloureux. Marcher contre le vent lui avait demandé beaucoup d'efforts, elle était toute courbaturée. A l'autre bout de la pièce, Mcqueen dormait toujours, affalé sur sa couche, à grands renforts de ronflements. Elle rassembla discrètement ses affaires, se vêtit et descendit au rez-de-chaussée. Le tavernier était là mais la pièce encore vide. Elle s'approcha timidement.

Hé là, ma p'tite dame! Alors, bien dormi? Si vous avez faim je peux vous proposer une miche de pain et une tasse de lait de chèvre. Chaud en plus, il vient d'être tiré.

Elle n'avait rien mangé depuis la petite pause qu'ils avaient fait la veille à la tombée de la nuit et elle était affamée.

Je veux bien messire, merci. Dites moi, nous ne faisons que passer, nous repartons dans la journée pour Sainte-Ménehould. Faut-il signaler notre présence à la mairie, même pour si peu de temps?

Le tavernier lui répondit tout en s'affairant à préparer son encas.

Ah ça, ma p'tite dame, j'pense bien! D'ailleurs vous ne pourrez rien acheter au marché tant qu'vous aurez pas prév'nu not'bon maire! Faudra vous rendre à la mairie dans la matinée! Il déposa la miche de pain et le bol de lait fumant devant elle.

Merci messire. Bon, je vais attendre alors que mon compagnon soit réveillé. Nous ferons un tour de la ville et nous partirons ensuite.

Partir? Aujourd'hui? Avec c'temps? Ben j'vous souhaite bien du plaisir! Z'avez pas vu la tempête, là, dehors? Y en a pour la journée si vous voulez mon avis. Et c'est pas avec vot' p'tite cape que vous pourrez affronter ça! A côté de c'qui tombe là, la neige d'hier était une récréation! Enfin c'est vous qui voyez hein, j'voudrais pas vous commander!

Mélilou se leva et colla son nez sur la vitre. Malgré la douceur de la pièce, des petits ronds de buée se formaient sur les carreaux à chaque fois qu'elle respirait. Le tavernier disait vrai. La neige tombait dru dehors, et les arbres pliaient sous la force du vent. Elle dut se rendre à l'évidence: ils ne pourraient pas reprendre la route avant le lendemain.

Elle se rassit et sortit de sa besace une plume, son encrier, et son cahier de cuir. Elle pouvait maintenant commencer son carnet de route.


Citation:


Compiègne, le 31ème jour du mois de Décembre 1456.

Malgré la neige, nous avons atteint Compiègne dans les temps. Nous logeons à la taverne municipale. La tempête de neige fait rage ici, et le tavernier a l'air de dire que nous ne pourrons repartir avant le lendemain. Maintenant que j'ai regardé dehors, je crois bien qu'il a raison. Cela va nous retarder un peu mais c'est sans doute plus prudent.

Mcqueen est un peu étrange, il ne parle pas beaucoup, mais sa présence m'est agréable. J'attends qu'il se réveille pour sortir, nous avons à faire. Il parait que les étrangers doivent se signaler en mairie...je ne crois pas que ce soit comme ça à Varennes mais nous irons tout à l'heure.

Comme nous allons être bloqués ici un jour de plus, je vais certainement chercher du travail. Les dix écus de la nuit ont largement entamé ma bourse, et je n'ai presque plus rien. Je me demande bien par contre ce que je vais pouvoir trouver en ville par ce temps. Manquerait plus qu'il n'y ait que des champs de blé à labourer, ce serait bien ma veine!

Il est temps d'aller réveiller mon compagnon. Ce Mcqueen ronfle comme un boeuf essoufflé, je n'avais encore jamais entendu ça! Je doute de pouvoir le réveiller avec une simple pichnette...sans doute vais-je être obligée de le secouer un peu.



Mélilou souffla un instant sur la page pour faire sécher l'encre et referma le cahier. Elle rassembla le bol et la cuillère et les déposa sur le comptoir. Le tavrenier avait disparu. Sans doute était-il occupé à rentrer les provisions pour les menus qu'ils servirait aux villageois dans la journée. Elle grimpa quatre à quatre les escaliers et entra dans la chambre. Mcqueen ronflait toujours à pleines narines. Elle posa une main sur son épaule.

Messire, debout, il est l'heure!

Pas de réponse. Elle répéta trois fois ses paroles en le secouant doucement mais le messire ne bougea pas d'un pouce. Alors elle se dirigea vers la bassine, s'en saisit et la balança sur la couche.

MESSIRE!

Le pauvre Mcqueen se redressa d'un bond, complètement ahuri.

Mais ça ne va pas non? Etes vous folle? De quel droit...

Messire excusez moi, mais cela fait une demie heure que je tente de vous lever, il me semblait ne pas avoir le choix...Rassemblez vos affaires, nous partons. Les plans ont changé, je vous expliquerai tout cela en chemin.

Elle rit doucement face à l'incompréhension flagrante de Mcqueen et quitta la chambre. Elle ouvrait la porte de la taverne quand elle entendit son compagnon descendre lourdement les marches en grommelant.
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Melilou
Ils se dirigeaient vers la mairie sans piper mot, le dos courbé sous les flocons. Par chance, ils ne s'en étaient pas rendus compte en arrivant la veille au soir, le Petit Compiègne se tenait tout proche de l'hôtel de ville et ils n'eurent donc pas gros de chemin à faire sous les intempéries. Mcqueen n'avait visiblement pas apprécié son réveil en fanfare et ne s'en cachait pas. Mélilou rompit le silence.

Bon, ça va, vous avez gagné. Je m'excuse.

Mcqueen ne s'arrêta pas et lui lança un regard en coin qui en disait long.

Je m'excuse, d'accord? Un partout la balle au centre, ça va? Je trouvais ça drôle sur le moment...je ne recommencerai plus.

Elle plaqua sur son visage la moue mi-boudeuse mi-taquine qu'elle utilisait si souvent, espérant calmer l'agacement de son compagnon. Il céda finalement.

Ecoutez moi bien ma belle, vous n'avez pas intérêt à me refaire un plan de ce genre. Nous faisons route ensemble, je vous le concède. Mais nous ne sommes pas du même rang et vous me devez le respect. Ne m'obligez pas à vous traiter en inférieure, et montrez-vous digne de ma considération.

Mélilou ne put que se taire face au messire. Il avait raison. Son comportement du matin avait outrepassé les droits que possédaient les paysans face aux gens de bonne société. Elle se sentit à nouveau bien petite devant le rang et la stature de Mcqueen. Elle changea de sujet.

Comme je vous le disais ce matin, les plans ont changé. Le temps est trop mauvais pour que nous puissions repartir aujourd'hui, aussi nous passerons encore une fois la nuit à Compiègne. Il nous faudra partir dès l'aube demain, cette journée imprévue nous retarde déjà bien assez. Nous devons nous rendre à la mairie pour faire mention de notre passage dans les registres. Il me faudra quelques moments aussi pour écrire à Varennes, là bas ils attendent de mes nouvelles.

Mcqueen acquiesça sans un mot. Et bien, il va être difficile de faire marche arrière...j'ai dépassé les bornes et je crois bien que je vais m'en rappeler un moment, se dit-elle. Arrivés à la mairie, ils inscrivirent chacun leur nom sur le registre de la ville. Une fois sortis, ils firent un point sur le déroulement de la journée:

En ce qui me concerne, je voudrais profiter de mon passage pour saluer quelques amis à la caserne des Loups. Je souhaiterais y aller seul, si cela ne vous dérange pas.

Et bien, comme vous voulez. La ville ne manque sûrement pas de choses à voir, mais j'ai bien peur que la neige m'empêche de visiter à mon gré. En revanche les tavernes seront sans doute bien pleine...j'irai causer avec les habitants. Peut-être pourrions nous nous retrouver pour dîner au Petit Compiègne...


Mcqueen lui donna rendez-vous pour la tombée de la nuit, la salua et prit la direction de la rue Jeanne d'Arc. Mélilou retourna à la mairie. Son amie Zezva lui avait dit vouloir ouvrir un débat public à Varennes sur l'économie de la ville....peut-être lui serait-il utile de connaître la situation des villes voisines. Elle s'approcha du panneau d'affichage, sortit son carnet et entreprit de noter les montants affichés. Un gros titre noir indiquait: "Changement de la grille des prix"

Citation:

Ressource Achat / Vente
Stère de bois : 3.90 / 3.94 - Maïs : 3.55 / 3.59 - Légumes : 10 / 10.04 - Fruits : 10/10.04 - Lait : 9.95 / 9.99 - Poisson : /20.04

Meunier et Boulanger :
Blé : 12.45 / 12.46 - Farine : 14.65 / 14.66 - Pain : 6.15 /6.19

Boucher et Elevages :

Vache : 30/30.08 - Cochon : 15/ 15.04 - Viande : 17.25/ 17.29 - Pelote : 12.50 / 12.54 - Peau : 15.00 / 15.01

Forgeron et Charpentier :
Seau non cerclé : 26/26.04 - Seau cerclé : …/42.04 - Manche : 8.65 / 8.69 - Hache non aiguisée : 134 - Hache aiguisée : 156 - Couteau : …/15.64 - Casque : 152

Vêtements (Laine à 12.50 et peaux à 15):
Bas : 47 - Bottes : 82 - Bouclier : 67.00 - Braies : 72 - Bustier : 127 - Cape : 177 - Ceinture : 37 - Chapeau : 52 - Chausses : 26 - Chemise : 122 - Coiffe : 77 - Col : 72 - Corde : 49.50 - Foulard : 47 - Gilet : 127 - Houppelande : 262 - Jupe : 132 - Mantel : 269.50 - Poulaines : 67 - Robe : 247 - Tablier : 112 - Toques : 52



Elle remarquait déjà quelques différences flagrantes avec le marché Varennois, mais elle décida de s'y intéresser plus tard, ce n'était pas l'endroit. Elle nota cependant, avant de partir, la grille des salaires en vigueur dans la ville. Là encore, un gros titre indiquait qu'un changement avait été effectué récemment.

Citation:

Il est maintenant interdit d'embaucher à moins de 5 de caractéristiques.
De 5 à 9 pts de caract. : 14 écus
De 10 à 14 pts de caract. : 17 écus
De 15 à 19 pts de caract. : 19 écus



Elle referma son journal et quitta la mairie, affrontant une nouvelle fois la neige et le vent. Elle courut jusqu'au Petit Compiègne et se rendit-compte qu'elle ne s'était pas trompée: l'établissement était bondé. Le premier jour de l'année faisait partie de ceux que l'on a droit de chômer. Les habitants devaient en profiter pour échanger voeux et bonnes résolutions.

Elle reconnut deux dames et un messire qu'elle avait vus la veille lors de son arrivée. Elle jeta tout de même un regard impatient au cahier noir: elle aurait aimé se plonger tout de suite dans l'étude des prix qu'elle avait recopiés mais se dit que, à l'inverse des gens ici présents, les chiffres ne risquaient pas de rentrer chez eux. Elle rangea le carnet dans sa besace et l'oublia, pour aller saluer ces villageois qu'elle ne connaissait pas.

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Melilou
L'après-midi passa. De chopes de bières en discussions animées, Mélilou se mêlait avec plaisir aux villageois, pour la plupart très accueillants. Elle changea régulièrement de table, se rapprochant tantôt d'un messire, tantôt d'une dame, tant et si bien qu'elle ne s'aperçut pas que la lumière au dehors commençait à baisser.

Ce n'est que lorsque Dame Chpiot se leva et annonça son départ qu'elle reprit ses esprits. Elle n'avait ni envoyé la missive à Varennes, ni étudié la grille des prix pour Zezva. Le sieur Mcqueen n'allait plus tarder, il fallait s'isoler et se mettre au travail. Elle s'excusa auprès de ses compagnons de causerie et se dirigea vers une table tout au fond du Petit Compiègne. Elle sortit son cahier, sa plume, son encrier, et le parchemin pour la missive.

Elle pensa soudain à Zezva. Une missive supplémentaire à son amie ne serait pas inutile, aussi elle sortit un second parchemin de sa besace avant de la poser à ses pieds. Celle du bougeoir étant déjà bien entamée, elle demanda au tavernier de lui donner une bougie neuve et se mit au travail. Avant toute chose, écrire à Varennes.

Elle allait écrire son premier mot quand la porte s'ouvrit. Elle leva la tête. Mcqueen. Comme prévu, il revenait au Petit Compiègne pour le dîner. Elle lui fit un signe de la main, il s'avança jusqu'à elle et s'installa, l'air renfrogné.


Allons-bon,
se dit-elle, il n'a encore pas digéré sa douche matinale...Et bien messire, ça ne va pas?

Regardez-moi un instant.
Il se leva et fit un tour sur lui-même, les bras écartés. Rien ne vous choque?

Mélilou réfléchit un moment. Il avait son casque à la main, son bouclier dans le dos, sa cape, ses chausses...sa bourse ballotait à sa ceinture...Elle eut un sursaut. Votre épée? Où est-elle?

Il posa son casque sur la table dans un geste rageur. A la mairie ma p'tite dame.

A la mairie?

Parfaitement. En arrivant à la caserne des Loups, je me suis fait alpaguer par un milicien qui m'a débité tout un discours au sujet du port d'armes interdit en ville sans autorisation. je lui ai signalé que j'étais placé protecteur d'une demoiselle en voyage vers Sainte-Ménehould, que nous étions de passage à Compiègne, mais il n'a rien voulu savoir et j'ai du lui remettre ma lame. Il m'a assuré que je la récupèrerai à la mairie en quittant la ville. Il a intérêt à dire vrai le bougre, sans quoi je le transperce.


Melilou le regarda d'un air perplexe. A Varennes également, le port d'armes était interdit en ville, et les contrevenants risquaient gros s'ils s'obstinaient à déambuler armés dans les rues. Il n'y avait pas de raison que ce soit différent ailleurs, mais elle préféra ne pas faire de commentaires. Elle avait son compte de bourdes pour la journée, et il aurait été imprudent d'agacer encore plus le messire avec des propos qu'il n'avait pas envie d'entendre. Elle se contenta d'appeler le tavernier et de lui commander deux menus, ainsi que deux chopes.

Mangeons un bout, ça vous remontera, dit-elle en souriant.

Ils mangèrent en silence, l'humeur massacrante de son compagnon n'incitant pas à faire causette. A peine avait-il terminé son repas qu'il salua Mélilou et se retira à l'étage. Elle le regarda en soupirant d'un air las. Et ben, pas commode, le bonhomme, se dit-elle.

Elle commanda une autre chope et se remit à son ouvrage.


Citation:


A Compiègne, le 31ème jour du mois de Décembre 1456

Cher Rhémy, chers Varennois,

Nous sommes arrivés sans encombres hier soir à Compiègne, mais bien tard dans la nuit. La tempête de neige qui s'est abattue sur le duché nous a bien ralentis. Nous avons trouvé gîte et couvert à la taverne municipale, "Le Petite Compiègne". La nourriture y est bonne et la couche confortable. Nous sommes malheureusement obligés de prolonger notre séjour dans la ville. La neige tombe drue ici, et il serait dangereux de s'aventurer sur les chemins sous de telles intempéries. Nous ne partirons donc finalement que demain.

Cette ville diffère bien de Varennes, et les règles y sont bien plus strictes. Alors que les vagabonds Varennois peuvent dormir sous le toit d'une bicoque délabrée, ceux de Compiègne n'ont droit qu'à la belle étoile jusqu'à ce qu'ils obtiennent leur champ. Les règles du travail sont étranges également: seuls les villageois présentant au moins un peu de force, d'intelligence ou de charisme peuvent se faire embaucher chez les paysans ou les artisans. Les autres n'ont accès qu'à la mine.

Le sieur Mcqueen s'est vu confisqué son arme ce tantôt par la milice car le port d'arme est interdit à Compiègne. Il est bien contrarié et nous n'avons que peu parlé en ce jour. Sans doute la situation s'améliorera-t-elle au fil du voyage.

J'ai fait la rencontre de quelques habitants en taverne. La ville est calme mais accueillante. Sans doute Varennes se prépare-t-elle à célébrer l'avènement de 1457, aussi croyez bien que je regrette de ne pouvoir festoyer avec vous en ces heures de célébrations.

Le Très-Haut vous bénisse, je pense bien à vous tous.

A bientôt!



Elle saisit le second parchemin et y écrivit la missive à l'intention de Zezva. Elle recopia soigneusement les grilles de prix et de salaires consignées dans son journal. Elle relut ses missives et les glissa dans des pochettes de lin. En penchant la bougie, elle fit couler quelques gouttes de cire au verso puis, une fois la cire sèche, retourna les pochettes pour y apposer les adresses de leurs destinataires.

Il était trop tard pour étudier les chiffres. Sans doute Zezva aurait-elle le temps de le faire à Varennes avant que les deux compagnons ne rentrent de voyage. Elle regarda le carnet noir d'un air boudeur et le rangea dans sa besace.

Elle souffla la bougie, rassembla ses affaires, et grimpa les escaliers en hâte. Un instant plus tard, elle s'affalait sur sa couche et se laissait tomber dans les bras de Morphée.

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Melilou
Lorsqu'elle était arrivée dans la chambre, Mcqueen dormait déjà. Elle avait pris soin de ne pas fermer les rideaux en se couchant, afin que les premières lueurs de l'aube assurent son réveil. Ils devraient marcher toute la journée pour Sainte-Ménehould, il n'y avait donc pas de temps à perdre en ronfleries.

Encore une fois réveillée la première, elle secoua légèrement le sieur Mcqueen. Il grogna mais ne bougea point. Elle le secoua encore jusqu'à ce qu'il ouvre un oeil en ronchonnant.


Quoi encore?

Il faut partir, il est l'heure.


Elle descendit au rez-de-chaussée, laissant Mcqueen rassembler ses affaires. Le tavernier était là, occupé à rentrer quelques victuailles. Il la salua et lui désigna le comptoir: deux miches de pain et deux bols de lait de chèvre fumant les attendait. Elle le remercia grandement et avala son petit-déjeuner sans demander son reste. Mcqueen la rejoint quelques instants plus tard et fit de même. Il déposa vint écus sur le comptoir, pour la nuit passée et les deux petits-déjeuners, puis les deux compagnons saluèrent le tavernier et se mirent en route.

La neige avait cessé, mais le ciel était encore bien chargé. Avant de partir, Mélilou devait faire envoyer les deux missives à Varennes, aussi ils se dirigèrent vers la Mairie. Elle glissa les deux pochettes dans l'urne. Ils pénètrèrent dans l'hotel de ville afin de récupérer l'épée de Mcqueen puis quittèrent la ville et se mirent en route pour Sainte-Ménehould.

Il n'était pas aisé de marcher dans la neige fraîche, et leur progression s'en trouva ralentie: le midi arriva alors qu'ils n'étaient encore pas à mi-chemin. Ils s'arrêtèrent sur une hauteur pour déjeuner. Mélilou avait récupéré un poisson au marché, Mcqueen un beau morceau de viande. Ils croquèrent le tout à pleines dents et se remirent en chemin.

Quelques temps plus tard, ils entendirent les bruits d'un cheval au grand-galop. Le cavaliers s'arrêta à leur hauteur et Mélilou n'eut pas de mal à le reconnaître. C'était un des coursiers de Varennes, qu'elle croisait souvent dans les ruelles.


Dame Mélilou, c'est bien vous?

Oui,
répondit-elle d'un air surpris.

Dame Zezva m'a dit que je vous trouverais sur les chemins de Sainte-Ménehould. Je galope depuis hier pour vous remettre une missive qu'elle vous envoie.

Il lui tendit l'enveloppe, cabra son cheval et fit demi tour, les sabots de l'animal projetant neige et boue en tous sens. Mélilou ouvrit la missive.

Citation:

Bien le Bon Jour Méli,

Une petite missive qui j'espère te trouvera en bonne santé! Tout est bien calme à Varennes, trop calme! Pour les élections qui ont lieu dans 4 jours maintenant, le sondage donne le résultat suivant :
Rhémy................58,3
Tihit...................41,7
voilà qui m'étonne!

Yvain a invité les deux candidats à passer parler de leur programme et Vallion a réagit :

"Ah ! Vous vous représentez donc ?
Il y aura donc un débat sur votre futur nouveau mandat alors ?
Où est ce encore sous le silence que vous passerez peut être nouveau maire et n'y avoir aucun ajout a votre mandat en cours."

Et rhémy a répondu :

"Pour ce qui est de mon programme, j'ose espérer que vous avez remarqué qu'à aucun moment je ne fais une quelconque promesse .
Les jours qui s'annoncent promettent d'êtres difficiles et je vais faire de mon mieux, comme je l'ai toujours fait, pour les rendre un peu moins sombres à nos villageois.
Un programme est en cours en Mairie, je n'en dérogerai pas mais puisque vous êtes la, je vais vous en faire la primeur, je compte instaurer, en appui de notre Conseiller au Commerce, une commission économique et commerciale. Rien de plus, rien de moins!.
Maintenant si vous voulez bien m'excuser."

Et voilà, rien d'autre....

Je te souhaite bonne route et t'embrasse!

Zezva



Elle replia le parchemin et le glissa dans son cahier de cuir. Fort contrariée de ne pouvoir être présente pour les élections, elle avait demandé à Zezva de la tenir informée des débats en halle pendant son absence. Elle lui répondrait ce soir, une fois arrivée à Sainte-Ménehould. De cette manière, elle pourrait participer à la vie politique de la cité tout en poursuivant son voyage.

Elle signala à Mcqueen qu'ils pouvaient repartir, ce qu'ils firent sans prononcer un mot pendant les trois heures qui suivirent. Ce messire était décidemment bien mystérieux. Mélilou ne connaissait pas bien les gens de haut rang, sans doute était-il de l'apanage de leur classe sociale de si peu en dire à leur sujet. Elle se plongea elle aussi dans ses pensées.

Ils surent qu'ils étaient bientôt arrivés lorsqu'ils croisèrent l'armée des Loups de Champagne, menés par un homme tout de bleu vêtu, épée et boucliers solidement fixés sur son flanc gauche. Elle entendit un soldat l'appeler et le nommer V_d. Un bien étrange prénom selon elle...Les soldats les dépassèrent sans leur adresser la parole et poursuivirent leur chemin. Moins d'une heure après, les deux compagnons arrivaient en vue de la cité. La nuit tombait seulement, il n'était donc pas encore très tard.

Les portes de la ville étaient gardés par deux hommes en armes. En levant la tête, Mélilou aperçut d'autres chevaliers sur les remparts. Elle se demanda ce qui adviendrait si les gardes leur demandait dans quel camp ils se trouvaient. Elle n'était pas sûre qu'il soit très bien vu d'annoncer de but en blanc qu'ils se rangeaient aux côté du duché. Elle pria donc pour qu'ils ne leur posent pas la question. Sans doute Aristote entendit-il ses voeux car les gardes se contentèrent de leur demander leur identité et leur provenance. Ils s'inquiètèrent également de la raison de leur visite, ce à quoi Mélilou répondit qu'elle venait trouver une amie de longue date. Ils les regardèrent un moment puis leur ouvrirent les portes. Mélilou en profita pour leur demander le chemin de la taverne municipale et les deux compagnons pénetrèrent dans la ville.

Une fois à la taverne, ils réclamèrent le gîte, moyennant la somme de 15 écus la nuit pour eux deux. 20 écus s'ils décidaient de manger chaque jour sur place. Ils allaient donc devoir travailler chaque jour pour payer leur dû, mais cela ne les freina pas. Mcqueen acquitta la première nuitée et le tavernier leur servit deux menus. Ils dînèrent en silence. Mcquenn avala sa dernière bouchée et se décida enfin à faire entendre le son de sa voix.


Et maintenant?

Et bien, je ne sais pas. Je n'ai aucune idée de ce que nous allons trouver en ville, et il est trop tard pour visiter la cité. Attendons, demain il fera jour...


Mcqueen lui fit savoir qu'il montait se coucher, Mélilou décida de rester encore un peu. Elle avait des choses à écrire, et voulait tenter de nouer conversation avec les quelques habitants présents. Elle le salua puis étala ses affaires sur la table. Plume, encrier, parchemins et carnet de route...elle pouvait se mettre au travail.


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Melilou
Elle entreprit d'abord de compléter son carnet de route.

Citation:

[A Sainte-Ménéhould, le 1er jour de l'an 1457]

Nous avons donc passé une journée supplémentaire à Compiègne, pendant laquelle j'ai pu faire connaissance avec quelques habitants en taverne. Une dame nommée Grisemine m'a accordé sa confiance, il ne faudra pas que j'oublie de la remercier de son geste. J'ai également travaillé chez le messire Guybrush et j'ai gagné 15 écus.

Mcqueen quand à lui n'a pas spécialement apprécié sa journée. Son épée lui a été confisquée et il n'a pu la récupérer que ce matin lors de notre départ pour Sainte-Ménehould. Je crois qu'il ne va pas me pardonner de si tôt de lui avoir jeté la bassine à la figure l'autre matin. Il n'était déjà pas très causant, mais là il ne parle quasiment plus. Enfin nous verrons bien, peut-être que si nous passons une soirée ensemble à boire, tout cela s'arrangera.

J'ai noté pour Zezva la grille des prix et des salaires en vigueur à Compiègne et lui ait envoyé par missive, avant de quitter la ville. En chemin, nous avons été rattrapés par un coursier de Varennes qui m'apportait justement une missive de mon amie. Elle y relatait le déroulement de la campagne électorale à Varennes. Apparemment, le messire Vallion joue encore de provocation...j'espère que Rhémy et lui n'en viendront pas aux mains pour régler leurs différents.

Quelques lieues avant Sainte-Ménehould, nous avons croisé les Loups de Champagne en patrouille. Je n'ai aucune idée encore de l'ambiance qui règne ici, mais j'espère pouvoir discuter dès ce soir avec les Ménihildiens pour en apprendre plus sur la révolte. Peut-être qu'un passage en Mairie demain m'en dira également d'avantage. J'en profiterai pour noter encore une fois la grille des salaires et des prix à l'intention de Zezva.

Les rumeurs à Varennes et à Compiègne parlaient d'une trève pour les fêtes. Que vais-je trouver en ville demain à mon réveil?



Avant de refermer le carnet, elle en sortit la missive de Zezva et la relut attentivement. Elle décida d'attendre le lendemain pour y répondre, ce qui lui permettrait d'envoyer également la grille des prix et des salaires. Rhémy avait l'air de dire qu'il souhaitait créer un conseil économique au sein de la ville. Sans doute les données qu'elle trouverait au cours de son voyage pourraient lui être utile. Elle replaça la missive dans le carnet et le rangea dans sa besace. Elle attrapa un parchemin et écrivit la missive quotidienne pour Varennes puis, une fois ceci fait, observa un peu la taverne.

Il n'y avait pas grand monde, mais les discussions allaient bon train. Elle en repéra une table où deux dames et deux messires discutaient tranquillement. L'une des dames croisa son regard et lui fit un sourire. Mélilou s'avança au comptoir, commanda au tavernier une tournée générale et vint s'asseoir à leurs côtés.

Deux heures plus tard, elle montait se coucher, titubant sous l'effet de la petite dizaine de chopes qu'elle avait consommées.

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Melilou
[A Sainte-Ménéhould, le deuxième jour de l'an de grâce 1457]

Melilou avait dormi tellement profondément qu'elle eut l'impression de ne pas avoir vu la nuit passer. C'était comme si elle s'était couchée une minute à peine avant de s'éveiller. Elle rassembla ses affaires, ajusta ses vêtements et ses cheveux puis sortit de sa chambre et alla frapper à la porte de Mcqueen. Pas de réponse. Elle poussa doucement la porte et constata avec surprise que le messire n'était plus là. Elle descendit l'escalier et entra dans la pièce principale. Elle avait du dormir bien plus que de coutume: la salle était bondée comme s'il avait été l'heure de déjeuner.

Les habitants la regardèrent avancer d'un air curieux. Qui donc était cette donzelle qui dormait si tard? Elle s'avança vers le comptoir et salua le tavernier.


Bonjour...excusez moi quelle heure est-il?

Presque le midi ma p'tite dame. Vous deviez être bien fourbue pour avoir tant dormi!


Presque le midi! Elle comprenait maintenant pourquoi Mcqueen n'était plus là. Il devait être parti à la découverte de la ville. Elle se dit qu'il était trop tard pour prendre encore le temps de manger en taverne. Elle grignoterait quelque chose au marché. Elle regarda par la fenêtre: le soleil brillait haut dans le ciel...au moins n'aurait-elle pas à courber l'échine sous le vent et les flocons.

Elle sortit et se dirigea vers la halle. Les rues étaient désertes. Hormis quelques rares passants, elle ne croisa personne en ce deuxième jour de l'année. Sans doute les villageois se remettaient-ils difficilement des ripailles de fin d'année. Elle continua sa route et arriva devant l'hôtel de ville. C'était l'occasion de noter les prix du marché et d'envoyer les missives à Varennes. Celle pour Rhémy était prête, ne manquait que celle pour Zezva. Elle s'approcha du panneau d'affichage et nota dans son cahier:


Citation:

(Sainte-Ménéhould, grille des prix)

Message du maire Coucouque: Prix de vente conseillés (je vous incite à ne pas pratiquer des prix plus élevés conseillé ci dessous! Prix trop élevés , pas de vente de vos denrées!!!!)

Stères de bois :4,15 - Légumes :10/10,15 - Poisson :18/ 18,50 (achat mairie 18écus) - Demi-carcasses de cochon : 15,00 - Carcasses de vaches : 30 - Viandes : 17,50 - Maïs : 3,40 - Lait : 10/10,15 - Peau : 15 - Pelote : 13 - Blé : 13 - Farine : 15,30 - Pain : 6,50 - Seau N.C : 30 - Minerai : 22 - Manche : 10 - Couteau : 17,20 - Seaux : 46,50 - Épée :220 - Hache : 180 - Rames : 29,50 - Coques : 38 - Barques : 125 - Fer brut : 57 - Chapeau : 56 - Chemise : 130 - Braies : 78 - Bas : 52 - Chausses : 28 - Ceintures :41 - Mantel : 282 - Houppelande : 276 - Bouclier : 71

Prix ventes de la mairie:

Bois: 4,16 écus - Poisson: 18,56 écus - Fer: 22,01 écus - carcasse de cochon:15,01 écus - Carcasses de vaches :30.01 écus - Viande: 17,51 écus - lait: 10.16 écus - blè: 13,01 écus - Pain : 6.51 écus - légumes:10,16 écus - farine: 15.31 écus

Grille des salaires:

0à10=15 écus
11à16=17 écus
17à19=20 écus



Elle dut s'y reprendre à plusieurs fois pour tout noter correctement, tant de chiffres et de données lui brouillant les idées. Une fois les grilles copiées sur son carnet, elle entreprit de les recopier sur la missive destinée à Zezva, ce qui lui prit encore une bonne demie-heure. Elle inscrivit, en bas du parchemin, quelques mots à l'intention de son amie.

Citation:


Ainsi donc les débats ont commencé à Varennes...je regrette de ne pouvoir être là pour y participer. Il semblerait que le sire Vallion aime à provoquer Rhémy, espérons que cela ne viendra pas nuire à sa campagne.

Tu salueras de ma part le sieur Yvain pour sa démarche, sans lui ces élections se seraient sans doute déroulées dans l'ombre, comme les précédentes. Je suis surprise moi aussi de voir que le messire Tihit récolte plus de 40% des promesses de vote. Qui donc connait ce messire à Varennes, et qui saurait parler de lui? Dis m'en plus à son sujet si tu le peux, veux-tu?

J'espère que tu trouveras des informations intéressantes dans les grilles que j'ai recopiées pour toi ce matin.

A bientôt.

Mélilou.



Elle glissa la missive dans une pochette, mais ne la scella pas, faute de cire chaude pour le faire. Elle se contenta de glisser la pointe du plus grand rabat à l'intérieur de la pochette. Une fermeture de fortune, mais c'était déjà ça. Elle déposa la missive écrite la veille et celle qu'elle venait de terminer dans la boîte aux courriers et quitta la mairie. Destination, l'office du Courrier de Champagne. Si il y avait des informations à glaner sur la révolte, il y avait des chances que ce fut en cet endroit.

En entrant dans la bâtisse, Mélilou se dit qu'elle avait vu juste: des dizaines de parchemins, la plupart arborant le seau de la duchessse, couvraient le panneau d'affichage. Elle passa une bonne partie de l'après-midi à lire les documents et eut l'impression, une fois sa lecture terminée, d'avoir les idées un peu plus claires sur la situation de la ville. Toutefois, elle manquait encore cruellement de précisions: une halte à la halle lui permettrait certainement d'en apprendre plus en posant des questions aux villageois. Malheureusement, comme les alentours de la mairie, la halle était déserte. Tant pis, peut-être aurait-elle plus de chance demain. Il était encore temps de se promener dans la ville. Elle avait également entendu dire en taverne qu'on faisait du patin à glace sur le lac et décida de se rendre là bas.

En chemin, elle passa à côté d'un campement, dressé dans un champ qui semblait abandonné. Visiblement, il n'y avait que de soldats. Elle aperçut un étendard qui flottait au vent. Les troupes de la garde Episcopale! Elle avait souvent entendu parler de cette Garde, et jamais encore elle ne l'avait croisée. Elle vécut cela comme un événement...elle observa le camp un moment puis se remit en route. Elle ne trouva personne au lac pour lui prêter des patins, aussi passa-t-elle quelques temps à regarder hommes et femmes glisser sur l'eau gelée.

La nuit tombant, elle s'en retourna à la taverne municipale. Elle avait déjà, grâce au Courrier de Champagne, quelques informations à envoyer à Varennes.

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Melilou
[Une fois la nuit tombée, à la Taverne Municipale]

Mélilou sortit encore une fois un parchemin de sa besace. Ce geste commençait à devenir sérieusement mécanique depuis son départ et à ce rythme, sa réserve de parchemin ne ferait pas long feu. Il faudrait sans doute qu'elle s'en procure de nouveaux dans les jours prochains.

Citation:

[A Sainte-Ménéhould, le deuxième jour de l'an de grâce 1457]

Chers amis, chers Varennois.

Ma première journée à Sainte-Ménéhould se termine dans le plus grand calme. Les rues sont presque désertes en ce début d'année, la trève n'étant peut-être pas étrangère à cela. Je n'ai pas obtenu confirmation des villageois mais il semblerait, comme me l'avait dit Pitchoune avant mon départ, que la trêve de Noël ait été reconduite pour les festivités de l'An Neuf.

Je n'ai donc pas appris grand-chose aujourd'hui, mais un passage à l'office du Courrier de Champagne m'a permis d'y voir tout de même un peu plus clair. Je n'ai pas croisé grand-monde en halle mais j'ai pu y lire la déclaration d'un messire nommé Angeldark, réclamant la souveraineté de Sainte-Ménéhould. Il serait trop long de tout narrer ici, d'autant que je n'ai pas tout retenu. Le problème a effectivement l'air assez complexe. Je repasserai en halle demain pour recopier cette déclaration et, si vous n'en avez pas eu vent à Varennes, je vous la ferai parvenir dans une prochaine missive.

J'ai croisé un camp de la garde Episcopale, sur la route menant au lac. Si les rues de la ville sont calmes, la présence de ce campement me laisse à penser que la situation n'est pas réglée, aussi j'attends les jours suivants pour me faire une idée plus précise de ce qu'il en est.

Toute autre chose maintenant: je suis allée au lac ce jour, et j'ai découvert une bien étrange pratique que les gens appellent "patins à glace". N'ayant jamais vécu près d'une étendue d'eau, je n'en avais encore jamais entendu parler et je dois bien avouer que cette activité est étrange: les gens glissent sur l'eau gelée à l'aide de lame de fer scellées sous leurs chausses. Ce ne doit pas être très stable. J'essaierai si j'en ai l'occasion, bien que cela m'inquiète un brin.

Croyez bien que je pense à vous tous,

A bientôt,

Mélilou.



Elle plia sa missive, l'enveloppa et la donna au tavernier. Elle savait que les pigeons partaient sur les 8 heures, aussi la missive partirait-elle avec eux. Elle se réinstalla à sa table, ouvrit son journal et écrivit le récit de sa journée. Encore une fois, elle se dit qu'il serait peut-être le moment d'étudier les chiffres qu'elle avait notés sur les cours du marchés à Compiègne et à Sainte-Ménéhould. Mais encore une fois, son envie de causer domina toutes les autres.

La taverne était pleine. Mélilou rassembla ses affaires et s'invita à une table choisie au hasard. Comme la veille, quelques heures plus tard, elle montait ronde comme une queue de pelle. Elle eut quand même suffisamment de lucidité pour se dire qu'elle devrait y aller mollo sur le lever de coude: trop d'alcool tue l'alcool, c'est bien connu.

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Lilas77
Ce jour là, Lilas avait été affectée aux rondes de jour.

Tous les jours, elle prenaient ces ordres à la Caserne de Ste-Ménéhould, désertée par le dernier Ménéhildien... Surveiller qu'aucune faction ne bouge : la situation était au statut quo. Les révoltés et les soldats s'observaient de leur camps respectifs et ne se croisaient qu'en Taverne.

Sa garde terminée, Lilas se rendit donc à la Taverne Municipale pour boire qqs choppes avant de retourner à la vie austère de la Caserne... Comme chaque jour, la Taverne était pleine. Comme chaque jour, se cotoyaient les Ménéhildiens (fidèles au Duché et révoltés), soldats, bandits et curieux...

QQs Clermontois ont apporté de la Spéciale. Lilas en prend une, ravie, et s'installe à une table peu occupée : une femme écrit des missives...

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Loup de Champagne
Ex-Soldat de l'Ost Guyennois
Ex-Courrier de Champagne
Ex-Conseillère Municipale de Langres
Ambassadrice de Champagne en Guyenne
Melilou
[A Sainte-Ménéhould, le 3ème jour de l'an 1457]

Mélilou n'avait pas quitté la taverne de la journée. Elle avait discuté avec nombre de villageois, le temps n'incitant pas à mettre le nez dehors. La neige s'était remise à tomber, et notre jeune voyageuse avait largement eu son compte de flocons depuis son départ de Varennes. Elle avait donc décidé de rester à l'intérieur, et de faire des rencontres. La raison aurait sans doute voulu qu'elle se mette en quête de travail pur payer sa prochaine nuitée, mais elle avait quelques écus d'avance...le travail attendrait.

Elle avait bien posé quelques questions à table, mais les villageois étaient toujours aussi évasifs quand aux tenants et aboutissants de la révolte, et elle n'avait obtenu que quelques maigres informations sans grand intérêt pour sa quête.

Au milieu de l'après-midi, elle s'était écartée à une table, seule, pour écrire la missive à Varennes. Elle en avait d'ailleurs reçu une de Zezva quelques heures auparavant, lui indiquant que Rhémy était largement en tête dans les sondages pour les élections municipales. Il n'y avait pas de raisons que les choses se passent autrement, de toute façon, et c'était bien comme ça.


Citation:

Cher Rhémy, Chers Varennois.

Rien de neuf aujourd'hui dans la cité de Sainte-Ménéhould. La neige tombant à nouveau, je suis restée en taverne depuis le matin à discuter avec les habitants. Rassurez-vous cependant, je suis depuis longtemps passée à la tisane, sans quoi je ne pourrais sans doute pas vous écrire en cet instant.

J'avais espéré que ces conversations m'auraient apportés de nouveaux éléments sur la révolte, mais j'ai bien peur que les gens n'aiment point trop en parler, décidément. J'ai seulement pu entendre ce que tout le monde sait déjà: représentants des deux camps négocient actuellement en l'église, mais les débats se déroulent à huis clos et rien ne filtre encore.

J'ai également eu vent d'une rumeur que je ne saurais encore confirmer: messire Francis de Joachim, duc de Joigny et conseiller ducal, grièvement blessé il y a de cela une dizaine de jours au cours des combats, serait sorti de son coma. Il aurait envoyé ses voeux de démission à notre duchesse Ysa d'Airain. Mais ce ne sont encore qu'ouï-dires, à accueillir prudemment. Sans doute une visite à l'office du Courrier de Champagne demain m'en apprendre d'avantage.



Elle terminait sa phrase lorsqu'une dame vint s'asseoir à sa table. Elle ne l'avait pas rencontrée encore, et un rapide coup d'oeil à sa tenue lui expliqua pourquoi: une épée, un bouclier...sans doute un membre de l'un ou l'autre camp. Sans savoir le justifier, Mélilou pencha pour le Duché. Sans doute l'attitude avenante de la dame...

Elle lui adressa un sourire et lui fit savoir que sa missive serait terminée dans trois ou quatre lignes. Elle fit signe au tavernier de leur servir deux chopes, la dame s'installa plus sûrement. Mélilou reprit son écriture en hâte.


Citation:

Je tenterai demain de recopier au Courrier tout ce qui pourrait éclairer ma lanterne. En attendant il me faut vous laisser, soyez sûrs que vous aurez de mes nouvelles très prochainement.

Bien à vous,

Mélilou.



Elle plia sa missive, la glissa dans une pochette, la scella et la remit au tavernier, accompagnée de 2 écus, en échange des deux chopes.

Merci. Elle se tourna vers l'inconnue. Je me nomme Mélilou, dame. Je viens de Varennes. Vous êtes bien lourdement armée...Elle prit un air angoissé. Oh...je...j'ai acheté des denrées sur le marché ce matin, sans avoir obtenu accord de votre maire. Je lui ai écrit pourtant il y a trois jours, mais je n'ai rien obtenu en retour...Sans doute est-ce elle qui vous envoie...Je...je vais vous rendre ce que j'ai pris...

Elle plongeait déjà sa main dans sa besace pour en sortir ses achats lorsque la dame posa la sienne sur le sac, comme pour arrêter son geste.

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