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Info:
Sad retrouve l'Attila... Ou l'inimitié de deux cousines pourtant si ressemblantes.

Sombres réminiscences aux Oubliés...

Attia.
[Touraine, une ville, une taverne… Deux femmes... ]

La gitane trainait ses chausses comme toujours dans le royaume.
De l’Alençon a la Tourraine elle avait couru après une chimère, une illusion de vie, une nouvelle voie qui n’était finalement qu’une impasse.
Il fallait se contenter alors de sa petite vie simple, seule, sans véritable but ni vocation, luttant intérieurement pour contenir cette rage qui ne demandait qu’a s’exprimer et qu’il fallait a présent museler. On dit que rien n’arrive par hasard, ce ne devait certainement pas être pour elle.

Alors que dans sa caboche de brunasse lui revenaient les mots de la missive douanière gentiment abhorrée, elle réalisait que l’ultimatum pour quitter la ville prenait fin le jour même. Elle aurait très bien pu le braver mais qu’est ce qui la retenait la finalement ? Personne ne l’attendait ni la, ni nulle part, et partout elle avait comme l’impression de pas être la bienvenue.

Pas facile tous les jours la vie de gitane, surtout lorsque comme elle on ne supporte pas la solitude… Alors il lui fallait briser cette solitude, se poser dans un coin, vivre un bon coup et ensuite décider de sa prochaine destination en se foutant royalement de se faire déchiqueter par une armée imbécile tranchant a l’aveuglette.

Elle passe devant plusieurs établissements, mais elle ne veut pas d’un coin polissé ou les couples s’embrassent discrètement, ou les femmes accouchent de faux jumeaux aux bouilles rebondies, ou le curé du coin vient dire ses sermons, ou la bière a un gout si fade et ou tout est beau dans le meilleur des mondes… Non… Elle avait besoin de lieu de perdition, un bouge, un n’importe quoi qui fasse moins salon de thé façon saint Pierre.

C’est alors qu’elle s’avance dans les ruelles mal éclairées jusqu'à cette taverne ou les éclats de voix pleines de jurons la font sourire. Voila tout ce qu’il lui faut. Elle veut voir les voleurs au bras des putains, se donner un frisson elle la femme seule dans un coin aussi paumé.
Mais elle rêve un peu trop la car même si elle sait manier la dague elle n’en sait pas moins se battre contre un groupe de paria qui en voudraient a sa vie. Elle y réfléchit a deux fois finalement, ne valait il pas mieux… ? Rooo et puis zut, dans les salons de thé ça parle qu’entre eux du cochon de Monique ou de Gégé le mari de la boulangère…

Sure d’elle elle pousse la porte de la taverne sans lever le nez sur la pancarte ou n’importe quel quidam aurait pu lire « Taverne aux oubliés ».

La gitane pénètre dans un univers qui ne lui est pas inconnu. Sur son passage sifflements et regard lubriques, rien de bien extraordinaire. Elle se prend même a onduler discrètement des hanches consciente de susciter l’intérêt de mâles audacieux. Après tout fut un temps ou plus jeune avec sa sœur elles s’amusaient de leurs jolies formes mises en valeurs par les foulards qui leur ceignaient les hanches.

Un sourire confiant aux lèvres elle se dirige donc vers le comptoir point de mire de la salle ou elle essaiera de repérer une tablée plus ou moins équilibrée ou elle ne serait pas simplement une proie.

Odeurs de bois brulé, de sueur, de vinasse et d’humain se mêlent pour donner une fragrance toute particulière. Ça crie, ça chante et ça se bat aussi… La de ce coté en dessous des grandes poutres de bois des chopes volent, des écuelles… La gitane penche la tète et se hisse sur la pointe des pieds… Ah tien un pichet… ça doit pas être gai dites donc … pense la jeune femme avant de se faire surprendre par la voix du taulier en plein dans son tympan.


- Alors ça sera quoi pour la t’ite dame en rouge hein ? l’es seule la d’moiselle ou l’attend son amant ?

Elle essaie de renvoyer au visage édenté un sourire équivoque mais elle n’en restera qu’a un pli vaguement significatif du malaise qui est le sien devant un faciès aussi peu avenant. Elle garde cependant sa contenance et réussit a glisser 2 écus sur le bois mangé du comptoir.

- Une chope bien mousseuse, une autre pour mon homme qu’arrive !

Elle a donné un ton grave a sa voix et prend un air habitué des fois qu’on la prendrait pour une poulette novice, bonne à entourlouper et mieux valait faire entendre qu’elle serait pas seule, question de sécurité.
Un coude au comptoir, comme a son habitude, la belle observe un monde dont elle adore découvrir les petits secrets.

La salle est vaste et une grande cheminée la réchauffe convenablement. De grandes tables et de larges bancs permettent des tablées mixées propices aux rencontres. Elle attrape d’une main la chope qui vient de s’abattre avec fracas sur le comptoir et continue son observation. Pour plus de discrétion il ya au fond des tables plus petites, plus intimistes, faiblement éclairées par une bougie contrairement aux grands candélabres qui éclairent le centre de la salle.

La belle tourne la tête, sur sa gauche un grand escalier de bois permet d’accéder au niveau supérieur, on peut entendre aux craquements qui émanent du plafond d’où tombe parfois un peu de sciure, que certaines activités intenses s’y déroulent.

La gitane longe le comptoir promène son regard. Sous l’œil mauvais des putains dont la potentielle clientèle la suit du regard elle dévore des yeux le moindre détail qui pourrait l’amuser. Et justement elle vient de capter une scène qui éveille son intérêt. Un sourcil se hausse alors que le sourire s’élargit.

Alors que devisaient gaiement un jeune homme et une femme sans doute une fille de joie, voila la donzelle qui profite d’un moment d’inattention pour disparaitre en dessous de la table. La gitane, voyeuse a ses heures braque son regard sur le visage du jeune homme qui décrira une myriade de couleurs et d’expressions que la romni s’amuse à décortiquer.
Tout d’abord la surprise, sans doute une main froide sur sa peau tiède… Puis lorsqu’il comprend son bonheur… le bougre prend un air indifférent sans doute pour ne pas éveiller les soupçons. De temps en temps il essaie de baisser les yeux pour voir quelque chose mais il est vite dissuadé par une tape dans le dos par son voisin. Alors il joue à celui qui a trop bu et qui fait une pause. Le rouge lui monte aux joues et ça bouche entrouverte exhale de légers râles que ses compères prendront pour un hoquet d’ivrogne…

La gitane sourit puis prend une nouvelle gorgée.
La donzelle en dessous est gourmande, le bougre en prend parfois une expression étrange proche de celle de la douleur. Vas y doucement pense l’observatrice voyeuse en ramassant du bout de la langue la mousse qui lui recouvre la lève supérieure.

Elle sent la chaleur lui envahir le corps, l’alcool, l’ambiance, la scène…

Le bougre souffle à présent très fort et se penche vers sa chope comme pour se cacher, il doit sans doute essayer de contenir un plaisir proche pour faire durer l’instant. On peut lire l’inconfort dans son regard alors qu’il aimerait certainement être seul au monde pour jouir de l’instant… ou jouir tout court…
La gitane sourit et encourage intérieurement le jeune homme… Allez vas y… donne lui tout, elle sait y faire hein la catin…
Elle en rirait presque de honte tant elle est absurde, mais elle s’amuse, restant captivée par la scène, ignorant toutes les tentatives d’amorce sur sa personne.
Elle le sent au bord du gouffre, ça va être l’explosion, il ne tient plus qu’a un souffle quand le cœur de la gitane bondit sous l’effet d’un énorme fracas qui provoque un silence soudain et un virage a 180° de toutes les têtes vers l’origine du bruit.

La gitane s’en mord la lèvre de déception. Mais euuuuhhhh Ça s’fait pas ! Il allait jouir bordel !

Comme tous les curieux elle tourne la tête vers l’origine du grabuge. C’est la même tablée d’où volaient les chopes et les écuelles, mais cette fois une chaise a éclaté en morceaux et la table est piétinée par des gens qui vraisemblablement se battent. Un homme est éjecté par une botte.
La gitane se déplace toujours sur son comptoir, se hisse autant qu’elle peut avoir autre chose que des cranes de curieux devant les yeux. Elle atteint un bon angle de vue ou elle peut enfin distinguer une silhouette qui repousse tous ceux qui essaient de monter sur la table. Bientôt une épée est tirée. Elle ne voit toujours pas qui ça peut être et ça crie de partout.
La gitane sursaute, le taulier vient de porter un coup de son poing massif sur le bois miteux.


- Bon sang de foutue Corleone ! l’a pas finie de m’ foutre le bogson c’te garce ?

Et la gitane de regarder toujours vers le centre de l’attention. Une garce il a dit ? se pourrait il qu’il s’agisse d’une femme ? bien mieux qu’un gâterie en public voir une femme foutre une raclée a une bande d’ivrognes, c' était beaucoup plus jouissif.
Elle se décale une nouvelle fois et alors qu’une énième carcasse se trouve éjectée, elle peut enfin apercevoir un visage, un visage aux traits méditerranéens, un peu comme les siens, une longue chevelure sombre, une silhouette voluptueuse…


- Bon ça suffit la Corleone t’es contente ? t’en as pas assez tabassé pour c’soir ?!

Corleone… Le taulier l’a crié tellement fort que le nom lui raisonne dans la boite crânienne et flotte dans l’esprit a la gitane subjuguée… Pourquoi que ça lui semble familier… Corleone…
Elle fronce les sourcils essaie de mieux regarder… Non elle n’a jamais croisé cette femme… enfin peut être… Corleone…
Inconsciemment la gitane se rapproche, comme un papillon attiré par la flamme d’une bougie… Voir… voir de plus près…
Corleone…

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Sadnezz
[ Une taverne, une ville, Touraine... Deux secondes de réflexion... ]

Accoudée au comptoir de la taverne miteuse du coin, la brune regarde son fond de verre, comme avec espoir qu'en jaillisse des trésors d'idées d'occupations et de divertissements. Trop longtemps qu'elle est dans ce bouge, dans ce trou. Elle songe sérieusement à prendre la poudre d'escampette, se triturant les méninges pour ne pas partir les mains vides... Garder un souvenir. Elle s'égare, les yeux dans le vague de sa chopine a moitié vide ou a moitié pleine, l'humeur étant plus à la première.

Le coin ou elle est venue s'échouer pour se délecter d'une boisson plus ou moins buvable n'est fréquenté que par le désespoir de la ville, avec ses gens de petite vertus ou de grands chemins... ça rigole fort, ça crache et ça insulte, ça ricane et se pavane... La porte s'ouvre, se referme, claque à ses oreilles comme un insupportable bruit de fond amenant des courants d'airs perfides lui ébranler l'échine. Elle est couverte pourtant, un châle sombre recouvrant son corsage, pour cacher la mutilation qui attire trop souvent les regards curieux et les questions auxquelles elle ne répond pas mais surtout pour ne pas crever de froid dans les gargotes aussi mal chauffées que celle dans laquelle elle a décidé de poser ses fesses aujourd'hui...

Bordelières et Paillards se donnent le changent discrètement, ou s'échappent vers des chambrines crasseuses à l'étag en en quête d'affaires rondement menées, vites faites bien faites. Les mignottes esnuées monnaient leurs charmes au plus offrant, rêvant peut-être d'une vie plus douce, illusoire. Sad fait tourner la chope entres ses doigts, le visage fermé, en réflexion pure. Juste à coté, une tablée s'esclaffe et hue, un joueur de carte a remporté la mise, elle détourne ses yeux noirs vers le gagnant présumé. Vu les chicots qu'il affiche et les plis qu'arrachent ce qui devait être un sourire à son visage, c'est lui le rusé qui a plumé tout son petit monde.

Le ton hausse, les jurons fusent crescendo. La table semble s'enflammer doucement mais surement par une poignée de mauvais perdants éméchés à la panse gonflée de bière. Un gaillard se met à pisser sur la table, sous le nez du vainqueur qui se lève et pars à l'assaut. Des bruits mat bourdonnent à ses oreilles lorsque les coups pleuvent et elle soupire. Sans même les regarder elle sait ce qu'il se passe, qui a fait quoi, et comment cela va encore et toujours finir... Une rigole jaunâtre serpente jusqu'à son pied qu'elle lève, histoire de ne pas saloper ses bottes plus qu'elles ne le sont déjà.

Sadnezz porte à ses lèvres le breuvage maintenant chaud et termine le tout sans grand entrain. Un des types, profitant de la cohue s'approche. Elle évite de le regarder, comme tous les gens qui passent près d'elle d'ailleurs. Non qu'elle craint de soutenir les regards, mais elle s'indiffère de son environnement lorsque ses yeux se sont trop usés dessus. Tout devient insipide, rien ne fais vraiment palpiter son vieux coeur. Sauf peut être... Lorsqu'elle sent une main curieuse lui coller au train et le flatter sans qu'elle n'ai put y donner accord. La machine se dérouille, les pupilles se rétractent et la mâchoire se serre. Elle se redresse, fait face au houlier en question

Une...

Deux...

Deux secondes de réflexions pour observer son sourire niais et sa posture qui se veut intimidante. Pas besoin de devinance, c'est bien son homme... Elle tend sa main et lui colle son poing sur la trogne de toutes ses forces, chose que le pauvre gars n'a pas vu venir. Il tangue, sans pour autant tomber, elle n'est qu'un' femme et la victoire par 'chaos' est rare. L'esprit s'embrouillant, le sang bouillonnant, elle se jette sur lui cette fois et abat sa dextre avec violence sur son visage, prise d'une pulsion noire. Dans ses coups elle persiffle des injures, puis finalement passe ses mains autour de son cou lorsqu'il l'attrape par les cheveux. Elle serre, serre de toutes ses forces avide de le voir bleuir mais sent bien que l'inégalité de leur force risque de la perdre. D'un coup de genoux vicieux, elle desserre son joug tout en lui aplatissant les attributs. Touché, le gars se replie sur lui même et lâche sa crinière, rouge comme le cul d'un fessé.

Chiabrena!

Elle le pousse du pied, le regard irisé d'un éclat sanguin, sans ménagement. Le taulier gueule, elle revient un peu aux bruits ambiants en fermant la porte sur le sautard. Les yeux éteints, lubriques ou curieux sont braqués sur elle, elle rajuste son châle, défiant quiconque du regard de lui faire une remarque qui serait malvenue. Elle affiche même un sourire mauvais lorsqu'elle s'aperçoit d'un petit attroupement, des badauds venus regarder la casse. Haussant les épaules, elle s'en retourne à son comptoir, en maugréant. Le type qui était accoudé à ses cotés s'éloigna de deux bonnes enjambées, pareillement à un homme fuyant une pestiférée . Soudain elle se retourna vivement, comme si le diable en personne la lorgnait dans son dos. Parmi le petit groupe qui l'observait, une femme se tenait, figée. Sadnezz fronça les sourcils, et la dévisagea. Ses traits passèrent du questionnement à la conclusion la plus... Insensé qu'il soit.

Des Juli...

La cousine. Elle se tenait là, et Sad resta interdite, cette apparition lui amena des images par vagues, une réminiscence qui semblait venir du fond des âges.
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.......... Absente 6 au 21 février ...........
Attia.
[La mémoire du dégoût est plus grande que la mémoire de la tendresse…]

Le regard sur la gitane se pose, elle se perd dans des traits durs qui lui parlent. Comme un écho qui raisonnerait alors que son cœur se crispe lorsqu’un éclair semble unir leurs regards et que son nom est lâché.
Ainsi son instinct ne l’a pas trompé, elles se connaissent.
Le sang parle dans les veines alors que les mémoires toutes humaines se mettent en ébullition. Il n’y a aucune affection dans le lien qui les unit non, sans quoi la gitane serait déjà près de celle qui captive son regard a cet instant précis.
Corleone…

Un nom qui raisonne encore et encore alors qu’elle penche légèrement la tête comme pour faire appel a l’hémisphère droit de son cerveau. Les yeux se quittent et elle laisse trainer un regard neutre sur le reste de la silhouette. Le châle qui la recouvre, ses bras, ses mains… ses mains…

La gitane ferme l’instant d’une seconde les paupières. Le souvenir d’une main hypocrite, d’une main traitre, d’une main cruelle…
La gitane lève les yeux. Ça y est elle se souvient, c’est de l’eau de roche dans son esprit concentré.
Si elle avait une télécommande elle appuierait sur la touche représentant deux tirets verticaux parallèles. Pause quoi.
Ce jour la elle s’en rappelle comme si c’était hier…



[Flashback.]

La villa des Juli, bien des années plus tôt... la fin de l'epoque dorée... Le début du déclin...
Accoudée a une fenêtre a l'étage, elle avait une vue sur les toits de Gênes et pouvait apercevoir la cime des mats des bateaux du premier port d'Italie.
Un soupir plus tard, l’enfant traversait la chambre vide et parcourrait les longs corridors parés de tentures sombres pour rejoindre le petit salon ou sa mère l’attendait. Elle n’eut pour toute expression qu’un visage indifférent a une mère vêtue de noir.


- Attia, nous portons toujours le deuil ne le sais tu pas ! Nous devons recevoir une parente, cours changer de robe tout de suite !

L’enfant n’eut de réponse qu’un regard noir alors qu’elle se levait en toute mauvaise fois talonnée par la domestique qui pourtant n’avait pas cessé d’insister pour qu’elle ne portât pas cette robe rouge que son père aimait tant la voir porter.
A l’abri du regard dur de sa mère, elle se laissa aller à un soupir triste. Elle était habituée a son absence, toujours en voyage, au loin… mais de savoir qu’il ne reviendrait jamais et que guetter les bateaux sur le port étaient vain, cela lui serrait le cœur comme une olive dont on veut extraire l’huile, a la différence que c’étaient des larmes claires qui lui coulaient sur les joues.
Elle se laissa habiller et la mine toujours aussi sombre et nettoyée de son chagrin, elle rejoint une nouvelle fois sa mère qui ne manqua pas de l’inspecter.
A cet a âge la et après une aussi lourde perte toute enfant trouverait refuge dans les jupes et les bras câlins de sa mère, mais notre future gitane était une pré adolescente en pleine phase de rébellion et n’arrivait à éprouver pour sa mère, au mieux une indifférence totale, au pire un profond mépris.
Elle prit soin de s’asseoir à bonne distance, sur le sofa tendu de velours, sa matière préférée. Une main nonchalante jouait de ses boucles brunes alors qu’elle scrutait l’entrée dans l’attendre de cette visiteuse, une cousine qu’il parait.


- Elle sera sans doute déçue de trouver une maison endeuillée… Mais nous ferons tout pour qu’elle se sente bien chez nous…

La brunette leva des yeux indifférents sur sa blonde mère aux yeux délavés. N’importe qui aurait pu la prendre pour une Vénitienne, mais elle n’était que française, origine que la jeune enfant reniait de toutes ses forces, revendiquant ses cheveux bruns, ses yeux sombres et son teint mat.
La vie vous en fabriquait parfois des spécimens comme ça, pourris gâtés, puis traumatisés de la vie, incapable de ressentir pour autrui autre chose que de la révolte.
Écoutant à peine elle détourna le regard, une moue déformant doucement sa bouche, elle détestait attendre. Enfin la domestique entra.


- Elle est la …

Sa mère s’était levée et elle résolument décidée à n’en faire qu’a sa tête s’enfonça au contraire dans le moelleux du sofa.

- Attia !

Le ton sec de sa mère suivi d'un soupir agacé ne l’impressionnait plus et c’est sans broncher, qu’elle attrapa un coussin pour mieux se caler.
Ses yeux ne quittaient pas l’entrée ou elle put bientôt apercevoir une grande silhouette fine, une tignasse noire, des yeux perçants qui croisèrent directement les siens, des pommettes hautes relevées par un pincement des lèvres, une beauté froide qui l'impressionna dans un premier abord.
L’enfant encore non usée à la provocation soutint le regard autant qu’elle put avant de baisser les yeux. Sa mère s’avança et d’un signe de la tête la salua.


- Ainsi vous êtes une nièce de Giovanni… Attia, vient saluer ta cousine…

Dans un soupir agacé elle se lève et vient se planter auprès d’une mère cérémonieuse les yeux levés sur celle qu’elle avait imaginé être de son âge. C’était une femme qui se tenait devant elles. Pas plus jeune que sa mère si elle devinait juste.

- Voici ma fille Attia, votre cousine. Je suis votre tante Eunyce, veuve de votre oncle Giovanni. Nous portons encore le deuil, mais vous êtes la bienvenue chez nous... Asseyons nous je vous prie…

Lorsque la grande perche brune avait été invitée à s’asseoir, Attia retourna a son sofa pile en face de leur invitée.
Elle ne put réprimer un froncement de sourcil désapprobateur lorsqu’elle vit la brunasse attraper par la peau du cou, de ses longues mains fines, le chat de la famille, celui de son père, son chat…
Lorsque l’animal miaula son inconfort et la manière scandaleuse dont il avait été délogé de son coussin, la jeune enfant se braqua et son regard croisa celui plein de défi de sa cousine. L’une exprimant mécontentement, l’autre souriant, elles surent toutes les deux qu’elles ne s’aimeraient pas. Une guerre sourde venait d’être déclarée…



Le regard remonta la main qui semblait beaucoup moins fine, un peu plus abimée pour remonter et retrouver le visage… c’était bien elle, Sadnezz Corleone, sa cousine. L’une de ses premières histoires de désamour…

- Sadnezz…

C’est ce qu’elle laissa siffler de ses lèvres en toisant toujours la grande perche à la tignasse sombre...

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Sadnezz
[ Nous avons les souvenirs que nous méritons ]

Alors que celle qui lui fait face - à bonne distance - semble se persuader de l'identité Corleonienne , Sadnezz elle tente d'assembler les pièces du passé pour trouver la raison de cette inattendue rencontre. Absurde. Que fait-elle ici la cousine, elle devrait croupir en italie, et là voila dans un bouge à paltonière Tourangeau ... Prenant appui d'un coude nonchalant sur le comptoir elle la toise des pieds à la tête, sans perdre les moindres détails de ses défroques ni de son minois halé .

Plus vraiment de place au doute, il y avait dans cette taverne deux entités antipodes, comme deux aimants inversés qui se repoussent et se prennent en aversion, la Des Juli et la Corleone. Avec toutes ces années passées, elle se souvient pourtant de la première fois où leurs chemins se sont croisés avec une netteté sans faille.

[Flashback.]

Les dernières lieues du voyage avaient été longue est difficiles. La route était devenue caillouteuse et tous les passagers de la charrette étaient secoués comme des pruniers. Il avait fallut faire face aux brigands, à la pluie, au soleil étouffant, au vent et à toutes les contraintes qu'imposait un voyage parmi des paquetages de tissus et autres marchandises. Sadnezz observait le paysage, une merveille qui changeait du gris de sa France Natale... Marseille avait vu son enfance mais la mort de sa mère Marianna l'avait propulsée derrière les remparts brumeux angevins , comme si la perte de l'unique femme qui savait prendre soin d'elle ne suffisait pas à la punir.

Elle avait été élevée dans une famille amie de sa mère, au milieu d'une flopée de gosses dont la plupart étaient mâles. Très vite elle avait su s'intégrer au petit clan masculins... "ses grands cousins". Ils la trimballèrent partout, la surnommant la "petite ortie" à cause de ses airs de sauvageonne, ne rechignant pas à accomplir les plus ingrates des tâches qu'ils lui donnaient ni les défis les plus fous. Les gaillards étaient connus au village pour s'attirer les pires ennuis et se faire rosser à tour de bras. Une indéfectible tendresse l'avait liée à ses jeunes tortionnaires et l'endurcissement dont elle dû se parer fût l'une de ses plus belles periode de sa vie. Le temps passa.. Un à un ils périrent, maladie, accident, geôles... Le tendron avait perdu de sa superbe aux yeux de la brune effarouchée et bientôt la porte claqua sur elle sur une ultime recommandation:

- Va chez les Des juli ou crève.

Devant la porte de la villa, elle observa une dernière fois la beauté portuaire avant que de ne s'engouffrer dans l'antre Des Juli. Ce qui l'avait frappée en premier, ce n'était pas l'air nonchalant de la gamine qu'on lui attribua comme cousine, ni la jeunesse de sa tante qui semblait avoir son âge... Mais le noir qui les environnait. Clair que si la famille faisait le deuil de quelqu'un, on ne pouvait pas passer à coté. Les yeux de la mère étaient deux lucarnes éteintes tandis que ceux de la fille luisaient de malice.

- Bonjour Eunyce, Attia... Mes condoléances pour l'oncle...

Un soupir lui vint en dominant de toute sa hauteur la frimousse brune silencieuse d'Attia. La gamine semblait bien arrogante et peu sermonnée. La simple idée qu'elle put régner sur cette immense maison comme l'enfant roy que Sad n'avait jamais connu lui fit grincer des dents. Elle s'était assise en face d'Eunyce virant le chat et observant en coin sa petit cousine qui n'avait même pas pris la peine d'ouvrir la bouche. Elle se para d'un sourire de convenance, partagé entre agacement et raillerie. Les journées allaient êtres longues, bien plus longues que le voyage jusqu'à Gênes... Des le lendemain elle se trouverait du travail et partirait des qu'elle aurait eu de quoi vivre en autonomie sans crever sous les ponts.

Les jours passants, Sadnezz constatait quotidiennement le dédain de sa cousine pour toutes les tâches et corvées, préférant aller jouer et délaisser sa mère. Aucun attachement semblait la lier à celle-ci, l'ignorant parfois des journées entières. La gamine restait souvent les yeux rivés sur le bleu de port, empreinte à des rêveries insondables qui donnaient l'envie à Sadnezz de lui coller des baignes, juste pour la faire travailler un peu au lieu de rêver. Sa tante était plus agaçante que tout. Ayant toujours le dernier mot, donnant des conseils/ordres à tout bout de champs à la Corleone sous prétexte qu'elle vivait pour quelques temps sous son toit. Sadnezz se braqua très vite face à cette tante qui n'était pas plus vieille qu'elle, les disputes éclatèrent, de plus en plus nombreuses. Rapidement, elle se mit à détester Eunyce au point même de ne plus faire attention à Attia, trop occupée à se confronter aux manières de sa mère. L'ambiance était indicible.

Sortir était un bon échappatoire, le plus souvent possible elle sortait. Elle ne faisait plus attention au regard le sa cousine, l'épiant à chaque fois qu'elle fuyait la maison Des Juli. Elle s'échouait au port, pêchait et faisait les marchés. Parfois elle avait l'impression que la gamine l'avait suivie, mais elle mettait le tout sur le compte de son aversion Des Julienne et reprenait le cours de son chemin en pensant à autre chose. Le soir elle fréquentait les marins et s'enivrait pour égayer un peu ses nuits. Lorsqu'elle rentrait en catimini, l'Attia ne ratait jamais une occasion de réveiller la maisonnée et de la faire remarquer... C'est alors que Sadnezz se mit à faire d'elle son petit défouloir, juste parce qu'elle était la fille de sa mère, juste pour libérer ses frustrations quotidiennes. Elle usa de stratèges pour rendre sa vie enfer, tout comme Eunyce le faisait pour elle.


Regard se posant sur les puterelles du coin , une à une, puis revenant vers Attia, son visage s'étirant en un rictus.


Elle même... Tu travailles ici gamine?

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.......... Absente 6 au 21 février ...........
Attia.
[ C'est c'ui qui dit qui y est...]

Les yeux corleoniens passent des puterelles a la gitane dans une expression équivoque qu’elle confirme par des mots… Toujours ce même mépris. La gitane s’en mordrait la lèvre presque.


... Tu travailles ici gamine?

Elle ne répond que d’un sourire considérant elle aussi d’un regard dédaigneux les frusques de la brune en face d’elle.
Elle avait toujours aussi mauvais gout…


[Flashback.]

Ce qu’il y avait de bien a cette fenêtre ou la jeune Attia aimait a passer sa journée c’est qu’elle avait une vue imprenable sur la rue, une vue sur le port qu’elle pouvait mieux voir du grand balcon dans ce qui était auparavant le bureau de son défunt père.
La jeune des Juli était enfant unique. Ses parents avaient bien essayé de lui coller des frères et sœurs entre les pattes, ce qui était sans compter sur l’improductivité de sa mère couplée aux absences du père autant dans la maisonnée que dans la couche conjugale. Trêve d’adulteries…

De ses yeux d’enfant, Attia ne voyait pas grand-chose et considérait son père comme un Dieu, cet homme absent qu’elle ne voyait que lorsqu’il revenait de ses longs voyages commerciaux. Il revenait les bras chargés de cadeaux, façon sans doute la plus facile pour se racheter auprès d’une enfant qui apparaissait comme une princesse lorsqu’il était la.

Intouchable, insolente, gâtée et Possessive, car lorsque Giovanni était la, il lui était exclusif et elle ne supportait pas qu’il la laisse pour s’occuper de sa mère cette femme insipide et si peu comparable aux nymphes grecques décrites dans les recueils d’histoire que son père lui rapportait.

Il y avait donc entre Attia et sa mère une rivalité sourde, qui se soldait sur un rapport de vengeance mutuelle. La mère essayant d’exercer un semblant d’autorité, la fille exerçant un savant mélange entre chantage et tyrannie enfantine. Rien de bien enviable et de bien glorieux.

Les des Juli n’étaient pas pauvres, bourgeois ayant les moyens d’entretenir une villa ou l’on recevait souvent la famille et les parents éloignés. Cependant lorsque Giovanni Des Juli disparut en mer, il avait fallu désintéresser ses créanciers, rembourser l’armateur et financer les funérailles.
En avait résulté la désertion de la Villa, le congé des trois quarts du personnel, une réduction des dépenses au strict minimum. La villa avait perdu de son faste, sans que la petite princesse ne s’en rende vraiment compte.

C’est dans cette atmosphère ironiquement idyllique que la Corleone débarqua. Une aubaine pour la villa sans doute car les jours succédant à son arrivée elle participait a la tenue de la maison, Attia en arrivait a la considérer comme une servante quand elle-même s’offrait le luxe de ne rien faire, son père ne l’aurait sans doute jamais permis voyons !

Elle percevait bien les regards mauvais de la cousine et cette envie non dissimulée de lui en coller une, mais Attia avait bien appris l’indifférence. Une enfant qui ne craint pas sa mère peut elle craindre une étrangère soumise a l’autorité maternelle sous son toit ? Allons laissez moi rire.
Mais si Attia était contente d’une chose c’est que cette nouvelle recrue dans la villa des Juli lui offrait l’occasion de sortir un peu de l’ennui.
Premièrement en exaspérant sa mère. Ainsi elle était le témoin des disputes quotidiennes avec toujours un sourire satisfait. Sa mère avait un nouveau défouloir et elle échappait mieux à ses remontrances et aux corvées.
Lorsque Sadnezz l’obligeait a l’aider ne serait ce que pour le service de table, la gamine tout a sa mauvaise foi ne manquait pas de casser un peu de vaisselle, renverser de la nourriture ou renverser un meuble en accusant gentiment la cousine intruse. Étrangement face a sa cousine, elle faisait figure d’ange aux yeux de sa mère, ce qui ne lui fit ni chaud ni froid et ne l’empêcha pas de continuer a malmener sa maternelle.

Deuxièmement en lui offrant d’exercer sa mesquinerie a un autre jeu beaucoup plus amusant pour la petite peste qu’elle était…
La première fois qu’Attia avait aperçu Sadnezz dans la rue depuis sa fenêtre, elle avait souri de toutes ses quenottes. Nouveau faux pas pour la grande perche. A compter de ce jour Attia s’octroya la mission toute noble et désintéressée de pion pour ne pas dire espion de sa mère, surveillant les faits et gestes de la rebelle cousine, lui arrivant même parfois de s’aventurer hors de la maison pour mieux l’épier.

Un jeu très sournois qu’elle se prit très vite à adorer. Profitant de son statut d’intouchable et surfant sur la vague d’aversion entre sa maternelle et sa cousine, la petite rapportait absolument tout ce qu’elle pouvait remarquer, n’hésitant pas à exagérer les moindres détails se délectant des éclats de voix nés de la zizanie créée.

En particulier à l’oreille d’une mère pudique et puritaine, les frasques libertines de la brunasse avaient un effet immédiat. La gamine n’était pas des plus averties mais elle avait sa petite idée sur les activités de la brunasse mal fagotée et puant la vinasse que l’on pouvait entendre rire à gorge déployée talonnée par une ribambelle de mousses de petite catégorie, dans les rues étroites et sinueuses du quartier du port.

C’est ainsi qu’en pleine nuit Attia se laissait réveiller par ses éclats de voix et se levait immédiatement pour photographier mentalement le moindre détail de la brunasse a la cuisse légère, dont le jupon remontait indécemment sous la main friponne d’un mousse qui lui fourrait la langue dans la bouche avant de la laisser pousser la porte en catimini.
Sans compter sur la gamine qui accourrai illico presto dans la chambre de sa mère pour l’alerter…


- Pas de putain dans ma maison ! Quel exemple montre tu donc a Attia !

Voila ce qui avait fait sourire aux anges la petite peste qui regardait sa cousine avec un regard hautain et dédaigneux… La gamine ignorait qu’à cet instant la guerre prenait un tout autre tournant…


Léger grincement de dents et réponse savamment réfléchie...

- J’allais justement te poser la question cousine… D’puis le temps t’es plus toute fraiche tu as du passer maquerelle a voir comment t’es attifée….

La lèvre est plissée dans une moue dédaigneuse en prime...

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Sadnezz
[ Y'a de la joie, Personne peut s'blairer chez les Des Juli, y'a de la joie .. ]

Elle fait sa maligne avec son petit sourire l'Attia...


- J’allais justement te poser la question cousine… D’puis le temps t’es plus toute fraiche tu as du passer maquerelle a voir comment t’es attifée….

Le revers verbal la fait exploser en un long rire sardonique qui fait avaler de travers le voisin de comptoir qui voit d'la pestiférée partout.

T'as peut-être perdu ton innocence mais pas ton cynisme... En tout cas, si j'm'attendais à ça, à... toi.


Elle glisse une piécette sur le comptoir crasseux sans cesser de toiser sa cousine. Elle a grandit, elle ressemble un peu à sa mère, en plus jolie. Elle est pas laideron, et elle à l'air de le savoir. Perdu son innocence, c'est vite dit, il n'a jamais été prouvé que l'Attia l'eut été un jour, innocente. Petit ricanement.

[Flashback]

Tant va l'Attia à la Sad qu'elle se casse... Les méfaits de la gosses devenant de plus en plus gênants, il fallait agir. Sadnezz avait appris les peurs de la gosse et s'amusait à diverses petits supplices tres variés... cacher sous ses draps le soir avant que la reyne se couche dans son lit royal pour son sommeil royal sous son èdredon royal des criquets aux longues antennes par exemple... Non seulement la gosse piquait une crise et ne trouvait plus le sommeil, mais les bestioles s'occupaient de lui pourrir les nuits suivantes en chantant dans les recoins et en la terrorisant. Sad en rajoutait une couche au diner en lui contant l'appétit vorace des cricri pour les pieds des jeunes filles et le tour était joué. Lorsqu'elle ramassait le linge de la maison, elle ne manquait jamais une occasion de laisser les siens trainer dans les vieilles pousses d'orties avant que de ne les lui plier sagement dans son placard avec des gants épais. Elle prenait son air le plus innocents lorsque le médicastre se creusait les méninges pour mettre un nom sur une quelconque allergie...

Un jour, Sadnezz décida d'aller pêcher de la poiscaille pour aller la vendre au marché du matin histoire de se payer quelques bons moments le soir venus avec ses mâles . Toute la veille, elle avait rabaché à l'Attia que sa journée du lendemain serait uniquement consacrée à se baigner, pic-niquer et à dorer sa peau au soleil, et qu'elle ne serait pas autorisée à venir. La gosse verte de jalousie avait trépigné, coléré, pleuré même... Sad faussement attendrie céda, l'autorisant à venir avec elle, à la condition qu'elle se tienne tranquille. C' est donc aux aurores, la bouche en coeur et les yeux en marguerite qu'elle suivit sa grande cousine, son petit panier de vivres au bras. Sad avait laissé ses cannes sur la rive du port... Une fois à mi chemin, elle manda à la gosse d'aller "chercher la serviette oubliée la veille sur le quai" lui désignant un recoin calme et désert.

-Tu verras, elle est juste au bord, calée sous un amas de cordes. Moi je vais acheter du pain, j'en ai pour cinq minutes et je te rejoins. Donne moi ton panier, je le mettrais dedans.

Sad s'éclipsa donc avec le panier mais sans aucune intention de revenir chercher son boulet de cousine. Elle récupéra ses cannes au passage et fila à toutes jambes pour passer sa journée tranquille, à l'ombre d'un pin, canne et casse croute en main. La gamine qui était connue dans le quartier avait été bien vite ramenée à sa mère qui avait fait un esclandre. Sad accusa naturellement la gosse de s'être échappée et de n'en avoir fait qu'à sa tête et proposa de tenter l'ultime sortie pour voir si elle saurait se tenir tranquille... Cette manche là, Sad la gagna: Corleone 1, Des Juli 0 . Quelques jours plus tard, les revoilà parties. Longeant la rive, Attia ne cessa d'apitoyer sa cousine, de lui promettre vengeance et de jurer qu'elle regretterait longtemps son sale coup du pic-nic... Agacée par cette gosse braillarde et terriblement envahissante sad stoppa net et lui fit face, menaçante.

-Ferme là, j'en peux plus de t'entendre jacasser, tu m'chauffes les oreilles avec ta voix de crécelle, tu le comprends ça? C'est à prier pour jamais avoir de gosses. T'es vraiment la même que ta mère.

L'ultime insulte. Rouge de colère, la gamine piqua une crise de larmes chaudes et rageuses, ses petits poings sérrés à laquelle sad ne répondit qu'en... Poussant Attia dans l'eau du port.

-T'es qu'une sale pourrie gatée Des Juli, écrase!

Sans l'ombre d'un remord elle la regarda se débattre dans les flots saumâtres, souriant d'un air mauvais lorsqu'elle avala la tasse... Elle attendit de voir la gosse s' épuiser pour lui tendre une canne et la remonter. Sans même lui prêter aide, elle reprit sa route en maugréant. Elle l'attendit sur le pas de la porte et lui fit du chantage pour qu'elle ne révèle pas son experience aquatique. La cousine avait une frousse bleue de l'eau... Choquée, elle savait que la gosse ne parlerait pas.Elle avait rassemblé assez d'argent pour quitter la villa et retourner vivre sa vie comme elle l'entendait en france... Jusqu'au matin où...

-Attia!!!!

Sadnezz se précipita dans sa chambre, lui tirant les cheveux sans ménagements, persifflant des jurons à ses oreilles et la secouant comme un prunier.

-Petite garce, tu m'as volé mon argent! Où l'as tu caché? Je vais t'etrangler t'entends? T'as plutôt intérêt à pas faire la maligne avec ça!

Ses économies cachées sous sa paillasse avaient disparues... Jusqu'au moindre denier.

Sadnezz hèle le taulier qui lui sert deux chopines de ses mains graisseuses, s'attardant sur le décolleté de l'Attia... Elle en pousse un du doigt sur le coté non loin de la sienne et murmure en fixant la brune de son regard d'onyx liquide :

J'vais pas t'manger, j'ai plus faim.
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.......... Absente 6 au 21 février ...........
Attia.
[ De la tactique du repli stratégique... ]

Elle rit. C’est plutôt pas mal. Quoique, toujours se méfier du rire des brunasses c’est une règle.
De cynisme… Elle n’a rien perdu, non au contraire. D’innocence… mais c’est quoi ça l’innocence ?


En tout cas, si j'm'attendais à ça, à... toi

Tu m’étonnes… La gitane était a mille lieues de penser un jour revoir cette cousine avec qui elle partageait de si sulfureuses mémoires. Tout cela semblait loin… Un temps ou elle était une autre, un temps qu’elle avait enterré en quittant définitivement sa mère…
La gitane se surprend a soupirer, ça la rendrait presque nostalgique, celle qui ne vivait plus que pour le présent…


[Flashback]

La guerre faisait rage a la villa des Juli. Seulement la cible avait changé. L’immunité de la gamine des Juli était mise a mal par une cousine bien décidée a faire tourner le vent.
C’est ainsi que la gamine dut essuyer une série d’attaques toutes aussi sournoises les unes que les autres. Se plaindre à sa mère, recours très utilisé par les enfants de son âge. Cependant Attia avait passé son temps de faire de sa mère une cible tout autant que sa cousine. Celle-ci fut sans doute heureuse de prendre une revanche toute indifférente pour une gamine dépitée qui n’avait plus d’autre solution que se défendre comme elle pouvait.
Des cernes telles des gouttes d’encre sous les yeux, des rougeurs sur sa peau autrefois de lait, la gamine ne dormait même plus. Vous aviez vu une peste, elle n’en était pas moins une enfant avec ses craintes et ses faiblesses toutes enfantines. Toute trêve semblait impossible.
Elle fut bien contente de voir l’intervention de sa mère lorsque son intégrité physique avait été mise à mal. Tout de même, si la fille était pourrie la mère ne pouvait pas rester totalement indifférente !

Notre future gitane a l’esprit fatigué tentait autant qu’elle le pouvait de riposter sans succès, elle dut essuyer défaites sur défaites.
Elle opta finalement pour une observation minutieuse de l’ennemi. Il lui fallait une meilleure stratégie que les frappes maladroites qu’elle savait faire. Et il fallait compter sans cette alliée dont la perte causait tous ses maux.
Dans cette phase d’observation, légère trêve dans cette guerre intestinale, la gamine réussit a imposer sa présence pour une nouvelle sortie. Cette fois elle était sur ses gardes et talonnait la cousine qui l’avait déjà une fois prise pour le petit poucet mais sans les cailloux.
Si la gamine avait signé la trêve, son clapet n’en savait rien, c’est alors qu’elle trouvait a redire de tout, se plaignant a la moindre occasion, faisant caprice sur caprice juste pour agacer la grande perche qui montrait des signes d’ énervement. Soudain… des yeux, graphite luisant de colère…

-Ferme là, j'en peux plus de t'entendre jacasser, tu m'chauffes les oreilles avec ta voix de crécelle, tu le comprends ça? C'est à prier pour jamais avoir de gosses. T'es vraiment la même que ta mère.

La gamine serre les poings, une violence issue de son être profond la submerge.

J’suis pas comme elle ! tu m’entend j’suis pas elle !

Les yeux se croisent et l’enfant rouge de colère, de honte, les joues inondées de larmes amères, dans un geste aussi enfantin que futile se jette sur les genoux de l’insultante.

-T'es qu'une sale pourrie gâtée Des Juli, écrase!

Elle n’a rien vu venir, juste senti cette main sournoise lui écraser la poitrine, et la jetée de s’éloigner, et le vide de se créer sous ses pieds… Non… Pas l’eau… l’instant d’après la voila qui lutte avec l’onde liquide, onde meurtrière qui lui a volé son père, onde qu’elle craint plus que tout… Non… Elle ne veut pas mourir. Elle se débat, souffle, avale, crache, panique… Elle ne peut même pas hurler… Juste lutter de toutes ses forces, jusqu'à ce qu’elle ne puisse plus, la tête s’enfonce, les poumons se vident… Au secours…
La brunasse ne la laissera pas mourir. Revenue a la terre ferme, la gamine s’emmure dans un silence traumatisé. La colère est sourde, la haine s’éveille. Que ne donnerait elle pas pour qu’elle meure cette meurtrière infanticide… Elle ne dira rien à sa mère… non pas que la cousine l’en ai menacée, mais seulement parce que cela était trop intime…
Cette nuit la elle pleura, seule, non pas dans son lit, mais dans le bureau de son père, sur les tapisseries du sol. Elle avait libéré de sa cage le petit lapin qui lui servait d’animal de compagnie. L’animal était la progéniture d’un couple de lapins que son père avait rapporté. La gamine s’y était attachée et le considérait comme une véritable personne à part entière, et personne qu’elle n’avait le droit d’y toucher. Elle passait ses doigts enfantins dans le poil doux de l’animal, se remémorant les longues heures passées contre le flanc de son père a serrer l’animal contre elle. A présent la scène était pareille… Sans le père…

Les jours qui suivirent Attia ne quitta pas sa chambre, ne parla a personne, et fut prise d’une légère fièvre qui passa vite avec un bouillon de poule. Elle n’avait plus cherché a voir la cousine et ne parlait pas même a sa mère. L’on assistait a un repli des troupes.
La guerre prenait elle fin sur une victoire ennemie ?
Oh non… La défaite n’était pas Des Juli. Une nouvelle stratégie se mettait en place. Il fallait bouter l’envahisseur hors de la villa. Et pour cela il fallait utiliser les grands moyens.
Profitant d’une absence de l’ennemie, elle s’introduit dans sa chambre Un sourire sadique lui naquit sur les lèvres alors que luisait entre ses doigts l’éclat d’une paire de cisailles. Elle se dirigea vers la malle à vêtements et sortit ceux du dessus. Ceux du dessous subirent un découpage en bonne et due forme avant d’être savamment remis à leurs places. Elle en revint à la paillasse. Le but premier de la manœuvre était de mettre du poil à gratter sous les draps. En bougeant la paillasse, elle aperçut un renflement puis fini par voir un lacet. Intriguée elle se rapprocha tirant doucement la cordelette jusqu'à en extirper une bourse bien garnie dont le contenu tinta doucement. Un sourire plus large orna son visage alors qu’elle quittait la pièce.
Elle regagna sa chambre, des plans plus que diaboliques a l’esprit… La corleone ne serait bientôt qu’un souvenir...
Elle cacha la bourse de manière beaucoup plus intelligente et descendit en silence les marches de l’escalier de la demeure paternelle jusqu’au grand salon. Elle trouva rapidement ce qu’elle cherchait, le candélabre d’argent issu de la dot de sa mère, l’un des biens de valeur qu’elle conservait encore. L’occasion de se venger de l’alliée qui l’avait délaissée tout en s’assurant de son soutien dans cette ultime frappe qui lui concédera une victoire sans partage.
Le lourd candélabre sera savamment enroulé dans un drap et caché avec soin en attendant qu’elle puisse s’en débarrasser dans les eaux qui lui avaient volé un père adoré.
La journée passa l’air de rien et la gamine ne montra rien d’autre qu’une gaieté qui avait fait défaut les semaines précédentes.
Le lendemain matin, la confrontation ne manqua pas d’arriver. Les cheveux quasi arrachés par la poigne de la folle cousine.

-Petite garce, tu m'as volé mon argent! Où l'as tu caché? Je vais t'etrangler t'entends? T'as plutôt intérêt à pas faire la maligne avec ça!

Tout se passait selon son plan. Il fallait savoir perdre pour mieux gagner disait on, la gamine se contenta d’hurler et de feindre la surprise. Sa mère accourrait bien assez tôt…



La gitane se laisse surprendre par une chope que le taulier ponctua d’un regard lubrique.

J'vais pas t'manger, j'ai plus faim.

Un sourire aux lèvres, elle se rapproche. Les regards se croisent a nouveau, se sondent, comme pour discerner ce qui a changé ou pas.

J’pensais jamais r’croiser ton chemin non plus, faut croire que la vie r’serve des surprises…

Elle attrape la chope et la lève légèrement.

Santé…

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Sadnezz
[ L'ultime crasse au gout d'hypocras ou de vinasse ]


-J’pensais jamais r’croiser ton chemin non plus, faut croire que la vie r’serve des surprises…

Elle saisit la chope et étancha sa soif... Gamine, elle aurait pensé s'être fait verser le poison dedans et n'aurait pas risqué poser ses lèvres dessus. Mais elle but.


-Santé…

Sadnezz remarqua que le type à leur coté s'était tiré. Deux comme elle, ça devait lui faire beaucoup a supporter... Car oui, Attia et Sadnezz se ressemblaient terriblement, telles deux soeurs aux même crin corbeau, au regard sombre, au teint chaud. Attia serait la petite soeur, Sadnezz la grande. Deux étrangères, certainement aussi dérangeantes l'une que l'autre. Solitaires, et certainement libertines, nouant difficilement attache avec le commun des mortel qui les environnaient.

[Flashback ]

Sadnezz et Eunyce en étaient presque arrivées aux mains, et l'Attia ne calma en rien les rugissements des deux donzelles...

-Ta monstrueuse fille m'a volé mon argent!
-Monstrueuse? Mais c'est toi qui ne cesse de l'accabler depuis ton arrivée!
-Je veux mon argent! je sais que c'est elle qui me l'a pris!
-Attia! as tu volé les economies de ta cousine?!
-Bien sur qu'elle les a volé, cette petite peste!
-Tu vois, ce n'est pas elle!
-C'en est trop! je retrouverais cet argent même sil faudra lui donner la correction de sa vie.

Sadnezz sortit comme une furie de la chambre, de la maison, de la ville. La gosse était prévenue, le courroux de la brune serait terrible et elle retrouverait ses écus d'une manière ou d'une autre. Elle évanouit sa rage les pieds dans l'onde, à la recherche de ses idées les plus machiavéliques. Les petits yeux perçants de cet enfant de malheur lui revenaient comme un oiseau s'acharnant sur l'impudent affamé de ses oeufs, lui vrillant l'esprit.

Elle ne rentra pas de la nuit, revint sitôt le soleil levé, l'esprit apaisé.. En apparence. Ses affaires n'étant pas entassées sur le seuil, elle en déduit qu'elle n'était pas encore mis à a porte, ce qui lui laisserait quelques jours encore pour paufiner l'ultime crasse. Pour l'heure, il fallait jouer profil bas, ne pas éveiller les soupçons en feignant l'âme au pardon.

Elle réinvestit sa chambrine et se changea. Posant une main dans le fond de la malle... Une pluie de confettis.. Voilà ce que les doigts de la petite diablesse avaient fait de ses défroques, bien cachées sous d'autres intactes. Le poing se serra, tremblant. Sans même prendre la peine de se coiffer, elle courru à la cuisine, fouilla dans le garde manger et en retira une bouteille pleine d'hypocras qu'elle débouchonna .

La chambre de la cousine était calme, elle dormait. Sad y pénétra et se posa sur son lit, l'observant dormir une minute. Un petit ange à qui l'on donnerait le bon dieu sans confession, voilà ce à quoi elle ressemblait ainsi plongée dans les limbes du sommeil... Un rictus s'empara des lèvres de la Corleone et elle attrapa la petite tête chevelue comme on attrape une poule dans un cageot du marché.

Baillonnant ses petites lèvres de la main libre, elle cracha des injures à son oreille, persifflant toutes les menaces de la création. Les yeux de l'Attia se firent appeurés, affolés et presque suppliant lorsqu'elle enfouit le goulot dans sa bouche. Impossible de crier et de rameuter sa mère cette fois... Une rasade forcée la fit grimacer, le réveil étant on ne peut plus violent.

-Alors, tu vas me dire où tu as mis mon argent?

Nouvelle rasade, la gamine devint verte. La haine qui s'était installée dans le coeur de Sad avait chassé la raison. Elle continua son supplice, ne laissant presque jamais à la gamine l'occasion de parler si elle avait quelque chose à dire pour sa défense. Ses joues poupines dégoulinaient d'alcool ambré mêlé de larmes tandis que les siennes se creusaient de colère, crispée. Il en fut ainsi pendant de longues minutes, et Sad n'acheva le supplice que lorsque la bouteille fut vidée de toute son essence.

La gamine était mal en point, et le serait pour quelques jours à venir. Tant pis, il fallait qu'elle paie ses méfaits au prix fort. L'abandonnant dans son lit humide, Sadnezz quitta la maison jusqu'au soir. Lorsqu'elle revint, Eunyce l'apostropha toute mielleuse.

-Sadnezz, ta cousine est tres malade, il semble qu'elle ai gouté à l'hypocras que m'avait apporté une amie... J'ai un service à te demander. Je vais devoir me rendre à une réunion de la plus haute importance demain soir, ce ne sera que pour quelques heures... Il faudrait que tu me garde Attia.

Le regard presque suppliant l'amusa. Ainsi la gosse était trop mal en point pour cafarder et elle était lavée de tous soupçons. Mieux encore! Elle allait passer une soirée en tête à tête avec elle... La belle affaire. Prenant un air tres serieux et inquiété, elle répondit:

-Malade? Pauvre petite. Je te la garderais oui, aucun soucis, je m'occuperais de tout tu pourras vaquer l'esprit tranquille.

La tante se rassura , Sad jubila. Elle ne prit même pas la peine de visiter la malade jusqu'au soir tant attendu. Penchée sur un casseron fumant, elle s'affairait à préparer un diner dont on lui donnerait des nouvelles. Toute la maison s'était emplie d'une odeur à se damner, éveillant son appétit. Saluant Eunyce, elle garnit deux écuelles généreuses et remplit un broc.

-Bonne soirée, prend ton temps...

Une fois la tante partie, elle saisit deux couverts et fila droit dans la chambrine de la gosse. En entrant, sa pâleur la frappa. Elle était mal en point et n'avait rien voulu manger depuis la veille au matin, vomissant tripes et boyaux. Déposant son attirail là ou elle pût, elle réveilla doucement Attia.

-Il te faut manger, ou tu vas mourir toute maigre.

Elle la redressa, posant deux gros édredons dans son dos et lui tendit l'écuelle fumante et son couvert. Un verre d'eau fut posé à son chevet et Sad se plaça en face d'elle, mangeant avec gourmandise.

-Mange je te dis, le médicastre à dit qu'il te fallait reprendre des forces.

La gosse ne sembla pas broncher. Sad soupira. Elle porta sa cuiller aux lèvres enfantines qui une fois imprégnées du jus délicieux en redemandèrent à mi voix.

-hé bien voilà, tu redeviens raisonnable...

Elle savait la faim tirailler l'estomac malmené de la gamine et la nourrit comme un poupon, cuillerée par cuillerée... Bien vite l'écuelle se vida, et sad la fit boire avec un sourire des plus satisfait.

-Encore?

Attia secoua la tête, repue.

-Parfait Je suis ravie que ça t'ai plu. J'ai pris soin de bien préparer ton lapin, ne t'en fais pas il n'a pas souffert... Un coup contre un rocher et il fût prêt à être cuisiné. C'est qu'il était bien nourri, on en a pour trois jours...

Elle éclata de rire à la mine déconfite qu'afficha Attia et termina par un vague " brave petite va" en débarrassant le tout. Arrivée dans la cuisine elle riait encore, des larmes perlant sous ses yeux. Elle n'avait rien vu venir la sotte, pourtant elle s'était délectée de son animal chéri cuisiné au vin rouge...


Dieu que le désamour avait entaché leurs relations...


Parait qu'on s'croise toujours deux fois dans la vie de toute manière... Salute.


Elle vida sa chope, pensive. Les Oubliés portait mal son nom ce soir, dans sa tête mille réminiscences sombres se bousculaient.

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.......... Absente 6 au 21 février ...........
Attia.
[ Un matin une vilaine a tué un lapin... ]

Elle avait pris la chope en toute innocence. Non pas qu’elle ignorait quel degré de mesquinerie presentait la brune qui lui offrait a boire, mais simplement qu’elle se disait qu’après toutes ses années elles ne se retrouveraient certainement pas a couteaux tirés.

Elle attrapa donc la chope et en but une grande gorgée sentant sur elle le regard de la Sad sur elle. Oui elles se ressemblaient aujourd’hui plus que jamais.
Mais Attia vit bien aux mains abimées de sa cousine et a la manière dont elle avait battu l’homme auparavant, qu’elle n’avait en rien laissé son caractère farouche de coté. Attia se battait rarement, mais il ne fallait pas la chercher, elle devenait vite très méchante…

Elle reposa sa chope un sourire aux lèvres.


- Je sais boire maintenant…


[flashback.]

Attia avait espéré que sa mère puisse la sortir de cette situation délicate avant qu’elle ne puisse mettre en œuvre son ultime stratégie. Elle s’était acharnée à démentir les accusations de vol, et supportait difficilement mais avec courage les mauvais traitements de l’affreuse brune.

Lorsqu’elle ne put plus rien faire, la cousine s’en alla, et Attia essaya de prendre a part sa mère pour lui dire ce qu’elle avait a lui dire. Elle dut cependant se heurter a la bêtise d’une mère qui ne comprenait décidément rien a rien. Attia préféra faire profil bas une nouvelle fois car l’opération qu’elle préparait était délicate et son succès reposait sur une grande coopération de sa maternelle bornée.

Abandonnée par une mère submergée d’émotions fortes et par une cousine tortionnaire, tout à sa colère Attia s’occupa de se débarrasser du Candélabre dans la fosse a purin du quartier et revint. Sa revanche serait complète. Sa mère et Sad verraient qu’elle était peut être une enfant faible physiquement, mais d’un esprit acéré.

Elle ne vit pas sa mère de la journée, mais l’euphorie de la simple pensée du candélabre adoré de sa mère dans une fosse pleine d’immondices lui permit de s’endormir guillerettes pensant que le courroux de sa cousine se calmerait le temps qu’elle s’entretienne avec sa mère.

Elle fut cependant tirée de son sommeil par une douleur dans la partie capillaire de son crane. Elle ne put même pas hurler a l’aide, la grande main osseuse lui barrant la gueulante. La gamine avait peut être surestimé la cousine qui semblait beaucoup plus en colère qu’elle. Que n’avait elle pas parlé a sa mère…

Lorsqu’elle sentit entre ses petites quenottes le goulot dur de la bouteille et le liquide couler dans sa gorge elle eut u haut le cœur et tenta de hurler, ce qui l’étouffa un peu plus. Cette fois la sorcière avait décidé de la tuer. Elle subissait les assauts du goulot sans pouvoir jamais en placer une, obligée de boire pour ne pas s’étouffer, pleurant et geignant pour attendrir un cœur sec et froid.

Elle eut envie de degobiller a plusieurs reprises, suppliant de ses grand yeux sombres, qu’elle fermait comme pour se convaincre que tout ça c’était pas vrai… Elle arrêta toute résistance peu avant de la bouteille entière ait investi son estomac et son foie fragile. Nouvelle bataille de perdue pour la gamine qui ne faisait décidément pas le poids.

Jamais elle ne s’était sentie aussi mal. Sa première cuite, on s’en souvient toujours. Elle ne trouva même pas la force de parler a sa mère, elle passa des heures a rendre tout ce qu’elle pouvait comme si elle aurait même pu vomir ses boyaux…

Il fallait réagir sinon elle mourrait avant que son plan ne passe a exécution… sa mère la veilla et elle en profita pour distiller son poison. Son sacrifice prendrait bientôt fin.
Lorsqu’elle entendit entrer dans sa chambre la folle cousine elle eut très peur. Quel supplice lui réservait elle encore… Et sa mère qui n’était pas la… Résister, résister encore un peu c’est ce qu’elle se dit… La vengeance viendrait a point…
A manger… Ou est le piège pensa la jeune des Juli… Y avait une sacrément bonne odeur et Sadnezz semblait si pleine de sollicitude… Avait elle empoisonné la mixture ? Les yeux enfantins se levèrent sur ceux de la cousine et la faim et l’innocence restante fit le reste ? FI du poison qu’elle avait mis dedans, la gamine serait vengée si elle mourrait.
C’est donc avec un appétit non contenu qu’elle dévora ce que la cousine avait pris soin de préparer.

-Parfait Je suis ravie que ça t'ai plu. J'ai pris soin de bien préparer ton lapin, ne t'en fais pas il n'a pas souffert... Un coup contre un rocher et il fût prêt à être cuisiné. C'est qu'il était bien nourri, on en a pour trois jours...

L’annonce du décès de son père lui avait fait a peu près pareil. Elle avait senti ses tripes se contracter et une douleur folle lui parcourir son petit cœur. A la différence que cette fois un regard haineux baigné de larmes fut adressé a la l’assassine. Elle eut un violent haut le cœur et vomit ce qu’elle venait de manger a même la tapisserie de sol et se mit a hurler comme une damnée. Résister… ça serait bientôt fini…
Face au rire sarcastique de celle qui venait de lui prendre un être cher la gamine eut une réaction toute enfantine en se jetant une nouvelle fois de son corps faible sur la cousine. Cependant elle ne tint pas sur ses jambes et s’affala sur le sol provoquant un rire plus tonitruant.

- Tu peux rire sale sorcière ! bientôt la maréchaussée va venir te chercher !

Prise par un violent sanglot elle avait du mal a respirer. LA cousine ne prêtait pas attention a ses paroles, sans doute pensait elle que c’était des élucubrations de petite fille. Elle prit son courage, tant pis si l’opération capotait, mais il fallait mettre un terme a tout ceci.

- Tu es laide et en plus tu es bête ! crois tu que ma mère me laisserait seule avec toi après ce que tu m’a fait ? Je lui ai tout raconté !

Cette fois les larmes se calmèrent et elle réussit a sourire jubilant de son annonce et de l’intérêt soudain de son annonce qui fit mourir le sourire de la cousine.

- Je lui ai raconté comment tu as volé son candélabre d’argent pour le vendre… Elle a d’ailleurs été choquée que tu en aie pour si peu d’argent !

Elle sourit franchement a présent.

- Des ce soir tu seras derrière les barreaux, ils te couperont les cheveux, te laisseront en haillons comme la sorcière que tu es ! Et quand ils apprendront tout ce que tu m’as fait, ils te bruleront !

Elle repartit en larmes en pensant au malheureux lapin, son meilleur ami que cette meurtrière avait tué…



La gitane grimaça légèrement… Elle ne mangea plus jamais de lapin…

Parait qu'on s'croise toujours deux fois dans la vie de toute manière... Salute.

La gitane vida a son tour sa chope et s’accoudant franchement au comptoir elle commanda un second tour en lançant une œillade menaçante au taulier perdu dans son décolleté.

- J’ai appris a croire que dans cette vie il n’y a pas de hasard… Je suis presque contente de te revoir…

Elle sourit, cette fois le rapport de forces était plus équilibré.
Cependant, au delà du désamour, au delà du sang, il y avait n quelque chose qui la liait a cette brune qui aurait pu être sa mère…


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Sadnezz
[ Adieu Attila... Ou au Diable.]

- Je sais boire maintenant...

Ses yeux trahissaient des souvenirs passés, certainement aussi nets que les siens. Se pouvait-il qu'elle y repense elle aussi, à cette guerre du sang? A cette tourmente qui avait su les emporter toutes deux dans les tourbillons de la haine en plein coeur de leur jouvence...? Le simple fait d'avoir recroisé son regard, oublié depuis des années, avait suffit à la ramener au temps où son visage était encore parfaitement lisse, lorsqu'elle n'avait aucune idée de ce qu'étais d'avoir des gosses, ni de souffrir de la vie. L'insouciance avait pourtant bercé cette guerre, cette fougue... Elle esquissa un sourire vague, elle s'en souvenait si bien de cette matinée ou elle avait fait boire pour la première fois Attia. Sa réflexion d'adulte lui fit malgré tout remarquer qu'elle aurait pu tuer l'enfant, la plonger dans une inertie éthylique... Heureusement qu'elle était partie à temps, avant que de ne commettre une vrai erreur, de celles qui sont irréparables.

[Flashback]

Les propos tenus étaient décidément ceux d'une vengeance d'enfant, mal orchestrée, mal calculée... En passant sous silence sa petite manoeuvre pour la faire arrêter, la cousine aurait certainement vu son plan réussir. Mais c'était sans compter sur l'aversion de Sadnezz pour les tribunaux et autres moyens de sentences . Elle avait eut envie de gifler la petite, voir de ... La tuer? Mais à ses mots rageurs prononcés avec tant de conviction, Sad compris qu'elle en avait assez fait. La diabolique enfant avait eu sa dose, Sad s'était amplement vengée. Qu'importe toutes les actions et manipulations qu'elle pourrait faire s'abattre sur la Corleone, dans le fond elle l'avait assez fait morfler pour s'en ressentir apaisée. Un dernier regard sur les anglaises brunes, une dernière parole... Et elle quitta la villa des juli qui avait vu leurs déboires.

-Adieu Attila, tu ne me manqueras pas.

Vrai que la fillette aux manières Attiléenne ne serait pas regrettée, ni même sa tante... Peut-être que la présence de l'oncle aurait tout changé? Peut-être que la guerre n'aurait pas existé s'il avait été là pour effacer le noir de ces mines endeuillées et l'aigreur des pensées Des Juliennes... Avec des peut-être, Sadnezz savait réécrire le cours de l'histoire, mais savait encore mieux que ce n'était que sur des papiers qui tombaient en poussière, doux songes illusoires.

Elle fila donc, emportant quelques objets qu'elle pensa de valeur. Sans argent elle se savait perdue, du moins pour un temps. Elle avait été traitée de putin, puis de voleuse, et s'était dit qu'à cause perdue... Autant être à la hauteur de sa réputation. Sad tira une bonne somme de ces ventes à la sauvette, assez pour partir au plus vite de gênes et pour retrouver le bleu des rouleaux méditerranéens sous les pins de Marseille... Elle échappa à la maréchaussée, mais pas à l'amertume de ces relations cinglantes avec ce qui étai son sang. Elle ne le savait pas, mais ce n'était que le début d'une longue série de bataille familiale, qui lui apporterait une vérité difficile mais absolue: Elle n'était pas faite pour vivre en harmonie avec les siens. Mais ça.. C'était une autre histoire.


- J’ai appris a croire que dans cette vie il n’y a pas de hasard… Je suis presque contente de te revoir…

L'âge n'apporte pas la sagesse partout. Aussi elle s'étrangla un peu aux dires de l'Attia. Presque contente, c'est fou comme l'eau coule sous les ponts. Avec tout ce qu'elle avaient pu se jeter au visage, la femme qui se tenait à ses coté avait donc hissé le drapeau blanc. Difficile à avaler, difficile de se dire que la gosse était plus "sage" que son ainée. Pourtant, elle sût qu'à cet instant là, si elle avait l'envie de dire quelques gentillesses et rire de leurs méfaits passés, une nouvelle relation serait née. La question était... En avait-elle envie? N'avait-elle pas gouté de trop à la solitude et au détachement familial pour renouer avec son double de jeunesse... Haussement de sourcil pour la forme, cachant de réelles interrogations, et une stupeur grondante.

Aurais-tu enterré tes vieilles rancoeurs de gosses... Attila?

Besoin d'une autre bière, vite. Nouvelle demande au taulier, cette fois, des pintes mousseuses ne tardèrent pas à arriver pour déséclaircir les idées... Pour oublier d'être ce qu'on était de mieux: des âmes perdues.
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.......... Absente 6 au 21 février ...........
Attia.
[ Adieu, Au diable... A nouveau, renouveau aux Oubliés...]

[flashBack]

Impuissante la gosse avait regardé la Sad s’éloigner, ramasser ses affaires et venir lui cracher une dernière amabilité avant de disparaitre.

La gamine était restée a même la tapisserie jusqu’au retour de sa mère qui avait du la croire morte au regard des cris qu’elle avait poussé et qui avaient sorti l’enfant de sa léthargie.

La maréchaussée était arrivée comme prévu mais après avoir fouillé la maison ils n’avaient pu que constater le larcin de la traquée dont Eunyce donna la description. Quelle description… Toutes les génoises brunes avaient le même physique que l’affreuse cousine…

Pour la première fois après la mort de son père, la mère et la fille s’étaient retrouvées dans les bras l’une de l’autre, l’une des dernières fois sans doute…


Aurais-tu enterré tes vieilles rancœurs de gosses... Attila?

Attia sourit en coin. N’avait elle pas dit « presque » Quoique cela ne changeait rien au fait, de voir sa cousine lui faisait comme un picotement au cœur. Un lien avec un passé qu’elle a enterré avec sa mère, un passé qui est mort quand elle a quitté ce pays qui ne lui semble plus être le sien.
Elle n’aurait certainement pas ses sentiments la si elle n’avait gouté au sentiment d’appartenance, celui qu’elle avait redécouvert au sein de la casa Sitomni et Alciato, ce qui avait fait elle une rrom dans l’âme partageant avec eux valeurs et modes de vie.

Si elle avait grandi dans sa solitude, sa rancœur et tous ses sentiments aliénant qui l’avaient privé d’un lien privilégié avec sa maternelle, elle serait sans doute plus amère et ne garderait face a sa cousine que rancœur et haine.

Non elle avait changé la Des Juli. Aujourd’hui alors qu’elle se rappelait de ce passé et de ses échanges peu amicaux entre elle et la brune, elle avait envie d’en rire, après tout qui ne rirait pas a l’évocation même de la myriade de crasses qu’elles avaient bien pu échanger. C’était ça l’explication, elle avait de ses souvenirs un regard extérieur, la petite Attia n’était plus elle, mais une partie d’elle. Una gamine dont elle n’était pas fière mais qui avait été elle le temps qu’il fallait.

Elle attrapa la nouvelle chope. Attila… c’était l’un de ses surnoms. Elle avait gardé de l’enfance ce coté peste, entier et volcanique, capable de passer de l’adorable au détestable, dans l’excès tout naturel de son caractère de feu. Ça plaisait ou non, c’était elle…


- La gosse que tu as connue est morte quand Eunyce et moi avons quitté Gênes… J'ai du enterrer beaucoup de choses...

Elle avait soufflé ça de façon presque indicible, le visage fermé, le regard fixe.
Oui ça avait été dur. Apres le départ de cette cousine et la fin des hostilités, cette guerre qui finissait sur un statu quo avec retrait des troupes. Ce n’était pas pour autant que la paix était revenue. Plus que fragilisée par un combat inégal d’une gamine face a une adulte, Attia n’en était devenue que plus renfermée et indifférente. Et la goutte d’eau fut la nouvelle qui tomba comme un couperet.

Sa mère n’avait plus les moyens de tenir la maison et il naissait de toute part des créanciers qui présentaient des lettres dont la jeune femme ne trouvait aucune trace dans les affaires de son époux défunt.
C’est ainsi qu’a l’arrière d’un coche Attia en larmes, avait vu disparaitre petit a petit une enfance dont l’agonie avait commencé a la mort de son père…
Elle avait du s’adapter a une nouvelle vie plus modeste en France ou elle avait grandi presque sans tuteur avant de prendre son envol abandonnant une mère qu’elle devinait morte a l’intérieur.

La gitane consentit un sourire et regarda la Sad dans le noir des yeux. Celle-ci était son lien avec ce qui n’était pas complètement mort. Le souvenir des dédales génois, l’odeur de la mer, la villa des Juli qu’elle avait juré de recréer… Un jour...

Attia comprenait d’autre part l’hésitation de Sad. Elle était une adulte, elle avait certes fait son chemin a elle, mais elle n’avait sans doute pas eu la rupture que la gitane avait connue en sortant de l’enfance. Comme une remise a zéro que l’autre n’avait pas connu.


- Je suis une autre personne Sad…

Elle arbora un sourire plus chaleureux. Leurs souvenirs passés leurs appartenaient, et l’avenir était a faire.

- Attia, Gitane libre, diseuse de bonne aventure a ses heures, libertine et aventureuse, amoureuse et fidèle quand l’occasion s’y prête, braise ambulante, chieuse attachante ou détestable… et beaucoup d’autres choses… Moi…

La gitane lança une menotte innocente a celle qui ne gardait d’elle le souvenir que d’une peste. Autant se présenter pour une nouvelle rencontre n’est il pas ?

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Sadnezz
[ quelques points communs pour un avenir en pointillés ]

- La gosse que tu as connue est morte quand Eunyce et moi avons quitté Gênes… J'ai du enterrer beaucoup de choses...

Tiens, elle aussi. Ce doit être une phase de toute vie que de se séparer, d'abandonner, d'enterrer. Son regard se radoucit, comme rassérénée de cette confidence qui semblait évidente mais qu'elle avait le besoin d'entendre... On ne restait pas ce que l'on était par essence, on en gardait qu'une petite trace enfouie, telle une tâche de naissance bien tapie sous une nuque d'où tombaient en cascade d'épaisses boucles ébènes.

Il était évident qu'elle avait changé la cousine... Tout comme elle. Attia ne l'avait jamais connue sous son coté clair et bon, aimé et respecté. Car Oui, il y eut une période où elle avait eu la vie la plus chaleureuse que l'on eût put espérer. Des enfants, un homme présent, une maison et une vie sociale au village. Des postes à la mairie, des idées lumineuses pour un avenir incertain mais confiant.

Sad n'évoquait presque jamais ce passé en présence d'une tierce personne, sauf peut-être l'amant tapis dans les draps chauds d'hiver, l'oreille à l'écoute lorsqu'elle s'abandonnait à quelques confidences... Moments rares en soit. Elles s'étaient connues à l'âge bête, celui où l'on envisage peu et où l'on vit beaucoup au jour le jour, fougueuse jeunesse insouciante et rebelle.

On a beau enterrer... Ce n'est jamais que quelque chose six pied sous terre. Tout passe tout lasse, mais rien ne s'efface.

-Je suis une autre personne Sad…

Certainement.


-Attia, Gitane libre, diseuse de bonne aventure a ses heures, libertine et aventureuse, amoureuse et fidèle quand l’occasion s’y prête, braise ambulante, chieuse attachante ou détestable… et beaucoup d’autres choses… Moi…

Sad contre toute attente, saisit la main délicate de l'Attia et tel le rouge et le noir qui s'embrasent pour créer le renouveau du jour.. Ses lèvres charnues se pressèrent contre la peau tiède en un baise main, scellant une trève cachant l'espoir muet d'une armistice. La fierté ne la fit pas s'attarder, déjà elle se redressait, trempant ses doigts dans le breuvage doré et les menant à sa langue, distraitement.

Gitane hein... L'Attila était donc morte, laissant l'Attia s'épanouir... Peut-être qu'elle lirait entre les lignes de ce baiser, une perspective d'avenir qui lui échappait, et quelques réponses à ses doutes. Les prunelles ancrées au flot ambrés qui remuaient sa chopine, Sadnezz murmura, presque hésitante:


Sadnezz, Ritale libre, éternelle brigande sceptique et méfiante, Libertine et aventureuse, jamais éprise et encore moins fidèle, attachante , bonne question... Et des tas d'autres choses. Moi. Ravie de te connaitre et bienvenue aux oubliés.


Ses yeux retrouvèrent ceux de son autre et son visage amusé. Elle aurait put être Elle dans le tendron, même regard, même attitude... Avait-elle eu des enfants, s'était-elle mariée? Aimait-elle se perdre dans les limbes lascives des nuits charnelles, chevaucher seule sur les chemins? Resterait-elle un peu, beaucoup... passionément? Bientôt, Sad repartirait sur les chemins, seule ou pas... Il ne tiendrait qu'à l'Attia.

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.......... Absente 6 au 21 février ...........
Attia.
[ Comme une envie de "raconte moi... " et de " Ne me quitte pas..." ]

Un geste déconcertant, la Sad attrape la menotte fine d'une gitane amicale et bien disposée, jusque la rien de spécial et elle se penche.
La gitane se laisse ramener de ses pensées par ce baiser, moment aussi étrange que déconcertant. Un frisson qui lui remonte l'échine, une bouffée de chaleur, des yeux qui questionnent avant de se laisser éblouir. Sans savoir pourquoi elle rougit, regarde la Sad mener en un geste aussi sensuel que désinvolte ses doigts a sa bouche.
Attia sourit. Qu’elle est belle la cousine…

Un moment de flottement s’installe. Des questions, des réponses, des questions. Un murmure…

Sadnezz, Ritale libre, éternelle brigande sceptique et méfiante, Libertine et aventureuse, jamais éprise et encore moins fidèle, attachante , bonne question... Et des tas d'autres choses. Moi. Ravie de te connaitre et bienvenue aux oubliés.

Attia écoute. Les regards se croisent alors que les deux femmes voient en l'autre une image perdue dans le temps. L'une un passé, l'autre une forme d'avenir... Qu'il était singulier de regarder l'avenir quand la gitane ne vivait qu'au présent. D'ailleurs parlons en du présent...

La gitane laisse ses yeux vagabonder sur la silhouette de sa compatriote. Sans doute en a-t-elle vécu des choses, sans doute en a-t-elle des vies a raconter, une expérience a partager avec la jeunesse qui se cherche encore.
La gitane ose se rapprocher davantage.


- Ravie aussi... Elle porte bien son nom cette taverne!

Un sourire en coin, quand elle disait la gitane que le hasard n'existait pas.
Elle laisse un doigt hésitant dessiner une arabesque dans la mousse de son énième chope. Elle regarde sa voisine, timide, face aux questions qui lui brulent les lèvres. L'envie toute enfantine de l'assommer de questions, comme une envie de "raconte moi", mais elle le sait, elle se doute qu'il yen aurait pour la nuit et puis... fallait pas qu'elle traine, y'avait quand même l'ultimatum de la douane...
Rooo et puis Marde, au diable la douane, au diable les armées, elle pouvait bien disparaitre dans les bas fonds de sa ville que le juge au cul poudré ne pourrait rien contre elle.
En plus un coin aussi paumé pouvait il attirer le monde? d'ailleurs que faisait son autre la ? Vivait elle ici?
Elle semblait une habituée des lieux a la façon dont le taulier l'avait invectivée. Et pourtant tout dans son habitude trahissait ce sentiment que connaissait si bien la gitane, celui de n'être chez soi nulle part, autrement que sur les routes. Éternelle cavale des cœurs en quête d'un je ne sais quoi de différent a chaque fois...
Non certainement pas qu'elle était de ce bled, et certainement qu'elle en repartirait, tout comme elle même s'apprêtait a partir. Et si... Et si les chemins qui venaient de se croiser se mêlaient pour ne former qu'un?

La gitane se mord la lèvre. L'idée est séduisante, excitante et si pressante, un besoin de préserver le lien. Et pourtant, l'Attia n'aime pas s'imposer, s'incruster. Toujours eu du mal a trouver sa place dans un monde ou personne n'a au final besoin d'elle. Et pourtant... Et pourtant...

A quoi se risque t'elle a demander? Elle inspire et a la manière toute Attiesque d'arriver a ses fins, prend un ton desinvolte et brise le silence.


- Alors? Tu vis ici ?


Question stupide de prime a bord, mise en bouche d'un vin qui tardait à montrer sa saveur, prouver son millésime...

- Ou bien juste de passage comme je crois le deviner ? deja une destination en tête ? ou Juste cette envie, ce besoin d'attraper ta monture et t'élancer sur les routes... peu importe la destination au final...

Ayé l'Attia a joué ses cartes, elle ajoute a cette phrase grammaticalement incorrecte un regard brillant, comme une requête pour une invitation. Elle sourit, attrape la chope et en boit une profonde gorgée.

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Sadnezz
[oublier le temps, des malentendus et le temps perdu...]

- Alors? Tu vis ici ?

Un geste évasif tout en regardant la table de joueurs derrière qui se reforme, un peu secouée, un peu plus éméchée mais avec cet entrain et cette envie d'en découdre dans une revanche oeil pour oeil, dent pour dent.

- Ou bien juste de passage comme je crois le deviner ? déjà une destination en tête ? ou Juste cette envie, ce besoin d'attraper ta monture et t'élancer sur les routes... peu importe la destination au final...

Oui, les routes manquaient... Ce qui n'était qu'une escale est finalement devenu un séjour forcé. L'heure était au départ, et si finalement le souvenir qu'elle emporterait serait... L'Attia?

Non je ne vis pas ici... J'ai une Garçonnière dans un castel bourguignon. Bien que je n'y soit guerre souvent car je suis constamment en route. J'ai passé ma phase "peu importe la destination"... J'ai des buts bien précis, je ne me déplace jamais au hasard...

Oser ou ne pas oser telle est la question. Sa compagnie serait peut être difficile, cohabiter avec le sang s'est toujours avéré rude pour la Corleone... Bien plus si son "changement" n'était qu'apparent. Elle avait l'air.. Mais peut-être pas la chanson. La solitude baignant ses jours, seuls les dragons constituaient un cercle de compagnie qu'elle se plaisait à côtoyer.

Je vais en Provence. Tu n'as qu'à venir si tu le veux, mais faudra faire ce que je fais.

Et dieu sait que ça me rappelle des choses la Provence... Les cigales avaient vues une Sad en cavale des années auparavant, usée par une cousine diabolique. Retour aux origines, pour une mission particulière. Son intonation sous entendait que les brigandages et autres pillages étaient de mise, sinon pas la peine de s'embarquer.

Et toi, que fais tu là? Tu vis pas ici, sinon ça se saurait... T'es seule?


Sad décolla ses coudes du comptoir, faisant signe à l'Attia de la suivre. Elle s'avança vers une table ou des chopes vidées dormaient et les éloigna d'un revers de main avant que de ne poser son séant sur une chaise. La table était dans un recoin sombre du bouge, là ou les curieux ne les dérangeraient pas.

Taulier! deux du jour!


revenir en arrière lui avait ouvert l'appétit. Le taulier grogna sous sa graisse et somma une bonne femme de préparer deux plats. Parler l'estomac plein s'avérait toujours plus constructif...

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.......... Absente 6 au 21 février ...........
Attia.
[ On s'est connues, on s'est reconnues...]

Le sourire ne me quitte pas alors qu'elle me répond de sa voix calme.


Non je ne vis pas ici... J'ai une Garçonnière dans un castel bourguignon. Bien que je n'y soit guerre souvent car je suis constamment en route. J'ai passé ma phase "peu importe la destination"... J'ai des buts bien précis, je ne me déplace jamais au hasard...

Attia se mord la lèvre. Première réponse, premières erreurs. La Sad et elle étaient loin d'être sur un pied d'égalité, l'age et l'expérience faisaient la différence. Il est vrai que les années passant, la gitane avait de plus en plus de mal a trainer ses chausses sans but, se contentant de suivre telle ou telle personne. Elle avait envie de faire des choses pour elle même, se realiser, avoir un but, une voie et en ça elle se reconnaissait dans les prunelles noires de la Sad. Peut etre essayait elle d'y entrevoir l'ombre d'une destination, commune?

Je vais en Provence. Tu n'as qu'à venir si tu le veux, mais faudra faire ce que je fais.

La Sad abattait aussi son jeu, directement. La gitane aurait cru que ça serait plus subtil. ça aussi elle l'apprendrait, ne pas faire de détours, prendre des raccourcis, mais aller droit au but, on perdait moins de temps comme ça.
La Sad avait elle perçu la lueur dans son regard ? L'intérêt acéré, le frisson qui lui dressait les poils...
Et cette phrase, faire ce qu'elle fait... Cela demandait plus de détails... Que fais tu chère cousine que je dois faire avec toi... ?
La gitane avait sa petite idée, pour être elle même a la limite sans jamais trop s'avancer... Et puis peu lui importait son envie pressante d'aventure, cette fougue d'une jeunesse qui passait qu'elle avait envie d'exprimer, ses sensations perdues depuis le démembrement du gros de la Casa, la Kumpania... Tout cela lui manquait et si retrouver cela auprès de sa cousine était au programme, elle était définitivement partante.

Et la Provence... étrangement elle rêvait de cette destination, nourrissait le projet d'y aller un jour, en vago, espérant ne pas être seule pour profiter du roulement des vagues sur une plage de sable, se venger du traumatisme de Montpellier...
La gitane sourit.


- Intéressant...

Dans ce mot une réponse? Pourquoi ne pouvait elle pas simplement dire un oui franc et direct comme l'avait pu faire Sad... Il faut que jeunesse se fasse dit on...


Et toi, que fais tu là? Tu vis pas ici, sinon ça se saurait... T'es seule?

Question prévisible. La gitane lâcha un soupir. Elle était venue chercher son nouveau moi, mais celui ci lui avait filé entre les doigts, pour non compatibilité lui avait on dit... Elle s'en mordit la lèvre.


-Moi... je devais voir un ami en convalescence pas loin... Après je profite pour découvrir la région... Seule...

Trop seule...

-Je suis lasse de vagabonder seule , j'ai envie d'avoir des destinations, des buts, des projets précis ...

Un nouveau sourire lui étire les lèvres. Si ça c'était pas de la réponse explicite...
La Sad se leva, un signe de tête et l'Attia la suit. Vers ce fond de taverne, intime et sombre. La gitane sent comme des gang et des bang agiter un cœur blessé en mal d'aventure. Peut être jouait elle un avenir plein de surprises et qui correspondait a ses attentes...


Taulier! deux du jour!

La gitane se sent comme une gosse devant un cadeau empaqueté. Impatiente, fébrile...


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