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[RP Ouvert!] Aidez la maréchaussée, tapez-vous dessus !

Griotte
Nous sommes en 1458 après Christo. Toute la ville est occupée par les Bisounours ...Toute ?... Non ! Un quartier peuplé d'irréductibles Vermines résiste encore et toujours à l'envahisseur! Le premier qui y montrera pattes blanches se fera défroquer! Nan mais c'est vrai quoi! C'est VIP là-bas! - Vermine Impitoyable en Puissance! - Z'acceptent pas n'importe qui! Faut pas pousser mémé dans les orties... faut la fouetter avec des ronces! Ouai! Sinon, on entre pas! M'enfin bref! Dans ce quartier super huppé de la capitale, un nouveau jour se lève. C'est un nouveau jour, comme un autre, plein de crasse, de gueux pustuleux, de crasse et... de gueux pustuleux - Ouai, pas envie de détailler! Si z'êtes pas content vous voyez la petite croix en haut à droite? - et entre deux pustules ambulantes, se trouve une... Ne restooons pas là, c'est sérieeeeux! Chuuut! Je racon... Sans faire de vaaaague, éloignons-nooous! ...te une histoire! J' m'y connais, c'est du sulfureeeux! Grioootte! On risque le cooooup de grisooou! La ferme!

Prenez garde! Ça va donneeeer!
Ne restons pas là, j'ai pétéééééé!
Je suis navréééée si ça cartonneeeeuh,
Si ça provoqueeeuh les yeux qui piqueuh!


Non, vous ne rêvez pas! La mioche est entrain de polluer les oreilles des passants qui trainent dans les bas-fonds de Limoges (*) - Et de me casser les pieds au passage! - Elle braille à tue-tête et pousse la chansonnette de sa voix de crécerelle, provoquant des grimaces horrifiées autour d'elle - J'ai même vu deux, trois verruqueux porter les mains à leurs oreilles en se tordant de douleur. A coup sur elle a crevés quelques tympans sans même s'en rendre compte! Nouvelle arme fatale? Sans aucun doute!

Je vous demande de vous pousseeer!
Je sais, la chose est quelque peu navraaaaaaanteuh!
Une petiteeeuh perleuh vient de m'échappeeeeer!
Pffff! Que la nature est dégoûtaaaaanteeeeeeuh !
Bien sûr, j'ai man...

Quooooi! Qu'est-ce-t'as toi?!


Silence dans la ruelle. Les regards se braquent sur la gamine tandis que les mouvements s'interrompent. Ô temps suspend ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours. Laissez-nous savourer les rapides délices, des plus beaux de nos jours (**)... - Mince, je me suis trompée de registre! - Je disais donc : Silence dans la ruelle. On pourrait entendre une moucher péter - mais l'odeur passerait inaperçue parmi la puanteur putride qui règne dans les bas-fonds - Les émeraudes étincelantes transpercent le miséreux qui a eu le malheur de la dévisager d'un peu trop près. Vu le regard que le pustuleux avait posé sur elle, il devait croire qu'elle a vraiment loufé. Quel glandu!

P'tain c'est pas possible ça! On peut pu chanter en paix ou quoi?
J'me mettais juste dans l'ambiance! Ça fouette la mort! On dirait qu'l'Aristo a lâché une caisse sur nous!


Regard dédaigneux lancé en direction des nuages, avant de se reporter sur les badauds qui commencent à s'approcher pour assister à l'altercation. Y a de quoi attiser la curiosité en voyant la tronche que tire la mioche! On s'attend presque à voir de la fumée sortir par ses oreilles et une éruption de lave jaillir de sa bouche. Profitant de l'attention qu'elle a soudain attirée sur elle, la gamine avise un couple de mendigots à l'agonie. Z'étaient à peine capable de rester assis contre un mur. Ils observaient la brailleuse de leurs grands yeux vitreux. Parfait! Z'allaient servir à ses propos! En quelques pas elle était à leur coté. Distribution de deux, trois coups de pieds pour qu'ils se tassent un peu et d'un bond leste elle se retrouva juchée sur une monticule de corps gémissant misérablement. Qu'ils crèvent! Son discours sera d'autant plus poignant! Depuis son perchoir, elle s'adresse à la foule:

Vous trouvez ça normal, qu'ça chlingue le trou du pet?! On d'vrait pas s'laisser faire comme ça! Elle est où la maréchaussée? C'pas elle qui d'vrait dégager les charognes qui trainent dans les impasses? *P'tit saut discret pour que la monticule se calme. Elle va se ramasser sinon!*
Nan, mais pacque bon! 'vec tous les pustuleux rongés par les vers, qui finissent par clamser dans les bras des catins vérolées, j'vous dis pas l'mal qui doit flotter dans l'air! Sans parler des cadavres qu'le Masque laisse trainer à droite à gauche... ça suinte la pourriture de partout! On va tous f'nir avec des champignons qu'vont nous pousser sur le nez! On va s'laisser faire encore longtemps comme ça?

La pestouille s'interrompt pour lancer un regard appuyé sur l'assistance. Vous savez, un de ces regards qui veut dire: "Bande de pecnots! Z'avez rien dans les braies ou quoi?!" Ses yeux se posent sur un truc qui ressemble presque à un homme, dont les traits sont quasiment lisses comparés aux pustuleux. Elle lui fait signe d'approcher, et lui saute brusquement sur le dos. Le pauvre être manque de s'étaler - sa peau n'aurait pas value chère s'il avait fait chuter la mioche!- mais Griotte n'y prête aucune attention et s'agrippe à sa chevelure d'une main et tend son autre poings dans les airs!

Tous au château! Sus à la maréchaussée! Qu'elle bouge son fion!




(*) Vous remarquerez comment j'évite de mentionner l'autorité imparable que j'ai sur ma marionnette!
(**) Alphonse de Lamartine - Le lac.

_________________
Griotte
Tagada!... Tagada!... Tagada!... Cheveux dans le vent - ou pas - la mioche parcourt les ruelles des bas-fonds en direction du château. Juchée sur sa monture improvisée, elle ouvre fièrement la voie à une clique de gueux plus loqueteux les uns que les autres. Elle sait pas trop c'qu'ils vont faire, elle sait pas trop comment vont l'faire et elle sait pas non plus c'qui l'a pris de les entrainer là-d'dans, mais maintenant qu'ils sont lancés, l'allait pas se défiler! - 'fin façon de parler! Elle va quand même défiler d'vans le castel hein! - Ouai! Elle est pas du genre à s'barrer quand ça sent l'grabuge! La mioche c'est pas une mauviette! Elle râle juste un peu de temps en temps... Des fois elle ferait mieux de fermer sa gueule! Maintenant, elle est dans de beaux draps - Roooh! Mais façon de parler quoi! J'vais quand même pas l'préciser à chaque fois?! Z'imaginez la môme dans de beaux draps vous, genre satinés et tout? Nan?... Ben moi non plus!

Tagada!... Taga..da!... Tagapffeuurf!... Pfaaah! P'tain de merdouille! C'est la panne sèche! Le cortège de pustuleux s'est interrompu au milieu de la ruelle et observe le miséreux entrain de clamser sous sa cavalière. Ça va pas l'faire ça! Elle a encore besoin de lui! Pacqu'oui! Tous les meneurs et les chefs z'ont une monture, sinon c'est la dèche! Et quand on a pas le moyen d'en avoir une vraie avec un museau et des poils - encore que pour les poils, le pouilleux est loin d'en être dépourvu - ben on fait avec c'qu'on a sous la main! En l'occurrence, pas grand chose, à part du bas de gamme. 'Puis c'tait pas comme si elle avait l'choix! Maintenant qu'les autres avaient captés sont stratagème - des plus élaboré, cela va de soi- l'allait plus réussir à les avoir aussi facilement! Valait mieux qu'elle ait pas b'soin d'échanger son destrier, qui soit dit en passant, était plutôt docile, en plus!

Hé! Ho!... Ça va? Pas qu'j'me fais du soucis hein, mais bon...
Pfaaah!.... Pffeeeurf!.... Pffeeeeurf....
Ouai, bon, on va faire une pause picole tous les deux... ça va te requinquer.
Pffeeeurf!.... Raaaarrf....
J'ai dit tous les DEUX! Les aut' vous restez ici! Nan mais ho!

Regard furieux en direction de la troupe de miséreux qui commençaient déjà à faire mine de se dissiper vers les tavernes miteuses avoisinantes. Bande de blaireaux! Sont même pas fichus de s'appliquer quand s'agit de défendre leurs intérêts! L'était bien entourée la môme hein! A mon avis, z'iront loin comme ça! Les émeraudes courroucées observent les rangs se reformer de mauvaise grâce. Heureusement qu'elle sait brailler fort! Du point d'vue d'un loqueteux c'est assez impressionnant. J'crois qu'elle leur fout la frousse! Pourtant y a pas de quoi, c'est juste une grande gueule la môme, mais ça 'le savent pas les autres!

Pffeeeurf!.... Pffeeeeurf....
Rooooh! C'est bon! J'ai compris qu'ça va pas hein! C'mment qu'on t'nommes au fait?
Pfaaah!.... Pffeeeurf!.... Pffeeeeurf....
Ouai, pas terrible... Ben maintenant tu t'appelles Petsec!
Raaaarrf....

La pestouille se laisse enfin glisser à terre, chose plutôt aisée, puisque son destrier essoufflé se trouve quasiment à ramper à quatre pattes - façon de parler! On va pas recommencer cette discussion hein!- L'agrippant par la barbe, qu'il a tellement longue qu'elle traine dans la boue - ou peut-être est-ce le fait qu'il soit presque vautré au sol qui donne cette impression - elle le tire en direction de la taverne du Grêlé.


J'vais d'mander au Grêlé qu'il t'serve du décapant! T'vas voir, ça arrache! Mais ça r'vigore bien!...
'Pi on en profitera pour trouver des torches et d'quoi faire du boucan. Faut qu'on les impressionne au castel!
Et les autres, vous bougez pas!

_________________
--Petsec



Je te tieeens, tu me tieeens, par la barbicheeetteeeuh.
Le premieeer qui riraaa, aura une tapeeetteeeuh!


Bienvenu dans l'esprit d'un gueux!... Maaais naaaan! Partez pas en courant! Revenez!... Prenez place, installez-vous. Promis ça vaut le coup! En plus, s'agit pas de n'importe quel gueux! Nan! C'est la monture officielle de la môme la plus vulgaire/râleuse/chiante/charmante/casse-noisettes/gueularde - cherchez l'erreur! - de tout le Limousin - et plus si affinité! Vous savez, c'est le miséreux qu'elle est entrain de trainer dans la boue en le tirant pas la barbe, qui - juste comme ça en passant - est bien d'une longueur démesurée, comme le soupçonnait la pestouille. Ben ouai! On dirait pas comme ça, mais le pouilleux il en a dans la cervelle! Les poils, c'est comme les ch'veux, ça tient chaud! En hivers c'est pratique, il enroule sa barbe autour de son cou pour s'en faire une écharpe - Quoi? Z'avez jamais vu ça? C'est super tendance chez les gueux!... Faut sortir un peu d'vot' trou hein! - Puis en été, on s'allège, on s'aère, on se dessape - enfin, on se dépoile en l'occurance - Il a prévu d'virer ses loques et de couper sa barbe pour s'faire un pagne. Z'allez voir il s'ra grave dans l'vent! - 'fin pas trop non plus hein! Si jamais son pagne s'envole, ça craint du boudin! - Enfin BREF! Je m'égare!... Faut m'reprendre de temps en temps hein! Sinon j'vais vous raconter ma vie - 'fin la sienne!

Donc pour en revenir à nos moutons - ou plutôt, nos deux vagabonds - ils viennent tout juste d'entrer dans la fameuse taverne du Grêlé. La môme a enfin lâché le pouilleux, qui s'est affalé au sol comme une... - ah oui y a la censure c'est vrai! - donc comme un... comme... comme... ouai bon laissez tomber! Le gueux s'est affalé au sol - point barre! - et respire toujours aussi difficilement. On l'croirait au bord de l'agonie, mais - ça reste entre nous hein! - sachez qu'il n'en est rien. Pour l'heure, il a surtout des crampes au bide. Son estomac en fait des siennes et se tord en de violents spasmes qui le font haleter à en étouffer. Vautré sur le plancher crasseux, il est trop concentré sur sa douleur pour prendre conscience de c'qui l'entoure, mais son attention est soudain détournée par une exclamation d'la mioche.


Oh p'tain d'crotte de merle! J'vais oublié qu'on est en heure de pointe!

En heure de pointe? C'est quoi encore c'foutoir? A cette heure d'la journée? C'est l'heure du goûter, ouai! Pas d'aller s'bourrer la gueule!
Curieux et surpris, le gueux roule sur le dos pour découvrir enfin les lieux où ils viennent de pénétrer. Pour le coup, la vue en contre-plongée lui donne un peu le tournis, mais il finit par distinguer, tout d'abord, des pieds appartenant à des gens - nan, sans blague? - qui circulaient d'une table à l'autre. Tables sur lesquelles étaient.... nan, c'est pas possible il doit rêver là! Les mains crasseuses du pouilleux viennent frotter ses mirettes, pour s'assurer qu'il est bien éveillé... Mais en fait, si! C'est possible! Y a des gens couchés sur les tables! Mais des gens même pas bourrés quoi! D'ailleurs les tables sont totalement dépourvues de choppes, de bouffe et de miettes - 'fin nan, ça il arrive pas à le voir d'là où il est! - Mais c'est quoi ce pays de fous?! Le ciel va lui tomber sur la tête!

Et v'la un gueux qui se redresse d'un bond pour constater qu'il vient d'entrer dans son pire cauchemar! C'est propre! Ça sent presque bon! Y a des gens bien habillés à droite à gauche! Personne ne picole! Dans un coin, y a même des pustuleux qui s'lavent! Naaaan! Mais naaan! Mais il va s'jeter là! Partout autour de lui, ça parle à voix basses. C'est calme, trop calme! Et pour le coup, c'est pas un pet de mouche qu'on peut entendre, mais le sien! - qui s'avère des plus bruyant en plus! - Suuuper! Maintenant s'il voulait faire une sortie discrète c'était raté! - mais au moins il a pu mal au ventre!- Tous les regards étaient braqués sur le drôle de duo qui v'nait de faire son entrée. Il en oublierait presque d'étouffer!


Héééeeeuh...Pfaaarf!.... Machin! Pffeeeurf!.... *Coup de coude à la mioche*
S'passe quoi ici? Pffeeeurf!.... Pffeeeeurf.... *Regard éberlué*
Ça t'dis pas on décampe... Pfaaarf!... en vitesse? Pffeeeurf!

Griotte
La mioche, c'est pas une mauviette! Faudra le répéter encore combien de fois? On décampe, on décampe... Et puis quoi encore? Bon d'accord, d'habitude elle évite de foutre les bottes chez le Grêlé quand la taverne se transforme en annexe de dispensaire.(*) C'est pas trop l'genre d'ambiance qu'elle apprécie, les miteux entrain d'se faire soigner les croutes, les plaques de crasses qui s'décollent quand on les frotte avec un linge humide, ou pire! elles se dissolvent p'tit à p'tit quand les miséreux marinent dans une bassine - Tiens! Faudrait essayer de récupérer la flotter pour en faire du bouillon voir c'que ça donne - C'est la lente agonie! On s'croirait presque dans une salle de torture! Mais c'qu'est vraiment grave dans c'te histoire, c'est qu'les pouilleux sont consentants! Où est passé l'esprit de la gueusaille? Le vrai, le crade et le puant, il est où? Restait plus qu'une clique de pervertis du fion, qu'ils prenaient même la peine de torcher à présent! C'tait vraiment la honte, franchement! Z'étaient tombés bien bas! - Ou plutôt, z'avaient remonté le niveau! Yeurk!- Mais bon... C'tait pas trop l'moment de faire l'apologie d'la crasse, sinon l'un des types bien sapés trouverait encore l'moyen d'plonger la môme dans un bain! (**) Du coup, pour une fois, elle se fait toute petite! - Profitez ça n'arrive pas souvent!

Eeeeuh... Faites comme si on était était pas là hein! *sourire crispé *
On fait qu'passer... On en a pas pour longtemps, z'inquiétez pas!
Quoi?! On reste?! Mais ça va paaaïïïeeuh!
'fin, juste... si quelqu'un p'vait m'dire où c'qu'il est l'Grêlé...
Ben il a clamsé t'savais pas?
Heeeeein?!


Et là, c'est comme si l'ciel v'nait d'lui tomber sur la tête! La mioche est envahie par une onde de désespoir! C'est comme si les mots se refusaient à prendre tous leurs sens. Le Grêlé a clamsé... Il a clamsé! Lui! L'indestructible, qu'même la mort v'lait pas rappeler à lui tellement qu'il suintait la maladie. Fallait croire qu'elle avait f'ni par changer d'avis... C'est pas possible, nan! Ça veut dire qu'elle le r'verra plus jamais? Tous ces moments de complicité partagée, où elle s'amusait à compter discrètement les cratères qui parsemaient sa face et lui donnait un relief des plus atypique... c'est f'ni! Elle pourra pu se servir d'sa tronche comme boulier pour apprendre les mathématiques? C'est f'ni pour t'jours? 'Pi elle allait faire c'mment pour s'occuper maintenant quand elle s'tournera les pouces d'vant sa chope? Elle aura pu rien à faire dans c'trou à rats! C'tait horrible! L'allait crever d'ennui elle aussi! C'tait pas possible, nan!... Une larme solitaire perle au coin de ses paupières et trace délicatement un sillon humide sur sa joue. En mémoire de feus les cratères du Grêlé... parcqu'ils le valaient bien!


Mais alors ça veut dire qu'y a pu de tavernier? P'tain faut vraiment tout faire soi-même!... Allez! Viens!

Ne lui laissant pas le temps de broncher, la gamine agrippe vivement Petsec par la barbe et l'entraine en direction du comptoir, qui s'trouve être propre et bien rangé, puisque laissé à l'abandon. Soupire d'exaspération! C'est vraiment pire que tout là! Changement de programme! Elle va remplacer le Grêlé et concocter un décapant au pouilleux pendant qu'il ira chercher d'quoi faire des torches. C'est pas qu'ils z'étaient pressés en plus, mais dehors y a avait les aut' ploucs qui menaçaient d'se disperser à tout instant!

Bon, le gueux, t'vas voir dans l'arrière salle... doit bien y avoir des trucs à flamber pour faire des torches. Moi je te prépare une p'tite sauce du tonnerre!... Encore que t'as l'air d'avoir r'trouvé la forme... *œillade méfiante*
Pfaaah!.... Pffeeeurf!.... Pffeeeeurf....
Ouai, ouai, c'est ça!... Allez! Dégages!




(*) Référence aux activités se déroulant dans la taverne du Grêlé, sur la halle de Limoges.
(**) Vous remarquerez l'esprit de contradiction! C'est quoi déjà le motif de sa manif?

_________________
Alycianne
La gamine s'est laissé tomber sur un siège. C'est qu'elle avait fait une longue promenade, pour se changer les idées, échapper quelques temps à la troupe dont elle fait partie. Oh, elle les aime, elle les aime beaucoup. Trop, parfois même. Mais de temps en temps, se retrouver avec ses propres histoires dans la tête, c'est mieux, elle trouve qu'elle pense. Juste ses histoires à elle, et non pas d'autres de famille de comme, d'amies complices, de gens à effets, ou encore de champions incapables. C'est juste sortir de ce cadre qu'on veut protecteur, peut-être un peu trop, justement. Elle s'était donc enfoncée dans les ruelles, quittant le centre-ville agité pour découvrir des passes sombres et mystérieuses -un environnement de chevalier, sans aucun doute- qui n'existaient pas à Sémur. Là, elle pouvait s'imaginer le sauvetage d'une dame, un attentat contre le Roy, ou encore une manifestation pour la Ligue de Libération des Cailloux (et si ça n'existe pas, elle le créera !).
Une petite ballade, pour s'aérer une tête trop remplie. Remplie de ses pensées, et de celles d'une autre.


J'aime bien les promenades, parce que je connais pas les gens qui me regardent bizarre parce que je te parle, Maman.

La taverne est un peu sale. Comme l'auberge où elle avait dormi, avec Maman. C'était drôlement amusant, surtout quand on avait écouté marcher les rats. On avait rit, aussi, quand le messire de la chambre d'à côté avait ronflé. Il y a longtemps. Boule qui se forme au fond de sa gorge, paupière qui papillonnent pour chasser les larmes qui pointent.

Tu souviens, Maman ?


Un observateur extérieur se demanderait à qui elle parle. Veinards, j'vous fait grâce de la réponse : à sa Maman ! Bluffés, hein ? Sauf qu'autour d'elle, nulle mère. Bon, d'accord, elle ne parle techniquement à personne. Mais est convaincue du contraire, puisque sa mère lui cause dans sa caboche. Et oui, c'est possible.
L'observateur extérieur -un lourd, celui-là- remarquerait aussi que cette fillette est drôlement bien habillée pour se trouver dans un lieu pareil, à rêvasser sur un siège. C'est qu'Alycianne n'a absolument aucune idée des lieux à fréquenter -ou pas- et l'envie de trouver une place où poser son délicieux fessier rebondi l'a donc menée dans la taverne la plus proche : en l'occurrence un bouge où l'on regarde étrangement la fourrure qu'elle porte.

Eh oui, j'ai de la fourrure pour faire comme une dame !
Elle, redresse le buste. Fait admirer son beau vêtement, cette cape écarlate. Et affiche un immense sourire, en regardant les autres occupants de la pièce.


Ils sont moches. Et sales. Mais ils sont peut-être gentils. C'est le plus important, d'être gentil. Comme la duchesse folle-gentille. Je trouve que je pense que même on peut mentir et être gentil. Mais c'est mieux de pas le faire, hein. Et elle, elle est gentille -et ne ment jamais-, il faut qu'on l'aime, a écrit dame Aleanore, donc il faut sourire pour pas terrifier. C'est qu'elle terrifie avec l'épée qu'elle a !

Mais elle a trouvé la juste balance pour terrifier et être aimée gentille. Une fleur blanche -un edelweiss- dans les cheveux accompagnée d'un petit sourire pour contrer la terrifiante épée en bois qu'elle a accrochée à la taille. Et la cape bordée de fourrure, parce que c'est rouge, c'est classe.

Bonjour ! Je m'appelle Alycianne.


Comment ça, personne ne lui répond ? Jette un regard angoissé à la ronde. Elle a tout bien fait dans l'ordre, pourtant. Sourire, et être polie.

Maman... ?


Ne pas se laisser démonter. Leur offrir le sucre d'orge qu'elle a dans sa poche ? Roh non, elle l'aime bien, lui, et elle veut savoir si ça pourrit un jour, les bonbons. Cela fait donc un mois qu'elle poursuit son expérience, et est bien décidée à le garder longtemps, ce sucre d'orge.
Leur donner des cailloux ? Oh oui, c'est la bonne idée. En distribuer à tout le monde, et tout le monde il l'aime ! Et puis...


.. Allez! Dégages!


Tourne la tête vers l'origine de cette voix. Une fille. Et le pauvre petit vieux qui se fait écarter ainsi ! Ah non ! Ça, c'est vraiment quelque chose qui met une Alycianne hors d'elle.
Et de sauter -très chevalieriquement- de son siège, reprendre son équilibre en s'accrochant à la table, mais redresser le menton, imperturbable.


On dit s'il te plait !

Nan mais, on a jamais vu ça, d'être tant impoli !
Heureusement qu'une future chevalière est dans le coin. Hein, Maman ? t'es fière ? Oui, Maman est fière. Alors tout va.


... Dégages... S'il te plait, on dit.

Voilà, elle a parlé -et admirablement- à quelqu'un. Maintenant, ils vont tous lui sourire, lui répondre, et l'aimer !
_________________
Griotte
Coupée dans son élan d'abus d'autorité, la môme se r'tourne vivement pour faire face à la voix fluette qui ose s'aventurer sur l'chemin glissant qu'est c'lui de la remettre en place. Nan, mais oh! Pour qui elle s'prenait celle-là? Ses yeux se posent sur une gamine qu'on aurait cru sortie tout droit d'un conte de fée. Vous savez, l'genre de p'tite fille dégoulinante d'amour, qui parle en quatrains tellement qu'elle est polie et bien élevée, et qui vit dans un monde de poupée, croulant sous les fleurs, les gâteaux et les sucreries - les princesses elles finissent toutes énormes comme des baleines, mais ça, l'histoire le dit jamais! - Tout un univers qui résonne comme autant de mièvreries dans la caboche de la pestouille. Ça va lui donner la gerbe!

Dégages s'il te plait, hein?...

Les mots sont presque crachés et le regard se fait carnassier lorsqu'elle toise la gamine de haut en bas. Les émeraudes tranchantes s'arrêtent sur la cape rouge, dont la richesse de l'étoffe et de la fourrure qui la borde dénote à outrance avec le vieux vêtement qui entoure les épaule d'la môme. Une cape rouge, elle aussi, mais taillée dans un tissu grossier et dont les bordures s'effilochent comme des toiles d'araignées. Ça fait un moment, que la mioche veut la changer... Ça fait un moment, qu'elle en parle... Peut-être que l'moment était venu de s'en procurer une nouvelle... ou pas! - La mioche a pas l'esprit aussi tordu que moi! Dommage! - Elle éclate soudain de rire et s'approche d'la gamine en l'observant d'un œil amusé.

T'aurais du voir ta tête! J'vais pas te bouffer hein!...

Curieuse, comme a son habitude, elle observe en souriant la gamine qui lui fait face. Griotte en connait des mioches. Y en a quelques uns qui trainent dans les bas-fonds. Tous des vagabonds, comme Titou, l'merdeux qu'embête les filles pour essayer de voir leurs pommes, mais assurément, y a pas de môme emmitouflée dans d'la fourrure, c'est pas tendance chez les gueux! M'enfin, faudrait d'mander à Petsec, il a l'air de s'y connaitre dans l'domaine. C'est vraiment un drôle de spécimen qu'on a là! Ce qui d'ailleurs, attise d'autant plus la curiosité de la pestouille.

D'où c'que tu sors comme ça? J'ai l'droit d'savoir qui t'es?... S'te plait!

Les derniers mots sont prononcés avec une mine amusée, sous l'regard ébahi du pouilleux, qui n'en croit pas ses oreilles. Ben oui! Elle sait être polie, de temps en temps... Quand ça l'arrange surtout! Ou bien, quand elle risque d'se prendre une rossée si elle commence à parler comme une poltronne, mais ça fait longtemps que personne ne c'tait soucié de c'genre de détail...
_________________
Alycianne
... L'aimer ?
Elle n'a pas l'air de comprendre ceci, la fille. Enfin, zut, quoi ! Elle a fait un discret pas en arrière, posé une menotte sur la rassurante garde de son épée. L'autre main est enfoncée dans une poche, pour retrouver le contact de ses cailloux. Elle n'a pas réellement peur, mais se fait plutôt méfiante. Si ça se trouve, l'autre fille est une méchante déguisée -et sacrément bien déguisée, en rouge !-.
L'éclat de rire la rassure, toutefois. Et lui redonne de l'assurance.
La fillette relève donc le menton, avance un léger sourire.


Je m'appelle Alycianne. Et j'ai six doigts de printemps. Donc je suis une damoiselle, je crois que je pense. Moue pensive, yeux qui s'égarent. Oui, c'est bien comme ça, qu'on dit, damoiselle.
Je sors... Je sors pas plutôt-vraiment. Je suis entrée dans la taverne... Et on peut pas sortir de dehors ! Donc... Donc je sors de rien.

Ultra logique, j'vous répète. Mais elle n'en a pas fini. C'est qu'elle a trouvé une personne qui daigne lui adresser la parole, donc elle n'est pas prête de la lâcher, ça non. Elle a envie de parler, là, maintenant. Et tant pis pour ceux/celles qui vont devoir subir sa parlote incompréhensible.
D'ailleurs, son sourire s'élargit et elle continue sur un :


Et je suis contente que tu manges pas les enfants ! C'est les géants qui font ça, comme Rochefort, et ça me fait pas peur, mais je me dis que c'est dommage de manger les enfants, parce que ça doit avoir un drôle de goût, surtout si on mange les cheveux.

Regard appuyé, sourcils qui se haussent. Tu penses vraiment aussi que c'est pas bon les cheveux, hein ?

Cette idée est aussitôt oubliée pour une autre, et elle passe une main rêveuse dans ses courtes boucles.


Mais je préfère les cheveux longs, quand même. On peut mettre les rubans dedans. Froncement de sourcils. Retour à la case précédente -suivez, Bon Dieu !-. Ça doit être encore moins bon, les rubans.
Sans aucun doute, dit Maman. Beurk. Manger des rubans, c'est gâcher du ruban. Et manger des enfants, c'est gâcher ? Manger Alycianne, ce le serait certainement -elle en est sure- puisqu'elle est destinée à un brillant avenir de chevalier.

Yeux clairs qui se mettent à détailler la jeune fille qui lui fait face. Une cape rouge élimée, de long cheveux bruns en bataille. Elle a presque tout compris, celle-là. Enfin, manque plus que de se décrasser, et se coiffer -ou du moins, en donner l'illusion. Léger coup d'œil pour vérifier que son interlocutrice a bien des chausses au pieds. Elle en a. Parce que bon sinon, j'vous raconte pas, la gamine était prête à en faire un pataquès incroyable -la faute à ce sacré Grimoald.
Et, pas un poil embarrassée par la mine certainement ahurie de la jeune fille, enchaîne sur un traditionnel :


Tu t'appelles comment, en fait ?


Le petit nez se fronce, soudain. Elle vient de réaliser que, que...

Ça pue, ici, non ?
_________________
Griotte
Un moulin à paroles! La môme est tombée sur un moulin à paroles! Comment on fait pour en caser une dans la diarrhée verbale qui s'échappe à flots des lèvres vermeilles? - dopées aux fruits confits à coup sur! - Elle a presque envie d'interrompre mam'zelle fourrure pour lui demander de prendre la pose le temps qu'elle mette son cerveau en route - sans compter l'temps de préchauffage! - En plus, dès le début du monologue, son ciboulot est resté bloqué devant un obstacle de taille - il fait six doigts de printemps! - Ça veut dire quoi ça? Alycianne n'parle pas tout à fait en quatrains, mais pour le coup elle a fait dans la dentelle. La môme en est encore à s'demander l'rapport entre les doigts et l'printemps, que l'autre en est déjà à se questionner sur les ch'veux peu appétissants.

Les ch'veux ça s'mangent pas!... 'fin, j'ai jamais essayé en fait...

Un de ces quatre faudra qu'elle en mette dans la soupe à Petsec pour voir... accompagné avec un p'tit bouillon de bain, ça devrait l'faire!
N'empêche, la môme reste perplexe d'vant de la fillette et ses capacités de se poser des questions vraiment existentielles. On sent qu'y a des idées dans l'air! Y a surement des choses à en tirer... Quoi? Elle sait pas encore, elle verra ça plus tard! D'ailleurs, faudrait un peu qu'elle s'bouge quand même hein! 'Pi les ch'veux et les rubans, ça lui passe un peu par dessus la tête! Par contre l'pouilleux à l'air de boire les paroles d'la gamine, comme s'il s'agissait d'une chope de mousseuse. Il est vraiment b'zarre c'lui là!


Moi, c'est Griotte et lui c'est Petsec...

La môme fait un geste de la tête en direction du gueux qui offre un sourire chicotant à la gamine.

Pi' t'as encore rien senti! Dehors dans les bas-fonds, qu'est-ce-que ça chlinge!... Mais à mon avis tu dois pas connaitre.

La môme pose à nouveau un regard sur la tenue vestimentaire qui n'peut qu'appartenir à une gosse de riches, ou tout du moins, pas à une gueuse! C'mment qu'elle avait atterri ici elle? 'Pis 'vec toutes la vermine qui traine dans les parages, c'est pas trop l'endroit où une mam'zelle fourrure devrait s'balader comme si d'rien n'était! Elle allait s'faire dépouiller - dans l'meilleur des cas! - Et si les membres du Masque lui tombaient d'ssus z'hésiteraient sur'ment pas à l'enlever contre une p'tite rançon...

J'crois qu'tu d'vrais pas trop rester toute seule. Ça craint par ici!... T'as cas v'nir 'vec nous! On doit aller au château pour dire aux gens qu'ça pue et qu'c'est pas normal! Mais d'abord faut qu'on trouve des torches et aussi des trucs pour faire plein d'bruit!... Tu viens?


Sans attendre de réponse, la mioche attrape la main d'Alycianne et fait mine de l'entrainer vers l'arrière-salle, servant de débarras. Tout en marchant, elle lui pose enfin la question qui lui brule les lèvres depuis un p'tit moment, mais qu'elle n'avait pas réussi à caser durant l'monologue du moulin à paroles:

T'veux bien m'reparler d'ton ogre? Je connais un chieur qu'il p'rrait s'mettre sous la dent!
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Alycianne
Griotte et Petsec. Petsec. Pète sec ! Voilà deux mots qui feraient éclater de rire tout gamin normalement constitué. Sauf que voilà, Alycianne est... Originale, nous dirons. Donc elle se contente simplement de jeter au vieux "Petsec" un regard qui dit très clairement "T'as un prénom d'm*rde", mais comme ce n'est qu'un regard, personne n'a su qu'elle avait dit un vilain mot (Et toc !). Sauf Maman dans sa tête. Mais Maman est aussi-vraiment d'accord avec elle : Pète sec, comme nom, ça craint.
Comme le quartier, apparemment.

Et d'être tirée par la dénommée Griotte dans un coin de la taverne, petite pièce remplie de tout plein de trucs fascinants, elle en est sure. Comme... Un siège cassé ! Ça, c'est de la fascinance, de regarder comment il est cassé et de se demander si c'est parce qu'un dragon est entré en taverne pour mettre le feu à un un pied de la malheureuse victime qui a fini seule et oubliée dans un coin sombre de cette antre puante. Ou ce balai poussiéreux -un balai poussiéreux, franchement !- qui est chose extraordinaire, et plutôt rare. C'est un comble, d'avoir un balai tellement peu utilisé qu'il en est couvert d'une pellicule de poussière !
Enfin, revenons en à nos moutons. Moutons mangés par l'ogre. Parce qu'il avait faim ! Un ogre a toujours faim.
On parlait d'ogre, non ? Alycianne s'est perdue dans ses pensées. Comme souvent, d'ailleurs, mais là n'est pas la question. Nous essayons de retourner à la conversation, zut !


Ah oui, il s'appelle messire Rochefort. Et.. Il est grand. Ce disant, lève très haut sa main libre -de l'autre, elle a pas lâché la jeune fille. Il est gros. Écarte maintenant sa main, dessine dans les airs un énoooorme ventre. Il mange tout le temps, tout le temps. Il crie beaucoup, surtout sur le tavernier pour qu'on lui apporte de la bière.
Mais en fait, il est en Bourgogne, je crois que je pense. Enfin il est pas venu avec nous. C'est l'ami de mon comme papa Eusaias, et Cassian dit qu'il est gentil. Il a jamais mangé Cassian. Ni les autres enfants que je connais... Ou peut-être je connais que eux parce qu'il a mangé les autres ?

Hein, Maman, qu'est-c'que t'en dis ? Regard distant, réponse pas très satisfaisante, elle revient aussitôt à son interlocutrice.
Enfin, dame Marie dit qu'il dit des sornettes pour nous faire peur.

Le "Petsec" lui fait un horrible sourire auquel elle répond volontiers. Il a l'air gentil, ce vieux.

Mais moi, j'ai pas peur. J'ai peur de rien ! Enfin... Presque.

Détourner la conversation... Ne pas parler de sa phobie ô combien douloureuse. Elle parlait de quoi, déjà, la fille ? Aller au château avec des torches pour que ça soit propre ? Oui, c'est ça.
Lève les yeux vers celle-ci, se prépare à déclamer quelque chose de très sérieux et éloquent, tape d'un pied sur le sol. Oui, c'est un truc pour montrer sa détermination de chevalier. Si si, c'est quelque chose qu'elle a remarqué chez les gens décidés, et elle a mémorisé ce petit geste, pour se donner un peu d'allure. Parce que oui môssieur, on peu avoir six ans, et être classe !


Bon, on va le torcher, le château, alors ?

Classe, on a dit.
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Dragonet


Depuis plusieurs jours, le Grelé, son neveu, faisait une rechute, et il n'avait réussit à le remettre "sur patte" à coups de substance lénifiante, mais les opiacés le laissaient dans un etat des plus .. planifiant...

Il etait etrange qu'en absorbant a peine la moitié de ce qu'il consommait lui même par jour, la plupart des gens n'etaient plus que des loques etendus au sols, alors qu'avec la même dose qu'eux, il n'aurait été incapable de cesser de gémir de souffrance.

Cela ne faisait que lui faire prendre conscience du mal sournois qui n'avait cesser de s'etendre, et de vouloir s'emparer de son corps, de ses os, pour un jour il le savait, le rendre semblable à du verre puis du sable. Il chassa ses pensées. La taverne avait été inoccupé, et il devait de plus en plus urgent de trouver un nouveau tavernier. En attendant, son neveu devrait tenir encore, et lui devait continuer à s'occuper du dispensaire.

Aider les nécessiteux, les malades, les reclus faisaient partie d'une dette morale qu'il avait lorsqu'il vivait lui même a la cours des miracles, jouet de quelques âmes fortunées qui ne s'intéressaient qu'a son corps pour leur propres plaisirs. Il avait alors appris à aimer les femmes, et à haîr les hommes.

Il entra dans la piece soutenant légérement le grelé. 3 personnes etaient prèsentes, un gamin et deux gamines, dont une enfant.

Ils etaient en pleine conversation et il n'entendit que la fin, assez pour entendre deux noms qu'il detestait. En temps normal, cela aurait suffit pour qu'il s'eclipse, certaines personnes ne méritant juste pas qu'on s'intéresse à elles, mais il devait remettre de l'ordre dans ses affaires, et notement garantir nourriture et soins au plus démunis.

La plus jeune des 3 semblaient moins pouilleuse que les deux autres, mais aux noms entendus cela ne l'etonnais guére. Il les ignora le temps d'aider le grelé à prendre place sur sa chaise, mais au regard vitreux qu'il lançait, il se demanda si c'etait une bonne idée.

Puis il se redressa et observa a nouveaux les enfants. A voir sa stature, ses gestes mesurés, son regard, il ne cesser d'emettre des signaux différent, comme si il hesitait à les accueillir à bras ouvert, ou à les ecraser comme la simple vermine qui grouillait parfois ça et là, du moins quand le grelé etait abscent pour agrementer la soupe.

Il etait richement habillé, et pourtant les vétements semblaient se fondre dans ce décors de misére.

Il s'adressa finalement à eux. Sa voix etait forte et ferme, avec pourtant une certaine douceur.


Il n'y a en ce lieu nul maitre, mais cette taverne m'appartient, comme elle appartient à quiconque veut y trouver refuge.

Puis je vous êtres utile d'une façon ou d'une autre.. peut être souhaitez vous manger, ou boire un peu de lait, avec un peu de maïs, j'en fait d'excellente bouillis.

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--Petsec



Et blablabla... et blablabla! Un ogre qui dévore les enfants, c'est du déjà vu! Qu'est-ce qu'il faut pas entendre des fois?! Faut croire qu'tous les parents racontent c'genre d'histoire pour faire peur à leurs marmailles turbulentes. Qu'ils aient une bourse rachitique ou bien remplie, z'ont tous une imagination à chier hein! Le pouilleux, lui, il aurait plutôt parlé de la légende du bourreau sans-tête, qui s'fait un plaisir d'hacher menu les v'lains garnements avant d'refiler les p'tits bouts au pendu, son fidèle valet. Les morceaux d'chair sont ensuite... Oh! Chouette! C'est quoi ça?

Piqué par la curiosité, l'vieux en perd le fil de ses pensées et laisse les morveuses discuter entre elles pour s'dirige vers un coin sombre et crasseux où sont entreposées des jarres en terre cuite. A coup sur ça doit pas contenir d'la pisse d'chat! En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, le couvercle du premier pot est retiré. Coup d'œil à l'intérieur. Impossible de distinguer quoi qu'ce soit dans la pénombre qui règne. L'pouilleux s'penche au dessus de l'ouverture et y fourre son nez pour renifler l'contenu avec méfiance - En prenant garde d'pas faire plonger sa barbe à l'intérieur, évidement!- Les yeux ridés s'écarquillent de surprise. Ça sent pas la piquette, ni l'grand cru, mais un arômes boisés s'en échappe et vient titiller ses narines avec insistance. Du miel! Quel veinard! C'est pas un truc qu'on consomme tous les jours et ça figure encore moins dans les habitudes alimentaires d'un gueux comme lui! Un large sourire sur la face, l'vieux plonge un doigt crasseux dans la substance collante et le porte à sa bouche avec gourmandise. Un vrai régaaa...


Pouaaaah! C'est quoi...Pfaaah!...c'truc là?!

Faut pas compter sur les morveuses pour lui répondre, elles sont encore entrain d'parler de ch'ais pas trop quoi - enfin, d'il sait pas trop quoi! Moi, j'ai suivi, pas lui! - Le vieux s'essuie la bouche du revers d'la main et s'racle la gorge. Ça colle et c'est dégelasse! Y a un arrière goût de foret, mais plutôt dans l'genre bois carbonisé! Ouai! Il arrive presque à voir les flammes et la fumée s'élevant au dessus des arbres qui gémissent et s'tordent de douleur - Ouai! Le gueux est un écolo dans l'âme, et alors? C'est un précurseur, la classe! - L'pouilleux s'redresse en pestant dans sa barbe au moment où la cadette du trio détonant s'met à taper du pied et à haranguer la foule, fort nombreuse... ou pas!

En parlant de torcher... Pouaah mais pfff!... J'crois qu'j'ai trouver d'quoi enduire nos flambeaux.


Il allait leur désigner la jarre d'un geste de la main, lorsqu'une voix masculine s'éleve par la porte restée ouverte. Dans la pièce d'à coté, le maître des lieux v'nait de faire son entrée et les a comme qui dirait un peu - beaucoup - pris la main dans l'sac! Mais loin de les rappeler à l'ordre ou d'leur poser des questions embarrassantes sur leur comportement de fouines, l'accueil est plutôt cordial.

De la bouillie?... L'estomac s'met d'jà à grogner.Quelle bonne idée!... Allez les mômes, on va quand même pas cracher sur c'qui nous est offert!... C'est bien offert hein?

L'vieux sort d'la p'tite pièce et lance un regard méfiant et interrogateur à l'homme qui s'tient en face d'eux. C'est d'jà pas facile d'trouver d'quoi casser la croute, pourvu qu'les morveuses fassent pas les difficiles, c'est qu'il a la dalle lui!... Puis c'est pas trop l'moment d'continuer la mise en place d'leur torchage - Oui ça existe pas... mais on s'en tape! - Vu la bonne mise du gars qui les observe, y doit bien être du genre à trainer dans l'castel. Sus aux espions qui trainent dans les bas-fonds!... Enfin pas tout de suite! D'abord, vont manger hein!


Dragonet


L'inconnu avait été fouiller dans les jarres, ignorant totalement le sens du rangement assez chaotique du vicomte, tout ce qui se trouvait dans une auberge n'etait pas forcement comestible..

Je ne vous encourage pas à enduire vos flambeaux avec ça, c'est pas de l'huile, c'est bien du miel, mais il est melangé.. en fait c'est un onguent a base de miel que peuvent utiliser les belles de nuit et qui s'applique localement pour eviter d'être engrosser, je le laisse à leur disposition, car il faut réguliérement s'en enduire, les frottements prolongées en affectant l'effet. Du coups, le gout est moins important que l'effet produit.

Y a quelques petites choses comme ça, je vous encourage, si vous connaissez pas, à ne pas manger.

C'est pas qu'une taverne içi, c'est aussi un dispensaire, un bordel et bien d'autres choses selon l'heure.

La nourriture est selon l'heure et mon envie du moment gratuite ou peu cher, ou hors de prix, à la tete du client. Je fais pareil avec la médecine, je suis le medecin le plus cher du Royaume, la Reyne me payait une fortune, et suis gratuit pour les gueux.

là le repas est gratuit, et le lait est frais, il nous à été offert par Ariadne. Je collecte des dons reguliérement, et c'est moins fatiguant de demander que de piller, je n'ai plus l'age pour ça, et puis on me donne quand même alors.

Mais comme disez un vicomte de mes amis, on prête qu'au riche et on a bien raison, les autres remboursent difficilement.


Tout en parlant, il sortit 5 ecuelles, qu'il plongea dans un baquet d'eau propre, les donna au grelé pour qu'il les dispose sur la table, versa le lait, et le maïs, qu'il fit d'abord griller et qu'il ecrasa conscencieument. Il y avait dans sa maniére de bouger les mains quelques choses de leste qui donnais plus l'impression de voir l'excercice d'un bateleur vous demandant où etait le Roy de coeur, ou d'un tire laine que d'un cuisinier. L'homme etait agés, sans doute entre 45 et 50 ans, mais mains et oeil semblait etrangement vif et alerte.

Si vous voulez m'inviter à votre table, j'en serais honoré, et si vous le souhaitez y a dans une piece à coté une etuve avec des cuviers, suffit de rallumer l'hyppocauste et vous aurez de l'eau chaude et de la vapeur, je prend soin de l'hygiene des filles, et j'ai choisit ce lieux, car il restait les traces d'un laconicum romain, la piece chaude des anciens thermes romain.

Si ça vous amuse j'ai de la saponaire, c'est une herbacée à fleur rose et odorante dont le suc, dissous dans l'eau, mousse, vous verrez c'est amusant. J'ai aussi des savons que je fabrique moi même, mais si vous voulez juste retirer des odeurs sans prendre un bain, j'ai du vin, associé à de l'eau de rose et à du jus d'une plante appelée casseligne, a mettre sous les aisselles et là où ça sent.

J'ai même de l'os de seiche écrasé, pour redonner un peu de blancheur au dents. Bref j'ai pleins de choses, y compris des lits sans punaise, si vous voulez être en forme pour faire votre revolution.


L'homme s'exprimait simplement, sans ambage, mais avec une volontée de nommer les choses et de les décrires avec les bons mots, qui donnait le sentiments que votre interlocuteur ne vous prenait pas pour un idiot, même quand vous ne compreniez pas tout,avec une erudition naturelle qu'il ne dissimulait pas mais dépourvu de toute pedanterie.

A fort et a mesure qu'il parlait, on sentait qu'il les avait totalement accepté comme si leur place etait naturellement là.


Vous venez d'où?


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Alycianne
Le problème avec les gens qui parlent avec aisance en tentant de mettre l'interlocuteur à l'aise, en présentant ainsi chaque objet par leur nom véritable, c'est que l'on fini par s'y perdre. L'homme a donc beau lui causer comme si elle était grande, il reste un souci majeur : Alycianne n'est pas grande, et n'a rien capté, mais alors rien du tout. Et devant cette avalanche de mots qui lui paraissent n'avoir aucun lien, elle reste un certain moment ébahie par la performance. Couper le sifflet à la fillette, c'est plutôt-vraiment quelque chose d'admirable, il faut dire.
Puis elle finit par se ressaisir.


Je viens de dehors. Et avant dehors, de l'auberge. Et avant l'auberge, de la route. Et avant la route, beaucoup de routes. Et avant les routes, de la Bourgogne, dans ces murs.

Là elle s'arrête, jugeant qu'il n'a pas besoin de savoir qu'avant Sémur, elle était encore dans les routes. Et avant les routes, dans le Sud. Et avant de Sud, dans les routes. Et avant les routes, dans Sémur. Et avant Sémur... Bref.
Jette un regard au bol qui semble l'attendre, se décide enfin à le prendre. Et de le tendre au vieux.


Tenez messire Pète-du-sec, j'ai pas trop faim, moi. Et il faut prendre de la force, vous êtes un peu grabougri, je trouve.

Aux anges, la gamine, de faire une bonne action. Elle trouve qu'elle fera décidément un très bon chevalier. Puis de retourner la tête vers le sieur.


Au fait, messire, vous disez beaucoup de choses très dans le compliqué, mais vous disez pas votre nom tout simple.
Froncement de sourcils, ton légèrement sentencieux. C'est pas bien.
Et moi, je m'appelle Alycianne. Lui c'est Pète-du-sec. Enfin normalement c'est Petsec, mais je trouve c'est moins joli. Et elle, c'est Griotte, et comme c'est déjà joli, je change pas le nom.

Et, messire que je connais pas le nom. Si ici c'est chez vous
(ça, au moins, elle a compris) pourquoi vous lavez pas un peu ? Parce que c'est tout sale, et ça pu...schmoute !
D'un signe de tête, elle montre le débarras dans lequel se trouve le balai.
Alors moi je pense que je trouve que vous devez aller faire tout de suite le ménage !
Votre maman elle vous a jamais appris à tenir propre la maison, mhm ? Et il faut écouter les mamans...


Alycianne a des arguments de choc, et quand il s'agit de pointer où tel ou untel s'est oublié, c'est bien la première à le faire remarquer. A n'importe qui, d'ailleurs. C'est pour ça qu'elle a bien en tête de demander à messire Pète-du-sec de couper sa barbe pleine de poux (une infection !), et à Griotte de la laisser la coiffer. Mais bon, une chose à la fois, voyons.
En attendant, c'est vrai que ça schmoute, dans l'coin.

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Dragonet


Il ne put s'empecher de sourire en ecoutant la jeune fille..

Puisque vous êtes attaché à l'etiquette, jeune fille, à la façon dont il faut bien se conduire, tu saura que c'est au enfant de se presenter en premier, et que les adultes n'ont pas à le faire, sauf devant des adultes..

Et il ne jugea pas utile de rajouter qu'a condition encore que ça ne soit pas de la roture.

Tu aurais même du faire une reverence..

De plus, Messire c'est que pour les chevaliers, c'est les politiques qui appellent tout les gueux messire ou dame pour leur donner de l'importance et gagner leur voix, mais sinon c'est le nom qu'il faut dire..

Pour moi, c'est pas messire, mais Monseigneur, comme l'eveque, mais je suis pas eveque.

Et mon nom est compliqué, içi tu peux dire Drago, en dehors il faut me dire Monseigneur, sinon on pensera que tu es malpoli.

Mais tout ça est pas important içi..

Pour l'odeur, Le grelé va s'en occuper, quand il aura repris quelques forces et couleurs, ça fait partie de son travail. Mais j'admet que faire le menage, ou la cuisine, c'est pas tellemnt ce qu'il fait le mieux..

Quand à moi, j'ai rarement ecouté ma maman tu sais, je préférais aller jouer de la flute en gardant des moutons, voler les oeufs du voisin, aller embeter les vaches, ou regarder les etoiles avec les filles..je n'etais pas trés travailleur enfant.

Et qu'est ce que tu fais là toute seule dans une taverne, c'est loin là bourgogne...


Bien que parlant avec la jeune fille, il se tournait reguliérement vers les deux autres hôtes, ne voulant pas les exclure de la conversation.

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Beulbeul
Beulbeul détestait aller dans les bas fonds de Limoges. Elle rebutait le moment d'y aller, mais comme son travail de lieutenant l'exigeait, il fallait bien qu'elle y aille.

De plus, c'était une occasion de rendre visite à son père. Elle approuvait à moitié ce qu'il faisait, bien que tout cela partait d'une bonne intention...donner des soins, des repas gratuits...Mais aussi permettre aux prostituées d'avoir un lieu ne faisait qque d'accepter qu'elles existent....

Elle partit donc ce jour dans les bas fonds de Limoges. Les gamins couraient dans tous les sens, bousculant les passants, sans se soucier d'autre chose que de leurs jeux, ou leurs larcins. Elle en interpella certains persuadée qu'une simple parole ne suffirait pas à les remettre dans le droit chemin, mais les interpellant tout de même.

Elle arriva enfin au Grelé? elle y entra et une odeur nauséabonde vint lui chatouiller les narines. Elle retroussa le nez, en pensant "Ils pourraient au moins faire le ménage". Elle vit quelques cleints dont des gamins. Son père était en grande conversation, elle attendit qu'il eut fini de lui parler avant de le rejoindre.
Au passage, elle salua chaque client comme il se devait.

Elle observa les gamins se demandant s'il était déjà trop tard pour eux, ou si elle pouvait encore leur inculquer un minimum de bien vivre et de lois.
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