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[RP]Auberge de la Truie qui File

--Le_dentu


Après avoir laronné la donzelle croisée au marché, l'Dentu s'était fait discret, n'tenant point à s'faire alpaguer par la police. L'avait donc écumé les bouges de la ville pour fêter son premier larcin en terre bordelaise. Et les endroits mal famés ne manquaient pas aux rives de la Garonne...

C'était à l'auberge de la Truie qui file qu'il avait finalement installé ses pénates. Auberge, c'était un bien grand mot d'ailleurs, pour une méchante bâtisse mal bâtie et mal tenue, mais le maraud n'était pas regardant sur ces choses, et la tenancière du lieu savait fermer son clapet. Ici il pourrait préparer ses prochaines fourberies.

D'ailleurs, installé devant un godet de vinasse, l'Dentu attendait visite de quelques fredains rencontrés ces derniers jours et qui lui paraissaient prometteurs. L'âge venant, le solitaire Dentu s'imaginait bien chef de bande... Mais viendraient-ils, ces maroufles?
--Doigts_crochus


Ça f''sait un bout d'temps que le gars aux doigts crochus n'avait pas commis de larcin qui lui permette de vivre à peu près correctement. Par ci par là, l'arrivait bien à chaparder d'quoi bouffer, en tout cas de quoi survivre jusqu'au lendemain, mais l'aimerait bien avoir un peu plus.
D'temps en temps, une bourse à moitié remplie tombait fortuitement dans sa main, c'était jour de fête. L'avait de quoi se payer un verre dans un bouchon, une nuit à l'auberge et un vrai repas. Dormir au chaud la panse pleine et le gosier mouillé, il ne connaissait r'en de mieux.

L'autre jour, le Crochu avait rencontré un gars bien, un peu comme lui. Il l'avait jamais vu avant dans l'coin, mais il lui avait parlé d'une bonne combine. Assez pour qu'on lui fasse confiance. Rendez vous avait été donné à la Truie qui file, y'en aurait d'autre, qu'il avait dit.

Le jour dit, il se pointa comme prévu. L'était p't'être pas dans les normes, le Crochu, mais il tenait parole. A l'entrée un panneau décrépi annonçait la couleur. Ici, c'était pas pour les gens biens, les précieux.
D'un pas las et lourd, il poussa le battant. Y'avait pas grand monde à l'intérieur, mais la plupart était affalé sur la table, un godet à moitié vidé à la main. Pas très nets en somme. L'Dentu était là lui aussi.
En deux-trois pas il le rejoignit, et s'installa face à lui, sans un mot. D'un geste de la main, il commanda une chope. Il n'avait pas d'argent, mais l'Dentu paierait surement pour lui.


Alors ?
--Le_dentu


Un rictus _ ouais parce qu'on peut pas vraiment appeler ça un sourire vu la trogne du gars qui l'arbore _ un rictus donc retroussa les lèvres du Dentu, dévoilant encore un peu plus les ratiches qui lui avaient valu son surnom. L'premier de sa fine équipe venait d'arriver. Un prometteur, le Crochu, capable de vous délester l'bourgeois en un tour de main ou de vous alléger la rombière au détour d'une rue...

Adieu compaing!

Alors? Alors, cte ville m'paraît quasi un pays de cocagne. D'la proie de toute volée l'ami, du péquenot au noble... Et d'concurrence, autant que d'poux sur la tête d'un chauve...

J'ai d'jà visé quèques bonnes âmes qu'on pourrait soulager un peu d'leur trop plein d'écus, j't'en dirais plus quand les autres s'ront là. A quatre, j'nous crois de taille à nous faire quelques solides larcins!
--Gros_bras


La terre sèche se soulèvait sous ses pas lourds. Prudentes, les bestioles diverses qui trainaient sur la route déguerpissaient du plus vite qu'elles pouvaient pour éviter de finir en bouillie sous la semelle du géant.
C'était pas l'Gargantua de la légende celte, mais la brute tenait quand même une bonne tête au-d'ssus de la moyenne. Pis l'avait aussi des gros bras, ce qui devint son surnom, le jour où il avait tabassé l'fils du forgeron du coin. L'avait pris une rouste de son paternel, mais l'gamin l'avait bien mérité en s'moquant de la brute.

Pour ce jour, la brute faisait route vers une auberge où on lui avait donné rendez-vous. Un gars bizarre aux dents ravagées. Il lui avait dit qu'il voulait organiser de gros coups et qu'il avait besoin de force.
Ah ça, l'en avait de la force lui, l'avait même que ça. Les études, c'était pas son fort. C'est tout juste s'il savait compter sur ses doigts.


Auberge de la Truie qui file. D'un coup, ça lui donnait faim au grand gaillard. L'idée d'avoir un cochon entier pour lui tout seul le faisait saliver d'avance. Le problème c'est qu'il avait rien pour payer, habitué qu'il était à braquer les étalages avec ses poings comme seule arme.
D'un geste brusque il ouvrit la porte en bois, la laissant au passage à moitié brisée. D'un tour de tête il repéra le gringalet qu'il avait rencontré l'autre jour. Il était déjà accompagné, d'un vieux débris qui ne devait pas servir à grand chose.
Il les rejoint à la table, et s'assit aux côtés du Crochu, ne lui jetant qu'un bref coup d'œil.


Grmpf. Fait faim non ?


Il frappa la table de son poing droit et héla une mignonne jeune fille, près du comptoir.

Eh toi ! Ramène d'la barbaque ! On a faim ici !
--Lucrezzia


La signora Lucrezzia allait de déconvenues en déconvenues depuis son arrivée en France. Courtisane reconnue et adulée en la belle cité de Venise, elle avait du fuir la Sérénissime à la suite d'une méchante affaire. Deux fils de bonne famille ayant eu l'idée saugrenue de s'entr-estropier en duel pour décider qui des deux méritait le plus de partager sa couche, la signora avait jugé préférable de mettre du champ entre elle et les familles criant vengeance. Elle ne tenait que fort peu à visiter les cachots de la République et à rencontrer ses bourreaux qui n'auraient été que trop heureux de travailler sur son joli corps!

Ainsi donc, la belle s'était envolée du jour au lendemain. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, elle avait même passé les Alpes. Tant qu'à devoir quitter ses pénates vénitiennes, autant en profiter pour voir du pays n'est-ce pas? Et puis, sans aucune doute, au royaume de France, elle trouverait clientèle à sa mesure: riches et généreux bourgeois, nobles fastueux...Elle retrouverait rapidement le train de vie auquel elle était habituée...

Hélas, trois fois hélas, rien de la sorte ne s'était produit. Et Lucrezzia avait du constater avec dépit que les français, peuplade assurément barbare et fort en retard sur l'Italie, ne faisaient pas la moindre différence entre une courtisane et une vulgaire catin. Qualifiée de ribaude en Provence, de loudière en Languedoc, de coureuse de remparts en Toulousain, elle avait échoué, bourse vide et espoirs envolés, dans la capitale de la Guyenne où elle espérait se refaire. A défaut d'harponner de nobles seigneurs, sans doute trouverait-elle ici des commerçants prospères.

Mais il lui fallait reconnaître qu'encore une fois, elle avait été trop optimiste. De bourgeois prêts à se délester de leurs écus, elle n'avait pas rencontré la queue d'un. Et, refusant de déchoir en se vendant aux marins du port nouvellement construit, elle s'était résignée à répondre à l'invite d'un douteux personnages qui lui avait fait miroiter quelques bons coups. Mieux valait finir tire-laine que fille à soldats...

La signora avait donc rejoint l'auverge de la Truie-qui-file, non sans tordre quelque peu le nez devant l'aspect miteux de l'endroit. Où étaient, hélas, les fastes de Venise... C'est sur un profond soupir qu'elle avait franchi la porte et gagné, d'un pas chaloupé propre à allumer des incendies dans les veines des hommes, la table où le Dentu était installé. Et déjà en affaire, semblait-il...


Le bonjour à vous compagnons!
--Doigts_crochus


Il soupira dans un haussement d'épaules.

Pays de Cocagne hé ? Pff, moi j'ai jamais rien trouvé d'bon à prendre dans ce coin. C'quartier est trop pourri et c'lui où crèchent les riche est trop bien surveillé.

De dépit et de dégoût, il cracha à terre et s'essuya la commissure des lèvres avec le revers encore plus sale de sa manche. De ses doigts fins il tapotait le verre qu'il avait commandé et à peine entamé.

Et y doivent ...

Il n'eut le temps de terminer sa phrase que le banc sur lequel il était installé branla. C'est avec effroi qu'il se retrouva, en tournant la tête, nez à nez avec ... un bras. Plus large que sa cuisse. Lentement il leva les yeux, bouche bée. Il y avait bien une tête, surmontant un corps massif comme il en avait jamais vu. A première vue, le gars aurait bien pu battre le fer rouge à mains nues.
Il ne fit un geste ni ne dit un mot, stupéfait qu'il était. La bête ne lui avait pas vraiment prêté attention, et il n'avait pas l'intention, là, de lui rappeler sa présence. D'un coup d'oeil au Dentu -pas plus mal à l'aise que d'habitude-, il s'assura que l'homme était bien prévu dans le programme. L'équipe qu'il montait semblait pleine d'aventures.

Peu de temps après, alors que le Crochu n'avait pas pu remonter sa mâchoire inférieure, un nouveau membre fit irruption, bien plus élégant que le précédent, et pour cause. Une femme, il n'aurait jamais cru ça s'il ne l'avait pas vu. Dans l'coin, il n'y avait que des trainées tout juste assez intelligentes pour savoir si on les payait, quand elle n'était pas rondes comme des queues de pelle.
Celle ci semblait avoir l'oeil un peu plus brillant. Et ça ne la rendait que plus désirable, pour un gars qu'avait rien mangé de convenable d'puis un bout de temps.
D'un pas souple, il se releva pour aller s'installer près d'elle. La vue était bien mieux d'ici, du balcon. Ses vêtements élimés ajoutait un style qui n'était pas pour lui déplaire, au Crochu. Pis au moins ça ne dépareillait pas d'avec les siens. Il avale une gorgée de sa bière frelatée et se rapprocha du visage de la donzelle.


Lo bonjorn Damisela. On m'nomme le Crochu, et toi ma jolie ?

C'était bien la meilleure introduction qu'il n'ait jamais faite avec une femme. Pour sûr qu'elle allait lui céder ses faveurs.
--Lucrezzia


La fille de joie pensait avoir touché le fond de l'abîme, mais l'aspect crasseux de l'intérieur de la taverne la déprima encore un peu plus. cette fois-ci elle ne pouvait plus se voiler la face: elle était redescendue tout en bas de l'échelle et il lui faudrait se départir de ses manières de vénitienne policée si elle voulait se refaire...
Sans doute est-ce ce douloureux constat qui l'incita à ne pas rejeter hautainement l'approche du Crochu. Il n'arrivait certes pas à la cheville de ses anciens et fortunés galants, mais la donzelle savait trop ce que risque une fille seule dans ce métier. Mieux valait s'acquérir les bonnes grâces de solides gaillards qui lui servaient désormais de compagnie. Aussi afficha-t-elle son plus beau sourire pour se présenter aux trois hommes, avec en prime une oeillade appuyée pour son voisin.


On m'appelle Lucrezzia mes compaings, pour vous servir. Le Dentu, puisque c'est toi qui nous a réunis, tu vas sans doute pouvoir nous dire que faire?
--Le_dentu


L'Dentu se frottait les mains. Son "équipe" pouvait sembler bizarre au premier r'gard, mais lui voyait plus loin: Gros-bras pour la force, l'italienne pour appâter l'chaland, lui-même et l'Crochu pour le cerveau et les travaux plus délicats... Pour sûr, leur bande saurait s'montrer efficace dans ben des domaines!

Bon. On était point entre gens d'la haute, pas la peine de perdre son temps en blablas. L'Dentu était d'humeur à foncer, pressé qu'il était de regarnir son magot. car les cent écus de la donzelle du marché disparaissaient encore plus vite qu'une pièce dans la pogne d'un curé, c'est dire.

Se penchant vers ses comparses, le larron lâcha, baissant la vois au fur et à mesure.


V'la l'idée pour not' premier coup mes tout beaux... J'ai repéré une...

La fin de la phrase se perdit dans un murmure, audible pour les seuls attablés. Puis, attrapant son surin, l'Dentu figura en quelques traits gravés dans l'bois d'la table un plan grossier du coin de Bordeaux qui l'intéressait. Oh c'était pas de la belle ouvrage hein, pas du beau plan comme on pouvait en voir au cadastre. Mais c'tait bien suffisant pour appuyer son plan.

Not' cible est là.

Doigt à l'ongle crasseux qui se pose sur le milieu d'une des rues.

V'la c'que j'propose. Lucrezzia ma belle, tu pars en éclaireur. Fais-toi passer pour une chalande et profites-en pour r'pérer l'endroit. Au b'soin, lâche quèques écus pour acheter, on les récupèrera ben par la suite. Après, r'viens là nous dire c'que t'auras vu. On saura alors comment s'y prendre pour la suite. 'videmment, on agira à la nuit, s'agit pas de s'faire repérer et serrer par les gaffres...

Alors? Queque vous en dites?
--Lucrezzia


La transalpine avait écouté de toutes ses mignonnes oreilles le bavassage du Dentu. Mais c'est que l'idée n'était pas bête, et pouvait marcher! Jouer les appâts? Bien sûr qu'elle saurait faire! Jouer les appâts en jouant de ses appâts, n'était-ce pas la base même du métier de courtisane? Un savoir qu'elle avait sucé avec le lait maternel, la Lucrezzia!

Un coup d'oeil appliqué au plan tracé par le chef _ car déjà dans l'esprit de la belle, leur petite bande se hiérarchisait _ et la jolie putain se leva, prête à entamer sa mission.


Cela me convient. Je serais de retour à la brune avec tout ce que j'aurais pu glaner mes compères, comptez sur moi.

Et elle s'éloigna de sa démarche lascive, non sans avoir jeté un regard aguicheur au Crochu. "Après la panse vient la danse", dit le proverbe. Et maintenant qu'elle allait se remplir un peu le ventre, la donzelle sentait renaître en elle d'autres appétits. C'est qu'elle n'était pas devenue une belle-de-nuit uniquement par vénalité, la Vénitienne...
--Gros_bras


L'assiette vide poussée sur le côté, le gaillard tendit l'oreille lorsque le chef causa, ponctuant le discours de bruits de succions pas très ragoutants alors qu'il se luchait les doigts. Il comprenait pas grand chose, c'tait pas vraiment une lumière.
Il observa, sourcils froncés, le schéma qui se dessinait sous son regard éclairé d'une intelligence à peu près égale à celle d'un malheureux bovin. Sa cervelle tournait autant que possible, mais l'avait du mal à tout connecter et à comprendre que les traits représentaient les ruelles.

Depuis tout petit, alors que son corps se développait à tout allure, sa cervelle ne suivait pas le même chemin, attirant sur lui les moqueries des garçons de son âge. Y'en a plus d'un qui l'avait amèrement regretté en se tenant leur nez, cassé. Faut pas l'embêter le gars, l'est p't'être pas très doué, mais il pourrait étrangler un boeuf à mains nues.
L'chef avait fini d'causer, et la donzelle se leva et s'en fut, suivi du regard étonné du musclé et de celui, lubrique, du Crochu.


Euh ... Pourquoi elle s'en va la mignonne ? L'a décidé de changer d'camp ?

Il n'attendit pas la réponse et reprit, après avoir goûté de son index les dernières gouttes de sang de son morceau de viande.

Et alors, on fait quoi ? T'm'as dit qu'on f'rait des gros coups, on commence par où ?

Non vraiment, ce n'était pas une lumière.
Attila_caligula
Bordeauux secouait sa torpeur hivernale avec peine. Tout juste l'arrivée du cirque de l'Hydre l'en avait elle un peu tirée. Morne spectacle d'estrade où le badaud s'esclaffait sans conviction, d'étals où étaient proposées des victuailles sans saveur. La colline aux lettres blanches était un rai de lumière dans l'atmosphère grise.
Mais le Leu n'a pas le goût.
Ysengrin grince.
Sa douleur au côté qui le taraude depuis la Gascogne se rappelle à son souvenir. Et les procès fleuves où il comparait lui laissent un goùt âcre.
Attila Caligula d'Ysengrin, Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac, Cavalier de l'Hydre et Loup-Bombarde a Perdu du mordant, du croquant, de l'appétit, de la niaque. Ses crocs sont comme limés, sa langue pourtant bien pendue est comme un chiffon dans sa gueule. Ses babines luisantes n'ont pas cueilli de baisers depuis des lustres. ses pognes gourmandes n'ont pas flatté de croupe depuis plus longtemps encore.

Les procès, ces pantalonnades puant la sorcellerie, l'ont vu geindre comme un veau là où il aurait du éructer comme un taureau. La taverne où sévissent deux crétins arrogants et grossiers ne lui inspire que mépris alors qu'antan il eut fait avaler phalanges, pogne et avant bras dans la gueule des marauds insolents.

Un remède vite! Une cure!
Un lavement? Son gosier pourtant peu habitué à l'alcool le brûle comme braises dans l'âtre.
Une saignée? Le raisiné a des vertus curatives exceptionnelles, surtout si c'est celui des autres.

Une porte claque dans la venelle sinistre. Le Vicomte lève les yeux "La Truie qui file", estaminet tellement borgne que ses fenestrons sont aveuglés par des planches.

- Allons voici mon hospice!
Le jeune Leu entre, petite réminiscence d'un temps pas si lointain ou il entra dans la taverne repaire des vétérans de Memento Mori, lui jeune noble novice dans le métier des armes.
Ils avaient bien failli le bouffer tout cru.
Le temps a passé et le leu s'est étoffé, les regards assassins sont plutôt dans son œil qu'en celui des autres. En temps normal...


- Hola! Du vin! Et du meilleur!
Le silence immédiat qui ponctue son entrée amène un rictus sur la gueule qui reprend vie. Du gibier de potence, du tire-laine, de la puterelle, de l'empoisonneuse et du casse-gueule! Que du bon peuple!

- Eh bien quoi! Jamais vu un vicomte cousu d'or? A boire vermine!
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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
--Doigts_crochus


'Semblait pas farouche la p'tite. L'attention qu'elle lui portait flattait son égo. L'était clair de toute façon qu'il était l'mieux gaulé des trois gars présents. Peut-être pas de première main, mais il en avait un minimum dans la caboche et des chicots à peu près convenables. Alors qu'il allait faire en sorte de la mettre dans son lit le plus rapidement possible, il fut coupé, insolemment.
L'avait beau être le soit-disant chef, le Dentu, fallait p't'être voir à pas casser les coups des autres. Il lui jeta un regard noir tandis qu'il expliquait leur premier coup de force, détournant par ailleurs l'attention de la belle.

L'explication terminée, la vénitienne s'en fut exécuter sa part du plan, suivie du regard déçu du Crochu. Il ne l'aurait pas ce soir. Sa déception fut néanmoins compensée par la vue imprenable sur ses courbures arrières. Il ne la quitta pas jusqu'à sa sortie du bâtiment. Son départ fut bientôt suivi par c'qu'on pourrait appeler un don divin.
L'gars, bien sapé, vient s'poser dans un bouiboui pour vaut-riens. Devait pas avoir beaucoup d'esprit pour venir dans l'coin, ou alors être complètement fou, ou peut-être les deux. Le Crochu se sentait bien d'aller le délester un peu d'son or. Il le fixait tout en écoutant d'une oreille très distraite la voix grave de la Brute, qui semblait ne rien comprendre à c'qui s'passait autour de lui.

Sans crier gare, il se leva, les yeux toujours rivés sur l'nobliot qui s'prenait pour un héros.


Attendez moi là, fit-il à ses compagnons d'infortune.

L'habitude, il avait repéré une petite bourse bien remplie pendue à la ceinture du gars. Il imaginait déjà les pièces tintinnabulant entre ses longs doigts fins. Guettant le moindre geste brusque du 'vicomte' il s'approcha d'un pas de loup, veillant à ne pas se faire repérer. D'abord penché, puis courbé en deux et bientôt à quatre pattes comme une pauvre bête, la distance qui le séparait de la bourse diminuait à chaque instant. Encore un peu et il y serait.

Il tendit la main vers la bourse et l'agrippa à pleines mains, doucement. Ça y était, il la tenait. Il aurait de quoi compenser le départ de l'italienne, ce soir.
Attila_caligula
- Tu me prends pour une truffe?

La vaste feuille de chou du coupe-gousset disparaît dans la paluche velue du vicomte.
Qui tord et sans ménagement l'appendice cartilagineux et rougeoyant, provoquant immédiatement le blocage du diaphragme et la crispation des maxillaires du bonhomme.
Lentement, le Leu remonte la trogne d'assassin au niveau de la sienne, et continue la torsion. Le bonhomme en apnée depuis quelques secondes commence à prendre une belle teinte vermeil.


- Tu ne serais pas assez burné pour taquiner ma bourse... Si? Et avec tes sales pattes de traine misère en plus.
Ca fait mal hein! Oui je sais... ne dis rien, gémis simplement. Oui comme ça. un ton plus haut, va s y. Encore un quart de tour et tu rejoins les castrats vénitiens pour la pureté du timbre. Allons, essayons.

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Vicomte de St Pardoux, Baron de La Roche Canilhac
Harlem...s
Harlem nouvelle habitante de Bordeaux avait longtemps cherché ladite auberge. Elle avait plusieurs fois fait le tour du quartier, demandé aux badauds son chemin, réussi à obtenir quelques indications malgré la suspicion évidente, car elle était charmante bien entendu!
La voici donc qui débarque dans l'établissement sans se douter un instant de ce qui s'y trame.
Elle avait une affaire en cours et c'est ici que devait se faire la ransaction.
Pensez! Du raisin frais à ce prix là, notre marchande invétérée ( et tous les procès n'y feront rien sauf peut etre à l'encourager à commercer plus encore pour s'indemniser) avait le négoce dans le sang. Rien à faire!
Donc elle se rendait comme convenu espérant que le vendeur aurait soucis de ponctualité que la marchandise ne se gata point.

La porte grinça et elle entra.

Ô Surprise.

Euh...

Elle avait évidement reconnu Attila... Elle pila net au spectacle. Il avait recommencé à l'évidence. Il semblait en pleine opération de communication, y ajoutant comme tout volubile qui se respecte le geste à la parole...Harlem sur le seuil envisagea ce remue ménage d'un oeil sceptique et disons le peu emballé.

Le bonjour... Attila.. je vois que tu fais dans la représentation de proximité. Un nouveau numéro peut être ?

Harlem pince sans rire eut vite fait de parcourir d'un regard aussi bleu que vif la salle pour une pesée stratégique des participants à ce qui ressemblait bien à séance de "je t'aime moi non plus" musclée.

Une grimace...Pourvu que...

J'ai rendez vous, j'espere que t'es pas en train d'éstourbir mon vendeur.
Si c'est le cas laches y les grappes elles sont pour moi!!


N'empèche l'ambiance ne lui plaisait guère. Elle savait bien qu'Attila ne savait pas se tenir et partait au quart de tour ( comme sa roulotte à elle!!), mais tout de même.

Ca vous l'avez bien enervé! Ca se voit! Pas bien!

Harlem réprimande vertement le malotru.


(Possible de mettre au vote ce topic ? Merci. J'ai vu du RP , du jeu, de la lumiere, je suis entrée et je m'incruste )

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Archybald
Reclus dans l'angle mort de l'auberge, sur un tabouret branlant en couple avec une table qui s'accommodait difficilement avec le coin des murs, le visiteur de passage qui trônait là-bas dardait d'un regard torve les divers protagonistes du bouge. Les comptoirs de grande affluence avait l'avantage de diminuer considérablement la malchance de se faire planter un couteau dans les tripes (ou entre les omoplates), mais le montalbanais y avait préféré un taudis de mauvaise réputation pour la tranquillité certaine qu'il aurait à sa disposition pour trafiquer. Sa capuche rabattue sur la gueule, son manteau rapiécé et ses frusques usées lui éviteraient d'attirer un intérêt potentiel dont il se passerait très bien parmi les fréquentations régulières de l'auberge. Et s'il avait choisi un angle, ça n'était pas pour éviter de rendre susceptible une quelconque frilosité des coups de vents engendrés par l'ouverture et la fermeture de l'entrée principale.

On compte dans la "Truie qui file" une bande de loupiots rassemblée en cercle privé, le tenancier du coin, une ou deux têtes qui lèvent le coude de manière solitaire, un noble qui passe pour être un vicomte (*), et une ibérique aux cheveux de jais qui vient de passer la porte. Dernière venue qui, selon les apparences, s'était rapproché du précédent pour lui toucher quelques mots. Occupé à dévisager son allure, il revint bien vite à une logique terre-à-terre pour attirer l'attention de sa cliente, puisqu'elle ne pouvait être qu'une femme qui pratique le commerce. Archybald Hatzfeld racla avec force les pieds de son support à même le sol, et tira sa sacoche posée sur le tabouret vide à sa gauche, dans l'espoir qu'elle apercevrait ses tentatives pour subitement attirer l'attention sur lui. Ça lui ferait mal au fondement d'avoir à se lever pour se planter devant elle, la bouche en cœur.


(*) Par soucis de cohérence, j'ai considéré que l'altercation entre Archybald et Attila n'a pas encore eu lieu.

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