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[RP] Un Départ est une Autre Mort...

Andaevinn
RP fermé, prière de me contacter avant de poster - merci.



Dans le soir de janvier, dans la nuit qui descend, sur les rives gelées d'une rivière tortueuse dont le léger ruissèlement appelle au calme, Lord Andaevinn, Duc d'Arlanda, descendait au bord de l'eau, un petit panier dans les mains.

Le vent avait soufflé fort, les branches des aulnes rasaient l'eau, chargées de givre... Entre les nuages, la lune ne servait qu'a amener à la surface de la terre cette clarté laiteuse que seul l'astre de la nuit peut produire dans les neiges les plus froides.

Comme un tapis cristallin d'épines de glace, le sol semblait fondre en un manteau uniforme collines, remblais, talus et vallons. Même les arbres centenaires pliaient leurs fières cimes sous le poids trop certain du Général Hiver.

Ce que l'âge laisse en trente ans comme marques sur le visage des hommes, les épreuves de la vie les laissent en trois mois, et ce que les saisons labourent au fil des saisons est parfois moins visible sur la peau d'un être que la morsure des souffrances...

Et de la terrible mesure de souffrances que la Vie tient dans sa main, les muses et les hommes n'en trouvent jamais le fond. Ultime raffinement de la main du Très Haut sur un chemin semé d'embûches, l'homme trébuche dans ses propres erreurs à chaque pas...



Sur le visage d'Andaevinn, les épreuves avaient compté double. Sur ses mains, les coups de lames glacées des Parques avaient tracé des sillons plus profonds que vingt générations de laboureurs du duché d'Arlanda... Agenouillé dans la neige au bord du ruisseau, les mains serrées autour du petit panier d'ou s'élevait une légère vapeur, il murmurait doucement...

La lueur des torches portées par quelques uns de ses hommes se tenant respectueusement à distance éclairait cette scène étrange d'un homme encore jeune au coeur déjà si vieux, en habits bleus, portant ses armes, et pourtant incliné dans une prostration totale au dessus du petit panier.

Il déposa le petit panier sur les flots, s'assura qu'il flottait bien et qu'il glisserait dans la bonne direction, vers la Ville. Il s'assura que son contenu serait bien au chaud, qu'il était bien étanche, et que quelques heures de froid ne lui nuiraient pas.

La lune éclaira brièvement le visage que l'on pouvait voir dans le petit panier, celui d'une toute petite enfant, endormie, le visage paisible. Andaevinn déposa à ses côtés une Chimère, la dernière... Ainsi la petite ne serait jamais seule... Il dit:


-Anima Sola, Long Chemin de l'Âme Solitaire... Je te laisse ici aux soins de l'eau et du vent, aux soins de la terre et du ciel, de ceux qui sauront te donner l'amour qu'on ne me donnera plus. Puisse le Très Haut veiller sur toi dans ce long chemin qui est le tien.

Les larmes ruisselèrent doucement sur ses joues et coulèrent dans la neige formant comme autant de gouttelettes de vapeur sur le sol gelé. Il glissa dans le panier un petit poignard ouvragé, un médaillon aux armes du duché, une carte à jouer portant le Roy de Diamants et un ultime mot:



A qui trouvera ce panier:

Je m'appelle Lynn Magdalena d'Arlanda, unique enfant de Lord Andaevinn et de Dame Anissina, héritière du duché d'Arlanda. Les chemins de la vie ont privé mon existence du toit et de la main protectrice de mes parents. Si vous me trouvez, ayez la patience et la pitié de me remettre aux Mains Secourables de Dame Auryn. Ne me séparez pas de la petite bête qui dort à mon côté. Sans elle, je meurs.

Le Très Haut veille sur Moi,

Soyez remerciés
.


Le coeur brisé dans sa poitrine, le Duc laissa glisser le petit panier dans l'eau et le regarda glisser vers Lausanne. Il se retourna vers ses hommes et dit clairement, quoique la voix cassée:

- L'eau revient à la mer comme l'eau donne la vie!

Ils répondirent:

- L'eau rendra ses morts et ils seront vivants!

Il ajouta:

- L'eau parvient la ou la terre est retenue, l'eau conduit la ou la terre éconduit!

Ils répondirent:

- L'eau rendra ses morts et ils seront vivants!

Il dit:

- Les morts et les vivants d'Arlanda rejoignent l'eau car c'est ainsi qu'ils demeurent!

Ils répondirent:

- Le Duc Plie, mais il ne Rompt Pas!

Ainsi, le rituel séculaire des Ducs d'Arlanda était respecté. Andaevinn lâcha la torche dans l'eau froide ou elle s'enfonça en grésillant,remit sa capuche, grimpa à cheval et s'en fut avec ses hommes, pleurant silencieusement sous son masque, Chimaera sur son épaule...

Le petit panier, lui, glissa sur les eaux sombres, comme un morceau de passé destiné à revivre...

_________________
Cameliane


- Aller Enailemac ! Plus vite ! Plus vite je te dis !!

Le souffle court dégageant volutes de buées dans la nuit glaciale, cheveux et crinière au vent, monture et cavalière se fondaient dans l'obscurité de la route menant à Lausanne. Il était nécessaire pour Camy de voir au plus vite Edwige pour discuter de la situation Provençale...

Après avoir prit un raccourcis qui lui permettait d'accéder au pont levis Nord au lieu de passer par la route plus au Sud, elle s'arrêta afin de laisser sa jument se reposer quelques instants. Le murmure d'un ruisseau se faisait entendre entre les bourrasques de vent. Elle sauta à terre et mena Enail au bord de l'eau, puis se rendit au petit pont après avoir enroulé les rennes autour du pommeau de la selle.

La lune lui permettait de voir les remous de l'eau, puis les berges, les roseaux dont les pieds se trouvaient pris dans la glace. Les rochers luisants garnis de mousse et quelques cris d'oiseaux donnait à l'ensemble une vision un peu effrayante pour quelqu'un qui n'était point habitué à ce genre de spectacle... Accoudée au parapet, mains croisées, elle commençait à frissonner et décida de reprendre sa route lorsqu'elle aperçu une forme qui se mouvait sur l'eau dans sa direction. Impossible de définir de quoi il s'agissait, elle rejoignit sa jument tout en continuant à scruter l'objet, qui flottait, balloté par les courants.

Lorsque elle se trouva près de sa monture, elle s'approcha de l'eau alors que la forme était presque à sa hauteur.

- Un panier... Amusant... Une lavandière l'aura laissé tomber à l'eau...

C'est alors qu'un petit vagissement monta dans l'air... Camy, surprise, se pencha, mis un pied botté dans l'eau... Un autre cri léger... Elle se jeta littéralement à l'eau qui emplissait ses bottes, courut sur quelques mètres et attrapa le panier....

Elle le ramena vers le bord, le posa à terre, s'agenouilla à ses cotés et tira sur une douce couverture. Le visage d'un enfant, très jeune, presque un nouveau né apparut. Le bébé grimaça et continua de vagir légèrement tout en suçotant une main minuscule...

- Par Aristote... un enfant abandonné... Mais qui a pu... Comment peut-on faire une telle chose !

Elle prit le bébé tout contre elle, enveloppé dans ses langes, le couvrit de la courtepointe et ramassa quelques objets, ainsi qu'un vélin de belle qualité... Un drôle d'animal, très petit gémit au fin fond de la nacelle...

- Une chimère ! Telle que celle de Sire Anda ! Mais grand Dieu quelle est cette coïncidence !

Tout en serrant contre elle l'enfant, elle déplia le parchemin et se tourna de façon à ce que la lune puisse éclairer suffisamment la page et lu à haute voix...



A qui trouvera ce panier:

Je m'appelle Lynn Magdalena d'Arlanda, unique enfant de Lord Andaevinn et de Dame Anissina, héritière du duché d'Arlanda. Les chemins de la vie ont privé mon existence du toit et de la main protectrice de mes parents. Si vous me trouvez, ayez la patience et la pitié de me remettre aux Mains Secourables de Dame Auryn. Ne me séparez pas de la petite bête qui dort à mon côté. Sans elle, je meurs.

Le Très Haut veille sur Moi,

Soyez remerciés.


Camy laissa son bras retomber le long de son corps, observa la petite frimousse. Une fillette... Celle d'Anda et Anissina... Que leur était-il arrivé... Par quelle atrocité leur enfant se retrouvait-il ainsi balloté par les flots ?! Mille questions se bousculaient dans son esprit, mille questions auxquelles point de réponse ne venait. Son coeur se serra davantage, elle qui aimait les enfants par dessus tout décida tout à coup de servir de petite mère à ce nourrisson...

- Et bien petite beauté... Nous n'allons point te laisser là n'est-ce pas ? Que dirais-tu si je t'emmène chez moi, dans une grande maison à Colombages où vivent déjà deux jeunes enfants... A n'en point douter, ma fifille Elisa sera aux anges lorsqu'elle te verra... Et... il va falloir que l'on trouve ce qui est arrivé à tes parents...

Tout en parlant à la fillette, elle rangea dans sa besace la lettre et les menus objets, attacha en arrière de la selle la corbeille, grimpa sur sa jument tout en gardant Lynn Magdalena serrée contre son coeur sous sa cape, la toute petite chimère posée sur elle, n'apercevant que le petit bout de nez qu'elle embrassa tendrement...

- On rentre Enail ! Au petit trot ma belle, et en douceur...


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Cruauté Réveille Toi, Fureur Guide Mon Bras, Seigneur Apaise Mon Coeur...
Il ne faut pas juger un homme sur ses fréquentations. Judas avait des amis irréprochables...
Tribun - Général de l'A.C.G - Ex Capitaine Confédéral
Lynn_magdalena
Lynn ne sut pas tout cela, à vrai dire elle ne comprit pas grand-chose. En tant que petite chose, toute neuve et toute petite elle crut à une nouvelle aventure. On en vit des aventures à la naissance, tout est jeu et découverte ! Les bruits étonnants, les objets qui brillent et magique ! nos petites mains arrivent à se refermer sur différents objets ! Et oui ça c’est à moi ! D’ailleurs sa petite main s’était refermée sur la patte de la chimère à ses côtés. Elle avait tenté de la gouter, la fourrer dans sa bouche ! Mais la sensation n’était de loin pas agréable avec les poils et la petite bête ne souhaitait pas se retrouver avec la jambe baveuse ! Mais à force d’insistance, la fillette gagna et la pate se retrouva dans la petite bouche.

Le panier voyagea. Quelques remous la surpris, vite oublié par la découverte d’un pouce à sucer pour remplacer la pate. Après tout, ces mouvements de vagues ça bercent…

…..

Elle se réveilla sur terre, dans les bras d’une inconnue. Elle ne reconnaissait pas l’odeur, ni la voix. Et son doudou… il était où son doudou ? Elle retint un sanglot pour marquer sa désapprobation. Je m’amusais bien dans le panier moi ! Mais arrivant dans une paire de bras doux et chaud, elle se sentit protégée.

Elle gnoussa un peu, par principe… et elle avait faim notre petite Lynn.
Andaevinn
[Sur les ruines d'un château, quelque part entre Sion et Fribourg...]



Silence de l'hiver toujours. Légère brume, poitrail brillant des chevaux, raclement des armes et crissements des bottes dans la neige gelée. Sur une petite butte semblant dépasser des pierres jetées là au hasard comme semées par la main de quelque géant capricieux, Andaevinn est accroupi, les mains sur le visage.

Devant lui sont plantées une croix blanche aux rubans bleus, et une épée dont le métal lui froidement dans la nuit glacée. En contrebas, les fidèles, ceux qui l'ont suivi depuis les lointains rivages du royaume de Suède, les torches dans les mains fument doucement dans le ciel nocturne.

Alors Andaevinn se relêve, et sort l'épée de son fourreau. Il libère sa main en jetant sa torche dans un brasier au pied de la croix qui s'enflamme aussitôt. Alors il lève la lame devant ses yeux et en embrasse la garde...



On entend un murmure résonner sur les ruines:

Reçois nos Verbes, Reçois nos Mots Oh Maître,
Toi Qui règne sur les Eaux et la Nuit.

Reçois nos Plaintes et Nos cris, Oh Maître,
Entend la Peine de nous Qui Te Servons.

Sur la Plaine de nos Vies le Désert s'est installé,
Et de sa misère Toi Seul peut Nous préserver...

Dans tes pas, Oh Maître, laisse nous marcher,
Dans la nuit, Oh Maître, laisse nous aimer,

Ne Nous prive pas de Ta Lumière,
Car sans toi, Nous sommes des Aveugles,

Nous Promenons Notre Nuit en Plein Jour...


Alors Andaevinn se redressa. Il prit la lame, la leva devant le feu, et murmura d'une voix brisée, entre ses dents:

- Ainsi s'achève une ère... Je t'aurai tout donné.

Il brisa l'épée d'un grand coup sur la pierre, et se retourna. Il claqua dans ses doigts et Chimaera sauta sur son épaule.

Alors, la litanie reprit...



Nous Promenons Notre Nuit en Plein Jour...

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Cameliane


Dieu qu’il faisait froid… Les fesses endolories par des heures passées sur Enail, à tenter de la contenir tant sa fougue la poussait à galoper encore et encore… Elle regardait régulièrement ce bébé qui n’était point le sien, auquel elle aucun attachement ne lui était permis… Tout au long du chemin, elle tenta de trouver les réponses à ses questions. Qui avait rédigé la lettre contenue dans la petite nacelle ? Sa première impression fut qu’elle était de la main même du Duc. Elle la reconnaitrait entre mille… Et où se trouvait la mère de Lynn… Pourquoi Anda avait-il fait cet acte terrible… Pourquoi donner son enfant à Auryn, la traitresse qui avait rejoint les troupes des croisés devant les murailles de Genève… Une enfant de Réformés qui plus est, donnée à une fanatique religieuse chasseuse d’hérétiques… Pourquoi ne l’avoir pas confiée à une personne de confiance jusqu’à ce que cette Auryn vienne la récupérer… Trop de questions… Pour l’heure le plus urgent était de trouver du lait, et à l’heure à laquelle elle arriverait à Grandson, il serait difficile d’en dégotter…

En pénétrant dans Grandson par le pont levis Sud, elle aperçut de la lumière, de cette lumière qui donne chaud au cœur dans la froidure de la nuit, à la taverne « Chez Popol ». Elle y entra après avoir enroulé les rennes autour d’un piquet et découvrit Tofy, absorbée dans de la paperasserie… Un « bonsoir » lancé à la va vite, direction les cuisines où les bonbonnes du lait des chèvres d’Atila étaient toujours posées sur une console. Elle posa Lynette sur la longue table de chêne, emmitouflée dans de chauds draps de laine et prépara un semblant de biberon à l’aide d’un flacon d’eau de fleur d’oranger rincé et d’une douille à pâtisserie. Lynette - nom qu’elle lui avait donné en chemin par pure désir irrésistible de s’approprier ce petit être tout neuf - bu goulument le contenu tout en serrant dans sa petite main un doigt de Camy… Leurs regards se captèrent, se jaugèrent, la jeune femme souriant à ce bébé qui ne savait quel drame se jouait dans sa si courte vie…

Elle laissa son regard errer sur les boiseries, les cuivres, les tonnelets… Et si elle ne disait rien à personne, si elle gardait Lynn Magdalena pour elle, ne parlant à personne de la lettre trouvée au fond du panier…

Non… elle n’avait point le droit d’agir de la sorte, de lui voler son identité, de lui cacher sa filiation… Son père demandait à ce qu’elle soit remise à Auryn, il avait ses raisons… Mais en même temps, elle s’insurgea ! De quel droit son propre père l’avait-il ainsi lâchement abandonnée à son sort ! Cet infante aurait tout aussi bien pu tomber sur un receleur, ou un marchand d’enfant, ou encore un faquin qui se serait fait passer pour son tuteur et se serait approprié l’héritage auquel elle pourrait prétendre à sa majorité…

Honorer une requête ou cacher la vérité… Le dilemme ne cessa de la ronger toute la nuit. Il fallait bien qu’elle se l’avoue… Jamais elle n’avait pu résister à un bébé ou un enfant, et cette petite merveille qui lui tombait dessus, comme un don du Très Haut bouleversait son cœur débordant d’amour maternel… Sans faire de bruit elle était rentrée chez elle, lui changea ses langes, puis la coucha dans le grand lit sans réveiller son époux, fila à l’écurie pour s’occuper rapidement de sa jument et revint s’allonger auprès du bébé qu’elle garda blottie contre elle…

Dilemme…

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Cruauté Réveille Toi, Fureur Guide Mon Bras, Seigneur Apaise Mon Coeur...
Il ne faut pas juger un homme sur ses fréquentations. Judas avait des amis irréprochables...
Tribun - Général de l'A.C.G - Ex Capitaine Confédéral
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