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Les retrouvailles entre Lauratacc et Alexius. Amitié... Mais si c'était plus que cela?

[RP] Quand deux chemins se croisent

Lauratacc
ceci est un RP privé, merci de ne pas intervenir.


Les cheveux détachés, allongée dans son hamac, une jambe pendant à l’extérieur de celui-ci, un visiteur importun aurait pu penser que Laura se reposait. Mais les papiers qui la recouvraient, la plume dans sa main démentait rapidement ces suppositions.

Depuis quelques jours elle était débordée. Mais ce soir la ses pensées étaient bien loin des préoccupations politiques ou juridiques.

Elle repoussa le tout, se releva, marchant pied nu dans sa petite hutte. Elle jeta un regard par l’ouverture pour apercevoir un jeune couple qui sortait de la caverne de Nopalucan.

Elle se servit un verre de pulque, qu’elle but d’une traite, puis rejoignit sa petite table ou elle reprit en main sa plume.

Citation:

Niltzé Alexius,

Politique, armée… J’entends ces mots à longueur de journée… Pourquoi ? Parfois je me le demande. Depuis toujours j’ai espéré faire mieux, faire grandir notre province et notre seigneurie, espérer un renouveau. Mais souvent je constate que nous recommençons toujours, que les erreurs sont éternellement les mêmes. Alors je me demande pourquoi ? Sommes-nous destinés à devoir continuellement prouver notre valeur ? Je n’ai jamais vraiment pu répondre à cette question, la mettant dans un petit coin et continuant mon chemin. Croyant encore et toujours en Tlaxcalla, en moi.

Quand tu m’as annoncé ma nomination, j’ai cru voir un rayon de lumière, un peu d’espoir. Cet espoir que je compte faire grandir, confirmer. Je me suis dit qu’après tout, tout finit par arriver... J’aurai pu me complaire et me dire que j’avais atteint mon but. Mais tu le sais les dieux en ont décidé autrement, me donnant des procès à rejuger. Et la j’ai compris une chose : oui toujours nous devons faire nos preuves mais à chaque fois nous faisons un pas en avant.

Pourquoi je t’écris pour te dire tout cela ? En partie pour te remercier de m’avoir aidé à voir plus claire, à avancer. Je n'ai malheureusement pas encore eu l'occasion de le faire. Et je sais que si je me retrouve ou je suis maintenant c'est aussi grâce à toi. Alors merci.

Je vais devoir me rendre au temple ces prochains jours, j’espère t’y croiser...

Lauratacc


Elle enroula le mot, et envoya son pélican à Cuamantzingo.
Alexius
Cuamantzingo. Coucher de soleil.
Cela faisait un bien fou de retourner à la civilisation. Enfin, il retrouvait son clan après plus d'un mois d'absence par intermittence. La vie était bien plus facile matériellement depuis bien des mois, mais elle devenait plus dure mentalement de jour en jour...
Sitôt arrivé, une révolte avait dû être organisée pour remplacer Atecoatl, ayant été jeté insidieusement en prison...
Alexius entendit un bruit de pas et se retourna. Ca n'était que Yenamardeboirkedupulco, son fidèle esclave. Assurément il rapportait une lettre et, après s'en être saisi et en avoir pris connaissance, le tlamacazqui sourit.
Le grand-prêtre prit l'un de ses stylets et écrivit sur un nouveau support:



Niltzé mon amie,

Etrangement, j'ai beau chercher à masquer ces sentiments, je ressens les mêmes choses, la même frustration...
Lorsque la seigneurie fut créée, tout me semblait possible, tout me paraissait entreprenable. Aujourd'hui, j'en viens même à douter de l'utilité de ce que je fais pour mon clan, pour ma province, pour la seigneurie et même pour les dieux. Imagines-tu? Alors que j'ai dédié ma vie à Quetzalcoatl, je doute de lui être d'une quelconque utilité, ne parvenant pas à propager sa parole et sa sagesse...

Sommes-nous destinés à devoir prouver continuellement notre valeur? Je pense que la réponse est oui. Qui pourrait le faire à notre place?
Nous l'avons toujours fait et nous devons continuer à le faire.
Pourtant, tout comme toi, je suis las de tout cela...
La politique m'ennuie et lorsque j'aimerais passer du côté militaire, la politique s'en mêle. Le plus simple serait que je me retire dans les temples mais qui promulguerait les lois et protègerait le Tonalamatl? Cruel dilemne...

Cependant, tu n'as pas à me remercier et tu ne me dois rien. Si tu avances et que tu vois plus clair, c'est uniquement grâce à tes actes et non à ceux de quelque d'autre.
Tu as toujours été droite et honnête, tu as toujours tout sacrifié pour la province et la seigneurie, ne gardant rien pour toi. Tu mérites la position que tu occupes tout comme tu mériteras la position que tu occuperas.

Il fut un temps où je ne te connaissais que peu, un temps où j'étais presque toujours absent de Tlaxcala. Et tu n'as jamais eu besoin de moi ni de personne d'autre pour accomplir ce que tu as accomplis.

Tu seras toujours la bienvenue au temple, je t'attends avec impatience et je vais de ce pas demander à Yenamardeboirkedupulco d'importer plus de pulque, de peyotl et de coca pour ton accueil.

Alexius


Le grand emplumé, comme on le surnommait, roula le tissu de maguey amélioré, inséra une plume de condor dans l'infime espace, et le tendit à son esclave qui se chargerait de l'envoyer.
_________________
Lauratacc
Nopalucan

Il faisait encore nuit. Elle dormait quand une plume vint lui chatouiller le nez. Mouvement de main un peu brusque, un vague grognement, et des doigts qui découvrent un bout de tissus. Elle ouvre un œil, un bâillement s’échappe de ses lèvres. Sur son hamac un mot… elle avait appris à répondre nuit et jour aux diverses demande qu’elle recevait.

Elle se releva, s’enroulant dans son tissu de maguey tissé qui lui servait de couverture et alla s’installer à l’entrée de sa hutte. La lumière de la lune lui permit de découvrir le mot de son ami. En déroulant le tissu une plume tomba sur ses genoux, elle la prit entre ses doigts puis la coinça dans sa chevelure avant de lire les quelques lignes. Une fois fini, elle leva les yeux vers le ciel observant la lune qui se retirait et le soleil qui se levait. Elle s’étira et rentra se vêtir avant de prendre son habituel petit sac pour le voyage. Mais avant de partir elle écrivit ses quelques mots :

Citation:
Alexius

Je savais que tu me comprendrais.
Mais je sais que toi aussi, malgré les nombreux doutes, tu ne supporterais pas de regarder notre province avancer sans mener aucune action.
J’ai parfois l’impression que malgré les épreuves que nous traversons, cette envie de croire, de transmettre ce en quoi nous croyons c’est ce qui nous fait vivre.
Alors oui parfois il faut du temps avant de voir les effets de ses actions, mais nous pouvons aussi avoir de bonne surprise et découvrir de jeunes gens qui nous écoutent et nous suivent.

Je ne pourrais personnellement pas rester à Nopalucan et ne rien faire. Comme je ne pourrais pas rester dans ma hutte et ne pas bouger, j’aime prendre la route. Je l’ai toujours fait..
Je m’en vais d’ailleurs rejoindre le temple. J’espère que les prochaines nouvelles de toi, je les aurais autour d’un verre de pulque.
Laura


Elle envoya son tissu qu’elle attacha avec un ruban de maguey et prit la route du temple.
Alexius
Cela faisait déja plusieurs jours qu'Alexius avait reçu la missive de son amie.
Plusieurs jours déja qu'une multitude d'esclaves s'affairaient pour préparer les quartiers de sa calli* Cuamantèque et se bousculaient en tout sens pour que tout soit parfait à l'arrivée de sa visiteuse.
Donnant directement sur la grande-place du clan, à deux pas du temple et presque attenante à la pyramide du Calpulli, la calli d'Alexius formait l'une des 4 bâtisses de la tribu Aztlàn.
Son fils Tenoc n'était pas présent. Sans doute était-il en train de taper sur de l'aztèque dans la province de Tepeyacac ou de Chalco. A vrai dire, il n'avait plus de nouvelles de lui depuis quelques lunes déja. Enfin... Les dieux le ramèneraient sain et sauf. Ou pas.
Il héla le fidèle esclave de la famille Aztlàn:

Yenamardeboirquedupulco, viens ici dessuite !

L'esclave s'approcha et poursuivit:

-Maître?
-Tu as bien préparé tout ce que je t'avais demandé?
-Oui maître, j'ai préparé la meilleure aile de la calli et j'ai fait venir du pulque de la taverne "les 32 marches de Cuamantzingo" comme vous l'aviez demandé.
-Et pour le reste?
-J'ai fait récolter de grosses quantités de feuilles de coca et j'ai réunis un grand stock de peyotl.
-Excellent, prends deux ou trois quachtlis dans la trésorerie pour la peine.
-Radin !
-Qu'as-tu dit?
-Heu... j'ai dit "Merci pour votre générosité Ô mon maître".
-Hum tu as raison, je suis trop bon parfois. Rappelle-moi le la prochaine fois, je t'en donnerai un peu moins.
-Compte là-d'sus !
-Pardon?
-Oui vénéré maître, je n'y manquerai pas.
-Parfait, tu peux disposer.

Alexius regarda l'esclave s'éloigner. Parfois, il avait vraiment l'impression qu'il le détestait. Bah, ça ne devait être qu'une vague impression. Après tout, il avait beau être aztèque, le Tlamacazqui** l'avait toujours très bien traité.
Alors qu'il allait vaquer à d'autres occupations, une jeune esclave vint l'avertir de l'arrivée de Lauratacc.

* Maison
**Prêtre
_________________
Lauratacc
Il avait plu ! Et oui dans une histoire idéale, Laura aurait pris la route avec un soleil radieux et une douce chaleur… mais ce n’était malheureusement pas le cas. Il avait plu, elle avait fait la route trempée, ce qui ne la découragea pas ! Elle avait grelotté prés d’une vague tentative de feu sous un vague abri pour reprendre la route et rejoindre Cuamantzingo et une accalmie.

Dégoulinante d’eau, elle se présenta à l’entrée du clan dans un triste état. Elle essora ses cheveux qu’elle attacha du mieux qu’elle put, farfouillant dans son sac pour dénicher une robe pas trop humide. Elle se refugia dans une caverne pour se changer puis prit la route du calli d’Alexius.

Laura avait un orgueil, certain avait l’affront de remettre en doute son charme naturel et particulièrement la beauté de ses jambes. Elle considérait que c’était dans ses devoirs que de faire démentir ses mauvaises langues et ainsi se montrer toujours à son avantage. Elle ne suivait pas pour autant cette nouvelle mode qui voulait que les femmes se fardent de toutes plantes colorantes et mettent des tissus richement brodés. Elle favorisait son côté naturel, après tout elle était guerrière, et le côté pratique des tenues tout en les choisissant avec bon gout.

Arrivée chez son ami, elle croisa d’abord un esclave. Il grognait. Ces aztèques, toujours à trainer la pate quand il faut travailler, se dit-elle. Elle faillit lui rétorquer qu’il avait de la chance d’être toujours en vie mais se retint.

Elle se présenta donc à l’entrée, demandant à ce qu’on avertisse leur maître de sa venue. Elle espérait qu’il serait la. Après tout entre le temple, le tlatocan, le calpulli et ses diverses activités il devait être bien occupé.

Mais on la fit entrer, elle aperçut son ami, elle sourit et s’approcha de lui.
Niltzé à toi Alexius.

Elle sourit encore.

Que je suis heureuse d’avoir rejoins ton clan. Il ne change jamais vraiment… J’espère qu’un jour Nopalucan pourra elle aussi se développer mais surtout ne sera plus ravagé par ces révoltes perpétuelles.

Reportant son regard sur lui. J’ai appris que tu avais repris le calpulli. Tu dois être débordé. Merci de m’accueillir. Elle inclina la tête.
Alexius
Alexius jubilait de revoir son amie. Depuis combien de temps ne s'étaient-ils vus? Il n'aurait su le dire. De nombreuses lunes séparaient leur dernière rencontre de cet instant. De trop nombreuses lunes.
Il avait le calpulli à gérer et tout récemment, il avait entrepris de reconstituer l'armée "les assoiffés" sous le nouvel étendart rouge sang, celui de la vengeance, des "Yaoquizqueh de Quetzalcoatl".
Il devrait alors repartir pour le champ de bataille aux côtés d'Aigles, de Serpents, d'Ozomatlis, de guerriers obsidiens, de coyotes, de guerriers d'Ixtenco, de Sultepec et de Zotoluca. Sa plus ancienne amie le suivrait peut-être?
Le Grand-prêtre sourit de plus belle en l'apercevant enfin. Il s'avanca pour l'accueillir:

Niltzé ma soeur,
Je suis ravi de te revoir, cela fait si longtemps... Tu es et tu seras toujours la bienvenue à Cuamantzingo-la-guerrière et plus particulièrement auprès de la dynastie Aztlàn !
Pour le clan, tu connais le secret: La spéculation depuis l'unification de Tlaxcala, une grande motivation, d'innombrables guerriers et des habitants très soudés.

Alexius contempla un instant l'épouse de Batonnoir. Non, elle n'avait pas changé d'un poil malgré les lunes qui défilaient à une vitesse folle depuis que le grand Moctezuma avait forcé les Tlaxcaltèques à s'unir sous une même bannière pour contrer leur éternel ennemi aztèque.
Le tlamacazqui eut un petit sourire. Ils n'avaient pas toujours été d'accord, loin de là. Ils s'étaient violemment affrontés sous le règne de Kuzco l'infâme puis s'étaient réconciliés et oeuvraient désormais conjointement dans presque tous leurs projets. Lauratacc était devenue son amie la plus proche en l'espace de quelques mois. Elle parvenait avec brio à remplir le vide laissé par la Feline. Bien plus que cela même, elle l'avait littéralement remplacée et subjuguait un peu plus chaque jour le grand-prêtre.
Il fit signe à un esclave d'apporter les boissons dans une pièce lumineuse de la callì et esquissa un geste vers la pochteca:

Tu dois être fatiguée par le voyage, Nopalucan est à des jours d'ici. Viens t'asseoir un moment, nous pourrons parler un peu plus confortablement.
_________________
Lauratacc
Il l’avait toujours un peu impressionnée. Evidemment jamais elle ne l’aurait avoué, et encore moins montré ! Mais une puissance se dégageait de cet homme, un charisme. Elle le savait capable de faire bouger des foules, de mener des hommes… Elle se souviendrait toujours de ces heures de luttes. Ils avaient été adversaires. Elle ne s’était pas laissée faire ! Laura s’était jurée de ne jamais baisser les yeux devant quelqu’un et ne jamais abandonner devant un obstacle ! Lui non plus n’avait rien lâché. Elle avait donc lutté, le cœur triste de devoir en arriver la.

Heureusement les choses avaient changés. Une amitié sincère était née entre eux deux. Il était son confident parfois, ensemble ils travaillaient pour la province. Ils avaient les mêmes buts.

La route fut longue et pluvieuse… mais tu sais, j’ai une certaine habitude de ces voyages… il en faut plus pour me fatiguer. Elle rit doucement, le regardant avec un regard brillant et malgré ses paroles s’installa dans la pièce préparée par les esclaves. Elle l’invita à prendre place à ses côtés.

Ses yeux le détaillèrent. Par le passé elle lui avait lancé des regards dures de l’adversaire qu’elle était, puis ceux-ci était devenus plus doux pour qu’on puisse y lire un profond respect, une amitié cher à son cœur. Ce jour la, elle le détailla avec tendresse, voyant en lui le guerrier qu’il était mais, chose nouvelle pour elle, l’homme aussi qui peu à peu avait pris de l’importance dans sa vie. Gênée de le fixer ainsi, elle finit par détourner sa tête pour prendre entre ses mains un verre de pulque offert par un des esclaves.

Nous passons notre vie entre les routes, les voyages, nos bureaux. Et ce jour je suis heureuse de pouvoir simplement partager un verre de pulque avec toi…

Du temps, elle en avait passé beaucoup avec lui, mais toujours dans un but bien précis : une négociation ou une discussion entre tlatocani. Laura avait toujours voué sa vie à la politique, aux guerres, elle avait été formée pour ça ! Et parfois, dans des moments ou il était simplement question de profiter, de vivre en faite, comme ce jour-la, elle se retrouvait déstabilisée, telle une jeune fille qu’elle n’était plus. Elle revint donc sur des chemins qu’elle connaissait mieux.

Ton armée se monte, la force de notre province est de nouveau en marche. Elle le regarda à nouveau. J’espère que mes nouvelles obligations ne m’empêcheront pas de te suivre… et esquissant un léger sourire. Doit-on te prouver notre force pour mériter notre place ?
Alexius
Alexius observait son amie, sans trop savoir ce qu'il cherchait de nouveau en elle. Plus de joie? Plus de chaleur peut-être? Il n'aurait su le dire.
Ses yeux détaillèrent le visage de l'ancienne tlatoani. Ses cheveux bruns étaient noués en une longue natte maintenue par une coiffe de tissus de maguey et d'or, laissant dégagé un front bien proportionné. Ses yeux émeraudes brillaient de mille feux tandis que son nez mutin et ses lèvres fines soulignaient le port élégant de leur propriétaire.
Un petit sourire s'afficha sur le visage du Tlamacazqui. Quelque chose le taraudait mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

Nous sommes toujours sur les routes oui... J'en viens parfois à me demander dans quel clan je suis. J'adorerais pouvoir me poser quelque part, sans penser à autre chose qu'à...
Alexius se tut puis rectifia:
... qu'au présent.

Il avait réalisé à temps qu'il allait dire "à toi". Il avait parlé sans réfléchir, les paroles semblant couler de source et pourtant il ne parvenait pas à comprendre pourquoi il avait failli prononcer une telle phrase. N'y prêtant pas plus attention, il plongea à nouveau son regard dans celui de Lauratacc et soudain il comprit. Il avait ressenti la même chose bien longtemps auparavant...
Une chose qu'il pensait avoir oublié depuis l'époque bénie où il coulait des jours heureux avec Adelinda, la mère de son fils Tenoc, sacrifiée à la fin de la Grande Famine pour remercier les dieux. Une chose qui refaisait surface après tant de temps... C'était à la fois douloureux et doux.
Son trouble devait être visible aussi, il reprit bien vite ses esprits.

Dans dix-sept jours, nous serons libérés de nos obligations envers la province. Du moins, en tant que tlatocanis. Quoique nous serons très occupés à ce moment là.

Alexius eut un sourire espiègle et poursuivit:

Au fait, sais-tu que nous partons mercredi pour Tulancingo avec l'armée des Fils de Quetalcoatl?
Ah, j'avais oublié de te prévenir, tu es du voyage. Si tu le permets, je t'enlève pour quelques temps des tracas du quotidien pour massacrer un peu de nazetèque et répandre le sang en l'honneur des dieux.

Alexius fit son plus beau sourire innocent et observa la réaction de son amie.
_________________
Lauratacc
Elle était troublée, troublée par ce regard posé sur elle, troublée par l’intensité de celui-ci. Ses propres yeux se perdaient dans les siens. Elle l’écouta, remarqua la petite hésitation mais ne la releva pas. Et, sans vraiment s’en rendre compte, sa main frôla celle du grand prêtre. Elle n’osait plus la bouger, ne voulait pas vraiment.

Il lui parlait… il lui parlait d’enlèvement. Elle en eu un frisson, elle le dissimula. Et dit tout bas et dans un souffle : oui enlève moi.

Elle détourna les yeux. Les battements de son cœur s’accélérant mais d’une voix qui se voulait plus sûr et plus posée elle compléta.

Je suis toujours partante pour massacrer du Naztèque… j’ai besoin d’un peu d’exercice. Elle rit, elle trouva son rire un peu niais, elle le stoppa, espérant qu’il ne lisait pas le trouble en elle.

Pourquoi ? Elle avait pensé être épargnée de ces sentiments la. Elle se croyait moins attirante de par son âge mûr, qui plus est son statu de femme mariée et souvent bien occupée par ses activités. Et pourtant, en ce moment, seule avec lui, elle était en mal d’amour. Irrésistiblement attirée, sa main collée contre la sienne, lui transmettait sa chaleur. Qu’est-ce que ces quelques centimètre de peau proche l’un de l’autre… bien peu de chose en définitive et parfois tout. Laura était bien incapable de bouger, elle avait peur de rompre cette magie…. Mais elle avait mal, elle avait mal car ne pouvait laisser ses sentiments se voir, elle avait mal car elle doutait… L’envie, le bonheur, l’amour, le doute, la peur chaque ingrédient se mélangeait, la laissant bien seule face à ce dilemme…

Elle reporta son regard sur lui, resta silencieuse quand la porte s’ouvrit pour laisser entrer un esclave qui apportait de quoi se désaltérer. Et Laura comme une coupable, retira sa main. Elle regretta bien rapidement, pourquoi avoir détaché ce maigre lien qui les rapprochait. Elle devait dire quelques choses :

Nos hommes et femmes, guerriers et guerrière ont besoin de partir. Il n’est pas bon d’être sédentaire l’on devient flemmard… et cela devrait faire du bien à nos marchés qui croulent sous les marchandises.

Futilité se dit-elle. Il le sait, elle le sait, elle ne lui apprend rien. Elle approche imperceptiblement sa jambe de la sienne, involontairement, ou pas.

Nous nous dévouons, pour les autres pour la province… mais toi Alexius, quelles sont tes rêves ? Lui dit-elle dans un sourire.
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