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Info:
Comme chien et chat, une brune et une blonde, quand deux Garces en devenir s'affrontent..

[RP] Crêpage de chignons pour un chiffon

Cl0e
Sortant de la taverne, furax, Cloé marchait de long en large, ne prêtant guère attention dans quelle direction elle allait. Elle venait de se faire enguirlander parce qu’elle n’avait pas d’autorisation pour être en Anjou, alors que le prévôt lui avait donné son aval. Si les autorités ducales sont pas d’accord, c’était pas sa faute. Enervée, donc, elle était sortie se rafraîchir les esprits.
Pour le coup, elle était rafraîchie ! Foutue région glaciale … Et elle pouvait pas rentrer dans son Sud parce que l’armée nettoyait les nœuds. Au moins, elle risquait pas de se faire brigander en Anjou ! Se laissant aller au fil de ses pensées, son pied cogna contre un bout de bois.

- Corne de bouc !! Mais qu’est-ce que …

Elle se trouvait à l’entrée du marché, et venait de fiche en l’air l’étal d’un pauvre paysan qui vendait les derniers légumes de la saison. S’excusant, elle l’aida rapidement à tout remettre en place, sous les jurons du vendeur.

- Oh et ça va hein, si z’êtes pas content, c’est pareil et vous vous débrouiller ! Non mais ! ‘Spèce d’impoli ! J’ai quand même pas fait exprès de détruire vot’ étal tout d’même.

Le toisant, elle poursuivit son chemin. La politesse n’était de toute évidence plus à la mode, pas plus que l’hospitalité d’ailleurs. Toujours les mêmes denrées, mais pas les mêmes visages, elle venait de débarquer du Maine. Les gens lui étaient inconnus. Frissonnant, elle ressera sa cape autour d’elle. Tiens, pourquoi ne pas aller voir les tisserands, peut-être auraient-ils quelque chose de chaud à lui proposer. Elle s’avança donc vers leur parcelle de marché, et regarda les étoffes proposée. Et là, merveille des merveilles, une somptueuse fourrure anthracyte. Pauvre animal. Impossible de savoir lequel en revanche, alors elle avisa le marchand.

- ‘Scusez, c’est quoi ? Du loir ?

Le marchand la regarda avec consternation, avec un air de « ils y connaissent rien les pauvres », mais sans lui répondre pour autant. De toute façon, ce devait coûter un bras des poils d’animaux morts … Elle tourna les yeux sur les autres étoffes et posa sa main sur un velours couleur nuit. Sublime …
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Aleanore
Musique d’un autre temps, musique que nul n’entend, et l’Etincelle papillonne, tourbillonne. Envolée sauvage de soieries aux couleurs de l’aube, mules délicates qui piétinent les pavés qui lentement se dérobent, et finalement la conduisent, douceur exquise, aux étals aux mille trésors, parterres des douceurs qui revêtiront son corps. Pour entendre une voix à l’accent encore plus prononcé que le sien où chante le midi, où chante le soleil qui resplendit. Le Sud ! Et par tous les chemins, on y revient, même si à entendre la phrase prononcée, elle aurait plutôt des envies de repartir. Et la voix de la Limousine s’élève, répondant à celle de la Lectouroise.

-« C’est du petit gris, cela se voit ! Il faut juste s’y connaître un tant soit peu, ce qui ne semble pas être votre cas, assurément. »


La main gantée de chevreau et fourrée de lapin s’élève, impérieuse, tandis que la servante blonde à sa suite délace la bourse prête à en déverser le contenu. Et alors qu’elle laisse Clarisse s’occuper des choses d’ordre pécuniaires, la jeune brune toise la blonde moins jeune mais pas si vieille avec un petit air de « Je t’en veux pas, même si t’es provinciale et que tu comprends rien à rien. » Les noisettes jaugent, dévisagent et jugent la jeune femme de haut en bas, puis de bas en haut et finalement, se penche sur un velours à la couleur bleue sombre étourdissant, elle qui est toujours à la recherche de cette couleur que Sa Flamme affectionne tant. Et l’Etincelle de tirer sur l’étoffe pour l’admirer de plus près et de constater par la même occasion que la Lectouroise a la main mise dessus. Regard fermé, mine pincée et lippe dédaigneuse, la poupée brune toise son homologue blond avant de poser les yeux sur sa chienne et de tomber nez à nez avec une .. Chatte .. Blanche ? Les yeux s’écarquillent, elle est blonde et comble de mauvais goût, elle a un chat blanc. La moue se fait d’autant plus hautaine, alors qu’elle regarde avec fierté, la levrette noire à ses pieds.


-« Vois-tu Fiora, de nos jours, on laisse tellement de libertés aux gueuses.. »


Les noisettes se plantent dans les azurs de la blonde, oui, oui, c’est bien d’elle dont elle parle, l’Etincelle.

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Cl0e
La blonde glousse en voyant et en entendant cette adolescente prétentieuse lui répondre. Surtout pour lui répondre cela.

- Du petit gris ? Que c’est snob ! Et tellement pas représentatif … De vous à moi, cela ne veut tellement rien dire ! Du petit gris. Que c’est amusant. Non, vraiment, très drôle. J’aime beaucoup.

Nouveau petit rire infâme.
Et la voici qui voulait en plus la même étoffe qu’elle. Si elle croyait l’emporter si facilement, elle se fichait son doigt à l’ongle manucuré dans l’œil jusqu’au coude, ganté ou pas. Ces nobles … Et en plus elle la dévisageait, détaillait ses vêtements de ses prunelles inquisitrices. Ah, pardon, la blonde n’avait pas de gants. Non, elle avait de bien trop jolies mains pour les cacher, malgré le froid mordant. Peut-être la petite teigneuse en face d’elle, bien que jolie, n’avait pas cette chance. Cloé observa le gant qui osait tirer sur le même velours qu’elle, et haussa un sourcil. Tirant un peu plus, angoissant davantage le vendeur au passage, inquiet pour sa marchandise, elle s’écarta un peu de la jeunette brune. Laquelle reluquait d’un œil mauvais Stella, sa petite princesse des neiges, alors qu’elle se baladait hautainement, et honteusement, avec ce qui semblait s’apparenter à … un chien ? Qui en plus se prénommait Fiora.

- Ma pauvre Stella, cette pauvre donzelle n’y connaît rien de rien en pédigree. Ma petite étoile des neiges. Pourtant, ce n'est pas l'élégance qui te manque, même pour un félin.

La féline, ronronnant devant l’air protecteur et tendre de sa maîtresse, tourna le dos à la brune. Avant de se rendre compte qu’il y avait là son pire ennemi, et se gonfler sa fourrure angora, dos arrondi, toutes griffes dehors. Cloé sourit, amusée.

- Tout à fait d’accord pour les gueux. Ils ont bien trop de libertés. Cela dit, vous aussi, chère donzelle.

Pour appuyer ses propos, la Lectouroise tire un peu plus vers elle l’étoffe de la discorde.
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Aleanore
Rire roucoulant qui s’oppose au rire narquois de la blonde, tandis que les noisettes rejoignent le sourire cruel qui étire les lèvres de la brune qui s’empresse de répondre

-« Snob ? Mais c’est vous qui trouvez cela snob. C’est pourtant l’appellation que l’on donne à l’animal qui a généreusement offert sa fourrure qui ira parfaitement avec des tenues sombres pour les rehausser, mais encore une fois, il faudrait que vous ayez un minimum de culture en la matière pour que l’idée même accepte – et encore à contre cœur – de vous effleurer. »


Et le rire bref et moqueur se fait entendre, s’extirpant trop facilement des lèvres purpurines de la jeune fille, tandis que les noisettes détaillent la rivale. Blonde, plutôt bien faite, un regard agréable, oui, elle est belle, et la tenue est plus que correcte, mais quand même, ce velours, elle le veut ! Et le ton pris par la lectouroise lui tape sur le système, qui comme chacun le sait, est relativement fragile surtout ces derniers temps – et la main gantée de resserrer sa prise sur le velours et le tirer d’un coup sec vers elle-même. La voix qui jusque là conservait les doux accents du Sud dans la moquerie suave qu’elle se permettait, devient froide.


-« La .. Pauvre donzelle a plus de rente que vous ne sauriez en imaginer, permettez-moi ce geste par ailleurs. »


Et la main gantée de plonger dans la bourse et d’en sortir des écus qu’elle laisse tomber sur le velours, incitant ainsi l’homme à considérer la jeune fille comme acheteuse du velours même si les deux femmes sont sur l’affaire. Les mots font leur office dans le cervelet de l’Etincelle, qui si elle se laissait aller répondrait allégrement qu’une fille de Vicomtesse et de Comte, même batarde, n’a nulle leçon à tirer d’une vulgaire gueuse même bien habillée et pourtant, d’humeur plutôt généreuse, la poupée se contente d’un simple.


-« Laissez donc ma liberté où elle est. A-t-on jamais vu putain aussi bien attifée, votre maquereau doit être bien généreux. »


Et d’humeur de plus en plus généreuse de se savoir trop aimable avec une sale prétentieuse, voilà que les écus s’entassent et s’étalent.. Aux pieds de la blonde.


-« Voilà pour vous ma brave. Vous m’êtes agréable. »


Et les noisettes de se reporter sur le marchand, considérant le velours comme acquis, et la blonde et sa chatte comme oubliées.

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Cl0e
Cloé avait maintenant envie de hurler de rire. Et voilà la péronnelle qui se sentait obligée de lui faire un cours de mode.

- Jeune fille, ce n’est pas parce que j’ai quelques lacunes en fourrure que vous pouvez vous permettre de me donner leçon sur le vestimentaire en général. Feue, ma marraine Bélialith était tisserande, ma filleule l’est, et je connais beaucoup de tisserands. Alors assurément, j’ai un minimum de culture en la matière, bien que des goûts différents des vôtres. Bons ou mauvais. Il faut de tout pour faire un monde, vous l’apprendrez bien assez vite.

La fixant avec un sourire mauvais, ce n’était pas une minette d’environ trois ans, à vue, sa cadette, qui allait lui apprendre les choses de la vie, que non. Bien que la brunette insiste et tire sur le tissu, étalant sa richesse en déposant ses écus, déclenchant le rire de la blonde.

- Parce que vous croyez être la seule à avoir de l’or ? Qui vous dit que je ne suis pas noble moi aussi ? Un maquereau, on aura tout vu ! J’en connais qui vous botteraient l’arrière-train pour m’avoir prise pour une fille de joie. Comme par exemple mon fiancé, Chevalier de la Licorne, noble lui aussi. Alors je crois que vous devez encore plus le respect à votre aînée, donzelle.

La regardant de haut, ce qui était le cas puisqu’elle était plus grande en taille également, elle planta ses mains sur ses hanches, ce qui permit à la prétentieuse de s’accaparer le tissu, persuadée d’avoir gagné par elle-même.
Et, comble du comble, elle jeta quelques écus à ses bottes.

- Jeune fille, on ne vous a pas appris à ne point jeter l’argent par les fenêtre ?

Pendant que sa maîtresse parlait, Stella jouait avec les écus. C’était brillant, comme elle l’aimait, elle pouvait le faire rouler, elle adorait. Elle mit un coup de patte dans l’une des pièces, qui vola en plein sur le museau du chien de la brune. Stella s’assit, majestueusement, très fière de son coup.
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Aleanore
Et les noisettes de se rétrécir pour devenir deux feintes dorées, jalousie quand tu nous tiens. Elle a dit le nom honni la blonde « Bélialith », l’Ange de sa Duchesse. Ainsi donc, la blonde est la filleule d’une autre blonde, à croire qu’il y a des réseaux spécialisés dans la chose blondienne, certaines rousses vous diraient que les OBNI se reproduisent d’une manière assez spontanée et pour le moins dérangeantes. La mine jusqu’à l’heure simplement dédaigneuse, se fait carrément mauvaise, voire cruelle quand les lèvres se plissent pour répondre.

-« La réaction de votre fiancé tout licorneux qu’il est ne me fait ni chaud, ni froid, ma mère et mon père le sont aussi. Voulez-vous deviser des droits de la noblesse ici-même ? J’ai pour ma part reçu assez de leçon de savoir-vivre pour ne pas m’y risquer. On croirait rêver. »


Et puisqu’elle la regarde de haut, la jeune fille lâche le velours pour croiser les bras sur sa maigre poitrine, foudroyant la blonde du regard, non, elle ne baissera pas les yeux, parce que déjà, elle n’a jamais appris à le faire et ce n’est pas une étrangère qui réalisera cet exploit. Et la voix se fait cassante quand elle continue.


-« On m’a appris assez de choses pour vous faire taire pour au moins les quinze années à venir, voyez que je suis conciliante de ne point les étaler devant vous. »


Sourire entendu qu’elle jette avant de fusiller la chatte du regard, animal mal élevé qui n’aurait sa place qu’en manchon. Regard très clair d’ailleurs. Et alors qu’elle visualise l’animal en pièce de fourrure dans ses malles, voilà que le regard de la jeune fille est attirée par une couleur. Vert. La couleur de la chainse arborée par la bourgeoise grosse et grasse qui vient de dépasser les deux jeunes filles pour déposer une poignée d’écus dans la main du marchand et empocher l’étoffe de la discorde. Noisettes écarquillées en regardant faire le laideron endimanché un mercredi. Et alors que quelques secondes auparavant, elle la vouait aux pires morts, la jeune fille prend son homologue blond à témoin.


-« Je rêve.. Quel est donc ce commerce où l’on sert les bourgeoises avant la noblesse ? Ne voyiez-vous pas que mademoiselle et moi-même discourions dans l’attente d’un achat ? »


Et la mine se plisse, les dents crissent tandis que d’un regard, elle voue la bourgeoise à la fange la plus abjecte dont elle n’aurait jamais du sortir.

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Cl0e
La blonde sourit en voyant la haine se peindre sur les lèvres de la jeunette à la mention de Blondie. Tiens, elle ne l’aimait pas. Ou était-ce de la jalousie. A en juger ses réactions, elle penchait pour cette dernière. Résultat, le petite brune, mauvaise, tentait tant bien que mal de se redonner de l’importance. Orgueil quand tu nous tiens …

- Si vous êtes de parents licorneux, vraiment je ne comprends pas cet exécrable comportement dont vous vous obstinez à faire preuve. Vos géniteurs vous ont certainement bien éduquée, j’en suis sûre. Et je n’ai que faire de vos leçons de noblesse donzelle. J’en connais suffisamment, cessez donc de penser de vous croire supérieure ainsi, cela ne fait qu’aggraver votre cas. On croirait rêver …

La Lectouroise la fusilla du regard, afin qu’elle comprenne, peut-être, dans un accès de lucidité, qu’elle ferait mieux de se calmer.

- Me faire taire ? Vraiment ? Vous pourriez me faire beaucoup rire, cela ne fait aucun doute. Vous qui croyez tout savoir, avoir tout vu, tout vécu du haut de vos quoi … quinze ans ? Assurément, vous ne me connaissez pas. Conciliante, on aura tout vu !

Mais déjà, la jeunette ne l’écoutait plus, trop occuper à montrer les dents à la bourgeoise qui venait de leur ravir ce splendide velours bleu nuit qu’elles convoitaient. Les gens étaient vraiment d’une sans-gêne !!

- Dîtes, vous gênez surtout pas ! Vous avez entendu la damoiselle ? Nous étions en train de négocier. Si vous ne voulez pas d’ennuis, je vous conseille fortement de reposer ce tissu.

Alors que la bourgeoise protestait car l’ayant déjà acheté, la blonde se rebiffa.

- Je m’en contre-fiche ! Reposez. Tout de suite. Allez voir à côté tiens.
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Aleanore
Et la main gantée qui s’abat sur celle grassouillette et graisseuse de la bourgeoise, tandis que les noisettes se font impérieuses, et le ton autoritaire et glacial.

-« Ecoutez donc, l’on vous parle ! Reposez vous a-t-elle dit ! C’est un monde, plus aucun respect de nos jours. »

L’Etincelle persuadée d’être dans son bon droit, se retrouve comme deux ronds de flan quand le commerçant lui explique que de toute façon, puisque la lectouroise et elle-même n’arrivaient pas à se départager, il vaut mieux que ce soit la femme du menuisier qui récupère la pièce. Noisettes qui s’écarquillent tandis que l’information monte au cerveau, un instant, elle se persuade que ce n’est qu’une farce, et pourtant, l’air outrée de la mégère et celui gêné du vendeur ne font que certifier ce qu’elle suppose. Les valeurs sures se perdent et contre toute attente, la main se tend vers le vendeur tandis qu’elle jette la fourrure que Clarisse avait plié soignement, sur l’étal.

-« Rendez moi mon argent. Je n’achèterai plus rien chez vous. Le service est déplorable, et j’en ferai part à la noblesse angevine. Je vous apprendrai à nous préférer des gueuses. »

Les écus clinquent et claquent dans la main de l’Etincelle qui tend le tout à Clarisse, avant de se tourner vers la blonde lectouroise, sourire cruel aux lèvres.

-« Venez donc, je connais un marchand damascène qui propose des étoffes magnifiques, et l’accueil y est parfait là-bas. »

Le bras s’arrondit tandis qu’elle le glisse dans celui de la blonde, l’entrainant à sa suite, oubliés les griefs d’alors, ne reste dans la mémoire de l’Etincelle que le courroux justifié de la blonde qui a fait écho au sien. Elle est donc tout à fait recommandable et les lèvres s’ouvrent enfin pour autre chose que des piques.

-« Nous ne nous sommes pas présentées, je m’appelle Aléanore Jagellon Alterac. »


Sourire de la paix lancé tandis que les noisettes regardent à droite et à gauche, faisant fi des gens autour, elles sont jeunes et jolies, et personne n’y pourra rien changer.

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Cl0e
Ses bras croisés sur sa poitrine, elle fulminait. Alors comme ça, ce velours irait à la femme du menuisier ? Ridicule.

- De toute façon, cette couleur ne vous va pas du tout au teint. Vous aurez l’air sortie de la fosse commune ma pauvre dame.

La petite brune récupérait quand à elle son argent, à deux doigts de mordre le vendeur et de déchiqueter cette bonne femme.

- Quand à moi, j’en ferai part aux nobles que je croiserai sur mon chemin. Vous avez fait une grosse erreur sire.

Attrapant sa chatte aux yeux vairons, elle tourna les talons. Rapidement rattrapé par la jeune fille, qui crochette son bras au sien, et se présentant enfin en bonne et due forme.

- Enchanté, je suis Cloé.

Léger sourire à la brune.

- Pour mon nom de famille, c’est ... compliqué.

Soupirant, elle se laissa entraîner par cette Aléanore, mettant au défi quiconque oserait faire une autre remarque déplacée, l’emmener voir ce marchand ou autres.

- Où allons-nous alors ?
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Aleanore
Le sourcil brun se hausse, tandis que les noisettes interrogent, curieuse invétérée l’Etincelle, pour sur, c’est un fait, et ce n’est même plus à prouver. Et c’est donc, le plus naturellement du monde, que les lèvres s’entrouvrent pour interroger.

-« Compliqué ? Expliquez-moi donc cela, nous aurons de quoi nous occuper sur le chemin, car nous allons à l’autre bout de la ville où se trouve l’un des meilleurs marchands de l’Anjou. »

Et plus, elle la regarde en coin, et plus, le sourire lui vient, elles n’ont rien de commun et pourtant, la poupée brune apprécie le caractère bien trempé de la blondinette. Et contre toute attente, la brune remet l’histoire de la bourgeoise sur le tapis, persuadée d’avoir eu tout à fait raison.

-« C’est quand même un monde quand on y pense, de laisser des personnes dépourvues du moindre charme d’oser prétendre porter des tissus précieux. Grand dieu, pourquoi laisse-t-on encore de telles personnes circuler librement dans la rue. On devrait enfermer les moches chez eux.»

Ca c’est dit. Et encore, elle s’est restreinte la poupée, parce que si cela ne tenait qu’à elle, elle ne ferait pas que les enfermer les moches. Ce serait bien pire, mille fois pire. Et le sourire cruel qui joue sur les lèvres de la jeune fille est là pour le prouver.
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Cl0e
Mince, impossible d’éluder avec cette petite fouine. Qu’il valait mieux avoir dans son camp du reste. La blonde chercha un moyen de contourner la difficulté, mais elle n’avait aucune excuse qui tienne la route. Surtout sur le sujet de sa famille.

- Il se trouve que … je ne me souviens pas de mon passé, à quelques choses prêt. Et quand je vous disais être la filleule de Bélialith, c’est qu’elle m’a recueillie chez elle, à Verneuil, où j’ai appris toutes ces leçons de savoir-vivre, la mode, bref, les bases de la base, voyez. Cela ne vous étonnera peut-être pas de savoir que j’étais une vraie petite sauvageonne avant de la rencontrer.

La Lectouroise sourit tristement à ce souvenir, sa marraine qui avait tant fait pour elle, et qui, même depuis là-haut, continuait d’œuvrer pour elle.

Chemin faisant, elle raconta en bref, très bref, la vie à Lectoure.

- Cela vous plairait. Il y a un bon nombre de noble parmi mes amis, et ils sont très amusants. Les tavernes de Lectoure sont très réputées. Enfin, elles l’étaient, cela a peut-être changé, mon voyage s’éternise. Quoiqu’il en soit, nos meilleurs marchands ont leurs clients désignés, ils ne vendent pas à la première venue. Non vraiment, quel gâchis. Cette pièce dépareillait avec son allure de nouvelle riche. Pitoyable.

Quant à enfermer les moches, oui, pourquoi pas, de toute façon, elle ne les fréquentait pas …
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Griotte
- Hé l'vioc! Passes-moi un peu d'ta barbe!
- Pi' quoi encore? Ça caille!
- Arrêtes d'faire l'radin ou j'te rosse!


Tournicoti! Tournicota! Voila la pestouille qui s'enroule dans la longue barbe de son compagnon pour s'en faire une écharpe. C'est donc la corde autour du cou - euh non! - c'est donc la barbe autour du cou, qu'ils reprennent la marche d'une allure chaloupée! C'est qu'à force de pratique, ils arrivent même à avancer en gardant le rythme! Ils commencent à évoluer en osmose pour ainsi dire. Sacré duo de choc! Z'iront loin comme ça! La preuve: ils sont fraichement débarqués des bas-fonds de Limoges... et quand je dis "fraichement", c'est au sens propre comme au sens figuré! Un peu plus et ils auraient des stalactites qui leurs couleraient du nez, tellement qu'ils se pèlent les miches! - Le rapport entre le nez et les miches? Aucun! Mais on s'en tape!

Les remparts de Saumur à peine franchis, la môme avait quitté les deux crevettes roses - qu'ont du virer au bleu à cause du choc thermique! - pour entrainer Petsec à la découverte du premier village angevin où elle foutait ses bottes. Elle était curieuse de rencontre une "buse", spécimen humanoïde des plus marginal, d'après ce qu'on lui avait raconté - ou comment détourner le fait que le duo de choc trop occupé à se chamailler avait perdu de vue les deux gamines au détour d'une ruelle.


- Pouaaah! Ça fouette ici! Nan?
- C'est c'qu'on appelle d'l'air pur! T'y connais rien l'pouilleux!
- Ç'va faire clamser la vermine t'ça!
- D'mmage j'aime bien les frétill'ments d'ta barbe, ça détend...


Et à la môme de s'arrêter brusquement pour se gratter la nuque d'un air distrait, tout en observant les passants. Pas grand monde par ce froid, mais son regard est soudain attiré par deux bestioles, trainant dans les pieds, de deux jeunes filles à la mise élégante, mais ça, c'est un détail ostentatoire! - Oui la morveuse s'en tamponne le coquillage des gravures de mode! - Les émeraudes se plissent et finissent par distinguer ce qui ressemble à un chat blanc, tandis que l'autre ressemble à... à elsépatroquoi! C'est une race de ragondin typique d'la région? Avec la distance qui les sépare, impossible de déterminer de quoi il s'agit exactement, mais les donzelles sont en approche, la môme va pouvoir observe l'truc d'un peu plus près.

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Aleanore
Le sourire amusé qui glisse sur les lèvres de l'Etincelle renseigne la Blonde, non, elle ne doute pas un seul instant de sa capacité à être une petite sauvageonne arriérée vivant dans les arbres - Moi, Aléanore, Toi, Cl0e - et là, une information de poids ou de taille, enfin, dans les deux cas, elle se sent pas spécialement concernée la Brindille. Bélialith serait donc une grande âme, ceci vient s'ajouter aux termes employés par l'Ingénue, flûte, flûte et reflûte, elle a décidé qu'elle la détesterait et puis, c'est tout. Bélialith restera à ses yeux, une usurpatrice, idiote, et moche, voilà ! Elle décide donc de passer sur l'information et se tourne vers la Blonde.

-« Et bien libre à vous d'être la première représentante d'une éventuelle future grande lignée, vous n'avez qu'à créer votre propre famille voilà tout. »


C'est tellement logique, c'est implacable, c'est Aléanore. Et voilà que la lectouroise commence à se lancer dans des considérations d'ordres touristico-socio-économico-rigolo-nigologiques - si, si, quand on sait qu'il y a Tokagero, on a le droit de dire nigaud en parlant de la noblesse. C'pas gentil ? C'grave ? Bien - L'Etincelle opine du chef, écoutant distraitement le babil de la blonde à l'accent charmant. Coup d'oeil à la levrette qui se tient en arrière, écoeurée par la promiscuité de la chatte.

-« Allez Fiora, ne traines donc pas tant, tu sais très bien que tu n'as rien à gagner à faire la mauvaise tête surtout si nous allons chez Ali, il aura peut être quelques friandises pour toi.»

Et alors, qu'elle s'apprête à reprendre la conversation avec l'Armagnacaise, les noisettes sont attirées par une couleur vive. Rouge. Déjà prête à accueillir dans ses bras, une Alycianne épuisée par la route, la jeune fille tourne la tête vers la porteuse de l'étoffe qui n'a rien de comparable avec la cape de son apprentie chevalier-dame, l'espace d'un instant, les noisettes s'immiscent dans les émeraudes, avant de sourire tristement, main gantée qui vient frôler la fourrure de sa propre cape, tandis qu'elle s'interroge sur l'endroit où peut se trouver son Alycianne. Plus de nouvelles, ni d'elle, ni de Natsuki, ni même de Cassian ou bien Maeve. Un instant, les noisettes se voilent, la peur de les imaginer en danger l'étreint, et finalement, le bras de la Blonde glissé dans le sien, la ramène à la raison, et c'est, enjouée, qu'elle répond.

-« De toute façon, je me tue à le dire, si on est moche, rien ne peut aller. Pauvre femme, elle était moche, grosse et m'avait tout l'air d'être une parfaite idiote. Alors que je connais une enfant de six ans à qui cette étoffe aurait pu aller si elle avait accepté de porter autre chose que du rouge.»

Et le rire cristallin de l'Etincelle s'élève en repensant à l'obstination chromatique d'Alycianne qui avait jugé bon de lui rappeler de porter du rouge dans presque tous ses courriers.

-« Si vous êtes toujours en Anjou si elle y vient, je vous présenterai Alycianne, vous verrez. Tout lui va, c'est cela d'être belle.»

Les épaules se haussent, encore une phrase d'une logique imparable, et oui, elle les enchaine, aujourd'hui, c'est la grande loterie, le gros lot à chaque fois. Et là, la révélation.

-« D'ailleurs, j'ai rarement vu une chevelure blonde aussi bien entretenue et naturellement soyeuse, celle de ma duchesse mis à part. Comme je vous envie, j'aurais tellement voulu être blonde.»
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Cl0e
L'évocation de son passé de petite sauvageonne amusa beaucoup la jeune fille. Pour sûr, elle en avait fait du chemin la blonde. Rien à voir avec la vagabonde d'alors.

- Créer ma propre famille ? J'y travaille figurez-vous.

Cloé sourit à la brune. Oui, elle y travaillait. Bientôt, la preuve serait dans les registres de son comté, du royaume. Elle se voyait déjà, des fleurs dans les cheveux, toute vêtue d’un bleu très très clair. Pas de blanc, elle trouvait cela trop banal. Et puis, elle se mariait en hiver, elle ne faisait déjà pas les choses comme tout le monde. Oui, ce serait magnifique. Depuis le temps qu’elle attendait cela. La brune, elle, continuait à bavasser sur l’incident du velours nuit, faisant descendre son aînée de son petit nuage. Clignant des yeux, elle se concentra sur ce qu’elle racontait. Ah oui, les pas beaux.

- Un petit bout de six ans ? Je suis là pour encore une bonne demi-douzaine de jours. Voilà qui me rappellera sans doute ma petite Malvinae, une enfant adorable, âgée d’un an de plus que votre amie. Ma plus fidèle amie me disait sans cesse qu’elle avait le même mauvais caractère que moi. Une vraie petite tempête Lectouroise. Puis une dame tout à fait respectable l’a adoptée, mais je continue à recevoir ses missives avec beaucoup de plaisir et de fierté quand je vois ses progrès évidents. Petite, des cheveux d’un noir de jais, une jolie frimousse elle aussi. Comme elle doit avoir fière allure maintenant.

Elle remit une mèche de ses cheveux blonds en place, ce qui attira sans doute l’attention d’Aléanore.

- Mes cheveux ? Je les lave tous les trois jours avec du savon. Ils sont ainsi de nature. Et je prends des infusions de myrtille pour les renforcer. Cela évite qu’ils ne se fragilisent, même en hiver. Essayez, vous verrez. C’est cette même fidèle amie qui connaît les plantes et recettes médicinales sur le bout des ongles. Et comme nous sommes en plus voisines, je vais souvent ramasser des herbes, des fruits dans la forêt avec elle. Si vous voulez, je pourrai vous apprendre les quelques notions qu’elle m’a apprises.
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Aleanore
Elle y travaille, cela veut dire ? Sourcil qui se hausse et l'Etincelle essaye de comprendre ce qu'elle veut dire par là, elle qui quelques instants avant disait qu'elle n'avait pas de famille, et la voici qui dit que.. Révélation dans le cerveau étincelant, elle avait parlé de fiancé, donc cela veut dire que le mariage est prévu dans peu de temps. Ainsi, il faudrait pourvoir à une tenue pour le mariage peut être la raison de la présence de la blonde sur le marché. Et quand fuse la proposition de lui apprendre quelques notions d'herboristerie pour les soins du visage, c'est un sourire sincère qui éclaire le minois de l'Etincelle.

-« J'accepte volontiers les quelques conseils et recettes que vous pourriez partager. Etre naturellement belle, oui, quelle chance, mais comme c'est agréable de pourvoir à cette beauté en prenant soin de soi-même chaque jour.»

Ces propos peuvent vous paraitre futiles ? Superficiels ? Mais Aléanore en dehors de ses tendances névrosées, sadiques, cyniques, et addictives, est une adolescente tout à fait superficielle, et pire, elle se revendique come telle puisqu'ayant pour elle la jeunesse, la grâce et la beauté. Il est donc tout à fait normal dans l'esprit de l'Etincelle d'intensifier plus encore cette beauté qui pourrait bien rendre jalouses nombre de femmes. Et enfin, l'échoppe de l'homme du Damas se fait voir, les soieries, l'organza flottant, porté par le vent de Saumur. Dans un éclat de rire, la jeune fille entraine sa nouvelle amie à sa suite, sourire en étendard pour Ali qui accueille avec plaisir une de ses clientes les plus assidues.

Les gants sont vite ôtés tandis que les mains sont glissées sur les tissus avec un plaisir non dissimulé, les noisettes, elles, se fixent sur les coupelles tendues par le marchand, remplies de loukoums et gingembre confit. Les ongles s'enfoncent dans les sucreries pour les tendre à la chienne sagement assises, tandis que l'Etincelle se pâme devant une pièce de soie rouge écarlate qui irait à merveille pour le mariage de sa soeur. Et alors qu'elle se demande ce qui pourrait aller avec la soie, la jeune fille continue sur sa lancée.


-« Par exemple, j'imagine mal l'idiote de tout à l'heure se faire servir ici, Ali tient trop à la réputation de son établissement pour le permettre. Non, en fait, ce qu'on devrait faire c'est une troupe.. ou une ligue.. ou que sais-je .. Un groupe de personnes assez réalistes pour comprendre que les moches n'ont pas leur mot à dire, ne mérite pas d'être à l'air libre, et devraient être parqués en attendant d'être exterminé. Je n'y puis rien, je n'aime que les gens beaux. »
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