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Tir à l'arc à Angoulême

Adye


La nuit a été courte. Impossibilité de dormir pour la jeune fille. Etait-ce la lune nouvelle? La chaleur? Ou encore son changement d'attitude la veille? Cela elle n'en sait rien, mais en ouvrant les yeux alors que le soleil n'est pas encore levé, se dit que quelque soit la raison, le résultat est le même. Elle a une sale tronche, des yeux qui n'arrivent même pas à s'ouvrir, et va être d'humeur massacrante.
Bah, ça la changera pas beaucoup de d'habitude pour ses sautes d'humeur...
Rabattant la couverture au pied de la paillasse, elle se lève et commence déjà à grommeler. Va bien falloir qu'elle arrive à se réveiller bon sang! Ca le fera pas de tirer à l'arc les yeux fermés...

Profitant de l'heure matinale, la jeune fille se dirige vers la Charentes près de laquelle se trouve sa masure, et prend quelques minutes pour s'y baigner. Rien de mieux que l'eau froide pour commencer une bonne journée!
De retour sur la rive, elle plaque ses cheveux courts vers l'arrière, ronchonnant toujours. Quand vont-ils repousser... Bon ça fait que trois semaines qu'elle est sortie de cet endroit malsain mais quand même...
Enfilant rapidement sa tenue de voyage, elle réfléchit déjà à comment arriver à l'endroit du rendez-vous. Il a eu une sacrée idée en proposant le terrain de la caserne, mais va falloir être discret. Oh et après tout, si ils se font découvrir, ça leur fera un p'tit amusement!

Enfin habillée de ses braies et de sa chemise, la jeune fille enfile ses bottes et y range sa dague, puis retourne dans la cabane défraîchie pour y prendre son arc nouvellement acquis et le carquois rempli de flèches.
Ainsi équipée Adye quitte sa masure, et monte Nuit, sa jument à la robe noire, pour se rendre à la caserne.

Après un petit moment, l'endroit voulu se profile dans le paysage. Le jour n'est toujours pas arrivé, et la caserne dans la nuit est vraiment impressionnante. Adye arrête sa jument, et met pied à terre, pour attacher la bride à un arbre. Inutile d'attirer l'attention par le bruit des sabots. L'arc sur une épaule, elle rajuste la capuche de sa cape sur ses cheveux noirs, et avance en direction de la grande bâtisse, observant les alentours au cas où il serait déjà arrivé. Mais ce n'est pas le cas. Après tout, elle lui a dit de se retrouver à l'aube, et l'aube n'a pas encore pointé son nez.
Décidant donc de l'attendre, elle s'arrête à l'abri d'un arbre auquel elle s'adosse, tout près de la caserne, sur son côté gauche. Une jambe repliée et posée sur le tronc, les bras croisés sur sa poitrine, la jeune fille baisse la tête et ferme les yeux. L'est pas bien d'avoir donné rendez-vous si tôt... Elle serait bien restée dormir encore un petit peu...
Adye


Mains aux doigts entre-mêlés sous la tête, allongé sur la paillasse qui lui sert de lit, les jambes croisés, le regard perdu dans le vague, Armand semblait pensif, repensant probablement à la soirée qu'il venait de vivre, a cette rencontre....Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il revoyait les choppes volées dans la taverne quelques heures plus tôt.

Il était bien tard quand, après avoir raccompagné la jeune femme qui lui avait tenu compagnie toute la soirée, il était enfin rentré à l'auberge. Lili dormait mais il ne faisait aucun doute aux vues de sa position que celle-ci avait passé une bonne partie de la soirée à l'attendre. Il s'était alors saisi d'une couverture pour la couvrir puis après avoir déposé un baiser sur son front pour lui souhaité bonne nuit, il était partie faire une rapide toilette avant d'aller à son tour se coucher.

Et malgré l'heure tardive à laquelle il s'était couché, voila qu'il était déjà bien réveillé aux premières heures de la journée alors que le soleil n'avait pas encore montré ses premiers rayons. Tournant la tête de côté il regarda un instant sa petite sœur dormir, une nouveau sourire se dessinait sur son visage.
Sortant tout à coup de la léthargie dans laquelle l'avait plongé la contemplation de sa petite protégée, Armand, se secoua pour se motiver à se lever. La chaleur douillette le faisant hésiter un instant mais la perspective de la journée qui s'annonçait aussi belle qu'excitante fini de le convaincre. Il se leva alors, passa vivement les mains sur son visage puis après s'être habillé et lavé, quitta la chambre à pas de loup. La taverne n'était pas encore ouverte aux clients et tout semblait endormi, Armand passa par la cuisine pour prendre quelques provisions puis quitta les lieux pour se diriger vers la caserne. Toute la ville était endormie, un silence quelque peu oppressant régnait sur la ville. Heureusement, quelques rayons de lune perçaient la nuit guidant les pas d'Armand vers son point de rendez vous.

Il lui fallut quelques dizaines de minutes pour à arriver aux pieds du mur d'enceinte de la caserne. N'ayant croisé personne, ni aucun garde, le jeune homme entrepris d'escalader le haut mur en s'aidant de ce qu'il avait à disposition. Il fallait faire vite, l'aube pointait déjà le bout de son nez. Il sauta du mur tendant de faire le moins de bruit possible, tout ceci lui rappelant son enfance de casse coup puis longea le mur, l'oreille à l'affut du moindre bruit.

Il fit une petite halte par l'armurerie, se tapissant dans l'ombre alors que deux gardes s'avançaient vers lui pour leur tournée. le cœur d'Armand s'emballa alors qu'un sourire narquois naquit sur ses lèvres * bande d'idiots* pensa t'il alors que ceux -ci le dépassèrent sans même se rendre compte de sa présente. Il se releva alors puis se dirigea vers la porte dont il crocheta la serrure sans difficulté. Il se saisit alors d'un arc et de quelques dizaines de flèches puis quitta la pièce, son sourire toujours bien en place.

C'est ainsi armé que le jeune homme s'avança vers le terrain d'entrainement en longeant le mur d'enceinte puis lorsque celui-ci ne fut plus en mesure de le couvrir, en se déplaçant aussi furtivement que possible d'arbre en arbre. Arrivé au bord du terrain, l'aube s'était levé. Armand regarda alors autour de lui à la recherche de son amie puis se mis à murmurer :


- Adye? Adye? Tu es là?
Adye


Des images multiples et diverses défilent devant ses yeux fermés, témoignage de ce qui s'est passé la veille. Images de chopes, de tisane, de cartes de voyage, de boulets (étrange cette image-là...) s'entrecroisent sans s'arrêter.
Puis c'est une sensation qui remplace les objets, celle ressentie dans les bras du blondinet. Sensation des plus agréables d'ailleurs...
Mais cela ne dure pas. Un bruit à peine perceptible se fait entendre, réveillant Adye de sa léthargie. Elle relève brusquement la tête, honteuse d'avoir failli s'endormir contre cet arbre... Elle a rêvé? Elle aurait juré que quelqu'un l'appelait...
Les sens aux aguets, comme lorsqu'elle est sur les routes à commettre ses petits méfaits, elle entend alors son nom. De l'autre côté du mur. Ah il est déjà à l'intérieur! Va donc falloir qu'elle entre à son tour. Elle juge la hauteur du mur; trop haut pour réussir à grimper sans aide. Son regard se pose alors sur l'arbre, et un petit sourire surgit sur ses lèvres. Elle va de nouveau recommencer comme lorsqu'elle est entrée dans le castel des Rastignac!

Elle s'approche alors du mur, et chuchotte mais de façon à ce qu'Armand puisse l'entendre:


Oui oui j'suis là! J'arrive, attention à toi!

Attention... bah oui, puisqu'elle ôte son arc de son épaule et le balance par-dessus la muraille. Au moins il ne l'embêtera pas pour grimper à l'arbre. Le carquois ferait bien le même trajet, mais elle va pas risquer de briser ses flèches. L'arc finit sa chute dans un bruit un peu trop fort.

"Oups... pense-t-elle alors, faudrait qu'je réfléchisse plus avant d'agir moi..."

Euh... ça va? Ya personne qu'a entendu? fait-elle en s'adressant à Armand toujours à travers le mur.

Eh oui, Adye est la discrétion personnifiée... Heureusement personne ne semble avoir entendu quoique ce soit, à part Armand bien sûr, et la jeune fille commence donc son escalade, pour se retrouver sur le haut du mur. Bon, redescendre maintenant. C'est haut, mais elle devrait y arriver sans se casser la figure... Du moins l'espère-t-elle, voilà qui ne ferait pas très sérieux face à Armand...
Elle rabaisse sa capuche et saute dans le vide, pour atterrir une seconde plus tard non loin du jeune homme, sans louper son atterrissage. Elle se relève et offre à son ami un grand sourire.


Bonjour!^^

Eh oui, pour une fois Adye est de bonne humeur! Il faut dire que passer sa journée dans un endroit où ils n'ont normalement pas le droit d'être est excitant, sans compter la compagnie d'Armand qui rend cette journée vraiment réjouissante!

Rapidement elle dépose un baiser sur ses lèvres et part aussitôt après chercher son arc, pour le remettre à sa place, à savoir sur son épaule. Puis elle se retourne sur le jeune homme.


Alors maint'ant, on va où? J'te suis!
Adye


Oui oui j'suis là! J'arrive, attention à toi!

Armand arqua un sourcil visiblement perplexe. Il lui fallut quelques instants, pour reconnaitre la vois et en identifier la provenance. Une fois chose faite, il se dirigea vers le mur.

- J'arrive, attention à toi!
- Hein? fut la seul chose que le jeune homme parvint a dire avant de voir lui arriver dessus un arc tombé du ciel.

Faisant un pas sur la côté, il esquiva de justesse le projectile marmonnant assez fort pour que son amie entente :
Tu as faillis me tuer, fais donc attention...

Euh... ça va? Ya personne qu'a entendu?

Armand, tous ses sens en alerte mis quelques secondes à lui répondre, temps nécessaire pour s'assurer que le brut mat de l'arc tombant au sol n'avait pas alerté les gardes. La caserne semblait paisible, homme lui répondit alors :


- Nan, ca va y a personne, tu vas arriver a passer de ce côté ci? tu veux que je vienne te chercher?


Bien qu'Adye ne pouvait pas le voir, Le visage de l'homme s'orna d'un sourire narquois qui, bien vite laissa place a une expression surprise alors que des bruits de feuillages se faisant entendre.* Elle va vraiment finir par nous faire repérer* pensa Armand *Ah les femmes.....* Il n'eut pas le temps de pousser plus loin sa réflexion qu'Adye se retrouvait déjà a ses côtés.

-Bonjour!^^

- Ha te voila enfin, j'ai failli attendre! Se contenta de répondre le jeune homme son sourire le plus charmeur bien en place.

La jeune femme alla directement chercher son arc puis revient se poster devant lui en disant :


- Alors maint'ant, on va où? J'te suis!
- Ben là ! répondit Armand en pointant son doigt vers le terrain non loin. Aller viens! poursuit il alors que sans vraiment l'attendre il se dirigea vers le terrain.



[Au terrain d'entrainement]

Arrivé sur place, et après avoir vérifié que l'endroit était désert, Armand pris son arc en main, une flèche et tout en regardant la cible situé a une bonne 30 aine de mètres s'exclama :


- On va commencer petit, la première cible sera très bien pour un début. Mon arc c'est pas vraiment une arme de compétition mais ils avaient rien de mieux dans leur armurerie, enfin cela ferra l'affaire et puis je vois que tu as prévu le tiens.

Tout en parlant, il avait décoché sa première flèche qui se logea non loin du centre, faisant sourire armand de satisfaction. Ce dernier se retourna alors vers la jeune femme et lui dit :


- A ton tour...déjà prend bien appui sur tes pieds c'est la clef de tout. Ensuite tu dois tenir ton arc fermement mais en veillant a garder une certaine souplesse. On a de la chance ce matin il y a pas de vent, se sera plus facile. Regarde bien la cible et oublie le reste, respire profondément et tir...
Va y.. montre moi ce que tu veux que j'évalue l'ampleur du boulot qui m'attend.
Termina t'il railleur
Adye


Le ton qu'emploie Armand ne plaît pas des masses à la jeune fille. Oser lui faire comprendre qu'elle est en retard, et ensuite se diriger vers le terrain d'entraînement sans prendre le temps de l'attendre... non, ça lui plaît pas... Ce serait quelqu'un d'autre que lui, il se serait pris une remarque spéciale Adye, et elle aurait fait marche arrière, le laissant seul face aux cibles. Mais non, apprendre seule à tirer à l'arc prendrait trop de temps, et elle a promis de faire un effort sur son caractère. Donc elle le suit sans rien lui dire, mais non sans grommeler un "tu n'perds rien pour attendre mon gaillard..."

Quelques pas plus loin, les voilà arrivés au terrain d'entraînement. Après un rapide coup d'œil sur l'ensemble, Adye se dirige vers les cibles prévues pour le tir à l'arc, après s'être assurée que personne ne se trouvait sur place.
Armand la rejoint aussitôt, et prenant très à cœur son rôle de professeur, commence déjà la leçon.
La jeune fille le laisse choisir la cible, hochant machinalement la tête à ses paroles, tout en s'approchant d'un arbre. Elle place son arc contre le tronc et détache la cape posée sur ses épaules pour la poser sur le sol. Puis reprenant l'arc en main, revient vers Armand.


Excuse-moi, j'ai pas tout entendu. Tu disais?

Elle tourne le regard vers la première cible, la plus proche d'eux, mais pas assez proche du goût de la jeune fille, et observe le tir de son ami. Pas mal! Mais pour ne pas être en reste, faut qu'elle fasse aussi bien... Au moins pour qu'il perde cet air narquois qu'il porte sur son visage en ce moment... Elle a horreur qu'on se moque d'elle... L'ampleur du travail... tssss... Elle va lui montrer de quoi elle est capable!
Elle lui lance un regard où l'on peut percevoir une fierté sans borne, et tourne les yeux vers la cible. Elle va y arriver! Elle prend une flèche dans son carquois et bande l'arc, en position perpendiculaire par rapport à la cible. Mettant en œuvre les conseils du jeune homme, elle se concentre uniquement sur la cible... respire profondément... et tire.

La flèche traverse la trentaine de mètres en à peine quelques secondes et... frôle la cible pour aller s'écraser un peu plus loin.
Consternée, Adye ne quitte pas sa flèche gisant sur le sol des yeux. Elle l'a loupée.... Elle l'a loupée... Comment c'est possible? Elle a bien visé pourtant...
Jetant un petit regard sur sa droite où se trouve Armand, et voulant lui faire ravaler ce sourire qu'il affiche, elle s'empare d'une nouvelle flèche et recommence. La première, c'était un accident! Deuxième flèche tirée, et... encore loupé...


Raaaah c'pas possible!!!

Troisième flèche, encore un échec.

Adye, de rage, jette son arc à terre.


L'est défectueux c't'arc, pour ça! Passe moi l'tien, t'vas voir qu'j'vais réussir!
Adye


Excuse-moi, j'ai pas tout entendu. Tu disais?

Armand leva les yeux au ciel en se rendant compte que la demoiselle n'avait strictement rien écouté a ce qu'il venait de raconter. " Ca commence bien" pensa t'il juste avant de décocher sa première flèche.

le jeune femme après sa dernière remarque sur l'ampleur du travail qu'il allait avoir devant lui lui lança un regard noir et prenant un air qu'Armand qualifia d'hautain, se retourna vers la cible, prête à tirer.


- Tâche de ne tuer personne, murmura t'il son sourire railleur toujours bien en place, juste avant qu'elle ne tire.
La jeune femme, ne prit pas la peine de relever son propos et décocha sa première flèche qui atterrit....nul part, ce qui fit s'élargir encore le sourire du jeune homme qui, en bon gentle man, lui laissa une deuxième chance et ne pipa mot bien qu'une remarque moqueuse lui brulait les lèvres.


Raaaah c'pas possible!!!

Deux nouvelles tentative et il faut bien le dire, deux nouveaux échecs cuisants. Au lieu de rire, cette fois armand prend un air compatissant. Il ne faudrait pas que la jeune femme se décourage et abandonne si vite. Il allait donc prendre sur lui et essayé de se montrer plus gentille, quand la belle, visiblement fort agacés, jeta son arc à terre puis se retournant vers Armand poursuivit en lui disant :

L'est défectueux c't'arc, pour ça! Passe moi l'tien, t'vas voir qu'j'vais réussir!

- "Quelle mauvaise foi" dit il alors en rigolant de plus belle. Que je te donne mon arc? parce que tu crois sincèrement que tu y arriveras mieux? J'aimerais bien voir çà, tiens. Dit il en lui tendant l'arc... Montres moi un peu.

Tiens j'ai une idée, et si on faisait un pari. Je te pari ce que tu veux que même avec mon arc tu arriveras au même résultat. Si tu m'avais écouté tout à l'heure au lieu de faire autre chose, peut être que tu n'en serais pas là.. alors?


Armand la défiait littéralement du regard, croisant les bras sur sa poitrine et prenant un air supérieur sans jamais cesser de sourire, somme toute pour agacer Adye encore un peu plus. Et, sans laisser le temps à la jeune femme d'émettre le moindre avis, il enchaina aussitôt :

Si tu arrives à toucher la cible, je viens au mariage avec toi mais si tu rates alors tu t'engages à exhausser un de mes souhaits? Alors tu tiens le pari?
Adye


Le bras tendu, attendant d'avoir l'arc demandé, Adye fronce les sourcils en entendant parler Armand. Comme elle aimerait lui arracher les yeux... Son sourire suffisant, son air supérieur... Elle déteste quand on la prend de haut! Et lui ne se prive pas. Et en plus, il ose se moquer d'elle! Non, c'est vraiment trop pour la jeune fille qui ouvre la bouche pour lui dire sa façon de penser. Mais elle n'en a pas le temps, il lui tend son arc en continuant de parler.

Elle arrache l'arc de ses mains et lui lance un regard noir, sûre qu'avec cette arme là elle va réussir à toucher la cible. Elle est parfaite... Donc elle sait tout aussi bien tirer à l'arc que se servir d'une dague ou d'une épée. Il ne peut en être autrement...


Eh bien tu vas voir! Ouvre grand les yeux!

Mais c'est alors qu'il lui parle d'un pari. Adye, qui s'était retournée sur la cible, tourne le visage vers lui, pour plonger ses yeux dans les siens. Il continue de la défier du regard, elle ne baissera aucunement ses yeux. Un pari... Elle n'a jamais su résister à ce genre de chose. Ca peut être dangereux, mais c'est bien ça qui est intéressant. Et là, c'est juste son adresse qui va être mise à l'épreuve. Ce pari ne devrait pas être trop difficile à remporter...

Elle jette un coup d'œil sur la cible sur sa droite, et reporte son regard sur Armand, un petit sourire sur les lèvres.


Très bien, je relève le défi.

Tout en se demandant quel souhait il aimerait qu'elle exhausse, elle bande l'arc, l'empennage de la flèche au niveau de son œil droit, et vise la cible. Elle va y arriver... Il le faut...
Les pieds bien ancrés sur le sol, la concentration maximale, elle prend son temps avant de lâcher la corde. Il faut qu'elle soit certaine de réussir. Non seulement elle a un pari à gagner, mais en plus elle a sa fierté qui est mise à l'épreuve. Si elle loupe encore une fois, sûr qu'il ne se priverait pas de la railler. Et là, il aurait de quoi...

Après quelques secondes, elle lâche enfin la corde de l'arc, et la flèche file en direction de la cible. La trajectoire semble bonne, la jeune fille est quasiment certaine qu'elle a enfin réussi son tir.

En effet, sans toucher le cœur, la flèche touche la cible, mais au lieu d'y rester accrocher, glisse dessus et se retrouve sur le sol.

Adye n'en croit pas ses yeux. Elle l'a touchée pourtant cette foutue cible! Pourquoi elle est pas restée accrochée?! Bon sang, elle est maudite! Encore loupé...
Elle jette à Armand un regard un peu gêné, et reporte son attention sur sa flèche gisant toujours au sol. Mais après tout, il n'avait pas dit que la flèche devait rester accrochée à la cible... C'est donc le menton haut et le regard fier qu'elle se retourne sur le jeune homme.


Voilà, j'l'ai touchée, j'ai gagné! Tu vas donc rester jusqu'au mariage et m'y accompagner!

Pour elle, elle a gagné. Reste à savoir si il est d'accord avec son jugement...
Adye


Armand la regarda lui prendre l'arc des mains avec une certaine brutalité qui montré toute l'exaspération et la frustration de la jeune femme qui amusé qui l'amusait fortement.

Très bien, je relève le défi.

Adye se mis alors en positon, l'air très concentré puis tire. Armand suit alors la flèche des yeux, partagé entre l'envie de la voir réussir et d'un autre côté le plaisir qu'il prend à la voir s'énerver de ne pas y arriver. Et, avant qu'il n'ai eu le loisir de faire son choix, voila que la flèche ricocha sur la cible avant de venir mourir au sol dans un brut mat.

Il regarda Adye qui fit de même, le regard fier et l'attitude un poils hautaine qui, sans lui laisser le loisir d'ouvrir la bouche s'empressa de lui dire :


Voilà, j'l'ai touchée, j'ai gagné! Tu vas donc rester jusqu'au mariage et m'y accompagner!

Armand se rendit alors compte qu'il n'avait pas précisé que la flèche devait resté planter dans la cible, cela coulait tellement de source qu'il n'y avait même pas pensée et il ne put s'empêcher de faire la moue à cette constatation. *Autant pour moi* pensa t'il alors alors qu'il regardait la jeune femme qui visiblement attendait son verdict avant de laisser exprimer sa joie. *Elle sait bien que c'est de la triche* se dit il alors pour lui même. Mais alors qu'il allait ouvrir la bouche pour contester la finalité du pari, il réalisa qu'il était plutôt content de cela se termine ainsi et que l'idée d'accompagner Adye au mariage de Sorianne lui plaisait bien. Cependant il était bien sur hors de question de perdre la face face à la jeune femme un peu trop sure d'elle et le jeune homme, bien que fière d'elle ne put que rétorquer :

Touchée ....seulement. Avec un tir pareil nul doute que tu ferrais un véritable carnage dans les lignes ennemies en cas de guerre, dit il d'un ton railleur avant de répondre plus posément : mais je suis bon seigneur et je vais donc t'accorder ce point et comme je suis homme de parole je vais même consentir a ne point te laisser aller seule au mariage.

Le jeune homme la défia alors du regard, esquissant encore une fois un sourire narquois avant de lui reprendre l'arc des mains et de lui répondre : ceci dit j'ai encore pas mal de boulot devant moi si je veux tirer quelque chose de toi... finit il en soupirant...

Il s'attendait a une répartie cinglante de la jeune femme qu'il provoquait délibérément mais un claquement lui fit tourner la tête vers les bâtiments de la caserne. Il ouvrit alors de grands yeux en apercevant, près du mur d'enceinte, deux gardes qui avancés à pas de loup voulant probablement les surprendre.

HALTE!! hurla alors l'un d'eux en s'apercevant que les troubles fêtes les avaient repéré.

Armand reporta alors son regard sur Adye, l'air à la fois excité et inquiet et, alors qu'un air de défit prenait possession de son visage il dit :
On se casse!!!
Il prit alors la jeune femme par la main et se mit à courir vers le fond du terrain d'entrainement qui donné sur la lisière de la forêt, tirant la jeune femme par le bras et criant à leurs poursuivant :

Attrapez nous si vous le pouvez !!!
Adye


Pour elle c'est certain, elle a remporté le défi. Bon, pas tout à fait comme elle l'avait espéré, pour elle il ne faisait aucun doute que la flèche aurait atteint le cœur de la cible, prouvant qu'elle sait aussi bien manier l'arc que l'arme blanche, mais après tout, elle ne s'est pas si mal débrouillé.
Et si il a à redire quelque chose, elle saura bien rétorquer. Mauvaise joueuse? Huuum... oh que oui! Mais au moins elle s'en rend bien compte, et ce côté de sa personnalité fait ce qu'elle est aujourd'hui, et qu'est-ce qu'elle aime son caractère...

A sa réplique, Armand met quelques secondes pour répondre. Sûrement est-il en train de mesurer le bonheur qu'il a de pouvoir l'accompagner au mariage... Bon nombre d'hommes aimeraient être à sa place...
A moins qu'il essaye de se calmer pour ne pas lui hurler dessus qu'elle a triché et qu'elle n'est qu'une mauvaise perdante... Possible aussi...

C'est alors qu'il lui répond enfin. Les sourcils de la jeune fille se froncent, signe de l'énervement qui grimpe en flèche chez elle. Il ose encore se moquer d'elle! Mais bien vite la colère retombe. Après tout il n'a pas tort, avec un tir comme celui-ci, elle n'aurait pas fait long feu sur un champs de bataille... Mais faut dire aussi qu'elle aurait évité de prendre un arc pour guerroyer... Elle se contente donc de hausser les épaules avec une expression légèrement je-m'en-foutiste sur le visage, et de lui répliquer:


Bah, sur un champs d'bataille j'aurais utilisé mon épée, cela va d'soi. Et puis, si j't'ai demandé de m'apprendre à tirer à l'arc, c'est bien parce que j'sais avoir quelques lacunes dans c'domaine, j'ai pas utilisé c't'excuse pour voir tes beaux yeux.

Elle le laisse ensuite reprendre son arc, et va récupérer le sien qui git toujours sur le sol, à l'endroit où elle l'a jeté. Il lui parle de nouveau, mais la jeune fille ne se concentre plus sur ses paroles, mais de nouveau sur la cible dans laquelle elle compte bien réussir à planter au moins une flèche dans la matinée.
Mais cela ne va pas être possible. Un imprévu arrive, enfin plutôt deux. Adye retourne vivement le visage dans la direction de la voix qui vient de s'adresser aux deux jeunes gens, puis reporte son attention sur Armand qui fait de même. La même expression dans le regard, un mélange d'inquiétude et d'excitation. Eh bien, on dirait que leur... tête à tête va finir plus vite que prévu.
La jeune fille se sent tirée vers l'avant, sa main dans celle d'Armand. Tous deux se mettent à courir, voulant échapper aux deux gardes qui ont eu l'outrecuidance de les déranger dans leur séance d'entraînement.

Durant quelques minutes ils courent donc, voulant atteindre la forêt dont ils voient le commencement. Une forêt... ils pourront plus facilement égarer leurs poursuivants là-bas.
Adye retourne la tête afin de voir si ils conservaient toujours l'avance qu'ils possédaient, et sourit en voyant les lourdeaux perdre du terrain.

Mais alors qu'ils arrivent à la lisière de la forêt, la jeune fille se rend subitement compte de quelque chose...


Armand attends! crie-t-elle à son compagnon. J'ai laissé mes affaires là-bas...

En effet, sa besace et sa cape sont restés sur le terrain d'entraînement...
Adye


Armand attends! cria Adye à son compagnon. J'ai laissé mes affaires là-bas...

Armand s'arrêta net, laissant malgré lui échapper un juron. Il se retourna pour évaluer a situation après avoir lancé une regard mi-interrogatif mi-contrarié à Adye et s'aperçut que déjà les gardes regagnaient du terrain sur eux.
Le jeune homme grinça des dents, ses pensées s'entrechoquaient Le cerveau en ébullition, il continuaient de fixer ces gardes qui ne cessaient de s'approcher. Il se retourna alors vers Adye une nouvelle fois et lui dit :


"Ma belle, je cois qu'on peut pas y retourner pour le moment. je sais pas pour toi mais personnellement je tiens pas trop visiter les geôles du comté."

Il esquissa un sourire qui se voulait rassurant. ne jamais perdre sa répartie et sa maitrise quelque soit la situation. il reprit alors :

Viens, faut filer. Et puis vois le bon côté de choses ca nous donnera une occasion de revenir. Aller!

Armand serra alors la main de son amie dans la sienne, tirant légèrement sur son bras pour l'inciter a le suivre.

" Faut pas trainer ici..."

Le cœur d'Armand battait a tout rompre partagé entre angoisse et excitation. Retourner chercher le sac représentait un de ces défi dont Armand raffolé mais il savait aussi que le moment n'était pas opportun et qu'il fallait d'abord semer ces gros lourdauds de gardes.
la journée risquait donc de devenir encore plus excitante que prévu..
Adye


"Bon, eh bien... adieu mes affaires..." Voilà ce que pense la jeune fille. Parce qu'elle doute bien que les soldats, trouvant une besace sur le sol, vont la laisser à cet endroit, sans y toucher.
Mais il a raison, aucune envie de revoir les geôles, que ce soit celles du Périgord ou autres.

Bon, ben plus qu'à continuer en direction de la forêt pour espérer pouvoir fausser compagnie à ces énergumènes...

Armand, sans vraiment attendre de réponse, continue de la tirer vers l'avant. Adye n'a pas vraiment le choix, elle continue donc de courir, faisant ses derniers adieux à sa besace et sa cape... Et dire qu'elle l'a payée une petite fortune... A présent elle sera sûrement portée par un de ces hommes...

Les deux jeunes gens continuent donc d'essayer de fuir les soldats, et arrivent enfin à destination de l'orée de la forêt. Enfin ils vont pouvoir fausser compagnie à leurs poursuivants, et pouvoir continuer de s'entraîner. Bon, yaura plus de cibles, du moins pas celles sur lesquelles on s'entraîne habituellement, mais les arbres feront l'affaire.

Pénétrant plus avant dans les bois, ils ralentissent petit à petit. Les bruits de pas des soldats se sont estompés, pour finir par disparaître. Auraient-ils abandonné?
Mais préférant jouer la carte de la prudence, ils continuent tout de même de s'enfoncer encore un peu plus dans cette forêt.
Puis considérant qu'ils sont à présent en sécurité, Adye s'arrête, obligeant Armand de faire de même. Les mains sur les genoux, le souffle court, la jeune fille essaye de retrouver une respiration normale, avant de prendre la parole.


Agréable cette séance d'entraîn'ment. Mais j'savais pas qu'il fallait prévoir une course à pied pour s'échauffer avant d'continuer l'tir.

Se redressant, elle passe une main dans ses cheveux courts, et remet en place les mèches rebelles qui tombent sur son front.

On dirait qu'ils n'ont pas eu l'courage de nous suivre jusqu'ici... murmure-t-elle en tendant l'oreille, comme pour vérifier ses dires. Que dirais-tu d'continuer notre entraîn'ment?

Le sourire sur les lèvres, elle avance en direction d'un châtaignier dont le tronc est bien épais. Il fera parfaitement l'affaire.

On a qu'à prendre cet arbre pour cible.

Elle sort alors la dague cachée dans sa botte et arrache un petit morceau d'écorce, qu'elle désigne comme étant le milieu de la cible. Plus elle s'en approchera, plus elle sera forte dans son tir...
Puis après avoir remis l'arme à sa place d'origine, elle s'éloigne de l'arbre d'une distance un peu plus élevée que celle qui la séparait de sa première cible, sort une flèche de son carquois et bande l'arc qu'elle a gardé jusqu'à présent sur son épaule. Puis tout en visant, elle ne peut s'empêcher de poser une question à son ami.


Dis-moi, si, même si cela paraît impossible, si j'avais perdu au pari, que m'aurais-tu d'mandé...?
Adye


Les deux jeunes jeunes gens s'enfoncèrent dans la forêt pour une course qui sembla s'éterniser un peu pour armand qui n'aimait pas beaucoup se prendre des branches d'arbre poussées par Adye en pleine figure. Heureusement pour lui, arrivé dans un coin un peu plus dégagé, la jeune femme finie par ralentir puis par s'arrêter, Haletant, les mains sur ses genoux tentant de reprendre son souffle, le blondinet écouta la jeune femme prendre la parole :

Agréable cette séance d'entraîn'ment. Mais j'savais pas qu'il fallait prévoir une course à pied pour s'échauffer avant d'continuer l'tir.

On dirait qu'ils n'ont pas eu l'courage de nous suivre jusqu'ici... murmure-t-elle. Le jeune homme allait lui répondre mais celle-ci ne lui ne laissa gère l'occasion et reprit aussitôt : Que dirais-tu d'continuer notre entraîn'ment?

Armand la regarda alors légèrement éberlué, partagé entre amusement et incrédulité. Se redressant, il croisa les bras sur son torse, prenant appuis de son son épaule contre un des tronc d'arbre près de lui puis la regarda faire. la jeune femme tout en se préparant à tirer repris :

Dis-moi, si, même si cela paraît impossible, si j'avais perdu au pari, que m'aurais-tu d'mandé...?

Le jeune homme esquissa un sourire et ce contenta lui répondre : "ça ma belle tu ne le saura jamais ou peut être que si mais va te falloir être très sage et persuasive.... "Avant d'éclater de rire, fier de lui.

Après un instant, il repris son sérieux et lui dit en regardant la flèche : "jolie prestation, mais je tiens pas à passer la journée dans ces bois, j'ai d'autres projets bien plus intéressants, fit il en lui faisant un clin d'œil, son sourire narquois toujours au coin des lèvres. Et puis j'crois qu'on s'est assez entrainé pour aujourd'hui en plus faudrait pas que les deux lourdauds nous tombent dessus quoi que vu les deux tas de graisse je m'inquiète pas trop."

Le jeune homme se mit alors à rire de bon cœur en imaginant la scène puis commença à faire quelques pas pour sortir de cette forêt par la ou ils étaient arrivés tout en continuant de parler :

Et puis va falloir aller voir un tisserands pour t'acheter une nouvelle cape beauté! alors traine pas tu veux.

C'est ainsi que sans attendre la jeune femme ou même écouter ce qu'elle avait à répliquer, que le jeune homme mit fin à leur journée d'entrainement, non content de ce qui s'était passé et de ce qui lui restait à vivre avec ce sacré brin de femme.
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