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[RP]Remèdes et Acide ChlorHydrique

Conrad.
[Retournez à Bordeaux, ne passez pas par la case départ mais prenez 45 jours...]

Ils avaient quitté Bordeaux il y a quelques jours, tout semblait être bon, il faisait froid, les oiseaux chantaient et les benêts du village étaient toujours là.C'était en fin de compte une journée habituelle sauf que....l'Hydre quittait la ville, elle partait en quête de nouvelles aventures...

Ils étaient partis le soir puis avaient voyagé toute la nuit et s'étaient enfin accordé une pause vers Midi le lendemain.La route était dégagée, aucune armée ne pointait le bout de son nez, c'était le voyage parfait où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.Ils reprirent donc la route en fin d'après-midi, ils devaient passer par Bergerac sans se faire remarquer mais voilà, il y avait un problème, ils étaient attendus...

Ils arrivèrent non loin du village, on pouvait apercevoir de la fumée qui s'élevait du village, ils approchaient.La lance comprenait quelques membres et le Conrad s'était retrouvé Chef.Il voyageait donc en tête et observait les alentours tel un commandant expérimenté sauf qu'il ne voyait jamais rien.C'était assez handicapant surtout pour le passage aux abords de la ville, il fallait être raisonnable.Il stoppa son " fidèle " destrier Chandernagor puis se tourna vers la petite troupe.


Très bien, pour garantir un passage sans encombres je propose que quelqu'un parte en éclaireur pour voir si la route est sure.Un volontaire ?


Sibylle n'hésita pas et partie au trop vers la ville.Elle était à environ trente mètres de la troupe quand les cavaliers virent la Sib tombait de son cheval puis virent l'étendard Périgourdin faire son apparition, c'était des cavaliers, ils avançaient à une vitesse folle sur Sibylle.Derrière la troupe fut surprise, il y eut un moment de flottement avant que le Chichigland prenne une décision.

Les musclés devant, les crevettes derrière ! Allons trancher du Perigourdin !

Il dégaina son épée et prit son bouclier en main puis donna l'ordre qu'il avait toujours aimé prononcé.Bon en même temps c'est la première fois qu'il le prononce.


Chargez !

La petite troupe s'élança, avec le Conrad en tête qui était il faut le dire une vraie crevette, il n'avait que très peu de muscles.Devant, Sibylle se releva, elle avait sans doute était heurtée par un caillou lancé par un Perigourdin.Elle était sonnée, elle se releva puis tourna sur elle même, cherchant son chemin.Elle eut à peine le temps d'apercevoir les hydriques qu'elle disparu dans la cavalerie Perigourdine.Quelques secondes se passèrent puis les cavaliers de l'hydre et les Perigourdins purent enfin échanger des coups mais cela ne se passa pas comme prévu.Conrad passa au milieu de l'armée Perigourdine sans toucher personne.Il aperçu Sibylle qui gisait sur le sol, probablement inconsciente...Il descendit de sa monture puis se pencha sur le bègue, elle était vivante mais était salement amochée, il fallait l'amener voir un médicastre rapidement mais c'est pas courant en pleine campagne.Il la hissa tant bien que mal sur son cheval puis repartit vers le combat.Un cavalier se présenta devant lui.Ce cavalier s'élança, le Conrad handicapé par la Sib n'eut pas le temps de réagir, le Perigourdin lui assena un coup d'épée dans le bouclier qui cassa.Des débris vinrent percuter le visage du Conrad, il pissait le sang mais n'était que légèrement blessé, ses blessures étaient superficielles...C'était une hécatombe, les Hydriques se faisaient laminer.Certains tombés de leur monture se prirent plusieurs coups d'épée tandis que les plus chanceux qui ne furent pas désarçonnés ne furent que blessés légèrement.Mais si il voulait que le bilan ne soit pas plus lourd, il fallait quitter la zone de combat au plus vite, se replier vers Bordeaux pour soigner les blessés.

On se replie ! On repart à Bordeaux ! Abandonnez le combat !

Puis réfléchissant à ses propos...

N'oubliez pas de récupérer nos blessés ! Hein !

C'était peut être logique mais quand on est en train de se faire détruire, prendre les blessés avec soi c'est pas si évident que ça.Le Chichigland avait déjà Sibylle sur le dos, il ne pouvait pas prendre d'autres personnes même si il le souhaitait mais il faut le dire c'était une des premières fois où il pensait aux autres.Les combattants hydriques s'extirpèrent tant bien que mal puis mirent les blessés sur les chevaux et sans se faire prier détalèrent comme des lapins.Ils s'éloignèrent rapidement du combat, sans se retourner, galopant le plus vite possible pour atteindre Bordeaux.Ils récupèreraient les chevaux plus tard, il fallait d'abord soigner les blessés.Ils arrivèrent à Bordeaux le lendemain, ils étaient exténués, le chevaux également.C'était un échec retentissant pour eux.Ils traversèrent rapidement la ville.Les Bordelais n'avaient pas l'air très enchantés de les revoir mais ils feraient avec , ils n'avaient pas le choix.

Laissez passer !


Les badauds s'écartèrent puis ils arrivèrent devant leur auberge " Hydre et associés : cabinet d'avocats ".Ils descendirent des chevaux puis amenèrent les blessés à l'intérieur.Ils les mirent dans une pièce adjacente, là où les clients ne vont pas.Conrad s'assit sur une chaise puis soupira...de déception ? de désolation ? Comment avaient ils pu être aussi nuls ? Le Conrad n'avait pas bien joué son rôle ?


Je vous laisse le soin de les soigner, je ne suis qu'un piètre médicastre de toute façon.

Ils semblaient tous déçus, ça se lisait sur leur visage...
Conrad repassa dans la taverne puis attrapa un torchon qu'il mouilla.Il rinça son visage puis s'adossa au mur...pensant à la défaite cuisante qu'ils venaient de subir...
Nenuphar
Les procès étaient bouclés, les acquittements prononcés... et les vacances bordelaises étaient donc terminées.
Le départ avait été retardé d'une journée pour attendre Vass, puis il avait fallu prendre la route à nouveau. Première nuit sans encombre qui les avait amenés quelques lieues après Castillon, suivie d'une courte pause pour attendre les derniers cavaliers... Vass en avait profité pour prendre ses cliques et ses claques, persuadée de retrouver le Vicomte et Robain à Bergerac. On avait bien fait de l'attendre!
A la nuit tombée, tous les présents s'étaient regroupés derrière Conrad et ils avaient repris la route.


[Lundi : nuit noire froide et pleine de nuages]

La lune perçait au travers des nuages quelques rares instants, baignant la petite troupe de sa blancheur.
Sibylle et Conrad en tête, Nénu un peu en arrière refaisait le monde avec Lab, tranquille, inconsciente du danger. Parfois elles s'arrêtaient pour pour boire une gorgée d'alcool de cailloux, une façon comme une autre de se réchauffer... Une meule, des chevaux, une roulotte bigarrée, ils étaient plus saltimbanques que cavaliers pour le coup... Ils avançaient de nuit pour ne pas se faire repérer. Ou du moins essayer...


Tout était allé très vite. Sibylle était partie en éclaireur. Nénu n'avait rien vu venir, juste un éclat de lumière de lune sur le bouclier de Sybille qui avait décrit une parabole parfaite, entendu un cri « Chargez! » suivi du bruit métallique des épées... puis un bruit sourd, un râle... celui du premier corps qui était tombé sur le sol, juste à ses pieds... un deuxième corps...
A peine consciente de la douleur vive qui lui transperça l'épaule, de la chaleur de son propre sang coulant sur son torse, presque agréable, elle se sentit tomber.
Encore deux coups d'épée. Mortels.
Le tout avait duré moins de dix minutes.


[Nuit noire]

- Hey ppsstt!... Nénu! T'es à Bordeaux.
- Tu vas me laisser mourir en paix, oui?
- Allez, t'es pas à une mort près, ça ne fera jamais que la troisième. Une grande claque, un p'tit clic et tu ressuscites.
- Pour quoi faire?
- Et ton vieux rêve? Tu préfères une petite mort dans un fossé, sans avoir même eu le temps de dégainer ton épée? Sans gloire?
- J'ai mal, fiche moi la paix... Dégage!

[Nuit noire]

Son corps n'était plus que douleur lancinante, elle avait mal au crâne et la nausée. Un éclair de lucidité, juste le temps de réaliser qu'elle n'était pas seule, hormis la voix. Depuis combien de temps étaient-ils dans cette chambre? Elle reconnaissait la pièce. C'était la taverne « Hydre et associés ».
Où étaient les autres? Et Lab? Et le Dode? Pourquoi est ce qu'elle n'était pas revenue dans le lit du château de Mont de Marsan, autrement plus confortable ? Trop de questions.
A nouveau, elle sombra.


[Nuit noire]
Conrad.
[Partir un jour sans retour...]

Il était arrivé il n'y a pas longtemps mais beaucoup de choses s'étaient produites dans ce laps de temps, il avait tarté un homme, était menacé de procès par Kadfael puis avait sorti son épée en pleine taverne pour empêcher Trivia de lui mettre un coup de bâton.Quelques heures mouvementées je vous l'accorde.

Il avait d'abord frappé Archybald parce que quelques jours plutôt il avait perdu un pari qu'il avait lancé à Trivia.Elle l'avait laminé sur un nœud mais il ne faut pas le dire.Bref, elle l'avait laminé mais lui était parti sans accomplir son gage mais il était revenu la queue entre les jambes, repoussé par une armée Périgourdine.Il effectua donc son travail.Il mit en pleine taverne une tarte ç Archybal puis en reçu une en guise de remerciement de la part d'Archybald.Par la suite, Kadfael, outré, choqué même par la scène qui venait de se passer les avaient menacé de procès.Une petite tarte ne vaut pas un procès quand meme surtout quand c'est à cause de Trivia.Après avoir échangé quelques choppes, le Conrad et Archybald étaient partis dans la taverne de l'hydre pour punir Trivia comme il se doit.Munie d'un bâton elle avait menacé le Conrad, elle voulait encore une fois lui assener un coup.Le Chichigland ne voulant pas reprendre un coup sortit les armes lourdes, il sortit son épée et la brandit vers Trivia.Celle-ci obtempéra mais manifesta quand même de la résistance.Ils ne la châtièrent pas mais ce n'était qu'une question de temps, un jour le Chichigland ainsi que ArchyBald châtieraient la subordonnée Trivia.Vous voyez où un petit pari peut vous mener ?

La situation était donc apaisée, le Conrad avait acheté denrées et matériels au marché, il s'était soigné tant bien que mal puis s'apprêtait à abandonner les cavaliers blessés.Il se dirigea vers la salle où les blessés étaient puis il entra.


Cavaliers de l'Hydre !

Je suis désolé de vous dire ça mais je vais devoir partir.Ma blessure n'est que superficielle et je vais donc pouvoir reprendre la route ce soir.


Léger soupir, il fallait tirer quelques conclusions du combat.

Nous avons perdu un combat et cela est la faute de Sibylle*point la bègue de son index* Si elle avait mieux regardé nous en serions pas là mais ce qui est fait est fait nous ne pouvons pas y revenir.Sur ces justes paroles accablants Sibylle, je vais partir !

Non Conrad n'est pas de mauvaise fois ! Si ? bon d'accord, il l'est...

Rétablissez-vous et revenez en pleine forme et surtout entraînez parce que hein ! pas très bon sur ce coup-là...petit sourire

Allez....à la revoyure ! Je penserai.....pas à vous mais pensez à moi, vous verrez, vous irez mieux !

Puis il se retourna et quitta la salle.Il regarda un dernier instant la taverne puis sortit.Chandernagor l'attendait, comme à son habitude il cherchait de l'herbe à manger mais là il n'y en avait pas, il risquait d'être énervé l'équidé.Il grimpa sur son cheval, soupira puis tapota la nuque de celui-ci.

Une longue route nous attend Chandernagor...

Puis il tourna sa monture puis partit au pas en fredonnant.

I'm a poor lonesome Chichigland
I've a long long way from home
And this poor lonesome Chichigland
Has got a long long way to home

Over mountains and over prairies
From dawn 'til day is done
My horse and me keep riding
Into this settin' sun



...
Drannoc
[En même temps, Cahors, les vivants]


Des jours qu’ils marchaient dans la campagne guyenno-périgourdine, toute torche allumée, l’œil presque aux aguets. Une armée de quelques troufions agités passée à grand renfort d’oriflamme orgueilleux. Mais rien, sinon le vent du mépris se faufilant à sa suite en même temps que les messagers déployés. C’est tranquillement qu’ils ont poursuivi.

Froid glacial aux portes de la petite cité. La troupe en mouvement s'en va trouver campement. Ils ont marché toute la nuit un peu machinalement, les armes paisiblement ensommeillées. Ce qui commence à faire beaucoup d'adverbes, c'est vrai.

Se regrouper pour initier un nouveau départ...et malheureusement découvrir les nouvelles de l'arrière alors qu'ils s'installent au cœur du village. Morts et blessés rapatriés. ‘Chier.


- Mais qu'est c'qu'ils ont foutu ?
- J'ai dodécalement jamais rien compris à leurs manœuvres.
- Ils ont attendu un retardataire qui n'a finalement pas suivi, en gros. Et tout le monde y est passé.
- Joli, j'adore, vraiment.


L'un d'eux se marre et se prend une claque ce qui fait marrer les autres. Puis tout le monde reprend sa chope, devisant sur la profonde inaptitude humaine. Et flottant au travers de cette oisiveté prolongée, ses foutues pestes en rade pour quelques temps, Dran se demandait de la lune ou du soleil lequel était finalement le plus utile.

-Bon, on remet la tournée hein, j’ai à écouler.
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Garance
[Crise de foie périgourdine]

Encore un peu.. encore un peu..

Garance sentait l’adrénaline monter jusqu’à la racine de ses cheveux.. Les roulottes derrière, Les plus encombrés bien au chaud elle avait repris Orion et caracolait devant .


Garance, tu fais quoi là ?

Un ton familier que Garance supportait de ses camarades quand ils étaient entre eux.

Je vais dire bonjour à Odoacre, voyons. Il nous a invités à Sarlat.

Garance, faut traverser Bergerac avant.

Il n’y a rien d’intéressant à Bergerac à part l’armée et un petit combat m’ouvrira l’appétit !

En fait d’armée, un oriflamme pendouillait dans la nuit et le ronflement des soldats répondait en écho à son balancement au bout de la hampe.

On les réveille ? Dites oui..Dites oui.

Garance, on continue plus loin et on attend les autres.

Ils y étaient plus loin et nulle part. Un campement de fortune . Pas de feu et pas de soupe chaude, ils attendirent.. Une journée.. La nervosité gagnait certains d’entre eux.

Qu’est-ce qu’ils foutent ? Ils ont pas voulu prendre Bergerac quand même ?

A ces mots, Garance sursauta.

Oh ! Ils ont donné une représentation sans nous ?

Ils nous raconteront ça à Cahors.

Garance sentait un caprice envahir sa gorge comme une vilaine fièvre.

Ah non ! On va manger dans la Taverne de Odoacre! Il nous a concocté un menu spécial .

Hochement de tête significatif et définitif, Garance soupira.

Bien, bien , du vin de Cahors . Il faudra bien ça pour oublier .
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Pas de réponse HRP à du RP
Sibylle.
A peine de retour du duel et déja la route les appellent. Pierre rendue à sa propriétaire, mule bâtée, cheval sellé, Sibylle jette un dernier regard aux rues de Bordeaux. La capitale guyennoise lui a fait meilleure impression que son homologue gasconne. Pas encore l'exubérance des grandes cités, mais un calme bon enfant et une tenue de bon aloi. Qui sait, peut-être reviendront ils donner une représentation, ici, un jour. Se retournant dans sa selle, elle regarde la route devant eux, le monde les attend.
Premier arrêt, on rattrape les premiers saltimbanques. La meule de Lab en panne de chevaux. Qu'à cela ne tienne, on lui attellera la mule. Sibylle aurait bien proposé Chandernagor, mais quelque chose lui dit que le Chichigland n'aurait pas apprécié l'humour et le temps manquait pour un nouveau duel.
Quelques oiseaux de mauvais augure viennent voleter autour de leurs têtes. Consignes mal comprises, temps et contre-temps. Il semblerait que certains aient allumé le fanal pour signaler leur position. Un découragement soudain envahit la Bègue pendant que son coeur se serre.
Terre périgordine est fatale pour les inconscients. Un mauvais pressentiment commence à lui fouailler les tripes. Elle hausse les épaules d'un air bravache et suit, Conrad, sans mot dire.


Très bien, pour garantir un passage sans encombres je propose que quelqu'un parte en éclaireur pour voir si la route est sure.Un volontaire ?

M-m-m-m....
Désespérant de finir ce simple mot sous l'effet du froid et de l'angoisse, Sibylle se contente de lancer son cheval en avant.
Ayant pris suffisamment d'avance, elle remet son cheval au pas. Jusque là tout va bien. Enjambée après enjambée, elle avance, son regard fouillant la nuit sombre. Un craquement la fige. Le regard vert se pose sur un arbre responsable du bruit qui a résonné dans la nuit glaciale. Le gel prélève son tribut. Jusque là tout va bien. Elel arrive prés d'un bosquet, un fin brouillard semble l'envelopper. Un bruit métallique la met sur le qui-vive.


Q-q-qui v-va ....

Pas le temps de finir sa phrase. Les armées périgordines ne sont pas amies des bègues.
Qui va là, elle ne le saura jamais. Un carreau d'arbalète l'arrache à sa selle et la couche sur le sol. Douleur... Stupeur...Effroi... Souffle coupé, elle se relève péniblement. Sa main se porte à son épaule droite. Le carreau est là l'handicapant, du sang coule sur ses doigts. Tremblante, sa main gauche tâtonne à la recherche de sa dague. Prévenir...Il faut prévenir les autres...
Un cri se forme sur ses lèvres que Sibylle n'aura pas le temps de finir. Une charge ébranle le sol. Déja, un premier cheval la renverse. Un deuxiéme cavalier, négligemment, plante son épée dans le corps qui ploie vers le sol. Dans le noir qui l'envahit, Sib a juste le temps de sentir une nouvelle douleur fulgurante à la hanche, puis plus rien...


[Vivre et laissez mourir]

Froid.....
Mal....
Noir....
Une première inspiration lui coupe le souffle, douleur éclatante qui balaie tout sur son passage.

Oui, respire, c'est ça continue...
Non
Si, il le faut.

Deuxième inspiration laborieuse, suivie d'une troisième. La douleur continue son travail de sape. L'esprit se terre, recroquevillé loin, enfant apeuré par le noir.

Allons, secoue toi, Enfant.
J'ai si mal.
Et alors?
Pourquoi continuer?
Parce que tu es une Cavalière? Tu tiens vraiment à mourir comme ça?


Ça chargé de mépris. L'esprit de la bègue sait ce que cache le non dit et ce simple adverbe. Elle le sait, l'a su, le saura? Ses pensées virevoltent dans tous les sens. Il faut se souvenir...
Tressaillement du corps.
Les paroles résonnent dans son esprit meurtri. Ça fait mal et ça bouillonne.

Sais tu que certains maîtres forgerons testent la solidité de leurs armes en versant de l'acide dessus. Seuls les métaux les plus nobles résistent.
Es tu acier ou plomb?


Les paupières battent une fois, deux fois. Sibylle ouvre les yeux. Murs blancs chaulés, odeur de viande et de bière, brouhaha aviné un peu plus loin, douceur des draps de coton contre sa peau, plus loin la douleur qui semble avoir envahi son corps. Les sensations l'envahissent, tourbillon d'odeurs, de visions, de sons.
Elle est vivante...

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Membre du club de lecture de la FAQ et du Guide des RR.
Garance
[Du picrate et de ses effets...]

On sous estime l’effet de l’alcool sur l’humeur de quelqu’un et les particularités éthyliques de certains breuvages.. Un constat était tout simplement navrant. Elle qui avait tant entendu parler des vins du Sud se trouvait immanquablement confrontée à la chope de bière dans toutes les tavernes fréquentées jusqu’alors.

Ce goût amer et cette mousse si disgracieuse qui s’attachait au duvet des hommes et des femmes lui déplaisait. Et ses réserves de calva diminuaient au rythme des visites.

Cahors ne faisait pas défaut à cette règle. Sceptique, elle visita les caves d’un aubergiste. Là, rangées comme des oignons, des bouteilles de vin empoussiérées prêtes à la faire mentir.

Triomphante, elle en ramena à ses amis déjà attablés.

Mes amis, nous allons enfin boire dignement.

Ils avaient appris le fauchage de certains d’entre eux et Garance comptait sur une bonne beuverie pour remettre les idées en place.

Le verdict fut sans appel.


Mais c’est imbuvable !

La gorge arrachée comme par de l’acide, le vin se fraya un chemin vers son estomac et vrilla ses entrailles. Mettant les mains sur son ventre comme pour adoucir ces attaques, Garance attendait l’accalmie qui ne venait pas. Elle connaissait quelque peu cette douleur. « Voyons, ce n’est pas une indigestion.. encore moins le brûlant. Ah mais ! ».

Regardant ses camarades avec un drôle de sourire.

Mes amis, je crois bien que je vais accoucher

Vin recraché, chopes qui tombent.

Ne faites pas cette tête-là voyons, ce sera vite fini. Un avorton, ça glisse comme un rien , celui-ci baignait dans le calva bien au chaud , l’acidité du vin l’aura réveillé.

Elle pensait bien plus au père du futur ex-héritier. A compter que ce soit un garçon, bien évidemment.

C’est fâcheux . Le Vicomte va être déçu ou pas d’ailleurs.

Une vilaine crampe plus forte que les autres livra le passage à un fœtus sanguinolant sur le sol. Passant la main sur son front et reprenant son souffle :

Navrée de vous délivrer un tel spectacle, c’est bien un numéro dont je me serai passée. Fermez vos bouches et aidez-moi plutôt à nettoyer tout ça. On va encore dire qu’on a trucidé de braves gens.

Une douleur inattendue traversa son cœur. Se penchant, elle enveloppa l a crevette dans un linge et ne put s’empêcher de murmurer . « Tu as bien fait de venir trop tôt ». Un accès de tendresse fugitif et inattendu chez celle qui a refermé le couvercle des épanchements sentimentaux il y a .. il y a… eh bien, elle ne s’en souvenait plus.

La partie la plus difficile était à venir. Prévenir le Vicomte resté bien malgré lui en Périgord. Elle enterra le fruit de ses entrailles au pied d’un chêne. La terre était plus meuble et la tombe petite.

Au chaud et bien installée dans son lit et après s’être frottée au calva , elle prit donc la plume pour écrire au Vicomte...Et s’arrêta.. Demain.. elle ferait ça demain.

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Pas de réponse HRP à du RP
Nenuphar
Son état s'était aggravé et on l'avait transportée au couvent de Bordeaux.
Elle n'avait plus que de brefs moments de conscience, le reste du temps elle sombrait dans un sommeil qui n'avait de réparateur que le nom. La tempête faisait rage sous son crâne, elle était spectatrice de sa propre vie... Sa tête bouillonnait, pleine de cauchemars...

Ça commençait toujours au campement, par les rats, des rats à visage humain... avec Sibylle en chef d'armée.
- A-a-a-a-allez lé-lé-les rats, en-en-en lan-lance de-de-de-de huit... lé-lé-lé-mai-maigres dé-dé-derriè-è-è-re!
- Gnnhiiiihihihiihihihiiii!
- 66, 67, 68...



[Taverne du Sanglier Assoiffé – Uzès]
- BBBzzzzzzz... Une mouche qui vole au dessus d'un Ihsahn, estherisé à jamais.
- Mortecouille! Le lavoir... Et c'est au tour de Grigri, mine défaite, devant le 23e effondrement successif du lavoir d'Uzès en trois ans. C'est pas d'bol quand même! P'tet' qu'on pourrait financer les réparations par une loterie?
- Ca va pas, non? Tu n'y penses même pas!
Puis Robain, torse nu dans le verger d'Uzès, qui balance des pommes à Am, le fier soldat au regard pulpeux... De la pulpe dans un verger, jusque là tout va bien...
- 92, 93,94...


[Retour au campement]
- Il en manque! Comptez vous!
- Facile! Trois noeuds vers l'ouest puis deux au nord... et de nuit... entre le crépuscule et l'aube quoi, pas avant, mais surtout pas après... où alors un seul noeud... sinon une lance d'éclaireurs au sud et une lance leurre à l'est... à moins qu'on ne fasse l'inverse... vous me suivez? Ah non, vous suivez pas!
Défaites les noeuds de vos têtes...
- Mais je ne fais que ça, chef!


Harlem, absorbée par ses cartes, lève le bout du nez pour lui donner l'info du jour :
- L'armée "Ad gloriam de Peiregòrd e d'Engolmès" et l'armée "Iunctis Viribus", c'est fait Nénu! Elles t'ont déjà poutrée, ces deux là...
- Les noms latins c'est pour faire genre littéraire, ou quoi?



[Église de Luxeuil - Bling Bling]
Adso et Pasoa dans un même tonneau, rempli de toute la quincaillerie du culte et d'autres trésors de guerre, célébrant le mariage de Galovert avec l'ex-Cac de Gascogne, la belle Atirenna.
- Mon père, ma mère maire ... je souhaite m'investir dans la communauté des fidèles croyants aristotéliciens...
- 112, 113, 114...

Mais, qui compte inlassablement? ... Peut être Fernand qui compte les écus, les lances, les lieues, les cavaliers... Ou encore sa propre voix qui compte les jours d'immobilisation.


[Le campement – encore...]
- Tttsssss! Le procureur n'est pas le juge qui lui même n'est pas le prévôt des maréchaux...et la Guyenne n'est pas la Gascogne...
- Ben non!
- Mais qui coopère avec qui?

Garance expliquait les subtilités du codex de chaque province et lui faisait boire du calva afin de lui faciliter la compréhension...Et elle avait toujours autant de mal à comprendre! Et une sacrée migraine aussi!

- This is the end, Beautiful friend...
Un vieillard aveugle qui servait la soupe au caillou en chantant, bel exploit, pendant que La fouine et Bourgogne s'arsouillaient en douce devant la poterne.

Baaaaoummm!
Mille vibrations qui résonnent dans sa tête!
Le Vicomte en train de s'envoyer en l'air... avec Calliguline, rien de plus normal Drôle de prénom quand même... Calliguline...

Un cri plus strident que les autres.

- Laissez moi sortir, laissez moi sortir! C'est Lab dans son costume de champignon enfouie dans sa meule. Sortir de quoi? Du costume ou de la meule?


Tant de bruit, trop de bruit, un véritable capharnaüm... Si seulement elle pouvait dormir... Ah non... elle dormait déjà... Alors, il fallait absolument qu'elle se réveille, seul moyen d'échapper à ce bordel, pour avoir enfin le silence et la paix. Elle ouvrit les yeux...
- Laissez la sortir...
Sensation glacée de la main d'une soeur sur son front et une voix douce...
- Chhhuut! Du calme, vous délirez, c'est un cauchemar, il n'y a pas de rats ici, pas plus que de foin, calmez vous...
Sibylle.
Et donc, cher confrère, je vous l'assure, il faut amputer!

La patiente est jeune, la plaie saine, êtes vous sur?

Si, si je vous assure. Elle ne retrouvera jamais la mobilité de son bras. Et puis, ça lui évitera de tirer al bourse des passants. Vous savez ce qui se murmure en ville. Elle serait de l'Hydre...

Vu sous cet angle, cher confrère.....


Murmures insidieux qui traverse la gangue de douleur, enserrant la tête de Sibylle. Trois jours que celle-ci dort d'un sommeil léger entrecoupé de réveils nauséeux. La sensation de danger diffus la force, cette fois à rester éveillée. Instinctivement, sa main gauche farfouille sous l'oreiller. Elle y trouve sa dague. Conrad, au moins, n'a pas oublié ce détail en l'abandonnant aux bons soins des médicastres.
Elel sent le premier homme s'approcher du lit et saisir son bras droit. Une paupière se soulève légèrement, laissant filtrer un éclat vert. Inspiration, saisir la seconde propice, le médecin se penche, sa scie se pose sur l'épuale dénudée, une lame jaillit et se pose sur la gorge masculine.

J-je se-serais v-vous, ji-j'y ré-réfléchirais à d-deux fois.
Jau-j'aurais ten-tendance à te-tenir à ce-ce bras en-encore p-plus q-que v-vous à la v-vie.

Mademoiselle, c'est uniquement pour vous soigner...

Oui, ce-c'est ça et moi-moi, j-je s-suis du-du-duchesse.

Je ne vous permets pas d'insinuer...


Les yeux du médicastre croise les jades de la jeune fille. Le regard froid l'arrête net. Sa main qui tremblotait déja est agitée de soubresauts. Prudent, son collègue s'est déja retiré vers la porte.

DE-DEHORS!

Le carabin ne se le fait pas dire à deux fois et file suivi de son collègue.

Sibylle attend que la porte de l'auberge se referme et se laisse retomber sur son oreiller, épuisée.
L'apparence e la force fait toujours fuir les rats humains. D'ailleurs, en parlant de rat...Un couinement insistant lui fait tourner la tête.
Perché sur un des montants de la tête de lit, son rat lui crie des encouragements. Un pale sourire étire ses lèvres quand la bête vient se nicher dans son cou.



[Quelques jours plus tard]

Plaie au ventre peu profonde, en voie de cicatrisation.
Blessure à l'épaule, douloureuse et handicapante, saine malgré tout.
Balafre à la hanche, qui rend la démarche claudicante et oblige Sibylle à s'appuyer sur une canne.
Et la tête, alouette... Juste une bosse dûe à la chute...
Le corps va bien, ira mieux et se rétablira. Les puristes se détourneront du corps balafré, mais ça Sibylle s'en fiche. Ca n'a jamais fait partie de ses préoccupations, aujourd'hui encore moins.
Son moral est atteint, par contre. Chaque jour la colère bouillonne en elle. Elle se décide à écrire au campement pour dire ce qu'elle en pense. Celà ne la soulage même pas. Au moins, les autres cavaliers savent ils ce qu'elle pense.
La colère des premiers jours a fait place à un mal-être qui chaque jour la ronge un peu plus. Que Nenuphar ait du être envoyée au couvent car son état s'est aggravé ne fait qu'empirer son découragement.
Chaque heure qui passe est comme une goutte d'acide sur son âme, rongeant encore et toujours la conscience de la jeune femme, ce qu'elle croyait être, ce qu'elle croyait savoir.Rongée, l'adolescente innocente sortie du couvent après des années, rongée la jeune fille qui se baladait dans les ruelles d'Aix en Provence, rongée la mairesse qui battait des yeux innocemment devant le conseil languedocien, rongée la cavalière impétueuse qui aime foncer, rongée l'infirmière lectouroise, rongée ...
Qui est elle? Où est sa place dans ce grand cirque humain?

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Harlem...s
Harlem en étape à Cahors se décida enfin à prendre sa plume, pour autre chose que de rédiger ses mémoires dans son croqueLieues.


Citation:
Coucou Nénu!


Bon ben voilà..Je t'écris pour savoir si tout va bien à Bordeaux.
Après j'irai féter ça en taverne parceque c'est bien la première fois que j'écris une lettre comme celle là...Je pensais pas que ça m'arriverait mais voilà..Je pensais à toi et Syb alors..
Je suis passée par Castillon et j'ai même pas pu voir Attila à cause du douanier qui me guettait! J'ai dû me cacher et tu te rends compte, pas eu même le droit d'aller boire en taverne..
Po juste. Suis tres malheureuse et j'étudies moins bien dans ce cas là...Snif...
Ensuite je me suis retrouvée en pleine campagne. C'est ce que je préfère. Sauf qu'alors je me dirigeais vers Sarlat..Patatra!
Une armée hirsute! Avec de grosses dents, ses sections véloces et ses grognements.
Je sais pas d'où elle sortait...je crois que mon nez a un problème, je l'avais pas senti venir tu te rends compte???? Si tu avais vu ça! J'ai pilé tout net, la peur de ma vie.
Ce Vonafred est vraiment un vilain farceur! Bien failli foncer dessus.
J'ai sauté sur le bas côté vlan! Je savais plus comment me sortir de là et arriver à Cahors entière. J'arretais pas de penser que j'allais plutot me retrouver à castillon en plusieurs quartiers!
J'ai imaginé des choses..Des trucs vraiment fous! Je voyais des armées partout, comme de grosses truffes embusquées. Alors j'ai réfléchi..enfin j'ai essayé car j'etais pas trop en état il faut dire. J'ai pensé à garance qui est toujours rationelle.
Bref.. J'aurai dû reculer et entrer dans Bergerac aux abris sauf que je sais pas...Je me suis révéillée à cahors tout étonnée...
Je crois bien que j'ai jamais couru si vite. En même temps j'étais déguisée en lapin et Vonafred y a vu que du euh lapin.
J'ai vraiment une chance de..enfin je suis bien contente d'être célibataire quoi.
Dans quelques temps normalement on prend la route avec Lab et une nouvelle qui le suit partout. Une musicienne. J'espere qu'elle est pas experte dans l'art du pipeau.
J'espere aussi qu'on touchera Geneve sans encombres et que mon nez ne me refera pas pareil coup tordu. J'en ai encore les nattes à la verticale! Comme ça : (petit dessin) .

Bon ben voilà..J'espere que toi et Syb ça va bien et que Kadfael ce pouilleux vous embete pas trop.

PS: Dis à Syb que faut pas manger le raisin si on veut du vin hein ?. Dis lui aussi que je suis pressée de vous revoir. Y a plein de nouveaux à l'Hydre que je connais pas et je suis un peu perdue du coup.
Quand je connais pas les gens...puis je met trop de temps à les connaitre alors...
Puis vous je vous connais depuis le temps sinon je t'écrirai pas tu penses!
Soignez vous bien et dis encore à Syb que je suis désolée pour sa chemise camelote, je lui en trouverai une autre. En attendant qu'elle se ballade pas trop, se serait pas discret!
J'écrirai encore si j'y pense et si vous me répondez. Saluez mamelles pendantes pour moi et vantez lui mes belles tapisseries, ça lui fera les pieds!

Harlem.

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L'hypothèse selon laquelle le fonctionnement d'un système peut-être amélioré par
une intervention brutale sur ses éléments conscients traduit une dangereuse ignorance.
Sibylle.
[Toujours plus tard]

Si le corps va mieux ne laissant qu'un boitillement léger qui disparaitra à son tour, l'âme toujours et encore rumine. Sibylle se force à sortir, enchainant pêche aux moules et vagabondages solitaires dans les rues de la cité. Même Nenuphar et Harlem, elle les fuit. Elle s'en veut, mais n'arrive pas à trouver le ressort qui la sortirait de son marasme. Échange de lettres aigres-douces avec sa dame, plutôt aigres que doux d'ailleurs, les mots. Il y a longtemps que la bègue a laissé la douceur derrière elle. Cela lui laisse un gout étrange, cette dispute épistolaire. l'impression d'être une éternelle mineure, de n'avoir plus prise sur son destin. Celà serait le Dode, elle trouverait ça normal, naturel. Que ce soit sa dame, et la voilà adolescente rebelle. Plus l'autre insiste, et plus elle en rajoute.
Assise sur le bord de son lit, elle rumine encore une fois la lippe boudeuse. Inlassablement, elle lance une balle contre le mur qu'elle rattrape de son bras blessé. Rééducation qu'elle s'impose. Hors de question qu'un périgordin mal intentionné la prive de son bras droit.
Son rat contemple le manège d'un oeil dubitatif se demandant à quel moment la balle se trompera de cible et le choisira. Pas qu'il soit pessimiste, mais les débuts furent épiques...

Un pépiement interrogatif et inquiet tire Sibylle vers la réalité de sa chambre. Les jades froides tombent sur un curieux rongeur. Le Furgolin!
L'animal semble plutôt inquiet et pressé de se débarrasser du pli qui l'encombre.
L'ombre d'un sourire court sur les lèvres de la jeune femme. La bestiole a raison d'être inquiète. A leur dernière rencontre, le rat a failli le déchiqueter et elle n'avait aucune envie de l'empêcher. Elle jette un regard à ce dernier. Poils hérissés, il est prêt à bondir sur l'intrus. Un doigt effilé se pose sur sa tête et le tranquillise.

P-paix, v-va.
Fe-fernand n-nous é-égorgerait s-si n-nous n-ne lui ren-renvoyions p-pas s-son pe-petit me-messager.

Elle prend un bout de pomme séchée dans la coupelle du rat et le tend au furgolin. Pépiement indigné du rat qui trouve ça un peu gros. Non seulement, on ne se débarrasse pas de l'intrus, mais on le nourrit dans sa gamelle.
Sans y prêter attention, Sibylle détache le pli et commence sa lecture.


Citation:
Ma chère Sybille,
Je t'écris de Genève où nous sommes arrivés il y a peu. Enfin que je dis nous, Les choses s'améliorent mais saches que l'Hydre s'étendait à un moment comme un long serpent sur les routes de France et qu'à défaut de faire une force de cavalerie lourde menaçante, nous aurions pu en quelques jours devenir un service de postiers fort efficaces, tant nous couvrions de provinces de nos compagnons.
C'est dans la nature hydrique de tendre vers le Chaos. Nous sommes ainsi fait que nous devons apprendre à nous en accommoder. Mais Il y a en tant de richesses, et tant de force dans l'esprit petillant des cavaliers qui nous accompagnent que l'oubli est facile et que la patience devient profitable. J'apprends à m'en faire des réserves, c'est plus utile que l'or.

Tu seras heureuse d'apprendre à ce sujet que la majeure partie de l'or Gascon est maintenant en sécurité dans les coffres Helvètes.
De longues files de Marchands se sont succédés tout au long de la route pour nous racheter tel ou tel produit si bien que nous avons formé durant ce voyage une vraie foire ambulante inter-ducale. Il y avait du beau monde....
J'en viens à me dire avec quelque ironie que nous somme bon pour le commerce et pour la circulation des biens. Aussi, pour faire bonne mesure, je vais jeter dés que possible un peu d'or dans le lac.

En chemin l'un des nôtres a croisé un idiot qui tout content d'avoir pillé un village bourguignon, fanfaronne et sert en discours une soupe froide. Comme il s'est permis de présenter des exigences à l'Hydre et que le besoin d'action se fait sentir, nous avons fait tourner la roue qui a donné le ton des actes à venir.

Prends bien soin de toi et donne-nous des nouvelles du Sud.

Ton ami Fernand.


Elle chiffonne le pli,mal à l'aise. Quelque chose bouge en elle, braise mal éteinte réveillée par un courant d'air.
Présenter des exigences à l'Hydre... Qui peut bien être assez abruti pour faire ça? Un lionceau mal dégrossi, sortant tout juste des jupes de sa mère? Un apprenti hors la loi qui croit que parce qu'il a fait une mairie, le lait ne lui sort plus du nez?
Un rictus sardonique plisse le fin visage. La Roue tourne, elle prend et donne inlassablement sur le fil du temps.
La dormeuse doit se réveiller.
Oui, il est temps.
D'un coup de pied, elle fait dégager le furgolin. Cette horrible bestiole lui donne des envies de sang. Elle y voit une fin de race, un dégénéré de plus. Il est temps qu'il reparte avant de finir sous les crocs du rat.
Elle enfile ses bottes et dévale les escaliers quatre à quatre pour débouler dans la grande salle de l'auberge.

Né-nénu? Né-nénu? T-ttt'es où?
Néééénu?
J-j'ai un-un s-service à t-te de-demander!

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Nenuphar
[Taverne Hydre et associés – vide, comme d’hab’ - séance courrier]

Nénu avait reçu un pigeon. Elle s’était installée confortablement dans la taverne afin d’en savourer la lecture. Elle ajouta deux buches dans la cheminée et s’assit sur le rebord de l’âtre, un verre de calva posé juste à coté d’elle. Le tonneau entreposé à la cave devait certainement provenir de la réserve personnelle de Garance. Un des sergents avait oublié de le charger dans sa roulotte le jour du départ, grand bien lui avait pris.
Un sourire ne quitta pas ses lèvres tout le temps de la lecture…
Une fois que son esprit avait fini de vagabonder sur les chemins et les marchés avec la jeune cavalière aux couettes, elle attrapa une plume et un parchemin afin de lui répondre.

Citation:
Cocotte *hésitation – rature*, Poulette *nouvelle hésitation – nouvelle rature*, Harlem,

Merci pour ton courrier. Il me donne un peu de courage pour les 18 jours qui me restent, coincée à Bordeaux. J’ai lu quelque part que c’était une ville très attachante. Je ne pense pas que celui qui avait écrit ces mots savait à quel point il avait raison. Je vais mieux, je prends des forces chaque jour…

Comment résumer la vie à Bordeaux?
Bordeaux sans vous c'est pas cool, c'est Pandacool! Il est toujours avec sa fiancée aux mamelles pendantes, traditionnelle pour reprendre ses mots… Franchement, je me demande comment on peut utiliser cet adjectif pour décrire une femme, bref… Il m’a dit que Mymy avait quitté le monastère et qu’elle était morte. Je n’ai rien pu faire… Bordeaux, autant dire que c'est mortel...

Il n'y a presque personne en taverne, peu de changement depuis que tu es partie.
Kadfael est toujours aussi ouvert d’esprit, tant qu’on est d’accord avec lui.
Je t’épargnerai les détails de l’agression de Kristel, la tavernière qui souhaite la « bienvenue à l’embarcadère du crépuscule » autant de fois qu’on y passe...
Sinon la femme du médicastre Brixus, est morte pendant la cérémonie de son propre mariage, tellement ca trainait en longueur…au moins la cathédrale était animée pour une fois… Comme quoi c’est vraiment mortel !
J’ai croisé Codejackd, un échec de recrutement du Vicomte et de moi en taverne. Je l’ai trouvé très curieux, posant des tas de questions sur L’Hydre et ses projets…Evidemment, je suis restée évasive.


Dommage que tu n’aies pas pu t’arrêter pour voir Attila et Rob à Castillon. Il me semble que le Vicomte voulait te trouver un mari et je crois que ton excuse de douanier n’est qu’une couverture pour y échapper. Je ne te crois pas capable d’avoir peur devant le moindre uniforme. Je me demande bien quel genre de mari il t’avait dégotté…

Tu me vois ravie que tu aies échappé à l’Armée de Vonafred, crois moi il ne fait pas de quartier. Je n’ai même pas eu le temps de dégainer mon épée la dernière fois que je l’ai croisé et j’en ai encore des douleurs à l’épaule un mois après. Je regrette d’avoir raté tes couettes version camouflage oreille de lapin… Est-ce que tu avais une petite queue aussi… et des bas résille ?

Je croise rarement Sib, surement parce que la vigne l’occupe beaucoup. Je lui ai prêté une vieille chemise en attendant que tu lui en rapportes une neuve d’une boutique de luxe parisienne lors d’un de tes prochains passages. Sois donc rassurée elle ne risque plus l’angine de poitrine !

Reste prudente sur les chemins, et donne-moi de tes nouvelles quand tu seras sur les bords du Lac.

Nénu


Dans la foulée, elle attrapa un deuxième parchemin , une nouvelle urgente à donner à Lab...
Citation:
Lab, ma Brouette,

Juste un petit mot pour te dire que tes chansons paillardes me manquent...
Je pourrais presque t’entendre râler d’ici que ce ne sont pas des chansons paillardes, mais c'est quand même bien des chansons de meule donc... cqfd!
Embrasse Kimberley pour moi.

Nénu


Bien sûr aucun pigeon ne vaudra jamais un Furgolin, mais quand même… Les pigeons ont ça de génial qu’ils trouvent toujours leur destinataire, quelle que soit la ville, le bouge le plus pourri de tout le royaume, la chambre dans le plus miteux des couvents, voire même le plus profond des fossés…
Citation:
Pasoa,

Voilà déjà plusieurs jours que je t’attends à Bordeaux. Il me semblait que tu avais pris la décision de rebrousser chemin devant les remparts de Genève, mais peut-être me suis-je trompée…

Mes pas me trainent chaque matin jusqu’à la porte de la ville, je grimpe sur les remparts pour voir si tu arrives et je rejoue la fameuse scène de Barbe Bleue. Bien sûr les gardes m’empêchent de passer au-delà de la porte, je suis toujours assignée à résidence pour encore deux semaines.
Je te retranscris ici la conversation que j’ai avec cette voix qui me parle :

- Nénu, monte, je te prie, sur le haut des remparts, pour voir si mère Pasoa ne vient pas. Nénu, ma sœur Nénu, ne vois-tu rien venir ?
- Je ne vois rien que le soleil qui poudroie et l'herbe qui verdoie, enfin…le soleil qui poudroie, j’exagère un peu…on n’est encore qu’en février…
- C’est marrant, je t’imaginais pas bonne sœur… bonne poire à la rigueur…
- T’es cruche des fois… (Oui je sais je m’accorde quelques familiarités avec cette voix, on commence à se connaître depuis le temps !)

Une variante ce matin…

- Nénu ma sœur Nénu ne vois-tu rien venir?
- Je vois une grosse poussière qui vient de ce côté-ci.
- N’est ce point ta mère maire ? Elle a promis qu’elle viendrait te voir bientôt…
- Hélas non, ma sœur, c'est un troupeau de moutons.
- Tu sais, Nénu... Faut que je t'avoue un truc... Tes histoires de famille, je m’en… Et puis, qu’est ce que c'est que ce cirque? Je suis ta voix moi ! Pas ta sœur…

Un peu inquiète de ne pas te voir arriver, je prends la plume. As-tu changé d’avis et décidé de déménager à Genève ? T’es tu perdue en route ? J’espère qu’il ne t’est rien arrivé de grave.
Dans l’attente de tes nouvelles, je continuerai à me promener le matin du coté de l’entrée de Bordeaux.

Nénu


Elle s'appliquait à plier le parchemin en pointe, pliage aérodynamique qui ne devait pas ralentir le vol du pigeon, quand soudain...

Tadam, tadam, tadam, tadam

Des pas qui dévalent l’escalier en trombe (au bruit, on sait tout de suite que ce sont les pas d’une saltimbanque… tout est dans le Tadam!).
Enfin un peu de vie dans cette taverne !
Sibylle déboule dans la pièce, le rose aux joues, avec un entrain que Nénu ne lui a pas vu depuis des semaines. Elle aime bien Sibylle, toujours discrète, un peu renfermée mais très sensible. Avec le temps des liens se sont tissés entre les deux cavalières. Ensemble elles ont déjà essayé de créer un élevage de rats chez une habitante de Tulles, elles ont réussi à sortir Harlem de sa prison universitaire, et surtout elles ont été poutrées et immobilisées à Bordeaux toute la durée de leur convalescence. Aujourd’hui, Nénu arrivait à faire abstraction totale du bégaiement de Sib pour ne plus voir en elle qu’une cavalière.


Sib! Je suis là! Grand sourire à la fois amusé et soulagé de la voir ainsi.
Et bien ! On dirait que tu vas mieux… Je suis bien contente de te voir. Qu’est ce qui t’arrive ?
Je t’écoute, demande moi ce que tu veux… Bien sûr que si c’est dans mes cordes je te dis oui !

Ote moi un doute, là…Tu ne veux quand même pas qu’on fasse partie de l’équipe municipale ?
Sibylle.
Large sourire qui s'épanouit sur le visage de la Bègue, dévoilant des dents carnassières.

Ç-ça au-aussi. U-une si cha-charmante in-invitation, d-doublée q-qui plus est ce-cela ne s-s-se refuse p-pas. Je di-di-dirais m-même q-que ce cher Ka-kadfael mé-mérite q-que on-on le sou-soutienne d-dans s-sa cam-campagne. Et p-puis, v-vu ses ta-talents...pa-particuliers, i-il pou-pourrait f-faire pa-partie de la troupe, n-non?
Et-et s-son a-a-accueil si cha-chaleureux, sa-sa po-politesse, s-son cha-charme q-quand il sa-s'adresse à-à ses é-électeurs et su-surtout s-ses é-électrices... M-moi, ç-ça me do-donne en-envie d-de lai-l'aider. J-je me s-sens u-une â-âme d-de b-bon sa-samaritain.


Elle esquisse une pirouette qui se termine en folle révérence.

M-mais ce nest-n'est pas ça q-q-que j-je vou-voulais te de-demander.
T-t-tu es bien gé-gé-générale?


Les grands yeux verts observent la brune avec une expression mi-espiègle, mi-gênée.

T-tu ne vou-voudrais p-pas me do-donner d-des c-cours d'escrime? J-je su-suis rou-rouillée et la da-dague n'est p-pas du-d'une g-grande u-utilité . D-dans les cou-couloirs dun-d'un châ-château, ou-oui, m-mais su-sur la route...
Ha-Harlem aussi vou-voulait t-te le de-demander, m-mais elle a-a re-repris la rou-route, a-a-alors...
Et p-puis la-la vi-vigne, c'est pa-passionnant m-mais ça-ça ne pou-pousse p-pas v-v-vi-vite.


Sibylle se tait , attend une réponse de sa compagne. Elle a bien conscience d'exagérer un peu. Passer de l'apathie totale à un tourbillon d'activités sans prévenir, ça a de quoi décoiffer. Mais la chevelure de Nénu n'est plus à ça près, non?
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Nenuphar
Tu as raison, Sib! Question animation, je suis sure qu'il y a de quoi faire à Bordeaux ! A l’image de leur maire, certains manquent cruellement de fantaisie et d’humour…
J’ai une idée ! Qu’est ce que tu dirais de psst chht cht… parce que …chcht pssst sssttt… et puis aussi … tss ppst cht chsst … Qu’est ce que tu en penses, hein ?
Oh! Je deviens Bordelaise à part entière moi! Je chuchote en taverne maintenant…Vraiment, il est grand temps que ce séjour prenne fin!

Quant à mon titre de Générale…
Nénu sourit, c'était pompeux mais finalement elle l’aimait bien ce titre… Ca fait bien longtemps que quelqu’un m’a appelée comme ça ! C’est une trouvaille du Vicomte… le jeune loup, pas le vieux Pfft… Je ne sais pas pourquoi il m’appelle comme ça d'ailleurs, faudra que tu lui demandes à l’occasion.

Tout en continuant à discuter, Nénu se lève d’un bond, attrape deux bâtons posés dans un coin, et en lance un à Sib, histoire d’évaluer ses réflexes !

Bonne idée l’entrainement, je me sens toute engourdie après cette convalescence interminable, sauf que j’ai perdu mon épée dans la bataille et mon bouclier aussi… Faudrait qu’on prenne le temps d’écrire à nos fournisseurs, qu’ils nous livrent avant qu’on reprenne la route. Si tu veux, on peut toujours commencer avec les bâtons !

Nénu fronce les sourcils au regard de Sib sur ses cheveux… et tente en vain de les dompter avec une main puis abandonne vite. Elle marmonne.

Oui, ben on ne choisit pas... enfin si maintenant on peut choisir, mais pas moi! Mes cheveux couleur paille, mon oreille qui dépasse, c’est moi… je suis comme ça, je ne changerai pas !

Malgré son épaule encore un peu douloureuse, elle serre son bâton à deux mains, prête à en découdre avec la jeune fille, espérant bien mettre un peu de désordre dans cette chevelure brune trop bien coiffée !

Alors Sib, t’as un problème avec mes cheveux ? En garde !
Sibylle.
Ravie de voir Nenuphar acquiescer à ses projets, Sibylle arbore un grand sourire qui ne lui est plus coutumier. La tête brune se mêle à la blonde et chuchote à son tour: Et ç-ça , ten-t'en penses quoi? pssst...Tchhh... re-représentation...psssttt...

Sourire qui se fait un peu moins réjoui quand elle manque se prendre un baton dans le nez. Elle lance un regard accusateur à la générale qui tout à son enthousiasme ne se rend compte de rien.Elle le rattrape d'une main malhabile.
Ca se tient dans quel sens ce truc. Et je suis censée faire quoi avec?


Pas le temps de poser ses questions à voix haute, (d'ailleurs, Sibylle a rarement le temps de les poser à voix haute) que déja son amie entrechoque les armes.

Outch...

Sibylle recule légèrement sous le choc. Elle ne pensait pas s'entrainer dans la salle commune de l'auberge. En même temps, un combat se passant rarement où on l'imagine, ce lieu en vaut bien un autre.
Prudemment, elle garde quelques pas d'écart entre elle et l'ébouriffée. Elle commence à lui tourner autour, observant la prise des mains de Nenu. Elle corrige la position de ses mains sur le bâton. Délaissant l'arme du regard, elle se concentre sur la silhouette de Nenuphar. Un pas en arrière quand l'autre en fait un en avant, un à gauche quand celle-ci en fait un à droite, c'est un curieux ballet à la symétrie inversée qu'elles dansent.
Attaque, parade, feinte, pas de coté...Petit à petit le rythme s'accélère. Les deux femmes semblent prises dans l'ardeur du combat, leurs fins minois concentrés.
D'où sort la première épithète? Qui peut le dire? La brune et la blonde rivalisent soudain d'imagination. (L'auteur se réserve le droit de faire une traduction simultanée des paroles de Sibylle pour ne pas y passer la nuit, non plus)


« En garde, ma biquette ! Je m’en vais te découper le gras du cul, ça t’fera ça de moins à trimbaler ! »
"En garde espèce de vieille pute dégarnie"
"Malade mentale"
"Non je veux dire « malade mentale », c'est ton maximum, comme insulte ? Non parce qu'il va falloir passer le cran au-dessus, ma vieille, parce que sinon, on y est encore demain !"


Le bruit des bâtons s'entrechoquant va crescendo comme les insultes. Les deux femmes sont bientôt à bout de souffle.
De par sa nature et son handicap, Sibylle est souvent en retrait, observatrice des hommes et de leur manie. Ce talent qu'elle affine lui sert encore aujourd'hui. Assez rapidement, elle arrive à maitriser les passes les plus simples.
A une répartie particulièrement salée de Nenuphar, Sibylle ouvre d'abord des yeux ronds, puis part dans un fou rire qui l'oblige à s'asseoir.


"On n'y est pas allé un peu fort?"
"Mais non, on se stimule".


Assez rapidement ne veut pas dire trop facilement.
Quand la séance s'achève enfin, la bègue compte des bleus supplémentaires sur les côtes et ses doigts sont plutôt gonflés d'avoir reçu trop de coups quand la maitre d'armes jugeait son élève trop lente.


[Dialogues librement adaptés de Kaamelot]
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