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Négociations pour un mariage.

Théo Vs. Duduche. What else?

Breiz
Quelques tours et détours dans les corridors du château, une volée de marches - clopinage, quand tu nous tiens! - une porte poussée, elles y étaient!

Théo, lui, en revanche, se faisait désirer. Peu à l'aise avec le protocole, la rouquine invita d'un geste la duchesse à prendre place dans un des fauteuils près de la cheminée, où ronflait un feu.
Elle accueillit Mathilde et les douceurs avec un sourire soulagé, la renvoyant d'un murmure courir après Théo, dusse-t-elle le vêtir elle même. Sachant que l'idée ne déplairait pas à la gironde gouvernante.

Sourire rassurant à la duchesse, qu'elle trouvait décidément bien jeune, et :
Le Baron va bientôt arriver. Et il avait intérêt à arriver, sinon la rouquine lui ferait subir les pires tourments de la terre pour avoir osé l'abandonner dans une situation où elle ne pouvait pas se permettre de se comporter comme à son habitude avec la noblesse : naturellement.
Dans ses petits souliers, la rouquine tendit le plateau de douceurs vers la jeune fille.

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Beatritz
Nespresso.

Pardon.
La Duchesse entra. C'était sa première venue à Arquian, l'occasion de constater que le lieu était bien tenu, et même d'admirer la domesticité qui n'avait rien à envier aux incapables de Chablis.

L'intendante lui tendit un plat de douceurs. Enfin, son identité lui revenait : Breiz, la présidente de l'Assemblée. Comment avait-elle pu oublier ce visage ?
Elle ne s'attarda pas sur la question, maintenant qu'elle avait trouvé qui était en face d'elle. Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois qu'elle oubliait une identité. Elle n'était pas physionomiste, et ne faisait rien pour le devenir.

Elle attrapa une dariole de sa main gantée - toujours délicat, de manger avec des gants. Heureusement, le cuir se nourrit de graisse et se lave plutôt bien, pour le reste.

Et puis... silence.
Theognis
C'est le Vétéran qui court vers lui, haletant dans son armure qu'il s'obstine à mettre stupidement dès qu'un invité de marque se pointe au castel.

La Castel...La Castel...La Castelmaure est au château!

Sourire de Baron accueille cette nouvelle.

Avant, on les nommait Chablis. Accordons-leur le privilège d'être bourguignon, mon bon Vétéran. Quoi? Je sais bien qu'ils me refusent le droit de l'être. Encore un coup des parisiens, si tu veux mon avis. Bref, allons voir cette Beatritz. Son père était aussi aimable qu'honnête....Non, je plaisante, mon bon Vétéran, évidemment!

Tranquillement, il prit la route du château, clopin-clopant sur un canasson doué pour les promenades. Théo aimait l'air piquant des froidures hivernales et les paysages endormis sous les manteaux glacés. Il en profitait encore, avant de rejoindre la chaleur provençale. Il assimilait cette dernière, en toute ignorance des pays et des saisons, au mauvais souvenir de l'été dans les marécages de Guyenne. Canicule épuisante, quand le froid le rendait vif et altier.

Laissant son clopinant aux écuries, il simula un pas pressé pour montrer qu'il ne lambinait pas. Mais, au contraire, il aimait que ses invités s'imprègnent de l'ambiance particulière du château aux pierres noires. Pittoresque pour les uns, inquiétant pour les autres, déroutant dans tout les cas.
Un brin de toilette avant de rejoindre le petit salon, un nouveau pourpoint, des bas sans accrocs, des chausses vernies. Quelques gouttes de parfum, une main dans les cheveux, une belle toque en velours sombre. Voilà le Baron prêt.


Attendez, seigneur, vous oubliez votre mantel à la mode vénitienne offert par dame Sadnezz !

Le cadeau de la meilleure brigande des royaumes....Comment l'oublier? Théo entra, royal, dans le petit salon. Un coup d'oeil amical à Breiz, puis le salut à la Duchesse. Attendant qu'elle se lève pour cueillir sa main....Mais non, la Duchesse est femme non-mariée et elle porte de surcroît des gants.
Théo dira plus tard à Breiz, sur le ton de la boutade: "Ouf, on a frôlé l'incident diplomatique!"
Aussi, il incline la tête, sans exagération.


Mes hommages, Madame. Bienvenue sur les Terres d'Arquian. L'hiver est froid, n'est ce pas? Heureusement, dame Breiz nous a fait une bonne flambée.

Il s'en va paisiblement s'asseoir sur un fauteuil plus beau que confortable. En face de Béatritz.

Ainsi, vous avez reçu ma missive. Merveilleuse nouvelle, n'est-ce pas?

Un léger sourire s'accroche à ses lèvres.

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Beatritz
Après une attente qui fut mise à profit par la dégustation des diverses collations présentées à sa main, Béatrice vit entrer le Baron, qui attendit quelques instants, comme hésitant, avant de la saluer. Elle inclina la tête en réponse, un peu comme retour de politesse, un peu comme approbation à l'hiver, le froid, le bon feu.

Et puis vinrent les choses importantes. Cela s'entendait dans la voix du Baron.
Aussi s'appliqua-t-elle à répondre avec une nonchalance qu'elle voulait naturelle :


-« Nous avons reçu deux missives de vous récemment, qui nous ont fait toutes deux nous défier de vous. Nous sommes là pour l'une, celle qui aura le plus de suites, à n'en pas douter... » Elle jeta là un regard vers l'intendante, pour savoir si la dame allait rester pour la discussion. « La promesse de mariage que vous avez faite à notre vassale. Pouvez-vous nous dire quelles furent les conditions de cet accord, et s'il y aurait d'autres choses encore à ajouter à un contrat nuptial ? »
Theognis
Passant la main sur la table, il réfléchit un instant aux paroles de la Duchesse, comme s'il voulait aplanir les difficultés à venir. Puis il se lève, fait le tour du bureau, s'adosse au bord et dévisage la jeune femme assise dans son fauteuil aux larges accotoirs.
"Elle a le front de son père et ses yeux ne sont pas éteints, bien au contraire....Mais elle est jeune et encore pucelle, ses manières marquent la dévotion et la crainte d'autrui, a-t-elle la fermeté de caractère de sa mère? Quel est donc le résultat de cet étrange alliage, acier et argent?"


Vous défier de nous? Allons, si la distance entretient la suspicion, voyez dans le bel accueil que nous vous faisons la meilleure des preuves de respect à votre égard. Vous êtes ici la bienvenue, et notre hôte de marque. L'intendante du domaine d'Arquian est là pour en témoigner.

Coup d'oeil à Breiz, puis il revient à la Duchesse. Que la rousse puisse tout entendre n'est vraiment pas un souci pour le Baron.

Quant aux conditions de ce mariage, je préférai en parler directement avec vous, car vous êtes sa suzeraine et protectrice. Della sera Baronne d'Arquian et de Seignelay, c'est un fait. Concernant sa dot, je n'ai pas voulu en parler: je connais sa situation financière délicate....Aussi, que pouvez-vous me garantir de ce côté là?

L'argent, les terres, la puissance, les enfants....Ah les enfants, Tancrède, Théophane. Absents mais si présents au coeur du Baron.

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Beatritz
La Duchesse écoute, suit le Baron du regard et papillonne des yeux de temps en temps. Bon dieu, pourquoi avoir mal aux yeux ? Elle les frotta discrètement, tout en gardant bien les oreilles ouvertes.
Son regard était toujours droit. Elle regardait très peu les gens de côté. Elle aimait qu'ils sachent, qu'ils sentent bien qu'elle les regardait tout à fait, de face, pour mieux les pénétrer, les troubler. Ce n'était pas pour lire en eux. Elle n'avait jamais su faire, jamais cherché. Elle faisait assez confiance à sa propre intuition de l'âme humaine. Non sans se tromper parfois.

Elle fut ravie d'entendre qu'aucun des engagements que Della disait avoir contractés envers le Baron n'étaient réellement importants à ses yeux, car, ouvrant la discussion sur ce sujet, il semblait de son seul ressort de tout aborder et négocier. Elle avait une marge de manoeuvre plus grande qu'elle n'aurait espéré, et rassembla ses pensées. Elle avait préparé tous les points à aborder, par le menu.


-« Voici les conditions sans quoi nous ne saurions accepter ces noces : tout d'abord, nous nous engageons à pérenniser l'octroi de Railly pour votre descendance. De même, s'il n'y a pas de descendance, pourrez-vous jouir de Railly si vous survivez à la Dame de Volvent. À cet égard, en cas de descendance, nous serons signataire conjointe et s'il se peut, exécuteur des dernières volontés de la Dame de Volvent. Si nous ne sommes plus de ce monde, ce sera un rôle dévolu à notre descendance et consigné dans notre propre testament, pour que notre sang ne puisse s'y dérober sans dommages.

C'est là la première partie de la dot, qui vous accorde donc durablement une terre supplémentaire et les revenus que vous pourrez en tirer.

Outre cela, nous nous proposons, pour compléter la dot, d'y associer une rente annuelle dont nous fixerons le montant. Nous songions à trois-cent écus par an. C'est à discuter. »


Elle marqua une courte pause, juste assez pour bien déglutir, fixer le baron du regard, et lui faire comprendre qu'une suite arrivait :

-« Mais ceci est la dot. Vous avez été évasif sur le douaire, qui constitue, comme vous le savez, la contrepartie de la dot. Les garanties de l'époux à l'épousée. Et voilà ce que nous exigeons : que vous désigniez l'une au moins de ces baronnies comme douaire, qui restera à la Dame de Volvent si elle vous survit, pour ne pas que votre décès - le Très Haut nous en garde - ne lui fasse perdre le rang auquel ce mariage l'aura élevée.
De plus, il nous plairait que vous donniez à votre épouse la pleine disposition, pour elle ou pour la personne de son choix, d'une des seigneuries dont vous disposez, et qui sera nommée dans le contrat. Qu'elle puisse ainsi en choisir le seigneur, ou y vivre elle-même... Ceci, car nous savons que vous avez exigé beaucoup aux Volvent pour leur laisser Beaumont. Et vous savez comme moi que ce que vous avez exigé d'eux les condamnerait, devant un tribunal héraldique. De même, que vous pourriez leur retirer Beaumont sans qu'ils aient moyen de se plaindre ou de récupérer ce que vous leur en aviez exigé.

Alors, nous voulons que la pleine disposition de la seigneurie de Beaumont soit laissée à la Dame de Volvent qui sera votre épouse. Dans cette optique, et si vous ne souhaitez laisser que l'une de vos deux baronnies en douaire, il sera logique que ce soit Seignelay. »


Elle s'arrêta une nouvelle fois, inspira bien.

-« Qu'avons-nous oublié ? Ah ! Oui. Quelques petits détails. La dot ne sera disponible que tant que le douaire sera disponible. Ainsi... Nier à votre épouse la pleine disposition de l'une de vos seigneuries, et vous perdez Railly pour vous, et la rente annuelle que nous aurons convenue. Perdez vos titres, et ainsi vous retrouvez dans l'incapacité de fournir un douaire à votre épouse... et vous perdez Railly pour vous, et la rente annuelle. Vous voyez ? » Léger sourire, comme un triomphe qu'elle voudrait cacher. « Cela fonctionne aussi dans le sens inverse, cela va sans dire. Si nous cessons de vous verser la rente, vous pourrez nier la pleine disposition de Beaumont, ou refuser un douaire à votre épouse. Mais... Vous n'avez pas bonne presse dans la noblesse, vous le savez. Vous agissez dangereusement, au bord des valeurs de la noblesse. Alors le danger de perdre tous vos titres est plus grand et plus proche que le danger que nous ne puissions vous verser une rente, n'est-ce pas ? »

Si elle avait pu, de ses épaisses lèvres purpurines, tirer un sourire carnassier, elle l'aurait fait. Mais c'étaient des lèvres trop charnues pour être félines, de celles plutôt qu'on embrasse.

-« Pour finir, deux petites clauses. L'absence de descendance est un motif de rupture de l'union. Mais nous vous souhaitons descendance nombreuse ! Et nous souhaitons être la marraine de votre premier enfant, qu'il soit gars ou garce.* »

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*[Ce qui n'est que le féminin de "gars" au Moyen-Âge, sans idée péjorative.]
Theognis
Il a repris place dans le fauteuil, pour écouter les propositions de la jeune duchesse. Sa voix est bien posée, les intonations claires, les intentions non moins. Son petit discours a bien été appris par coeur, avec le respect des temps de la récitation. La partie la plus délicate au coeur de la dissertation.
Le Baron prend le temps du silence. Courte réflexion sur les points évoqués. Ses agates sombres roulent sur la table, bondissent sur les murs, s'enfoncent dans le décor champêtre d'un médiocre tableau. Inspiration, expiration.


Trois cents écus, c'est peu, mais cela me convient.

Retour brusque dans les yeux limpides de la jolie frimousse, léger sourire de dédain en coin. 300 écus? Le duché de Bourgogne est avare avec ses enfants. Avec nonchalance, ses coudes s'avancent sur la table et ses mains se joignent en prière. Cependant, le ton de sa voix ne laisse flirtrer aucune raillerie.

Le mariage est fondé sur des principes de félicité et d'harmonie entre les époux. Si ma chère Della reçoit de mes mains la couronne de Seignelay, elle serait honteuse de me donner seulement Railly avec trois cents écus en contrepartie. Un tel déséquilibre nuirait à la force de notre hymen.

Elle aura le titre de Baronne, avec les bénéfices et les privilèges qui s'y attachent. Elle siégera à mes côtés pour la gestion du domaine, avec les droits et les devoirs que lui conférent sa qualité d'épouse. Et, pour son patrimoine personnel, je lui donnerai la totale jouissance d'un fief de son choix, parmi ceux d'Arquian ou de Seignelay.

Si le Très-Haut vient à me rappeler à ses côtés, je porterai dans mon testament une lettre au Duc de Bourgogne, le priant d'annoblir ma chère Della au rang de Baronne de Seignelay. Avec votre soutien, pareille demande ne saurait échouer.

Vous savez que j'ai deux fils, dont l'un est le fils de la Comtesse Macricri de Nozeroy, puissante en Comté de Bourgogne. Ils sont en mesure de me réclamer beaucoup, et moi en mauvaise posture de leur donner peu. Voyez donc comme je suis généreux de privilégier le soin de ma future épouse aux droits de mes enfants, preuve de ma confiance en elle et en vous.

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Beatritz
[Pardon pour le retard ; cumul de pas mal de choses IRL ]

Ah, le Baron ! Adepte des louvoiements verbaux ! La Duchesse aurait volontiers soupiré, si elle n'avait conscience de certaines convenances. Elle l'écouta, poliment, jusqu'au bout, car il avait sans doute gardé le point sensible pour la fin.

Mais non.

Sa main gantée vint danser près de son visage, alors qu'elle répondait.


-« Bien, bien... Les règles de la hérauderie sont si bien faites, vous savez, que vous n'aurez pas à réclamer au Duc de Bourgogne qu'il ennoblisse votre épouse. Il vous suffira de la désigner comme baronne de plein droit dans votre testament - et le contrat de mariage est souvent la première version du testament, car il établit les conditions de... les fondations de la lignée, de la famille.

Enfin, pour cela, nous sommes ravie de vous l'entendre dire, et saurons écrire les mots exacts dans le contrat pour décrire la situation sur laquelle nous venons de nous mettre d'accord.

Enfin, nous sommes d'accord sur l'essentiel... Vous savez qu'un bâtard ne peut hériter, mais si vous garantissez, comme vous venez de l'accorder, une baronnie pour la lignée issue de l'hymen dont nous discutons, alors au cas où votre... engeance comtoise serait légitime, nous ne nous opposons pas à ce qu'elle hérite de quelque chose de vous. »


Légère pause. Pensait-il que c'en était conclus ?

-« Maiiiis... »

De ce mais qui annonce les sujets fâcheux.

-« Vous avez occulté un point important de notre discussion.
Les clauses de résiliation du contrat, ou de disponibilité de la dot.

Nous souhaitons que vous acceptiez, sans condition, celles que nous vous proposons. »


De proposer à imposer... La Duchesse de Nevers n'avait pas cru bon insister sur ce qui était manifeste.
Theognis
[Désolé, je n'avais pas vu la réponse]

Ouvrant les mains, il se borna à répondre:

Je n'avais pas occulté ce point, seulement étant favorable à cela, je n'ai pas jugé bon de revenir dessus.

Maintenant, je suppose qu'il faut coucher par écrit ce que nous venons de dire. Auriez-vous un homme de loi sous la main? Ou bien la parole donnée, entre gens de noblesse, suffit-elle à conclure nos engagements réciproques?

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Beatritz
Mieux valait s'en assurer, et c'était désormais chose faite. Ce à quoi, satisfaite, la Duchesse répondit :
-« Nous allons rédiger ce contrat de mariage, et vous en ferons parvenir une copie pour que vous le révisiez, si nous n'avions pas tout compris. Une fois l'un et l'autre d'accord sur une version commune, nous la transmettrons à un héraut ès généalogie, qui le validera, espérons-le, tel quel.
Alors, une fois le contrat validé, nous procéderons à la cérémonie, à moins que d'autres affaires ne vinssent empêcher la nôtre de se conclure. »


Une affaire de procès pour brigandage, par exemple.
La Duchesse, pour l'heure satisfaite de l'avancée du projet nuptial, se leva et lissa sa robe.


-« Nous allons prendre congé. Vous recevrez dans les jours ou semaines à venir la première version du contrat nuptial. De là, cela pourra aller très vite. »
Theognis
Satisfait, il se leva à la suite de la jeune duchesse et lui offrit de rester pour le souper et la nuit, s'abstenant de préciser "en tout bien tout honneur" car cela ne manquerait pas, inévitablement, d'attirer les soupçons.
Mais si elle voulait rentrer à Chablis toutes affaires cessantes, il aurait le diligence de lui prêter quelques Dragons en escorte. Et comme cadeau, un joli petit coussin en satin brodé, blanc et crème, pour assurer la tête contre les cahots violents.


Dès demain, je pars pour la guerre en Provence, au nom d'Ingeburge. Espérons que la Bourgogne soutienne l'action de sa Duchesse.

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