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[RP] Mission pour une étrangère...

Bettym
[La Rochelle]

Dès son arrivée à La Rochelle, Bettym avait remercié Sunie de les avoir accompagnés sans risque jusqu'à la ville que lui avait désignée son filleul. Malheureusement, les émotions et le voyage ayant été long, elle avait pris son jeune fils avec elle et c'était dirigée vers le premier couvent qu'elle avait croisé.

Sunie, je peux te confier Loreleï ? Elle est un peu jeune mais guère plus que toi quand tu as voyagé pour la première fois. Je ne souhaite pas qu'elle soit enfermée encore une fois même si c'est à mes côtés. Guéric est trop jeune pour se promener sur les routes alors il restera avec moi. Quand son amie acquiesça, Bettym la regarda bienveillante. Prenez soin de vous et je vous informerai dès ma sortie. Embrassant sa fille et Sunie, elle fit un dernier signe de la main avant d'entrer dans le lieu de méditation spirituelle réservé aux femmes et aux enfants...

Quelques semaines plus tard, au sortir du couvent des Carmes, Guéric, maintenant âgé d'une année, calé sur une des hanches de la Bourbonnaise, Bettym fut accostée par un homme en uniforme qui lui tendit un pli. Elle le déroula et le lut attentivement.

Sourire châleureux dessiné sur son visage frais et dispo, elle remercia le messager et se dirigea vers le lieu qu'il lui indiquait...


[La Rochelle - Poste de Police]

Devant la façade du bâtiment, elle put observer les va-et-vient de soldats ou de policiers. N'étant que peu habituée aux uniformes, elle ne pouvait distinguer qui faisait quoi. Son fils, toujours dans les bras, alors que sa fille vaquait à d'autres occupations avec Sunie, son amie, nourrice et escorte, Bettym était entrée dans cette salle qui forçait le respect.

Bonjour, fit-elle en s'approchant d'un homme qui semblait avoir une influence sur les autres, je me présente, je m'appelle Béatrice MADELEINE. Et un messager vient de me remettre ce pli... Elle tendit le courrier du lieutenant Xedar, tout en remontant sur sa hanche Guéric, babillant à son oreille et gesticulant. Pourrai-je m'entretenir avec son auteur ?
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« Appauvrir les sujets est aussi un procédé propre à la tyrannie qui vise à ce qu’ils ne puissent pas entretenir de milice et que pris dans leurs tâches quotidiennes, ils n’aient aucun loisir de conspirer. » (Aristote - Livre V)
Xedar
Heure de pointe au poste de police, des hommes vont et viennent, d'autres s'affairent devant des bureaux. C'est donc dans tout ce remous ménage que se tenait le chef du poste. Debout en plein milieux de la piéce en train de lire courriers et autre notes que lui apportait les collègues, ainsi donc parmi le flot d'information il eu dans sa main un courrier donné par un Crowle plus bavard que de coutume, mais comme Xedar était trop occupé, il ne prit même pas la peine d'écouter.

Merci Crowle.

Il reçu donc une lettre avec dessus son écriture*. Il houspilla son sous-lieutenant.

c'est quoi ce truc Crowle?

Il leva les yeux vers lui. Il put donc voir qu'en face de lui ne se tenait pas un de ses deux chauves préféré mais une dame portant un bébé dans les bras.


Et défection...

Pardonnez mon erreur madame, je suis quelque peu à l'ouest.

Il aller lui faire un baise main quand la liaison bébé-catastrophe lui fit dire qu'il fallait peut être s'abstenir, faisant souvent démonstrations de sa bêtise ces temps si.

Voulant rattraper son erreur il conduisit la dame dans son bureau et lui présenta une chaise.


Je vous en prie asseyez vous.

Le postérieur de la dame sur la chaise, il rapprocha cette dernière de la table afin que la dame puisse si besoin utiliser le bureau et être plus confortablement installé.

Lui-même fit le tour du bureau et s'installa dans son siège. Puis il posa ses coudes sur la table, croisa les doigts et la regarda avec un sourire.


Que puis je pour vous?

*j'ai présumé que c'était la lettre de xedar, si ce n'est pas le cas, je changerai.

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Bettym
L'homme qu'elle avait interpelé l'accompagna jusqu'à un autre qui semblait débordé par son travail et ce ne fut que lorsqu'il vit la lettre sous nez qu'il le pointa en sa direction, confus. Amusée par la situation, se souvenant de ses années à la maréchaussée, elle essaya de garder son sérieux et ce fut le plus naturellement possible qu'elle lui répondit...

Pourquoi devrais-je vous pardonner ? Vous n'êtes nullement dans l'erreur puisque vous êtes à l'ouest ! A moins que... Elle réfléchit un instant, fronçant les sourcils. Nous sommes bien à l'Ouest, n'est-ce pas ?

Voyant l'homme se raviser, elle pensa qu'elle avait peut-être dit une bêtise et fut soulagée de constater qu'il l'invita à entrer dans son bureau.

Merci... Lieutenant.

Elle prit place sur le trône généreusement offert, posant son petit monstre sur ses genoux et l'entourant de ses bras calins avant de planter son regard dans celui de l'homme qui prenait place derrière sa table de travail.

Je me présente... Béatrice Madeleine mais je préfère que l'on m'appelle Bettym. lui sourit-elle. Je suis venue vous voir pour deux raisons. La première, me présenter et la seconde pour vous demander s'il est possible de m'installer dans votre belle ville avec mes enfants et mon amie/nourrice.

Elle observa l'homme qui semblait sur la défensive ou peut-être était-ce un masque qu'il arborait à tout étranger...
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« Appauvrir les sujets est aussi un procédé propre à la tyrannie qui vise à ce qu’ils ne puissent pas entretenir de milice et que pris dans leurs tâches quotidiennes, ils n’aient aucun loisir de conspirer. » (Aristote - Livre V)
Xedar
Et bien pour ce qui est de la présentation, il semblerait que ce soit déjà fait, il ne reste donc plus que la question de l'installation.

Pour vous installer il vous faut en faire la demande au bureau de la citoyenneté à Poitier, vous verrez c'est une bâtisse imposante sur la grande place de Poitiers, on ne peut la louper. Et pour faire cette demande il vous faut répondre à un questionnaire, ou plutôt remplir un questionnaire et répondre à des questions.

Xedar s'arrête de parler, ouvre un premier tiroir et en sort une feuille vierge. Il referme le premier tiroir et prend sur un meuble à côté de l'encre et une plume. Le tout se retrouvant sur le bureau.
Il recommence à parler, et dans le même temps trempe sa plume dans l'encre et le grattement de la plume sur le parchemin se fait entendre.


Donc tout d'abord, vous devez indiquer votre nom et prénom.

Ensuite il vous faudra noter votre lieu et votre date de naissance.

Heu puis il vous faut mettre, mettre quoi déjà ?
Si, il faut mettre votre résidence actuel, ou bien si vous n'en avez pas la dernière connue.

S'en suit tout ce que vous avez fait dans votre vie. Et qui sont importantes bien évidemment.

Puis si vous avez déjà été condamné il faudra le mettre.

En dessous vous écrirez la ville que vous avez choisie pour résider dans le Poitou, c'est-à-dire la Rochelle, Niort, Saintes, Poitiers, Thouars ou la Trémouille.

Vous coucherais, sur le papier bien sûr, ce que vous voulez faire en Poitou, quelles sont vos attentes. Enfin c'est pas logique, il faudrait mettre cela après ce que vous avez déjà fait, mais bon, pas grave.

Si des poitevins sont prêts à soutenir votre démarche il faudra le mettre.

Et enfin la rubrique fourre tout, vous mettez tout ce qui vous passe par la tête, vous semble utile à dire concernant votre, je l'espère, futur installation.
Et voilà... ha si il vous faut en dessus mettre une formule bateau comme moi xedar confirme les exactitudes de ces renseignements et en dessous une petite signature, vous signer Xedar.

Xedar se tape la main sur son front.

Non...non... Vous ne mettez pas xedar, vous mettez Béatrice Madeleine. Aristote, fait que je ne me soit pas planté sur son nom.... les gens comprendront mieux.

Et pour mon nom inscrit en dessous des questions, ça vous fait au autographe...

Xedar tourne la feuille et la présente devant elle.
Citation:

Nom :

Lieu et date de naissance :

Résidence actuelle :

Ce que vous avez fait dans votre vie? :

Des condamnations judiciaires? :

Ville choisi pour habiter :

Ce que vous comptez faire dans le comté du Poitou :

Avez-vous de poitevins pour soutenir votre démarche? :

Bric à Brac :

Xedar


Vous pouvez remplir cette feuille ici ou bien l'amenez avec vous. Ensuite soit vous aller jusqu'à notre capitale, soit vous l'envoyez ou bien vous me la donnez et je fais le nécessaire.
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Bettym
L'homme commença à lui expliquer qu'il fallait retourner à Poitiers pour demander l'autorisation de s'installer dans le Comté. Après les différents trajets qu'elle avait fait, l'idée de reprendre la route ne l'embalait guère. Cependant elle écouta religieusement ses recommandations. Le voyant sortir un parchemin, son visage s'illumina. Peut-être allait-il faire la demande à sa place ? Mais à sa grande déception, il se mit à écrire les différents renseignements qu'elle devait fournir.

Jusqu'à présent ce n'est pas difficile, fit-elle après qu'il lui ait parlé de ses nom, lieu et date de naissance. Néanmoins, je vois se profiler un petit souci. Je n'aime pas parler de moi ou plutôt dire tout ce que j'ai ou aurai pu faire ! Elle plongea son regard dans le sien avant de poursuivre. Voyez-vous, faire l'énumération des fonctions que j'ai pu avoir me donne l'impression de me vanter alors que je n'ai fait que mon devoir de citoyenne dans l'ancien duché où j'ai exercé voire notre Royaume. Est-on vraiment obligé d'indiquer tout cela ?

Devant l'insistance de l'homme sécuritaire, elle grimaça et soupira tout en gardant contre son sein le petit monstre qu'elle avait mis au monde plusieurs mois auparavant. Xedar continua à déblatérer tout ce qu'il lui faudrait encore fournir comme information quand vint le moment où il parla de Poitevins prêts à soutenir son installation.

A dire vrai, Lieutenant, je connais quelques habitants du Poitou mais je ne les ai pas prévenus de ma venue et je me vois mal leur demander un soutien quelconque. Je suis venue surtout pour que les terres qui ont été confiées à mon filleul ne soient pas laisser à l'abandon en signe de respect du Seigneur de Terves envers Sa Grandeur Icie de Plantagenêt. La seule recommandation que je détienne est celle du Duc de Billy.

Elle chercha dans ses poches un pli qu'elle avait soigneusement gardé et le tendit au maréchal.

Citation:

Nous, Martymcfly de Montfort-Balmyr, Duc de Billy, Baron de Villemontée, Seigneur de Terves et de Gondole, dit Auvergne, Héraut de la marche du Bourbonnais-Auvergne,

Par la présente missive adressée aux autorités du glorieux Comté du Poitou, terres suzeraines de notre bien aimée soeur et suzeraines de cette dernière,

Nous, en notre qualité de Seigneur de Terves, et par nos charges royales ne pouvant gérer nous mêmes nos terres à distance, confions l'intendance de nos terres poitevines, sises en la Vicomté de Bressuire, à dame Béatrice Madeleine.

Vous recommandons vivement la personne nommée Béatrice Madeleine, communément appelée Bettym, notre tendre marraine, afin qu'elle puisse s'installer, accompagnée de ses enfants, en ledit glorieux Comté du Poitou, afin d'administrer nosdites terres de Terves.

Fait au château de Clermont, en ce XXVIe jour de Janvier MCDLVIII, sous le règne de notre bien aimé Souverain Levan III de Normandie.






Elle attendit qu'il ait fini de lire la missive avant de poursuivre.

Croyez-vous que cela suffise ? Pensez-vous que je dois la joindre avec ma demande d'installation ?

Puis regardant son fils affairé à jouer avec le lacet de sa chemise, elle lui baisa le front tendrement. Elle releva aussitôt la tête, intriguée, lorsque Xedar lui demanda de signer en son nom à lui.

Vous êtes sûr que je doive signer Xedar ? Se rendant compte de la bêtise qu'il avait dite, il rectifia tout de go Fort bien ! répliqua-t-elle lorsqu'il lui remit le document qu'elle parcourut vite fait, un signe de tête entendu. Une dernière question... ma fille Loreleï Parcourt le Royaume et N'est pas Joignable (PNJ). Puis-je faire sa demande de citoyenneté en même temps que la nôtre ? fit-elle en désignant son fils et elle-même.
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« Appauvrir les sujets est aussi un procédé propre à la tyrannie qui vise à ce qu’ils ne puissent pas entretenir de milice et que pris dans leurs tâches quotidiennes, ils n’aient aucun loisir de conspirer. » (Aristote - Livre V)
Xedar
Est-ce que vous êtes obligée de marquer tout cela ?

C'est une bonne question, j'ai envie de répondre non, vous faites ce que vous voulez. Mais ceci est une énumération écrite et non orale, donc moins sujette à la vantardise. Mais bon de toute façon quand on voit le peu d'espace que j'ai laissé faut avoir rien fait de sa vie pour tout mettre. Oui faites ce qu'il vous plait mais bon, personne ne fera attention si vous le faites, le Poitou est rempli de ses guignols qui le font tout le temps et qui ont juste, comme dirait une grandeur infinie, cueilli trois pommes avec leurs pieds, donc si pour une fois quelqu'un fait vraiment quelque chose...

Regardant la lettre.

La seigneurie de Terve ? En Poitou dite vous ? Et bien on en apprend tous les jours. Jamais entendu parler

Il sourit.

Cela peut servir de recommandations, oui pourquoi pas, mais bon à vrai dire comme il le dit dans la lettre on ne l'a jamais vus le Duc de Billy par ici, donc je ne sais si l'on prendra ses recommandations en compte. Mais c'est toujours mieux de rien.

Par contre, demandez à Icie de vous recommander. Venant d'une telle personne elle aurait un poids certain.

Faites une demande pour toute votre famille ainsi votre fille sera comprise dedans.

Il lui sourit ainsi qu'à son enfant dans ses bras puis se leva.

Madame, pardonnez moi mais il me faut vous laisser, du travail m'attend. Si vous voulez vous pouvez utiliser mon bureau pour écrire.
D'éventuelles dernières questions?
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Bettym
[La Rochelle - Poste de police]

Les explications et conseils donnés, l'ancienne juge adressa un sourire bienveillant à l'homme de sécurité qui lui faisait face.

Je vous remercie Lieutenant Xedar pour vos recommandations et suggestions. Lorsque le Rochelais s'excusa, elle se leva instinctivement, calant Guéric contre sa hanche. Je comprends tout à fait et ne vais pas abuser plus longtemps de votre précieuse compagnie. Inclinant la tête, elle ajouta. J'espère que nous aurons la chance de nous croiser de nouveau et serai ravie de vous offrir au moins un verre quand vous ne serez pas de service.

Sortant du bureau de la sécurité rochelaise, Bettym arborait un sourire satisfait. Certes, beaucoup d'écriture l'attendait mais qu'importait. Elle voulait faire honneur à son filleul et par la même à une haute représentante de ce comté et elle ne rechignerait pas pour quelques parchemins et signatures à fournir.

Je crois Guéric que ce comté sera une très bonne terre pour nous ! lui sussura-t-elle à l'oreille avant de lui faire un poutou à l'oreille et simuler une dégustation qui fit rire aux éclats le petit bonhomme qu'elle portait. Bon ! Et maintenant, en route vers "nos appartements" !

Le bambin gesticulait en tout sens comme désireux de lui montrer le chemin, le déposant à terre, la maman offrit ses deux mains et d'un pas assuré et lent, ils regagnèrent l'auberge qui se trouvait non loin de là...

[La Rochelle - Les Deux Tours (Auberge municipale)]

En entrant dans ce lieu convivial, elle fut accueillie par le tavernier fort aimablement qui lui tendit deux courriers.

Etes-vous sûr que c'est pour moi ? fit-elle étonnée mais voyant son nom inscrit sur les plis, cela ne faisait aucun doute. Merci beaucoup Mon Sieur. Observant que la salle à manger était pratiquement vide et que l'heure du repas s'annonçait... Pourriez-vous nous apporter une de vos spécialités ? Nous mourrons de faim, fit-elle tout sourire à l'homme ventripotent qui fleurait bon le gastronome averti. ainsi qu'un verre de lait et un verre de vin. Je vous en serai reconnaissante, finit-elle avant de se diriger vers une table entre la cheminée et une des fenêtres, Guéric à ses basques tout heureux d'évoluer seul entre les bancs et les tables.

Alors qu'elle prenait place, elle observa longuement les deux courriers ne sachant lequel ouvrir le premier tout en jetant un oeil sur les déplacements de son fils.

En décachetant la premier, elle fronça les sourcils ne comprenant pas les raisons de cette missive. L'homme qui lui avait écrit lui était inconnu comme il le spécifiait dans son pli et il semblait aussi perplexe qu'elle. La timidité ou l'audace qu'il avait eu de lui écrire se reflétait dans ces mots et Bettym était aussi mal à l'aise que l'auteur du billet.

La seconde lui dessina un sourire radieux sur les lèvres heureuse d'apprendre qu'un de ses amis était toujours vivant et dans les parages. Elle jeta un oeil à son fils et...


Guéric, viens voir maman... le bambin s'approchant, elle le prit sur ses genoux et se mit à lire à l'oreille la lettre de cet ami de très longue date.

Citation:
Bonjour mon amie !

C'est avec un grand plaisir que je me suis rendu compte que tu es dans le même village que moi actuellement.

Combien de jours sont passés ? combien de moi ? et combien de souvenir avons nous ensemble. J'espere bien te revoir durant mon escale à La Rochelle.

Très amicalement,
Mgr Minlawa.


Tu vois mon petit coeur, nous aurons peut-être bientôt la visite d'un homme de foi mais surtout d'un ami. Si tu savais comme j'ai hâte de le revoir très vite ! De plus, je pourrais également lui donner des nouvelles de Moulins. Je doute qu'il en ait eu depuis... le mariage de Marty avec Beths ou peut-être Mativa. Je ne me rappelle plus trop ! Ca fait tellement longtemps...

Perdue dans ses pensées nostalgiques, ce fut le tavernier qui l'en sortit en annonçant ce qu'il venait d'apporter... une bonne soupe de poissons accompagnée de croutons de pain divinement préparés. Le fumet qui s'en dégageait aurait pu damner n'importe quel saint et bien évidemment Guéric ne fit pas exception. Sans crier gare, il planta sa cuillère dans l'assiette et faillit se brûler.

Guéric, stop, eut-elle le temps de dire, arrêtant instantannément le geste du bambin, qui la regarda interdit. Lui prenant la cuillère des mains, elle souffla longuement invita le garçonnet à en faire autant avant de tester du bout des lèvres la température du délicieux potage. C'est bon mon coeur mais attention... souffle bien sinon tu vas te brûler et avoir très mal.

En énonçant cette évidence et ce conseil, elle se rappela le dernier avis qu'elle avait fait qui lui avait octroyé le courroux de Sa Majesté par le biais d'un recadrage adressé à toute la Cour d'Appel. Si aujourd'hui elle avait dû faire ce que le Roy avait ordonné, son fils se serait brûlé la gorge risquant ainsi de l'empêcher de se nourrir durant plusieurs jours. Elle n'arrivait pas à comprendre comment un homme qui était si proche de son peuple pouvait accepter que des personnes restent dans l'erreur pour les sanctionner après.

Elle sentait la colère la gagner et préféra penser à autre chose, les moments heureux passés avec le père de son benjamin qu'elle ne reverrait peut-être plus jamais, le bonheur que lui octroyait ses enfants même si pendant de nombreuses années, elle s'était sentie indigne de sa fille qu'elle n'avait pas eu le courage d'éduquer à la mort de son époux. Tout ceci la minait mais lui avait appris combien la vie pouvait être dure ou agréable selon les périodes.

Aujourd'hui en voyant ce petit monstre qui se restaurait goulument, elle se sentait heureuse malgré quelques petits inconvénients, l'accueil que lui avait offert La Rochelle la mettait également de bonne humeur. Elle avait l'impression qu'une nouvelle vie lui ouvrait les bras et elle avait envie de s'y blottir...

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Bettym
[La Rochelle - Plusieurs jours après...]

Les jours étaient passés à une allure folle et elle n'avait pas encore eu le temps de prendre du repos. Elle savait que le seul travail qui lui était autorisé était les mines et tous les jours, sans rechigner, elle s'y rendait, Guéric à ses côtés qui jouait soit avec des morceaux infimes de pépites, soit avec des cailloux de tailles plus ou moins grosses. Elle avait tenté également la mine de sel mais très vite elle s'était aperçue que ce travail ne lui convenait nullement et fut heureuse de constater qu'aujourd'hui les marais salants étaient clos.

Malgré son dos réduit en compote, Bettym portait son fils, épuisé, dans ses bras jusqu'à l'auberge où le tavernier l'accueillait d'un grand sourire en lui tendant la clé de leur chambre. Soulagée de pouvoir prendre un peu de repos bien mérité, en arrivant dans leur logement temporaire, elle déposa tendrement sur la couche son petit roi comme elle l'aimait l'appeler quand ils étaient seuls et le couvrir de son regard maternel un long moment, la gorge serrée de ne pouvoir faire profiter celui qui l'avait aimé et offert cet enfant par la grâce du Trés Haut ou peut-être en punition d'un amour impossible. Même si cela ne faisait aucun doute pour la jeune maman, elle essayait de croire les paroles du Grand Aumonier lui confirmant que le Seigneur ne pouvait pas être aussi cruel. Mais comment penser autrement ? La jeune femme avait perdu son Grand Amour mais également son honneur.

Malgré tout, elle ne pouvait en vouloir à l'homme qu'elle avait aimé et qu'elle chérissait toujours au plus profond d'elle-même. C'était de sa faute à elle et elle seule ! Soeur Rita l'avait bien mise en garde durant sa tendre enfance. Elle lui disait toujours "Les hommes proposent et les femmes disposent" ou encore elle lui rappelait toujours ce que disaient les mères de jeunes hommes "Attention ! les coqs sont lâchés !".

La seule qui méritait une sanction c'était bien elle ! Et le châtiment n'était pas prêt d'être terminé. Le mariage forcé fut avorté par la disparition de l'homme qui devait l'épouser, s'en est suivi la naissance dans des conditions particulières pour enfin finir par un exil ordonné par son filleul. Bannissement qu'elle acceptait de bon coeur ! Expatriation qui lui permit de garder son fils à ses côtés sans porter la marque du déshonneur sur son front. A jamais, elle serait reconnaissante à son filleul et Duc d'avoir eu le don de lui pardonner son erreur.

Un grand soupir s'échappa de son corps frêle, un petit sourire sur les lèvres, elle caressa la joue de son fils et lui chuchota : "Je t'aime mon petit amour, dors en paix..."

Quand elle vit la table à l'autre bout de la pièce, elle se rappela qu'elle n'avait pas encore répondu aux personnes qui lui avaient écrit sans compter qu'elle n'avait toujours pas trouvé le courage d'écrire au bureau de la citoyenneté ou encore à Sa Grandeur Icie.

Néanmoins, elle prit son orgueil et le jeta aux oubliettes un instant avant de commencer à relire les deux parchemins. Une feuille vierge devant elle, elle se décida à correspondre avec l'homme inconnu en premier. Un peu décontenancée, elle ne savait comment témoigner sa reconnaissance tout en lui signifiant qu'elle était un peu perplexe. Puis elle se dit qu'elle devait être elle-même et ne pas s'embarrasser de scrupules même si ce dernier semblait être un noble. Rassurée, elle trempa sa plume dans l'encrier et posa ses mots...


Citation:
Mon Sieur,

Avant tout, je voulais m'excuser du temps de réponse fort longue mais je ne savais comment je pouvais vous répondre.

Les compliments que vous avez énoncés sont si loin de moi qu'à un moment j'eus cru que vous parliez d'une autre personne. Tout ceci pour vous dire que je ne suis pas habituée à tant de gentillesse par des personnes qui me sont totalement inconnues. J'espère que vous ne m'en voudrez pas et que vous ne trouverez pas mes propos déplacés.

N'ayant qu'une très piètre opinion de mon caractère, j'ai souvent du mal à croire ceux qui pensent le contraire. Toutefois, je suis ravie d'avoir pu vous lire et j'espère que nous aurons l'occasion de nous croiser tout en déplorant le fait de n'avoir pu le faire auparavant lors de votre visite au Bourbonnais Auvergne.

Très bientôt, je fais le voeu pieux de devenir Poitevine et je me ferai un honneur de vous inviter à la pendaison de crémaillère sur les terres dont j'ai la responsabilité par mon filleul et Seigneur de Terves. Ce serait un privilège de vous compter parmi mes hôtes. Je vous en informerai dès que l'installation sera effective.

En attendant de vous rencontrer,
Je vous prie d'agréer, Mon Sieur, l'expression de ma plus haute considération.

Fait en La Rochelle
Ce jourd'hui, neuvième février de l'an de grâce 1458

Béatrice Madeleine dit Bettym


Elle relut son courrier et satisfaite, elle sabla le parchemin et le plia de telle sorte qu'elle puisse sceller tous les coins en un point. Nayant pas de sceau, elle se contenta de laisser la cire se figer comme elle atterrissait.

Puis elle prit un autre parchemin pour répondre à son ami.


Citation:
La Rochelle, 9eme jour du mois de février de l'an de grâce 1458

Monseigneur,

Quel honneur d'avoir de tes nouvelles depuis tout ce temps ! Je serai tellement heureuse de te revoir et de parler de nos souvenirs d'enfance... enfin les miennes surtout car toi tu n'es plus tout jeune !

Je suis désolée ne pouvoir te rencontrer de suite car malheureusement je passe mes journées à la mine et au sortir, je suis épuisée mais dès que ma période de service rendu au Poitou sera terminée, je serai ravie de t'inviter sur les terres de tes enfants, Sa Grandeur Icie et Sa Grace Martymcfly.

J'espère que tu resteras un peu plus longtemps à La Rochelle, sinon préviens-moi dès ta prochaine visite dans cette charmante ville où je souhaiterai m'installer.

Je t'embrasse bien fort et à très bientôt j'espère.
Ton amie
Bettym


Même "cérémonie" qu'à la précédente missive avant de regarder une nouvelle feuille vierge. Qu'allait-elle faire ? Devait-elle essayer de faire sa demande sans passer par Icie ? Que lui conseilleraient ses amis ? Elle ferma les yeux un instant, cherchant un secours du Très Haut...
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Bettym
[Quelques semaines après...]

Les journées à la mine l'avaient épuisée et c'était non sans regret qu'elle dut prendre le chemin du couvent, son fils à ses côtés. Prières et dévotions furent son quotidien se laissant parfois errer dans les jardins, Guéric, grandissant de plus en plus et devenant un petit garçon merveilleux.

L'insouciance de l'enfant lui mettait du baume au coeur de le voir gambader parmi les arbustes ou encore courir après une mésange ou un chardonneret, s'émerveiller devant une toile sous la rosée et lui offrant parfois une petite fleur.

Ces petites attentions et la joie de vivre de son dernier ne faisaient aucun doute, elle savait que sa vie se ferait dans cette région.

Une fois remise en état, elle reprit le chemin de La Rochelle et de l'auberge où sa chambre se trouvait toujours à sa grande surprise. Elle salua le tavernier et se rendit à ses appartements avec une envie fulgurante : écrire à la soeur de son filleul et oser passer le cap.

Le parchemin vierge devant les yeux, elle réfléchit un bon moment tandis que Guéric lui, jouait avec un jeu du moulin à sa façon, trop jeune pour s'y amuser selon les règles en vigueur.

Citation:
Votre Grandeur,

Je me permets de vous écrire car votre frère et vassal m'a envoyé en Poitou pour m'occuper des terres que vous lui avez confiées.

Souhaitant m'installer et mener à bien ma mission, je souhaiterai m'installer dans votre comté et m'en faire mien. Le Lieutenant de Police, Sieur Xedar, m'a informée qu'il fallait pour cela faire une demande de citoyenneté et d'avoir, si possible, quelques recommandations de personnes poitevines.

Je vous prie d'excuser mon audace face à la requête qui va suivre mais ne connaissant que vous et votre famille, j'ose...

Auriez-vous l'amabilité, Votre Grandeur, d'intercéder en ma faveur auprès du conseil et du bureau qui s'occupe de cela afin que ma venue ne pose aucun souci et que je puisse vous servir ainsi que le Duc de Billy en toute quiétude ? Je vous en serai gré.

Dans l'attente de vous revoir ou de vous lire, je me trouve actuellement à l'auberge de La Rochelle ou en journée à l'une des mines qui jouxtent la ville.

Je vous remercie d'avance de l'attention que vous porterez à ce pli et vous prie de recevoir, Votre Grandeur, toute l'estime que j'ai pour vous et votre famille.

Béatrice Madelaine dite Bettym

Fait en La Rochelle,
Ce deuxième jour du mois de mars de l'an de grâce 1458


Sablée et scellée, elle prit un autre parchemin et commença à rédiger sa demande pour sa petite famille et elle-même. Ne sachant si elle devait attendre ou non la réponse, elle indiquerait ce qu'elle pourrait pour informer au mieux les fonctionnaires.

Citation:
Mes Dames et Sieurs,

Je me nomme Béatrice Madelaine (Bettym) et je souhaite m'installer dans la ville de La Rochelle avec mes enfants Loreleï (PNJ) et Guéric.

Nous venons tous trois du Duché du Bourbonnais-Auvergne et plus particulièrement de la ville de Moulins bien qu'ayant fait un petit "pélerinage" dans le Duché du Lyonnais Dauphiné avec mon jeune fils.

J'ai fait mes premiers pas auprès de mon parrain qui m'a accueillie à Moulins (13 septembre 2006) où j'ai rencontré mon défunt époux et mis au monde Loreleï, 10 ans, et Guéric, 1 an (18 octobre 2009).

Mon expérience s'est basée dans l'organisation de différentes filières dans ma ville natale, sur la sécurité et la justice au sein du conseil Bourbonnais ainsi qu'à la Cour d'Appel où je fus juge.

Mon filleul, le Duc de Billy et Seigneur de Terves, m'a envoyée en vos terres afin que je puisse m'occuper de la propriété que sa soeur, La Comtesse Icie de Plantagenet lui a octroyé il y a quelques années et qui tombe en désuétude. J'espère par ma présence redonner vie à ce domaine en faisant honneur au Comté du Poitou.

Je mets bien évidemment toutes mes connaissances au service des Poitevins et souhaite m'intégrer le mieux du monde aux us et coutumes de votre comté.

J'espère que vous accéderez à ma demande et vous prie de croire en l'assurance de mes respectueuses salutations.

Fait en La Rochelle
Ce deuxième jour du mois de mars de l'an de grace 1458.

PS : Vous trouverez joint à la présente, la lettre de recommandation de mon filleul, le Duc de Billy.


Même rite que pour la première lettre, elle se leva, sourire aux lèvres et regarda son petit roi...

Tu viens, mon ange, nous allons sortir un peu avant de prendre pitance et de nous reposer pour le dur labeur qui nous attend demain.

Ni une, ni deux, le jeune garçon s'illumina à la pensée d'une promenade en compagnie de sa tendre mère et tous deux prirent le chemin du rez-de-chaussée, saluant le tavernier pour se retrouver dans la ruelle. Ils parcoururent quelques mètres avant de trouver le "relai-poste" de la Capitale pour y confier les deux plis au responsable qui lui assura que les messages seront bien transmis aux destinataires.

Soulagée, elle vagabonda jusqu'au port...

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Bettym
[Carrefour des mines]

Au sortir de la mine, Guéric à sa suite, les mains encombrées de paniers remplis de pierres, Bettym put sentir une tension grandissante chez les personnes se trouvant à ses côtés à la fin de la journée. En tant normal, elle n'en aurait pas tenu compte mais ce jour-là, un homme, habillé de belles factures, peu courant dans cette zone, se tenait debout observant tout le monde, regardant de temps à autre le régisseur de la carrière qui lui répondait par des mouvements de tête négatifs. Quand elle arriva à leur hauteur, l'administrateur dit à son voisin...

- Voici la Dame que vous cherchez, Sieur !
- Dame Béatrice Madelaine ?
- Oui ? fit-elle, légèrement inquiète. Un instant, elle repensa à la menace de la Princesse Armoria, qui lui avait promis un procès en bonne et due forme. Que puis-je faire pour vous ? retenant le trémolo de sa voix, son fils caché dans ses jupes.
- Le bureau de la citoyenneté m'envoie, Ma Dame, fit-il en lui tendant un parchemin qu'elle décacheta et lut.

Un large sourire s'afficha et si ce n'était pas sa tenue, elle aurait sauté au cou du messager. Inspirant profondément, elle regarda le coursier et...


Je vous remercie, Sieur, d'avoir eu l'obligeance de m'informer aussi vite. Pourriez-vous remettre un message à Dame de Proisy Fortunat de ma part ? Devant l'assentiment de l'homme, elle poursuivit. Veuillez la remercier profondément pour cette marque de confiance et par sa personne tout le bureau et le conseil poitevin. Je vous en serai grée.

L'homme s'inclina en guise d'entendement et elle répondit de la même manière puis se tournant vers son fils...

Mon petit amour, nous sommes Poitevins ! Nous allons pouvoir commencer notre nouvelle vie en toute quiétude ! lui envoyant une pitchenette du doigt sur le bout de son nez le faisant bouder un peu. Et si nous allions fêter ça ! Que dirais-tu... elle marqua une pause... d'une grimollée ? Les yeux pétillants de gourmandises, Guéric sauta sur place ce qui la fit rire de bon coeur. Alors en route, jeune homme !

Elle salua l'intendant de la mine et d'un pas allègre, elle se dirigea vers la cité de La Rochelle où elle avait élu domicile depuis plusieurs semaines maintenant.

[Auberge Municipale]

La chaleur qui régnait dans l'établissement fut presque étouffante après la froideur de l'extérieur. Elle s'attela de dévêtir son héritier avant d'enlever sa cape et de s'avancer jusqu'au comptoir...

Bonsoir ! Serait-il possible d'avoir un repas d'exception avec de la grimollée, mon fils et moi avons quelque chose à fêter ! puis son regard tomba sur un parchemin laissé là... Puis-je ? Devant l'acquiescement, elle commença à lire le document et fronça les sourcils.

Citation:
Bourgogne et Bourbonnais-Auvergne s'allient
Clermont (AAP) - En discussion depuis plusieurs semaines, les Duchés de Bourgogne et du Bourbonnais-Auvergne viennent d'apposer leurs sceaux au bas d'un traité d'alliance.

Déjà unis de longue date par un traité d'amitié, Bourgogne et Bourbonnais-Auvergne ont ratifié le 25 février 1458 un traité d'alliance rapprochant leurs deux peuples encore plus étroitement. Ce traité, articulé autour des paroles du prophète Aristote telles que rapportées dans La Vita d'Aristote (Premier Livre, Chapitre Douzième – L’Ermite), débute pas ces mots :

"C’est à l’image de cet enseignement d’Aristote que nous prenons la plume en ce jour. Car s’il est inhumain pour un homme de vivre en marge de la Cité, il est immoral pour une province de vivre en marge du Monde. L’amitié sincère relie les hommes, comme elle relie nos provinces – liés autant par l’amour réciproque de nos peuples que par la reconnaissance de nos valeurs justes et morales.

Ainsi, ce jour d’hui, éclairé par le Très-Haut et son enseignement propagé sur terre par ses justes prophètes, Nous, Sorane de Voiturienvenir, Duchesse de Bourgogne, et Nous, Fabien de La Fléchère Marigny, Duc du Bourbonnais-Auvergne engageons en fière alliance nos provinces respectives engageant par le fait même nos successeurs jusqu’à ce qu’il en soit décidé autrement."

Le Bourbonnais-Auvergne, écarté de l'Alliance du Centre quelques mois auparavant, semble avoir rapidement retrouvé en la Bourgogne un allié de taille. Notons également que cette alliance se veut avant tout une coopération en matière de défense des territoires, et de coopération marchande.


Céhenne, pour l'AAP.


J'avais vu juste ! La venue du Grand Maître de France à l'auberge de Clermont n'avait rien d'une coïncidence ! fit-elle comme pour elle-même.

Elle soupira, déçue mais peu surprise. Que pouvait faire l'épouse d'un pair, élue duchesse, si ce n'était de s'allier à un duché supervisé par des Pairs, telle que l'était la Bourgogne. Galswinthe et son successeur avaient vendu le Bourbonnais-Auvergne et le peuple n'avait rien vu.

L'allégresse qui l'avait habitée à la sortie de la carrière venait d'en prendre un coup mais très vite son fils la rappela à l'ordre et posant son regard sur le bambin...


Oui, nous y allons... Mais avant de partir vers leur chambre... Sieur, je souhaiterai prendre un bain également, serait-il possible d'avoir de l'eau chaude ? Merci.

Une fois à l'étage, elle tira le baquet vers le centre de la pièce, quand, au bout d'un petit moment, on frappa à la porte. Deux jeunes femmes entrèrent avec de gros pichets emplis d'eau chaude qu'elles versèrent dans la barbotière. Leur service fait, une des jeunes filles sortit de sa ceinture divers plis qu'elle lui tendit.

Merci, mes damoiselles. inclinant la tête avant de les voir sortir de leur chambre.

L'eau fumante incita à la prudence. Et elle opta de lire les différentes missives en attendant. Décachetant les lettres, elle en profita pour y répondre en suivant.

La première venait de son Poitevin inconnu. Elle y répondit immédiatement.


Citation:
Cher Sieur,

Je suis heureuse de recevoir de vos nouvelles malgré le fait que je sois déçue que vous décliniez mon invitation même si je la comprends.

Néanmoins, je serai ravie de continuer à correspondre avec vous. D'ailleurs, je voulais vous faire part d'une nouvelle toute fraîche. A compter de ce jour, ma petite famille est poitevine. J'aspire par cette nouvelle vie profiter au maximum de l'opportunité qui m'ait redonnée d'aider ce duché du mieux que je pourrais le faire.

J'espère que nous aurons l'occasion de nous croiser très prochainement. Si ce n'est au domaine de Terves, au moins dans l'une des tavernes que compte La Rochelle. Ainsi, nous aurons l'occasion de mieux nous connaître.

Promettez-moi une chose. Dès votre retour en terres poitevines, veuillez me faire l'honneur de me prévenir.

En attendant de vous lire, je vous prie d'agréer, Cher Sieur, mes plus sincères salutations.

Fait en La Rochelle, ce 9e jour du mois de mars de l'an de grâce 1458

Béatrice Madeleine.


Satisfaite de sa réponse, elle sabla puis cira le pli afin qu'il soit cacheté et s'attela à la suivante qui n'était autre que celle de Minlawa...

Citation:
Monseigneur,

Je serai ravie de pouvoir parler avec toi ! Cela fait si longtemps. Il me tarde maintenant que je suis Poitevine, de remettre en état le domaine de Terves et de t'y accueillir avec les plus grands égards.

J'attendrai ta venue avec grand plaisir.

A très vite j'espère.
Bettym


Sa réponse faite, en prenant la suivante, elle l'ouvrit tremblante en ayant reconnu le sceau...

Citation:
Ma Chère Beths,

Je suis désolée d'apprendre pour ton frère et si je pouvais te soulager de cette terrible peine, je la prendrai sur moi afin que tu puisses vivre heureuse et déchargée de toute cette tristesse qui t'accable.

Mais une mauvaise nouvelle n'arrivant seule, je suis ravie d'apprendre celle que tu me portes en suivant ! Quel bonheur ne pouvais-tu me faire en me l'annonçant ! Je prierai Aristote et le Très Haut pour que cela se passe au mieux et malgré le fait que mon filleul adoré puisse être un admirable imbécile par moment, je sais qu'il ne fera pas son goujat. Pars sans crainte à sa rencontre et que le bonheur vous baigne !

Pour ma part, tout va pour le mieux. Je suis aujourd'hui Poitevine et fière de l'être surtout après avoir appris que le BA est dirigé insidieusement par la Pairie et ce, en partie, grâce à l'épouse de Sa Grâce Tixlu. J'ose espérer que vous ne le regretterez pas.

Enfin ainsi va la vie... En tout cas, quand tu seras en état de voyager, je veux te voir et m'occuper de toi si jamais Marty n'en a pas le temps. Saches que vous serez toujours en mon coeur malgré la distance et qui sait, un jour peut-être, nous aurons l'occasion d'être comme avant tous ces chamboulements.

En attendant, à défaut de ta petite personne, je vais m'occuper de vos terres et j'espère que vous serez fiers, tous deux, du travail que j'accomplirai en votre honneur.

Je t'embrasse bien fort ainsi que mon filleul.

Fait en La Rochelle, ce 9e jour du mois de mars de l'an de grâce 1458.

Bettym


Le coeur léger, un sourire aux lèvres en repensant à la bonne nouvelle qu'elle venait de lire, elle prit la dernière lettre qu'elle décacheta...

Citation:
Dame Bettym

Je reçois votre lettre avec plaisir. Mon frère me manque tant........Je suis heureuse que vous veniez surveiller ses terres, je crains qu'un certain laisser aller ne s'y soit installé en l'absence du seigneur.

Je suis actuellement à Saumur mais je serais de retour sous peu. Nous pourrons nous rencontrer, je vous invite à Bressuires. Les terres de mon frère en dépendent.

J'appuirai votre demande d'installation, dame Bettym. Je redige un parchemin qu'un messager vous transmettra.

A tres bientôt

Icie de Plantagenet


Une plume de nouveau dans l'encrier et elle s'appliqua à répondre.

Citation:
Votre Grandeur,

Je ne saurai vous remercier de votre confiance qui a eu un résultat des plus magiques, si je puis me permettre. Votre recommandation me permet aujourd'hui de vous dire que je suis Poitevine et fière de l'être.

J'accepte volontiers votre invitation sans compter que j'ai une nouvelle de la plus haute importance à vous faire part concernant votre frère qui je n'en doute point vous fera le plus grand bien.

J'ai hâte de vous servir ainsi que Marty et me tiens à votre disposition pour m'atteler à la charge qui m'a été octroyée.

Au plaisir de vous revoir très vite.
Cordialement
Bettym

Fait en la Rochelle
ce 9e jour de mois de mars de l'an de grâce 1458


Soupir de félicité en scellant à la cire le dernier pli qu'elle venait de rédiger avant de se tourner vers son petit monstre...

Allez mon grand ! Il va falloir te faire tout beau ! sourit-elle devant la moue de son fils.

Elle avait hâte de se mettre au travail maintenant. Tout en baignant son adorable galopin, elle imaginait tout ce qu'elle pourrait faire pour rendre la vie plus agréable aux habitants de la Seigneurie de Terves et comment elle aménagerait la bâtisse pour que le Duc de Billy et sa famille puissent profiter de leur séjour qu'elle espérait prochain...

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« Appauvrir les sujets est aussi un procédé propre à la tyrannie qui vise à ce qu’ils ne puissent pas entretenir de milice et que pris dans leurs tâches quotidiennes, ils n’aient aucun loisir de conspirer. » (Aristote - Livre V)
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