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[RP]Quand le passé resurgit...

Ninon.

Une missive reçue en fin d'après midi l'avait mise dans tous ses états... Non, ce n''était pas possible, on ne pouvait pas lui demander ça ! Il ne pouvait pas ! Alors qu'elle faisait les cents pas à l'abri des regards, elle sentait son cœur s'affoler. Tant d'années à maintenir les tiroirs à souvenirs fermés... Tant d'années passées aussi, à brimer les sentiments. Et aujourd'hui, alors qu'elle commençait à peine à y croire... Ça !

Le vélin dans la main, froissé, serré à s'en blanchir les doigts... Des bribes de souvenirs se bousculent en masse, alors qu'elle ouvre lentement la main, lisse le parchemin et le relis pour la centième fois.

Code:

Expéditeur : Ghisco
Date d'envoi : 2010-01-12 16:53:13
Hallo Enya

Ik heb slecht/goed nieuws voor jou. Votre mari Varken is dood mort.
Er zijn problemen pour la succesions uw dochter is disparue en ton fils is trop jeune.

Uw terug komst is zeer gewenst, retour urgent nécessaire

Heeeeeelp

Ghisco Swanenburg

Enya ! Elle n'est plus ! Disparue, morte, enterrée. Elle n'ira pas ! Pourquoi Ghisco lui envoi-t-il cette requête ? Et pourquoi l'appeler ainsi ?

Ces questions elle les retourne dans sa tête sans cesse... Dans tous les sens. Sa fille disparue ? Depuis quand ? Y a-t-il une raison particulière pour qu'il utilise ce nom ? Un signe ?

Elle n'a pas vu son blond aujourd'hui... Un bien, un mal... Encore une question ! Il ne la laissera pas partir seule, elle le sait. Peut-être pas partir du tout. Mais... Il ne peut pas l'accompagner non plus.
Et si le passé ne vous lâchais jamais ? Construire un avenir sur un passé fait de ruines ? Peut-être n'y a-t-elle pas droit.
Comme elle aimerait qu'il soit là, se blottir dans ses bras, oublier. Son regard revient sur l'appel au secours d'un ami, un véritable ami... Des résolutions qui s'effritent doucement, mais sûrement ...

Une immense tristesse s'empare d'elle au moment où elle comprend qu'elle ira, quoi qu'il lui en coûte. Elle reprendra la route, comme autrefois, solitaire.

La brune redresse enfin les épaules, sa décision est prise, elle déposera un mot à l'auberge pour expliquer sa disparition, sans dire où elle va, elle lui écrira plus longuement ensuite, quand elle en sera capable. Elle ne se fait pas d'illusion, il ne comprendra pas, peut-être ne lui pardonnera-t-il pas non plus.

Elle se rend à l'auberge mais s'arrête au comptoir pour y griffonner quelques mots à l'intention de celui qu'elle aime et va pourtant abandonner. Mais ce chemin inverse, elle doit le faire seule.

Citation:

Mon amour,
je dois partir, je ne sais si ou quand je reviendrai. On a beau essayer de se construire une nouvelle vie, il semblerait qu'il faille d'abord régler les comptes avec le passé avant de pouvoir en jouir.
Essaye de ne pas trop m'en vouloir, je t'en supplie.
Je t'aime
Ninon

Sitôt fait, elle tourne les talons et sort sans plus se retourner, de peur de courir le retrouver et ne plus jamais partir.

Mascotte

Regardez bien vous lecteurs la perfidie d'une filette amoureuse...

Dès le lever Mascotte alla au comptoir pour prendre son petit dejeuner, biensûr elle se leva tôt et quelle surprise une lettre de Ninon...donc elle la déchira et la mit au feu...c'est que la Mascotte connais quelques mots..

Et hop grosse dispute à l'horizon plus de Ninon le If sera dispo à n'aimer que moi...Logique de bestiole de 12ans...

[Mode Chef Modo On]

Un petit effort pour étoffer votre post, svp, conformément aux règles du coin des Arpenteurs, reprises en annonces.

Mots d'amour par mp, comme d'hab. Merci et bon jeu.

[ Mode Chef Modo Off]

Ninon.

Des jours de chevauchées en solitaire… Des jours à n’avoir rien d’autre à faire que penser… Dans sa tête repasse, encore et encore, chaque mot couché sur le vélin à son intention, deux jours après son départ, des mots issus de son cœur alors qu’elle essayait de se réchauffer en vain aux flammes d’un maigre feu de fortune.

Citation:

Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour,

Je ne sais si ce volatil te trouvera, et si oui, si tu prendras le temps de lire cette missive.

Avec toi, j’ai cru, pour la première fois, avoir droit au bonheur.
C’était sans compter avec le passé. Ce passé relégué au fond d’un tiroir depuis des lustres, mais tapi dans l’ombre, tel un fauve prêt à bondir pour se rappeler à mon souvenir au moment où je m’y attendrais le moins, au moment où ça me ferait le plus mal.

Il n’a pas raté son coup.

Un pigeon sur un bord de fenêtre alors que je préparais le repas du matin en chantonnant, heureuse, insouciante... Et c’est tout mon monde qui s’est écroulé dans la seconde qui suivit la lecture du message qu’il apportait.

J’ai voulu dix fois monter t’en parler, dix fois j’ai renoncé. Je savais que tu n’accepterais pas mon départ, que tu ne comprendrais pas mon désir de répondre à cet appel à l’aide d’un ami de longue date qui veillait discrètement sur mes enfants depuis toutes ces années.
Alors, je suis partie, lâchement. Ne te laissant que ce vélin griffonné à la hâte, tenaillée par l’urgence du départ, par la crainte de changer d’avis et de rester à tes côtés.
T’épouser sous un faux nom, te donner un enfant alors que j’en avais abandonné deux. C’était un bien mauvais départ pour une nouvelle vie. Et pourtant… Sans cette maudite missive, je l’aurais fait.

Me pardonneras-tu ? M’attendras-tu ?
Tout au fond de moi, une petite voix me dit que je t’ai perdu, mais je la fais taire, je ne veux pas l’entendre, je la déteste.

Je t’aime

Ninon

A chaque fois la cavalière solitaire se repose les mêmes questions, est assaillie des mêmes doutes, toujours un peu plus présents… Pourquoi ne lui a-t-elle pas parlé de cette lettre avant de partir ? Cette façon de faire ne lui ressemble en rien… C’est la deuxième fois qu’elle prend la fuite dans sa vie… Avec le recul, elle est bien obligée de se l’avouer, ça ressemble drôlement à une échappée…

Son cheval galope librement alors qu’elle épouse son rythme sans le forcer, que ses pensées vagabondes pour revenir sans cesse à lui, à elle, à eux… Les cheveux dans le vent, le visage offert à la brise, les yeux mi-clos… Elle laisse les images défiler, les sensations envahir son corps à l’abandon dans le mouvement… Revoit son visage souriant, à l’impression de sentir ses bras autour d’elle, ses lèvres sur les siennes… Il lui manque tellement, son ange blond…

Ange ? Un léger sourire étire un coin de sa bouche… L’amour rend aveugle dit le dicton… Son blond n’a rien d’un ange, excepté avec elle, il n’a même absolument rien d’un gentil… Mais elle l’aime, alors elle ne voyait rien, ou elle n’a rien voulu voir… Ni rien entendre… L’amour rend-il sourd aussi ?

La solitude à ceci d’étrange qu’elle ne permet rien d’autre que de ressasser le passé, et, tout ce qu’on a refusé, occulté soigneusement, revient sournoisement se frayer un chemin vers la conscience. Les paroles, les gestes, les regards… Tout est là… En mémoire…
Et pour elle, ça fait des jours que tout remonte à la surface, doucement, sans qu’elle ne puisse rien faire pour refermer la brèche.

Est-ce aimer que vouloir enchaîner quelqu’un à soi ? Le dire, le répéter, enrobé dans l’amour tendre, l’amour passion, l’amour exclusif.
Affirmer très sérieusement qu’on n’accordera plus une once de liberté à l’élue de son cœur, estimant normal qu’elle se voue au culte de l’homme qui l’aime. Est-ce aimer que d’accepter cela ? Va-t-il lui répondre ?
Et comment vont Miss et Mascotte ? Elle voudrait leur écrire, mais pour leur dire quoi ? Qu’elle les aime… Qu’elles lui manquent terriblement ?

Elle ferme les yeux… Arrête…

La brune secoue la tête, reprend contact avec la réalité, s’aperçoit qu’elle arrive aux portes d’une ville, Antwerpen… Voilà qui va lui changer les idées… Demain elle reverra Ghisco, et ensemble ils se rendront auprès des autorités hollandaises. Une histoire de quelques jours, d’après lui, et son fils entrera en possession des domaines et des titres qui lui reviennent de droit. Le jeune seigneur ne veut pas la rencontrer…Haussement d’épaules un peu désabusé… Qu’importe ! Elle n’attend aucune reconnaissance, elle n’a jamais rien fait pour lui, le laissant aux bons soins de son père. La disparition de sa fille depuis plus d’un an l’inquiète bien plus.

Un léger coup de bottes dans les flancs de sa monture, soudain pressée de vider quelques chopes au milieu d’inconnus… Faire le vide dans son esprit…

Ninon.

Retour…

Deux jours plus tard, tout était réglé. Un comité d’accueil l’attendait à la frontière, une tente, une table, un notable, deux témoins… Elle en avait été soufflée.
Résignée, elle n’avait pas discuté, avait signé les vélins et accepté le cadeau d’adieu de son fils qui n’avait même pas daigné être présent. Un magnifique hongre noir de deux ans.

Fin d’une histoire, pour solde de comptes.

Du moins en ce qui concernait la Hollande… Sa fille, elle s’est mise en tête de la retrouver. Elle y mettrait le temps qu’il faudra, mais elle y arriverait.

Anvers, aux portes de la ville.
Dressée sur sa nouvelle monture, piaffante d’impatience, elle avait regardé son fidèle ami une dernière fois. Un dernier sourire, un dernier geste de la main, un dernier murmure… Adieu.

Sans nouvelles de son blond, Ninon s’est arrêtée à Dijon après avoir galopé à brides abattues, pour y apprendre qu’il venait de sortir de prison mais que plus personne ne l’avait revu depuis. Avait-il reçu son courrier ?
La petite voix s’était faite plus insistante, « ta place n’est pas avec lui, oublie le. Oublie… »
Plus facile à dire qu’à faire… Mais comment trouver quelqu’un qui n’a pas envie de l’être ? Ou peut-être n’avait-elle pas vraiment envie de s’entendre dire qu’elle pouvait continuer sa route, qu’elle n’était plus rien pour lui ? N’avait-elle pas assez cherché ? Sans doute...
La raison et les sentiments font rarement bon ménage, elle devait bien se rendre à l'évidence ...

Assez désœuvrée, ayant décidé de laisser son avenir entre les mains du destin, la brune était rentrée dans son village d’adoption, Moulins, le temps de se reposer et d’y mettre ses champs en vente, de fermer sa boulangerie. Sans plus aucun repère, sans lui, sans idéal, il ne lui restait que son amour du voyage.
Puis une missive était arrivée… Sofio ! Un sourire à la lecture, une réponse griffonnée à la hâte… J’arrive !

Bah voilà… Elle sait où aller à présent et c'est le cœur presque léger qu'elle chevauche vers le sud, à la rencontre d'un autre futur, d'autres amis, d'autres aventures.

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Sitôt fait, elle tourne les talons et sort sans plus se retourner, de peur de courir le retrouver et ne plus jamais partir.

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