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[RP] Roulottes et dépendances

Fraxie
[Demain sera un autre jour]

Moment en suspend, minutes diffuses, le dos appuyé contre l’écorce entaillée et rugueuse d’un chêne dépouillé de ses verts atours, squelette corallien sur fond de ciel bas et laiteux….
Là un chemin creux qui se perd dans une courbe sinueuse et terreuse… Là le chant d’un ruisseau se mourrant dans le lac….
Là les prés aux verts luisants de gel et là encore les champs aux bruns monotones et profonds …
Là aussi une fumée s’échappant de quelque cheminée en volutes tour à tour lourdes et denses puis malmenées, dispersées par le vent…
Là quelques roulottes frileuses….
Là…
Las….le regard qui retombe vers les chausses
Lasse…Frisson d’une âme lancinante, doucereuse ou douloureuse ne même plus y voir de différence, âme au feu qui se meurt, lentement dans l’indifférence de sa propre vestale…..
Frisson soudain de froid sous une gifle venteuse qui pique, s’immisce, se faufile, rappelant à Fraxie que son corps est lui bel et bien encore chaud et vivant….presque un étonnement…

Sémur…Escale qui ne devait rien au hasard, dumoins pour elle seule, au sein de cette petite troupe qui n’avait d’autre but que d’errer …sans but justement…mais ça tiens pas la route…à croire que le voyage n'avait que trop tardé, que plus on attends une chose plus elle manque de saveur, à croireaussi que le regard doit obligatoirement se poser, plus loin, au loin, accroché à Un Ailleurs…..quelqu’il soit….alors Sémur…et pour Fraxie l’espoir de pouvoir payer une chope à une mercenaire forte tête qu’elle avait pas revu de longtemps…alors Sémur ....pourquoi pas….

Avoir croisé rapidement la blonde, taverne bondée, petit clan d’intimes, étrangère assaillie d’une avalanche de questions...et d'la marmaille à en revendre… "oui oui je reste un peu", "les armes ? Les combats ? bah si je devais choisir une arme moué ce serait le poison", "mon homme ? ben tu vois avec lui hein", "un bûcher ? Houlà".. puis s’amuser avec la trop belle de quelques «amabilités discourtoises » d’impubères ou presque, à la vision et l’odorat sans nul doute ravagé, sa princesse sublimée de colère…. y’a comme de la jeunesse qui promet ….

Le regard se relève, glisse sans s’accrocher sauf un instant aux roulottes posés en surplomb….

Les autres ne devraient pas tarder à les rejoindre, hypothétique conditionnel doutant de son présent, peut être s’attardaient ils encore à plusieurs lieux de cette ville, peut être cherchaient ils déjà ici l’emplacement du campement… peut être…
Dommage que la lanterne de Grenade ne soit pas érigée tel un phare d’éblouissant carmin élevé et brillant pour guider les roulottes en déroutes…. et autres naufragés des rivages voluptueux d’ailleurs…ça aiderait la clientèle …Mais même l’idée des rouges rayons se posant dansants sur les nuages pour signaler au chaland que la magistrale subliminale Grenade était là, entièrement dévouée à leur seul bien-être dans une si noble cause de salubrité publique lui tira à peine l’esquisse d’un sourire…
Chapuce avait déjà lui posé sa bibliothèque ambulante sur la place….et reviendrait bientôt d'un amical détour..... même lui, elle le délaissait ces derniers temps…préférant la morne solitude à sa câline présence…

Hiver et fantôme…se replier sur soi à l’image de la sève retrouvant les racines….repenser à un absent plus qu’à un autre qui rode, qui la hante toujours, encore… de trop…..c’était l’hiver aussi…maudite saison….
Mais février était là.....et son flot de souvenirs…..Jour festif de sabbat, fête de la lumière croissante, des flambeaux, des perce-neige, jour dont les rites permettaient de nettoyer les souillures du passé, d’opérer les grands changements de vie, jour où tout pouvait être renouvelé, où la terre recommençait à frémir de l’impatience du printemps……jour où dans la modeste masure de son enfance, un à un, discretement arrivaient parents et amis pour la joyeuse célébration du renouveau.

Fraxie resserra un peu les pans de sa lourde et noire pèlerine, pesta contre le froid, la boue venue maculé ses jupons, qu’elle idée aussi qu’ces coquetteries de donzelles dans les fanges hivernales, et elle resta là,finalement, encore un peu, choisissant avec soin la baguette de saule, entendant déjà résonner en elle les prières de ce jour, contemplant longuement la surface du lac prise d’une légère glace…
Ce jour tu peux renaître ma fille….Ainsi aurait parlé sa mère devant la tristesse de sa mine en lui faisant revêtir ses plus blancs habits dans la lumière vibrante et parfumée des chandelles enduites de musc, de cannelle et d’oliban….

Alors ce soir, au coucher du soleil, seule en sa roulotte aux lourds rideaux soigneusement tirés, elle sortirait sa Mandragore de sa boite précieuse, allumerait l’encens et les chandelles , elle fêterait Imbolc....
Oui…ce soir…..mais rester juste encore un instant ici….
Dans ce moment en suspend qui se demande sans l’entendre vraiment «Et maintenant ? »……



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Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien....
Eriadan


Et maintenant?
Assis sur son lit dans l'obscurité, Eriadan était incapable de dormir. Le suicide, il y avait pensé, il avait même tenté sans succès. Mais il pensa que trop de gen comptaient sur lui, même s'il se considérait comme un bon à rien désormais. Des projets, il en avait. Tout du moins, il en avait eu. Mais ces jours-ci semblaient rimer telle une impasse dont le mur était fracassant.
Et maintenant?
Il avait bien songé à quelques projets pour faire vivre son domaine à Gevrey Chambertin... Mais serait-ce suffisant? Trouverait-il un but pour s'accrocher sans souffrir...
Il y avait bien Luna, sa soeur jumelle, Loulianne, sa duchesse atypique... Mais cela valait-il vraiment le coup?
Ne pouvaient-elles pas s'en sortir sans lui...?
Sans doute que si...

Il se leva alors, enfila un chemise, ses bottes, sa cape et un col pour le prévenir contre le froid avant de quitter la maison à pas de loup, souhaitant ne pas réveiller Luna, Loulianne ou Brigide qui dormait par là.

Le froid était poignant. L'air agissait telles des lames sur son visage, mais il avança, le col sur son nez. L'air extérieur lui fit du bien malgré tout. Ascétique impénitent, chaque sortie au contact de la nature le revigorait...
L'assurance.
Beaucoup pensaient qu'Eriadan en avaient trop. Qui le connaissait au fond? Pas grand monde...
Mais cette apparence d'assurance était son salut. Que deviendrait-il si tout le monde pouvait toucher sa faiblesse concrètement...?
Non, c'était impossible...

Ces jours-ci avaient été le théâtre d'une grande remise en question sur lui-même. La conclusion qu'il avait tirée est qu'il devait arrêter de penser à lui, oublier cette litanie d'égoïsme pour finalement penser aux autres.
A sa famille, ses rares amis, aux pauvres gens...

C'est alors qu'il aperçu un roulotte qui lui parut miteuse. Comment pouvait-on vivre là-dedans... Il comptait passer devant sans s'en préoccuper lorsqu'une force inconnu le fit songer à... faire quelque chose d'improbable qu'il ne comprit pas lui même.

Et avant qu'il ne puisse réfléchir à son geste, il avait déjà frappé à la porte de la roulotte, se demandant dorénavant ce qu'il pourrait bien dire à la personne qui y vivait...

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Echec et Mat
Fraxie
Sur le guéridon transformé en éphémère autel Fraxie avait placé la baguette de saule, deux bougies, posé une coupe de vin épicé et allumé l’encens. Elle avait accroché à son cou les seuls bijoux d’argent qu’elle possédait : le fine chaîne ornée d’un petit saphir présent d’un courtois Messire, et le fin caducée qui était venu récompenser ses études d’herboriste. Dans ses cheveux, un pic du même métal finement ciselé venait soutenir sa lourde chevelure en un lâche chignon. Puis elle avait tiré de sous sa couche sa boite précieuse, et en avait délicatement sortit sa Mandragore, revêtues de soyeuses étoffes dignes d’une poupée de quelque jouvencelle bien née, et l’avait installée à ses cotés.
Quand agenouillée devant l’autel elle alluma les bougies, en prenant une entre ses mains, la solennité de l’instant malgré sa solitude et le souvenir de celle que les flammes avaient emportée avant qu’elle n’ai pu lui transmettre tous ses sages enseignements, lui étreignit le cœur. Ce soir elle répéterait ses gestes et ses paroles….

ô sainte Déesse du feu, ô Dame d’amour
Que ta chaleur descende en ce lieu
Et devienne manifeste partout autour de moi *


Puis Fraxie reposa la bougie, pris la baguette de saule et en frappa trois fois l’autel

Je te salue, ô toi, Déesse d’amour, Dame de feu
Je te salue, ô toi Dieu cornu, Père de vie et de mort *


Elle reposa la baguette et leva la coupe de vin

Grands anciens de la terre
Frères bénis des vertes plaines de l’au-delà
Que cette boisson sacrée scelle notre alliance
Afin que nous célébrions les saisons à naître
Dans la chaleur et dans l’amour *


Fraxie porta la coupe à ses lèvres, savoura sa suave saveur, puis la reposa et ferma les yeux, priant pour qu’à l’image de la nature son âme retrouve enfin gaieté et vigueur, espoir et bienheureuse insouciance…
Puis elle souffla les bougies de l’autel, ne gardant que la lumière de sa lampe à huile, et s’allongea sur sa couche, moelleusement calée entre les coussins chamarrés, sa Mandragore posée sur son sein et la bouteille de vin épicé pas bien loin, l’âme savourant le calme doux-amer mais délectable qui l’avait gagné…

Depuis combien de temps était elle là, pensivement abandonnée en les effluves d’encens, dans la bouteille en tout cas seul un fond restait, quand des coups frappés à la porte la tirèrent soudainement de sa torpeur.
Pas un instant elle ne songea qu’un inconnu pouvait se trouver là….Sa princesse serait elle entrée sans plus de cérémonies…peut être était ce Sov…ou son tendre Chapuce revenu plus diligemment que prévu d’Autun….C’est donc dans un sourire, où seule son amie aurait pu déceler encore un léger voile de tristesse, qu’elle entrouvrit la porte….pour découvrir au bas des quelques marches, sous la lumière blafarde d’une ronde lune, la silhouette d’un homme qui, malgré ses yeux froncés pour mieux discerner les traits de son visage, ne lui disait absolument rien…..Ses vêtements semblaient de bonne facture, mais plus qu’à son habit, c’était à sa posture, droite et fière, qu’elle sut que ce n’était point là simple gueux en maraude …..

L’homme se tenait, sans un mot, comme étonné d’être là, face à elle….échange de regards se toisant silencieusement, alors que le froid du dehors la faisait frissonner sous sa trop légére robe blanche…Sans s’avancer plus avant, la main encore posée sur la poignée, pensant à sa dague posée, là, sur l’étagère et qu’elle se maudit de n’avoir pas en main au cas où, elle l’apostropha, d’une voix claire et sure….

Et bien mon brave….Que faites vous donc ici à cette heure ?
Auriez vous besoin de quelques remèdes…. ou d'une fille de joie ?


A ces mots son regard se porta sur la roulotte de son amie à la lanterne éteinte, et dont aucun trait de lumière ne venait même se glisser sous la porte….

Pour cette dernière…il vous faudra attendre un peu je crois….






*cf L’Almanach de la sorciere K.Quenot
Et juste pour précision, Le Dieu cornu, comme la Déesse mère, appartient aux religions primitives. Il existait bien avant que, pour mieux les combattre et les éradiquer, la notion de l’effroyable « diable cornu»justement n’apparaisse …

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Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien....
Brigide
La soirée avec Eriadan et sa soeur c'était terminé et elle était partie se coucher dans la chambre que lui avait assigné le jeune homme. Une chambre luxueuse avec un grand lit a baldaquin et des couvertures à profusion, une belle cheminée et des tables en marqueterie. Elle n'avait jamais vu cela et était loin d'être habitué à un tel confort. Elle s'était dévêtu puis glisser dans les draps du lit, seulement voilà, impossible de trouver le sommeil.

Elle s'était levée pour aller observer le peu d'étoiles dans le ciel noir éclairé par une demie lune près de la fenêtre. Elle avait touché les rideaux fait de velours et elle avait vraiment du mal à croire qu'elle se trouvait dans un tel lieu. Finalement elle se rendait compte qu'elle ne connaissait pas grand-chose sur son amie, mais il était vrai qu'elle n'était pas du genre à poser des questions.

Comme elle n'arrivait pas à fermer l'oeil, elle se rhabilla pour aller boire une tisane dans le petit salon. Quand elle ouvrit la porte, elle vit passer une ombre. Elle la referma rapidement en se demandant qui cela pouvait être. Au bout quelques instants elle la rouvrit et entendit la porte d'entrer ce refermer. Elle ne réfléchit pas plus et attrapa sa cape qu'elle mit sur ses épaules tout en sortant elle aussi. Elle vérifia que sa dague était bien dans son petit sac et la voilà partie à la suite de cette ombre qui venait de sortir de chez son amie ...

Sur le pas de la porte elle chercha du regard si elle voyait quelque chose et vit une silhouette qui marchait tranquillement. Si cela avait été un voleur, il serait parti en courant ... Elle trouvait cela étrange, mais elle décida de suivre cette personne. Comment Eriadan qui avait l'air d'être une personne qui savait ce qu'il faisait, pouvait laisser sa demeure sans surveillance. Elle allait lui en toucher un mot quand elle reviendrait et qu'elle saurait qui était cette ombre ...

Il faisait un froid piquant et elle remonta son capuchon sur ses cheveux et elle se mit à suivre la silhouette ... A bonne distance cela va s'en dire. Il ne manquerait plus qu'elle se fasse repérer. Elle marcha ainsi un bon moment, quand elle vit que la personne se dirigeait vers une roulotte. Son instinct ne l'avait pas trompé, c'était bien un voleur qui était chez Lilo. Elle allait attendre un moment la dehors pour observer ce qui allait se passer.

Elle vit une femme ouvrir la porte, mais n'entendait pas ce qu'ils se disaient. Si elle se rapprochait elle allait se faire voir et ce n'était pas avec son expérience de mercenaire qu'elle tiendrait tête à cette personne. Mieux valait donc attendre ici et voir l'évolution des choses ...

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L'atelier de Bri : Bannières // Feu de camp : pour les noeuds des voyages
Eriadan


Pendant quelques secondes, en la voyant, Eriadan fut comme paralysé. La porte entr'ouverte laissait s'échapper de l'intérieur de la roulotte une odeur fascinante dont les saveurs lui était inconnues, un parfum envoûtant qui l'aurait mené dans des cieux qu'il n'aurait pas cru possible ne serait-ce que des les imaginer. Serait-ce quelque drogue emplissant l'air et troublant les sens? L'esprit scientifique d'Eriadan tenta de reprendre le dessus bien que ce parfum d'encens l'eut séduit dès le premier instant.

"Je..."

Son hésitation était palpable tant pour son interlocutrice aux traits étranges que pour lui-même qui se resaisit instantanément.

"Je suis EriadanWolback dict le Loup du Lac, Prévôt Adjoint de Bourgogne..."

Il la regarda, silencieuse et se râclant la gorge il ajouta:

"Je suis un Chef policier pour que vous compreniez et j'aimerai ... savoir ce que vous faites dans cette drôle de cariole, au milieu de cette rue..."

C'est tout ce qu'Eriadan avait imaginé pour expliquer son geste de la tirer de son repos, de sa tranquilité. Revêtir la casquette et se tenir droit et sûr de lui. Sauf que sûr de lui, il ne l'était pas du tout. Il ne sut si c'était la femme e lui-même qui lui fit cet effet, ce qu'il aurait trouvé très étrange, ou cette odeur si particulière qu'il aurait aimé ne pas quitter. Cette femme, cette façon de vivre avait tout l'air de ressembler à ce dont il avait un jour entendu parlé avec mépris, les "gens du voyage", les Roms, et aucun lien avec la Rome Aristotélicienne. Au contraire, ce peule nomade serait païen.
Qu'en était-il d'elle?

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Echec et Mat
Fraxie
Fraxie écouta l’homme se présenter à elle.... Eriadan...prévôt adjoint …sourcils qui se relèvent dans un air amusé…tiens voilà l’beau monde…. chef de la police pour que vous compreniez…..sourire ironique à la précision….que croyait il le bougre que vivre en roulotte faisait d’eux des idiots ignorants des institutions…surtout policières…. savoir ce que vous faites dans cette drôle de cariole, au milieu de cette rue...Là elle ne pu tout simplement pas retenir un léger rire d’incompréhension en regardant le chemin boueux que l’on devinait à quelques mètres de là…les premières habitations de la ville n’étaient pas loin certes….mais de là à nommer ce bout de pré surplombant le lac le milieu de la rue^^

Elle lui répondit, légérement agaçée, son regard fièrement planté dans le sien, d’un air frondeur grandement aidé par le froid, l’incongruité de l’heure, la grisaille de son humeur et comme un manque d’assurance qui transpirait dans les paroles du jeune homme ….

Manqueraient ils quelques œufs ou autre volailles dans les poulaillers de cette ville pour que se déplace ici le messire Prévôt adjoint en personne?.....auriez vous reçu quelques plaintes nous concernant venant alourdir vos piles de dossiers?.....laissez moi deviner le chef d’inculpation....hummm…effrayante liberté?… C’est ça non ? ….j’ai bon ?...arf j’avoue alors...oui.....nous sommes multi- récidivistes…

Son regard s’adoucit un peu et son sourire se fit plus espiègle… peut être venait il vraiment quérir quelques douceurs et autres soulagements grenadesques et, désarçonné par son absence, ne savait il plus que dire que faire sans avouer cela…..qui sais…..

Cette drôle de carriole se nomme une roulotte …et c’est ce qui existe de plus confortable pour voyager sans jamais quitter les agréables habitudes d’un chez soi…..et ce que nous faisons ici?…. et bien pour reprendre l’expression d’un fou respectable de ma connaissance…nous errons en hères messire Eriadan…

Elle faillit en dire plus sur leurs activités ou tempérament respectifs, prête même à en rajouter si besoin juste pour le plaisir qu’elle aurait eu de voir ses yeux s’arrondir en deux billes rondes mais elle se retint se contentant d’ajouter d’une voix pleine d’assurance

Mais, au fait, et arrêtez moi si je me trompe, les voyageurs ne sont ils pas libres d’aller en terre bourguignonne sans quémander laisser passer ou fournir d’autre justifications ?
…..alors cher Prévôt adjoint que faites vous là ?


Elle ne frissonnait plus de froid, elle en tremblait des pieds à la tête, et prenant soudainement conscience que sa poitrine en conséquence ne laissait que par trop poindre ses deux pointes brunes sous le léger tissu elle referma pudiquement et rapidement ses bras sur elle….

En tout cas sieur, vous me faites geler sur pieds….alors si votre curiosité n’est point assouvie…et bien j’aviserais peut être à la satisfaire…mais à l’abri et devant un verre de vin….sinon passez votre chemin…

Et sans attendre sa réponse, elle s’engouffra dans la roulotte en laissant la porte légèrement entrouverte, comme ceux qui n’ont décidément rien à cacher, ou presque, car apercevant sa Mandragore encore posée en évidence sur sa couche elle la fit rapidement disparaître sous l’amas de coussins avant que de poser sur ses épaules un lourd châle de couleurs vives….


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Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien....
Eriadan


L'air désinvolte et quelque peu insultant de son interlocutrice fit remettre les pieds sur terre à Eriadan. Les yeux mi-clos, une posture droite et digne, un tantinet snob, il l'écouta sans rien dire, l'air complètement impassible, sans la quitter des yeux lui jetant ce regard vide qui déstabilisait nombre de damoiselles... faibles. De toute évidence, faible, celle-ci ne l'était pas.
Au fur et à mesure que son regard s'habituait à l'obscurité, il percevait les formes désirables de la femme dont la voix sifflait tel un serpent dans ses oreilles.
Quelque soit l'odeur, quelque soit l'attrait, quelque soit son charme et ses courbes généreuses, il se contrôlerait.
Malgré tout, Eriadan aimait jouer avec le feu, et quitte à se brûler, une, dix ou cent fois, il savait qu'un jour il le dompterait.

La remarque fermière sur la police était tellement démodée qu'il n'eut aucune peine à rester de marbre face à la réplique. Il pensa d'abord que sa répartie était bien faible. Cela ne s'arrangea pas lorsqu'elle "avoua" être multi-récidiviste. Eriadan avait vu de nombreux coupables (lui le premier) et de nombreux innocents. Il commençait à percevoir les psychologies et les moyens de défense de chacun de ces types d'individu. Et cette défense là était sincèrement des plus basiques. Passer pour coupable sur un ton désinvolte. Il continua à la regarder, sans rien dire et elle finit par passer sur un discours légèrement différent.
Elle lui posa une question qui finalement était intéresante et constituait une base solide de défense. De toute évidence, Eriadan n'était pas venu pour la contrôler et il savait parfaitement qu'elle était libre d'errer comme bon lui sembler tant qu'elle ne constituait pas un trouble à l'ordre public.
Enfin le dernier point de son plaidoyer était l'apogée de sa répartie, et il trouva sa conclusion des plus réussies.

Alors qu'elle disparut à l'intérieur de la roulotte, il s'accorda un sourire qu'elle n'apercevrait pas, puis grimpa les trois marches, il pénétra dans l'univers marginal de cette inconnue.
Refermant la porte derrière lui, l'odeur était des plus ennivrantes et agissait sur son corps comme un stimulant hypnotisant. Mais il se rappella sa promesse. Il se contrôlerait.

Son regard se posa alors sur elle qui, dans l'obscurité de la roulotte, n'était qu'une masse confuse aux formes abstraites. D'une voix évasive alors qu'il tentait de détailler l'intérieur de la roulotte il dit:

"Pour tout verdict, je vous déclare non coupable. Et ma curiosité est en effet non assouvie."

Son regard impassible se posa de nouveau sur elle avant d'ajouter.

"Qu'auriez-vous à me faire découvrir?"

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Echec et Mat
Brigide
Comment faisait les soldats pour rester de garde toute une nuit dans ce froid glacial ? Comment pouvaient-ils rester là à surveiller l'horizon alors que rien ne se passait. Voilà le genre de question que ce posait la jeune femme alors qu'elle grelottait de froid à surveiller cet inconnu sorti d'on ne sait où et qui voulait peut-être du mal à sa chère Lilo. Oh elle ne s'en faisait pas pour son frère, il pouvait se défendre tout seul à n'en pas douter, mais pas Lilo ... Alors, autant savoir ce que voulait cet ... Homme ?

A voir sa silhouette, ce ne devait pas être une femme et puis il n'était pas habillé comme une femme ... Quoi qu'il lui arrivait bien de porter des braies, mais passons ... Refermant un peu plus sa cape sur sa poitrine, elle souffla sur ses mains pour les réchauffer un peu puis elle se mit à taper des pieds pour faire circuler un peu le sang. Non décidément elle ne comprenait pas qu'on puisse aimer monter la garde sans bouger.

Elle jeta une oeillade vers la roulotte et vit que l'ombre s'introduisait à l'intérieur de la roulotte de cette femme. Que faire ? Rester là à attendre qu'il ressorte ? Où alors s'approcher de la roulotte et essayer d'entendre quelque chose en s'approchant d'une des petites fenêtres ... Elle hésita un grand moment. Surtout ne pas se précipiter et bien réfléchir. Ce rôle d'espion était totalement improvisé et elle n'avait pas pour habitude de faire cela ... Curiosité quand tu nous tiens ...

Finalement elle attendit que la porte soit fermée et avec prudence, elle s'approcha aussi silencieusement que possible. Elle voulait au moins savoir ce qu'ils se disaient. Avait-il volé quelque chose chez Lilo ? Essayait-il de le revendre ? Tout un tas de scénario aussi improbable les uns que les autres naissait dans son esprit affolé. Regardant à droite et à gauche pour être sûr que personne ne la voyait faire, elle s'approcha tout près d'une lucarne ou filtrait de la lumière.

Elle ne voyait rien car la roulotte étant surélevée sur ses roues, elle se trouvait être trop petite pour voir quoi que ce soit et les voix qu'elle entendait était trop étouffé pour qu'elle puisse entendre quoi ce fut ... Elle marmonna un bon coup et regarda autour d'elle si elle ne pouvait pas grimper sur quelque chose.

Si au moins un fut de bière pouvait trainer par là, mais dans l'obscurité elle ne voyait rien. Commençant à s'impatienter elle partit à la recherche de quelque chose sur lequel, elle pourrait monter. Elle fit le tour de la roulotte, mais rien de rien. Finalement elle releva le bas de sa houppelande et mit le pied dans un des rayons de la roue pour y grimper dessus, un genou sur le cercle de fer qui faisait l'armature de la roue et la voilà percher en s'agrippant au bord de la lucarne.

Si jamais elle glissait, ça allait faire mal, mais elle préféra ne pas y penser. Pour l'instant elle voulait voir le visage de ce voleur ...

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L'atelier de Bri : Bannières // Feu de camp : pour les noeuds des voyages
Fraxie
Bruits de pas et de la porte qui se referme….
L’espace d’un instant Fraxie se demanda bien pourquoi elle ne l’avait pas envoyé plus clairement promener au diable son impromptu et étrange visiteur…même ses compagnons de route n’arrivaient plus guère en ce moment à lui redonner goût aux anodins badinages…alors un inconnu…..

Elle eut cependant un sourire amusé à ses paroles dites d’une voix monocorde….disparues les hésitations, l’messire semblait reprendre de l’assurance et du coup une autre question se posa à elle….l’espace en la roulotte était exigu offrant peu de possibles assisses….Elle ou ses proches auraient pris place sans plus de façon sur la couche qui prenait toute la largeur du fond…..mais il n’était point un intime loin de là, et se mettre là, pour elle, signifiait avoir Eriadan entre elle et la porte…..et Fraxie ne donnait pas confiance à un homme, même se disant policier, comme cela….

Elle tira donc rapidement dans la pénombre une des trois hautes malles qui siégeaient sous sa couche, et, non sans en avoir sortit avant dans un cliquettement de verre une bouteille au transparent liquide, et avoir posé ensuite sur son couvercle un moelleux coussin,elle en rapprocha le guéridon, sans même prendre soin d’en faire disparaître la baguette de saule, anodin objet au commun des mortels…..elle se tiendrait elle sur le petit tabouret qui siégeait à l’entrée, sous l’étagère où reposait la dague….

Toujours sans un mot elle ralluma des deux chandelles éteintes un peu plus tôt, faisant à nouveau vibrer un peu plus de lumière sur le bois finement sculpté des étagères, les couleurs chaleureuses des lourdes tentures déclinant des jaunes d’or, violets et autres verts de jade qui non seulement coupaient du froid, du vent s’immisçant entre les minces planches, mais faisait de ce modeste lieu son précieux et gaie cocoon, en écartant juste un peu celle qui obstruait la fenêtre du coté du levant pour profiter aussi de la clarté blafarde mais bienvenue de la lune ….

Ces petits aménagements fait elle se posa face à lui, cherchant son regard, le trouvant et ne le lâchant pas….

Prenez donc la peine de vous asseoir, dit elle en lui montrant la malle et le guéridon où attendaient une deuxieme coupe ainsi que la bouteille quasi vide déjà et celle bien pleine....
Et, car je ne crois pas m'être présenté à vous encore, je me nomme Fraxinelle...dicte Fraxie……
Puis d’un air aimable mais taquin elle poursuivit :

Vous me déclarez donc non coupable ?
Je ne saurais jamais de quoi j’étais accusée mais votre sentence est juste votre honneur, je ne ferais pas appel…..


Quittant son regard un instant pour ouvrir la bouteille encore vierge de tout excès, elle le contourna pour aller s’adosser contre la paroi, les bras croisés, le détaillant de haut en bas, pour revenir ancrer le vert mordoré de ses yeux aux siens.

Vous ne manquez guère d’aplomb en tout cas…..
Vous arrivez chez moi au milieu de la nuit, par deux fois il me semble vous avoir demandé ce que vous faisiez là sans obtenir réponse satisfaisante de votre part et voilà que vous me demandez ce que j’ai à vous faire découvrir comme si je vous avez promis quelque révélation…..
Avez vous pour habitude de toujours essayer de tourner ainsi les situations à votre avantage ?...
Pour vous faire découvrir quoi que ce soit encore faudrait il que je sache en quoi vous êtes néophyte…
En roulotte…ceci est une certitude…alors vous voilà en l’une d’elle, invité en ma demeure sur roues avec tout le loisir d’apprécier le charme d’une simplicité qui sans doute vous échappe….


Fraxie marqua un bref silence, tournant une oreille attentive vers un léger bruit, une vibration venu soudainement l’interpeller,mais concluant au seul vent, elle se rapprocha du guéridon

Je peux aussi vous faire découvrir un peu de ce délicieux vin épicé dont ma gourmandise du jour n’en laisse malheureusement que bien peu….ou encore de cette eau-de vie de prune, cuvée personnelle, tradition familiale, douce à la gorge redoutable à l’esprit comme j’aime à en prévenir…..que préféreriez vous ?

Mais pour le reste Messire Eriadan,et si votre curiosité arrive à se formuler, il vous faudra aussi, avant que je ne m’y plie, répondre enfin à cette question :
Que faisiez vous là, seul au dehors à cette heure tardive, à venir frapper ainsi à ma porte ?



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Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien....
Niflheim
Une simple grimpette où l'effort du canasson demandait un peu plus d'expression physique se présentait pour rejoindre les fins filaments de fumées un peu à l'écart de la ville, bannière de rasemblement pour toute personne qui privilégie la spontanéité des moments vécus en chaque lieu, plutôt qu'un établissement quasi-définitif, par peur de cette maîtresse exigeante que l'on appelle la route. Car ces gens-là sont des vagabonds. Et Niflheim en faisait partie, de temps en temps. Goût de la variété oblige...

Le bruit familier des sabots claquant sur le sol se faisait certainement plus sonore au fur et à mesure de leur approche dans le petit cercle de voyageurs. Un "tocotoc cotocotoc" qui annonçait l'imminence de l'oiseau sage.
Niflheim était désolé d'avoir un peu retardé le projet en restant dans la ville précédente, mais les excuses s'improvisent et attirent un regain de sympathie outrancier pas désagréable, et le jeune homme adore ça... L'art et la manière, ou plutôt l'art de la manière de se faire pardonner, agrémenté de la subtile touche d'une prétention bien dosée pour faire comprendre la nécessité d'un tel recul.


-Oooooohhh Boudin-Créole! On s'arrête là!

Ca, c'est le cri de l'hippophobe qui essaye de renouer le contact avec l'animal. Mais ça ne marche pas à tous les coups. Il fallut que son étalon en fasse des tonnes en se cabrant légèrement mais brutalement, qu'il vienne balancer inutilement sa queue poilue en tout sens sur les joues de Niflheim, et qu'il émette un petit hennissement, suffisamment fort cependant pour noter l'arrivée royalement équestre. "Sale mule!" se contenta-t-il de penser, de peur que le cheval comprenne. C'est qu'il est sacrément intelligent celui-ci!

Petite chose surprenante remarqua-t-il tout de même. A la roulotte de Fraxie, quelqu'un espionnait par la fenêtre, sur un perchoir. Impossible de préciser quel genre, la pénombre était trop pénombrée. Mais ce foutu canasson, avec son hénissement efféminé, l'avait découvert, et donc la personne savait qu'un autre était là. Ce qui ne l'empêcha pas de descendre, lui, de son poste de conduite, la regardant attentivement, et de se diriger vers elle, ou du moins de faire mine, puisque sans plus de cérémonie, il poussa doucement la porte de la roulotte de son amie, en s'apprêtant à clamer quelques mots... jusqu'à ce qu'il voie qu'un autre lui tenait compagnie. Changement de discours et improvisation circonstancielles:


-Salut ma Fraxie! Il semble que ce petit coin attire beaucoup les mouches non? Il y en a une qui est collée à ta fenêtre, certainement en quête de quelques scènes coquines avec cette autre présente ici, ou convoitant la quantité de sucre fermenté hallucinante qui se cache icelieu...

Petit sourire de taquin et pointage de doigt sur l'extérieur pour désigner la coupable, ses yeux allaient respectivement du visiteur à sa belle, et vice-versa, faisant un pas en avant, souhaitant qu'une brise se lève pour faire tourbillonner sa cape et lui donner un peu de prestance.
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Brigide
Elle s'était bien agripper et elle essayait de ne pas bouger, car le cercle de métal de la roue était boueux et geler. Elle avait les yeux au niveau de la lucarne, mais elle ne distinguait rien. Il y avait de la buée sur le carreau et même si elle voulait l'essuyer, elle n'y verrait rien de plus. Elle avait grimpé pour rien et cela la faisait râler d'autant plus que la position était des plus inconfortables ...

Un bruit attira néanmoins son attention. Quelqu'un arrivait. Elle entendait le bruit des sabots d'un cheval. Dans l'obscurité elle ne voyait rien, mais une chose était sur c'était qu'elle ne devait pas rester ici, sinon s'en était fait d'elle. Comment expliquer le pourquoi de sa présence ici, il valait mieux filer avant d'avoir à répondre à cette question ...

Le cheval henni et elle entendit l'homme qui n'était pas du tout discret, descendre de cheval et entrer dans la roulotte. Elle lâcha tout et sauta de la roue. Elle agrippa sa houppelande et détala comme un lapin. Jouer les espions, n'était pas fait pour elle finalement. Elle s'éloigna et reprit le chemin de la maison d'Eriadan. Elle venait de se faire une belle frayeur. A vouloir jouer la protectrice de Lilo, elle n'avait pas été très prudente.

Elle s'arrêta au détour d'une rue pour reprendre un peu son souffle. Comme elle avait laissé filer l'ombre qui était sortie de chez Eriadan, il ne lui resterait plus qu'à lui en parler. Elle se rendait compte qu'elle n'était pas très douée pour la filature. Pestant tout ce qu'elle savait, elle se fit la promesse d'en toucher un mot a Eikorc. Marre d'avoir peur de son ombre ...

Elle reprit sa marche pour enfin arriver devant la porte de la maison de son amie. Elle entra dans la demeure sans faire de bruit, il manquerait plus qu'elle réveille Lilo et son frère. Elle retrouva sa chambre, se jeta littéralement sur la couche, les mains derrières la tête, elle ne pouvait fermer les yeux ...

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L'atelier de Bri : Bannières // Feu de camp : pour les noeuds des voyages
Eriadan


Que faisait-il dans cette roulotte, il n'en avait aucune idée, et c'est sans être plus avancé qu'il regarda la malle qu'elle lui avait gentimment proposé.
Puis il la regarda tirer des verres et une bouteille d'un liquide inconnu. Serait-ce une tentative de meurtre? Songea-t-il. Il chassa cette idée de la tête. Elle ne l'avait pas attiré à elle, c'est lui qui était venu. Malgré tout, elle l'avait invité et après avoir appris qu'il était de la Prévôté qui plus est.
Il estima qu'il valait mieux être prudent, sans sombrer non plus dans la paranoïa.
Il aperçut alors un objet familier bien que dénué d'intérêt pour tout autre aristotélicien bourguignon que lui. Un objet qu'il avait vu un jour dans son enfance, lorsqu'il avait grandi en Bretagne.
Une baguette de saule. Un vieillard lui avait dit un jour qu'il était sorcier et qu'il était capable de faire jaillir de l'eau du sol avec ce simple bout de bois. Plus tard, il avait compris que son âme d'enfant avait exagéré les choses et que le vieillard n'était que sourcier, capable de détecter de l'eau dans les sols, bien que les clercs qu'il eut côtoyé dans son enfance n'ont toujours pris cela comme de la sorcellerie. Eriadan était en fait fasciné par ces pratiques obscures. Il n'était pas du genre à penser qu'il s'agissait de l'oeuvre du Sans Nom, mais plutôt de pratiques aux vertues inconnues et mystérieuses dont l'Eglise réfutait l'existence de peur de devoir remettre en cause ses préceptes...
Eriadan croyait en Dieu à sa manière et faisait croire à tout le monde qu'il était un honnête aristotélicien qui avait confiance en l'Eglise. Mais c'était loin d'être le cas.

Les deux chandelles rallumés, son regard brun brilla sans ciller et il la regarda sans mot dire, sans bouger, impassible, les yeux vides. Le regard de la propriétaire de la roulotte il le rencontra et l'accueillit sans crainte.
Elle l'invita alors à s'assoir ce qu'il fit sans discuter. Elle se présenta et continua à parler sans qu'il ne l'interrompe. Il avait à coeur de laisser parler les gens souvent les laisser croire qu'ils maitrisaient la situation.
Sauf que dans cette situation actuelle, Eriadan ne maitrisait rien, et alors qu'il avait éviter avec brio la question sur le pourquoi de sa présence, voilà qu'elle lui remettait sur le tapis.
Il aurait pu réagir sur ses autres paroles pour contourner la question.
Il aurait pu la complimenter sur la décoration de sa roulotte sur ses courbes généreuses et aurait même pu déposer sa dague en évidence pour lui prouver qu'il ne lui voulait aucun mal pour finalement s'approcher d'elle et rencontrer sa chair avec la sienne.
Mais il ne fit rien de tout cela.
Une seule chose l'intriguait, et il voulait réagir dessus.

"Je suis à la recherche d'herboristes pour gérer une activité sur mon domaine. L'odeur que procure votre roulotte m'est des plus agréables et semble prouver à quel point vous savez manier les mélanges."

Il plongea alors son regard dans le sien laissant passer quelques secondes avant d'ajouter:

"En vérité, j'aimerai que vous..."

A ce moment là, un hennissement se fit entendre à l'extérieur qui l'interrompit. A cette heure-là, c'était des plus étranges...
Il allait reprendre lorsque la porte s'ouvrit à la volée pour laisser entrer un nouvel inconnu...







HRP/ Gargotte bourguignonne disponible pour moi jusqu'au samedi 6 février au soir. Mon personnage IG sera par la suite en Berry pendant quelques jours je ne pourrai vous dire combien. J'essaierai de faire vite pour venir terminer ce RP. Contactez moi par MP pour me tenir au courant de votre départ de Bourgogne.
Au plaisir de vous relire.

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Echec et Mat
Fraxie
Son hôte inattendu l’écoutait, le visage fermé sous un masque impassible, son regard s’attardant, là sur les bouteilles, là sur la baguette de saule, errant en la roulotte, se reposant sur elle, accrochant à nouveau son regard sans que Fraxie n’arrive à définir cette étrange impression qu’il lui faisait….
Il avait ce charme insolent des âmes bien nées ou de celles qui ont su surmonter seules bien des souffrances. Intuitivement elle ne pouvait que ressentir qu’il émanait de lui une certaine force mais elle ne pouvait lui donner un nom. Elle aurait pu tout aussi bien être amicale qu’agressive, cinglante que douce, pétrie de doutes que de fière assurance, et en conséquence elle n’arrivait à savoir si il lui éveillait de la sympathie ou de la méfiance….
Un homme qui en tout cas savait cultiver son mystère, ses remparts…cela était pour elle une certitude….et ce n’était point pour lui déplaire, éveillant même au contraire son organe le plus sensible, sa curiosité…..certains étaient si facilement cernables en quelques secondes…ce n’était pas le cas d’Eriadan…

Aussi quand il prit la parole évoquant sa recherche d’herboristes, son domaine - âme bien née cochée - et le reste qu’elle accueillit comme un prime et, avouons le, agréable compliment, elle en fut tout aussi étonnée que satisfaite, leur échange de regard en gagnant soudainement en intensité…..
Le flou du hasard de leur rencontre venait de trouver son terrain….d’entente c’était encore à voir, mais au moins celui sur lequel se jouerait le présent de leur tête à tête……

Mais un hennissement, le porte qui s’entrouvre, la laissant sur la faim d’un
« J’aimerais que vous…. » ...
Il aimerait quoi d’elle ce sieur?...Avide curiosité soudainement mise à mal, regard déjà noir prêt à se poser sur l’intrus….qui se meurt, mute dans une exclamation surprise, en pétillement joyeux..

Nif ??????
Hein ???? quoi ?????
Des mouches ??? à ma fenêtre ????


Sans même prendre le temps de saluer comme il se doit son ami « égaré » elle se précipita vers où pointait son doigt…..pour n’y voir rien d’autre que le calme statique des silhouettes sombres et végétales sous la lune….

Moui, moui ….le sucre distillé ..j’crois surtout que tu en as trouvé autre source… et que tu en as abusé...quand aux scènes coquines…je te laisse apprécier, dit elle en riant et revenant prés de lui avant que de poser un léger baiser à la commissure de ses lèvres…
Puis passant sa main sous sa cape, glissant une main caressante et amicale sur son dos…

Je me demandais quand je te reverrais toi…ma bouteille de prune chante t'elle comme une sirène ? ...Tu es arrivé seul ? Cyr est avec toi ? z’avez pas croisé l’fillot des fois ? j’ai pas de nouvelles .....
Mais ....arf…
Excusez moi…je manque à tout mes devoirs …..

Cher Nif, messire Eriadan, Prévôt adjoint de ce beau comté….
Cher Eriadan, v’là heu…..le « cas » Niflheim, dict le Rapace, philosophe à ses heures, épicurien aux autres……


Un sourire amusé…Imbolc était là….les surprises de la vie qui reprend aussi…..
Alors soudainement détendue, l’agréable effet de ses excès de vin épicé pouvant enfin s’épanouir, elle sortit une autre coupe et sans en demander plus avis à quiconque, y servit trois bonnes rasades de gnole…….

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Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien....
Niflheim
Citation:
Moui, moui ….le sucre distillé ..j’crois surtout que tu en as trouvé autre source… et que tu en as abusé...quand aux scènes coquines…je te laisse apprécier


Niflheim de son regard convoiteur, malicieux, charmeur, sous-entendu, réfléchi, intelligent, plissé et cicatrisé, se donnait un air contradictoire avec les adjectifs cités, en pointant toujours bêtement du doigt vers l'extérieur, faisant cela plus pour l'entrée théâtrale que pour réellement se rendre utile en l'informant. Mais à ses mots à elle, il leva un sourcil, bien que ça ne changeait en rien son style, gestuellement parlant.

-De quoi?

Regard dehors, suivant le trajet de son propre doigt, constatant qu'elle av... avait... Comprenez que pour un égo aussi démesuré que celui de l'éphèbe, reconnaître ses torts est semblable pour lui à la tâche à laquelle s'active le fameux Sisyphe. Remonter le rocher de sa fierté constamment redescendu par autrui... Mais elle avait quand même raison. Re-berk!

Ah bah elle est partie! Rapide l'insecte...! Je t'assure, y'avait une femme qui tâchait certainement de comprendre comment mette en valeur les armes de séduction féminines dont tu disposes naturellement.
Et tu sais bien que te visiter totalement sobre ne serait pas te rendre hommage.


Puis petite douceur labiale dans un air mutuellement taquin, bien accueilli et reconduit des deux êtres. Bonheur corporel que celui de retrouver une de ses muses, qu'il ne cherchait nullement à chacher quand ils se prirent tous deux par les hanches, Niflheim insistant plus que de raison, mais discrètement, dans son dos par quelques doigts avides de courbes. Puis les présentations, dont Niflheim se moque un peu mais qui ne le montre pas...

-Oui Cyr est là, mais Lord a encore loupé le coche! Sinon, tu ne sous-entendrais pas que mon état de philosophe soit séparé de celui d'épicurien par hasard, en disant que je sélectionne mes heures...? Je suis tout le temps les deux, au grand dam de ceux qui n'ont pas les capacités pour chercher à comprendre...

Dans ces cas-là, pour continuer à discuter sur ce genre de terrain, il est de bon augure d'accepter le verre excessivement fruité dans son contenu, afin d'être en mesure, non seulement de mieux dormir le soir (ou tout simplement de se coucher...), et de pouvoir mettre dans l'ambiance un peu de bonhomie, l'amie des soirées réussies. Voici tout le talent de sa Terpsichore. "Il faudra penser à la récompenser..." mais chez Niflheim, dans ces moments, l'acte précède toujours la parole, l'alcool anticipant beaucoup plus sûrement que la raison...

-Puis-je me souhaiter la bienvenue dans tes bras...? Le sire peut rester si tu veux.

Oups! Il s'était prévenu... Mais soudain, dans un regain de mémoire que seul les concernés peuvent comprendre, il se souvint que des questions restaient encore en suspens.

-Euh, j'ai peut-être croisé ton fillot, mais je pense que je m'en souviendrais mieux si je savais qui c'était... Désolé.
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Cyrinea
Un retard dû à de la distraction, Cyrinea avait tout bonnement oublié de mettre la roulotte en branle, perdue qu’elle était dans les affres de ses pensées. Un acte manqué, sans doute, dû aux questionnements que provoquaient ce voyage, cette errance, et dont elle ne parvenait plus à trouver le sens.

Elle avait chevauché derrière Nif toute la nuit, ne pouvant s’empêcher d’admirer la prestance de l’étalon ainsi que d’élégants mouvements de capes lorsque ce dernier voulait rendre fougueuses ses foulées. Elle s’était d’ailleurs amusée de savoir lequel des deux était plus étalon que l’autre, du cavalier ou de la monture. Mais Cyr aimait et les chevaux et les hommes, si bien que la question resta en suspens et qu’elle continua à se délecter du spectacle, restant volontairement à la traîne.

Cinq cent kilos de chauffage entre les cuisses, elle n’avait pas vu le temps passer, malgré le froid, malgré les embûches des chemins, mais, quand elle chevauchait, le temps, elle n’en avait jamais réellement conscience. Si bien qu’elle réalisa qu’ils étaient arrivés lorsque vint affleurer à ses narines d’âpres parfums de feu et que le crie de « Oooooohhh Boudin-Créole! On s'arrête là! », la fit sursauter. Hubilaïkhan se cabra au hennissement du boudin en question et elle faillit goûter la poussière n’eût été la qualité de ses réflexes.

Elle eût à peine le temps de stopper à son tour sa monture, que déjà Niflheim, dans un de ses grands moments d’attention et de galanterie, avait déjà attaché la sienne et ouvert la porte de la roulotte de Fraxie pour la lui fermer quasiment au nez. Elle haussa les épaules, mit pied à terre et libéra son cheval qui s’en fut désespérément chercher quelques brins d’herbe au milieu de la boue, du gel et autres dons de la nature de cet hiver interminable.

Elle entra donc à son tour. Outre Fraxie et son compagnon de route, un homme qui lui était encore inconnu se trouvait dans la roulotte. Elle l’ignora d’abord afin de s’approcher de sa complice d’aventures et de désillusions et de l’embrasser comme il se devait, c'est-à-dire au bord des lèvres, songeant avec un sourire espiègle à une certaine après-midi dans une des tavernes de Mortagne.

- Nif ? Merci pour la porte.

Elle se laissa choir sur un coussin, ôta son mantel, coiffa comme elle le put sa chevelure malmenée par le voyage et poussa un grand soupir.

- Messire, je suis Cyrinea, voyageuse épuisée mais ravie de voir qu’en ces heures nocturnes les mondanités sont encore de mises.

Puis, elle se tourna vers Fraxie.

- Ma belle, ton fillot est resté introuvable. A mon grand regret d’ailleurs, tu peux le croire. J’ai pourtant prolongé le séjour dans l’espoir de le rencontrer...

Elle conclut par un clin d’œil complice, le regard teinté de regrets. Décidément, elle se dit qu’elle allait devoir songer à ce qu’elle voulait faire d’elle-même et eut une pensée nostalgique pour ce temps où, arpentant les routes de Guyenne, son amour des hommes le disputait à son envie d’en découdre.
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