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[RP] Correspondance de guerre

Jehan_de_montfaucon

Depuis quelques semaines, Jehan était inquiet. Il n'avait pas de nouvelles, ou si peu. Et il aimait bien sa tante. Il avait prit l'habitude de l'avoir toujours à ses côtés. Mais depuis quelques semaines, elle était partie grossir les rangs de l'armée, à l'appel du Grand Maître de France.

Son Père était parti avec elle, mais il pensait que sa tante serait plus disponible. Il lui écrivit donc.

Sur le parchemin, Jehan a écrit:

Chère tante,

Voici maintenant de nombreux jours que vous êtes partie et Frère Estienne se fait silencieux sur vous.
Aussi m'a-t-il autorisé à vous écrire.

Êtes-vous sur les routes ? Avez-vous bonne escorte pour vous protéger ?
Frère Estienne m'a dit que vous aviez répondu à l'appel du Roy. Est-ce vrai ? Allez-vous être obligé de vous battre ?
N'avez-vous pas peur ?

À votre place, je crois que j'aurai peur. Je ne sais pas me battre. Père doit m'inscrire au Collège Royal, mais il m'a dit que tous les professeurs n'avaient pas été trouvés.
Je ne saurai sans doute pas défendre mes proches avant longtemps, et je ne pourrai pas compter sur Frère Estienne pour ceci.

J'espère que ce courrier vous arrivera malgré vos voyages et que vous aurez le temps, en dépit de vos occupations, de répondre à votre neveu.

Bien à vous,
Jehan de Montfaucon.

Il n'espérait maintenant plus qu'une chose. Deux en fait. Que le pigeon ne s'égare pas. Et que sa tante lui réponde...
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Adrienne, incarné par Jehan_de_montfaucon

RP de LJD Adrienne posté bien entendu avec son autorisation.

La nuit était tombée, recouvrant les abords du campement d'un manteau étoilé.

Rassemblés autour de brasiers, hommes et femmes venus des quatre coins du Royaume de France se contentaient d'un frugal repas tandis que sous la grande tente, capitaine et fins stratèges discutaient de la manière d'organiser les troupes. Les bouteilles d'un vin rouge de piètre qualité passaient de main en main, l'on buvait à tire-larigot et l'on chantait quelques chansons paillardes pour oublier le froid et garder le moral.

Assise les jambes repliées sous elle-même et les mains tendues vers le feu, silencieuse, la Vicomtesse semblait perdue dans des pensées bien sombres lorsqu'un compagnon d'armes vint lui porter une missive lui étant destinée. Elle leva un regard surpris vers lui. Qui donc pouvait bien se soucier de son sort, elle n'avait prévenu aucun de ses proches de son départ pour rejoindre les armées de croisés.

Décachetant le pli et reconnaissant aussitôt l'écriture fine et appliquée de ce garçonnet qu'elle affectionnait tout particulièrement, son regard se chargea de douceur. Se mettant à l'écart des discussions, elle la lut plusieurs fois avant de coucher ces lignes en guise de réponse, se voulant rassurante sans toutefois cacher l'inquiétante vérité à son neveu :

Citation:

Jehan, mon petiot,

A l'heure où je t'écris ces lignes, je me trouve à Nîmes en compagnie de mon tendre aimé et de ton illustre père.

Comme le Frère Estienne te l'aura sans doute expliqué, nous répondons à l'appel du Grand Maître de France pour soutenir une juste cause, et accomplir au nom du Roy le devoir de protection des provinces du sud. Nous sommes donc partis porter renfort et prêter notre lame à la Couronne pour défaire les hérétiques, brigands et félons établis en Provence.

Voilà c’est fait aujourd’hui l’étendard blanc de l’armée « Pro Rege saepe ; Pro Patria semper» ( Pour le Roy souvent, pour la Patrie toujours ! ) flotte sur la ville de Nîmes. Notre Capitaine est le Baron Nkhan de Saint Säen, du Comté d'Armagnac et de Comminges. Nous venons de divers endroits du Royaume et attendons les prochaines directives avant de franchir les frontières qui nous séparent des affrontements.

Voici un extrait d'un article paru ce jour qui résume la débâcle régnant là-bas :

AAP a écrit:

Des rumeurs convergentes parlent d’un grave revers pour les forces françaises, entre 15 et 20 soldats royaux auraient trouvé la mort dans la nuit du premier au deux février, et le reste des combattants, réduit à la portion congrue, serait retranché entre les murs de Brignoles. Le conflit connaîtrait alors un tournant décisif, et pourrait trouver une issue par des prolongements diplomatiques. Cependant, la possible arrivée de renforts pour le côté français pourrait changer la donne–mais il la faudrait massive, et on l’annonce éparse, avec notamment la présence en Arles d’Ingebruge, connétable de Rome et duchesse de Bourgogne. Cette victoire éventuelle de la Provence serait-elle l’occasion d’un rapprochement d’avec Genève ? Des démarches ont déjà été effectuées en ce sens, et la ville helvétique aurait là l’occasion de s’affirmer face aux ingérences dont elle a été l’objet.

Tu es en âge de comprendre la gravité de la situation et l'esprit qui nous guide, et sache que c'est sans nulle crainte que nous affronterons l'ennemi, avec la rage de vaincre et de triompher de l'infâmie. Et sache que si tel est mon destin, je préfère trépasser l'épée à la main aux côtés de mon futur et de mon ami le plus cher que leur survivre sans honneur. Je veux que tu sois fier de moi, de nous. Et si Aristote le veut, je te promets dès mon retour de t'enseigner les bases du maniement du rouleau à pâtisserie afin que tu apprennes à maîtriser les rudiments du combat.

Veille à ce que cette vieille bique de Berthe et ce cher Frère Estienne ne profitent de mon absence pour vider mes réserves de Karsldötter et de beaujolais. Donne-moi des nouvelles de vous et de mon Duché d'adoption.

Avec toute mon affection, ta tante qui continue à veiller sur toi malgré la distance.

Fait le 4ème jour du mois de février de l'An de Grâce MCDLVIII, d'un bivouac nîmois :

Nul besoin de fioritures ni de scel, sa signature suffirait. En lieu et place, elle aspergea le parchemin de son parfum aux effluves de violette, afin que l'enfant ne puisse douter de l'identité de son expéditrice et avisa un groupe de pélerins ayant prévu de se rendre en Bourgogne afin qu'ils portent la missive au manoir de Hoegaarden lors de leur passage par la capitale lyonnaise.

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